• il y a 7 mois
Poussés à produire toujours plus et moins cher, de plus en plus d’agriculteurs européens quittent leurs terres. Malgré les effets délétères de l’agriculture intensive, les subventions de l’Union européenne favorisent les plus grandes exploitations. Contribuant au réchauffement climatique et à la déforestation, notre consommation de viande ne cesse d’augmenter. Comment nourrir de façon responsable plus de 500 millions d’Européens ?

Poussés à produire toujours plus et moins cher, les éleveurs et cultivateurs européens sont éreintés. Malgré les effets délétères de l’agriculture intensive sur l’environnement et la santé, l’Union européenne continue de réserver ses subventions aux grandes exploitations. Contribuant indirectement au réchauffement climatique et à la déforestation, notre consommation de viande a augmenté de 60 % en soixante ans. Comment nourrir de façon durable plus de 500 millions d’Européens ? Du nord au sud du continent, différentes pistes sont explorées : agriculture biologique ou urbaine, cultures assistées par l’intelligence artificielle, viande de synthèse… Sommes-nous à l’orée d’une nouvelle révolution verte ?

Mutations

Du Portugal aux États baltes, de la Norvège aux Balkans, cette coproduction européenne, fruit du "Grand accord documentaire" d’ARTE, arpente un continent à la croisée des chemins, plus interconnecté qu’on ne le croit. À travers des vues aériennes inédites, qui soulignent la diversité des paysages, des animations cartographiques et des rencontres avec des citoyens engagés, la série ausculte six thématiques cruciales pour le futur. Entre décryptage des enjeux et inventaire des réponses envisagées, un vivifiant tour de l’Europe des possibles.

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00:00 Nous pensons que l'avenir est porteur de croissance.
00:07 Des 50 animaux que mon père avait, aux 9000 ou 10 000 truies que nous gérons actuellement.
00:14 On ne peut pas continuer à travailler comme nous le faisons aujourd'hui.
00:19 Nous devons nous assurer que nous agissons de manière aussi durable que possible.
00:24 Et cela signifie que les révolutions vertes sont absolument nécessaires.
00:28 Nous sommes à l'aube d'un changement fondamental de la façon dont nous produisons les aliments.
00:35 Nous espérons vraiment que la vache sera obsolète d'ici 2035.
00:39 C'est difficile de ne pas voir les agriculteurs traditionnels comme les perdants de cette révolution industrielle.
00:46 Peu importe où vous vous trouvez en Europe,
00:50 les seules personnes qui peuvent gérer la terre correctement sont les agriculteurs.
00:55 L'Europe est à la croisée des chemins.
01:00 Notre continent est confronté au plus grand défi qu'il a connu depuis la Seconde Guerre mondiale.
01:06 Les réponses que nous apporterons à ces questions urgentes seront décisives pour l'avenir des prochaines générations.
01:14 Cette série part à la rencontre de celles et ceux qui préparent ce futur,
01:19 bouleverse nos modes de vie et transforme nos paysages.
01:23 Elle raconte un continent en pleine transformation, plus interconnecté que nous le pensons.
01:29 En Europe, les agriculteurs nous fournissent une grande variété de fruits, de légumes, de viandes et de produits laitiers.
01:42 De cette variété sont nées des traditions culinaires aussi nombreuses qu'il y a de climats, de pays et de régions.
01:49 À quoi ressembleraient nos paysages sans ces cultures, ces prairies, ces pâturages et leurs animaux ?
01:55 Ils sont le fruit de notre histoire et une partie de notre identité.
02:01 Mais aujourd'hui, l'agriculture intensive est en crise.
02:06 Son impact sur la biodiversité est délétère, aggravé par les effets du changement climatique.
02:13 La question qui se pose désormais, c'est comment nourrir de manière durable plus de 500 millions d'Européens ?
02:20 En Europe, la plupart des exploitations agricoles sont encore des fermes familiales.
02:37 Les femmes sont les plus vulnérables, elles sont les plus vulnérables.
02:42 Elles sont les plus vulnérables, elles sont les plus vulnérables.
02:47 Elles sont les plus vulnérables, elles sont les plus vulnérables.
02:52 Elles sont les plus vulnérables, elles sont les plus vulnérables.
02:57 Elles sont les plus vulnérables, elles sont les plus vulnérables.
03:02 Viens, ma bûchette, viens, tu vas ma bûchette, viens.
03:07 J'adore l'élevage, j'adore mon métier, j'adore être avec les animaux, j'adore ma liberté.
03:12 J'aime bien dire que je suis paysanne, les gens d'ici qui travaillent la terre, qui connaissent leur terroir.
03:18 Je considère que ce que je fais, je le fais bien.
03:22 Pour nourrir les êtres humains, pour nourrir l'humanité, nourrir l'humanité c'est important quand même.
03:27 Et puis on prend les problèmes les uns après les autres.
03:30 Moi je suis fière d'être engagée, je suis fière de nourrir l'humanité.
03:34 Allez, tassez-vous. Allez, allez.
03:38 Avance, avance, vite.
03:42 Je suis éleveuse de vaches laitières. J'ai 65 vaches laitières en moyenne sur l'année.
03:48 Ça fait 500, 500, presque 600 000 litres de quota.
03:52 Autrefois, mon père, il vendait comme ça du lait.
03:57 Les gens, ils venaient avec leur timbale et maintenant les gens, ils n'osent plus ou ils ne savent plus.
04:02 Ils viennent moins en ferme. C'est dommage.
04:06 J'ai grandi ici, j'ai vécu ici, j'ai vu papa construire les bâtiments.
04:11 Et cette histoire-là, elle m'accroche, c'est mes racines.
04:15 C'est vraiment mes racines et c'est ce que je voulais conserver.
04:19 Anne-Sophie Hansel a toujours su qu'elle reprendrait la ferme de ses parents.
04:25 Mais beaucoup de paysans hésitent. A chaque crise, la pression économique augmente.
04:30 Au moment de la crise du lait, il y avait des gens qui n'étaient vraiment pas bien.
04:36 On ne touchait pas grand-chose, le prix était vraiment très très faible.
04:40 Celui qui est tout seul, qui a un peu de problèmes familiaux ou des problèmes de santé et de pépins,
04:46 ça peut vite basculer de l'autre côté et puis après c'est un enchaînement.
04:50 On nourrit les gens, on amène notre mieux, les gens font le maximum, ils donnent toute leur passion.
04:56 Et le seul choix qu'ils trouvent, c'est de se mettre la corde au cou.
05:00 Je ne sais pas si vous vous rendez compte, c'est quand même terrible.
