• il y a 7 mois
Avec Quentin Coton, responsable de l’UNI Sciences-Po Paris et Alma Dufour, député LFI de Seine-Maritime

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-04-30##

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News
Transcription
00:00Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06Vérissure présente...
00:08Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h-10h, Jean-Jacques Bourdin.
00:13La liberté d'expression, vaste débat, vaste sujet, la liberté d'expression.
00:17Alors, l'actualité est simple, enquête pour apologie et du terrorisme,
00:22Mathilde Panot et Réma Hassan, entendues par la police ce matin, nous verrons bien.
00:28Nous verrons bien ce que ça va donner.
00:30Pour parler de la liberté d'expression ce matin, j'ai deux invités.
00:34Alma Dufour, qui est députée LFI de Seine-Maritime, bonjour.
00:37Merci d'être avec nous, et Quentin Coton, qui est responsable de l'UNI, Sciences Po Paris.
00:42Bonjour.
00:43Rappelez-nous, l'UNI, c'est un syndicat étudiant à droite.
00:46C'est ça, syndicat étudiant de droite.
00:47Vous revendiquez, vous n'êtes...
00:49Oui, c'est revendiqué, il n'y a pas de souci.
00:51Mais moi, j'aime celles et ceux...
00:53Les choses claires.
00:55Qui assume leur position ?
00:57Parlons de Sciences Po, parlons des universités, de cette mobilisation.
01:02Alors, je rappelle la réalité.
01:04Quelques centaines d'étudiants.
01:06Il y a 13 000 étudiants à Sciences Po, ce qui est énorme.
01:10Quelques centaines d'étudiants mobilisés qui ont bloqué Sciences Po vendredi en soutien à la cause palestinienne.
01:16La région Île-de-France a suspendu, et veut suspendre, c'est ce qu'a dit Valérie Pécresse,
01:22ses financements à destination de Sciences Po.
01:25C'est une bonne idée, elle m'a du four ?
01:28Est-ce que ça pénalise ?
01:30Est-ce que ça ne pénalise pas tous les étudiants, finalement, à Sciences Po ?
01:33Bien sûr, et surtout, c'est une pression politique, justement, sur les étudiants,
01:37les professeurs, le corps enseignant, qui est absolument inacceptable.
01:40C'est-à-dire qu'on voit...
01:42En fait, on ne devrait pas, il faut se poser la question dans ce pays aujourd'hui,
01:45qu'une région, quel que soit son bord politique d'ailleurs,
01:47puisse décider d'un coup de couper des subventions
01:50parce qu'elle n'est pas d'accord avec les revendications de certains étudiants
01:53et la manière dont la direction de l'école y a répondu.
01:56Sachant que Valérie Pécresse n'a pas du tout eu les mêmes pudeurs,
02:00on va dire, concernant, par exemple, le lycée Stanislas.
02:03Il s'est privé, mise en accusation pour des actes d'homophobie,
02:07des paroles homophobes, anti-avortement,
02:09il y a même une mise en examen pour viol sur mineurs,
02:11et elle a maintenu et insisté que c'était important
02:13de maintenir ses 900 000 euros de subvention à Stanislas.
02:16Et là, quand il s'agit d'étudiants qui bloquent pour protester
02:19contre un génocide, là, d'un coup, tout de suite,
02:21on arrête les subventions, on menace et on parle,
02:23et on ose parler de débats libres dans les universités.
02:27Quentin, vous êtes d'accord avec Alma Dufour ?
02:29C'est des étudiants qui paieront la note, ça je pense que tout le monde est d'accord,
02:32parce que c'est quand même 1 million d'euros qui viennent à Sciences Po.
02:35Ça pose question, en tout cas, sur le pourquoi ou comment,
02:38de cette subvention.
02:39Maintenant, on comprend pourquoi Mme Pécresse souhaite faire,
02:42entre guillemets, pression.
02:43C'est que Sciences Po est dans une instabilité totale,
02:45et ça ne date pas d'aujourd'hui, ce que vous avez vu.
02:47C'est le paroxysme d'une instabilité institutionnelle.
02:49On a des départs de directeurs,
02:51on a une administration qui est complètement dépassée par les événements,
02:54et qui a du mal, aujourd'hui, à essayer de calmer les choses.
02:58C'est d'ailleurs ce que reproche Mme Pécresse.
