• il y a 6 mois
Transcription
00:00 Le continent antarctique se situe pour l'essentiel entre le pôle sud et le cercle polaire.
00:07 Il est recouvert d'une épaisse couche de glace.
00:14 Tout autour, la mer abrite une grande variété d'espèces.
00:21 Mais la Terre n'est qu'un vaste désert.
00:26 Il n'en a pas toujours été ainsi.
00:31 Il y a des millions d'années, l'Antarctique était une région boisée,
00:36 peuplée de créatures plus étonnantes les unes que les autres.
00:41 Certaines ont même survécu à une extinction de masse.
00:46 Il y avait des amphibiens aussi gros qu'un crocodile,
00:51 et des représentants des plus grands animaux qui aient jamais foulé la Terre, à savoir les dinosaures.
00:58 L'un d'eux chassait dans les forêts australes bien avant que le célèbre tyrannosaurus rex apparaisse sur Terre.
01:09 Une équipe scientifique part en Antarctique avec une mission,
01:13 pour comprendre comment ces espèces qui vivaient il y a des millions d'années ont pu s'adapter aux conditions polaires.
01:22 Chaque fossile permet de connaître un peu mieux les dinosaures du pôle sud.
01:34 L'équipe se prépare à aller au bout du monde.
01:37 Elle partira de Christchurch en Nouvelle-Zélande, comme la plupart des expéditions antarctiques.
01:46 Nathan Smith, Patricia Heiberg, Elizabeth Hives et d'autres vont chercher des fossiles dans la chaîne de montagne transantarctique.
02:06 C'est toujours un moment très excitant quand on arrive au centre de Christchurch.
02:10 On s'équipe et ça devient concret. On est vraiment sur le point d'aller sur le terrain, en Antarctique.
02:16 Patricia Heiberg est spécialiste des plantes fossiles.
02:22 Il faut toujours avoir un talkie walkie sur soi. Tu peux le ranger dans une des poches, c'est le mieux.
02:29 Il s'agit de la première mission antarctique d'Elizabeth Hives.
02:34 C'est le grand saut dans l'inconnu. Je suis en train de m'équiper.
02:38 On m'a donné une grosse parcarouge. Quand je pense à ce qui m'attend, ça me donne le vertige.
02:44 Le continent antarctique disparaît presque entièrement sous une couche de glace de plus d'un kilomètre d'épaisseur.
02:55 Il n'y a que dans les montagnes qu'on peut explorer la roche à la recherche de fossiles.
03:00 Je suis tellement content. On va sur le glacier de Shackleton. Ce sera ma première fois.
03:07 C'est un site célèbre dans l'histoire de l'exploration polaire et de la paléontologie des 50 dernières années.
03:13 L'Antarctique est un désert de glace depuis 15 millions d'années seulement. C'est très peu à l'échelle géologique.
03:21 La calotte glaciaire s'étend sur 14 millions de kilomètres carrés, soit plus que la superficie des États-Unis.
03:30 Les vents peuvent souffler à 320 km/h et les températures atteignent des records de froid à l'échelle planétaire.
03:36 Quelques rares espèces défient les éléments et vivent dans cet environnement hostile.
03:45 Mais comment les animaux préhistoriques peuvent-ils s'y retrouver ?
03:56 Mais comment les animaux préhistoriques se sont-ils adaptés aux conditions polaires ?
04:01 Pour le savoir, il faut remonter loin dans l'histoire de la Terre.
04:07 Il y a 300 millions d'années, un seul continent, appelé l'Apangé, regroupe presque toutes les terres, y compris ce qui deviendra l'Antarctique.
04:20 Un réchauffement planétaire se produit et crée les conditions d'une période qu'on appelle le Trias.
04:26 La calotte glaciaire qui recouvrait jusqu'alors l'Apangé fond jusqu'à disparaître complètement il y a 250 millions d'années.
04:38 Plus tard, le supercontinent se scinde en deux parties, la Laurasie et le Gondwana.
04:50 Et peu à peu, la vie s'épanouit dans la région que l'on nomme aujourd'hui l'Antarctique.
04:56 D'épaisses forêts la recouvrent entièrement.
05:00 On y trouve bientôt d'étranges animaux.
