Reconstruction de soi : c’est l’aide qui doit venir à nous

  • il y a 5 mois
Les Vraies Voix Citoyennes avec Aurélie Gros et Stéphane Pellet, co-présidents du #G500 citoyen, Alan Caillaud, co-fondateur de l'association "Moulin du pont rû", la doctoresse Isabelle Sarfati, auteure de "Histoires plastiques" (éd. Stock)
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##LES_VRAIES_VOIX_CITOYENNES-2024-04-29##

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Transcript
00:00 [Musique]
00:02 Sud Radio, les vraies voix qui font bouger la France, 19h20, les vraies voix citoyennes, Aurélie Gros, Stéphane Pelé.
00:09 [Musique]
00:16 -Citoyens, citoyennes, on vous court !
00:19 -Des citoyens propres aujourd'hui, propres nous offrent nos gaffes.
00:22 -Pour l'honneur, pour servir, pour la gloire, nous avançons.
00:26 -Je suis un citoyen ordinaire, citoyen soldat, frère, père.
00:31 -C'est mon devoir de citoyen. -Tu n'as qu'une voix.
00:34 -On est ravis de vous retrouver, les vraies voix citoyennes.
00:37 -Ca va Philippe David ? -Ca va très bien et vous ?
00:39 -Oui, très bien et on accueille comme tous les lundis Aurélie Gros et Stéphane Pelé,
00:43 les cofondateurs et présidents du G500. Ca va les amis ?
00:47 -Ca va bien. -Ah oui, vous n'aviez pas de micro.
00:49 -Ca va bien. -Ca va extrêmement bien.
00:52 -Encore un coup de Stéphane Pelé. -Oui, bah oui.
00:54 -C'est la galerie du complot. -Vous savez comment il est.
00:57 -En un mot, en un mot, s'il vous plaît, le complot.
01:00 -Oui. -Oui.
01:02 -Petit dos, ça démarre bien cette émission.
01:05 -Oui, tout le monde va bien ? -Très très bien.
01:07 Je crois que la semaine dernière Aurélie Gros a été reçue à la présidence de l'Assemblée nationale,
01:11 puisqu'on avait fait le tour, vous savez, le Sénat, le Premier ministre, etc.
01:15 Ca y est, tout le monde a les 40 résolutions.
01:17 Donc maintenant on pousse, on pousse très fort et d'ailleurs dans quelques semaines,
01:20 on fera une émission où on vous racontera ce qu'il est arrivé à toutes ces révolutions du sommet citoyen.
01:25 -Ah, c'est bien ça. -Et on parlera du prochain.
01:27 -Et comment ont été finalement ressentis ou accueillis ces... ?
01:31 -Et bah plutôt bien, c'est-à-dire qu'ils comprennent la démarche,
01:34 ils ont envie de s'investir à nos côtés, en tout cas d'écouter enfin ces forces vives,
01:38 ce troisième secteur qui est constitué de gens qui ont monté des associations,
01:44 qui ont envie de porter des belles idées, voire de les dupliquer sur le territoire,
01:47 c'est le principe des résolutions, et ils ont envie de s'appuyer.
01:50 On a même été au cabinet du Premier ministre, pareil,
01:54 où ils ont repris quelques-unes dans des annonces, donc voilà.
01:58 -Ca commence bien. -Ca commence bien.
02:00 -J'ai envie de dire "je vous ai compris", mais c'est déjà pris par quelqu'un.
02:03 -Et puis je sais mal terminer.
02:05 -Allez, au sommaire de cette émission avec un peu plus de sérieux,
02:07 321 000 femmes victimes, reconstruire après le cauchemar en Ile-de-France
02:12 et surtout dans des zones rurales.
02:14 Le manque d'hébergement d'urgence est alarmant,
02:16 mais pour 321 000 femmes victimes de violences chaque année,
02:19 la route vers la reconstruction est essentielle.
02:21 Comment peut-elle, en tout cas, retrouver leur pouvoir
02:24 et reprendre le contrôle de leur vie après un tel traumatisme ?
02:27 On va en parler avec Alain Cailliau, président du Moulin du Pont-Rue,
02:30 qui est avec nous dans quelques instants.
02:33 -Cancer du sein, au-delà des chiffres, l'éco-psychologique de la reconstruction.
02:36 En France, chaque année, 49 000 femmes sont face au cancer du sein
02:40 entraînant pour 20 000 d'entre elles une mastectomie.
02:43 Pour celles qui optent pour la reconstruction,
02:45 estimées entre 5 et 7 000, la décision va bien au-delà de la statistique.
02:49 Quel poids psychologique pèse dans ce choix crucial ?
02:51 On en parlera avec le Dr Isabelle Sarfati,
02:53 auteure du livre "Histoire plastique" au pluriel, paru chez Stok.
02:57 -Et puis un coup de cœur dans cette émission, le sport de Titu,
03:00 qui est une affaire familiale, mais qui va bien au-delà de la famille,
03:03 puisqu'il irrigue forcément beaucoup de gens en situation de handicap.
03:08 Vous allez voir, c'est une invitation exceptionnelle d'engagement.
03:12 On en parlera bien entendu avec nos invités.
03:14 On vous souhaite la bienvenue, les vraies voix citoyennes, jusqu'à 20h.
03:17 Et Alain Cailliau est avec nous, président du Moulin du Pont-Ru,
03:24 bonsoir, merci d'être avec nous.
03:26 Stéphane Pelé, cette invitation, elle était forcément nécessaire.
03:30 -Vous vous souvenez, dans une émission précédente,
03:32 on avait entendu parler de ce moulin de Pont-Ru, je crois, c'est ça Alain ?
03:37 -Très olignant d'ailleurs, de Pont-Ru.
03:39 -De cette Alain qui nous interrogeait un petit peu comme ça,
03:42 avec son aventure et son expérience, on voulait en savoir plus.
03:45 D'abord, on salue une chose, vous avez tout juste 32 ans,
03:48 et pourtant vous portez des projets depuis si longtemps déjà,
03:52 on a un peu de peine à croire que vous ayez monté tout ça.
03:55 Vous allez nous le raconter.
03:57 Puis vous avez été primé, vous avez eu des financements,
03:59 je crois que dans une nuit du bien commun,
04:02 ou bien dans des expériences avec la fondation d'Apat par exemple,
04:06 vous avez été là aussi primé.
04:07 Donc ça serait important que vous nous racontiez
04:09 comment vous avez posé les bases de ce projet,
04:11 dans le vexin, c'est ça ?
04:13 Et puis, qui vous accueilliez, comment vous faites
04:16 pour apporter finalement ces bonnes ondes,
04:19 pour aider à se reconstruire, notamment des femmes
04:21 qui ont vécu des situations extrêmement difficiles.
04:23 Bonsoir Alain.
04:25 -Donc le moulin du Pont-Ru, juste pour vous introduire,
04:30 il y a un côté social et un côté environnemental.
04:36 -Exactement.
04:38 Donc le moulin du Pont-Ru, c'est une histoire
04:41 d'un peu plus d'une dizaine d'années dans ma vie.
04:45 J'ai hélas perdu ma compagne qui a été assassinée
04:48 il y a un peu plus de 10 ans.
04:50 Et dans ce chemin de reconstruction que j'ai voulu mettre en place,
04:54 c'était aujourd'hui comment dans des espaces,
04:57 on peut arriver à se reconstruire,
04:59 à retravailler sur sa confiance en soi,
05:01 sur l'estime de soi, sur la gestion de son stress,
05:04 de son trauma dans son quotidien.
05:06 Aujourd'hui, c'est une grande cause nationale
05:09 et un besoin d'avoir des lieux qui sont des arbres de paix,
05:13 en fait, pour ces femmes, pour ces enfants,
05:16 pour avoir des endroits vraiment de reconstruction.