03:00Beaucoup de professeurs à Sciences Po disent
03:02« Attention, beaucoup de bruit pour pas grand-chose ».
03:04Vous êtes d'accord ou pas d'accord avec ces propos-là ?
03:08Moi, j'ai l'impression qu'il y a un mouvement qui prend dans tout le pays,
03:11c'est-à-dire, il y a eu Sciences Po,
03:13mais maintenant, il y a le campus de Menton qui est occupé,
03:16il y a eu aussi la Sorbonne.
03:18Le campus de Menton, c'est Sciences Po.
03:20C'est Sciences Po, pardon.
03:22La Sorbonne, ça n'a pas duré longtemps.
03:24Ça a été vite évacuée.
03:26Bien sûr, parce qu'on envoie la police sur des jeunes étudiants.
03:28Pardon, M. Bourdin, mais il faut quand même rappeler les faits.
03:30Pourquoi ça n'a pas duré longtemps ?
03:32Parce qu'on a envoyé la cavalerie, comme d'habitude,
03:34et on a vu quand même des images.
03:36Excusez-moi, on parle de la liberté d'expression,
03:38on parle du blocage, pas blocage.
03:40Je vois peu les médias décrypter les séquences hallucinantes de CRS
03:42qui attrapent des étudiants par le col et la capuche.
03:44Oui, mais à un moment donné,
03:46c'est de la répression.
03:48Est-ce que ce n'est pas de la répression ?
03:50Et les policiers, aujourd'hui, je suis désolée,
03:52on la matraque un peu facile
03:54sur tous les mouvements sociaux.
03:56Tous les gens qui ont participé à des manifestations
03:58ces derniers mois, ces dernières années,
04:00savent très bien de quoi je parle.
04:02Et là, c'est une vraie question.
04:04Est-ce qu'on a le droit d'envoyer la cavalerie
04:06sur des étudiants qui se mobilisent contre un génocide
04:08après sept mois d'inaction ?
04:10Je sais, vous avez eu ce débat,
04:12on est contre un risque de génocide.
04:14Non, ça fait quatre mois...
04:16On ne va pas rentrer dans cette polémique.
04:18Ça fait quatre mois que la Cour a rendu son arrêt
04:20en parlant de risque. Elle avait demandé à Israël
04:22de démontrer qu'elle faisait tout pour...
04:24En janvier même, elle a rendu cet arrêt en janvier.
04:26Pour éviter qu'il y ait génocide.
04:28Or, elle ne fait absolument rien pour démontrer cela.
04:30Elle fait même tout l'inverse.
04:32Moi, je voulais même vous montrer,
04:34sur mon téléphone, la photo d'une petite fille
04:36palestinienne qui n'a plus que la peau sur les os.
04:38Elle est en train de mourir, comme les images,
04:40les enfants meurent de faim
04:42aujourd'hui à Gaza. Et si ces étudiants
04:44se sentent obligés d'en arriver là,
04:46c'est parce que ça fait des mois et des mois
04:48que même le gouvernement Macron
04:50est illégitime parce qu'il ne respecte
04:52même pas ses propres obligations.
04:54Je rappelle qu'il est signataire de la convention
04:56de la prévention du génocide.
04:58Qu'il y ait génocide avéré ou pas encore,
05:00il y a une convention dont on est signataire
05:02qui veut la prévention. On est censé
05:04mettre tout en oeuvre pour pousser Israël
05:06à cesser le massacre.
05:08C'est absolument pas ce que fait le gouvernement français.
05:10Idem l'accord d'association...
05:12Ce que je veux dire, c'est que vous transformez
05:14très rapidement.
05:16Et ça, c'est une volonté d'aller fuir,
05:18vous le savez bien.
05:20Moi, j'étais activiste avant d'être
05:22à la France Insoumise.
05:24Les actions qui sortent du cadre
05:26de la manifestation, de la pétition simple,
05:28viennent du fait que l'autorité légitime
05:30est elle-même dans l'illégalité.
05:32Puisqu'elle ne respecte elle-même pas
05:34ses obligations légales.
05:36Quand je manifestais et qu'on faisait
05:38des actions directes pacifiques, là aussi,
05:40pour rappeler que la première personne
05:42qui était dans l'illégalité, c'était le gouvernement.
