• il y a 6 mois
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David Lisnard, président de l’association des maires de France et maire LR de Cannes, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la montée de l’antisémitisme en France, des accusations de Gabriel Attal envers la France insoumise et Jordan Bardella, des manifestations pro-palestiniennes dans les universités, des mesures d’urgence face à l’insécurité et l’hyper-violence, des élections européennes, du Festival de Cannes menacé par la grève et du décès de Bernard Pivot.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:04 - Bienvenue et bonjour David Lissnard. - Bonjour, merci.
00:06 - Et merci de votre présence. Vous êtes le maire LR de Cannes,
00:08 président de l'Association des maires de France.
00:10 Vous êtes également co-auteur du livre "Les leçons de Pompidou",
00:14 "50 ans après un modèle".
00:16 Dans l'actualité, David Lissnard au dîner du CRIF hier,
00:19 c'est le conseil représentatif des institutions juives de France.
00:21 Le Premier ministre Gabriel Attal a dénoncé l'antisémitisme
00:25 qui explose dans notre pays.
00:26 366 faits au premier trimestre.
00:29 Et Gabriel Attal s'en est pris à la France insoumise.
00:32 Il a dit qu'il avait honte de ce qui y est dit.
00:34 Il s'en est pris aussi, le Premier ministre, à l'antisémitisme
00:37 de l'autre côté de l'échiquier, en affirmant que Jordane Bardella
00:40 a dénoncé tardivement l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen.
00:43 Est-ce que vous voyez vous aussi les mêmes causes
00:45 de l'antisémitisme en France ?
00:47 - En tout cas, ce qui est sûr, c'est que cet antisémitisme, il explose.
00:50 Ce qui a été frappant après le 7 octobre, avant même la réplique d'Israël,
00:54 qui a pu servir de prétexte, ou pas d'ailleurs,
00:56 c'est qu'au lieu de l'avoir de la compassion pour les Juifs
01:00 qui avaient été victimes d'un pogrom,
01:02 ce qu'on a vécu de pire depuis la Seconde Guerre mondiale,
01:05 il y a eu une explosion des actes antisémites.
01:08 C'est-à-dire qu'il y avait un antisémitisme latent,
01:10 pas simplement en France, partout dans le monde,
01:12 y compris dans les pays anglo-saxons.
01:14 Et ce que l'on constate aujourd'hui, c'est que le racisme et l'antisémitisme,
01:18 qui sont des abjections, comme tout racisme,
01:20 parce que c'est traité l'autre, le jugé, non pas pour ce qu'il fait,
01:23 mais pour ce qu'il est,
01:25 explose notamment dans des univers qui sont plutôt d'extrême-gauche.
01:31 C'est une réalité factuelle.
01:33 Il y a eu un glissement d'un antisémitisme historique
01:36 qui était au XXe siècle, notamment à l'extrême-droite,
01:39 vers l'extrême-gauche.
01:40 C'est une réalité et qui devient explosive dans un contexte,
01:44 avec ce mot pompeux d'intersectionnalité,
01:47 où il y a une surenchère des victimisations
01:50 et la population juive en est souvent la victime.
01:53 C'est tout le paradoxe de l'inversion victimaire.
01:56 C'est ce cocktail qu'on voit dans nos universités.
01:59 Est-ce que vous estimez qu'il y a un effet de loupe
02:01 et que ce sont des minorités dans certaines de nos universités,
02:03 comme à Sciences Po Paris,
02:04 ou alors que les minorités peuvent faire l'histoire
02:07 et il faut y prendre garde ?
02:09 Vous avez anticipé ma réponse.
02:10 L'histoire est faite de minorités actives.
02:13 Le plus grave, c'est les majorités passives.
02:16 C'est ça, le plus grave dans l'histoire.
02:18 C'est qu'à un moment donné,
02:19 ceux qui ne sont pas capables de se lever contre l'antisémitisme,
02:23 c'est ceux qui seront aussi incapables de se lever
02:25 contre toute forme de racisme.