05:20 Donc ça a été un combat personnel
05:23 et j'ai souhaité que ce lieu,
05:25 qui est un lieu familial qui m'a vu grandir,
05:27 je puisse le transformer.
05:30 Il est en plein milieu du cœur du Mexein français
05:34 et c'est un vrai lieu qui est sur une île
05:37 dans un ancien moulin du 18e siècle
05:40 que j'ai totalement rénové avec la cofondatrice Nathalie Guillaume.
05:44 Et c'est un vrai souhait pour nous aujourd'hui.
05:46 On accompagne plusieurs centaines de femmes chaque année
05:49 sur des parcours où on les aide à se remobiliser
05:53 dans leur vie active
05:55 et où on travaille de manière, je dirais, un peu différente
05:58 de ce qui peut se faire dans du droit commun.
06:00 Nous, on fait un gros travail de séjour, de remobilisation,
06:04 donc d'aller travailler en elles
06:06 et de désidentification entre elles et ce qu'elles ont vécu.
06:11 Elles ne sont pas le trauma.
06:13 Ce sont ces femmes, ces mères de famille
06:17 qui, au quotidien, ont un besoin d'arriver.
06:22 Vous m'entendez bien ?
06:23 Oui, on vous entend.
06:24 On a un petit problème de son, en fait.
06:26 Il y a un petit fond, oui, c'est pour ça.
06:28 Il y a un petit renronnement derrière vous
06:30 et on est en train d'essayer de gérer le problème.
06:33 Mais on vous laisse finir.
06:35 Pour bien comprendre à quel moment...
06:37 Il est parti ?
06:39 Non, il va par téléphone, a priori.
06:41 C'est pour ça, parce qu'il y avait vraiment un bruit de fond.
06:43 Il faut dire une chose, Cécile et Philippe,
06:46 et Aurélie, Isabelle,
06:48 il y a un chiffre qui est étonnant.
06:51 C'est que un tiers, à peu près, de la population française
06:54 est dans la zone rurale,
06:56 mais la moitié des féminicides y ont lieu.
06:58 C'est-à-dire que, très souvent, on connaît des structures
07:00 plutôt dans le monde urbain, dans les grandes métropoles,
07:02 et finalement, ces structures,
07:04 on en trouve beaucoup moins dans le monde rural,
07:07 alors qu'il y en aurait beaucoup besoin.
07:09 C'est pour ça que c'est un très très beau projet
07:11 d'avoir rénové ce moulin du 18ème siècle
07:14 dans le Vexin français,
07:16 cher au cœur de Cécile, bien sûr, on le sait tous,
07:20 et qui dispose de 4000 mètres carrés,
07:23 avec la capacité d'y accueillir beaucoup de monde,
07:26 d'y faire des ateliers,
07:28 et donc je trouve que c'est un boulot à saluer,
07:31 parce que ce territoire en manquait.
07:34 - Absolument.
07:35 - Allez-y.
07:36 - Alors, ce qui est important de comprendre,
07:38 c'est qu'à quel moment on vient chez vous,
07:40 et de quelle façon, c'est ça,
07:42 pour celles qui nous écoutent ?
07:45 - Alors, pour toutes celles qui nous écoutent,
07:47 on travaille avec un peu plus de 70 associations,
07:49 en fait, de toute l'île de France,
07:51 avec qui ils sont partenaires,
07:53 et qui nous prescrivent, en fait, ces femmes,
07:56 parce qu'on ne vient pas au moulin
07:58 du jour au lendemain, comme ça,
08:00 on est déjà dans un parcours
08:02 qui est un parcours de reconstruction.
08:04 Aujourd'hui, vous l'avez dit,
08:06 le besoin que nous avons en ruralité est énorme,
08:09 on peut donner des chiffres,
08:11 un peu plus de 55% des violences
08:15 qui sont faites envers les femmes
08:18 se font en ruralité,
08:20 alors que, en fait, typiquement,
08:23 le nombre de féminicides est trois fois plus important
08:26 en ruralité qu'en ville,
08:28 parce que moins de dispositifs,
08:30 moins de possibilités d'accès à la mobilité,
08:33 et aujourd'hui, c'est un grand frein,
08:36 et le moulin propose ces espaces,
08:38 qui sont des espaces de rebond,
08:40 qui sont accompagnés avec une vingtaine de salariés
08:44 et une vingtaine de prestataires,
08:46 donc pour toutes ces femmes qui nous écoutent aujourd'hui
08:49 et qui ont besoin d'un temps de rebond,
08:52 de repos et de reconstruction,
08:54 elles peuvent prendre contact avec la quasi-totalité
08:57 de la situation qui accompagne les femmes
09:00 en situation de violence et demander à venir chez nous.
09:03 - Vous ne bougez pas, Alain,
09:05 on va faire une petite pause,
09:07 Alain Gagnon qui est avec nous,
09:09 président du Moulin du Pont, rue,
09:11 c'est très joli, et puis c'est surtout important
09:14 et efficace pour la reconstruction.
09:16 On en parle dans quelques instants, à tout de suite !
09:18 - Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
09:22 Sud Radio, les vraies voix qui font bouger la France,
09:25 19h20, les vraies voix citoyennes,
09:28 Aurélie Gros, Stéphane Pelé.
09:30 - Stéphane Pelé, Aurélie Gros,
09:32 qui nous traite toujours des sujets importants,
09:34 primordiaux, bien entendu,
09:36 avec aujourd'hui Alain Caillot, président du Moulin du Pont, rue,
09:39 qu'on est ravis d'accueillir,
09:41 merci en tout cas d'être avec nous,
09:43 et ce lieu, finalement, d'échange,
09:47 de sérénité,
09:49 lorsque les femmes, et Aurélie a raison de nous le dire,
09:53 il y a deux secondes hors antenne,
09:55 pas que pour les femmes, mais aussi pour les jeunes,
09:57 la prise en charge, finalement, dure combien de temps ?
10:01 - La prise en charge, chez nous,
10:03 elle est en fonction des besoins,
10:05 elle peut aller de quelques semaines à plusieurs mois.
10:08 Aujourd'hui, on sait très bien que
10:11 les femmes en situation de violence, surtout conjugale,
10:14 font en moyenne 7 aller-retours avec leur conjoint.
10:17 Donc, c'est nous, comment on arrive à leur redonner la force
10:21 pour diminuer, en tout cas, ces aller-retours
10:23 qui se font vers le conjoint violent,
10:25 et arriver à sortir de cet espace de violence.
10:28 - Cette emprise.
10:29 - Cette emprise, exactement.
10:31 Nous, on a monté en place ces séjours,
10:34 on a aussi un accueil de femmes, aujourd'hui en ruralité,
10:37 donc ça permet à ces femmes,
10:39 au lieu de faire des dizaines et des dizaines de kilomètres
10:41 pour aller en ville, pour avoir un accompagnement,
10:44 on a mis en place, avec une structure qui s'appelle "Women's Safe",
10:47 un accueil en pluridisciplinarité,
10:49 donc avec un accompagnement social, juridique,
10:52 des groupes de parole, mais aussi un accompagnement en psychotrauma,
10:56 pour aller en profondeur sur ce travail-là.
10:59 - Alain Caillou, on a un témoignage.
11:01 Bonsoir, Marie.
11:03 Marie ?
11:05 - Oui, vous m'entendez ?
11:06 - Oui, très bien, Marie.
11:07 On est ravis de vous accueillir sur Sud Radio, merci.
11:10 - On est ravis de vous accueillir, on veut entendre votre témoignage,
11:12 notamment de ce que vous avez vécu, et on vous écoute.
11:15 - Bah écoute, moi, écouter, ça a été quelque chose de très particulier,
11:20 c'était comme un nouveau départ.
