• il y a 6 mois
Le 13/14 reçoit aujourd'hui, vendredi 3 mai 2024, Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation pour évoquer le bilan 2023 de la concurrence et des fraudes en France.

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00:00Bonjour Olivia Grégoire. Bonjour. Merci d'être avec nous, ministre déléguée chargée des
00:04entreprises, du tourisme et de la consommation. Et c'est surtout ce troisième volet consommation
00:09dont nous allons parler ensemble, puisque vous présentiez ce matin le bilan de l'activité
00:132023 de la DGCCRF, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de
00:18la Répression des Fraudes. 95 000 contrôles l'an dernier, 260 visites par jour. On a
00:24beaucoup parlé de la DGCCRF ces derniers mois, au moment de la crise agricole notamment.
00:29On se souvient de ces contrôles dans les grandes surfaces. Ils sont encore en cours.
00:32On va en parler ensemble. La lutte contre l'inflation également. Donc sur ces thèmes
00:37et sur d'autres, j'attends vos questions. Auditeurs, consommateurs d'Inter, 0145 24
00:437000, vous passez également via l'application France Inter. Olivia Grégoire, l'inflation,
00:48le pouvoir d'achat restent les premières préoccupations des Français. Ces derniers
00:52mois, le phénomène de la « shrinkflation », je ne sais jamais comment on le dit.
00:56En tout cas, ce qui compte, c'est le principe. Les industriels qui diminuent la quantité
01:00d'un produit dans son emballage, mais pas son prix. Un paquet de pâtes de 2 euros qui
01:04passe de 500 grammes à 400 grammes. Par exemple, on voit bien le bénéfice pour les industriels.
01:09A partir du 1er juillet, les grandes surfaces vont devoir indiquer les produits qui sont
01:13concernés, c'est ça ?
01:14Exactement ça. On dit comme on veut. Moi, je dis « shrinkflation ». Ce n'est pas
01:21très esthétique, je vous l'accorde, mais c'est le mot qui a été retenu. C'est
01:26une pratique, il ne faut pas se mentir, qui n'est pas majoritaire. Ça peut concerner
01:30quelques dizaines de produits dans les linéaires, dans les rayons. Mais peu importe que ce ne
01:35soit pas majoritaire, il y aurait un produit « shrinkflaté », comme on dit, que ce
01:40serait déjà trop. En un mot, vous l'avez dit sur les pâtes, mais c'est aussi sur
01:43le non alimentaire. Vous voyez, moi je suis maman, je fais attention au prix des couches,
01:47ça coûte cher les couches. Vous avez, par exemple, des producteurs de couches qui ont
01:50fait passer de 62 à 58 le nombre de couches dans les paquets, tout en augmentant de 30%
01:56le prix du paquet de couches. Là, c'est une pratique qui n'est pas normale, et c'est
02:01une pratique sur laquelle on doit faire de la transparence à l'endroit des consommateurs,
02:05les informer, leur dire, leur faire savoir. Un certain nombre d'acteurs de la grande
02:09distribution ont déjà commencé.
02:10Donc, c'est à la grande distribution de le faire ?
02:12Alors, très bonne question, parce que moi j'ai plusieurs caractéristiques, et notamment
02:16être très directe et très transparente. Je comprends que ça étonne un certain nombre
02:21de gens, de commentateurs, ou même de consommateurs, qu'on demande aux acteurs de la grande distribution,
02:27qui certes ont ce qu'on appelle des marques distributeurs, mais qui surtout proposent
02:32les produits des industriels, de mettre ces affiches sur des produits fabriqués par des
02:36industriels, qui seraient shrinkflatés. Ça peut paraître étonnant.
02:40Super U et Leclerc s'en sont pleins par exemple ?
02:42S'en sont pleins tout en le faisant au même titre, en l'occurrence, ce qu'ils ont fait
02:47avec pas mal d'humour, c'est Intermarché et Carrefour, qu'ils l'ont fait depuis plusieurs
02:51semaines maintenant. En fait, on a en droit européen une obligation, à partir du moment
02:57où on veut obliger une information à figurer sur le packaging d'un produit, c'est un sujet
03:05qu'on doit porter dans le cadre de ce qu'on appelle la directive INCO, qui est information
03:10consommation. Donc, moi j'ai pas voulu qu'on attende 2025, j'ai pas voulu qu'on attende
03:16la nouvelle directive INCO que je porterai et sur laquelle je proposerai que ce soit
03:20aux industriels de l'afficher sur le packaging, et donc nous avons pris un décret qui sera
03:26publié pour tout vous dire demain au journal officiel, et qui impose, à compter du 1er
03:31juillet, aux distributeurs qui ont des MDD et qui ont aussi le grammage et le prix des
03:37produits qu'ils achètent, d'informer les consommateurs. C'est un gros boulot pour
03:41eux, il y a des milliers de références. C'est un boulot pour eux. Il y a à peu près, pour
03:45ceux qui nous écoutent, c'est intéressant de le savoir, 25 000 références dans un
03:49supermarché, un hyper. En réalité, on parle ici de produits qui concernent quelques dizaines
03:54de références. C'est un point d'étape, soyons précis, ça ne durera pas comme ça
03:58pendant longtemps. Mais j'avais deux options, ne rien faire et attendre 2025, ou informer
04:03dès aujourd'hui. Je remercie les distributeurs qui jouent le jeu, et dès 2025, ce sera aux
04:07industriels de le faire.