05:03 Ce chiffre complètement hallucinant des paysans qui se donnent la mort.
05:08 C'est tragique, c'est tragique d'en arriver là.
05:12 En France, chaque jour, un agriculteur se donne la mort.
05:19 Triste record européen.
05:22 Sur le continent, les fermes vides sont légions.
05:30 La faute à une concurrence effrénée.
05:33 Notre nourriture, nous la voulons toujours moins chère, disponible 24 heures sur 24, quelle que soit la saison.
05:48 L'agriculture est devenue un business, mondial et impitoyable.
05:52 Il n'y a pas si longtemps, l'essentiel de ce que nous mangeons était produit localement.
05:59 Aujourd'hui, la moitié des produits consommés en Europe est importée.
06:03 Les données sur les 20 dernières années fournies par Eurostat donnent le vertige.
06:14 Ces traits représentent les exportations de lait frais entre pays européens.
06:18 Elles sont en constante augmentation.
06:21 Les tomates fraîches voyagent encore plus loin, principalement depuis l'Espagne et les Pays-Bas.
06:28 Vous voulez des légumes frais ? Ils arriveront par avion s'il le faut.
06:32 Quant à la viande de porc, l'Europe est devenue championne du monde des exportations.
06:36 Direction la Chine, l'Asie du Sud-Est et même l'Australie.
06:40 Pour les agriculteurs, le choix est simple.
06:43 Grossir et gagner en productivité ou se faire évincer.
06:47 Les effets sont tragiques.
06:51 En 10 ans, sur ces 15 millions de fermes, l'Europe en a perdu 4 millions.
06:55 Presque le tiers.
06:57 Pourtant, l'Union Européenne verse chaque année 60 milliards d'euros de subventions.
07:05 À quoi servent-ils ?
07:07 Pour le comprendre, il faut se replonger dans notre histoire.
07:13 Fin de la Seconde Guerre mondiale.
07:20 L'Europe est en ruine. La faim fait rage.
07:23 Il faut vite trouver une solution pour relancer la production alimentaire.
07:29 Alors on met en place des aides financières pour une modernisation rapide.
07:33 Et cela porte ses fruits.
07:38 Les rayons des épiceries sont bientôt à nouveau pleins de pain, de beurre et de viande.
07:43 L'Europe a conservé ce système.
07:47 Grâce aux machines et aux subventions, la productivité agricole a explosé.
07:54 Depuis les années 50, le rendement moyen d'un hectare de blé a doublé.
07:59 Et aujourd'hui, une vache donne deux fois et demi plus de lait qu'à l'époque.
08:09 Pour de nombreux experts, ce système de subvention massive est dépassé.
08:19 L'Europe pourrait très bien se nourrir sans.
08:21 Et pourtant, il perdure, car beaucoup en dépendent.
08:24 Le problème, c'est que les trois quarts des sommes de la politique agricole commune
08:29 sont distribuées en fonction de la taille de l'exploitation.
08:33 Plus une ferme est grande, plus elle touche de subventions.
08:36 Avec des résultats parfois absurdes.
08:44 En Roumanie, l'île de Breila, au milieu du Danube, abrite la plus grande exploitation d'Europe.
08:50 55 000 hectares.
08:55 10 millions d'euros de subventions chaque année.
08:58 L'argent revient à Al Dahara, une entreprise des Émirats arabes unis.
09:02 C'est l'exploitation qui perçoit le plus de subventions agricoles en Europe, en toute l'égalité.
09:09 Derrière moi, il y a une parcelle qui appartient à une entreprise
09:14 avec laquelle nous, les petits agriculteurs roumains, nous ne sommes pas d'accord.
09:19 Cette entreprise pratique une agriculture très intensive.
09:24 Elle exploite ses sols fertiles pour produire principalement des émissions de gaz.
09:29 Elle utilise des sols de fer à l'intérieur de la ville.
09:33 Elle utilise des sols de fer à l'intérieur de la ville.
09:39 Ces céréales ne sont pas utilisées ici en Roumanie,
09:43 mais expédiées immédiatement après la récolte.
09:47 Elles sont exportées très probablement dans les Émirats arabes unis.
09:57 Elle répond à tous les critères nécessaires pour bénéficier des subventions,
10:03 alors que nous, les petits agriculteurs, nous ne sommes pas éligibles à ces fonds.
10:09 Le gouvernement roumain a interprété à sa manière les directives européennes
10:15 et décidé que les fermes de moins de 3 hectares n'ont pas droit à ces subventions.
10:19 Pourtant, c'est la taille moyenne des fermes du pays.
10:22 Résultat, la plupart est exclue des fonds de l'Union.
10:27 Comment peut-on soutenir moins de 1% des agriculteurs
10:32 et laisser de côté les 99% restants ?
10:37 Socialement parlant, la politique agricole commune,
10:44 les subventions européennes et autres mesures de soutien sont un échec cuisant.
10:49 Leurs réglementations sont totalement antisociales.
10:54 Refusant cette injustice, Ramona a créé il y a 12 ans avec d'autres petits paysans
11:00 une association pour défendre leurs droits.
11:03 Elle compte aujourd'hui 14 000 membres.
11:06 - Oh, regardez, toute la famille est là !
11:12 - Bonjour, comment tu vas ?
11:16 - Je vais bien.
11:18 - Une fleur, mon Dieu !
11:20 - Elle est mignonne !
11:23 - Je vous ai aussi apporté quelque chose.
11:26 Monsieur Yann, j'ai une bouteille pour vous.
11:29 - Cadeau ?
11:31 - Oui !
11:33 - Merci !
11:35 - Nos dirigeants n'ont jamais vécu à la campagne.
11:45 Ils ne savent pas du tout ce qu'ils font.
11:49 Ils ne savent pas décider pour nous.
11:53 Au moins, s'ils nous rendaient visite,
11:58 ils pourraient comprendre comment vivent les paysans.
12:02 Les choses sont différentes depuis leur bureau.
12:08 La théorie, ce n'est pas la même chose que la pratique.
12:12 Les petites fermes sont souvent moins productives.
12:17 Mais la pandémie nous a rappelé à quel point elles sont importantes.
12:21 Pendant les confinements,
12:23 fermes locales et circuits courts ont tourné à plein régime.
12:27 Et sans elles, combien de variétés locales
12:30 contribuant au maintien de la biodiversité
12:33 auraient disparu depuis longtemps ?
12:36 - Il s'agit d'une variété vieille de 60 ans.
12:39 Ce sont des pruniers roumains.
12:42 Ils sont dans mon jardin d'aussi loin que je me souvienne.
