Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00 Bonsoir, merci d'être avec nous pour le Meilleur de l'Info. On va évidemment revenir sur ce qui s'est passé ce 1er mai dans les rues de France
00:07 et en particulier à Paris avec Laure Alice Bouvier, avocate. Bonsoir. Xavier Roffer, criminologue. Bonsoir. Et Jean-Marie Godard, vous êtes journaliste, vous êtes écrivain.
00:15 Vous êtes notamment l'auteur de La France qui gronde. C'est un livre qui date un peu de 2017, mais dans lequel vous aviez donné la parole et écouté les Français
00:23 et qui disait déjà, parlait d'éducation, d'immigration, de sécurité, enfin tous les sujets à peu près qu'on va aborder ce soir.
00:32 Bon, le 1er mai, donc, le 1er mai, son cortège de Black Blocs, 121 000 manifestants en France, 18 000 à Paris et une poignée de jeunes en noir,
00:40 cagoulés, masqués, qui dès 15 ans ont perturbé les cortèges et voulu affronter la police. La police a procédé à une quarantaine, un peu plus même, d'interpellations
00:47 et une treize, treize exactement, policiers et gendarmes ont été blessés. La presse a également été visée par des pavés, par des Black Blocs, comme l'ont raconté
00:56 nos reporters sur le terrain. C'était dans Punchline ce soir.
00:59 Alors, fort heureusement, le journaliste, reporter d'image qui m'accompagne ici a été muni d'un casque sur sa tête et donc il n'est pas blessé,
01:11 mais effectivement, ce sont des Black Blocs qui lui ont lancé une pierre sur la tête qu'ils visaient, ils visent les forces de l'ordre depuis maintenant
01:19 30, 40 minutes et font des charges incessantes, mais pas qu'eux, les journalistes aussi sont manifestement pris pour cible.
01:27 Alors, les forces de l'ordre, eux, doivent répliquer en lançant des gaz lacrymogènes pour essayer de disperser ces éléments radicaux,
01:35 mais qui reviennent à la charge juste après avoir été dispersés. Les Black Blocs profitent de cette concentration pour détruire des abribus,
01:45 lancer des projectiles sur les forces de l'ordre et donc sur, également, le journaliste, reporter d'image qui m'accompagne, mais nous ne sommes pas blessés, heureusement.
01:55 Les choses se répètent d'une année à l'autre, Jordi Bédard. Sauf que peut-être qu'il y a un peu plus de pression sur les journalistes.
02:03 Les journalistes, disons, des grands médias, parce qu'il y a énormément de pseudo-journalistes qui sont là, tout est filmé, évidemment, ça, ça a beaucoup changé,
02:11 je pense que c'est aussi un sujet. Tout est filmé aujourd'hui, tout ce qui s'est passé cet après-midi.
02:16 De toute façon, les policiers le disent eux-mêmes, enfin, c'était un des sujets sur lesquels j'ai travaillé, c'est justement le fait que la moindre opération sur la voie publique,
02:25 tout est filmé, tout le monde dégaine le portable et les images se retrouvent parfois sur les réseaux sociaux. Là, le phénomène, c'est marrant, parce qu'aujourd'hui,
02:34 j'ai beaucoup entendu parler de pré-cortège pour les manifs. En fait, ça dure depuis 2016, pendant les manifs Loi Travail, où on a vu grossir ce pré-cortège qu'à l'époque,
02:43 on appelait le cortège de tête, qu'on a fini par appeler le cortège de tête, c'est-à-dire que vous avez une manifestation devant la manif.
02:49 Et cette manifestation, en fait, c'est un endroit où il n'y a pas de service d'ordre, où il n'y a pas les syndicats, donc vous n'êtes pas dans le cœur du cortège.
02:55 Et c'est un endroit où vous retrouvez plein de gens complètement différents, et d'ailleurs aussi des militants syndicaux qui étaient attachés à des organisations syndicales avant,
03:08 et qui en ont marre de défiler dans le cadre du cortège, parce qu'ils ont l'impression que ça ne sert absolument à rien.
03:15 Et donc le problème, c'est que ce terrain-là est très propice à justement la formation des Black Blocs.
03:22 Pendant les manifs Loi Travail, en 2016, c'était sans arrêt, et là maintenant, depuis 2016, tous les ans, au 1er mai, il y a ce phénomène.
03:29 Bon, c'est toujours la même question, on semble les connaître, ces Black Blocs. On en a arrêté une quarantaine d'ailleurs avant, de manière préventive, mais ils sont encore là.
03:37 Ils étaient 500, a dit le préfet, on entendra tout à l'heure le préfet Nunez, c'est lui qui parlait ce soir de pré-cortège, mais je le dis, je le répète, bis repetita.
03:47 Chaque année c'est la même chose, chaque manif c'est la même chose, et en plus, des pavés en plus pour les journalistes, et ceux de CNews en particulier.
03:54 Ça fait depuis la fin du 19e siècle que la préfecture de police connaît tous les agitateurs. Le père du grand poète et écrivain Louis Aragon, qui s'appelle le préfet Louis Andrieux,
04:10 a écrit des mémoires dans lesquelles il dit que dès 1890, il savait tous les anarchistes qui allaient faire ceci, qui allaient faire cela.
04:19 Et encore aujourd'hui, la préfecture de police connaît les individus qui sont mobilisables pour les black blocs, un par un.
04:26 Et donc, c'est un grand mystère, pourquoi les laisse-t-on faire ?
04:30 Et peu sont arrêtés, à chaque manifestation, on le dit, on le répète, c'est une poignée, il faut qu'ils soient identifiés.
04:35 Alors très compliqué de les identifier, de les traduire en justice, d'être sûr que c'est eux, vous allez tout nous expliquer, et en plus il faut que les policiers les aient filmés.
04:43 Alors j'ajoute un tout petit détail qui a son importance, l'Europe existe quand même, et donc quand il y a des individus qui viennent de Belgique, d'Allemagne, ou je ne sais pas, de Hollande,
04:54 pour participer aux black blocs, c'est signalé à la préfecture de police, les numéros des voitures, ils sont connus comme le loup blanc dans leur pays.
05:02 Mais sans doute que certains ont été arrêtés aujourd'hui, encore une fois, le préfet Nunez en a parlé tout à l'heure.
05:06 Oui, alors effectivement, moi ce que je remarque quand même, la différence qu'il y a peut-être avec les années précédentes, et vous en parlez très bien quand vous expliquez que des journalistes de CNews sont visés,
05:17 c'est aussi que ça se greffe au mouvement pro-palestinien. On a presque l'impression que le phénomène des black blocs est, je ne dirais pas occulté, parce qu'on voit qu'il est toujours là,
05:30 mais en tout cas, il se mêle avec celui des manifestations pro-palestiniennes. Alors est-ce que les black blocs vont s'associer ensuite aux pro-palestiniens, ou est-ce que l'inverse, je ne sais pas.
05:42 Mais on a ce contexte-là, et notamment ce contexte anti-journaliste, qu'on retrouve depuis très récemment, depuis ce conflit.
05:52 Vous avez raison, d'ailleurs on a filmé un certain nombre de séquences avec ces drapeaux palestiniens, que vous avez vus absolument, toute cette après-midi.
05:59 Alors ce n'est pas à part, c'était mélangé vraiment avec tous les autres manifestants, c'était accolé à des slogans qui n'avaient rien à voir.
06:07 Alors il y avait "De Gaza à Paris", "Résistance", "Urgence Palestine", etc. "Macron démission", voilà, une partie du crime qui était à côté d'autres revendications, qui étaient des revendications sociales, économiques.
06:19 Mais ça tient une raison, c'est que les individus qu'on appelle black blocs, ils sont Antifa un jour, Black bloc le lendemain, droit au logement le troisième, ce sont des sortes de révolutionnaires professionnels, et c'est souvent les mêmes.
06:32 En réalité, il y a 500 individus qui font à peu près tout, quoi.
06:35 Bon, pour être très honnête, il n'y a pas eu énormément d'incidents aujourd'hui, même si les policiers ont joué au chat et la souris, si je peux dire comme ça, avec les agitateurs professionnels.