02:26 C'est ceux qui seront les premiers soumis.
02:28 Et c'est ce qu'on a connu dans l'étrange défaite en 40.
02:32 Qui sont-ils ?
02:33 Tous ceux qui sont indifférents,
02:35 qui ne sont que dans la consommation,
02:37 qui s'imaginent que ça ne les touchera jamais,
02:39 ça ne les concerne pas.
02:40 Moi, vous savez, après l'attentat de Charlie,
02:42 je faisais partie de ceux qui disaient "Je suis Charlie",
02:44 alors que ce n'était pas un hebdo qui correspondait forcément.
02:47 Quand il y a eu le 7 octobre, moi, je ne suis pas juif,
02:50 mais j'avais envie de dire "Ce jour-là, je suis juif".
02:52 C'est cette crise du civisme, cette crise de la démocratie,
02:57 cette crise de la civilisation
03:00 dans laquelle nous sommes tombés depuis une cinquantaine d'années,
03:02 ce n'est pas conceptuel, ce n'est pas abstrait.
03:04 Et ce qui s'exprime, c'est pourquoi il faut retrouver une espérance commune.
03:08 Et la politique doit être l'art de retrouver une espérance.
03:11 Vous nous avez tracé une sorte de généalogie historique de l'antisémitisme.
03:15 Et aujourd'hui, quelle forme prend-il ? Quelle figure ?
03:17 Pour revenir à la question sur les universités,
03:20 il y a plusieurs univers. Il y a l'univers intellectuel,
03:22 tous les asimutés qu'on trouve dans le wokisme, l'indigénisme.
03:25 Vous avez l'impression que plus on leur paye d'études,
03:27 plus ils sont asimutés,
03:29 avec des théories d'extrême-gauche, économiques, sociales,
03:33 et souvent antisémites.
03:35 Et vous l'avez aussi dans l'islamisme.
03:37 Donc, une des sources aussi de l'antisémitisme aujourd'hui qui prospère,
03:41 c'est malheureusement une immigration musulmane non contrôlée
03:44 qui fait des écosystèmes et qui fait qu'il y a une espèce de doxa
03:47 qui met la pression sur la majorité de nos compatriotes musulmans
03:50 qui ne sont pas antisémites, etc.
03:52 Mais il y a un conformisme de l'antisémitisme
03:54 qui est en train de se développer dans des universités, dans des écoles.
03:57 Je pense que c'est minoritaire et je crois qu'il faudrait aussi l'analyser.
04:01 À l'époque, la recherche d'enseignement supérieur
04:04 avait dit qu'il fallait faire une étude sur l'islamo-gauchisme.
04:06 C'était fait laminé. Il n'y a rien eu du tout.
04:08 Il ne s'est rien passé.
04:10 J'ai entendu le sénateur Henri Leroy qui a proposé cela.
04:12 Je crois que ça vaudrait le coup de faire une vraie enquête.
04:15 On en est encore là, monsieur Lister, à analyser.
04:18 Vous avez raison. D'abord, il faut partir de même diagnostic.
04:20 Il faut l'objectiver, mais pour moi c'est très clair.
04:22 Il faut le combattre. Il y a des façons de le combattre.
04:24 Ça va prendre beaucoup de temps.
04:26 Il y a une façon immédiate qui est une façon pénale.
04:28 C'est un acte délictuel, lourd et grave.
04:31 Et il ne faut pas que la main tremble.
04:33 Et deuxièmement, c'est bien évidemment le sursaut éducatif
04:36 qui va prendre des années pour rétablir la raison critique.
04:39 Tout à fait. Hier, il y a eu les assises de lutte contre l'antisémitisme
04:42 lancées par la ministre Aurore Berger.
04:44 Mais effectivement, à côté de la justice,
04:46 comment mener une telle bataille ?
04:48 Comment aujourd'hui s'attaquer au poison de l'antisémitisme ?
04:51 Effectivement, par la justice, on ne le répétera jamais assez.