12:46 Ce sont des variétés roumaines
12:49 qui ne nécessitent pas de greffes ou de traitements spéciaux.
12:53 Je ne veux pas perdre cette variété.
12:56 Elles sont beaucoup plus faciles à faire pousser
12:59 que des plantes traitées chimiquement.
13:02 Ça fait des années que je fais ça.
13:05 C'est ce que mes plantes représentent.
13:08 ...
13:18 - Quel choix avons-nous ?
13:21 Bien sûr, nous sommes optimistes.
13:24 C'est pour ça que nous nous battons encore.
13:27 Nous nous rassemblerons et protesterons
13:30 devant le bâtiment du gouvernement pour garder l'espoir.
13:33 Avoir de l'espoir est la chose la plus importante pour nous.
13:37 - Oui, nous devons garder l'espoir.
13:40 - Nous représentons cet espoir.
13:43 Nous nous battrons jusqu'à ce que nous récupérions nos droits.
13:46 Les agriculteurs le méritent.
13:49 - Cette utilisation du système des subventions est très problématique.
13:53 Que pouvons-nous faire pour changer les choses ?
13:56 ...
14:01 Les avis divergent car l'agriculture industrielle pose de multiples problèmes.
14:05 Et pas seulement aux petits paysans, mais à nous tous.
14:08 ...
14:11 En Europe, l'agriculture intensive est responsable
14:14 de plus de 10% de nos émissions de CO2.
14:17 ...
14:23 Cet impact est encore renforcé à cause de notre goût pour la viande.
14:27 Partout, le nombre d'animaux d'élevage est en constante augmentation.
14:31 ...
14:35 Regardez combien de vaches se pressent sur notre continent.
14:38 ...
14:41 Selon les chiffres compilés par l'ONU, leur nombre explose.
14:44 Surtout en Italie, au Benelux et dans l'ouest de la France.
14:47 ...
14:50 L'élevage de cochons a connu une croissance encore plus rapide.
14:53 Dans certaines régions, on compte plus de porcs que d'habitants.
14:56 Et l'Espagne est devenue championne du monde de l'exportation de viande.
14:59 ...
15:02 ...
15:05 ...
15:08 ...
15:11 -Ces dernières années, l'exploitation porcine en Espagne
15:14 a connu une croissance exponentielle.
15:17 L'Espagne est devenue un des principaux acteurs mondiaux.
15:20 Nous parlons de 40% ou 50% de la production qui est exportée.
15:23 ...
15:26 -Avec 10 000 animaux et plusieurs fermes,
15:29 l'exploitation d'Albert Munoz est l'une des plus grandes d'Espagne.
15:32 ...
15:35 -L'histoire de Kerbest a toujours été une question de croissance.
15:38 Depuis les 50 animaux que mon père avait,
15:41 jusqu'aux 9 000 ou 10 000 truies que nous gérons actuellement.
15:44 ...
15:47 Forcément, nous avons des truies qui sont plus grandes
15:50 que les truies de la France.
15:53 ...
15:56 Forcément, pour la famille,
15:59 cela suscite un sentiment de fierté.
16:02 ...
16:05 Il faut de la passion.
16:08 Nous avons consacré notre vie à ce travail
16:11 et nous avons l'intention de continuer parce que nous aimons cela.
16:14 ...
16:17 -Quand j'ai commencé, on exploitait du bétail.
16:20 Mon père a toujours exploité du bétail.
16:23 Où nous sommes, c'était l'abattoir
16:26 où on abattait les célèbres veaux d'Avila.
16:29 ...
16:32 Les veaux d'Avila, célèbres dans le monde entier.
16:35 -Et c'est vrai ? -Les veaux blancs, c'est ça ?
16:38 -C'est toujours le veau blanc.
16:41 Je vais partager quelque chose avec vous.
16:44 Quand Franco était au pouvoir, il venait chaque semaine pour en avoir.
16:47 Il venait pour avoir un veau. Je ne sais pas si c'est bien de dire ça.
16:50 ...
16:53 -Et il venait jusqu'ici ? -Oui, toujours 2 veaux.
16:56 ...
16:59 -L'élevage du bétail a beaucoup évolué ces dernières années.
17:02 La viande de porc est devenue une denrée de base.
17:05 D'un aliment traditionnel que nous avions à la maison,
17:08 c'est devenu une marchandise qu'on trouve en grande surface.
17:11 ...
17:14 ...
17:17 ...
17:20 -Nous avons travaillé pour que l'agriculture et l'élevage
17:23 suivent l'évolution de la société.
17:26 La population est plus concentrée qu'auparavant
17:29 et la production agricole et l'élevage doivent suivre le mouvement.
17:32 Nous devons faire face à un accroissement de la population mondiale.
17:35 Nous devons penser à ces millions de personnes
17:38 qui aiment ou non la viande,
17:41 qui mangent ce qu'ils veulent manger,
17:44 mais nous, nous devons continuer à produire leur alimentation.
17:47 ...
17:50 Nous avons 2 nouveaux projets
17:53 pour 2 nouvelles exploitations agricoles
17:56 et nous espérons bien que ce ne seront pas les derniers.
17:59 Nous pensons que l'avenir est porteur de croissance.
18:02 On ne peut pas s'arrêter.
18:05 -La croissance sans fin, est-ce vraiment la solution ?
18:08 Il faudra bien nous fixer des limites
18:11 pour notre bien-être comme celui des animaux.
18:14 L'élevage n'est pas le seul problème.
18:17 Il faut aussi nourrir ces millions d'animaux
18:20 avec des aliments toujours plus protéinés, céréales ou soja.
18:23 En Europe, la moitié des terres agricoles
18:26 sert uniquement à l'alimentation animale.
18:29 Et cela ne suffit pas.
18:32 L'Europe doit importer du soja d'Amérique du Nord et du Sud
18:35 provoquant la destruction d'hectares de forêts
18:38 et l'aggravation de notre bilan carbone.
18:41 Il faut le reconnaître,
18:44 le steak dans notre assiette
18:47 a un impact dévastateur sur l'environnement.
18:50 La plaine du Pau, dans le nord de l'Italie,
18:53 est l'une des régions les plus fertiles d'Europe.
18:56 Idéale pour l'élevage et la culture fourragère à grande échelle.
18:59 ...
19:02 On peut y observer les dégâts
19:05 causés par l'agriculture intensive
19:08 et pas seulement au niveau de l'atmosphère.
19:11 ...
19:14 -Si vous regardez autour de vous,
19:17 vous pouvez voir comment toute cette zone
19:20 est dédiée à la culture du maïs.
19:23 C'est une agriculture intensive.
19:26 La fontaine est située dans ce bosquet.