06:45 Il y a une camionnette qui a été brûlée, on a vécu cette séquence en direct, regardez.
07:04 J'étais en train de travailler dans mon atelier juste à côté, et puis là, il y a eu trop trop de monde, CRS, et c'était le début de la manif.
07:11 Et là, il y a eu pas mal de casse, beaucoup de pétards, et j'ai fait mince le camion, et il y a eu les flammes, et c'est parti trop vite.
07:19 On a voulu essayer d'éteindre avec des sodeaux, mais les CRS nous ont dit "non, non, n'y allez pas", et après, on a vu le camion cramer, quoi, voilà.
07:26 Je devais travailler deux mains avec, livrer des clients. Je vais retarder la livraison.
07:31 J'ai un peu de matériel dedans, mais on va voir ce qu'il y a. J'ai appelé l'assurance, on va voir comment ça se passe.
07:36 Et vous dire exactement que...
07:40 Il y a eu une arrestation à la fin. Vous dire que c'est la camionnette d'une entreprise d'ouvriers, d'ouvriers du vert, très spécialisés d'ailleurs,
07:48 ce sont des artisans vraiment très pointus qui ont été brûlés. Donc on voit bien que le sort des ouvriers, même proliminé, c'est "black bloc", ils s'en tamponnent.
07:57 Et le fait qu'il y ait eu des dégâts un peu, enfin on va dire, somme toute, "limités", c'est dramatique, même si les dégâts dans leur ensemble sont limités,
08:07 c'est dramatique pour cette chef d'entreprise. On le doit au fait que... Alors le préfet de police a parlé de 600 radicaux,
08:17 mais on le doit au fait qu'on a mobilisé 5000 membres des forces de l'ordre pour encadrer la manif.
08:23 Alors on va écouter le préfet Nunez, comme ça ce sera fait, puisque vous faites beaucoup référence à lui, effectivement sur le nombre de radicaux dans le cortège,
08:29 et sur même la raison pour laquelle cette camionnette a été banguée, c'était un moment pour faire en sorte que les policiers se concentrent à un endroit,
08:38 pour que les "black blocs" les fixent, donc paraît-il, une stratégie des "black blocs". Le préfet Nunez.
08:46 On a 13 effectifs qui sont légèrement blessés, mais qui ont quand même dû être conduits en milieu hospitalier, notamment 9 gendarmes mobiles et 4 policiers.
08:56 Il y a eu 45 interpellations au total, oui, en pré-contrôle, puisqu'on a fait beaucoup de contrôles en amont, donc des contrôles préventifs,
09:05 sur réquisition évidemment de Mme la Procureure de la République, donc une quinzaine, et puis ensuite des interpellations pendant la manifestation pour des fauteurs de troubles.
09:15 Il a fallu intervenir à de nombreuses reprises, puisque dans ce pré-cortège, on a dénombré jusqu'à 500 à 600 éléments très radicaux,
09:23 appartenant pour une grande partie d'entre eux à la mouvance d'ultra-gauche, et qui étaient très déterminés à en découdre, essentiellement avec les forces de l'ordre, bien sûr, et à dégrader des commerces.
09:31 Voilà, et dégrader des commerces, et cette camionnette.
09:35 À Lyon, 22 personnes interpellées, 2 policiers blessés, des violences également dans le centre-ville de Nantes,
09:40 où la manifestation a réuni 4000 personnes, il y a eu des dégradations de commerce et des tirs de lacrymo,
09:45 et des manifestants qui se revendiquaient du mouvement Antifa, habillés de noir et casqués, qui ont attaqué, vous le voyez, des vitrines,
09:51 notamment une banque, un supermarché ou un magasin de vêtements.
09:55 Mais je le disais, ça fait attaquer une camionnette, attaquer ce genre de cibles, il y a plusieurs raisons,
10:01 mais parfois, cet après-midi, en tout cas, c'était clair, c'était pour fixer les policiers à un endroit, pour les attaquer, et ça a duré des heures, en réalité.
10:09 – Alors, c'est tout le problème de la stratégie de maintien de l'ordre pour les policiers,
10:14 c'est soit vous êtes extrêmement visibles, et il y a un contact immédiat, s'il y a une volonté d'en découdre,
10:22 soit il y a une autre stratégie qui est justement de jouer la désescalade, l'apaisement,
10:28 et donc vous allez mettre les forces de l'ordre dans les rues parallèles au cortège,
10:32 et le problème, c'est que les gens qui veulent en découdre vont incendier des poubelles ou des véhicules,
10:37 justement pour faire venir les policiers parce qu'ils ne sont pas visibles.
10:40 – Encore une fois, Laurée-Elise Bouvier, pour arrêter et faire comparaître,
10:45 traduire devant la justice, les auteurs de ces dégradations, ceux qui s'en prennent aux policiers,
10:52 il faut des preuves importantes, tangibles, et si vous en arrêtez deux, qu'il y a un doute, ils sont relâchés,
11:01 en plus ils sont masqués, ils ont des cagoules, c'est très compliqué, on le dit.
11:07 – Effectivement, c'est très compliqué, en plus il y a des mouvements de foule,
11:11 donc les interpellations sont rendues d'autant plus compliquées,
11:15 et c'est vrai que là, la justice se rend d'autant plus mal,
11:21 c'est d'ailleurs pour ça que la jurisprudence administrative
11:24 a prévu une responsabilité sans faute de l'État lorsqu'il y a des manifestations,
11:28 et lorsqu'il y a des gens qui sont blessés ou qui ont des biens qui sont détériorés lors des manifestations,
11:34 parce que c'est très difficile justement de retrouver les coupables.
11:38 Et la question qui se pose aussi, je pense, c'est de savoir si, est-ce que ces Black Blocs,
11:43 ils vont rejoindre, parce qu'encore une fois, on dit que c'est la même chose que les années précédentes,
11:47 mais avec un élément en plus, est-ce qu'ils vont rejoindre les mouvements pro-palestiniens,
11:52 est-ce qu'ils vont rejoindre les mouvements étudiants par exemple,
11:55 est-ce qu'on va avoir une escalade, est-ce que les Black Blocs vont être intégrés dans ces mouvements ?
11:59 Vous avez raison, pour l'instant, la question c'est l'individualité des peines.
12:03 Donc ça c'est extrêmement important.
12:07 Qui est très compliqué à mettre en œuvre, parce qu'effectivement...
12:11 Je me souviens de policiers qui disaient "on doit filmer, on doit porter la preuve devant le tribunal avec une vidéo,
12:15 on doit reconnaître la personne, et si ce n'est pas le cas, c'est pour ça qu'il y a peu de peines qui sont prononcées".
12:22 Et généralement ça passe aussi en comparution immédiate, quand il y a suffisamment d'éléments,
12:26 et on sait aussi la qualité des comparutions immédiates, ça passe très vite.
12:32 Il y a l'obligation pour interpeller des gens de façon légale de présence d'officiers de police judiciaire,
12:38 aussi n'importe qui ne peut pas arrêter n'importe qui sur le terrain.
12:41 Même si vous avez reçu un pavé, même si on s'en est pris à vous,
12:44 et quand on balance un pavé à un policier, vous avez vu la taille des pavés.
12:48 Les journalistes de CNIS, je le répète, ont reçu et été protégés par des casques.
12:53 Ça ressemble à un homicide en réalité.
12:56 Et encore une fois on a utilisé des bouts de chantier, parce qu'il y a encore des chantiers dans Paris,
13:01 vous vous en doutez évidemment, et qu'on utilise tout et qu'on brûle tout ce qu'il y a sous la main.
13:05 Il y a aussi l'utilisation de l'ADN, ça prend du temps, on ne peut pas le faire immédiatement en comparution immédiate.
13:10 Alors vous avez parlé des manifestants pro-palestiniens,
13:14 certains sont sont pris à Raphaël Glucksmann, candidat PS aux européennes, en troisième position des sondages.
13:18 Il a été interdit de manif à Saint-Etienne, même exfiltré.
13:21 Ce n'est pas pour ses positions ou pour être sorti de la NUPES,
13:25 il a été interpellé par des manifestations pro-palestiniens qui lui ont jeté de la peinture.