04:08C'est pour informer, cette pratique, elle reste légale ?
04:10Cette pratique, si tentée qu'elle soit, en tout cas en transparence, informée aux
04:14consommateurs, n'est pas illégale. Elle a une cousine, qui n'est pas la Shrinkflation,
04:19qui est la Shipflation. Là, c'est une autre pratique, ça consiste à changer un ingrédient
04:25noble, par exemple, un beurre de qualité, en un ingrédient moins noble dans sa recette.
04:32C'est pareil, ce n'est pas illégal de le faire, ce n'est pas normal de ne pas informer
04:36le consommateur.
04:37Et donc, il faut être attentif, évidemment, quand on fait ses achats. Est-ce qu'on peut
04:39signaler ce type de pratique sur Signal Conso ? Est-ce que ça rentre dans le cadre de Signal
04:45Conso ?
04:46Oui, et c'est aussi ma raison d'être aujourd'hui, je vous remercie de m'avoir invité. Ça a
04:49été annoncé ce matin, par moi-même et à la conférence de presse de la DGCCRF, Signal
04:55Conso, application que je recommande à tous d'avoir sur son téléphone. On est ici en
04:59radio, donc je ne peux pas vous le montrer, mais je l'ai sur le mien. C'est une application
05:03très simple qui a permis de faire remonter 270 000 signalements cette dernière année
05:09de pratiques commerciales trompeuses, abusives. Ça peut concerner à la fois une voiture
05:14que vous louez, une chambre d'hôtel que vous louez, un produit que vous achetez, un
05:17vêtement ou un bien alimentaire, où la promesse faite au consommateur n'est pas respectée.
05:23À partir du moment où vous le signalez sur Signal Conso, sachez que les 2900 agents de
05:29la DGCCRF sont derrière cette application et vont vous mettre en relation avec l'entreprise
05:34pour essayer de régler le litige. Signal Conso, c'est le réflexe des consommateurs,
05:39ça peut concerner tout type de pratiques commerciales trompeuses et on va, c'est l'annonce
05:44de ce matin, continuer à moderniser Signal Conso en ajoutant à Signal Conso deux autres
05:50dimensions. Un, vous envoyez de plus en plus, il y a de plus en plus de problèmes sur les
05:56rappels de produits, notamment alimentaires. On reste chez les parents, on a vu des problèmes
06:00sur des laits infantiles, c'est très angoissant pour des parents, ça a parfois conduit à
06:04des drames. Le rappel de produits va pouvoir, dans les mois qui viennent, être fait sur
06:09Signal Conso. On va pouvoir s'abonner pour être informé en cas de problème sur des
06:15rappels produits. Et pareil, on va développer Signal Conso pour que de plus en plus, notamment
06:20avec l'intelligence artificielle, comme l'a annoncé le Premier ministre, on puisse aussi
06:25poser des questions au service consommateur de la DGCCRF. L'appli du quotidien, Signal
06:30Conso, faite comme plus de 100 000 français, téléchargez-la, elle est disponible sur
06:34tous les stores.
06:35Je reviens sur la strinflation un instant, parce qu'on a une question de Anne qui insiste
06:39Olivier Grégoire. Est-ce que vous croyez vraiment que les distributeurs vont afficher
06:42l'arnaque, je la cite, des produits concernés ?
06:45Alors Anne, je comprends. Bonjour Anne déjà et merci de votre question. Je préparais
06:52l'échange d'aujourd'hui ce matin avec mon équipe et j'ai regardé les affiches
06:56qui ont été portées, imaginées, avec beaucoup d'humour d'ailleurs, par les distributeurs.