11:22 Après, effectivement, l'auteur était incarcéré,
11:25 donc j'avais déjà fait un travail,
11:27 mais ça a été deux ans de solitude,
11:30 où j'ai appelé constamment des associations,
11:32 au niveau des forces de l'ordre, j'avais vraiment aucune aide.
11:35 Et à partir du moment où j'ai passé cette semaine dans ce lieu,
11:39 ça a été vraiment...
11:41 Excusez-moi, je suis un peu émue.
11:43 - On vous écoute.
11:44 - Prenez votre temps, Marie.
11:45 - Prenez votre temps, on vous écoute.
11:46 - Tout va bien, tout va bien.
11:47 Et si ça va pas, on repart avec Alain, mais prenez votre temps.
11:51 - Non, ça ira, merci.
11:53 C'est un pied à l'étrie, en fait.
11:55 Il y a beaucoup de...
11:56 que ce soit au niveau du staff, des personnes qu'on rencontre là-bas,
11:59 c'est vraiment un lieu magique,
12:01 que je conseillerais à tout le monde, si on en a envie,
12:04 parce que c'est beaucoup de force.
12:07 Il y a beaucoup de force, on apprend à vivre, à respirer, à manger.
12:11 Voilà, ça m'a beaucoup beaucoup aidée.
12:14 Ça s'entend pas, là ?
12:15 - Oui, oui, non mais si, si.
12:16 Ça peut être une émotion positive, et on est ravis de l'entendre.
12:20 - Vous étiez il y a combien de temps, Marie ?
12:22 - Moi, j'y étais en janvier de l'année dernière.
12:24 - Donc en janvier 2023.
12:26 - Oui, oui, absolument.
12:27 - Et depuis, on sent beaucoup d'émotion dans vos propos,
12:30 vous êtes en train de vous reconstruire ?
12:32 - Oui, donc moi j'ai psychologue, etc.
12:34 et puis j'ai des problèmes de santé à côté,
12:36 donc il y a beaucoup de travail.
12:38 Mais oui, je me reconstruis, et puis ils sont toujours présents.
12:42 En fait, on se voit toujours avec les filles.
12:45 Il y a certaines personnes du staff qui prennent des nouvelles,
12:49 qui séjourent pour nous, et qui nous proposent de revenir.
12:53 Donc moi, j'ai pas eu le temps, mais oui, oui, si je peux, j'y retournerai.
12:56 - Marie, pardon de vous poser cette question,
12:59 et vous n'êtes pas obligée d'y répondre.
13:01 Vous avez, ce que disait tout à l'heure Alan,
13:03 en moyenne, il y a différents allers-retours,
13:06 assez fréquents, au domicile conjugal.
13:09 Est-ce que vous, c'était le cas aussi ?
13:12 - Non, parce que j'ai eu la chance qu'ils soient incarcérés
13:16 au moment où j'ai été au séjour.
13:21 Donc le travail était déjà fait.
13:23 Mais c'est vrai que les deux ans d'avant,
13:25 ça a été très compliqué, parce que de toute façon,
13:27 j'avais aucune sécurité, j'étais obligée d'y retourner.
13:30 - Stéphane Pellez.
13:31 - Au niveau de la justice, il n'y avait rien.
13:34 - Justement, Marie, merci beaucoup pour ce témoignage.
13:37 - Courageuse.
13:38 - Est-ce que vous pouvez nous décrire un peu votre équipe ?
13:40 Parce qu'on entend que c'est une équipe pluridisciplinaire.
13:43 Comment vous faites pour fonder cette équipe,
13:46 et notamment aussi pour la faire vivre, la financer ?
13:49 - Aujourd'hui, le besoin, en tout cas, c'est d'avoir du staff qui soit formé.
13:55 Donc qui soit formé, tout simplement, à la santé mentale,
13:58 à l'accompagnement en psychotrauma,
14:01 d'avoir une équipe qui soit en fait pleinement au service.
14:05 C'est plus qu'une vocation,
14:07 on décide à un moment de se dévouer à la cause,
14:10 et de ces situations-là.
14:13 Donc en fait, on prend des personnes qui ont,
14:15 à travers leur parcours, acquis une expérience.
14:18 Et ce n'est pas juste simplement du droit commun.
14:21 Ça veut dire que c'est aussi une prise en considération
14:23 de l'état de bien-être, d'être.
14:25 Et il faut apprendre, réapprendre en tout cas,
14:28 à toutes ces personnes en grande fragilité,
14:30 à rebondir dans cette vie active.
14:34 Et pour ça, c'est le partage, l'échange,
14:38 remettre les mains à la terre.
14:40 On a un grand espace en permaculture,
14:42 un peu plus de 1000 m² en permaculture sur le lieu.
14:44 On fait aussi l'équi-coaching de la relation animale,
14:47 du théâtre, de la danse, du chant, de la cuisine.
14:50 On apprend à reprendre cette notion,
14:54 en fait, avec la respiration, avec le souffle, avec le yoga.
14:57 C'est un panel, un échange.
15:00 Les activités commencent à 9h et finissent à 22h.
15:03 Elles n'ont rien à faire, je dirais,
15:05 à part être là et pouvoir être accompagnés et vivre.
15:09 Et aujourd'hui, le soutien, c'est des entreprises,
15:11 c'est des fondations, des fonds de dotation,
15:14 des services publics.
15:16 C'est un peu plus d'une quarantaine de financeurs
15:18 qui nous accompagnent sur ce projet.
15:20 - Marie, quel type de projet vous avez ?
15:24 Parce que c'est ça aussi, la reconstruction,
15:26 c'est de voir l'avenir un petit peu plus loin
15:28 et de se projeter.
15:30 - Moi, c'est un peu compliqué de dire à ma santé
15:33 que l'auteur n'a pas fini,
15:36 donc il va falloir que je redéménage.
15:38 C'est plein de choses, en fait.
15:41 C'est un long travail, mais c'est vrai que
15:44 c'était le début.
15:46 Et effectivement, ils apportent quelque chose
15:48 de très complet, qui nous font comprendre
15:50 qu'il y a autre chose qui existe.
15:52 C'est un peu comme une renaissance.
15:54 Donc on va dire que mon projet, c'est de réapprendre
15:56 à vivre et de faire confiance,
15:58 de vivre tranquillement, dans la paix.
16:01 - Aurélie Gros veut réagir.
16:03 - Oui, Alane, effectivement, il y a cette partie
16:06 sur les violences faites aux femmes
16:09 et la reconstruction autour de ces violences,
16:11 qui est un sujet dont on parle de plus en plus
16:14 et sur lequel il manque encore beaucoup de choses,
16:16 notamment en termes d'hébergement d'urgence.
16:18 Alors on ne parle même pas en zone ruralité,
16:20 je pense que les hébergements d'urgence sont partout en France.
16:23 Hélas. Mais à côté de ça, vous vous occupez aussi
16:25 de la jeunesse.
16:27 Et moi, ce que j'aimerais savoir, c'est
16:29 qu'il y a un mélange, après, quand vous êtes au sein
16:31 du Moulin, il y a un mélange entre ces jeunes,
16:34 ces jeunes femmes, ces jeunes hommes
16:36 ou jeunes femmes plus jeunes
16:38 qui ont besoin aussi de se réinsérer dans la société.
16:41 Comment ça se passe ? Il y a des ateliers autour,
16:43 relativement, de la permaculture et autres.
16:45 Mais comment tout ça vit ensemble ?
16:47 Et ma deuxième question, comme ça j'en pose deux,
16:49 c'est, est-ce que vous avez eu,
16:51 parce que c'est un sujet dont on ne parle pas
16:53 et qui reste relativement tabou,
16:55 des hommes qui ont été victimes
16:58 de violences, parce que ça existe
17:00 et on n'en parle pas souvent,
17:02 parce que c'est un peu plus touchy.