13:29 On va revoir cette séquence et vous entendrez, Glucksmann, Castoil et Palestine vibrant.
13:35 En Géorgie, je résistais à Poutine, monsieur.
13:38 Plus de feu ! Plus de feu !
13:41 Castoil !
13:50 Cassez-vous ! Cassez-vous !
13:52 Je résistais à Poutine. En Géorgie, je résistais à Poutine, monsieur.
14:07 J'ai affronté Poutine, moi, monsieur. J'ai résisté à Poutine.
14:11 Exactement. Vous êtes un brave.
14:13 Écoutez, ça ne lui a pas permis de faire la manif à Saint-Etienne, évidemment.
14:18 Donc, la violence ne passera pas. En ce premier, nous étions venus à Saint-Etienne pour soutenir les travailleurs de casinos.
14:23 Écrit-il dans un message, "des corpuscules violents nous ont attaqués, ces attaques sont le résultat de mois de haine et de calomnie.
14:28 Ça va m'enregistrer par les insoumis et d'autres, mais avant tout les insoumis."
14:33 Vous remarquez que monsieur Glucksmann ne parle pas des pro-palestiniens. Pas un mot là-dessus.
14:37 Parce que ça, ça ne serait pas bon pour ses élections.
14:42 Jean-Luc Mélenchon a répondu, "je ne suis pas d'accord avec l'expulsion de Raphaël Glucksmann du cortège où il était,
14:47 mais il aurait dû réfléchir à deux fois avant d'accuser LFI.
14:50 Hier soir, 40 fascistes ont essayé de s'en prendre à Rima Hassan."
14:54 Alors là, vous avez vu les images où vous a passé les fameux 40 fascistes.
14:57 Un collectif qui défend Israël et qui se défend des propos haineux de LFI contre Israël.
15:07 Donc hier soir, 40 fascistes ont essayé de s'en prendre à Rima Hassan.
15:10 Les indignations à géométrie variable.
15:12 Ça suffit. On va écouter Jean-Luc Mélenchon.
15:14 Pour m'éviter qu'on me pose 200 fois la question,
15:20 je ne suis pas d'accord avec l'expulsion qui a été organisée par le groupe qui la revendique,
15:27 la jeunesse communiste, de M. Glucksmann à Saint-Étienne.
15:32 Mais je note qu'il aurait dû réfléchir avant de parler et d'accuser la France insoumise,
15:38 qui est le confort que ces gens se donnent à toutes circonstances.
15:42 Voilà, ce seraient donc des jeunes issus du Parti communiste, de la jeunesse communiste.
15:47 Ce soir, Léo Desfontaines, candidat aux européennes pour le PC, a dit "certainement pas".
15:52 La patate chaude.
15:54 Oui, enfin ça ne va pas bien à gauche.
15:55 La lupesse, on a bien compris que c'était terminé.
15:57 Ce n'est pas un spectacle terrible pour la gauche.
16:02 Mais je ne sais pas qui va en tirer les marrons du feu.
16:04 Moi, ce qui me consterne surtout, c'est qu'on s'aperçoit qu'il n'y a pas de possibilité d'avoir le débat apaisé.
16:13 On a des conflits d'intérêts et pas des conflits d'idées.
16:16 Ça s'invective via les réseaux sociaux, ça s'invective à l'Assemblée nationale, ça s'invective un peu partout.
16:21 Ça décrédibilise notre démocratie au final et ça l'affaiblit.
16:24 Jean-Marc Godard.
16:25 Oui, la question que je me posais moi, c'est l'image que ça donne de la politique en général,
16:32 par rapport aux gens, et ça c'est ce qu'on avait vu quand on avait fait la France qui gronde,
16:37 par rapport aux gens qui ne sont pas du tout dans le milieu militant, quel que soit le côté,
16:43 et qui constitue un peu toute cette majorité silencieuse et qui voit ce spectacle.
16:48 Et je ne suis pas persuadé que ce soit bon pour la politique de manière générale,
16:54 qui ne va pas très bien depuis un moment.
16:58 D'ailleurs, si je puis me permettre de rebondir sur ce que vous venez de dire,
17:01 très justement, il y a eu une étude toute récente du Cercle des économistes,
17:06 qui montre que les jeunes de 18 à 30 ans ne se sentent pas écoutés, ne comprennent pas les politiques.
17:12 Alors, paradoxalement, ils s'investissent dans des causes,
17:15 mais en réalité, ils n'ont pas eu d'études de sciences politiques, de sciences économiques.
17:22 On ne leur a pas expliqué les tenants et les aboutissants, et ça c'est un vrai problème.
17:25 Je crois qu'il y en a 7 sur 10 qui ne sont pas au courant, surtout qu'il y a une élection qui arrive au mois de juin.
17:29 Simplement pour rebondir sur la cause palestinienne,
17:34 je ne suis pas certain que les agitateurs en question s'intéressent plus à la cause palestinienne.
17:40 C'est le privilège de l'âge qu'en 68 ceux qui participaient au comité Vietnam.
17:45 C'était des purs prétextes. Pour faire de l'agitation, on a besoin d'un peuple Christ,
17:49 qui est la victime de tout et du reste, et à partir de ce moment-là, on en profite pour faire sa petite cuisine.
17:54 Mais je ne suis pas sûr qu'ils soient prêts à se battre pour eux, vraiment.
17:57 Dans la deuxième partie de l'émission, on reviendra sur l'actualité au Proche-Orient,
18:00 et puis ce qui agite aussi les campus aux États-Unis, parce que là aussi, c'est sérieux.
18:05 Aujourd'hui, il ne s'est rien passé à Sorbonne ni à Sciences Po, c'était le premier, mais ça pourrait revenir.
18:09 Dès la semaine prochaine. On va changer de sujet et on va écouter la maman de Samara.
18:13 Tout le monde se souvient de la jeune Samara qui avait été victime d'un guet-apens,
18:17 qui est restée dans le coma, qui avait été rouée de coups devant son collège Arthur Rimbaud,
18:22 du quartier de la Payade à Montpellier. Alors on a eu le résultat de l'enquête administrative.
18:27 Le collège a tout bien fait, contrairement à ce que dit la maman de Samara.
18:31 Elle n'a jamais appelé, on ne lui a jamais dit qu'il y avait du monde à l'extérieur de l'établissement
18:35 qui pouvait s'avérer dangereux. La vice-colère n'a pas demandé à Samara de rester,
18:41 mais elle n'a rien à se reprocher parce qu'elle n'était pas au courant.
18:45 Donc en gros, sa mère est une menteuse. Quand elle dit qu'un professeur avait prévenu dans la journée,
18:49 la trace du coup de fil a disparu. L'enquête administrative dit encore,
18:53 il y a une enquête judiciaire quand même, l'enquête administrative dit encore que Samara n'a jamais été victime
18:58 de harcèlement à l'école. On ne connaît éventuellement qu'un malaise croissant chez cette jeune femme.
19:03 D'où la colère ce matin sur l'antenne de CNews de la maman de Samara,
19:06 qui vient de comprendre ce que c'est que le pas de vague et de tout mettre sous le tapis.
19:11 Par manque de preuves au niveau du relevé téléphonique, on en conclut que j'ai menti,
19:20 que ma fille n'a jamais été harcelée. On explique que le professeur, limite,
19:25 ne m'a jamais prévenu que Samara allait se faire frapper. Il m'a dit les mots pour mots,
19:31 "je crains pour votre fille, venez la récupérer, ces jeunes ne sont pas là pour parler avec elle,
19:36 ils sont venus pour la frapper". Les conclusions montrent que ce professeur n'était pas au courant,
19:42 n'était pas inquiet, n'a pas dénié, on va dire, lui-même a informé la vie scolaire,
19:50 parce qu'il a pensé que c'était rien.
19:54 Voilà, et Nicole Bellibé a écrit "Au vu des éléments portés à sa connaissance,
19:58 ce collège a fait tout ce qui était en sa possibilité, il y a eu un suivi de l'élève".
20:05 Voilà son message qui s'inscrit ici.