04:53 Et on a un arsenal juridique qui fait plutôt honneur à la France
04:56 contre toutes les formes de racisme.
04:58 C'est ce qu'il faut rappeler aussi à nos compatriotes
05:00 qui s'estiment victimes d'islamophobie.
05:02 La France, elle sanctionne toutes les formes de racisme.
05:05 - Islamophobie, pardonnez-moi. - Moi, je n'aime pas ce terme du tout.
05:07 Je l'utilise pour le dénoncer, parce que c'est un faux semblant.
05:10 Il peut y avoir des formes, évidemment...
05:11 En tout cas, il y a du racisme, du racisme anti-noir...
05:13 Mais quels sont les faits qui explosent ?
05:15 Ce sont les faits d'antisémitisme, évidemment.
05:17 C'est cela qui explose, c'est évident.
05:19 Deuxième élément, c'est effectivement dans l'éducation.
05:23 Vous savez, quand les pouvoirs publics sont ambiguës,
05:26 quand on ne soutient pas nos professeurs,
05:28 quand on laisse assassiner Dominique Bernard et Samuel Paty...
05:32 On laisse assassiner ?
05:34 On laisse assassiner dans le sens où il y a une telle bureaucratisation
05:38 dans tous les domaines de l'action publique en France,
05:40 y compris dans l'éducation,
05:41 que lorsqu'il y a des signaux faibles ou des signaux forts,
05:43 il ne se passe rien en réalité.
05:44 Cette passivité-là que vous dénoncez ?
05:46 On fait des numéros verts, on fait des e-mails, mais il ne se passe rien.
05:48 Et puis lorsqu'on dit qu'on va faire des cours de bienveillance,
05:50 c'est insupportable.
05:52 La meilleure école de la bonté,
05:53 qui est un mot plus joli que la bienveillance,
05:55 c'est celle de la raison critique.
05:57 Il faut rétablir véritablement une instruction rigoureuse du français,
06:02 des mathématiques qui nous apprennent la logique, de la philosophie.
06:05 Apprendre à être dans la controverse
06:09 sans dénigrer celui qui porte une parole différente.
06:12 Ça s'appelle la raison critique.
06:13 C'est une des grandes inventions occidentales
06:15 et c'est ce qu'il nous faut rétablir.
06:17 Ça prendra dix ans,
06:18 mais parallèlement à une politique ferme, impitoyable et froide
06:22 à l'égard de ceux qui nuisent,
06:24 de ceux qui sont antisémites, etc.
06:26 Rétablir, refaire de la France
06:27 une grande puissance éducative et culturelle.
06:30 Une grande puissance éducative, on en est loin chez certains jeunes
06:33 qui développent une forme d'hyper-violence.
06:35 Chez certains adultes aussi, d'ailleurs.
06:36 Mais là, je reviens à la justice des mineurs
06:38 et au cas de ces jeunes,
06:39 certains jeunes vraiment qui baignent dans un univers d'ultra-violence.
06:43 Il y a eu le président des LR, Éric Ciotti,
06:46 qui a proposé 25 mesures sur la violence en général des mineurs.
06:50 Je vous pose directement la question,
06:52 est-ce que vous êtes encore crédible, monsieur Lissner,
06:54 alors que plusieurs fois vous avez dit
06:55 que vous alliez sortir le car cher,
06:56 y compris Valéry Pécresse, de la CAV et qu'il y est resté ?
06:59 Je refuse toujours les punitions collectives.
07:01 Pour ma part, j'ai jamais utilisé ces termes-là.
07:04 Et moi, le seul bilan dont je peux être constable,
07:06 c'est celui dont je suis responsable.
07:07 Je suis pour la responsabilité individuelle dans ma ville,
07:09 dans les commerces dont j'ai pu m'occuper,
07:11 dans les entreprises dont j'ai pu avoir la charge
07:13 ou les collectivités dont j'ai eu la responsabilité.