17:04 Là, il n'y a pas de parité dans le traitement.
17:10 En fait, je dirais, le lieu vraiment,
17:14 aujourd'hui, c'est un grand espace.
17:16 Il fait plusieurs milliers de mètres carrés,
17:18 c'est deux anciens Moulins même
17:20 et du coup, on a cette chance, je dirais,
17:23 de pouvoir évoluer dans un espace
17:25 végétal absolument magique,
17:28 mais aussi, on est, hélas, dans un espace
17:31 qui est complètement reclus, je dirais,
17:33 même en hyper-ruralité et il y avait un besoin
17:35 fort sur le territoire. Donc, on a décidé
17:37 de mettre en place, en fait, un bus mobile
17:39 qui sillonne l'ensemble du Bexin,
17:42 qui va à la rencontre de ces jeunes
17:44 avec les services de prévention,
17:46 les missions locales, les points d'emploi
17:48 qu'on a réussi à amener aujourd'hui sur notre territoire.
17:50 On fait un accompagnement, pas forcément
17:52 que sur le lieu, mais on fait du aller-vers.
17:54 Donc, on va vers tous ces jeunes qui sont
17:56 en situation de grande détresse et aussi
17:58 ces jeunes qui sont des jeunes
18:00 de quartiers populaires, de villes,
18:02 comme on dit, sur l'ensemble du Val-d'Oise
18:04 et en fait, on leur propose de venir
18:06 passer une semaine de remobilisation,
18:08 donc de se remobiliser dans la vie active
18:10 et de les suivre et de les accompagner
18:13 pendant 9 mois jusqu'à les insérer professionnellement.
18:15 Mais ce qu'on fait particulièrement
18:17 avec ces femmes, ces mamans,
18:19 on s'occupe aussi de leurs enfants.
18:21 Donc, pendant qu'elles sont chez nous,
18:23 on s'occupe et on met en place
18:25 des séjours pour leurs enfants dans un autre lieu
18:27 pour pas que les mamans et les enfants
18:29 soient en même temps, pour que le travail
18:31 puisse se faire vraiment en profondeur à quelques kilomètres.
18:33 Donc, il arrive quoi que ce soit, il n'y a aucun souci.
18:35 Mais aujourd'hui, pour que
18:37 les femmes puissent venir et se sentir en confiance,
18:39 elles ont aussi besoin d'une certaine forme
18:41 de distance avec les hommes.
18:43 Parce que
18:45 le fait d'une certaine manière
18:47 de se laisser accompagner,
18:49 ça demande une grande confiance.
18:51 Donc, nous n'accompagnons pas
18:53 aujourd'hui les hommes qui sont
18:55 victimes de violences, ni les hommes qui sont
18:57 auteurs de violences, parce que c'est aussi
18:59 un besoin fort qu'on a dans la société,
19:01 c'est d'accompagner ces hommes qui ont été auteurs
19:03 pour pas qu'il n'y ait de reproduction
19:05 de schéma. Et ce qui est aussi
19:07 très important, c'est d'accompagner ces enfants qui sont
19:09 victimes de violences, parce qu'on le dit très peu,
19:11 mais un enfant sur deux
19:13 qui a été victime de violences sera lui-même
19:15 violent à l'âge adulte.
19:17 - Alors, une question, il y a quand même
19:19 un gros problème, on aurait du le rappeler, d'hébergement.
19:21 Est-ce que, parce que c'est terrible,
19:23 mais c'est la victime qui est obligée de partir
19:25 dans 99% des cas, ce qui pose
19:27 quand même question, est-ce qu'il y a une prise de
19:29 conscience des pouvoirs publics dans ce domaine
19:31 Alain Cailliau ?
19:33 - Aujourd'hui, on peut considérer
19:35 qu'il y a des prises de conscience. Après,
19:37 en termes de mise en place, on a eu la mise en place
19:39 du Pacte Nouveau Départ, par
19:41 notre ancienne ministre, Madame Brome,
19:43 qui avait mis en place ça,
19:45 avec laquelle on avait contribué, avec plusieurs
19:47 dizaines de femmes qui avaient témoigné et accompagné.
19:49 Aujourd'hui, il y a un manquement
19:51 qui est énorme. On a une prise
19:53 de conscience du pouvoir public et de la
19:55 société de manière générale, depuis
19:57 simplement quelques années. Le Covid
19:59 a accentué
20:01 et a mis en avant cette situation,
20:03 mais avant, on considère
20:05 aujourd'hui que les finances,
20:07 que ce soit publiques ou privées,
20:09 dans le secteur de l'accompagnement
20:11 pour des femmes qui sont en situation de vulnérabilité
20:13 représentent à peine 1%.
20:15 Donc, ça vous laisse dire
20:17 le besoin qu'il y a.
20:19 Et donc, la mise en place
20:21 et la mise en œuvre de
20:23 logements, qui sont des logements d'urgence,
20:25 mais aussi des
20:27 logements pérennes,
20:29 le travail est énorme.
20:31 Vraiment, c'est énorme.
20:33 Petite interrogation aussi
20:35 sur ces femmes qui travaillent, certaines
20:37 travaillent, comment ça se passe avec l'employeur ?
20:39 Est-ce qu'il y a...
20:41 Est-ce qu'elles prennent des vacances ?
20:43 C'est quoi l'organisation ?
20:45 Aujourd'hui,
20:47 en fait, pour
20:49 être pleinement accompagnées,
20:51 oui, elles doivent prendre des vacances.
20:53 Ces femmes qui sont en situation de
20:55 grande détresse, les employeurs, elles ne veulent pas
20:57 parler, elles ne veulent pas le mettre en avant.
20:59 Les employeurs, pour la plupart, qui commencent
21:01 tout juste à vraiment être sensibilisés,
21:03 ne veulent pas le voir non plus.
21:05 Il y a aussi des réalités. Et en fait,
21:07 ce qu'il y a besoin, c'est de sensibiliser
21:09 les professionnels
21:11 à ces situations
21:13 de violence, tout simplement. Parce que
21:15 au quotidien, vous ne pouvez
21:17 même des fois pas les détecter.
21:19 Elles sont...
21:21 Il n'y a pas que des violences physiques,
21:23 il y a aussi des violences morales,
21:25 profondes.
21:27 Et pour les voir,
21:29 il faut un minimum avoir
21:31 été sensibilisés.
21:33 Marie, peut-être le mot de la fin ?
21:35 Non mais, dites-nous
21:37 Marie, vous, ce serait quoi votre
21:39 message d'espoir dans cette période,
21:41 et pour les autres femmes aussi ?
21:43 Qu'il faut en avoir
21:45 envie, même si on est dans
21:47 la solitude et que parfois c'est plus facile
21:49 de mourir que de pouvoir vivre.
21:51 Mais en tout cas, qu'ils fassent
21:53 attention à ce genre d'association
21:55 comme le Moulin,
21:57 parce que vraiment, c'est
21:59 quelque chose de complet, de bienveillant,
22:01 il y a énormément d'amour.
22:03 J'ai trouvé ça nulle part
22:05 ailleurs en deux ans.
22:07 Merci beaucoup à eux, merci à vous
22:09 d'en parler aujourd'hui.
22:11 Il faut se battre, il faut lever
22:13 la tête, il ne faut pas se laisser faire.
22:15 C'est vrai que c'est difficile, la justice,
22:17 la police,
22:19 c'est dur d'affronter tout ça
22:21 parce qu'on doit se battre contre tout le monde.
22:23 Mais il y en a
22:25 qui sont là pour nous et on peut leur faire confiance.
22:27 Merci beaucoup, en tout cas, Marie.
22:29 Et on vous souhaite
22:31 le meilleur, forcément,
22:33 devant vous, ça c'est sûr.
