Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info ce soir autour de la table il y a François Pouponi, bonsoir François,
00:05 Yoann Youzaï, bonsoir et on accueille ce soir Adas, Jaoui Calderon, bonsoir.
00:11 - Bonsoir.
00:13 - Vous signez 52 jours sans eux et on va longuement parler de ce livre aux éditions Alizio
00:20 parce que vos enfants sont restés otages
00:23 après le 7 octobre pendant 52 jours, vous racontez ce qui s'est passé avant, vous racontez ce qui s'est passé
00:29 pendant, vous racontez un peu ce qui se passe aujourd'hui pour eux parce que
00:34 dans leur tête n'est pas terminé et le combat n'est pas terminé puisqu'on en est aujourd'hui à 200 jours depuis le début de
00:41 la guerre, le papa des enfants s'appelle Offer, il est toujours otage,
00:47 il est toujours là-bas, on en parlera aussi mais
00:50 quand vous demandez par exemple au gouvernement, à l'état, à l'armée où se trouve Offer, est-ce qu'aujourd'hui
00:56 il y a une réponse, est-ce qu'on vous entend, est-ce qu'on vous parle ?
00:59 [Silence]
01:07 - First I want to say que je suis très contente d'être ici aujourd'hui.
01:15 - Mais nous aussi.
01:17 - C'est très important pour moi d'être ici en France car je suis franco-israélienne
01:22 et l'histoire de ma famille
01:25 est concernée en France.
01:27 - Non.
01:29 - Mais je préfère parler en anglais parce que...
01:31 - C'est plus facile.
01:33 - C'est pas facile.
01:35 - Est-ce que vous pouvez répondre à cette question, on parlera évidemment, mais simplement est-ce que lorsque vous vous adressez au gouvernement israélien
01:43 ou à l'armée, est-ce qu'on vous donne une information aujourd'hui, 200 jours après le début de la guerre sur Offer ?
01:49 - I don't get much information.
01:51 - Je n'ai pas beaucoup d'informations.
01:53 - We don't know much.
01:55 - We hardly know anything.
01:57 - On sait pratiquement rien.
01:59 - Bon, on va revenir évidemment à votre livre dans un instant.
02:01 Je voulais juste qu'on commence par, bon, l'info politique de la journée, mais elle n'est pas si loin de notre sujet.
02:07 Mathilde Pannot, convoquée par la police pour apologie de terrorisme, c'est ça ?
02:11 - Absolument.
02:13 - Il s'agit de poursuivre la chef de file des Insoumis à l'Assemblée pour un communiqué publié le jour même du pogrom,
02:21 perpétré par les terroristes du Hamas, communiqué qui parlait d'une offensive armée des forces palestiniennes
02:27 pour faire face à l'intensification de la politique d'occupation israélienne.
02:31 Ce sont les mots qui sont dans ce communiqué.
02:34 Mathilde Pannot réagit en disant qu'il s'agit d'une instrumentalisation grave de la justice,
02:40 visant à baïonner des expressions politiques.
02:42 Le régime macroniste dit-elle aura transgressé toutes les limites inimaginables.
02:46 Cette convocation par la police est la deuxième pour El-Effi après celle de Rima Hassan,
02:51 qui est candidate aux Européennes, pour le même motif.
02:53 - Oui, absolument.
02:54 C'est ce que j'ai reproché à Rima Hassan et à de nombreux Insoumis,
02:58 c'est d'avoir trouvé une justification à ce pogrom.
03:00 Ce qui ajoute dans le fait que ce soit abject, c'est qu'il est publié, vous l'avez dit, le 7 octobre,
03:06 le jour même où 1 200 personnes ont été froidement exécutées par les terroristes islamistes du Hamas,
03:11 alors même que le monde entier était sous le choc, que le monde entier ne comprenait pas ce qui se passait
03:16 et avait une compassion immense pour le peuple israélien,
03:19 et bien eux trouvaient déjà, quelques heures seulement après ce pogrom, une justification.
03:25 Donc que la justice s'intéresse quand même aux différentes déclarations absolument ignobles
03:29 depuis le 7 octobre de la France Insoumise, ça ne me semble pas complètement incohérent.
03:33 Je trouve même cela plutôt rassurant que la justice dans ce pays fasse son travail et tente de le faire bien.
03:38 Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur X un événement sans précédent dans l'histoire de notre démocratie,
03:42 sans précédent, qui ne viserait qu'à protéger un génocide dans la bande de gaz à France Insoumise.
03:47 Les déclarations de la France Insoumise sont un scandale, c'est une honte,
03:50 surtout le communique officiel du 7 octobre.
03:53 Par contre, juridiquement, au niveau judiciaire, je pense que là on est sur un sujet plus compliqué
03:59 parce que Mathilde Panot s'est exprimée à l'époque en tant que présidente d'un groupe de l'Assemblée Nationale
04:05 et donc elle est normalement couverte par son immunité.
04:07 Ça peut se lever, l'immunité parlementaire.
04:09 Ça peut se lever, mais quand un député s'exprime en tant que député, on ne peut pas normalement le mettre en cause.
04:14 C'est une règle, y compris une règle de la séparation des pouvoirs.
04:18 Ce n'est pas le cas pour Rimas.
04:19 Ce n'est pas du tout le cas pour Rimas, et donc j'espère que la position...
04:21 Il n'était même pas encore candidat.
04:22 Ni Mélenchon d'ailleurs, qui n'est plus élu, qui n'est pas parlementaire.
04:26 Mais on aura un sujet, on aura un vrai sujet judiciaire et juridique par rapport à la séparation des pouvoirs.
04:33 Sur ces accusations d'apologie de terrorisme, Jean-Luc Mélenchon s'est exprimé hier soir devant les étudiants de Sciences Po.
04:38 Notre pensée est tout entière tournée vers ceux qui sont à cette heure massacrés, comme ils le sont, comme des objets à Gaza.
04:48 Je sais très bien que nous serons punis par la bonne société pour avoir résisté.