05:44Bloquer une université,
05:46le fonctionnement et interdire aux autres
05:48étudiants d'étudier, est-ce
05:50une manifestation pacifique ? C'est la question
05:52que je me pose, puisqu'on parle de liberté d'expression.
05:54Votre avis ?
05:56Evidemment non, et ça pose un vrai problème
05:58sur la liberté d'expression. Sciences Po a mis en place
06:00plein de débats sur la question de ce qui se passe
06:02aujourd'hui à Gaza et en Israël.
06:04Des débats utiles et nécessaires.
06:06Et sur les enjeux institutionnels que ça pose aussi,
06:08sur la réalité de nos rapports, sur la réalité des rapports
06:10entre la France et Israël, et puis toute cette question,
06:12les questions diplomatiques qui se posent, c'est important.
06:14Les Sciences Po ont formé les futurs diplomates,
06:16les futurs magistrats, etc. C'est logique qu'on ait
06:18des débats qui se passent dans ce cadre-là. Mais dès lors
06:20qu'on sort de ce cadre, qu'on bloque
06:22justement la liberté d'expression et cette organisation
06:24des débats, on sort totalement
06:26de ce que nous permet l'université. On n'est plus du tout
06:28dans l'université.
06:30Jusqu'où doit-elle s'exercer ?
06:32Est-ce que la liberté d'expression
06:34doit
06:36priver d'expression
06:38celles et ceux qui sont
06:40opposés
06:42aux messages
06:44que les bloqueurs veulent
06:46distribuer ? Je pose franchement la question.
06:48Je pense que celles et ceux qui sont opposés
06:50aux messages que les bloqueurs veulent distribuer
06:52ont antenne libre sur toutes les chaînes
06:54de télé et de radio. Arrêtez !
06:56Ne sortez pas ! Antenne libre !
06:58Mais vous aussi vous n'avez qu'antenne libre !
07:00Vous êtes là !
07:02Vous avez antenne libre de la même manière !
07:04Les étudiants étudiants de Sciences Po...
07:06Monsieur Bourdin, si je peux finir ma phrase, les étudiants
07:08de Sciences Po, ils ne sont pas en vase clos
07:10à Sciences Po. C'est d'ailleurs justement
07:12les études qui vous préparent le plus
07:14aux débats politiques, médiatiques,
07:16etc. C'est des étudiants qui étudient
07:18la science politique, qui étudient les affaires
07:20publiques. Ils ne sont pas coupés du monde.
07:22Alors laissez-les étudier ! Non mais ce que je veux dire,
07:24c'est que ça fait encore une fois
07:26sept mois qu'il ne se passe absolument rien. Ils réagissent
07:28aussi à un contexte où nos conférences...
07:30Si ce n'est pas le cas à Sciences Po, et on remercie la direction
07:32de ne pas avoir annulé la conférence tenue
07:34par Rima Hassan et Jean-Luc Mélenchon
07:36dans votre établissement à Paris,
07:38ce n'est pas le cas de au moins 5 universités en France...
07:4019 conférences !
07:4219 conférences tenues par Jean-Luc Mélenchon,
07:443 annulées !
07:46Sur 19 ! 5, monsieur Bourdin !
07:48Et vous trouvez ça normal ? Et là, ça ne dérange
07:50personne ? Quand il y a trouble à l'ordre public,
07:52est-ce que vous trouvez normal ? Mais il n'y avait pas de trouble à l'ordre public !
07:54Risques, peut-être ! Voilà, c'est des risques
07:56fallacieux... Et vous trouvez ça normal
07:58qu'aujourd'hui, on convoque la présidente
08:00du premier groupe d'opposition de gauche
08:02en France, c'est la première, une première fois
08:04depuis la Ve République, pour apologie
08:06du terrorisme sur la base d'un communiqué de presse
08:08qui est absolument vide ? Les étudiants
08:10et étudiantes de Sciences Po, ils réagissent à un
08:12contexte de criminalisation de l'opposition
08:14au génocide... Vous savez, entendu
08:16par la police, ça ne veut pas dire coupable,
08:18ma chère Alma Dufoff... Mais déjà,
08:20rien qu'un procureur se soit dit, oui,
08:22il y a matière à instruire sur ce sujet-là, suite à
08:24une circulaire du ministère de la Justice, parce que c'est
08:26M. Dupont-Moretti qui a mis cette
08:28circulaire-là après le 7 octobre,
08:30c'est déjà excessivement inquiétant.