07:00Donc je ne parle pas de quelque chose qui est un concept, je parle de quelque chose
07:03qui est en train de se faire. Dans un certain nombre d'hypermarchés, j'ai cité Carrefour,
07:07j'ai cité Intermarché, il y a des affichettes humoristiques et sympathiques mais qui informent
07:12le consommateur sur ces pratiques qui ne sont pas normales. Donc oui, ils le font. J'en
07:17ai là, ça jette un froid. Plus 68%, le rapport prix au kilo. Moins 10 grammes avec
07:24un prix qui augmente sur des pommes de terre rissolées. Ça jette un froid, elle est là.
07:28Ce n'est pas un mythe et c'est fait par les distributeurs.
07:30La question peut se poser pour leurs marques à eux. Si ils le font, est-ce qu'ils vont
07:33se dénoncer eux-mêmes ?
07:34D'abord dire que les marques de distributeurs représentent un tiers des marques en hypermarché
07:44et ils sont aussi concernés par cette obligation. Il y avait une autre option, Anne, et je le
07:49dis avec humour. On a passé des mois et notamment avec les médias et fort heureusement à commenter
07:54cette shrinkflation. Ces nouvelles pratiques un peu d'arnaque entre guillemets et de manque
07:59d'informations aux consommateurs. Ne rien faire n'était pas pour moi une option et
08:03laisser les consommateurs se débrouiller tout seuls n'était pas pour moi une option.
08:06Donc je vois que les distributeurs le font et vont continuer à le faire avant que les
08:09industriels n'y soient obligés.
08:10Face à cette inflation, Olivier Grégoire, en septembre dernier, vous aviez dit, ça
08:14avait été très commenté, il faut mettre des cours de cuisine à l'école. Il faut
08:18réapprendre, disiez-vous, à cuisiner les produits bruts pour éviter d'acheter ceux
08:21qui sont tout prêts et qui sont plus chers.
08:23Et pour soutenir nos producteurs agricoles.
08:25Où est-ce que vous en êtes de cette démarche-là ? Est-ce que vous avez échangé avec la nouvelle
08:29ministre de l'éducation nationale par exemple ?
08:31Alors oui, j'ai échangé et je continue d'échanger avec la ministre de l'éducation
08:37nationale, mais aussi avec le Premier ministre qui est attaché à cette idée et avec le
08:41Président de la République.
08:42Vous voyez, on a beaucoup parlé au mois de janvier et depuis le mois de janvier de
08:47la crise agricole.
08:48On a beaucoup parlé de ce qu'on appelle l'amont agricole.
08:51Combien nos agriculteurs sont rémunérés ? Comment leurs produits leur permettent ou
08:54pas d'être revendus correctement ? Et comment ils s'en sortent au quotidien ?
08:59Moi, je suis très intéressé en tant que ministre de la consommation par l'aval agricole.
09:04C'est-à-dire, comment est-ce qu'on peut par son acte d'achat, encore une fois je
09:08vais être très précise, si on le peut financièrement, si on le veut en tant que consommateur, acheter
09:15plus de produits issus de l'agriculture française.
09:18C'est ce que je fais avec Origine Info.
09:19On va y venir.
09:20Et comment on fait aussi pour que nos enfants aujourd'hui, qui ont de plus en plus de
09:24produits finis qui leur sont proposés, aient aussi le goût des bonnes choses et le goût
09:29des choses simples.
09:30Et donc, j'ai proposé, j'avance avec la ministre de l'éducation nationale pour, je
09:35n'invente rien, il y a beaucoup d'associations qui le font, beaucoup de collectivités locales
09:39qui le font aussi, mais peut-être pour rassembler toutes ces initiatives et expérimenter l'idée
09:44qu'on parle tout simplement plus d'alimentaire à l'école dans les problèmes mathématiques.
09:49C'est ce que j'appelle de mes voeux pour tout vous dire et j'appelle à une expérimentation
09:53avec tous ceux qui le font déjà.
09:54Tout est lié, c'est ça qui est intéressant sur ces sujets.
09:58Plus vous expliquez aux plus jeunes la saisonnalité des produits, comment un produit se cuisine,
10:04quels sont ses bienfaits nutritionnels, en réalité c'est du bon sens.
10:08Quand nos grands-mères voyaient au mois de décembre des fraises sur les étals des primeurs,
10:14nos grands-mères, bien souvent, elles se disaient « ces fraises, elles ne peuvent
10:16pas être françaises parce qu'on ne cultive pas de fraises au mois de décembre ». Apprendre
10:21à nos enfants les bienfaits nutritionnels, mais aussi la saisonnalité, c'est leur apprendre
10:25aussi à repérer l'origine des produits qui viennent de l'agriculture française.
10:29Nous avons commencé à parler de la crise agricole, vous parlez de l'origine des produits.
10:34Benjamin nous appelle précisément sur ce thème du département de Lens.