20:09 Après le sentiment d'insécurité, le sentiment de lynchage, c'est ça ?
20:13 Oui, c'est surtout l'accusation de mensonge, et puis le circuler, il n'y a rien à voir.
20:18 Pas nous, pas de notre faute. On a tout fait bien, c'est écrit noir sur blanc.
20:22 Moi je suis scandalisée par ce rapport, qui en plus est emprunt de multiples contradictions.
20:27 Déjà, la première chose, ils expliquent que ce serait la faute de Samara
20:32 qui aurait créé des comptes pour cyber harceler les autres élèves.
20:37 Bon, donc ça veut dire que si jamais c'est le cas, il y a quand même déjà un problème,
20:41 ils n'ont rien fait. Si c'est elle qui a été harcelée, bon, il y a un problème aussi,
20:45 ils n'ont rien fait. Dans tous les cas, quand on a eu une...
20:47 Dans tous les cas, ils n'ont rien fait.
20:49 Dans tous les cas, ils n'ont rien fait. Et quand on se retrouve avec une jeune fille
20:52 qui, pour des questions de cyber harcèlement, très tendue, se retrouve dans le coma
20:57 parce qu'elle a été frappée si violemment par des jeunes,
21:01 qui ne s'en sont pas à leur première fois, pour l'envoyer dans le coma,
21:04 il faut quand même y aller. C'est quand même qu'il y a une carence.
21:08 Ça c'est la première chose. La deuxième chose...
21:11 Non mais vous avez raison, la chose c'est que quand vous avez ce genre de choses
21:14 qui se passent à l'extérieur de votre établissement, vous prenez un tout petit peu
21:17 de part de responsabilité, un minimum, un minimum de part de responsabilité.
21:22 Alors je veux bien que ce soit une enquête administrative, mais vous ne pouvez pas dire
21:25 "non mais on a tout fait". C'est juste, ça me semble pas possible.
21:28 Alors pour deux raisons. Déjà la première, c'est que l'école, la responsabilité de l'école
21:33 ne s'arrête pas aux grilles de l'école. Dans l'école, on a la vie scolaire,
21:37 on a des psychologues scolaires, on a un personnel qui est censé assurer
21:41 le bien-être de l'enfant, éventuellement mettre en place des informations,
21:44 enfin émettre des informations préoccupantes si par exemple un enfant semble malmené
21:49 ou maltraité chez lui, etc. Donc il y a quand même un contrôle qui doit être fait.
21:52 D'autant plus aujourd'hui avec les réseaux sociaux parce qu'on sait à quel point
21:55 le harcèlement peut s'introduire à l'extérieur de l'école.
21:58 Mais il n'y a pas harcèlement là.
22:00 Alors eux ils disent qu'il y a harcèlement et justement ils se contredisent.
22:03 Parce que l'enquête, je dis ce que dit l'enquête, l'enquête n'a pas permis
22:07 d'identifier un climat global humiliant et agressif parmi les élèves,
22:11 mais le ministère de l'Éducation nationale explique, et je cite ce qu'ils disent,
22:16 que le collège Arthur-Rimbaud fait face à des situations conflictuelles et complexes,
22:20 mais connues et suivies de près. Donc là, ça prouve bien qu'il y a un problème.
22:25 C'est plus qu'un problème, là on a l'impression que cette administration,
22:28 cette enquête a fait un doigt d'honneur, même un doigt d'honneur à Gabriel Attal,
22:31 je veux dire, qui nous avait prévenu, c'est fini, le pas de vague,
22:34 on va être ferme, etc. Le bras ne tremblera pas.
22:37 Souvenez-vous, c'était la même chose au début du terrorisme,
22:40 quand il y a eu le début des vagues de terrorisme à partir des années 68-70.
22:44 La réponse du gouvernement, pareil aujourd'hui, elle tenait en trois phases.
22:49 La première phase, c'était tout ça c'est des inventions de journalistes.
22:52 La deuxième, c'est peut-être qu'il y a un tout petit problème et on va le suivre.
22:57 Et la troisième, c'était le problème est résolu, tout va bien.
23:00 Ça continue aujourd'hui.
23:01 - Dans votre livre, vous parliez déjà de ce qui pouvait se passer dans ces établissements.
23:07 Si on ne faisait rien, les choses allaient dégénérer.
23:11 - Mais alors, comme j'ai travaillé beaucoup avec des policiers aussi,
23:17 moi la question que je me pose, c'est par exemple,
23:19 est-ce que ce collège-là travaille avec d'autres partenaires,
23:24 et notamment la police, localement ?
23:26 Je vous cite le cas de l'Essonne, où j'ai un ami qui est commissaire de police,
23:31 qui était à l'époque commissaire à Sergi Pantoise,
23:33 et qui a mis en place, avec d'autres personnes qui connaissent très bien son terrain,
23:38 dans des quartiers un peu difficiles, un peu sensibles,
23:40 et qui avec des éducateurs locaux, des partenaires associatifs, des proviseurs,
23:46 ils ont mis en place une boucle WhatsApp d'échange,
23:49 qui peut servir d'alerte, où on sent qu'il y a quelque chose qui n'est pas clair,
23:52 qui est en train de se passer.
23:54 Il y a tel élève qui est harcelé, on risque d'avoir des problèmes.
23:57 Et il y avait même des partenariats,
23:59 lui, par exemple, il y avait des choses qui se passaient sur la pré-rentrée,
24:05 quand on posait les classes.
24:06 Mais ça doit exister dans un monde idéal, et dans un établissement d'État.
24:09 Dans l'Essonne, ça existe, ça avait été mis en place à ce moment-là.
24:12 Il y a aussi deux choses qui me heurtent particulièrement,
24:15 c'est traiter la mère de menteuse.
24:17 À moins qu'elle ait eu l'idée de faire des screenshots,
24:20 mais on n'a pas forcément ce réflexe-là, c'est quand même dramatique.
24:25 Et je défends beaucoup de victimes de harcèlement scolaire,
24:28 et je peux vous dire que les victimes n'osent pas parler.
24:32 Et quand on voit ce genre de réaction,
24:34 ça ne va encore pas les encourager à parler.
24:36 Donc ça pose vraiment un problème.
24:38 Et là où je trouve qu'il y a vraiment un échec,
24:40 c'est que j'attendais beaucoup de la loi de 2022 sur le harcèlement scolaire,
24:44 qui devait engager la responsabilité pénale,
24:47 tant de la part des harceleurs,
24:50 que de la part de l'établissement scolaire
24:53 et du personnel scolaire qui n'a pas réagi.
24:56 Et là, qu'est-ce qu'on voit ?
24:58 On voit un communiqué qui leur accorde un blanc-seing en disant
25:01 "Oh ben non, on n'a rien constaté",
25:03 alors que quand on lit entre les lignes, on constate qu'il y a quand même des problèmes.
25:06 Je signale une autre question autour de cette affaire,
25:08 qu'on n'a pas encore évoquée, on l'évoquera après le journal,
25:11 c'est la pression communautaire.
25:13 Elle avait dit dans un premier temps, sur ces news, la maman de Samara,
25:16 c'est parce qu'elle s'habillait à l'européenne qu'elle a été harcelée.
25:19 Tout ça, c'est quelque chose qui a été totalement évacué,
25:21 ça n'existe pas dans le cadre administratif, évidemment.
25:24 On va en parler dans un instant.
25:27 Après, le rappel des titres, Simon Guélin, salut.
25:30 - Bonsoir Olivier et bonsoir à tous.
25:32 Jordan Bardella et Marine Le Pen en meeting à Perpignan aujourd'hui,
25:35 tête de liste terraine pour les élections européennes.
25:38 Jordan Bardella a donc choisi le 1er mai pour lancer le compte à rebours.
25:41 Marine Le Pen a appelé les Français à infliger la plus cinglante sanction électorale possible
25:45 à Emmanuel Macron le 9 juin prochain.
25:48 Près de 2 tonnes de cocaïne ont été saisies hier sur un bateau
25:51 au large de l'île de Saint-Martin.
25:53 Un navire venait de s'amarrer à un ponton dans la partie française de l'île.