05:05 Il y a des ancêtres de la libellule, qui font la taille d'un petit oiseau.
05:11 Et des lystrosaures, des reptiles herbivores aussi gros qu'un chien.
05:17 Les paléontologues ont beaucoup appris de l'étude de leurs fossiles.
05:21 On trouve ces fossiles dans tout le Gondwana.
05:25 On en a découvert dans l'Antarctique dans les années 1960-1970.
05:29 Les lystrosaures possédaient une paire de défenses, une gueule en forme de bec, une queue courte et large et de petites pattes robustes.
05:36 Ce n'est pas vraiment l'image que l'on se fait d'un champion de la survie.
05:40 Et pourtant, ces espèces se sont adaptées à des climats très variés à travers tout le Gondwana.
05:47 On trouve la trace de ces animaux en Afrique du Sud, en Antarctique, en Inde, en Chine, en Russie, voire en Australie.
05:54 Comment ces reptiles, aujourd'hui disparus, se sont-ils adaptés à la vie polaire ?
06:02 C'est l'une des énigmes que la mission antarctique pourrait élucider.
06:06 Les anthroposphères sont des animaux qui sont en train de se faire enregistrer.
06:12 C'est ce que la mission antarctique pourrait élucider.
06:16 Les scientifiques n'auront pas la tâche facile.
06:25 L'Antarctique est l'une des régions les plus dangereuses au monde.
06:28 Les fouilles ne sont possibles que dans la chaîne transantarctique.
06:37 Les fouilles sont un des plus gros enjeux pour les animaux.
06:41 C'est vraiment compliqué de chercher des fossiles en Antarctique.
06:48 Surtout à cause des conditions de travail difficiles et de la logistique que cela suppose.
06:53 La traversée n'a rien d'une croisière de luxe.
07:05 Les chercheurs voyagent à bord d'un avion de transport de l'armée qui offre un confort très sommaire.
07:10 Ils atteignent la base antarctique de McMurdo sur l'île de Ross après un vol de 6 heures.
07:17 C'est la plus grande station scientifique de l'Antarctique.
07:21 1200 personnes travaillent là toute l'année.
07:32 Les nouveaux arrivants débutent leur sijour par un stage de survie d'une semaine.
07:36 McMurdo, c'est un peu le croisement entre un comptoir minier reculé et une petite faculté de sciences sociales et humaines.
07:44 Les chercheurs vont devoir s'adapter aux conditions hostiles de l'Antarctique.
07:49 Ils apprennent à conduire les engins et les véhicules spécialisés.
07:54 L'Antarctique est un continent isolé.
07:58 Avec un climat très rude, ce qui en fait un environnement de travail dangereux.
08:02 Cela oblige à se former et à prendre beaucoup de précautions.
08:06 En cas de tempête, il faut savoir s'encorder et construire un mur de protection en glace.
08:14 Même pendant les mois les moins froids, on peut avoir des orages et des vents violents avec des températures extrêmes.
08:21 Donc avant de partir sur le terrain, on suit un stage précaire.
08:26 Avant de partir sur le terrain, on suit un stage pour apprendre à traverser les glaciers, franchir une crevasse, etc.
08:31 L'idée est de connaître les risques et de savoir parer à toute éventualité.
08:36 Ces tentes seront la seule protection des chercheurs contre le vent et le froid durant les six prochaines semaines.
08:42 Une tempête de glace frappe brusquement McMurdo, comme pour illustrer la nécessité du stage de survie.
08:51 Le mauvais temps nous a ralentis. On devait rejoindre le camp, mais on n'a pas pu décoller.
08:55 Une fois le beau temps revenu, l'équipe s'envole vers le camp installé sur le glacier de Shackleton, en plein cœur du continent blanc.
09:05 Elle va passer les prochaines semaines à traverser le terrain.
09:16 Elle va passer les prochaines semaines à des centaines de kilomètres des premiers secours possibles, et à des milliers de kilomètres de la civilisation.
09:23 Elle ne pourra compter que sur elle-même.
09:27 En un sens, on a l'impression d'aller sur une autre planète.
09:34 Les scientifiques ont un emploi du temps chargé.
09:38 Ils s'installent rapidement, et dès le lendemain, ils partent à la recherche de fossiles sur le glacier de Shackleton.