19:29 -Manuela Lasagna et ses étudiantes
19:32 étudient l'impact des intrants chimiques
19:35 utilisés dans les cultures.
19:38 ...
19:41 -Je vais prendre la 1re mesure
19:44 et puis nous ferons des prélèvements.
19:47 Nous surveillons les eaux souterraines
19:50 dans cette zone depuis 15 ans environ.
19:53 Nous avons constaté ainsi que dans certaines zones,
19:56 la concentration en nitrate dépasse la limite légale.
19:59 Ici, les agriculteurs utilisent des engrais chimiques,
20:02 des engrais organiques qui contiennent des composés azotés.
20:05 Les plantes consomment ces composés azotés
20:08 pour se développer.
20:11 Mais elles ne parviennent pas toujours à tous les absorber
20:14 quand la quantité est trop élevée
20:17 en raison d'une surutilisation ou de pratiques inadaptées.
20:20 Alors chaque fois qu'il pleut,
20:23 la pluie transporte cette substance azotée
20:26 et la chemine à travers le sous-sol vers la nappe phréatique,
20:29 ce qui fait augmenter la concentration en nitrate
20:32 dans les eaux souterraines.
20:35 -Je les remplirai d'abord ? -Oui.
20:38 On en a besoin pour mesurer les nitrates
20:41 puis nous reprendrons des échantillons plus tard.
20:44 Les nitrates sont dangereux dans les eaux souterraines
20:47 parce que ces eaux souterraines
20:50 sont utilisées à des fins diverses.
20:53 D'abord pour l'eau potable.
20:56 On sait que l'ingestion d'eau fortement contaminée en nitrate
20:59 peut entraîner des maladies.
21:02 Il y a une maladie appelée "baby blue"
21:05 qui touche surtout les enfants
21:08 et qui cause des problèmes de transport d'oxygène dans le sang.
21:11 Des études récentes ont montré comment l'ingestion
21:14 de niveaux élevés de nitrate peut provoquer des maladies
21:17 comme les maladies de la maladie de l'oxygène.
21:20 L'Union européenne avait réussi à réduire sensiblement
21:23 les taux de nitrate dans les champs.
21:26 Mais depuis plusieurs années, ils augmentent à nouveau.
21:29 A ce sujet, l'Université de Stockholm
21:35 a fait une découverte intéressante.
21:38 Plus une région perçoit de subventions agricoles
21:41 de la part de l'Union européenne,
21:44 comme ici dans le nord de l'Italie.
21:47 Pourquoi venir ici pour prélever ces échantillons ?
21:55 Parce que le pot est le principal réceptacle
21:58 des eaux souterraines de toute la vallée.
22:01 Par conséquent, presque toutes les eaux souterraines
22:04 convergent ici et se mélangent avec l'eau du fleuve.
22:11 Les eaux polluées du pot se jettent dans la mer Adriatique.
22:14 Les fleuves n'ont pas de frontières.
22:17 C'est ainsi que les nitrates se retrouvent
22:22 dans presque tous les lacs du continent
22:25 et jusque dans les mers.
22:28 Dans l'eau, le nitrate dope la croissance des algues vertes
22:37 qui tapissent les fonds marins.
22:40 La croissance des algues vertes
22:43 est aussi la croissance des algues vertes
22:46 qui tapissent les fonds marins.
22:49 Les algues vertes sont les plus grosses
22:52 et les plus élevées des algues vertes.
22:55 Elles sont aussi les plus grosses
22:58 et les plus élevées des algues vertes.
23:01 Elles sont aussi les plus grosses
23:04 et les plus élevées des algues vertes.
23:07 Les algues vertes sont les plus grosses
23:10 et les plus élevées des algues vertes.
23:13 Les algues vertes sont les plus grosses
23:16 et les plus élevées des algues vertes.
23:19 Les algues vertes sont les plus grosses
23:22 et les plus élevées des algues vertes.
23:25 Les algues vertes sont les plus grosses
23:28 et les plus élevées des algues vertes.
23:31 Les algues vertes sont les plus grosses
23:34 et les plus élevées des algues vertes.
23:37 - Notre santé dépend de notre environnement
23:40 et de notre alimentation.
23:43 C'est pour cela que l'agriculture biologique est née.
23:46 Elle ne date pas d'hier.
23:49 On la trouvait déjà en Allemagne en 1920.
23:52 Mais depuis cette époque,
23:55 la biodiversité autrefois si riche en Europe
23:58 a largement diminué.
24:01 L'un des moyens pour la rétablir
24:04 est le développement de la biodiversité.
24:07 En 20 ans, les surfaces cultivées ont plus que doublé
24:10 pour atteindre 8% de la surface agricole en Europe.
24:13 D'ici 2030, l'Union européenne veut atteindre 25%
24:16 de surface en bio dans le cadre de son Green New Deal.
24:19 Côté consommation, le Danemark est leader européen
24:22 avec déjà 12% de produits alimentaires vendus en bio.
24:25 En Russie, on en est loin.
24:28 A peine 0,5% des produits alimentaires avant la guerre.
24:32 -Pour moi, produire bio n'était pas un objectif en soi,
24:35 même si cela présente un intérêt écologique évident.
24:38 -Boris Akimov était encore journaliste
24:41 lorsqu'il a découvert l'agriculture biologique.
24:44 Il a découvert la biodiversité
24:47 et le développement de la biodiversité.
24:50 Il a été un des premiers à faire face à la question
24:53 de la biodiversité.
24:56 Il a été un des premiers à faire face à la question
24:59 de la biodiversité.
25:02 Cela a transformé sa vie.
25:05 -Ce qui m'a motivé, c'est le fait que produire bio
25:08 peut vous transformer, faire de vous une meilleure personne,
25:11 développer votre potentiel.
25:14 C'est comment cela vous rend fier de ce que vous faites.
25:17 Quelque chose comme "j'ai réussi, j'ai changé ma vie".
25:20 ...
25:23 -Les paysans sont les plus riches
25:26 dans la biodiversité.
25:29 ...
25:32 ...
25:35 -L'histoire de Boris Akimov
25:38 ressemble à celle de nombreux convertis.
25:41 Le bio, c'est aussi un chemin personnel
25:44 à la recherche de plus de sens.
25:47 -Je vivais à Moscou.
25:50 Je vendais les produits de fermiers locaux
25:53 que j'avais réunis en une coopérative.
25:56 Mais en fait, je ne faisais pas partie de leur monde.
25:59 Et cette situation ne me convenait pas.
26:02 Je voulais bien continuer,
26:05 mais à condition d'en faire partie intégrante.