04:53 Les filles plus que les garçons.
04:56 Vous avez vu que c'est Rimas qui est censé faire l'apologie du terrorisme.
05:01 Pourquoi elle et pas moi ? On allait au même endroit, on a dit les mêmes choses.
05:05 L'injustice est toujours sexiste.
05:12 Alors je suppose que mon nom va finir par apparaître dans une liste peut-être pour apologie du terrorisme.
05:19 Mais nous sommes parfaitement capables de faire la différence entre un juif et un sniper de Tsar al-Assad.
05:25 Voilà, alors politiquement c'est toujours la même technique, la même rétonerie.
05:29 On est les victimes, il y a un complot contre nous et nous sommes les seuls défenseurs des Palestiniens.
05:35 On avait la police tue, il y a maintenant une justice politique.
05:39 Et maintenant la justice est sexiste.
05:42 Tous les jours on conteste encore un peu plus les institutions.
05:45 Mais nous sommes les seuls défenseurs des Palestiniens.
05:47 Évidemment, évidemment.
05:49 Mais toute la campagne de LFI pour les Européennes est basée là-dessus.
05:53 Absolument, on ne les entend pas sur les sociétés.
05:55 Avec un socle qui devient solide, à peu près à 7%.
05:57 Et c'est la première partie de la campagne des présidentielles.
06:01 Toute la présidentielle se fera sur ce thème-là.
06:04 Nous sommes défenseurs des opprimés, défenseurs des Palestiniens, défenseurs des musulmans.
06:09 Et toute la campagne de LFI va être là-dessus.
06:11 Avec des propos qui sont scandaleux, honteux.
06:14 Mais ils sont peut-être scandaleux, ils sont honteux, il faudra qu'il y ait condamnation ou pas.
06:19 On verra donc.
06:20 La justice va avancer.
06:21 200 jours.
06:22 200 jours qu'Israël a été attaqué par les terroristes.
06:25 200 jours de guerre, mais aussi 200 jours de captivité pour 133 otages, dont 3 franco-israéliens.
06:30 Ofer, Wad, Orion, dont chaque soir, nous réclamons la libération sans condition.
06:36 Nous sommes les seuls à vous montrer leur visage chaque soir.
06:39 Ofer est quelqu'un qui compte énormément pour vous, parce que c'est le papa de ces deux enfants.
06:48 Je ne sais pas si vous connaissez, Adas, les autres familles franco-israéliennes.
06:56 Est-ce que vous avez des contacts ensemble ?
06:59 Oui, je les ai.
07:01 Absolument.
07:02 Oui, oui, certaines, oui.
07:04 C'est quelque chose qui compte, d'essayer de rester groupé.
07:07 Vous nous avez dit qu'il n'y a pas d'informations qui viennent de l'État, il n'y a pas d'informations qui viennent de l'armée.
07:12 Il y a des grandes manifestations, d'ailleurs, pour dénoncer ça et dénoncer aussi la politique de Benyamin Netanyahou.
07:18 On y reviendra.
07:19 Il y a beaucoup de familles d'otages qui, aujourd'hui, demandent des comptes.
07:23 Et à juste titre, est-ce que cette solidarité est importante ?
07:27 Absolument, oui, oui.
07:30 Vous savez, toutes les familles ont le même objectif.
07:36 Nous menons les mêmes combats.
07:37 Nous avons des idées différentes, nous sommes des personnes différentes.
07:43 Mais l'objectif est de ramener les otages à la maison.
07:48 C'est notre objectif premier.
07:50 Et vous savez, nous crions, nous hurlons nos idées.
07:56 Et vous savez, nous avons été victimes de ce terrorisme.
08:11 Ce terrorisme a frappé ma famille, a frappé mes proches, a frappé ma communauté, a frappé notre pays entier.
08:19 Il ne faut pas oublier ce jour, le 7 octobre, a réellement été un massacre, un pogrom, une Shoah, un holocauste.
08:28 Et pour moi, le monde entier devrait relayer notre message et le porter haut et fort.
08:39 Cette lutte contre le terrorisme, le terrorisme peut frapper à chaque endroit, à tout moment.
08:46 Ce n'est pas simplement mon histoire.
08:48 Il y a une chose, vous dites, le monde devrait, devrait porter, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
08:53 Vous considérez que le monde ne porte pas vos envies, vos désirs et votre combat ?
08:59 J'entends beaucoup d'antisémitisme partout.
09:07 Il y a des personnes qui s'expriment comme si ce massacre ne s'était jamais produit.
09:12 Pourtant, il s'est produit.
09:14 J'en ai été victime, j'en parle dans ce livre.
09:18 C'est mon témoignage, ce sont mes preuves.
09:20 J'ai des enfants qui sont revenus à la maison et c'était un miracle.
09:24 D'ailleurs, leur père est toujours captif.
09:28 Il y a 133 otages qui souffrent encore aujourd'hui, qui sont affamés, qui sont violés, qui sont abusés.
09:38 Des femmes qui sont du crime d'abus à chaque instant.
09:41 Tout cela se produit encore aujourd'hui.
09:43 Le monde doit se lever contre ces actes et ne pas les ignorer.
09:49 Tout à l'heure, c'est la maman d'Orion qui, pour la première fois, est intervenue sur l'antenne de CNews pour dire son désarroi.
09:55 Mais aussi à quel point elle croyait à la résilience et à la résistance de son fils,
10:00 qui est aux mains du Hamas et des terroristes depuis 200 jours.
10:04 Orion, il est franco-mexicain, il a 32 ans.
10:07 Il est papa d'une petite fille.
10:09 Il s'est fait enlever au festival Nova.
10:11 Il était le petit ami de Shani Louk, dont l'image du corps mutilé a été exposée à l'arrière du pick-up.
10:18 C'était une horreur et c'est devenu le symbole des horreurs du 7 octobre.
10:22 Je voulais qu'on l'écoute ce soir.