08:32Les observateurs des libertés publiques en France
08:34le disent. Globalement, l'opposition
08:36politique de gauche au gouvernement est
08:38criminalisée.
08:40Je voudrais revenir sur la liberté d'expression,
08:42parce que c'est toute la limite, toute la limite
08:44de la manifestation
08:46étudiante. Tout le monde a connu
08:48ça, il y en a eu tellement dans notre histoire...
08:50Et elles font l'évolution
08:52sur le débat public. Oui, je suis d'accord,
08:54mais là,
08:56il n'y a qu'une seule
08:58parole
09:00qui est exprimée, évidemment,
09:02puisque cette mobilisation est en soutien
09:04au peuple palestinien, et
09:06encore une fois, ça
09:08bloque la liberté d'expression.
09:10Moi, je...
09:12Je ne sais pas, Quentin Cotton... Oui, mais ça bloque
09:14tous les débats. C'est dommage, c'est vraiment dommage,
09:16parce qu'on aurait pu faire de vrais débats... Est-ce que vous ne bloquez pas
09:18le débat, Alma Dufoff ? Attendez, mais je rêve,
09:20au stade du débat, c'est-à-dire, vous dites qu'on n'entend
09:22qu'un des deux points de vue. Excusez-moi...
09:24Oui ? Est-ce qu'il y a
09:26un massacre qui est en train d'être commis
09:28à Gaza aujourd'hui ? Non, mais il n'y a pas de question d'arriver...
09:30Je ne vois pas le rapport entre bloquer des universités
09:32et dénoncer ça, parce que ça se fait déjà
09:34dans les débats. On vous expliquait qu'on a bien agité
09:36Rémy Arsane, et vous nous dites qu'on ne sert pas.
09:38On vous accuse de quoi ? De préparer la présidentielle
09:40de 2027 ? Mais ça n'a rien à voir !
09:42Vous le savez bien ! Mais attendez, mais c'est jeune !
09:44Le bruit et la fureur de Jean-Luc Mélenchon
09:50Ils voteront ! Ils voteront !
09:52Parce qu'une fois que le blocage avait eu lieu,
09:54on est venu les soutenir pour les protéger
09:56des violences policières, comme on le fait dans toutes
09:58les manifestations, comme on le fait pendant les...
10:00Parce qu'ils nous ont appelés, une fois qu'ils avaient commencé
10:02le blocage, mais on n'a pas
10:04nous décidé
10:06de faire que les étudiants se mobilisent
10:08pour que le génocide à Gaza cesse.
10:10Mais enfin, c'est délirant, cette manière de présenter...
10:12C'est le premier...
10:14C'est le premier génocide...
10:16C'est le premier génocide
10:18Monsieur Bourdin, laissez-moi...
10:20C'est le premier génocide filmé en temps réel
10:22du XXIe siècle. Si ça, c'est pas
10:24quelque chose qui peut choquer des jeunes
10:26qui se construisent, qui construisent leur vision du monde
10:28Excusez-moi, qu'est-ce qui peut choquer les gens ?
10:30Ça choque tout le monde, Madame Dufault, mais toutes les images
10:32de guerre dans le monde nous choquent !
10:34Le problème, c'est que ces étudiants qui sont
10:36en plus dans des cursus
10:38politiques, savent très bien qu'à un moment
10:40donné, le rapport de force fait bouger les choses.
10:42Vu que le gouvernement est sourd
10:44et aveugle aux revendications
10:46des gens qui demandent
10:48que la France se respecte et prenne enfin
10:50des actes et pas que des paroles,
10:52il est du devoir, et c'est l'honneur des étudiants et des étudiantes
10:54de mettre tout en oeuvre, comme aux États-Unis
10:56aussi, pour essayer d'obtenir
10:58quelque chose. Parce que ce statu quo-là
11:00il est inacceptable.
11:02Dire qu'on peut avoir un débat, un camp,
11:04un autre représenté... Attendez, on parle...
11:06La Cour pénale internationale va émettre
11:08un mandat d'arrêt contre Benyamin Netanyahou
11:10dans les prochains jours qui viennent.
11:12Non mais on parle de ça !
11:14Votre établissement sur le point a coupé
11:16les partenariats avec les universités
11:18russes dès qu'il y a eu l'invasion
11:20en Israël.