22:35 Ne lâchez rien du tout.
22:37 On vous embrasse très fort. Merci beaucoup, Alain Caillou,
22:39 d'avoir été avec nous. Et peut-être rappeler le site
22:41 pour les dons.
22:43 Je me permets de rappeler le site pour les dons,
22:45 c'est le www.moulindeponru.com
22:47 et je voudrais juste te dire
22:49 que j'ai un grand rêve, c'est de montrer
22:51 le premier centre de rebond à temps long
22:53 pour les femmes et enfants victimes de violences
22:55 en Europe qui n'existent pas aujourd'hui.
22:57 Et j'ai ce projet-là.
22:59 Alors si vous êtes entrepreneur ou coordonnateur,
23:01 n'hésitez pas à nous contacter
23:03 pour pouvoir mener à bien ce projet-là.
23:05 Bravo, bravo, bravo.
23:07 Merci pour ce que vous faites.
23:09 Et Marie, on vous embrasse très très fort.
23:11 Dans un instant, un sujet passionnant aussi,
23:13 le Dr Isabelle Sarfati,
23:15 auteur de ce livre "Histoire plastique"
23:17 qui est paru chez Stock, on en parle dans un instant,
23:19 on parle du cancer du sein,
23:21 et surtout de cette reconstruction aussi.
23:23 A tout de suite.
23:25 On me retirait ma glande mammaire
23:35 et on me retirait ma maladie,
23:37 mais on ne me retirait pas mon sein.
23:39 Et donc il était essentiel pour moi
23:41 qu'il retrouve sa forme et qu'il retrouve sa place dans mon corps.
23:43 Le parcours de cette reconstruction,
23:45 il me fleuve tranquille.
23:47 Un sujet touchant évidemment,
23:49 le cancer du sein et les fameuses mastectomies,
23:51 c'est-à-dire les ablations du sein.
23:53 Aurélie Gros.
23:55 Tout à fait, c'est pour ça qu'on a la chance
23:57 d'avoir le Dr Isabelle Sarfati
23:59 qui, au-delà d'être
24:01 auteur d'un superbe livre
24:03 "Histoire plastique"
24:05 qui bientôt sera une superbe série,
24:07 n'est-ce pas docteur ?
24:09 Et une personne qui, au-delà
24:11 de la reconstruction,
24:13 qui peut être pour les femmes qui ont été victimes d'un cancer du sein,
24:15 mais qui peut aussi être pour les trans,
24:17 qui peut aussi être pour les jeunes
24:19 en malformation,
24:21 un sujet dont on parle peu
24:23 et que les jeunes n'osent pas
24:25 exprimer au quotidien,
24:27 elle se bat aussi pour reconstruire ces femmes
24:29 parce qu'à travers la chirurgie plastique,
24:31 c'est une reconstruction psychologique aussi
24:33 de toutes ces personnes
24:35 qui en ont besoin et ça démontre,
24:37 comme elle le dit si bien, peut-être
24:39 d'un changement de société, en tout cas de vision
24:41 de la société et ça fait évoluer
24:43 aussi, ça évolue
24:45 en fonction de la société. Donc merci
24:47 docteur d'être
24:49 parmi nous ce soir et
24:51 expliquez-nous un petit peu
24:53 comment se passe cette reconstruction,
24:55 qu'est-ce que les femmes
24:57 viennent vous dire,
24:59 - Peut-être d'abord l'Institut du sein,
25:01 vous avez fondé, c'est important.
25:03 - Je travaille à l'Institut du sein Paris,
25:05 que j'ai fondé il y a maintenant 15 ans,
25:07 en m'associant avec l'ancien chef de service
25:09 de l'Institut Curie, qui était Krishna Kloff,
25:11 et on a décidé d'être
25:13 hyper spécialisé
25:15 dans le sein, c'est-à-dire
25:17 de faire que de la chirurgie du sein.
25:19 Donc lui venait du monde
25:21 de la cancérologie, moi je suis
25:23 plasticienne, lui a
25:25 une formation en chirurgie plastique aussi,
25:27 et donc moi je suis spécialisé
25:29 en reconstruction mammaire. Ce que je voudrais dire à propos
25:31 du cancer du sein, c'est que
25:33 70% des
25:35 cancers du sein ne nécessitent pas
25:37 l'ablation du sein.
25:39 Et que la première chose à faire,
25:41 c'est pour éviter
25:43 les mastectomies, c'est du dépistage.
25:45 Parce que le dépistage,
25:47 un cancer du sein
25:49 qui est dépisté tôt,
25:51 et je rappelle aux femmes qui ont peur du dépistage,
25:53 que dans un pays
25:55 censé, on ne dépiste
25:57 qu'une maladie qu'on sait
25:59 guérir. Un cancer du sein
26:01 dépisté tôt, c'est 90%
26:03 de guérison.
26:05 Donc, la première chose à faire,
26:07 c'est de dépister des cancers du sein
26:09 tôt, parce que le traitement va faire
26:11 qu'on va pouvoir conserver le sein,
26:13 que le traitement va être simple,
26:15 et ne posera pas de problème de reconstruction.
26:17 Cela dit,
26:19 sans forcément que ce soit
26:21 plus grave, dans certains cas,
26:23 soit parce que la maladie est diffuse,
26:25 soit parce que le sein est petit,
26:27 enfin bon, il y a des tas de circonstances,
26:29 dans 30% des cas,
26:31 il est nécessaire de retirer
26:33 le sein. Alors d'abord,
26:35 ce n'est pas un drame absolu,
26:37 parce que quand même, les seins, on en a deux,
26:39 ça ne sert pas à grand chose,
26:41 et tout le monde ne les voit pas au quotidien.
26:43 Néanmoins, il y a des
26:45 techniques de reconstruction qui maintenant sont
26:47 assez au point, et qui permettent de reconstruire
26:49 de façon assez
26:51 efficace
26:53 les personnes à qui on a été obligé
26:55 de retirer un sein pour sauver
26:57 la vie. - Oui, psychologiquement,
26:59 oui, effectivement,
27:01 avec du recul, il vaut mieux être
27:03 debout, finalement, voilà,
27:05 mais psychologiquement, le fait
27:07 de perdre un aspect physique,
27:09 ça aussi, il faut
27:11 l'encadrer, l'intégrer,
27:13 le gérer, quand on est
27:15 des praticiens tels que vous,
27:17 par exemple. - Parce qu'il faut parler
27:19 de la reconstruction dès la mastectomie.
27:21 D'abord, la reconstruction
27:23 n'est pas obligatoire.
27:25 C'est-à-dire qu'on parle beaucoup,
27:27 les bouffants féministes parlent beaucoup de reconstruction
27:29 à plat, qui est de dire
27:31 "bon, on va enlever un sein,
27:33 on va pas forcément le reconstruire, parce que c'est pas
27:35 un désir de tout le monde",
27:37 et qu'on peut faire quelque chose
27:39 d'assez joli, à plat,
27:41 il y a plein de femmes qui font des tatouages
27:43 dessus, ou qui sont assez créatives
27:45 là-dessus, et ensuite,
27:47 effectivement, on peut
27:49 dès la mastectomie, dire
27:51 aux femmes qu'une reconstruction
27:53 est toujours possible.
27:55 Donc, il y a deux modes de reconstruction,
27:57 il y a de la reconstruction immédiate,
27:59 ça signifie que
28:01 on fait le premier temps
28:03 de reconstruction, il y aura besoin de faire des retouches
28:05 après, mais on fait un premier temps
28:07 de reconstruction, on enlève le sein
28:09 et on le remplace immédiatement
28:11 par une prothèse et on l'embaut.
28:13 C'est un chiffre qui est
28:15 actuellement assez faible en France,
28:17 puisque ça concerne que
28:19 20 à 30% des mastectomies.