10:24 On sait qu'il y a des otages qui ont été prisonniers, voire même des années.
10:33 Ils s'en sont sortis.
10:34 Après, les conditions ne sont pas les mêmes.
10:38 Là, on est vraiment en guerre.
10:40 C'est là où l'inquiétude peut être importante,
10:49 quand on essaie d'imaginer où ils peuvent être,
10:54 s'ils sont alimentés, comment ils dorment, s'ils sont bien traités, etc.
11:00 Mon fils est quelqu'un de fort et de très résilient,
11:04 qui sait parler aux gens, à toutes sortes de gens,
11:10 avec quelqu'un qui a des atouts en sa faveur.
11:18 On garde tous vraiment l'espoir.
11:21 Après, il y a des périodes où ça fait moins de bruit,
11:25 surtout en ce moment, on parle beaucoup moins des otages,
11:29 on parle plus de la situation de l'Iran et Israël.
11:35 Ça peut être beaucoup plus angoissant.
11:37 On a l'impression que le thème est un peu oublié.
11:41 Et surtout, quand on se rend compte que ça va faire déjà sept mois,
11:47 c'est quand même très long.
11:48 C'est très long.
11:50 C'est très, très long, Adas.
11:51 Absolument.
11:54 Elle a dit 200 jours déjà.
11:57 Ils sont détenus dans des conditions très difficiles.
12:04 Mes enfants m'ont raconté.
12:05 Même les personnes fortes peuvent retrouver des difficultés à survivre.
12:12 Et on peut retrouver des corps, à la place de retrouver nos amis, nos proches.
12:17 Ce sont des cadavres qui peuvent revenir à la maison.
12:19 Nous sommes terrifiés, réellement terrifiés.
12:22 Nous, on essaye toujours de revenir au 7 octobre
12:25 et d'essayer de raconter des histoires.
12:28 Parce que ce ne sont pas simplement des noms,
12:29 ce ne sont pas simplement des photos,
12:31 même qui sont collées partout en France.
12:33 Vous avez entendu un peu de l'histoire de Orion.
12:36 Quelle est l'histoire d'Ofer ?
12:38 Quels sont ses principaux traits de caractère qui font qu'il va pouvoir,
12:42 il peut résister, il va pouvoir en tout cas faire face à cette situation
12:48 qui est terrible, que personne ne souhaite ?
12:52 Vous savez, Ofer est un homme fort, un homme optimiste.
12:58 C'est un homme qui aime la vie.
13:02 C'est un très bon père, qui aime beaucoup voyager, faire du vélo, du VTT.
13:09 Il aime le grand air, il aime la nature.
13:13 Il est charpentier, vous savez, il sait bien travailler de ses mains.
13:17 C'est comme un artiste.
13:18 Je n'arrive pas à l'imaginer, dans un tunnel sombre, sans bruit, sans verre,
13:28 sans voir l'extérieur.
13:30 Je n'arrive pas à imaginer une telle situation.
13:33 Bien que ce soit un homme fort, c'est difficile de survivre
13:37 dans des conditions aussi terribles.
13:41 Vraiment, il faut être très critique.
13:44 Vraiment, on peut dire qu'il y a péril dans la demeure.
13:49 Nous sommes en train de perdre ces otages.
13:51 Joanne François, je voulais d'abord vraiment vous saluer,
13:54 dire toute l'admiration qui est la nôtre par rapport à votre courage
13:58 et à votre combat et tout le soutien qui est le nôtre.
14:01 Je voulais avoir des nouvelles des enfants.
14:03 Comment vont-ils ?
14:05 Mes enfants, leurs pères, leurs manques.
14:16 Ils ont du mal à reprendre le cours d'une vie normale sans leur père.
14:21 Je me bats parce que je veux que mes enfants aient un père,
14:24 un père qui puisse les enlacer, voyager avec eux, les embrasser,
14:29 leur apprendre des choses, être présent avec eux.
14:31 Je ne veux pas que mes enfants aient à aller visiter la tombe de leur père.
14:36 Ces enfants ont besoin de leur père.
14:38 Nous avons quatre enfants au total.
14:40 Ces enfants ont besoin de leur père.
14:42 Ils ne font qu'y penser encore et encore, toute la journée.
14:45 Ils ne pensent qu'à lui.
14:48 Vous savez, ils ont traversé une situation très traumatique.
14:52 Ils ont beaucoup de craintes, de peurs.
14:57 Cela va prendre du temps pour que mes enfants guérissent.
15:01 Je vais donner la parole à Johanne.
15:02 Je voulais vous montrer une image que je voulais que je vous commentais.
15:05 Nous sommes le 27 novembre, exactement.
15:08 C'était il y a quasiment cinq mois.
15:10 Et vos enfants sont libérés.
15:12 C'est la première image qui nous parvient.
15:14 Celle-là, elle est très courte.
15:17 Quelle est votre réaction à ce moment-là ?
15:21 Ah oui, lorsqu'ils sont rentrés.
15:25 Tout d'abord, je dois vous dire que j'avais très, très peur à ce moment-là.
15:32 Je me suis dit, je ne sais pas ce que je vais dire.
15:36 Alors, simplement, ici, on est vraiment, et il faut le rappeler,
15:39 c'était une mise en scène abominable.
15:41 Johanne, c'était une mise en scène abominable
15:45 où les terroristes donnaient les otages chaque soir aux membres de la Croix-Rouge.
15:52 En général, d'ailleurs, on floutait,
15:54 parce qu'on ne montre jamais les images de personnes qui sont sous la contrainte.
15:59 Mais bon, là, ils sont de dos.
16:01 Oui, et même les prenaient dans les bras pour leur dire au revoir.
16:03 Une manière de montrer qu'ils s'étaient bien occupés d'eux,
16:05 que les terroristes étaient finalement des personnes pas si mauvaises que cela.
16:09 Donc, la mise en scène était évidemment abjecte.
16:11 Mais que peut-on attendre de la part de ces personnes ?