11:22Et vous croyez que les universités israéliennes
11:24qui aménagent
11:26l'emploi du temps des réservistes israéliens
11:28ne contribuent pas aux génocides en cours ?
11:30Vous savez que dans les universités
11:32israéliennes, il y a beaucoup
11:34d'étudiants de gauche.
11:36Enormément d'étudiants de gauche.
11:38Le fait d'être une démocratie pour Israël
11:40est une circonstance atténuante.
11:42C'est un génocide qui est commis.
11:44La plupart des personnes qui ont manifesté
11:46à Sciences Po ne connaissent même pas
11:48la position diplomatique de la France à l'égard
11:50du conflit israélo-palestinien.
11:52J'ai entendu en réunion hier
11:54que nous étions les suppôts du macronisme
11:56et certains membres du comité
11:58nous expliquent que la France
12:00ne condamne rien, que la France est un suppôt d'Israël.
12:02La France ne prend aucune mesure.
12:04La plupart des étudiants
12:06qui ont manifesté ne sont pas
12:08issus de notre pays
12:10et ne comprennent pas la position française
12:12à l'égard du conflit israélo-palestinien.
12:14C'est aussi un problème. On énerve les foules
12:16de personnes qui ne comprennent pas
12:18la position de la France à l'étranger.
12:20C'est un problème.
12:22Ils comprennent très bien qu'il y a les mots
12:24et les actes. Ils comprennent très bien
12:26qu'au Parlement européen, tous les
12:28eurodéputés renaissants votent contre
12:30les sanctions contre Israël.
12:32Comme on est censé le faire puisque nous sommes
12:34signataires de la Convention de prévention du risque du génocide.
12:36Qui est dans l'illégitimité ici ?
12:38L'État qui ne respecte pas
12:40ses propres obligations ou des étudiants
12:42qui se mobilisent pour faire cesser
12:44un génocide et le massacre d'enfants ?
12:46Vous voyez, il faut replacer les choses dans leur contexte.
12:489h46, petite pause
12:50et nous allons replacer effectivement
12:52dans son contexte
12:54et ses manifestations et ce conflit.
12:56A tout de suite.
12:58Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
13:00Rendez-vous sur verissure.fr
13:02pour votre demande de vie gratuite.
13:04Vérissure présente.
13:06Sud Radio, Parlons Vrai
13:08chez Bourdin, 9h10,
13:10Jean-Jacques Bourdin.
13:12La liberté d'expression et ses limites,
13:14c'est toute la question bloquée des universités.
13:16Est-ce bloquée
13:18la liberté d'expression ?
13:20C'est le débat.
13:22Alma Dufour, vous dites non.
13:24Vous dites, si nous sommes là,
13:26parce que vous accompagnez ce mouvement quand même,
13:28vous êtes très présent.
13:30Je veux préciser que le fait de soutenir
13:32un mouvement n'est pas en être
13:34à l'origine.
13:36Personne n'a soupçonné à Gérard Larcher
13:38quand il a soutenu le mouvement des agriculteurs
13:40d'être à l'origine du mouvement des agriculteurs.
13:42Est-ce que vous êtes d'accord avec tout ce qui se dit
13:44lors de ces manifestations ?
13:46Je ne sais pas tout ce qui se dit lors de ces manifestations.
13:48Je ne suis pas tributaire des paroles
13:50d'une centaine de personnes que je ne connais pas.
13:52En tout cas, sur les mots d'ordre et ce qu'ils demandent
13:54officiellement à l'école
13:56de Sciences Po, moi je suis d'accord.
13:58Je partage entièrement.
14:00Ce qu'on ne dit pas, c'est que parlons
14:02de liberté d'expression. À un moment donné, la direction
14:04voulait carrément exclure
14:06les participants au blocage. Et on a réussi
14:08à empêcher ça. C'est-à-dire qu'ils voulaient exclure,
14:10donc mettre fin aux études
14:12de ces étudiants qui se mobilisent
14:14encore une fois pour la puissance.
14:16Bloquer, n'est-ce pas ? Exclure ceux
14:18qui veulent travailler. Un blocage d'une
14:20demi-journée. Monsieur Bourdin, est-ce que
14:22la démocratie peut tolérer
14:24quand même que
14:26les affaires normales se soient stoppées
14:28pendant une journée pour mettre fin
14:30à un génocide ? Les jurés n'ont pas vu la Palestine.