28:21 - Comment on l'explique ?
28:23 - Parce que ça
28:25 va prendre du temps et de la technique
28:27 de reconstruire un sein.
28:29 Je ne suis pas persuadée
28:31 que le ratio
28:33 des médecins et des plasticiens
28:35 etc. a été bien calculé,
28:37 on voit qu'on manque de gynéco,
28:39 qu'on manque d'ophtalmo, qu'on manque de dermato...
28:41 - Le généraliste !
28:43 - On n'en parle même pas !
28:45 - Et qu'on manque de plasticien,
28:47 normalement, il devrait y avoir des plasticiens
28:49 dans tous les services
28:51 où on en a besoin.
28:53 - Aujourd'hui, une femme qui doit
28:55 subir une ablation des seins,
28:57 on l'informe systématiquement
28:59 dans tous les établissements, qu'elle peut avoir
29:01 cette reconstruction ou des fois
29:03 on l'informe. Est-ce que vous avez des cas
29:05 de femmes qui viennent et qui n'ont pas vraiment été informées ?
29:07 - Bien sûr.
29:09 - On ne communique pas beaucoup dessus.
29:11 - C'est compliqué, parce que lorsqu'on annonce
29:13 à quelqu'un qu'elle a
29:15 un cancer du sein,
29:17 d'abord le ciel lui tombe sur la tête,
29:19 c'est quand même un diagnostic
29:21 le plus souvent d'une mammographie,
29:23 c'est-à-dire que vous rentrez
29:25 faire un examen de dépistage
29:27 et qu'on vous annonce que vous avez
29:29 un cancer.
29:31 C'est une consultation
29:33 où on ne peut annoncer
29:35 que ce que les gens sont capables
29:37 d'entendre.
29:39 - C'est-à-dire qu'ils ne se projettent pas ?
29:41 - C'est très variable.
29:43 Il faut vraiment s'adapter
29:45 à la personne. Enfin, moi je ne suis pas cancérologue,
29:47 ce n'est pas moi qui suis responsable des consultations d'annonces.
29:49 Mais je sais,
29:51 parce que je discute beaucoup avec les femmes
29:53 en reconstruction de ce qui s'est
29:55 passé lors de l'annonce,
29:57 on n'a pas l'esprit
29:59 très très très très clair
30:01 pour entendre
30:03 tout. Néanmoins,
30:05 il est systématiquement dit
30:07 qu'une reconstruction est faisable,
30:09 soit en immédiat,
30:11 soit en différé.
30:13 Maintenant, on n'a pas forcément le temps
30:15 de s'étendre sur les modalités de reconstruction,
30:17 parce que là on en est aux modalités
30:19 de traitement, or la reconstruction,
30:21 il faut quand même traiter d'abord. - Oui, c'est un deuxième temps.
30:23 - Docteur Sarfati, on a parlé d'une actrice
30:25 très célèbre, Angelina Jolie,
30:27 qui a fait une double mastectomie préventive
30:29 puisqu'elle avait perdu sa mère
30:31 et sa grand-mère, parce qu'il y a
30:33 un type de cancer du sein qui est génétique
30:35 et elle avait malheureusement pour elle le mauvais gène.
30:37 Est-ce que c'est quelque chose qui se développe,
30:39 ces mastectomies préventives, avec
30:41 ou sans reconstruction ?
30:43 - En général, c'est toujours avec reconstruction
30:45 la mastectomie préventive.
30:47 La mastectomie préventive,
30:49 on garde l'essuie cutanée,
30:51 on garde l'aréole et le mamelon.
30:53 Le sein, il y a la peau,
30:55 l'aréole et le mamelon
30:57 et la glande mammaire.
30:59 Le but est, en préventif,
31:01 d'enlever la glande mammaire
31:03 en gardant
31:05 la peau, l'aréole
31:07 et le mamelon.
31:09 Et de remplacer cette glande mammaire,
31:11 et c'est de la reconstruction immédiate,
31:13 en mastectomie prophylactique.
31:15 Et donc, dans ces cas-là,
31:17 on fait une reconstruction en même temps qu'on l'enlève.
31:19 Angelina Jolie a beaucoup fait bouger
31:21 les choses parce qu'elle a
31:23 mis un coup de projecteur
31:25 sur ces femmes
31:27 qui ont un risque très très très élevé
31:29 d'avoir un cancer du sein. Donc, qui sont-elles ?
31:31 Il y a des femmes qui ont eu une mutation
31:33 avérée, c'est-à-dire
31:35 qu'elles savent, parce que leur mère,
31:37 parce que leur soeur, parce que
31:39 leur grand-mère a eu
31:41 un cancer du sein
31:43 et qu'elles savent qu'elles sont atteintes
31:45 d'une mutation génétique. La personne qui a
31:47 un cancer, on regarde, on dit
31:49 "Ah tiens, il y a une mutation génétique,
31:51 à ce moment-là, on va rechercher les mutations
31:53 génétiques dans la descendance
31:55 et les deux
31:57 mutations génétiques les plus connues sont
31:59 BRCA1 et
32:01 BRCA2,
32:03 un peu barbare, et
32:05 elles sont associées à un
32:07 très très haut risque
32:09 de cancer du sein et/ou
32:11 de cancer de l'ovaire.
32:13 Mais il y a aussi des patientes
32:15 qui ont des familles
32:17 avec beaucoup de cancer du sein
32:19 et puis on ne trouve pas de mutation génétique
32:21 et on se dit "il doit y en avoir une, mais on
32:23 ne la connaît pas".
32:25 Et on dit "ben quand même, quand on voit
32:27 votre généalogie, on voit que
32:29 la probabilité de faire
32:31 un cancer, elle est chez vous très élevée
32:33 et puis il y a aussi des demandes
32:35 de gens qui sont cancérophobes,
32:37 c'est-à-dire...
32:39 - Oui, on est plus cancérophobes,
32:41 on est plus contre le cancer.
32:43 - Non, personne n'a envie d'avoir
32:45 un cancer. Cancérophobes, ça veut dire que la
32:47 phobie du cancer
32:49 est tellement importante
32:51 qu'elle prend une place
32:53 délirante. Et à ce moment-là, il y a
32:55 des femmes qui disent "ma mère a
32:57 eu un cancer du sein à 60 ans,
32:59 enlevez-moi les deux seins".
33:01 Et là, notre rôle, c'est quand même d'essayer
33:03 de dire "attendez, on va
33:05 se calmer, on va regarder, on va essayer
33:07 d'étudier, de faire une enquête généalogique,
33:09 une enquête génétique, mais on va pas se laisser
33:11 emporter par la peur
33:13 de tout et d'importe quoi, parce que c'est pas
33:15 de la bonne médecine". - Effectivement.
33:17 Aurélie Gros ? - Et à côté
33:19 de ça, dans un sujet dont
33:21 on parle peu, et je crois qu'il y aura bientôt
33:23 une conférence là-dessus,
33:25 l'Institut du sein lancera
33:27 le 19 octobre une journée dédiée à la reconstruction
33:29 de ma mère, mais des plus jeunes
33:31 qui ont des malformations, parce qu'aujourd'hui, on ne parle
33:33 pas de ces jeunes, qui n'en parlent pas d'ailleurs
33:35 eux-mêmes, ils ont déjà du mal à parler des premières règles,
33:37 donc dire qu'on a un problème,
33:39 c'est bien...
33:41 Voilà, ça existe pour ces jeunes-là. - Ah ouais.
33:43 C'est un sujet qui me tient particulièrement à cœur,
33:45 parce que je trouve bouleversant. Nous, on fait
33:47 le diagnostic
33:49 dès le début de la consultation.