16:13 Évidemment, rien d'autre.
16:16 Mais il est vrai, madame, d'abord, que votre force force le respect, précisément,
16:21 parce que la manière dont vous témoignez, évidemment, est très touchante.
16:26 Et vous avez raison de dire que le monde entier aurait dû se lever,
16:30 et devrait se lever encore aujourd'hui, contre ce qui est en train de se passer.
16:33 Mais la réalité, c'est que le monde entier a oublié ce qui s'est passé le 7 octobre.
16:38 Le 7 octobre n'existe plus.
16:40 Les victimes sont complètement oubliées.
16:42 Plus de 1 200 victimes de ce pogrom sont passées à l'oubliette, totalement.
16:46 Et quelque part, moi, j'ai honte aussi de mon pays, quelque part.
16:51 Parce que voyez-vous, quand le gouvernement français a commencé à menacer de sanctions Israël,
16:56 dans un moment extrêmement difficile...
16:58 C'était juste avant les frappes d'Iran sur Israël. La position a changé, d'ailleurs.
17:02 Absolument, la position a changé.
17:04 Quelques jours.
17:05 Mais je crois que le gouvernement français, dans ce contexte, n'a pas toujours été à la hauteur.
17:09 Et sincèrement, venant d'un pays comme la France,
17:11 qui est censé être un ami indéfectible d'Israël,
17:14 je crois que notre pays n'a pas toujours été à la hauteur.
17:17 On peut le regretter et aussi en avoir honte.
17:19 Autre image que je voulais vous montrer, Adas.
17:21 Autre image, c'est le 30 octobre.
17:23 Alors, on est quelques jours après, on est moins d'un mois après le pogrom.
17:27 Et vous retournez à Niros pour la première fois.
17:30 Je crois que c'était le temps de regarder ces images.
17:34 Qu'est-ce que vous découvrez ? Est-ce que vous pouvez nous décrire ?
17:41 J'ai vu ma maison détruite, en ruines.
17:48 C'était vraiment très difficile, une période très difficile.
17:59 Vous savez, je vis dans une maison de vie, avec des enfants.
18:09 Et tout à coup, il n'y avait plus rien.
18:13 Il n'y avait plus rien. Je pouvais simplement entendre les oiseaux.
18:16 Il n'y avait plus rien d'autre. C'était comme une maison fantôme, une ville fantôme.
18:20 Il ne restait plus rien. La plupart des maisons avaient été brûlées.
18:25 Elles étaient vides.
18:29 J'ai eu l'impression qu'ils avaient moulé notre âme,
18:34 qu'ils avaient totalement assassiné notre âme.
18:37 Il y a 400 habitants, et vous le racontez dans le livre,
18:40 qui vivent dans ce Kigout.
18:42 On est à deux kilomètres à peine de la frontière.
18:45 Et vous avez d'une certaine manière toujours eu confiance, vous faites partie, je pense,
18:50 de ces Juifs de gauche qui se sont installés près de la frontière,
18:54 en disant "un jour il y aura la paix, on peut avoir confiance,
18:57 il va se passer quelque chose de bien". Je me trompe ?
19:05 Vous savez, nous avions cet espoir, nous nous sommes battus pour cela.
19:09 Pendant toute ma vie, mes parents se sont battus pour cela également.
19:13 Nous nous sommes battus pour cet espoir.
19:16 Et encore aujourd'hui, je suis convaincue d'une chose,
19:19 c'est qu'il faut vivre ensemble, en paix. C'est la seule manière.
19:24 C'est très difficile pour moi aujourd'hui, vous savez.
19:29 Après tout ce qui m'est arrivé, ma chère mère a été assassinée.
19:34 Ma nièce a été tuée également, et j'ai beaucoup d'amis qui ont été tués.
19:40 Je devrais avoir envie de me venger, avoir cette soif de vengeance,
19:47 mais je pense que la soif de vengeance ou la vengeance ne donne pas l'espoir.
19:52 Je suis convaincue qu'il faut se battre pour la paix.
19:56 Je sais que François Pomponi, juste simplement à ce propos,
19:59 parce que ce matin sur le plateau, il y avait Olivier Jaoui.
20:02 Olivier Jaoui, c'est votre cousin.
20:05 Et il a raconté à quel point, lui aussi, il a vu se traumatiser d'avoir perdu le 7 octobre ses cousines,
20:10 surtout cette image qui le hante d'avoir perdu,
20:13 et j'espère qu'on va les voir à l'écran, Noya, qui avait 13 ans,
20:17 et sa grand-mère Carmela, 80 ans.
20:19 Et elles ont été assassinées ensemble, alors qu'elles se tenaient serrées l'une contre l'autre.
20:29 Ce 7 octobre a été un trauma, d'abord pour la société israélienne.
20:34 Ma cousine, la mère d'Adass, 80 ans, a été assassinée le 7 octobre.
20:39 La nièce d'Adass, la petite-fille de ma cousine Carmela, 12 ans, a également été assassinée le 7 octobre.
20:45 Et on sait maintenant qu'elles ont été retrouvées mitraillées, brûlées, enlacées,
20:49 toutes les deux dans l'abri dans leur maison.
20:52 On doit vivre avec ça.
20:55 Le retour des enfants d'Adass, 12 ans et 16 ans, Erez et Sahar,
21:00 qui a 16 ans, cette jeune fille le dit encore, son corps est en Israël,
21:05 mais sa tête est encore là-bas.
21:07 52 jours, 52 nuits de captivité, leur maison brûlée,
21:12 et leur père toujours otage, avec au moins 130 otages.
21:16 On a espoir encore, on est obligés.
21:19 C'est vraiment terrible depuis le 7 octobre.
21:24 François Pomponi.
21:26 Tous ceux qui ont vécu le 7 octobre, qui vivaient à proximité de Gaza,
21:31 ont tous parlé de ces Gazaouis qui venaient travailler tous les jours de Gaza en Israël,
21:37 qui rentraient, des liens avaient été créés, l'espoir de la paix, du vivre ensemble.