26:08 Ces gens et leur approche biologique de l'agriculture
26:11 m'ont beaucoup inspiré
26:14 pour changer ma façon de penser, de vivre
26:17 et passer de la ville à la campagne.
26:20 ...
26:23 J'ai commencé par expérimenter.
26:26 ...
26:29 J'ai essayé...
26:32 J'ai acheté 5 canards.
26:35 Mais en quelques jours,
26:38 4 sont morts.
26:41 Ce n'était pas un bon début.
26:44 Les enfants les ont enterrés
26:47 avec des chants, des prières et des croix.
26:50 Malgré tout,
26:53 les cantons ont eu droit à des funérailles.
26:56 Bref, cette première expérience n'a pas été concluante,
26:59 mais ça ne m'a pas découragé pour autant.
27:02 ...
27:05 -Malgré les échecs,
27:08 Boris et sa famille n'ont pas renoncé.
27:11 -Je suis venu à Moscou pour faire un tour
27:14 de la ville de Moscou.
27:17 -Ils ont enrichi leurs projets
27:20 en y intégrant une dimension culturelle et régionale.
27:23 ...
27:26 -Nous avons toujours envisagé
27:29 d'ouvrir un restaurant ici.
27:32 Quelque chose à nous.
27:35 C'était un rêve.
27:38 Nous cuisinons uniquement avec nos propres produits.
27:41 Tout ce qui se trouve au menu est cultivé ici, à la ferme.
27:44 C'est cueilli dans les bois
27:47 et conservé dans notre cellier.
27:50 Tout est super local.
27:53 Aujourd'hui, nous avons une soupe de betterave.
27:56 C'est une soupe froide.
27:59 Une recette créée par Sofia Tolstaya
28:02 quand elle a cuisiné pour Léon Tolstoy à Jasnaia Poljana
28:05 lorsqu'il est devenu végétarien.
28:08 Il y a de la crème aigre et de la moutarde.
28:11 Une bonne soupe savoureuse.
28:14 ...
28:17 -Cette prise de conscience
28:20 pour la préservation de la biodiversité
28:23 sera-t-elle suffisante pour soutenir le développement du bio
28:26 dans une Russie isolée ?
28:29 Dans l'ouest des Balkans, en tout cas,
28:32 le mouvement est lancé.
28:35 Ici, les champs sont petits,
28:38 les engrais rares et les sols très fertiles.
28:41 Bref, des conditions idéales pour des cultures bio.
28:44 ...
28:47 ...
28:50 C'est cela qui a conduit Avouché Bouniakou
28:53 à monter une exploitation horticole bio
28:56 dans son petit village du Kosovo.
28:59 ...
29:02 -Répandez-les sur la table, comme ça.
29:05 ...
29:08 99 Fleurs, c'est une entreprise
29:11 de collecte de plantes médicinales et aromatiques
29:14 qui poussent à l'état sauvage dans les environs.
29:17 Nous cultivons également quelques variétés dans des champs.
29:20 L'entreprise s'occupe aussi de la transformation
29:23 de ces plantes en tisane, huile, crème,
29:26 vinaigre et autres épices.
29:29 -Localement, les produits bio
29:32 n'intéressent pas grand monde.
29:35 Pour Avouché, son salut passe par l'Europe.
29:38 -Ce qui compte vraiment,
29:41 c'est qu'il existe une forte demande à l'étranger pour ces plantes.
29:44 Et nous savons que ce sont les produits exportés
29:47 qui font croître une entreprise
29:50 et qui garantissent sa pérennité.
29:53 ...
29:56 ...
29:59 ...
30:02 -En tant que femme, il y a de nombreux obstacles
30:05 pour développer une entreprise.
30:08 Aucun business ne peut se faire sans financement.
30:11 Mais au Kosovo, il est difficile pour une femme
30:14 de lever des fonds. Nous n'avons pas de bien foncier
30:17 ni de caution, et si vous êtes au chômage sans garantie,
30:20 inutile d'espérer un prêt d'une banque.
30:23 Mais chaque obstacle est une raison de plus pour avancer.
30:26 ...
30:29 ...
30:32 ...
30:35 -Regardez.
30:38 Celle-ci commence tout juste à développer des racines.
30:41 Et ça, c'est la racine principale.
30:44 Elle se développe lentement et naturellement
30:47 parce que le sol ici est certifié biologique.
30:50 Et c'est aussi parce que la graine l'était.
30:53 -Les obstacles n'ont pas découragé Avouché,
30:56 qui a créé son entreprise aussi pour offrir
30:59 des perspectives d'avenir aux femmes du village.
31:02 Signe de la place du Kosovo au coeur de l'Europe,
31:05 sa soixantaine d'employés sont issus d'origines ethniques très diverses.
31:08 -Je me suis consacrée à l'entreprise
31:11 de la même manière qu'à mes enfants.
31:14 Peut-être qu'il m'est arrivé de négliger mes enfants,
31:17 mais je ne pouvais pas les laisser travailler.
31:20 Avant la guerre, j'étais dans l'enseignement,
31:23 mais après, je me suis retrouvée au chômage.
31:26 Il fallait que je travaille. Alors je me suis occupée
31:29 de cette entreprise comme je l'aurais fait pour un bébé qui grandit.
31:32 ...
31:35 -D'autres changements radicaux en cours sur le continent
31:38 pourraient préfigurer l'agriculture de demain.
31:41 Les Pays-Bas sont un petit pays devenu en quelques décennies
31:44 l'un des plus grands producteurs de légumes au monde.
31:47 ...
31:50 L'agriculture y est hyper intensive,
31:53 avec un lourd impact environnemental.
31:56 Mais les choses sont en train de changer.
31:59 ...
32:02 -A mon avis, ce qui est vraiment important,
32:11 c'est de ne pas être dogmatique.
32:14 C'est facile à dire qu'on devrait tous passer au bio
32:17 ou qu'on devrait tous faire les choses de manière traditionnelle.
32:20 Mais je pense que nous nous empêchons d'avancer en faisant cela.
32:23 En 2050, nous devrons nourrir 10 milliards de personnes.
32:26 C'est un énorme défi.
32:29 Et en même temps, nous devons faire en sorte de préserver la planète.
32:32 Nous devons donc nous assurer que nous agissons
32:35 de la manière la plus durable possible.
32:38 Cela signifie qu'une nouvelle révolution verte est absolument nécessaire.
32:41 Et c'est là que l'agriculture intelligente entre en jeu.
32:44 ...
32:47 -Ernst van der Ende est le directeur de la faculté d'agronomie
32:50 de l'université de Wageningen.