07:15 Deuxième élément, si on est un certain nombre à nous lever,
07:19 aujourd'hui, à nous engager dans la vie politique,
07:21 c'est pour ne pas accepter la fatalité.
07:23 C'est-à-dire que je suis tellement confortable dans le renoncement
07:26 et de porter une voix de la liberté comme source de la création,
07:30 de l'ordre comme condition de la liberté.
07:33 Il est décrété l'ordre autoritaire.
07:34 Il faut remettre le pays en ordre.
07:36 Ça va prendre dix ans et il faut le faire de façon clinique,
07:39 déterminée, froide.
07:40 Mais dix ans, c'est une génération...
07:41 Ça va prendre dix ans, il n'empêche qu'en quelques mois,
07:43 comme on le fait dans une boîte.
07:44 Des objectifs à six mois, deux ans, cinq ans, dix ans.
07:47 Moi, j'y travaille avec mon parti Nouvelle Énergie.
07:49 Et puis, bien sûr, de retrouver l'unité de la nation
07:51 par la liberté et par l'ordre,
07:53 mais aussi par l'ambition culturelle et éducative.
07:55 C'est ça, les trois piliers.
07:57 Et ces trois piliers-là, aujourd'hui,
07:59 il faut qu'on les fasse s'entendre.
08:00 Nous sommes les seuls à les proposer.
08:02 Quand je dis "nous", c'est tous ceux qui se revendiquent
08:04 d'une droite classique, héritière du libéralisme,
08:07 du gaullisme, de la démocratie chrétienne.
08:09 C'est ce que je rencontre dans la majorité du pays,
08:11 sauf qu'on n'est plus audible.
08:12 Et comme je le dis à chaque fois, il faut redevenir audible,
08:14 puis crédible, puis éligible.
08:15 Et ce que propose Eric Ciotti est très pertinent.
08:17 C'est ce que nous avions proposé, d'ailleurs, avec Alexandra Martin.
08:20 Rabaisser l'âge de la majorité pénale à 16 ans.
08:23 Rabaisser l'excuse de minorité à 20 % maximum
08:28 de la tyrannisation des peines et pas 50 %.
08:30 Faire ce... Je me souviens, avec Naïma M. Fadel,
08:33 avec le Dr. Berger, nous avions écrit un texte il y a quelques années,
08:36 des peines immédiates et courtes.
08:38 Ouvrir des maisons de correction, c'est tout.
08:42 Un ado a besoin de transgresser.
08:44 Mais il faut juste que lorsqu'il transgresse,
08:46 il faut qu'il y ait des limites et des barres,
08:48 et qu'il soit protégé de la société.
08:49 - Mais entre un ado qui a besoin de transgression et des...
08:52 Pardonnez-moi, il n'y a pas d'autre mot quand on s'acharne.
08:54 Par exemple, je pense à Philippe ou à d'autres victimes.
08:57 - Il faut protéger la société et les mettre dans des vrais centres isolés.
09:04 Pas dans des prisons pour adultes, mais il faut des prisons pour mineurs.
09:06 C'est aujourd'hui incontournable.
09:08 - La sécurité, David Lissner, c'est l'un des sujets de la campagne des européennes.
09:12 Alors que le président chinois Xi Jinping est en visite en France,
09:15 François-Xavier Bellamy, tête de l'ISLR, a annoncé le dépôt d'une plainte
09:19 après qu'il ait fait l'objet d'une tentative de cyberattaque d'un groupe de hackers
09:23 que plusieurs pays, dont les États-Unis et le Royaume-Uni,
09:26 considèrent comme liés au gouvernement chinois.
09:28 D'abord, pourquoi lui ?
09:29 A votre avis, est-ce qu'on prend suffisamment en considération
09:32 dans notre pays, dans notre démocratie, de ces formes d'attaques aujourd'hui ?
09:35 - Alors non, on ne prend pas en considération ces formes d'attaques.
09:38 Il y a une naïveté confondante à l'égard des attaques
09:41 qui viennent de la Russie et de la Chine.
09:43 - Naïveté de qui ? De l'État français ?