21:41 Est-ce que vous pensez, est-ce que vous espérez que le jour où le Hamas aura été éradiqué,
21:46 le jour où les otages auront été libérés,
21:48 est-ce que vous pensez qu'un jour on pourra retrouver des relations entre Gaza,
21:53 les Gazaouis et les Israéliens, et qu'on pourra de nouveau essayer de...
21:56 Quel est votre sentiment là-dessus ? Parce que je sais qu'en Israël c'est très partagé.
22:00 Nous devons.
22:05 Évidemment cela dépend des dirigeants au pouvoir.
22:09 Cela dépend de... les dirigeants nous mènent.
22:12 Tout dépend des dirigeants que nous avons.
22:14 Évidemment on peut aller d'un côté ou de l'autre, dans une direction ou dans une autre.
22:19 Mais je pense que si on va dans la mauvaise direction, si on poursuit le chemin de la guerre, du terrorisme,
22:26 eh bien nous n'avons pas d'avenir.
22:28 Je ne veux pas que mes enfants et mes petits-enfants vivent dans un monde en guerre, en guerre permanente.
22:34 Il n'y a pas d'avenir dans la guerre.
22:41 Hamas promeut la mort, nous devons promouvoir la vie. C'est ce qui nous différencie.
22:46 Juste avant de faire le journal, j'ai encore une question.
22:49 Il y a beaucoup d'anecdotes, vous racontez beaucoup de choses dans ce livre.
22:52 Vous êtes une mère, et il faut savoir que les mères juives c'est pré-à-tout pour ses enfants.
22:56 Toutes les mères d'ailleurs sont pré-à-tout.
22:58 Mais vous avez remué ses lettres, vous avez rencontré les grands dirigeants de ce monde, et notamment Joe Biden.
23:03 Et vous étiez furax, mais alors furieuse, contre Joe Biden.
23:07 Racontez-nous pourquoi.
23:10 En fait, aujourd'hui, j'apprécie énormément le travail de Biden, parce qu'il a beaucoup fait pour Israël.
23:18 Vraiment, il a beaucoup fait, et encore aujourd'hui il fait beaucoup pour Israël.
23:22 Il nous a énormément aidé.
23:26 Mais au moment où je l'ai rencontré, c'était après les premiers jours, j'étais totalement hystérique.
23:38 Comment dire ? Je cherchais de l'aide.
23:40 Je cherchais de l'aide auprès des dirigeants, des personnes fortes, des personnes qui détiennent le pouvoir.
23:46 Et au tout début, je ne voyais pas de réponse, je ne voyais pas cette aide.
23:52 Mais après un petit peu de temps, je me suis rendu compte que Joe Biden, réellement, nous avait aidé.
23:59 Mais je crois qu'il s'est endormi lors d'une conférence.
24:02 Je crois qu'il y a eu un petit problème où il n'a pas suivi, il a eu une petite absence.
24:08 Et ça, ça vous a rendu furieuse, je crois.
24:11 Ça, c'est dans le livre.
24:13 Oui, vous avez raison.
24:15 C'était vraiment au tout début.
24:17 Il n'avait pas encore pris conscience de la situation.
24:21 Et j'ai eu l'impression de devoir le réveiller et de lui dire « Biden, réveillez-vous ».
24:28 Un holocauste est en train de se produire.
24:32 C'est une Shoah.
24:33 Vous devez nous aider, vous devez agir, vous devez faire quelque chose.
24:36 Qu'allez-vous faire ? Je lui ai demandé « Qu'allez-vous faire pour nous aider ? »
24:40 Vous savez, parfois, il faut secouer un peu les gens.
24:45 C'est la dame qui réveille Biden, qui est là sur le plateau.
24:48 On va en reparler de votre livre dans un instant.
24:50 Je salue Simon Guilain, parce qu'il est 21h30 et qu'il faut rappeler les titres de l'actu.
24:54 Salut Simon.
24:55 Bonsoir Olivier et bonsoir à tous.
24:57 Pour faire face à la délinquance chez les adolescents, plusieurs villes de France ont décidé de mettre en place un couvre-feu.
25:02 Christian Estrosi a annoncé que la mesure entrera en vigueur à Nice le 1er mai pour les mineurs de moins de 13 ans.
25:08 Un couvre-feu a déjà été instauré hier à Béziers à la demande de Robert Ménard.
25:12 C'est également le cas à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour tous les mineurs âgés de moins de 18 ans.
25:17 Après une interminable bataille, le Parlement britannique a finalement adopté le projet de loi sur l'expulsion de migrants au Rwanda.
25:24 Tous les demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni seront donc immédiatement envoyés vers ce pays d'Afrique.
25:30 Le Conseil de l'Europe et l'ONU appellent Londres à revenir sur cette décision.
25:34 Et puis l'expulsion d'un imam de Toulouse a été validée par la justice.
25:38 Mohamed Tayatat a été renvoyé en Algérie vendredi dernier à la demande de Gérald Darmanin.
25:44 En 2022, il avait été condamné pour avoir prononcé des propos antisémites.
25:48 Le ministère de l'Intérieur évoque un intérêt impérieux de préservation de l'ordre public et de l'ordre social.
25:54 Merci beaucoup, Simon, encore une fois, des propos antisémites, indignes, etc.
25:59 Il y en a beaucoup. François Pomponi, je ne sais pas si vous avez vu ces images.
26:03 Il y a des manifestations pro-palestiniennes en France.
26:06 Elles sont organisées dans les facs, elles sont organisées à Sciences Po chaque semaine, mais aussi dans les écoles, dans les gymnases.
26:11 Et samedi, c'est à Fontaiseau-Bois. En 1994, je ne sais pas si vous avez vu ces images.
26:16 C'est un match de foot pour la Palestine qui a été organisé.
26:18 Et là, on a parlé hier, on a insisté à un défilé, une parade militaire qui rappelle certaines parades qui sont terminées par des exécutions.