32:53 Dans ses laboratoires, les chercheurs ont obtenu des résultats surprenants.
32:56 -L'agriculture intelligente est de multiples facettes.
32:59 On parle aussi d'agriculture de précision.
33:02 L'agriculture intelligente,
33:05 c'est le fait d'utiliser toutes les innovations
33:08 que nous voyons autour de nous,
33:11 que ce soit celles dans le domaine du bio
33:14 ou issues de la production classique.
33:17 Nous essayons de combiner tout cela, mais de manière intelligente
33:20 pour faire en sorte d'aboutir à des solutions durables.
33:23 On se rend compte que l'agriculture intelligente,
33:26 c'est la combinaison d'innovations à très haut contenu technologique
33:29 et en même temps qu'il s'agit de concepts-systèmes
33:32 très élaborés, empruntés parfois à l'agriculture biologique.
33:35 -Cette nouvelle forme d'agriculture
33:38 s'appuie sur des technologies intelligentes.
33:41 Éclairage LED consommant très peu d'énergie,
33:44 capteurs, robots, outils numériques variés.
33:47 L'objectif ?
33:50 Créer une serre complètement automatisée.
33:53 Bientôt, la croissance d'un plant de poivrons comme celui-ci
33:56 sera contrôlée 24 heures sur 24,
33:59 de la graine à la récolte du fruit.
34:02 Serait-ce là l'agriculture du futur ?
34:05 -Oui, mais théoriquement, vous pouvez aussi tout contrôler d'ici.
34:11 Donc je peux contrôler ces 2 compartiments,
34:14 mais aussi les 2 autres derrière.
34:17 -L'agriculture intelligente aura certainement
34:20 de multiples facettes en Europe.
34:23 Si vous produisez des tomates aux Pays-Bas,
34:26 vous pourriez les produire dans une serre high-tech.
34:29 Et si vous comparez cela à ce qui se passe dans un champ en Espagne,
34:32 vous vous retrouverez en Espagne à la fin de la période de croissance
34:35 avec 4 kg par mètre carré.
34:38 Et aux Pays-Bas, avec 80 kg par mètre carré.
34:41 C'est 20 fois plus.
34:44 En même temps, nous utilisons 4 fois moins d'eau,
34:47 presque pas de pesticides ou des pesticides biologiques
34:50 dans un environnement confiné, puisque dans des serres.
34:53 Voilà à quoi ressemble l'agriculture intelligente.
34:56 Et on peut aussi trouver toutes sortes d'exemples
34:59 d'agriculture intelligente en plein air.
35:02 -Cette agriculture est dite intelligente
35:05 car elle intègre le savoir-faire du bio à la production industrielle.
35:08 En permaculture, par exemple,
35:11 plusieurs espèces de plantes différentes
35:14 sont cultivées dans un même rang,
35:17 ce qui permet de limiter l'usage des engrais et des pesticides.
35:20 -Il y a 10 000 ans,
35:23 nous étions encore des chasseurs-cueilleurs.
35:26 C'était la façon dont nous nous nourrissions.
35:29 Un beau jour, quelqu'un a commencé à domestiquer les cultures
35:32 et ça a donné naissance à l'agriculture.
35:35 La 2e Révolution Verte a beaucoup misé
35:38 sur l'automatisation et les engrais chimiques,
35:41 ce qui nous a permis d'augmenter le rendement par mètre carré.
35:44 Puis est venue la 3e Révolution Verte
35:47 qui a créé de nouvelles variétés,
35:50 ce qui a généré encore plus de rendement par mètre carré.
35:53 Mais il y a quelques inconvénients.
35:56 Cela demande beaucoup d'intrants, beaucoup d'eau, beaucoup de pesticides.
35:59 Aujourd'hui, nous sommes à la veille d'une 4e Révolution Verte
36:02 où nous devons rendre la production aussi efficace que possible
36:05 tout en utilisant un minimum d'intrants.
36:08 -Si ces technologies sont déjà au point,
36:11 l'agriculture intelligente ne pourra s'imposer
36:14 que lorsque ses coûts de production seront inférieurs
36:17 à ceux de l'agriculture conventionnelle.
36:20 Elle réduira alors drastiquement l'impact sur les sols.
36:23 Mais qu'en sera-t-il de son bilan énergétique
36:26 et surtout du goût et de la qualité de ses aliments ?
36:29 Pendant que cette nouvelle Révolution Verte
36:35 nous promet une agriculture sans champs,
36:38 une autre est en train de les réintroduire dans nos villes.
36:42 (musique douce)
36:45 -Nous sommes ici au-dessus de réservoirs d'eau non potables
36:59 de la ville de Paris.
37:02 La ville de Paris a eu la bonne idée
37:05 de mettre ce site en concours
37:08 pour de l'agriculture urbaine.
37:11 Nous cultivons principalement des micropousses sous serre
37:14 et en extérieur, des fleurs comestibles,
37:17 des aromates, des petits fruits,
37:20 des petits comestibles à haute valeur ajoutée.
37:23 Ce qui est important quand on récolte des fleurs,
37:26 c'est de couper la tige en biais
37:29 parce que ça permet à la plante de mieux cicatriser.
37:32 -Celle-là, elle est belle.
37:35 -OK.
37:38 -Je vais te la mettre là-bas.
37:41 Tout est vendu de manière locale,
37:44 donc on est en circuit très court,
37:47 soit auprès de la restauration,
37:50 soit auprès du grand public.
37:53 Les urbains, aujourd'hui, sont en quête de sens.
37:56 Alors, le sens, on peut le trouver, bien sûr,
37:59 en repartant à la campagne, en se rapprochant de la nature,
38:02 mais l'agriculture urbaine offre aussi un moyen aux urbains
38:05 de retrouver de la quête de sens
38:08 sans avoir à émigrer des villes.
38:11 Et donc, la ville de demain, je l'imagine très verte.
38:14 J'espère la découvrir un jour.
38:17 -L'agriculture urbaine et le smart farming
38:20 vont peut-être révolutionner le maraîchage,
38:23 mais le chantier le plus urgent pour agir sur le réchauffement climatique
38:26 reste celui de l'élevage.
38:29 (...)
38:32 Nous consommons aujourd'hui 60 % de viande de plus qu'il y a 60 ans.
38:35 Surtout les hommes.
38:38 C'est trop, tous les experts le disent.
38:41 Mais sommes-nous prêts à sacrifier notre steak
38:44 pour des protéines alternatives ?
38:47 (Musique douce)
38:50 À San Sébastien, en Espagne,
38:53 Mercedes Villa Juarez, c'est le lieu de la grande expérience
38:56 de la recherche d'une nouvelle sorte de viande.