09:44 - Oui, et de la société, de tout le monde, ça paraît virtuel.
09:47 François-Xavier Bellamy, qui est remarquable,
09:50 qui est brillant et dont j'espère qu'il fera le meilleur score possible,
09:54 a été victime de cette attaque, ce n'est pas pour rien,
09:56 parce qu'au Parlement européen, par la force de son verbe,
10:00 il a dénoncé ces méthodes de certains États, dont la Chine.
10:06 Donc ce n'est pas anodin.
10:08 Et pendant que lui les dénonce, d'autres en sont les complices.
10:11 Et on l'a vu d'ailleurs que certains des amis du Rassemblement national
10:15 faisaient l'objet d'une enquête aux États-Unis
10:17 pour compliciter avec la Chine, etc.
10:19 Donc si vous voulez, là-dessus, moi je peux vous dire
10:21 que l'hôpital de Cannes vient d'être victime d'une cyberattaque,
10:24 ce n'est pas virtuel, c'est-à-dire que des données personnelles
10:27 de patients sont sur le Darknet.
10:29 Il y a une demande de rançon, ça vient à 99 % de hackers russes,
10:33 donc ils ne font pas ça sans un regard au moins bienveillant,
10:37 pour reprendre le terme de tout à l'heure, de l'État russe.
10:39 Ça coûte des millions d'euros à chaque fois.
10:41 Ça nous coûte à nous, contribuables, des millions d'euros.
10:43 Ce n'est pas virtuel, c'est le XXIe siècle.
10:46 Et donc la France doit être une vraie cyberpuissance
10:48 et arrêter la naïveté à l'égard de ces États,
10:52 de ces empires qui sont de plus en plus totalitaires,
10:55 expansionnistes, la Chine, l'Iran, la Russie.
10:58 Il va falloir regarder la Turquie, il faut arrêter la naïveté.
11:00 Arrêter la naïveté mais pas le dialogue, évidemment.
11:03 Le président chinois est aujourd'hui dans les pires nés.
11:05 Il faut dialoguer, il faut la diplomatie,
11:06 il faut savoir discuter avec tout le monde.
11:08 C'est le but de la diplomatie, mais comme le disait Bismarck,
11:10 la diplomatie sans les armes, c'est la musique sans les instruments.
11:13 Et les armes, c'est la puissance militaire,
11:16 c'est la puissance économique, c'est la puissance aujourd'hui cyber, numérique.
11:20 J'en viens pour la campagne des européennes à la puissance politique.
11:22 Pourquoi, malgré le caractère brillant que vous lui prêtez,
11:25 que beaucoup lui reconnaissent,
11:26 à M. Bellamy, manque-t-il aujourd'hui de cette puissance-là ?
11:28 Est-ce que votre survie chez les LR est en jeu ?
11:31 Alors d'abord, l'enjeu, ce n'est pas la survie des LR.
11:33 Oui, mais est-ce que la conséquence est la survie des LR ?
11:35 L'enjeu, c'est l'avenir de la France.
11:37 Et pour qu'il y ait un avenir de la France, il faut qu'il y ait une...
11:39 Pour les européennes ?
11:40 Oui, bien sûr.
11:41 Pour les élections européennes, c'est la survie de la France qui est en jeu ?
11:43 Bien sûr. C'est l'avenir de la France. C'est le terme que j'ai utilisé.
11:46 Pour deux raisons. D'abord, parce que beaucoup de choses se passent aujourd'hui
11:48 au sein de l'Union européenne,
11:49 et qu'il faut lutter contre la bureaucratisation de l'Europe
11:52 et refaire de l'Europe un espoir et non pas une contrainte.
11:55 Deuxième élément, parce que 2027 va être un enjeu majeur.
11:59 Et si on n'est pas capable de proposer une vraie rupture
12:03 avec l'État bureaucratique, avec le conformisme technocratique,
12:07 on ira vers les aventures...
12:09 Pourquoi vous êtes le seul à pouvoir le faire ?