09:44 La mission s'inscrit dans une longue tradition de recherche.
09:47 C'est Robert Scott qui a découvert les premiers fossiles d'Antarctique lors d'une expédition vers le pôle sud en 1912.
09:55 Il s'agissait de végétaux. L'explorateur et son équipe les ont trouvés par hasard.
10:06 Ils se sont donnés énormément de mal pour les transporter vers le pôle sud.
10:13 Ils ont eu énormément de mal pour les transporter à travers la banquise.
10:16 Mais ce voyage a fini par leur coûter la vie.
10:23 Plus tard, on a retrouvé leur corps ainsi que les fossiles.
10:27 En tant que paléontologue, je trouve ça fabuleux qu'ils aient découvert ces fossiles et compris leur importance.
10:37 C'est la preuve que l'Antarctique a été très différente et a connu un autre climat.
10:43 D'autres plantes fossiles ont été découvertes par la suite.
10:46 La nouvelle expédition a pour objectif d'identifier les espèces qui poussaient autrefois en Antarctique
10:53 et de comprendre comment elles se sont adaptées aux conditions polaires.
10:56 Elizabeth Hives participe à la toute première sortie.
11:00 L'hélicoptère dépose des petits groupes de chercheurs à différents endroits du glacier.
11:09 Elizabeth Hives va explorer un éperon rocheux nommé Collinson Ridge.
11:13 Elle cherche des traces de l'extinction de masse à laquelle les lystrosaures ont survécu.
11:20 70 à 90% des animaux et des végétaux de la planète ont alors disparu.
11:30 On peut en voir plus de 70 à 90% de la planète.
11:35 On peut en voir la trace ici sur une dizaine de mètres.
11:38 Cette extinction de masse délimite deux périodes géologiques.
11:43 On l'appelle l'extinction Permien-Trias.
11:47 Cinq extinctions massives ont ponctué l'histoire de la Terre depuis l'apparition de la vie.
11:53 L'extinction Permien-Trias est la troisième et la plus importante.
11:58 70% des animaux terrestres et 95% des espèces marines ont disparu.
12:04 Aussi étonnant que cela paraisse, la biodiversité s'est reconstituée après ce cataclysme.
12:09 L'extinction de la fin du Permien a été massive.
12:12 La vie a bien failli disparaître complètement.
12:15 Cela a engendré une réformation et une réorganisation totale des faunes et des flors.
12:20 Parmi les facteurs qui peuvent expliquer cette crise figure le volcanisme.
12:26 De vastes épanchements de lave se produisent en Sibérie
12:31 et recouvrent une zone de taille équivalente à la moitié de l'Europe.
12:34 D'énormes quantités de dioxyde de carbone sont libérées dans l'atmosphère
12:42 et provoquent une hausse des températures.
12:45 Après cette crise, il fait en moyenne 10 degrés de plus qu'à notre époque.
12:50 La vie disparaît, sauf dans quelques endroits reculés, comme l'Antarctique.
12:59 Les ancêtres du cafard font partie des rares espèces à survivre
13:02 et à participer à la chaîne alimentaire.
13:05 De même que Prolacerta, un reptile aujourd'hui éteint, qui ressemble à un lézard géant.
13:11 Prolacerta vit il y a 250 millions d'années environ.
13:15 C'est l'un des premiers animaux qui apparaît à la surface de la Terre.
13:20 Son nom signifie « avant les lézards », mais en fait, c'est plutôt un parent des dinosaures et des crocodiles.
13:25 Il appartient à la même lignée de reptiles.
13:28 C'est l'espèce la plus proche des dinosaures au début du Triassic.
13:32 Le changement climatique du Permien Triassic provoque l'inondation et la dégradation de la Terre.
13:39 Les étoiles, les animaux, les animaux vivent dans des zones de hausse de température
13:44 et sont en train de se dégrader.
13:48 Le Permien Triassic provoque l'inondation des forêts.
13:51 Tout un réseau de canaux et de plaines alluviales se forme au début du Triassic.
13:56 Au début, dans les dépôts des plaines alluviales, on a de la forêt partout.
14:04 Puis, les arbres disparaissent progressivement jusqu'au dernier.
14:08 Au Triassic moyen, les écosystèmes se renouvellent entièrement.