26:24 On a flouté les images des enfants qui tiennent de chaque côté le drapeau palestinien.
26:29 Le maire de la ville a laissé son gymnase en connaissant très bien et visiblement cette association.
26:33 L'association qui a organisé ce happening avant une rencontre de foot.
26:37 Et là, encore une fois, on a parlé de génocide, de massacre, etc. d'un État sioniste tyran.
26:43 On est en train d'attiser la haine contre les Juifs en France. Je ne sais pas si vous connaissez Fontenay.
26:49 Malheureusement, à partir du 7 octobre, tous les antisémites sont désinhibés.
26:57 Et c'est ça qui est terrible. C'est qu'on aurait pu espérer que, justement, le monde entier comprenne ce qui s'est passé et défende les victimes du terrorisme.
27:06 Et c'est le contraire qui se passe. C'est aujourd'hui ceux qui ont fait l'acte de terrorisme, qui sont soutenus un peu partout,
27:13 officiellement par des élus, par des non-élus, des municipalités qui prêtent des salles.
27:17 On a le droit de faire ça, mais quand une association juive va demander une salle, on va le refuser.
27:24 Parce que c'est une association juive. Quand des étudiants juifs veulent rentrer à Sciences-P, on les met dehors.
27:30 C'est par clientélisme qu'il fait ça, le maire ?
27:33 Oui, clientélisme, par faiblesse, parce qu'il y a une forte communauté musulmane, parce qu'ils ne veulent pas se les mettre à dos,
27:39 parce qu'ils y croient, certains élus sont dans cette ligne-là.
27:43 Et rappelez-vous la manifestation des femmes juives le 8 mars, qui défilent pour soutenir les victimes du terrorisme,
27:49 et qu'on met dehors au nom de "sales juives, sales putes".
27:51 C'est ce qui se passe en France actuellement, et un peu dans le monde, et c'est ça qui est terrible.
27:55 Ce qui est frappant, et de mon point de vue incompréhensible, c'est que depuis le 7 octobre, en réalité, les victimes sont devenues des coupables.
28:03 Maintenant, pour l'opinion, une grande partie de l'opinion, les victimes, à savoir les juifs, sont devenues des coupables,
28:09 les génocidaires du peuple palestinien, alors qu'évidemment, les choses ne se présentent pas du tout de cette manière-là.
28:14 Et c'est là que la parole politique a une véritable responsabilité, je parle de la parole politique française, en ce qui me concerne,
28:20 et qu'elle a une responsabilité dans ce qu'ont connu d'atroces nos compatriotes en France.
28:25 - Il se passe aussi des choses aux Etats-Unis, dans les facs américaines, qui sont noyautées,
28:29 avec des campements pro-palestiniens qui sont installés dans l'enceinte même d'un campus, on va voir les images,
28:35 c'est Columbus, on n'imagine pas du tout comment les étudiants peuvent travailler, peuvent même venir, c'est impossible pour eux d'entrer.
28:44 Il y a un professeur qui a dénoncé ça, il s'appelle Sheik Davidei, il a essayé de rentrer, je crois qu'on a les images,
28:51 il a essayé de rentrer dans l'université dans laquelle il travaille, et il n'a pas pu rentrer parce qu'on lui a désactivé le badge, à l'entrée.
29:02 J'espère qu'on va pouvoir retrouver ces images, le voilà. Donc là, il a son badge à l'entrée, et là, c'est la personne qui s'occupe des entrées, visiblement,
29:12 il y a un énorme monsieur qui ne pouvait plus travailler. Vous rentrez, vous n'êtes pas en sécurité, et vous mettez votre vie en danger,
29:18 et surtout, vous allez faire du trouble sur le campus. Donc, on a désactivé votre badge. Là encore, on pense à l'heure verra.
29:28 Et au même moment, à l'intérieur du campus, il y a quelqu'un qui a été viré par la fac pour des propos antisémites, pour avoir dit "je soutiens Daesh,
29:36 je soutiens les terroristes du Hamas, etc." Alors, il n'a plus le droit de travailler, mais lui, il est là, à l'intérieur du campus.
29:41 Donc, tout est absolument à l'envers. Et je voulais qu'on écoute l'historien Michel Habitbol. Il y a des questions qui se posent sur les Juifs aux Etats-Unis.
29:49 Michel Habitbol, ce matin, sur SC News, il estime qu'il y a une nouvelle génération de Juifs qui n'est pas pro-israélien.
29:59 On semble oublier, dans son faculté, que jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il y avait par exemple un numerus clausus anti-juif dans les universités américaines.
30:09 Cet antisémitisme dormant s'est réveillé avec l'afflux, d'abord des capitaux qu'Atari et autres, qui ont acheté véritablement des chaires dans les grandes universités américaines,
30:22 au point d'empêcher la nomination de chercheurs israéliens, l'invitation de chercheurs israéliens dans ces chaires, l'afflux massif d'étudiants arabes dans ces universités.
30:37 Et puis, il ne faut pas oublier non plus l'indifférence de la nouvelle génération juive, qui est de moins en moins pro-israélienne, de moins en moins attachée au judaïsme.
30:50 Il y a un mouvement anti-israélien, on peut dire anti-sioniste, assez puissant d'ailleurs dans les universités israéliennes, même dans les synagogues libérales.
31:01 Cette dernière phrase est très étrange pour beaucoup de gens. C'est la première fois que j'entends ça. Quelle est votre réaction ?
31:09 Je vous ai vu faire un mouvement de tête en disant ce qui est pas raconte.
31:15 Très inquiète, vraiment, par rapport à ce qui se passe. Je pense que tout le monde devrait être inquiet.
31:23 Ces idées, ces histoires d'antisémitisme sont vraiment très dangereuses. Très dangereuses pour nous tous. Pour vous tous également. Pas uniquement pour nous.
31:37 Pour nous en France. Je vous ai entendu dire que...
