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Vendredi 10 mai 2024, SMART ÉDUCATION reçoit Denis Guibard (Directeur académique, scientifique et du développement durable, Terra Academia) et Olivier Carlat (Directeur du développement social, Veolia)

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00:00 (Générique)
00:08 Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver dans Smart Education,
00:13 votre magazine hebdomadaire dédié aux nouveaux métiers, nouvelles formations, nouvelles pédagogies,
00:17 également nouvelles technologies de l'éducation.
00:20 Aujourd'hui, nous recevons un duo d'un côté une école, de l'autre une entreprise,
00:24 à l'occasion de l'inauguration du premier campus de la Terra Academia,
00:28 une école dédiée à la transformation écologique.
00:30 Vous en avez peut-être entendu parler puisque son président n'est autre que l'ancien ministre de l'éducation nationale,
00:35 Jean-Michel Blanquer, et son ambition est forte puisqu'elle compte former plus de 60 000 personnes
00:40 au métier de la transition d'ici 2030.
00:42 Son partenaire dans l'aventure, c'est Veolia.
00:44 Nous recevons donc justement pour en parler Denis Guibard,
00:47 directeur académique, scientifique et du développement durable de la Terra Academia.
00:50 Bonjour.
00:51 Bonjour.
00:52 Bienvenue dans Smart Education, Denis Guibard. Merci beaucoup d'être avec nous.
00:54 Olivier Carlan nous accompagne également, directeur du développement social chez Veolia. Bonjour.
00:59 Bonjour.
01:00 Bienvenue à tous les deux. Denis Guibard, cette école, c'est l'idée de qui ?
01:04 Au départ, c'est une idée d'Antoine Frérot, le président de Veolia,
01:10 qui était dans l'optique, je ne suis pas de Veolia, mais de ce que j'en ai entendu parler,
01:15 et Olivier pourra en parler mieux que moi, de créer une école de l'eau, au départ,
01:20 ouverte au-delà du périmètre de Veolia à tous les acteurs de ce secteur.
01:24 Et au fil du temps, ce projet s'est élargi à l'ensemble de la problématique de la transformation écologique
01:29 dans une idée de rassembler toute une coalition d'acteurs pour travailler au développement
01:34 et à la transformation des compétences qui sont indispensables pour réussir cette transformation écologique
01:39 dans la société et dans l'économie.
01:40 Donc Veolia n'est pas qu'un simple partenaire, on l'a bien compris, il est vraiment à l'origine, à la genèse du projet.
01:45 Oui, un Veolia initiateur, penseur de cette école de la transformation écologique au niveau des territoires,
01:52 et c'est le prolongement finalement de la raison d'être de Veolia.
01:56 Denis disait à Antoine Frérot, effectivement Antoine Frérot pense cette école de la transformation écologique
02:01 pour être utile au territoire, à l'ensemble des parties prenantes.
02:05 C'est vraiment la notion et la vision d'Antoine Frérot, dire "une entreprise est prospère parce qu'elle est utile"
02:12 et elle doit être utile aussi dans ce moment de la transformation écologique sur ces territoires.
02:16 Est-ce que vous pouvez nous expliquer, Olivier Carlin, le timing du lancement de l'école ?
02:20 En gros, pourquoi cette école et pourquoi maintenant ?
02:23 J'ai lu dans une interview, la Terra Academia ouvre ses portes à un moment critique.
02:27 Oui, moment critique. Alors, il y a à peu près deux ans qu'a été pensé ce projet.
02:33 L'idée du président Frérot vient de plus loin encore, encore une fois sur cette utilité pour les parties prenantes.
02:39 Et moment critique parce qu'on est dans un moment effectivement sur lequel les compétences,
02:44 l'enjeu des savoirs va être absolument essentiel dans la mise en oeuvre de la transformation écologique.
02:49 On a la transformation écologique, encore faut-il qu'on ait des solutions,
02:53 qu'on puisse les mettre réellement en oeuvre dans les territoires, au plus près de nos clients et pour les citoyens.
02:58 Je crois qu'en termes de chiffre, c'est quoi ? C'est 400 000 emplois créés ? C'est ça d'ici à demain ?
03:02 Alors, effectivement, le projet, les chiffres donnés sont 400 000 emplois créés, mais 8 millions d'emplois impactés.
03:11 Donc, il y a à la fois de la création des nouvelles compétences, mais aussi, on parle parfois d'hybridité des compétences,
03:17 une articulation sur des compétences de base qu'il va falloir développer.