38:59 Non pas animale, mais synthétique.
39:02 -L'entreprise ne s'arrête jamais.
39:05 Parce qu'au final, les cultures de cellules
39:08 ne se soucient ni des nuits ni des week-ends.
39:11 Il faut s'organiser, se relayer
39:14 pour que rien ne s'arrête.
39:17 Nous sommes au milieu d'une escalade
39:20 qui est en train de se dérouler.
39:23 Nous sommes au milieu d'une escalade
39:26 qui doit nous permettre de continuer
39:29 à augmenter la capacité de production.
39:32 Nous nous donnons tous à 300 %.
39:35 C'est passionnant d'en faire partie
39:38 et de trouver une solution.
39:41 Pour nous, c'est merveilleux.
39:44 Voilà le point de départ.
39:47 C'est ici que commence tout le processus.
39:50 Nous avons pris un échantillon de muscle animal
39:53 et nous allons le décomposer
39:56 pour séparer les cellules qui nous intéressent.
39:59 On va garder les cellules musculaires
40:02 qui sont celles qui fabriquent les protéines
40:05 et nous allons les cultiver.
40:08 Cela nous donnera un certain nombre de millions de cellules
40:11 qui vont proliférer et se transformer en milliards
40:14 et ensuite en millions de milliards.
40:17 Nous allons utiliser ces cellules
40:20 pour créer ce tissu qui est de la viande de culture.
40:23 Tout commence par un amas de cellules
40:26 qui se multiplient sous la forme d'un tissu
40:29 qui ressemble à de la viande.
40:32 L'objectif, créer en laboratoire un steak entier.
40:35 Je vois la viande de culture
40:38 comme un nouveau pas en avant
40:41 dans l'évolution de la production d'aliments.
40:44 Nos sociétés ont grandi en utilisant ces techniques.
40:47 Aujourd'hui, nous disposons de nouvelles techniques
40:50 qui nous permettent de développer des technologies
40:53 plus productives qui permettent d'obtenir
40:56 plus de rendement à partir de chaque animal.
40:59 Mais au lieu que cette production
41:02 prenne place dans des champs ou dans des fermes,
41:05 elle se fait désormais dans des usines ou des industries.
41:08 Il faut considérer ces protéines animales
41:11 cultivées de manière durable
41:14 comme une production alternative à l'élevage intensif,
41:17 pas à l'élevage extensif.
41:20 Maintenant, nous devons savoir
41:23 de combien de prototypes nous disposons
41:26 afin de décider les prototypes et le budget,
41:29 le nombre de salons où nous pouvons exposer.
41:32 Et si nous pouvons en ajouter un autre ?
41:35 Le principal défi, c'est de prouver
41:38 que ce concept qui fonctionne à petite échelle
41:41 peut marcher à une très grande échelle.
41:44 C'est un défi technologique majeur.
41:47 La viande de synthèse est en plein essor
41:52 et le secteur en tension.
41:55 Quelle sera la première entreprise
41:58 à la commercialiser à grande échelle ?
42:01 C'est l'aventure la plus ambitieuse
42:04 que je pouvais imaginer.
42:07 Je suis motivée par l'idée de relever des défis,
42:10 surtout s'ils peuvent avoir un résultat aussi positif
42:13 sur la vie de tout un chacun.
42:16 La startup de Mercedes Villajuarez
42:19 est encore en phase de développement.
42:22 D'autres sont plus avancées,
42:25 comme Solar Foods dans la région d'El Cinqui.
42:28 Cette startup a construit sa première usine test
42:31 dédiée à la fermentation dite de précision.
42:34 Pour créer toutes sortes de protéines,
42:37 elle n'a besoin que de microbes, d'électricité et d'air.
42:40 Bientôt, on pourra y produire même des protéines de lait,
42:49 et ce, à un prix bien inférieur à celui du lait de vache.
42:52 Ces startups ne sont pas subventionnées
42:55 par l'Union européenne.
42:58 Elles lèvent leurs fonds sur les marchés financiers.
43:01 Et pourtant, leurs recherches pourraient bouleverser le monde agricole.
43:04 Nous sommes à l'aube d'un changement fondamental
43:18 dans la façon dont nous produisons les aliments.
43:21 D'ici à 2030, le coût de production des protéines
43:24 va être divisé par 5, et d'ici 2035, par 10 pour les protéines animales.
43:27 Cela va avoir d'énormes répercussions
43:30 sur la façon dont nous produisons les protéines.
43:33 En 2019, Catherine Tubb et son Think Tank
43:36 ont provoqué une onde de choc dans la filière de la viande.
43:39 Dans son rapport, elle fait un pronostic apocalyptique.
43:42 Bonjour.
43:45 Bonjour, comment allez-vous aujourd'hui ?
43:48 Pas trop mal. Que puis-je faire pour vous ?
43:51 Je cherche un steak pour une occasion spéciale.
43:54 Qu'est-ce que vous me suggérez ?
43:57 J'ai des côtes, du faux filet,
44:00 mais aujourd'hui, je me laisserais bien tenter
44:03 par un bon morceau de cet aloyo. C'est une merveille.
44:06 Le changement le plus radical, c'est que le coût des protéines
44:09 va diminuer de 50 % des vaches d'ici 2030
44:12 et de 75 % d'ici 2035.
44:15 Nous espérons vraiment que les vaches seront obsolètes d'ici 2035.
44:18 Écrire ce rapport, cela m'a donné une très bonne vision de l'avenir,
44:21 une vision optimiste quant aux possibilités
44:24 que va ouvrir cette nouvelle technologie
44:27 et toutes ces nouvelles technologies.
44:30 Ça a été une révélation, non seulement
44:33 cette vision du futur de l'alimentation,
44:36 mais aussi tous les autres changements que la technologie va nous apporter.
44:39 Ça vous convient ?
44:42 C'est parfait, merci. Magnifique.
44:45 Comme dans toute disruption, il va y avoir des gagnants et des perdants.
44:48 C'est difficile de ne pas voir les agriculteurs traditionnels
44:51 comme les perdants de cette révolution industrielle.
44:54 Si nous imaginons un instant que ces prévisions se réalisent
45:00 et que bientôt, légumes et viandes soient produits en usine,
45:03 faut-il en déduire que nos agriculteurs sont condamnés à disparaître ?
45:06 Je ne sais pas trop comment répondre à cette question.
45:21 C'est délicat. Je ne sais pas.
45:24 Je suis très optimiste sur mon métier.
45:27 Je suis sûre qu'il y aura encore des paysans demain.
45:30 C'est indispensable.