31:42 Oui, on ne sait jamais ce qui peut se passer.
31:46 Ça vient de loin en France. L'antisémitisme en France, on l'a connu bien entendu pendant des années.
31:53 Mais le nouvel antisémitisme, il existe dans ce quartier depuis 20 ou 30 ans. Il y a des communautés juives qui ont disparu de certaines villes.
32:01 On l'a dénoncé, on l'a annoncé. Le nombre de Français, de confessions juives qui ont été tués sur notre sol parce que juifs...
32:09 Et là, depuis le 7 octobre, ça n'a fait que s'amplifier.
32:13 Sauf que le 7 octobre, on s'est aperçu que même la terre où les Juifs pensaient trouver refuge finalement n'était pas un refuge total et sans danger en réalité.
32:27 Est-ce que vous me posez une question ?
32:33 Oui, je disais qu'après le 7 octobre, alors que beaucoup de Français et même de Juifs dans le monde pensaient que Israël était vraiment une terre où ils étaient protégés,
32:44 se sont aperçus que ce n'était plus le cas. C'est peut-être le grand changement.
32:49 Ils ne sont plus en sécurité en Israël ?
32:52 Vous savez, je pense qu'il n'existe pas de terre sûre. Israël, c'est un pays fort. C'est un pays qui a réussi à protéger ses citoyens.
33:12 Mais le 7 octobre, Israël a échoué. Et cela fait réfléchir. Est-ce qu'on est en sécurité en Israël ? Je ne sais pas.
33:27 C'est difficile à dire.
33:31 Quoi qu'il en soit, le terrorisme existe partout. Aucun endroit n'est sûr. Et il peut nous prendre par surprise, comme le 7 octobre.
33:41 Le terrorisme peut frapper à tout moment par surprise. Quand on est un enfant, quand on va au restaurant, peu importe.
33:52 Merci beaucoup Adas d'être venu nous parler. 52 jours sans eux.
33:56 Israël, le témoignage d'une mère otache chez AOS Editions Alizio sort demain un peu partout en France.
34:03 Merci beaucoup d'avoir témoigné ce soir. Et bravo encore une fois pour votre courage et ce combat.
34:10 On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant.
34:14 Peut-être qu'on parlera des couvre-feux qui vont se multiplier.
34:20 Si on a encore un peu de temps. A tout de suite.
34:25 On va développer deux actualités, parce qu'il nous reste peu de temps.
34:29 D'abord, je voulais qu'on écoute un témoignage très fort, celui de Sandra.
34:33 C'est une jeune femme qui ne comprend pas pourquoi, après avoir été agressée sexuellement par un Tunisien sous QTF,
34:39 qui se faisait passer pour un chauffeur VTC mais qui n'avait pas le permis,
34:43 elle ne comprend pas pourquoi il a été remis en liberté par un tribunal.
34:46 Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, Sandra revenait d'une soirée privée à Paris,
34:51 où elle a été sans doute droguée à son insu, elle s'est évanouie. La suite, elle raconte.
34:56 Je me suis rendue à une soirée et de là, blackout.
35:02 Je me réveille à 8h40, nue dans mon lit, avec un homme nu qui était en train de me toucher, de m'agresser.
35:09 Moi, sur le coup, j'ai été choquée, paniquée. Je lui ai dit de partir.
35:14 Je lui ai dit "je suis désolée, mais il va falloir partir, je n'arrivais même pas à le regarder".
35:17 Ils l'ont retrouvé très vite, le lendemain, il a été retrouvé, il a été placé en garde à vue.
35:21 Il y a eu la confrontation, etc. Il a été placé déférié au tribunal de Nanterre.
35:26 À ce moment-là, il n'a pas été placé en détention provisoire.
35:29 Si un jour, il est contrôlé et qu'on voit qu'il est sur un fichier,
35:33 dans ce cas-là, il va potentiellement avoir la peine,
35:36 mais jusque-là, parce qu'il n'a pas été placé en détention provisoire, il n'aura rien.
35:41 Je trouve ça hyper décevant et frustrant.
35:45 L'enquête a été hyper bien menée. Il y a vraiment des preuves à l'appui.
35:49 Il y a tout ce qu'il faut, mais parce qu'il n'a pas été en détention provisoire, il ne va rien se passer.
35:54 Il s'est évanoui dans la nature. Il n'avait pas le droit d'être chauffeur de taxi,
35:59 il n'a pas de permis, il a utilisé la licence d'un autre.
36:02 Il y a tout dans cette histoire et le type est dehors.
36:05 C'est incompréhensible. Inexplicable, incompréhensible.
36:10 Le nombre d'événements qu'il y a comme cela, tous les jours quasiment,
36:16 on a les commentés, fait que le citoyen lambda se dit "mais dans quel monde on vit ?"
36:20 Il y a une rupture entre les institutions et le citoyen qui dit "on n'est plus dirigé,
36:26 nos institutions ne nous protègent plus" et le sentiment d'impunité pour les délinquants, il est au maximum.
36:32 – Je voulais qu'on termine, Yohann, un mot rapide.
36:35 – Oui, très rapide, mais le simple fait qu'il n'y ait rien à faire chez nous,
36:39 qu'il soit visé par une obligation de quitter le territoire français,
36:42 devrait faire qu'automatiquement, de toute façon, il soit placé en centre de rétention
36:46 et il ne puisse plus nuire à personne dans ce pays.
36:48 Il aurait dû être renvoyé chez lui, être jugé d'abord, exécuter sa peine et renvoyer chez lui.
36:54 C'est le B-A-B-A.
36:56 – Les couvre-feu. Ce soir, le maire de Nice, Christian Estreusier,
36:58 annonce la mise en place d'un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans
37:01 dans sa ville à partir du 1er mai et pour tout l'été en Guadeloupe.
37:04 Gérald Darmanin a ordonné un couvre-feu pour les moins de 18 ans en pointe à pitre
37:07 et entré en vigueur cette semaine pour une durée d'un mois renouvelable.