25:56 Les occupants ont immédiatement pris la fuite et ils n'ont toujours pas été retrouvés.
26:00 L'acheminement par voie maritime est la principale porte d'entrée de la cocaïne
26:04 sur le territoire français.
26:06 Et puis les Etats-Unis appellent le Hamas à accepter la nouvelle proposition de trêve.
26:10 Le secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken, s'est rendu pour la 7e fois déjà,
26:14 au Proche-Orient donc, depuis le début de la guerre.
26:17 Washington a réaffirmé son opposition à une offensive sur la ville de Rafa.
26:20 Et dans le même temps, Israël a rouvert le passage d'Erez
26:23 pour acheminer l'aide humanitaire dans la bande de Gaza Olivier.
26:26 - Et on y reviendra tout à l'heure. Merci beaucoup Simon.
26:29 Donc, je vous le disais tout à l'heure, la question du harcèlement,
26:33 l'autre dimension de ce sujet c'était porter ou ne pas porter le voile,
26:38 s'habiller à l'européenne ou ne pas s'habiller à l'européenne.
26:41 Je ne sais pas si vous vous souvenez mais chez Cyril Hanouna,
26:44 la maman de Samara était venue lire un communiqué, un message où il disait
26:48 le soir même, sa fille était une bonne musulmane.
26:50 Alors que le matin même, chez Pascal Praud, elle avait dit
26:52 "mais non, elle s'habillait à l'européenne, c'est pour ça qu'elle s'est fait harceler".
26:55 Alors Pascal Praud lui a demandé ce matin, si elle avait fait cette déclaration
27:00 sous la contrainte, s'il y avait eu des pressions communautaires ou religieuses,
27:04 pourquoi elle avait lu sa déclaration comme si quelqu'un lui avait écrit.
27:08 Écoutez sa réponse.
27:09 - Non, il n'y a pas eu de pression communautaire, j'ai voulu rectifier
27:14 vraiment tout ce qui se disait sur moi, ou tout ce qui avait été repris
27:17 par... voilà, moi j'ai vu des postes, voilà, j'ai dit non, il ne faut pas
27:21 qu'on laisse ça parce qu'on fait partie de la même communauté.
27:24 Après, niveau religion, peut-être qu'on a une version différente de la religion,
27:29 mais moi il fallait que je mette des mots précis.
27:31 Et moi le problème c'est que voilà, moi je n'arrivais pas à enregistrer,
27:34 il fallait mettre des termes précis sur ce que je voulais dire
27:37 et j'ai dû écrire et prendre mon téléphone.
27:39 - Voilà, on peut la croire, on peut ne pas la croire aussi.
27:42 Parce que vous faites bien partie de la communauté harki.
27:46 - Oui, je crois, il me semble, oui.
27:48 - Il y a quand même des différences avec ceux qui ont choisi un autre camp
27:54 il y a quelques années de ça quand même, donc comment peut-elle parler
27:57 d'une seule et même communauté ?
27:58 C'est la religion qui les unit, pas la communauté, voyons donc.
28:01 - Mais en tout cas, ce qui est sous-entendu, c'est qu'il y a quand même
28:04 une petite pression.
28:05 - Ah oui ?
28:06 - Elle, elle vit dans ce quartier, tous les jours, elle y est encore.
28:09 Elle croise des gens qui la regardent, avec qui elle doit vivre,
28:13 donc c'est compliqué pour elle.
28:15 Peut-être que le discours a été adapté pour cette raison.
28:18 Je pose vraiment la question.
28:20 - Alors peut-être, effectivement, mais en réalité, la question,
28:24 elle est plus large que ça, c'est-à-dire que l'État doit protéger,
28:30 il doit protéger les enfants, il doit protéger, il doit éviter
28:33 que ce genre de choses se passent.
28:35 Et quand on a une situation aussi dramatique que celle-ci,
28:38 mais peu importe la raison en fait, que ce soit une raison religieuse,
28:42 ce qui est une circonstance aggravante, avec la nouvelle circulaire
28:45 qu'a fait émettre...
28:48 - Alors que dit la circulaire, justement ?
28:50 - Eh bien, justement, c'est pour attirer l'attention des procureurs
28:53 sur les attaques qui auraient un caractère religieux,
28:58 c'est-à-dire, vous n'exercez pas suffisamment bien votre religion.
29:02 Et donc, que les procureurs soient plus à même et soient plus attentifs
29:07 à les prendre en compte comme circonstances aggravantes.
29:10 Et c'est une bonne chose, parce que si on était passé par une loi,
29:12 évidemment, ça aurait pris beaucoup plus de temps.
29:14 Et on voit beaucoup de phénomènes en ce moment dans ce sens-là.
29:17 Mais que ce soit ça qui justifie une circonstance aggravante,
29:21 ou que ce soit un cyberharcèlement, ou peu importe,
29:26 une jeune fille qui tombe dans le coma après avoir été tabassée
29:32 par plusieurs élèves de 14 et 15 ans, c'est dramatique.
29:36 C'est-à-dire qu'on a une violence précoce chez les jeunes
29:39 qui atteint des sommets qui ne devraient pas exister.
29:43 - Évidemment.
29:44 - Pas tous les jeunes.
29:46 - Heureusement.
29:47 - C'est quand même à 90%.
29:48 - Heureusement pas tous les jeunes.
29:49 - Oui, bien sûr.
29:50 - Heureusement pas tous les jeunes.
29:51 - Ça se produit pas partout.
29:52 - Mais d'où la nécessité d'avoir, dans les quartiers où c'est compliqué,
29:55 d'avoir en amont des partenaires, et notamment de travailler
29:58 avec la police pour prévenir.
30:02 Parce que j'avais un ami commissaire, il me disait,
30:05 le problème justement sur ce genre de choses,
30:08 c'est qu'on est toujours dans la réaction et pas dans l'action.
30:11 C'est-à-dire qu'au lieu d'avoir eu une action de prévention avec la police,
30:15 la police locale qui connaît bien le terrain,
30:18 la police arrive quand il y a un gamin qui se retrouve
30:21 avec une lame plantée dans le ventre.
30:24 Avant, on n'en entend pas parler, elle n'est pas là,
30:26 et on ne la sollicite pas.
30:28 - Heureusement, il y a les mesures d'intérêt éducatif.
30:31 C'est contre la délinquance des mineurs.
30:33 - Et des cours d'emprisonnement.
30:35 - Oui, assortie des mesures d'intérêt éducatif.
30:37 - Le procureur leur demande d'envoyer les mineurs de 13 à 16 ans
30:41 faire des stages de formation civique et de citoyenneté.
30:45 En cas de vol, petite dégradation,
30:47 et quand c'est une première fois, des stages.
30:49 Est-ce que c'est la réponse adaptée ?
30:51 Est-ce que c'est ce qu'on attendait ?
30:53 Et on y va, Nathan.
30:55 - On le voit bien, il y a une forme de violence débridée
30:58 dans une partie de la jeunesse.
31:00 Ce constat, je ne le fais pas aujourd'hui.
31:02 Je l'ai fait quand j'étais ministre de l'Éducation nationale
31:04 et je me suis battu pour prendre des règles
31:06 beaucoup plus claires et beaucoup plus fermes dans nos écoles.
31:08 Ensuite, il y a besoin d'un sursaut de toute la société.
31:11 Dans les familles, dans les rues, dans les écoles.
31:14 J'ai un mantra et une philosophie que chacun connaît.
31:17 Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies,
31:19 tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter.
31:22 Et ce matin même, la circulaire pénale
31:24 qui prévoit l'instauration de ces mesures d'intérêt éducatif
31:27 a été publiée par le garde des Sceaux,
31:29 ce qui veut dire qu'on va pouvoir maintenant,
31:31 entre 13 et 16 ans, prendre des sanctions
31:33 de réparation pour des jeunes délinquants.
31:35 Voilà, tu casses, tu répares, tu nettoies, etc.
31:39 Le Premier ministre fait semblant d'ignorer,
31:42 et le ministre de la Justice tout autant
31:45 et celui de l'Intérieur aussi, qu'il y a en France
31:48 700 à 800 quartiers dans lesquels
31:51 les mesures qu'il propose ne s'appliqueront jamais.