12:11 Pourquoi vous auriez le monopole de cette rupture, M. Lissner ?
12:13 Moi, je ne prétends avoir aucun monopole.
12:15 En revanche, je prétends avoir le monopole de ma pensée
12:19 et d'essayer de proposer un système.
12:23 Parce que quand je regarde l'offre politique aujourd'hui,
12:25 si on accepte des personnalités libres et fortes comme François-Xavier Bélamy,
12:29 pour qui j'ai une réelle admiration,
12:31 l'offre politique de Jean-Luc Mélenchon,
12:33 jusqu'à ce qu'on qualifie d'extrême droite,
12:35 c'est encore un terme qu'il faudrait redéfinir,
12:37 en passant par la Macronie,
12:39 ils raisonnent tous pareil.
12:41 Ils sont étatistes, ils sont dirigistes, ils sont dans le XXe siècle.
12:43 Dès qu'il y a un problème, ils distribuent un chèque, ils proposent.
12:47 Et c'est la spirale du pays.
12:49 Dans les enquêtes, là, c'est M. Bardella, CEO, en se trompant totalement de son billet.
12:51 Non, mais je ne dis pas ça.
12:53 Je dis qu'on n'a pas été en mesure, aujourd'hui, de proposer une offre audible,
12:59 parce qu'il y a eu des échecs, etc.
13:01 Mais moi, je ne me sens pas comptable de ça.
13:03 Je me sens comptable de mes convictions et de mes idées.
13:05 Et le projet que nous allons proposer,
13:07 avec notamment Nouvelle Énergie,
13:09 va être un projet qui va mettre la liberté
13:11 au centre de la prospérité du pays et de la sécurité du pays.
13:15 Et aujourd'hui, dans le débat sur les européennes,
13:18 le seul qui le propose, c'est François-Xavier Bélamy.
13:21 Quand on va approcher les échéances,
13:23 les débats vont être de plus en plus écoutés,
13:25 et moi, je vous espérais qu'il fera la différence.
13:27 Mais quoi qu'il en soit, la France a besoin de personnalités honnêtes,
13:30 compétentes et libres, telles que François-Xavier Bélamy.
13:33 Deux questions pour conclure, monsieur Lissner.
13:35 D'abord, à l'approche de la 77e édition du Festival de Cannes,
13:39 qui débute le 14 mai.
13:41 On sait que vous êtes très impliqué en tant que maire de Cannes.
13:43 - Forcément. - Évidemment.
13:45 Mais aussi en tant que cinéphile, c'est pour ça que j'emmène cette expression.
13:47 Deux éléments.
13:49 D'abord, il y a un collectif de travailleurs du cinéma qui a appelé à la grève.
13:51 Est-ce que ça vous inquiète ou pas, pendant le festival ?
13:53 Écoutez, on verra bien.
13:55 Pas spécialement, mais je trouve que j'appelle chacun à la décence.
13:58 On a le plus grand festival culturel au monde.
14:00 On peut ne pas l'aimer, le critiquer, ne pas aimer l'entre-soi,
14:02 parfois, qu'il y a dans cet univers, etc.
14:04 C'est le plus grand festival culturel au monde.
14:06 Ça rapporte au pays, ça ne coûte pas.
14:08 Et ce que vous appelez le collectif des travailleurs,
14:10 c'est presque un oxymore,
14:12 devrait avoir la pudeur de respecter les contribuables
14:15 qui contribuent largement à leurs revenus.
14:17 - Comme chaque année, désormais... - Et les créatifs et les créateurs
14:19 qui inventent des choses.
14:21 Comme chaque année, il y a des polémiques à Cannes,
14:23 il y a aussi le sujet des agressions sexuelles
14:25 qui occupent les esprits.
14:27 Ce ne sera pas la première fois à Cannes.
14:29 Et l'année dernière, vous disiez, David Lessard,
14:31 que les polémiques passent, mais le festival reste.
14:33 La 77e édition va avoir lieu.