03:20 Veolia investit énormément pour ses collaborateurs dans la formation.
03:24 C'est un million d'heures de formation investie en 2023 pour nos collaborateurs.
03:28 Mais encore faut-il aussi trouver, attirer dans nos métiers, des métiers qui ont du sens,
03:32 mais il faut avoir les bons savoir-faire pour pouvoir le réaliser.
03:36 Denis Guibard, est-ce que vous constatiez, vous, une défaillance, une insuffisance,
03:40 dans la façon dont sont aujourd'hui diffusées les connaissances sur ces métiers de l'environnement ?
03:46 Il y avait une place véritablement pour cette école ?
03:48 Il y a un besoin. Il y a un besoin global, plus que de connaissances et de compétences.
03:54 Parce que derrière la connaissance qui est la base, et on s'appuie notamment beaucoup sur une connaissance scientifique,
04:00 un travail scientifique pour aller vers les compétences,
04:02 mais l'enjeu c'est bien de transformer les compétences là où elles s'exercent.
04:05 Et comme le disait Olivier, ça peut être à plein d'endroits.
04:08 Ça peut être dans des métiers très techniques liés à l'environnement,
04:11 où il y a des manques de compétences aujourd'hui,
04:13 et puis ça peut être aussi dans la transformation de tous les métiers.
04:16 Il faut transformer les DRH, parce qu'il faut que les DRH soient en mesure de comprendre
04:20 ce qu'est l'enjeu des compétences dans leur propre entreprise,
04:24 pour réaliser la transformation écologique au sein de leur entreprise.
04:27 Donc il faut former les DRH.
04:29 Donc on est en fait sur un spectre extrêmement large,
04:32 à la fois de compétences et de métiers sur lesquels le besoin de transformation est très fort.
04:37 Les métiers spécifiques, mais aussi l'ensemble de l'activité d'une entreprise,
04:42 et même j'irai au-delà, l'ensemble des organisations.
04:44 Il y a un enjeu de formation dans les associations,
04:46 et bien évidemment dans les collectivités territoriales, dans les services publics.
04:49 C'est toute la chaîne de valeur qui va devoir fonctionner différemment,
04:53 avec des nouvelles compétences, des métiers transformés ou des nouveaux métiers.
04:57 Et donc c'est l'ensemble des acteurs qu'il faut former.
04:59 Donc on parlait des collaborateurs de Veolia, là vous preniez l'exemple d'une DRH.
05:03 Ces formations-là proposées par la Terra Academia,
05:06 elles s'adressent à des gens qui sont déjà en poste, à des salariés ?
05:10 Elles s'adressent à tout le monde, j'ai envie de dire.
05:13 Et je trouve ça très intéressant, la première formation qu'on a déployée
05:17 sur le terrain à Arras, en fait, c'est une formation de découverte des métiers,
05:22 de sensibilisation pour des jeunes qui sont un petit peu éloignés de l'emploi,
05:26 pour leur montrer tout l'intérêt et l'enjeu des métiers de la transformation écologique,
05:29 et les ramener à l'emploi au travers de ces métiers-là.
05:32 Puis à l'autre bout, la deuxième formation qu'on va déployer très prochainement,
05:36 c'est une formation pour cadres dirigeants d'entreprises,
05:38 sous un format très court, un séminaire, pour là aussi les amener,
05:41 non pas simplement à comprendre ce que sont les limites planétaires,
05:46 la transformation écologique, mais aller vers l'action.
05:49 Et puis on va porter nos efforts sur des actions de formation initiale,
05:54 diplômantes, mais beaucoup aussi de formation continue.
05:57 On va prendre tous les formats possibles pour toucher tous les publics possibles.
06:01 Alors on va développer ce portefeuille de formation progressivement, bien évidemment,
06:05 mais on a une ambition très vaste.
06:07 C'est là où le rôle de Veolia est important, c'est-à-dire que vous,
06:10 vous êtes au plus proche des besoins du secteur, vous avez des collaborateurs,
06:14 vous savez de quoi ils ont besoin.
06:17 Vous participez, vous, de manière active à la construction de ces formations proposées ?
06:22 Ah oui, pleinement. C'est une forme de prolongation, finalement, d'un investissement
06:27 et d'une culture de la formation qui est très forte chez Veolia.
06:30 Il y a 30 ans, Veolia a créé les métiers de l'environnement.