31:54 Mais il fait le constat, il le sait très bien, Gabriel Attali,
31:56 commence son intervention en disant
31:58 il y a une violence débridée chez les mineurs.
32:01 Et qu'est-ce qu'on a à la fin ?
32:02 90% des mineurs qui sont parfaitement calmes.
32:04 Oui, mais on peut constater quand même,
32:06 on peut être d'accord sur le fait que
32:08 chez les mineurs, on sort davantage de l'âme
32:10 qu'il y a quelques années, et on tue davantage.
32:12 S'il y avait des statistiques bien faites
32:14 par le ministère de l'Intérieur, on le saurait,
32:16 là on ne le sait pas.
32:17 On n'a plus ces stats.
32:18 Non, non, non. Hier, dans le Figaro,
32:20 il y avait deux pages sur les couteaux, etc.
32:22 C'était un absolu cache-misère,
32:24 il n'y avait pas un chiffre à l'intérieur
32:26 qui datait d'après 2020.
32:27 Pourquoi ? Parce qu'il n'y en a plus.
32:29 Il n'y a plus rien.
32:30 Qu'est-ce qu'on sait exactement ?
32:32 Est-ce qu'il y a une statistique sur les jeunes
32:34 qui utilisent, qui tuent,
32:36 en utilisant des couteaux, des mineurs ?
32:38 Non, il n'y a absolument rien.
32:40 Vous avez la saisie des infractions commises
32:44 dans chaque département,
32:45 sur ce qui s'appelle l'État 4001,
32:47 pour les homicides, il y a quatre cases.
32:49 La première, c'est homicides,
32:53 règlement de compte entre malfaiteurs,
32:55 coups et blessures ayant entraîné la mort,
32:56 et encore deux autres catégories.
32:58 Lorsque publie, ça c'est à l'interne,
33:00 lorsque publie le gouvernement,
33:03 le ministère de l'Intérieur,
33:04 par le service des statistiques du ministère de l'Intérieur,
33:07 une fois par mois,
33:08 il y a homicides, point final.
33:09 Est-ce un homme, est-ce une femme,
33:11 a-t-il tué avec une bombe atomique ou avec un cure-dent ?
33:13 On ne le sait pas.
33:14 Et donc, a fortiori, on ne le sait pas
33:16 s'il était tué avec un couteau.
33:17 Les auteurs, la nationalité, etc.
33:18 On n'a pas.
33:19 Rien.
33:20 On n'a rien.
33:21 Rien du tout.
33:22 À votre avis, pourquoi on n'a pas ?
33:23 Parce que, en gros,
33:26 c'est l'article 40 du Code de procédure pénale
33:28 à savoir que dès qu'un fonctionnaire
33:30 a connaissance de quelque chose,
33:31 il est obligé d'intervenir.
33:33 Tout ce qu'on ne sait pas,
33:34 on n'est pas obligé de faire.
33:35 - Moi, je me rappelle avoir travaillé
33:39 il y a des années, ça,
33:41 quand je commençais le journalisme.
33:42 J'avais une activité bénévole aussi
33:45 dans une association qui intervenait
33:46 dans des établissements scolaires.
33:48 Aujourd'hui, on appelle ça les SECPA.
33:50 À l'époque, c'était les sections d'éducation spécialisée.
33:52 C'était dans le XXème,
33:54 et c'était au début des années 90.
33:56 Et déjà, à l'époque,
33:58 il y avait des relations régulières avec la police,
34:00 entre l'établissement et la police,
34:02 parce qu'il y avait régulièrement
34:04 des règlements de compte à la sortie,
34:06 à coup de cutter.
34:08 Ce qui peut quand même faire des sacrés dégâts.
34:10 - Pour conclure sur ce sujet.
34:13 - Oui, alors, il faut savoir
34:15 qu'il y a déjà eu une circulaire en 2023
34:17 qui prévoyait des travaux d'intérêt généraux
34:19 pour les mineurs.
34:20 Alors, effectivement,
34:21 les travaux d'intérêt généraux pour les mineurs
34:23 ne pouvaient être prononcés qu'à partir de 16 ans,
34:25 même si les faits avaient été commis
34:27 lorsqu'ils avaient 13 ans.
34:29 Donc, il fallait attendre qu'ils aient 16 ans pour pouvoir...
34:31 - Moi, je fais tout ce que vous voulez,
34:32 mais ça sert à quoi ?
34:33 - Ça sert à rien du tout,
34:34 parce qu'en plus, les statistiques,
34:35 et là, il y en a,
34:36 ont montré que ça ne servait à rien.
34:37 Là, ça ne va pas arranger les choses.
34:38 En revanche, je pense que ce qu'il faudrait...
34:40 Gabriel Attal parle de sursaut.
34:42 Et justement, je pense que le mot "sursaut",
34:44 il est très important,
34:45 parce que ce dont on a besoin...
34:46 Je vous parlais tout à l'heure
34:47 des informations préoccupantes.
34:49 Il faut savoir qu'une information préoccupante,
34:51 elle peut être émise par n'importe qui.
34:54 Un particulier, l'école, la police, le médecin.
34:58 Elle est totalement anonyme.
34:59 Donc, si on estime qu'il y a un jeune
35:01 qui présente un danger
35:03 ou qui peut être en situation de danger,
35:05 psychologique ou physique,
35:07 eh bien, dans ce cas-là,
35:08 il peut avertir un organisme
35:11 qui s'appelle le CRIP
35:12 et qui va ensuite pouvoir décider
35:14 de saisir le parquet et de ses enfants.
35:16 - Je suis d'accord.
35:17 - Et de ne pas faire baisser la violence
35:19 chez les jeunes.
35:20 Mais on continuera à en parler.
35:21 On va parler d'un autre sujet dans un instant,
35:23 parce que c'est la pause.
35:24 La pression de l'islam sur les terrains de foot.
35:26 Très intéressant comme sujet.
35:27 À tout de suite.
35:28 La pression de l'islam
35:33 qui se retrouve sur les terrains de football.
35:35 La Fédération française de foot
35:36 met en garde contre deux phénomènes.
35:38 Le port du casque par les footballeuses.
35:40 Le casque qui vient cacher le voile.
35:43 Voile interdit en match,
35:45 y compris en match amateur.
35:46 Avec des prescriptions médicales de complaisance.
35:49 Et pour les hommes,
35:50 la nouveauté c'est le port du pantacourt
35:52 plutôt que du short pour cacher le bas du corps.
35:55 Que l'on ne doit pas montrer.
35:56 La FFF rappelle que c'est absolument interdit
35:58 et que les matchs sont annulés
36:00 si les règles ne sont pas suivies.
36:01 Comme l'a rappelé ce matin Eric Borghini
36:02 qui est membre de la FFF.
36:03 - On voit tes genoux.
36:07 Qu'est-ce que tu fais là ?
36:08 - Non mais j'ai pas d'autre solution.
36:09 - Mais regarde, regarde ce que j'ai moi là.
36:10 - Voilà.
36:11 - C'est pas mieux comme ça ?
36:12 - On constate clairement
36:13 de véritables tentatives offensives
36:17 si vous voulez,
36:18 en quelque sorte communautaires.
36:20 Et c'est ce contre quoi la Fédération veut lutter.
36:25 Parce que le football c'est pas ça.
36:28 Quand on joue au foot,
36:29 on fait pas de politique,
36:30 on fait pas de religion,
36:31 on fait pas de syndicalisme.
36:32 On joue au foot,
36:33 on se retrouve dans la fraternité,
36:36 dans l'amitié,
36:37 dans la solidarité.
36:39 Et pas du tout pour un territoire
36:41 qui ne joue pas le jeu.
36:42 On a pu voir sur les sites
36:45 de certains districts
36:47 des jeunes filles,
36:48 toutes petites filles,
36:49 avec le voile,
36:51 sur le site officiel du district.
36:53 Je sais pas,
36:54 de 9, 10, 11 ans,
36:56 on les voit les...
36:57 Alors le règlement est très clair.