14:35 Et plus largement sur ces sujets-là,
14:37 il faut faire la différence entre l'oeuvre et l'artiste ?
14:39 Disons que le jury du festival,
14:41 ce n'est pas un jury de cour d'assises.
14:43 Donc, un jury pour les oeuvres,
14:45 et puis si des gens sont mal comportés,
14:47 ce qui semble être le cas de temps en temps,
14:49 qu'ils soient jugés pénalement, ce n'est pas la même chose.
14:51 En revanche, ce que je ne supporte pas,
14:53 c'est les condamnations a priori, c'est les morts sociales.
14:55 Ou sur une déclaration,
14:57 on va mettre
14:59 un mort sociale et professionnelle
15:01 et réputationnelle, un homme ou une femme.
15:03 Donc, sanctionner sévèrement des prédateurs
15:05 qui auraient pu commettre des délits,
15:07 je comprends ces femmes qui ont subi ces pressions,
15:09 - ces abjects, ou ces hommes, - ou ces hommes,
15:11 et ça arrive aussi, mais regarder
15:13 Kevin Spacey, qui a eu je ne sais pas combien de chefs de l'accusation,
15:15 qui a été totalement innocenté,
15:17 sauf que sa réputation en a été cramée.
15:19 C'est insupportable. Et vive les esprits libres.
15:21 Vous voyez, Bernard Pivot est mort. C'était un esprit libre.
15:23 Et c'est un esprit français.
15:25 Et retrouvant un petit peu aussi cette joie et cette liberté.
15:27 Peut-être alors vous soumettre
15:29 le fameux questionnaire ?
15:31 - Votre mot préféré ? - Joie.
15:33 Tiens, allez, celui qui vient de prononcer la joie.
15:35 C'est une grâce, c'est une élévation.
15:37 - Le mot que vous détestez ? - Fatalité.
15:39 Votre juron.
15:41 Le vrai, hein. Votre gros mot préféré.
15:43 - J'ai pas de gros mot préféré. - Vous avez le droit de le dire.
15:45 Ma mère m'écoute.
15:47 Et vous savez, je viens d'un milieu modeste,
15:49 mais on m'a appris... Je peux pas le dire.
15:51 - Franchement, je peux pas. - À ce point ?
15:53 - Oui, parce que c'est concierge. - Homme ou femme pour illustrer
15:55 un nouveau billet de banque ?
15:57 J'ai envie de dire Pompidou, comme ça je ferai la promotion de mon livre.
15:59 - Avec Christophe Tardieu. - Bernard Pivot disait
16:01 sur Pompidou, "Le plus littéraire des présidents est évidemment
16:03 Georges Pompidou, normalien, agrégé de lettres
16:05 et auteur d'anthologie de la poésie française."
16:07 Et qui ne jargonnait jamais.
16:09 C'est pour ça qu'il était aimé des Français.
16:11 J'aurais tellement été honoré d'être invité par Bernard Pivot
16:13 pour parler du livre que nous avons écrit
16:15 avec Christophe Tardieu aux éditions de l'Observatoire,
16:17 "Les leçons de Pompidou", formidable livre.
16:19 - Mais... - Je vais te conclure. Le métier que vous n'auriez pas aimé...
16:21 - Goscinny, tiens, pour le billet de banque. - Ah oui.
16:23 - Voilà, Goscinny. - Le métier que vous n'auriez pas aimé faire ?
16:26 Simplement observateur.
16:30 Et enfin, si Dieu existe,
16:32 qu'aimeriez-vous, après votre mort,
16:34 l'entendre vous dire ?
16:36 Il existe, c'est sûr. Il me dira,
16:38 "Regarde tes enfants, et puis j'espère mes petits-enfants,
16:40 parce que je voudrais pas mourir tout de suite, regarde,
16:42 Dieu est libre en France."
16:44 Ça rejoint le mot que vous avez choisi, la joie. Merci David Bouchenard.
16:46 - Merci à vous. Merci beaucoup. - Bonne journée.

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