06:33 On a commencé à développer des titres, des diplômes avec des branches professionnelles,
06:37 avec l'Education nationale, des CAP, des bacs professionnels,
06:40 pour répondre à ces métiers de l'environnement.
06:42 C'était il y a 30 ans. J'ai eu l'honneur d'être le directeur de la formation de Veolia,
06:46 de diriger ces centres de formation et on formait du CAP au Master à cette époque-là.
06:51 Mais aujourd'hui, le constat que nous avons, c'est qu'il faut accélérer,
06:55 que ces besoins, ces savoirs, il y a une forme d'accélération
06:59 et également de faire connaître ces métiers, ces métiers qui ont du sens
07:04 et qui peuvent effectivement être mis en place
07:07 et sur lesquels les solutions seront des solutions territoriales.
07:11 Veolia est un groupe international, 218 000 salariés,
07:15 45 milliards de chiffre d'affaires sur tous les continents.
07:18 Et je prendrai un exemple sur des pollutions qui existent,
07:21 des pollutions sur la qualité de l'eau.
07:23 On a découvert un certain nombre de sujets polluants aux Etats-Unis.
07:27 On a eu la capacité de transférer tout ce savoir-faire en France.
07:32 Mais il faudra que demain, ce soit dans la collectivité territoriale précise,
07:37 sur un contrat précis, sur lequel on va mettre en œuvre ces compétences
07:40 et ces savoir-faire.
07:41 C'est intéressant ce que vous dites, on n'en a pas parlé d'ailleurs.
07:43 Pourquoi Arras ? Je crois que cet aspect ancrage dans les territoires
07:46 est très important pour la Terra Academia.
07:48 C'est très important en fait.
07:50 Je trouve que Terra Academia, c'est Terra et Academia.
07:53 Academia, c'est le côté académique, c'est le côté scientifique.
07:56 On a un conseil scientifique qui oriente nos travaux.
07:58 Et Terra, c'est le terrain.
08:00 C'est là où les choses se passent, notamment dans les métiers très techniques,
08:03 là où les métiers doivent se transformer.
08:05 Et la logique de Terra Academia, c'est d'une part d'avoir une vision
08:08 un peu globale, nationale, voire internationale prochainement,
08:11 mais surtout d'aller agir dans les territoires.
08:14 Et le premier territoire qu'on a choisi, c'est effectivement une ville
08:17 de taille moyenne, une ville et un territoire qui est en transformation,
08:20 notamment en lien avec la transformation écologique,
08:23 et sur lequel il y a des besoins de modification,
08:26 d'évolution des compétences et donc de formation.
08:28 Et ce qu'on fait sur chaque territoire où on va s'implanter,
08:31 c'est on commence par faire un diagnostic.
08:33 Un diagnostic territorial qui est à deux volets.
08:36 Un volet sur le diagnostic de l'état écologique du territoire,
08:40 présent et puis futur en anticipant les évolutions,
08:43 et un état des compétences et des formations.
08:46 - Donc qui sont vos interlocuteurs justement sur place pour faire ce diagnostic ?
08:49 Les collectivités ?
08:51 - Il y a tous les acteurs publics, au différent niveau,
08:54 de la région jusqu'à la communauté urbaine d'Arras,
08:58 et tous les échelons.
09:00 Les différentes agences publiques, dans leur version nationale ou régionale,
09:05 on s'appuie aussi sur tous les documents qui peuvent exister,
09:08 et on fait derrière travailler avec nos équipes cette analyse,
09:12 aussi bien sur les paramètres environnementaux que sur l'analyse des métiers.
09:17 Un indicateur qui est très intéressant,
09:19 c'est de voir sur un certain nombre de métiers qui sont directement liés à la transformation écologique,
09:22 le taux de couverture des offres d'emploi.
09:25 Et on se rend compte qu'un certain nombre d'offres d'emploi
09:29 dans les métiers concernés ne sont pas remplies au bout de six mois.
09:33 C'est-à-dire que là, on est sur ce qu'on appelle un métier en tension.
09:36 Et s'il y a un métier en tension, ça veut dire qu'il n'y a pas assez de personnes
09:40 qui sont formées ou intéressées par ce métier.
09:43 Il peut y avoir une question d'attractivité du métier,
09:45 mais il peut aussi y avoir une question de disponibilité de personnes formées à ces métiers.
09:49 Ce qui nous ramène donc à, est-ce que les formations existent ?
09:52 Dans certains cas, elles existent, mais elles ne sont pas remplies.
09:55 Ça veut dire qu'il y a un manque d'attractivité de la formation,
09:57 et donc il faut travailler sur ce sujet-là, éventuellement la faire réguler.