14:32Ils ont vu leurs bibliothèques bloquées. Ils ont vu
14:34l'impossibilité d'avoir accès à leurs cours et leurs
14:36enseignements et donc leurs reports.
14:38Là, cette semaine, on a une semaine de rattrapage.
14:40Je ne vous parle pas du bazar
14:42dans les emplois du temps des élèves qui s'organisaient
14:44personnellement pour réviser les examens de la semaine prochaine
14:46qui seront probablement déplacés à cause
14:48justement des problématiques. Ça pose
14:50de vrais problèmes. Mais alors que des débats
14:52qui étaient organisés en interne... Un blocage pose
14:54toujours des problèmes. C'est évident.
14:56Comme pendant les frais, comme pendant
14:58les mouvements anti-inflation, quand les salariés
15:00de Total bloquaient le carburant.
15:02Manifester dans la rue, on n'est pas obligé de bloquer.
15:04Mais justement, et c'est là où le gouvernement donne le très
15:06très très très très mauvais exemple
15:08à notre jeunesse. Je suis désolée. Moi, j'étais
15:10gilet jaune avant. J'étais activée. J'ai beaucoup
15:12milité.
15:14Manifester aujourd'hui, il y a tellement de gens
15:16qui vous disent que ça ne sert plus à rien.
15:18Parce que là, on a vu pendant les retraits, 3 millions
15:20de manifestants qui ne sont pas
15:22écoutés. La réforme la plus
15:24impopulaire des 5 dernières années passe
15:26comme s'il n'y avait pas de problème. Le Parlement, je suis députée,
15:28on se fait rouler dessus à coup de
15:3049.3. Parce que vous n'êtes pas majoritaire.
15:32Non, à coup de
15:3449.3, M. Blondin. C'est-à-dire qu'on
15:36utilise l'arme constitutionnelle la plus autoritaire
15:38de tout le monde. Vous savez très bien que vous êtes majoritaire
15:40avec le Rassemblement National, ce qui pose un problème
15:42politique. Vous le savez très bien. Ça pose un problème politique.
15:44Néanmoins, l'utilisation à
15:46répétition à la mitraille du 49.3
15:48en permanence... C'est le fonctionnement
15:50parlementaire, ça. C'est autre chose.
15:52Écoutez, qu'on ne questionne pas l'autoritarisme
15:54de nos institutions. Le fait que le gouvernement
15:56est sourd et aveugle aux manifestations dans ce pays,
15:58c'est un vrai problème. Vous donnez des idées à tout
16:00le monde. C'est-à-dire qu'effectivement, les gens se disent
16:02aujourd'hui, pour être entendus par ce gouvernement,
16:04il faut aller plus loin que
16:06manifester. Ça fait sept mois qu'il y a des manifestations
16:08pour la Palestine, tous les samedis.
16:10Est-ce que ça a changé quoi que ce soit ?
16:12Est-ce que là, ça va changer quelque chose ? Ça ne changera rien non plus,
16:14Mme Buffon. Il y a des gens qui sont prêts à entamer des grèves de la faim.
16:16Tellement ils sont désespérés
16:18par ce qui se passe aujourd'hui et l'inaction
16:20de notre gouvernement. Dites-moi, je comprends fort bien comment...
16:24Pourquoi ils ne manifestent pas tout simplement pour demander
16:26pacifiquement et dans le respect de tout
16:28le droit ? Pourquoi, en fait,
16:30ils en sont là ? Et pourquoi M. Darmanin
16:32a dit que c'est des coups de sang légitimes que de faire exploser
16:34des bâtiments publics ? Enfin, on en était là, dans le mouvement
16:36des agriculteurs, qu'on a soutenu pour la légitimité
16:38de leur envendication. C'est parce qu'ils savent très bien
16:40que manifester,
16:42ça ne sert à rien sous le gouvernement Macron.
16:44Et c'est ça que ça pose comme question. Pourquoi les étudiants,
16:46au bout de sept mois, ils se sentent obligés d'en arriver là ?
16:48Ils ont frôlé l'expulsion.
16:50Donc, ils ont pris
16:52des risques, quand même. Est-ce que, quand même,
16:54dans notre démocratie française, on est capables
16:56d'accepter que les affaires courantes
16:58soient arrêtées un ou deux jours
17:00pour parler du génocide ?
17:02Mais on en parlait déjà !