45:33 Tout arrêter comme ça, ne plus avoir de...
45:36 de contact avec cette nature, non.
45:39 Non, je ne vois pas.
45:42 Ou alors, ça veut dire qu'il n'y aura plus d'humains.
45:45 Il n'y a plus de paysans, il n'y a plus d'humains.
45:48 Le futur se trouve peut-être ici,
45:51 dans le parc du Buren, au nord-ouest de l'Irlande.
45:54 Brendan Dunfort y a expérimenté une nouvelle manière
45:57 de soutenir l'agriculture traditionnelle
46:00 tout en préservant la nature.
46:03 Le travail a commencé ici il y a 20 ans environ.
46:06 Nous avons fait des recherches
46:09 sur la relation entre les agriculteurs du Buren
46:12 et leur paysage.
46:15 Et nous avons découvert que les méthodes modernes
46:18 très intensives, le mauvais type d'agriculture
46:21 pouvaient être très dommageables pour cet environnement.
46:24 En revanche, les pratiques agricoles traditionnelles,
46:27 les anciens régimes de pâturage et de gestion
46:30 étaient cruciaux pour le maintien de la biodiversité
46:33 dans le Buren.
46:36 Après ces recherches, il y a eu une reconnaissance
46:39 au sein de la communauté agricole,
46:42 mais aussi de la part des autorités de conservation.
46:45 Si nous voulons protéger le Buren,
46:48 nous aurons besoin d'agriculteurs sur le terrain,
46:51 mais aussi d'agriculteurs qui sont en mesure de faire
46:54 des sacrifices pour le bien de l'environnement.
46:57 La question est donc devenue,
47:00 comment pouvons-nous soutenir ces agriculteurs ?
47:03 Le programme de Brendan offre des subventions
47:06 aux agriculteurs qui limitent leur impact sur l'environnement.
47:09 Des récompenses en quelque sorte,
47:12 financées par l'Union européenne et le gouvernement irlandais.
47:15 Dans notre programme ici, nous avons une façon
47:18 de faire des subventions aux agriculteurs.
47:21 Nous les subventions à l'aide de l'Union européenne
47:24 et de l'Union irlandaise.
47:27 Nous les subventions à l'aide de l'Union européenne
47:30 et de l'Union irlandaise.
47:33 Nous les subventions à l'aide de l'Union européenne
47:36 et de l'Union irlandaise.
47:39 Nous les subventions à l'aide de l'Union européenne
47:42 et de l'Union irlandaise.
47:45 Nous les subventions à l'aide de l'Union européenne
47:48 et de l'Union irlandaise.
47:51 Nous les subventions à l'aide de l'Union européenne
47:54 et de l'Union irlandaise.
47:57 Nous les subventions à l'aide de l'Union européenne
48:00 et de l'Union irlandaise.
48:03 Nous les subventions à l'aide de l'Union européenne
48:06 et de l'Union irlandaise.
48:09 Nous les subventions à l'aide de l'Union européenne
48:12 et de l'Union irlandaise.
48:15 Mais vous progressez là, là aussi.
48:18 Donc c'est bien, globalement.
48:21 Où que l'on vive, c'est l'argent qui fait la société.
48:24 C'est ça qui fait tourner le monde.
48:27 Gérer la ferme, pratiquer cette agriculture environnementale,
48:30 comme on l'appelle, nous fait gagner de l'argent.
48:33 Peut-être jusqu'à un tiers de nos revenus aujourd'hui.
48:36 Et plus la note est élevée, plus je gagne d'argent.
48:39 Donc, ça en vaut la peine.
48:42 Mais ce n'est pas pour autant une compétition avec mon voisin.
48:45 Je me demande ce qu'il fait que je ne fais pas pour le faire à mon tour,
48:48 parce que ça me fait gagner plus d'argent.
48:51 C'est la vraie raison pour laquelle je le fais.
48:54 Je suis un homme d'affaires et je dois avant tout gagner ma vie.
48:57 Ce que cet agriculteur a fait ici au cours de ces dernières années,
49:02 tout d'abord, il a réparé les murets,
49:05 ce qui lui a permis de contrôler plus efficacement le pâturage en hiver
49:08 et d'augmenter la floraison en été.
49:11 Il a construit une source qui était auparavant polluée par le bétail
49:14 qui y accédait librement.
49:17 Il a construit un mur tout autour et il a pompé l'eau vers une cuve de stockage
49:20 qui alimente les auges pour le bétail.
49:23 Cela permet aux animaux de boire de l'eau propre et fraîche,
49:26 mais aussi de garder la source d'eau fraîche et propre pour nous,
49:29 qui buverons aussi l'eau de cette zone.
49:32 La troisième chose qu'il a faite, c'est qu'il a changé le système
49:35 d'alimentation des bêtes pour qu'il abîme moins l'environnement.
49:38 Au fil des ans et de l'amélioration du pâturage, autrement dit par le fait
49:41 d'amener plus de bétail, mais à des moments choisis,
49:44 la note de la parcelle est passée de 6 à 7, puis à 8, 9,
49:47 et maintenant c'est un 10 sur 10.
49:50 Quand vous regardez autour de vous, vous pouvez voir que c'est à peu près parfait.
49:53 La terre est magnifiquement gérée et l'agriculteur perçoit une prime.
49:56 Tout le monde y gagne, les agriculteurs et la nature.
50:06 Les prairies se sont rétablies, et la biodiversité aussi.
50:09 Je pense qu'il y a d'énormes défis, et nous avons besoin d'énormes changements,
50:17 et nous en avons besoin très rapidement.
50:20 C'est pour ça que je suis enthousiasmé par le potentiel des agriculteurs,
50:23 des pêcheurs et des sylviculteurs du monde.
50:26 Ce sont des héros méconnus.
50:29 Si on peut les convaincre de travailler en vue d'un certain résultat,
50:32 si nous pouvons obtenir l'adhésion de ces communautés,
50:35 de leur être le leader, le catalyseur du changement,
50:38 d'être les premiers à réagir face à ces crises,
50:41 je suis optimiste, et je pense que l'on peut y arriver.
50:44 L'Europe dépense des milliards d'euros pour que les agriculteurs produisent plus et moins cher.
50:49 En même temps, les sols meurent,
50:52 des espèces disparaissent,
50:55 notre santé se dégrade.
50:59 L'agriculture en laboratoire
51:02 Peut-on espérer de l'agriculture en laboratoire
51:05 qu'elle parvienne à rendre la production de masse plus durable ?
51:08 Les agriculteurs parviendront-ils à redevenir
51:11 de véritables acteurs de la biodiversité,
51:14 les gardiens de nos paysages ?
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