37:10 Et Béziers, Robert Ménard également pour les moins de 13 ans non accompagnés a demandé…
37:15 Il a déposé quoi ? C'est un arrêté municipal ?
37:18 – Un arrêté municipal qui court jusqu'à la fin des mois de septembre.
37:21 – Allez, on écoute.
37:22 [Générique]
37:24 – C'est une mesure de bon sens.
37:26 Est-ce que vous croyez qu'un minot qui a 9 ans, 10 ans ou 11 ans,
37:30 il arrête tout seul en pleine nuit dans la ville ?
37:32 Bien sûr que non.
37:33 D'abord, quand ils sont en bande, ils sont souvent des dangers
37:36 et quand ils sont tout seuls, ils sont en danger.
37:39 Et donc c'est pour ça que je l'avais fait il y a 10 ans.
37:41 Il y a 10 ans, on avait été poursuivi, vous vous en souvenez peut-être,
37:44 par la Ligue des droits de l'homme,
37:46 comme s'il n'y avait rien d'autre à foutre que de s'occuper de ça.
37:50 Et ensuite ça avait été du coup cassé par le Conseil d'État.
37:53 Ce que je pense, c'est qu'aujourd'hui on n'est plus exactement dans la même position.
37:57 D'abord les mentalités ont évolué, regardez au même moment où je fais ça,
38:01 le ministre de l'Intérieur fait au fond la même chose en Guadeloupe.
38:04 C'est difficile de me dire, en Guadeloupe le ministre a raison de le faire
38:07 et vous, vous n'avez pas raison de le faire à Bézine.
38:10 Alors c'est une mesure de bon sens, mais finalement on se dit
38:13 mais pourquoi ce n'est pas généralisé à toute la France ?
38:15 Parce que, pour la raison qu'a donnée Robert Ménard,
38:18 c'est que lorsque les associations de défense des libertés attaquent ces arrêtés,
38:24 souvent la justice donne raison à ces associations.
38:26 Vous savez quoi ? En plus il a été condamné, je crois qu'il a payé 5000 euros.
38:29 Et là il est encore condamné parce qu'il a refusé de marier une personne au QTF.
38:33 Enfin il est en...
38:35 C'est un dangereux grognou Robert Ménard.
38:37 Mais donc il tente le coup.
38:38 Mais moi j'attends maintenant de savoir comment cet arrêté va être attaqué
38:42 et s'il va être annulé ou pas.
38:44 C'est ça la vraie question.
38:45 Et pourtant c'est le bon sens.
38:46 Et pourtant on se dit que des gamins de moins de 13 ans n'ont rien à faire dans la rue
38:52 et ça serait les protéger.
38:54 Mais certains tributaires de la spatie considèrent que c'est liberticide
38:56 et donc que l'on ne peut pas interdire les jeunes de se déplacer la nuit dans la rue.
39:00 Ce qui est dramatique si vous voulez c'est de voir en arriver là.
39:02 Ça en dit long sur l'état de notre société.
39:04 Parce que si les parents, si tous les parents faisaient correctement leur travail
39:08 ou en tout cas remplissaient le rôle éducatif qui devrait être le leur,
39:12 un mère n'aurait pas besoin de prendre un tel arrêté.
39:14 Parce qu'il est évident qu'un gamin de 13 heures n'a rien à faire dehors après 23 heures.
39:19 Ou en tout cas en est en droit de s'interroger sur ce qu'il fait dehors après 23 heures.
39:23 Donc effectivement à 13 ans je comprends qu'un mère inquiète pour ce qui se passe dans sa commune la nuit
39:29 où il y a des violences etc.
39:30 Guadeloupe c'est 18 ans.
39:32 67% des gens sont pauvres.
39:37 Et encore une fois c'est du bon sens.
39:39 C'est une façon de protéger la rue, c'est une façon de protéger les jeunes aussi.
39:46 Rappelez-vous ça avait été fait pendant les émeutes de 2005 et 2007.
39:50 Et la grande difficulté pour les policiers c'était d'interpeller ces jeunes.
39:54 Parce que si l'arrêté est maintenu et tant qu'il est maintenu,
39:58 les policiers ont maintenant l'obligation d'interpeller ces jeunes qui sont mineurs, enfin moins de 13 ans,
40:03 de les ramener chez eux dans les voitures de police etc.
40:07 Ce qui n'est pas simple à faire parce qu'il y a une vraie logistique à mettre en place.
40:10 Y compris de les interpeller, de les amener au commissariat, d'appeler les parents.
40:13 Ça prend un temps fou.
40:14 Ça prend un temps fou mais il faut le faire.
40:15 Je pense que c'est une bonne mesure.
40:17 Je suis un peu pessimiste sur le fait que ces arrêtés...
40:20 Ne vous en faites pas ça sera attaqué.
40:22 Non, ça c'est une certitude.
40:24 Bon, on va en rester là pour ce soir.
40:25 Merci beaucoup.
40:26 Je rappelle ce livre "52 jours sans eux" de notre invité tout à l'heure, Adas Jawi Calderon.
40:31 Édition Alizio.
40:32 Merci à tous les deux.
40:33 C'est une émission un peu différente des autres mais avec un témoignage fort pour marquer évidemment.
40:38 Les 200 jours de guerre.
40:39 200 jours qu'il y a des otages en Israël.
40:43 Ils sont encore 133.
40:45 Et le président de la Knesset disait il y a quelques jours sur le plateau de Punchline,
40:49 plus de la moitié selon lui sont encore vivants.
40:52 Il est sans doute très optimiste d'après d'autres voix, notamment aux Etats-Unis.
41:00 Je vous remercie tous les deux dans un instant.
41:01 Maureen Vidal va vous rejoindre pour le 22h.
41:03 Julien Pasquet, Soir Info.
41:05 Bye bye, à demain.
41:06 Merci Adrien Fontenot.
41:07 Bye bye.
41:08 [Musique]