17:04Madame Dufour, on en parlait déjà ! Mais pour essayer d'avoir
17:06un résultat ! Mais tous les jours, ils en parlaient !
17:08Tous les jours, il y avait des manifestations en intercours
17:10à midi 20. Tous les jours ! Il y a même une minute
17:12de silence qui est organisée par les étudiants à midi 20.
17:14Tous les mardis ! On ne peut pas dire qu'il n'y avait pas ce débat.
17:16En fait, c'est faux ! Ce qu'ils veulent, c'est faire bouger les lignes.
17:18Mais ça ne fera rien bouger du tout !
17:20C'est l'exploitation politicienne !
17:22C'est l'exploitation politicienne !
17:24D'ailleurs, j'aimerais revenir là-dessus, quand même.
17:26Parce que le comité palestinien n'a rien compris aux négociations
17:28qui ont eu lieu. Ce qui a donné, hier, lieu
17:30à une discussion totalement lunaire
17:32dans laquelle vous avez le comité palestinien avec
17:34Solidaire, qui vous explique que
17:36si jamais Sciences Po n'accède pas à l'ensemble
17:38de leurs demandes, ils recommenceront. Donc, en fait,
17:40l'administration s'est couchée et elle a négocié
17:42face à quelque chose qui, de toute façon, ne conviendra pas
17:44aux associations. Parce que le fameux town hall,
17:46qui est un peu un meeting, un débat,
17:48n'avait pas pour vocation à organiser
17:50le cadre de discussion
17:52sur les rapports entre les universités
17:54israéliennes et Sciences Po,
17:56mais plutôt à discuter
17:58des problématiques de l'administration.
18:00Ce qui n'a rien à voir avec ce qu'aurait
18:02voulu le comité palestinien et Solidaire.
18:04Ce qui fait qu'aujourd'hui...
18:06Ça va recommencer ?
18:08On suppose que ça va recommencer, oui.
18:10Oui, parce que je dis...
18:12Moi, je sais que le génocide s'arrête.
18:14Oui, mais tout le monde...
18:16Non, mais...
18:18Pour que le génocide s'arrête, il faut que les Etats...
18:20Est-ce que vous pensez que ces 250 étudiants
18:22de Sciences Po qui vont influer
18:24sur la décision israélienne
18:26ou américaine ?
18:28Vous savez qui est le premier partenaire commercial
18:30d'Israël ? C'est pas les Etats-Unis, c'est l'Union Européenne.
18:32Donc déjà, il y a un enjeu
18:34majeur, c'est la suspension de l'accord d'association
18:36entre l'Union Européenne et Israël.
18:38Toutes les mobilisations de la société civile,
18:40qu'elles soient étudiantes ou pas étudiantes, qui auront lieu
18:42dans les Etats Européens dans les prochaines semaines,
18:44c'est quelque chose qu'on prend. Parce que ce n'est
18:46plus possible de regarder ce qui se passe
18:48sans agir.
18:50Donc évidemment, 200 étudiants là,
18:52300 en haut de part, etc., ça fait une vague.
18:54Comme je vous dis, on prend
18:56tout ce qui peut permettre, enfin,
18:58de faire sortir les Etats Occidentaux
19:00et les Etats Européens de leur complicité
19:02tacite à minima, concernant
19:04les Etats-Unis, c'est plus que tacite,
19:06à ce qui est en train de se passer.
19:08On est en train d'ouvrir une page géopolitique...
19:10Vous rejetez que tout soit clair, parce qu'il faut
19:12que tout soit clair. Vous rejetez totalement
19:14et le pouvoir Netanyahou,
19:16et le Hamas.
19:18Vous rejetez dos à dos
19:20les deux. On est bien d'accord.
19:22Donc les deux doivent être conduits
19:24devant le tribunal pénal international.
19:26Les dirigeants du Hamas,
19:28comme Netanyahou.
19:30Les dirigeants
19:32iraniens également, de la même manière.
19:34Mais bien sûr. Monsieur Brodin,
19:36j'étais la marraine de deux...
19:38Assad aussi, j'imagine.
19:40Assad aussi, vous êtes bien d'accord.
19:42Ça me blesse quand on insinue qu'on pourrait être...
19:44C'est pas que j'insinue, je vous pose une question.