33:51 On voit des jeunes femmes
33:53 entre 13
33:55 et 17 ans,
33:57 qui arrivent en consultation
33:59 emmenées par un
34:01 de leurs parents, la maman ou le papa,
34:03 et les parents disent
34:05 "il y a un problème, on ne comprend pas très bien,
34:07 elle dit qu'elle veut se faire opérer des seins,
34:09 mais ma fille est folle, etc."
34:11 Enfin, il y a souvent un contexte un peu comme ça.
34:13 Et puis on dit "bon, très bien,
34:15 montrez-moi", et à ce moment-là, on voit la gamine
34:17 qui fond en larmes,
34:19 on dit "fait sortir en général le parent",
34:21 la fille a un mal fou
34:23 à se déshabiller, parce que
34:25 c'est associé à une honte
34:27 qui fend le cœur.
34:29 En fait, on n'en parle pas suffisamment,
34:31 c'est très très fréquent,
34:33 et on réalise qu'il y a des jeunes filles
34:35 qui voient apparaître
34:37 au moment de l'adolescence, donc c'est peut-être pas le moment
34:39 le plus facile,
34:41 pour des choses comme ça,
34:43 qui voient apparaître
34:45 peu à peu,
34:47 des escroissances qui ne ressemblent pas vraiment
34:49 à des seins, et qui n'en parlent pas.
34:51 Elles se referment sur elles-mêmes,
34:53 elles mettent des sweatshirts, elles ne se déshabillent pas devant les copines,
34:55 elles ne se déshabillent pas devant les vestiaires,
34:57 les parents ne les ont jamais vus nus,
34:59 et en fait, comme on n'en parle pas,
35:01 elles ne comprennent pas
35:03 qu'elles ont simplement une petite malformation
35:05 mammaire, et que
35:07 ce n'est pas très compliqué à corriger,
35:09 et j'aimerais beaucoup qu'on en parle plus.
35:11 - Oui, en parler plus, et j'imagine
35:13 que c'est pris en charge en partie par
35:15 la Sécurité Sociale, parce qu'il y a peut-être la barrière
35:17 aussi, la chirurgie esthétique,
35:19 c'est toujours quelque chose... - Ça coûte très cher. - C'est pas de la chirurgie esthétique,
35:21 que ce soit la reconstruction
35:23 après un cancer de sein,
35:25 ou que ce soit une malformation,
35:27 il y a une prise en charge par la Sécurité Sociale,
35:29 c'est considéré comme une pathologie.
35:31 - D'accord.
35:33 Ce problème
35:35 à l'adolescente, ça correspond à combien
35:37 de jeunes filles aujourd'hui ? Est-ce qu'on a des chiffres
35:39 là-dessus ? - On n'arrive pas à l'évaluer.
35:41 - D'accord. - Moi, je dirais...
35:43 - Parce que c'est tabou pour elles, et elles le disent pas.
35:45 - Non, non, non, c'est parce que...
35:47 c'est compliqué d'évaluer la fréquence
35:49 d'une malformation,
35:51 parce que la cotation... Nous, on pourrait l'évaluer
35:53 avec les cotations Sécurité Sociale,
35:55 mais il n'y a pas pour l'instant de cotation Sécurité Sociale
35:57 qui dit "malformation mammaire".
35:59 Donc on voit
36:01 pause de prothèse, redrapage,
36:03 on n'arrive pas à voir le chiffre.
36:05 - Faut s'adresser à qui, pardon Philippe ?
36:07 Quand vous êtes une maman, et que vous voyez que votre fille
36:09 a ce problème-là, à son médecin,
36:11 il faut aller voir qui ?
36:13 - Médecin traitant, gynécologue,
36:15 plasticien...
36:17 Le médecin, qui en face,
36:19 va pouvoir donner une réponse,
36:21 parce qu'il sait que ça existe.
36:23 - Docteur Safati, avec les progrès de la médecine,
36:25 notamment l'immunothérapie, les nouvelles chimiothérapies,
36:27 etc., est-ce que
36:29 30% de trop
36:31 de femmes atteintes de cancer du sein
36:33 qui doivent subir une mastectomie, est-ce que
36:35 on peut améliorer le pronostic
36:37 où on n'a pas besoin de mastectomie
36:39 grâce au nouveau traitement ?
36:41 - Déjà, on est passé en
36:43 je dirais 50-60 ans
36:45 de 100% de mastectomie
36:47 à 30% de mastectomie.
36:49 - Oui, c'est déjà énorme.
36:51 - Donc ça a beaucoup progressé.
36:53 Et là, nous on voit par exemple des très jeunes femmes
36:55 qui savent qu'elles ont une mutation
36:57 et on leur dit "Attendez, là vous avez 18 ans
36:59 donc vous risquez rien,
37:01 vous ne savez pas quelle va être la médecine
37:03 dans 15 ans.
37:05 Et donc on ne va pas faire quelque chose maintenant
37:07 parce que dans 15 ans, on saura peut-être
37:09 résoudre les problèmes autrement.
37:11 Bien évidemment, ça progresse très très vite la médecine.
37:13 - Et on le souhaite évidemment.
37:15 - Merci beaucoup Docteur Isabelle
37:17 Sarfati, fondatrice de l'Institut du
37:19 Sein, et bien entendu avec ce livre
37:21 aussi important
37:23 "Histoire plastique aux éditions"
37:25 - Livre de poche. - Livre de poche.
37:27 - Oui, gros succès quand on est en livre de poche
37:29 c'est que ça a cartonné.
37:31 - Je l'ai dit, mais
37:33 pour l'avoir lu presque terminé
37:35 mais j'attendais la version papier
37:37 parce que sur Internet c'est plus compliqué
37:39 c'est assez
37:41 "drôle"
37:43 même si toutes les situations ne le sont pas
37:45 mais c'est tourné de façon
37:47 agréable. - Poétique et positif.
37:49 - C'est ça, on parle
37:51 de choses qui ne sont pas faciles des fois
37:53 mais on peut en parler de façon positive.
37:55 - Merci beaucoup en tout cas d'avoir été avec nous
37:57 et de nous avoir éclairé sur ces sujets
37:59 très importants. Dans un instant, un coup de coeur
38:01 qu'on aime beaucoup, ça s'appelle
38:03 "Le sport de Titou"
38:05 et c'est une histoire de famille
38:07 qui donne franchement
38:09 envie de s'engager pour les autres.
38:11 On vous en parle dans un instant, ne bougez pas.
38:13 - SUD RADIO, votre avis
38:15 fait la différence.
38:17 SUD RADIO, les vraies voies qui font bouger
38:19 la France, 19h20,
38:21 les vraies voies citoyennes.
38:23 Aurélie Gros, Stéphane Pelé.
38:25 - Et les vraies voies citoyennes, c'est aussi
38:27 mettre en lumière des projets
38:29 des associations, des engagements
38:31 et là c'est un très bel engagement
38:33 ça s'appelle "Le sport de Titou".
38:35 - Et oui, c'est un engagement d'une famille
38:37 d'une famille extra
38:39 - Une famille en or.
38:41 - Une famille en or, c'est une histoire
38:43 un peu particulière, puisqu'il s'agit
38:45 de Karine qui n'est pas avec nous ce soir
38:47 - Elle n'est pas loin, je suis sûre qu'elle n'est pas loin.