37:01 L'arbitre doit évidemment demander
37:04 à la joueuse ou au joueur
37:06 de retirer l'équipement
37:07 qui n'est pas conforme à la loi,
37:09 à la loi 4 des lois du jeu.
37:11 S'il ne le fait pas,
37:13 la rencontre ne peut pas avoir lieu.
37:17 Et derrière,
37:18 les instances disciplinaires
37:20 prennent le relais.
37:21 - Xavier Roffert,
37:22 je sais pas si vous jouez encore au foot.
37:24 - J'ai jamais joué au foot.
37:25 - D'accord.
37:26 - J'ai joué au rugby quand j'étais petit.
37:27 - Vous avez fréquenté les vestiaires.
37:29 - Oui.
37:30 - On se mettait nus sous les douches.
37:31 - Exactement.
37:32 - C'est fini, ça.
37:33 - Et on essayait de regarder
37:34 par les fenêtres
37:35 pour voir si on pouvait voir
37:36 dans le vestiaire des filles.
37:37 - Non, mais ça,
37:38 vous n'avez pas le droit.
37:39 Pas le droit du tout.
37:40 - Non, mais en revanche,
37:41 la douche tout nue,
37:42 c'est terminé.
37:43 Il y a une pression terrible
37:44 dans les vestiaires.
37:45 C'est ce qu'ont raconté
37:46 des entraîneurs,
37:47 des spécialistes de cette question.
37:49 Ça existe.
37:50 Donc, il y a de l'entrisme aussi.
37:52 Gabriel Attal parle de l'entrisme
37:53 à l'école.
37:54 L'entrisme dans le football,
37:55 c'est vrai aussi.
37:56 - Oui, oui, c'est vrai.
37:58 Mais c'est pas tout l'islam.
38:00 Il faut éviter de jeter le bébé
38:02 avec l'eau d'humain.
38:03 Il y a des courants fanatisés.
38:05 C'est ces courants fanatisés
38:07 auxquels il faut taper sur les doigts
38:09 et se souvenir d'un fait.
38:12 - Mais il suffit de 1
38:13 dans une équipe de foot
38:14 qui vous met la pression.
38:15 C'est compliqué.
38:16 - Oui, mais il suffit
38:17 de ne pas l'écouter, c'est tout.
38:18 Vous savez, la règle de base
38:20 de la criminologie,
38:21 elle est enfantine.
38:22 C'est les malfaiteurs ne s'arrêtent
38:24 que quand on les arrête.
38:26 Eh bien, les fanatiques aussi.
38:27 Il faut les arrêter.
38:29 - Ça a l'air simple.
38:30 - Oui, oui, mais il faut le faire.
38:32 - Oui, alors moi, je pense
38:33 que c'est pas si évident que ça.
38:35 Comme vous l'avez très bien dit, Olivier.
38:37 Alors, je suis d'accord avec vous
38:38 Xavier, c'est effectivement
38:39 pas tous les musulmans,
38:40 bien évidemment.
38:41 Mais c'est vrai qu'on arrive
38:42 à un niveau qui est quand même ubuesque.
38:46 C'est-à-dire que là,
38:48 c'est tellement étonnant que...
38:50 Alors moi, j'ai pas vu les pentacours,
38:52 j'ai vu des collants.
38:53 Et donc, ils ont des prescriptions médicales
38:55 pour dire que c'est pour éviter
38:57 pendant les tâcles,
38:58 se brûler, etc.
38:59 Alors qu'en réalité,
39:00 il n'y a pas de raison.
39:01 - Donc c'est fini.
39:02 Les prescriptions médicales,
39:03 il faut que ce soit qualifié
39:04 par la FFF, validé plutôt par la FFF.
39:06 - Et donc, ça veut dire
39:07 qu'on fait rentrer effectivement
39:09 la religion dans le sport
39:11 et que ces ports de collants
39:15 deviennent des signes religieux.
39:17 C'est quand même très, très surprenant.
39:19 Et on peut se demander
39:20 ce qui va se passer après.
39:21 Est-ce qu'ils vont exiger
39:22 que les autres passent pareil ?
39:23 Est-ce qu'ils vont dire
39:24 "on peut pas jouer avec des équipes
39:25 qui n'ont pas de collants" ?
39:26 Est-ce que...
39:27 Voilà, c'est quand même
39:29 très, très surprenant.
39:30 - Non, c'est normal.
39:31 Si vous les arrêtez pas,
39:32 ils ne s'arrêtent pas d'eux-mêmes.
39:33 Ils sont programmés pour aller plus loin.
39:35 - On est dans un pays
39:36 quand même où il y a des gens
39:37 qui pensent que dire ce que vous avez dit,
39:40 remettre en cossa,
39:41 avoir la position de la FFF,
39:42 c'est être raciste
39:44 et même être dégénéré.
39:45 C'est une journaliste
39:46 de France Inter qui dit,
39:47 et son poste a mis en colère
39:48 le plateau de Jean-Marc Borandini ce matin.
39:50 "Pays de raciste dégénéré,
39:51 il n'y a pas d'autre mot, la honte."
39:53 - Son commentaire, c'est
39:57 "Pays de raciste dégénéré,
39:59 il n'y a pas d'autre mot, la honte."
40:02 - Qu'elle le dénonce de cette manière-là,
40:04 certainement sur la sémantique,
40:05 on sait à quel point c'est important.
40:07 - C'est une journaliste,
40:08 elle sait parler français normalement, non ?
40:09 - Bah oui, mais enfin,
40:10 vous me dites ça à moi,
40:11 vous allez me dire ça à elle.
40:12 - "Pays de raciste dégénéré",
40:13 ça veut dire ce que ça veut dire.
40:14 Dites que c'est honteux, alors.
40:15 - Mais moi, je vous dis tout simplement
40:16 que qui est dénoncé.
40:17 - Parce que votre réaction,
40:18 c'est de dire "oui, il y a des racistes".
40:19 - Oui, mais il y a une réalité.
40:21 - Mais c'est honteux d'écrire ça.
40:22 - Il y a une réalité, c'est toi.
40:23 - Est-ce que vous êtes solidaire de ce tweet ?
40:25 - Que je ne partage pas.
40:26 - Est-ce que vous êtes solidaire de ce tweet ?
40:27 - Que je ne partage pas.
40:28 - Est-ce que vous êtes solidaire de ce tweet ?
40:29 - Vous n'allez pas me faire dire oui ou non.
40:30 - Bah pourquoi ?
40:31 - Parce que les choses ne sont pas
40:32 toutes noires ou toutes blanches.
40:33 - Là, c'est tout noir ou tout blanc.
40:34 - Non, et bien si vous voulez...
40:35 - Est-ce que vous validez "Pays de raciste dégénéré" ?
40:36 - Moi, je vous dis tout simplement,
40:37 je vous dis, je vous dis tout simplement
40:39 que je n'aurais pas utilisé ces termes-là.
40:41 - Est-ce que vous validez ?
40:42 - Donc, à partir de ce moment-là,
40:43 les gens sont sûrs.
40:44 - Est-ce que vous validez ou pas
40:45 "Pays de raciste dégénéré" ?
40:46 - C'est aussi simple que ça.
40:47 - Vous attendez pas mal de deux années.
40:48 - Il y a des racistes en France
40:49 et vous n'êtes pas d'accord avec ça.
40:50 - Je suis d'accord avec ça, Russe.
40:51 - C'est pas vrai.
40:52 - Mais on n'est pas un pays de raciste dégénéré.
40:53 - C'est pas vrai.
40:54 - C'est honteux de ne pas pouvoir
40:55 condamner ces propos.
40:56 - Je vous ai dit, je n'aime pas
40:57 les généralités.
40:58 - C'est honteux de ne pas pouvoir
40:59 condamner ces propos.
41:00 - Allez lui dire à elle.
41:01 - Voilà.
41:02 Je ne sais pas si on veut réagir.
41:03 - Je pense qu'elle est totalement
41:04 journaliste.
41:05 Ce n'est pas une question de racisme,
41:06 c'est une question de religion
41:07 et on est dans un pays laïc, tout simplement.