10:37Bonjour Benjamin.
10:38Oui, bonjour.
10:39Qu'est-ce que vous… Quel est votre métier Benjamin ?
10:41Alors, je me demande…
10:45Est-ce que vous m'entendez ?
10:46Je vous entends.
10:47Vous m'entendez ?
10:48Oui.
10:49Quelle est votre question Benjamin ? Je crois que vous avez une question sur les contrôles.
10:52Oui.
10:53Allo ?
10:54Oui, je vous entends.
10:55Allez-y Benjamin.
10:56Alors, moi j'ai un… Comment dire ? Je travaille pour l'entreprise Radior, on est une entreprise
11:03qui fabrique des vélos à Bourg-en-Bresse et nous avons subi un contrôle de la DGCCRF,
11:09nous l'avons vécu pas plus tard qu'hier matin et je voulais simplement apporter un
11:14témoignage sur le fait qu'au sein de l'entreprise Radior, du fait de notre location, nous revendiquons
11:19une certification en région de France garantie et que notamment dans le domaine des vélos,
11:24on a l'habitude de parler de fabrication française à partir du simple assemblage
11:29de vélos puisqu'il s'agit de l'étape principale de fabrication du vélo.
11:33Nous, pour indication, on fabrique le cadre de nos vélos dans le département de l'Art
11:38et au cours de ce contrôle, j'ai eu la chance de pouvoir, moi, l'animer de bout
11:42en bout avec l'inspecteur et de répondre à ses questions.
11:44J'ai souligné le fait qu'il était tout à fait intéressant de mesurer à quel point
11:51les contrôles étaient poussés et les questions étaient fines, de pouvoir le vivre en direct.
11:56C'était aussi le fait de pouvoir mesurer que des contrôles existent.
12:02C'est vrai qu'en tant que particulier, on se pose toujours la question de savoir
12:05ce qu'on consomme, mais là, de le vivre professionnellement, on mesure à quel point
12:10la DGCCRF veille à la qualité des produits qui peuvent être commercialisés.
12:17Au cours de ce contrôle, qui s'est, pour tout vous dire, passé de manière très positive,
12:22on a pu venir conforter la DGCCRF et, à travers ce contrôle, confier à nos clients
12:32et nos consommateurs sur cette certification en Jeunes France Guarantie qu'on revendique.
12:38Merci Benjamin, je voudrais qu'on parle d'Origine Info, c'est lié.
12:41Merci Benjamin, juste pour la direction, la DGCCRF, pour aller plus vite, parce que
12:46ce n'est pas toujours évident de contrôler.
12:48Ce que vous avez dit Benjamin, c'est que le contrôle, ça peut aussi se faire dans
12:53la confiance.
12:54Le contrôle, ce n'est pas de la traque.
12:55Il y a eu 55 000 établissements qui ont été contrôlés, un peu comme vous, vous en faites
12:59partie, sur le Made in France, l'Origine France Guarantie, et quand on est sûr de
13:05ses produits et de son assemblage, on s'en sort, et merci du témoignage pour eux.
13:08Il nous reste une minute, Olivier Grégoire, pour parler d'Origine Info.
13:11Je crois que je reviens pour en parler.
13:12C'est ça, parce qu'aujourd'hui, c'est français quand c'est assemblé en France,
13:17et pas forcément quand les ingrédients, je parle des produits alimentaires, sont
13:20produits ailleurs.
13:21Comment est-ce que vous allez avancer sur la traçabilité des produits ?
13:23On avance, on a avancé, blague à part, j'aimerais beaucoup venir vous en reparler,
13:26c'est un sujet du quotidien.
13:28L'ensemble des distributeurs ont accepté de soutenir la démarche pour certains dès
13:32cet été.
13:33Une quarantaine de marques extrêmement connues des français, je vous parle de Yoplait,
13:37Bonduelle, Fleury-Michon, Erta, des marques du quotidien.
13:40Ils vont jouer le jeu sur la base du volontariat, une demande de la ministre, renforcer l'information
13:46des matières premières agricoles qui font les produits alimentaires, pour que si on
13:51le peut, si on le veut, on puisse choisir des ingrédients et des matières premières
13:55agricoles françaises.
13:56Derrière, il y a les femmes et les hommes qui se battent pour notre agriculture.
14:00La consommation, c'est un acte citoyen.
14:03Dès cet été, sur la base du volontariat, il y aura un logo qu'on est en train de
14:10définir avec les acteurs, donc on avance bien et vous le verrez fleurir dès cet été.
14:14Je veux remercier ceux qui s'engagent, c'est un enjeu très attendu des consommateurs.

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