38:49 - Raphaël, son mari,
38:51 Thomas, le grand frère,
38:53 autour de Baptiste, dit "Titou"
38:55 qui est, ah ben voilà,
38:57 bonsoir Karine,
38:59 qui atteint d'une maladie génétique orpheline
39:01 et qui en a décapé à plus de 80%
39:03 et son frère, Thomas,
39:05 il a décidé dans sa vie
39:07 de consacrer sa vie, il fait beaucoup de sport
39:09 il est très sportif
39:11 - Ah oui, il fait même des Ironman
39:13 - Oui, il fait des Ironman, mais il ne les fait pas seul
39:15 - Moi je dirais qu'il est dingue
39:17 - C'est-à-dire que nous, l'Ironman, on aurait du mal
39:19 à le faire, mais lui, il le fait
39:21 - Non, non, on le fait pas
39:23 - Non, on le fait pas
39:25 - Il emmène son frère qui participe à toutes
39:27 ses aventures. Et donc
39:29 ils ont monté une association
39:31 au départ pour équiper, pour pouvoir
39:33 emmener Titou partout, et en fin de compte
39:35 ils ont décidé, avec l'argent
39:37 d'en faire profiter tout le monde
39:39 toutes les personnes en situation
39:41 de handicap, et voilà
39:43 donc racontez-nous un petit peu votre aventure
39:45 parce que c'est beau
39:47 - On va démarrer par Raphaël, qui est
39:49 le papa et qu'on est
39:51 ravis d'accueillir
39:53 avec cette idée finalement
39:55 de se dire comment
39:57 notre second fils
39:59 aujourd'hui, enfin notre premier fils
40:01 Thomas peut aider
40:03 finalement notre petit Titou
40:05 à retrouver le sourire
40:07 - Oui, donc c'était en 2014
40:11 on voulait absolument
40:13 partager des choses en famille
40:15 et
40:17 donc on a trouvé une solution, c'est
40:19 d'acheter un vélo
40:21 adapté à Baptiste
40:23 pour pouvoir faire
40:25 le promenade en vélo
40:27 et tout de suite après, Thomas a vu le film
40:29 de toutes nos forces, qui est
40:31 un film où un papa fait des Iron Man
40:33 avec son fils
40:35 handicapé
40:37 et donc Thomas nous a dit tout de suite
40:39 "moi c'est ça que je veux faire avec mon petit frère"
40:41 donc l'aventure est partie de là
40:43 donc on a créé une association
40:45 au départ pour pouvoir financer
40:47 le matériel pour handicapé
40:49 qui coûte extrêmement cher
40:51 et puis après il nous restait
40:53 un petit peu d'argent, donc
40:55 on a dit "autant en faire profiter tout le monde"
40:57 donc
40:59 l'association a perduré
41:01 l'association est aujourd'hui reconnue
41:03 d'intérêt général
41:05 et on fait faire du sport
41:07 aux enfants handicapés qui sont placés
41:09 dans des centres.
41:11 - Alors, mon cher Thomas, quand on
41:13 vous voit, vous avez l'air moins costaud que votre père
41:15 quand on voit votre maman
41:17 on se dit que c'est votre papa
41:19 c'est votre maman, mais moi quand je vois ce que vous arrivez
41:21 à faire, je pense que vous êtes l'enfant caché de Stallone
41:23 et de Schwarzenegger. Est-ce que vous nous
41:25 expliquez comment vous arrivez à faire
41:27 ça, avec votre frère en plus ?
41:29 - Je pense
41:31 que
41:33 ce que j'arrive à faire, en fait
41:35 je tire plus
41:37 du lien fraternel que je peux trouver
41:39 entre lui et moi. Je pense
41:41 que c'est plus une histoire
41:43 de mental et de motivation plutôt qu'une
41:45 histoire physique. L'entraînement
41:47 il vient avec,
41:49 mais la première chose
41:51 à avoir, c'est la motivation
41:53 et l'envie
41:55 de se lancer dans ce genre de
41:57 défi un peu fou.
41:59 Mais étant donné
42:01 que j'ai toujours été très proche
42:03 de mon frère Baptiste,
42:05 ça a toujours été une évidence
42:07 pour moi de me lancer
42:09 dans ce genre d'expérience.
42:11 - Ça a généré quoi chez lui ?
42:13 - Beaucoup de bonheur.
42:15 C'est sûr que Baptiste,
42:17 il est extrêmement...
42:19 Il démontre beaucoup
42:21 d'émotions, en fait.
42:23 Et c'est vrai que
42:25 à chaque fois qu'on franchit une ligne d'arrivée,
42:27 à chaque fois qu'on fait quelque chose du sport
42:29 ou quoi que ce soit,
42:31 il est toujours à fond
42:33 et avec le sourire
42:35 jusqu'aux oreilles, il a toujours la banane.
42:37 Et ça, c'est aussi notre source
42:39 de motivation numéro un,
42:41 à nous trois, à nos parents.
42:43 - Le prochain projet, c'est quoi ?
42:45 - Alors là, pour l'instant, c'est
42:47 un petit peu en stand-by.
42:49 Il y aura quelques triathlons
42:51 assez petits, du taille S
42:53 et M
42:55 pour l'année qui arrive.
42:57 Après, on commence déjà un peu à réfléchir
42:59 à un prochain
43:01 Altaironman, pourquoi pas ?
43:03 - Et avec vous,
43:05 finalement, Raphaël, lorsque vous voyez
43:07 votre fils, parce que c'est
43:09 tout ça aussi qui fait que cette
43:11 association est devenue d'intérêt public
43:13 aujourd'hui, quand vous aidez
43:15 les autres, le retour est
43:17 j'imagine formidable ?
43:19 - Oui, c'est voir
43:21 tous ces enfants qui
43:23 ont très souvent beaucoup de mal
43:25 à montrer leurs émotions,
43:27 de les voir
43:29 heureux dévaler une piste de ski
43:31 ou faire du karting,
43:33 des kartings bi-place,
43:35 c'est extraordinaire,
43:37 parce que là, on voit
43:39 qu'ils sont heureux
43:41 et c'est des victoires
43:43 à chaque fois pour nous.
43:45 - Juste un petit mot,
43:47 puisqu'on a très peu de temps,
43:49 finalement, pour vous aider financièrement,
43:51 on vous envoie
43:53 de l'argent où ?
43:55 - Alors, on a une page Facebook,
43:57 le sport de Titou,
43:59 et donc là, vous pouvez nous contacter
44:01 via la page
44:03 Facebook, le sport de Titou,
44:05 et puis
44:07 ensuite, les dons,
44:09 on expliquera
44:11 comment faire des dons pour l'association.
44:13 - Voilà, et on vous réinvitera,
44:15 bien entendu, dans peu de temps,
44:17 plus longtemps. - On dira peut-être pas faire d'Ironman,
44:19 nous, par contre. Moi, je le sens au moyen.
44:21 - Philippe, écoutez... - On t'a désigné,
44:23 Philippe, c'est trop tard. - Oui, écoutez, Philippe,
44:25 Philippe, un petit régime,
44:27 voilà, vous achetez des baskets et vous faites
44:29 un effort, je vous le dis, moi.
44:31 - On vous attend, on vous attend
44:33 en 2025. - D'accord, je vous envoie
44:35 Philippe, je vous envoie Philippe David.
44:37 - Elle veut se débarrasser de moi.
44:39 - Merci beaucoup, on vous embrasse.
44:41 Le sport de Titou, Karim,
44:43 bien sûr, le magnifique. - Merci beaucoup, merci Philippe pour l'invitation.
44:45 - Raphaël et Thomas, on vous embrasse
44:47 très fort, merci beaucoup Stéphane Pelé, merci
44:49 beaucoup Aurélie Gros. - Merci à vous.
44:51 - On vous retrouve lundi. - Zyron Citoyen.
44:53 - Voilà, c'est ça, on vous retrouve lundi prochain
44:55 avec grand plaisir, allez dans un instant.
44:57 - On va parler rugby avec Sud Radio
44:59 rugby. - Eh oui. - Et tout de suite,
45:01 Sud Radio à votre service. - Et on vous retrouve
45:03 pour les vraies voix demain à 17h. Salut, bonne soirée.
45:05 Sud Radio à votre service.
45:07 Sud Radio à votre service.
45:09 Avec Fiducial, une offre globale
45:11 de services proches des entreprises.

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