19:46Non, ce que vous racontez à ma vie personnelle,
19:48enfin qui n'est pas personnelle, qui est politique,
19:50j'ai été marraine de deux jeunes
19:52iraniens au nom du mouvement
19:54Femmes, Vies, Libertés, qui ont été exécutés.
19:56Vous croyez que ça m'a fait quoi ?
19:58Quand je me suis levée le matin et qu'on m'a dit, voilà, ils sont morts.
20:00Pendus.
20:02Je veux dire, le mouvement, le régime des Mollahs,
20:04la France insoumise...
20:06Je n'ai pas vu les filles se manifester contre...
20:08Vous connaissez les filles manifestées contre le régime iranien ?
20:10Si, si.
20:12Dimanche, on était représentées, justement,
20:14la France insoumise était représentée par le député Léo Walter
20:16au rassemblement qui était
20:18justement pour la libération du rappeur
20:20Thomas qui est en ce moment en prison.
20:22Je suis désolée, si vous ne l'avez pas vue,
20:24et c'est intéressant de le dire, c'est parce que les médias
20:26se sont vraiment désintéressés du mouvement Femmes, Vies, Libertés.
20:28Hier, Rima Hassan disait qu'elle ne savait même pas ce qu'était...
20:30Rima Hassan ne connaît même pas
20:32Kamenei.
20:34La preuve qu'elle n'est pas un soutien du régime iranien.
20:36Bref, ce que je veux dire, c'est que...
20:38Excusez-moi, pendant des mois,
20:40les médias n'ont eu rien à faire
20:42de ce qui se passe en Iran. La ministre Colonna
20:44à l'époque ne répondait même pas à nos courriers.
20:46Et maintenant, on redécouvre qu'il se passe quelque chose
20:48en Iran, parce que ça sert de diversion
20:50pour éviter de parler de ce qui se passe en Palestine.
20:52On finance le Hamas, vous savez bien.
20:54C'est pour ça qu'on redécouvre.
20:56Et vous savez que Netanyahou aussi a financé le Hamas.
20:58Bon ben voilà. Donc à un moment donné,
21:00tout le monde a mal à partir. Est-ce que j'ai une sympathie
21:02pour le régime des mollahs iraniens ? Certainement pas.
21:04Certainement pas. On est du côté du mouvement
21:06femme de liberté d'expression. 500 000 morts en Syrie...
21:08500 000 morts en Syrie ?
21:10Oui, est-ce que j'ai une sympathie pour le régime d'Assad ?
21:12Non, pas du tout.
21:14Bah non, donc du coup, monsieur, qu'est-ce que...
21:16Le fait...
21:18En fait, le fait qu'il existe autour d'Israël
21:20des théopraxies violentes
21:22qui massacrent son peuple ne veut pas dire
21:24que Netanyahou a le droit de massacrer
21:2640 000 personnes. On est bien d'accord.
21:28Pour revenir sur la liberté d'expression,
21:30pour discuter de ce sujet,
21:32je suis assez étonné de voir la France insoumise
21:34aujourd'hui le défendre après toutes les censures
21:36qui ont été mises en place,
21:38notamment aussi à Sciences Po. Moi, j'ai été à Sciences Po Poitiers
21:40à l'époque. On avait organisé
21:42des conférences avec
21:44les partis politiques des droites
21:46de l'élection présidentielle. La France insoumise était
21:48très énervée contre ces conférences
21:50et avait dérangé ces dernières en appelant
21:52à la censure. On a été... Enfin, ça a été
21:54quand même jusque des pressions à l'administration pour qu'on les annule.
21:56Je rappelle aussi que monsieur Mélenchon
21:58a manifesté avec le CCIF
22:00qui pointait du doigt
22:02les caricatures de Charlie Hebdo
22:04et puis, accessoirement,
22:06madame Chikirou a
22:08parlé de la caricature
22:10de Coco en expliquant
22:12vous n'aurez pas notre haine.
22:14Il n'y a pas interdit de faire du dessin.
22:16On sait très bien ce que ça veut dire derrière.
22:18On n'a pas développé toutes les ambiguïtés
22:20des uns ou des autres.
22:229h58, merci.
22:249h58, merci
22:26Valérie Expert, Gilles Gansman.
22:28Reçoive Jean-Marc Dumonté.
22:30Dans un instant,
22:32producteur de spectacles et propriétaire
22:34de plusieurs théâtres parisiens.
22:36Merci à tous les deux.

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