41:08 - Pour finir, vous dire qu'au Proche-Orient,
41:10 on attend toujours la fin de l'ultimatum fixée
41:12 par Israël au Hamas, on attend la réponse
41:14 à la proposition, le deal qui est sur la table.
41:16 40 jours de cessez-le-feu avec la libération
41:18 d'une trentaine d'otages contre la libération
41:20 aussi de milliers de prisonniers palestiniens.
41:22 Ce sont, semble-t-il, les services secrets égyptiens
41:24 qui ont travaillé beaucoup à cet accord.
41:26 Et vous êtes en contact avec eux ?
41:28 - Non.
41:29 - Pas plus que nous ?
41:30 - Pas systématiquement.
41:31 - Le secrétaire d'Etat américain, lui aussi,
41:33 lors de sa septième tournée au Proche-Orient,
41:35 a continué aujourd'hui encore à mettre la pression
41:37 sur Israël, Anthony Blinken, qui en revanche
41:39 a dit à Benjamin Netanyahou son opposition
41:41 à une offensive sur RAFA.
41:43 - En ce qui concerne RAFA, notre position est claire.
41:49 Elle n'a pas changé et elle ne changera pas.
41:51 Nous ne pouvons pas soutenir, nous ne soutiendrons pas
41:54 une opération militaire d'ampleur à RAFA
41:56 en l'absence d'un plan efficace visant à garantir
41:59 que les civils ne soient pas atteints.
42:01 Et non, nous n'avons pas vu un tel plan.
42:04 Par ailleurs, il existe d'autres moyens, et à notre avis,
42:07 de meilleurs moyens de relever le défi actuel du Hamas,
42:10 qui n'implique pas ou ne nécessite pas
42:13 une opération militaire d'ampleur à RAFA.
42:15 - En attendant, ça impacte considérablement
42:23 les élections présidentielles américaines à venir,
42:25 puisqu'il y a 25% de l'électorat démocrate,
42:29 les plus jeunes, qui sont totalement en désaccord
42:32 avec ce que font Biden et puis Blinken envers Israël.
42:36 - Est-ce que ça ne serait pas eux qui seraient sur les campus en ce moment ?
42:39 - On parle des mêmes, mais ça c'est la pointe.
42:41 - C'est la pointe saillante.
42:43 - C'est les éléments les plus extrêmes.
42:45 - On va les voir, parce que ça c'est le risque.
42:47 Ce qui se passe au Proche-Orient aujourd'hui,
42:49 ça peut mettre dans un état excessif d'énervement
42:53 tous ces jeunes.
42:54 Alors là, vous voyez, Colombia, c'était les images aériennes.
42:57 Il n'y a plus une tente, maintenant, à Columbia.
42:59 Tous les jeunes qui protestaient, les pro-palestiniens,
43:03 ont été sortis par la police,
43:06 donc ils ont manifesté devant les grilles ce matin.
43:08 On va revoir quelques images de l'opération qui s'est déroulée hier,
43:12 opération de police.
43:14 Là, ils ont dit "ça suffit, il y en a marre".
43:16 Et puis, également à Los Angeles, il y a des affrontements tous les jours.
43:20 Vous voyez ici les images.
43:23 Encore une fois, la guerre à Gaza embrase les universités américaines
43:27 et on n'est peut-être sans doute qu'au début.
43:29 - Oui, et en plus, elle embrase aussi les universités françaises.
43:33 C'est-à-dire qu'on a vu le cas à Sciences Po,
43:35 on a vu le cas dans d'autres universités.
43:36 Et encore une fois, on est dans une situation d'importation
43:39 du conflit israélo-palestinien en France.
43:42 Et encore une fois, j'ai écouté ce que disait Ivan Atal
43:47 lorsqu'il a parlé il y a quelques jours,
43:49 en expliquant qu'en tant que juif, il ne savait plus où il pouvait aller
43:53 parce qu'il avait peur partout.
43:55 Et c'est terrible, en réalité, de se retrouver dans cette situation-là.
43:58 - Moi, je voulais vous faire écouter quelque chose d'extraordinaire.
44:01 Parce qu'hier, avant qu'il soit délogé, il y a eu une conférence de presse.
44:03 Il y a une étudiante qui a pris la parole,
44:05 parce qu'ils occupaient un bâtiment.
44:08 Elle a dit "on est dans une zone de guerre,
44:10 et nous, ce qu'on demande à Columbia,
44:12 c'est de venir en aide, de nous donner à manger".
44:14 Vous allez voir, si vous n'avez pas vu cet extrait, regardez.
44:17 - Je pense que l'on doit se poser la question
44:20 "quel genre d'engagement et de solidarité devrait avoir
44:23 l'Université de Columbia envers ses étudiants ?
44:26 Voulez-vous que vos étudiants meurent de déshydratation,
44:28 de malnutrition, qu'ils tombent sévèrement malades
44:31 juste parce qu'ils ne sont pas d'accord avec vous ?
44:33 Si la réponse est non, ils devraient nous fournir tout cela.
44:36 C'est faux à dire, car nous sommes sur un campus universitaire,
44:39 mais nous demandons tout simplement une aide humanitaire.
44:42 - Demandons, Jean-Marie Godard, une aide humanitaire.
44:45 - Non mais là, c'est surréaliste.
44:48 - Ce soir, elle n'a plus rentré chez elle,
44:50 ne vous inquiétez pas pour elle.
44:52 - C'est n'importe quoi. Aux Etats-Unis, partout,
44:54 il y a à manger à deux minutes à pied.
44:56 Partout, il y a des distributeurs, il y a des machins.
44:58 Ils sont autant brisés que pour rire.
45:00 - Ils se considèrent comme fermés dans une zone de guerre,
45:02 enfermés, et il faut que...
45:04 - Ils sont dans un petit RAFA.
45:06 - Oui, c'est exactement ça.
45:08 - Non mais là, c'est un peu surréaliste,
45:10 et puis si on veut parler de maintien,
45:12 de rétablissement de l'ordre,
45:14 comment on gère des mouvements sociaux,
45:16 aux Etats-Unis, on est dans une démocratie.
45:18 C'est un peu pareil que moi, ce que j'ai pu voir
45:20 sur des manifs où il y a des gens qui disent
45:22 qu'on est en dictature, dès qu'ils voient un policier.
45:24 - Pourtant, on a le droit de tout dire aux Etats-Unis,
45:26 de tout faire, quasiment.
45:28 - Oui, et puis, pour ce qui est des universités en France,
45:34 pour le moment, on a parlé de Sciences Po et de la Sorbonne.
45:36 Dans l'état actuel des choses,
45:38 je n'ai pas l'impression non plus qu'on ait
45:40 un énorme mouvement étudiant qui soit en train de monter
45:42 sur la question des prochains mois.
45:44 - Il suffit qu'ils se mettent à faire beau.
45:46 Vous allez voir, en mai 68, c'est comme ça.
45:48 C'était là, à l'époque.
45:50 Dès qu'ils se mettent à faire beau,
45:52 les gens affluent.
45:54 Et ça, à l'heure actuelle, le ministre de l'Intérieur,
45:56 il regarde la météo, là.
45:58 - Ce soir, on a une chance terrible.
46:00 On va terminer là-dessus.
46:02 Je vais vous dire quand même que,
46:04 et vous le savez, on donne toujours le nom
46:06 et le nombre de jours les otages sont retenus
46:08 par le Hamas, on est au 208e jour
46:10 pour Orion, Ofer, OAD.
46:12 Tous les soirs, nous demandons
46:14 la libération sans condition.
46:16 Merci d'avoir été avec moi ce soir dans le Meilleur de l'Info.
46:18 On se retrouve demain, je vous le disais tout à l'heure,
46:20 avant de commencer cette émission.
46:22 Demain, ce sera le ministre de l'Economie israélien
46:24 qui sera notre invité pour une partie de cette émission.
46:26 Donc on se retrouve demain.
46:28 Merci à Adrien Fontenot, merci à Valérie Acklin.
46:30 Soir Info, dans un instant,
46:32 Maureen Vidal et puis Julien Pasquet.
46:34 Bye bye.
46:36 ♪ ♪ ♪