10:00 Parfois aussi, la formation n'existe pas,
10:02 et donc là, on va contribuer à la créer, le plus souvent avec des partenaires.
10:06 La logique de Terra Academia, c'est une coalition d'acteurs.
10:09 Aussi bien pour faire ces diagnostics, pour concevoir les formations,
10:12 avec les acteurs entreprises, Veolia bien sûr,
10:14 mais nos autres partenaires entreprises, EDF, Dassault Systèmes, ADO.
10:18 Les acteurs de la formation locaux, si on reste sur le territoire d'Arras,
10:23 on a des partenariats avec d'un côté l'Université d'Artois,
10:26 l'ensemble Bodimont, qui est un lycée qui travaille aussi dans le supérieur,
10:30 les campus des métiers et des qualifications, l'ensemble des acteurs.
10:34 On a signé hier un partenariat avec l'Institut Mines Télécom au plan national,
10:38 mais il y a une des écoles de l'Institut Mines Télécom qui est installée à Douai,
10:42 Douai-Arras, ce n'est pas très loin l'un de l'autre, c'est le même bassin.
10:44 Et donc on travaille avec l'ensemble des acteurs pour analyser la situation,
10:47 et ensuite construire les formations qui vont répondre à ces besoins.
10:51 C'est difficile ça de mettre tout le monde autour de la table justement, ou c'est intéressant ?
10:55 C'est passionnant, c'est au cœur de la raison d'être de Veolia,
10:58 c'est ce travail avec les parties prenantes.
11:00 Bien sûr, on a des parties prenantes traditionnelles, les actionnaires, les clients, les salariés,
11:05 mais plus encore la société et les territoires sur lesquels on agit.
11:09 Veolia, c'est une entreprise fondamentalement territoriale.
11:12 On a 45 000 salariés en France qui sont dans toutes ces agglomérations
11:16 au service de clients industriels et municipaux,
11:19 et c'est là où le vrai sens des compétences, des solutions environnementales vont se mettre en place.
11:25 Donc je crois que ce n'est pas difficile de mettre autour d'une table, encore faut-il un catalyseur.
11:30 Terra Academia permet ce rassemblement,
11:35 et je pense que c'est un vrai prolongement pour Veolia.
11:40 Il y a notre responsabilité en tant qu'entreprise pour nos collaborateurs,
11:44 avec tous les investissements que j'ai rappelés,
11:46 mais d'aller plus loin, de prolonger cet élément-là, de créer de la valeur sur un territoire,
11:50 et les compétences, les savoir-faire, la transformation écologique,
11:53 c'est quand même un magnifique défi,
11:56 et de très beaux enjeux pour Veolia,
11:59 mais pour tout le consortium d'entreprise et d'acteurs qui vont être autour pour prolonger cette belle aventure.
12:06 Denis Guibard, très rapidement, il nous reste une minute.
12:09 Arras, ce n'est que le début, c'est ça ?
12:11 Arras, ce n'est que le début.
12:12 On a annoncé qu'on aurait une quinzaine de campus en France,
12:16 y compris d'ailleurs dans les territoires ultramarins, en cinq ans.
12:20 La prochaine étape, elle est connue, elle sera en Normandie,
12:24 tout juste à côté de Deauville.
12:26 La troisième, enfin la troisième, la quatrième, si on compte qu'on est déjà à Paris, d'une certaine façon,
12:31 puisque notre siège est à Paris, on a un campus à Paris,
12:34 sera très certainement dans les pays de la Loire,
12:37 et puis ainsi de suite, progressivement, toute la France,
12:40 avec plutôt à chaque fois, comme on le disait, une ville de taille moyenne,
12:44 où il y a des besoins et des enjeux de transformation importants.
12:47 Merci beaucoup, Denis Guibard et Olivier Carlin d'être venus nous voir aujourd'hui dans Smart Education,
12:51 de nous avoir présenté la Terra Academia.
12:53 Denis Guibard, je rappelle, vous êtes le directeur académique scientifique et du développement durable.
12:56 Olivier Carlin, vous êtes directeur du développement social chez Veolia.
12:59 Merci beaucoup à tous les deux d'avoir été avec nous.
13:01 Merci à vous.
13:02 Merci à vous de nous avoir suivis.
13:03 On se retrouve évidemment très vite pour un nouveau numéro de Smart Education.
13:06 A très vite. Salut.
13:07 [Musique]

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