14:15 Les espèces arboricoles cèdent la place à des amphibiens de grande taille.
14:19 Avec William Hammer, j'ai eu la chance de décrire une espèce animale appelée Antarctozuchus.
14:39 Elle possède un crâne qui doit faire près d'un mètre de long et doit mesurer trois mètres en tout.
14:43 Elle ressemble à une salamandre géante.
14:47 C'est une espèce très commune au Trias moyen en Antarctique.
14:51 À la suite du réchauffement climatique, le monde devient un vaste désert.
14:57 À l'exception de l'Antarctique, où se développent des écosystèmes très riches.
15:02 Les écosystèmes de la Terre sont très riches.
15:06 En Antarctique, où se développent des écosystèmes très riches.
15:09 Antarctozuchus est le plus grand prédateur des marées.
15:14 L'élistrosaure serait des proies parfaites pour lui.
15:24 Mais le sont-ils vraiment ? Rien ne permet de l'affirmer.
15:34 Antarctozuchus n'est pas le seul amphibien géant.
15:37 Antarctozuchus fait partie de l'ordre des Thaimnospondyles, des amphibiens aujourd'hui éteints.
15:43 Certains pensent que les amphibiens actuels, comme les grenouilles et les salamandres, dérivent de cet ordre.
15:49 Donc, en ce sens, les grands amphibiens Thaimnospondyles seraient encore présents de nos jours.
15:54 Mais au sens premier, ils ont tous disparu à la fin du Trias.
16:01 Le climat relativement chaud de cette période explique que des végétaux puissent pousser près du cercle polaire et nourrir une faune variée.
16:08 Mais la masse de terre de l'Antarctique se trouve déjà près du pôle sud.
16:13 Alors, comment ces plantes peuvent-elles survivre à la nuit polaire, qui dure plusieurs mois par an ?
16:19 De nos jours, seuls quelques algues et certains lichens sont capables d'une telle prouesse.
16:27 Patricia Ryberg et son équipe de botanistes explorent le glacier de Shackleton.
16:31 Leur mission, comprendre comment des plantes à tiges pouvaient se passer de photosynthèse pendant de longues périodes.
16:38 J'ai étudié les cernes des arbres fossiles.
16:42 Ils avancent très vite, puis ils s'arrêtent.
16:45 Et puis, ils sont encore là.
16:48 Et puis, ils sont encore là.
16:52 Les cernes des arbres fossiles, ils avancent très vite, puis ils s'arrêtent net.
16:56 C'est presque instantané.
16:59 En d'autres termes, des phases de croissance rapide alternent avec des phases de latence soudaines.
17:06 Patricia Ryberg doit encore étudier les fossiles en laboratoire.
17:14 Mais d'ores et déjà, elle voit des similitudes avec une autre époque plus tardive, le Crétacé.
17:22 Au Crétacé moyen, la plongée s'est déjà fragmentée.
17:26 Le Gondwana rassemble les masses de ce qu'on appelle aujourd'hui l'Antarctique, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
17:34 La Nouvelle-Zélande se détache il y a 83 millions d'années et entame sa dérive jusqu'à sa position actuelle dans l'océan Pacifique.
17:44 Le continent Antarctique, lui, reste près du pôle Sud.
17:49 Pour préparer leur expédition en Antarctique, Patricia Ryberg et Elizabeth Hives sont parties en Nouvelle-Zélande, où on trouve des arbres fossiles assez bien conservés.
17:59 Elles les ont étudiés dans l'espoir de mieux comprendre l'écosystème de l'Antarctique.
18:15 Oh, Patty, regarde celui-ci.
18:18 Il est énorme !
18:20 Quelle taille pouvait-il faire ? On a tout le tronc, tu crois ?
18:26 Non, c'est juste la partie centrale.
18:29 Nous sommes dans l'un des rares endroits au monde où on peut voir une forêt fossile qui se trouvait déjà là à l'époque, malgré tout le temps qui s'est écoulé.
18:38 Ces arbres, eux, sont des espèces de l'antarctique.
18:43 Ils ont été écoulés. Ces arbres vivaient il y a 170 millions d'années, et ils étaient exactement au même endroit.
18:50 À une nuance près, à l'époque, la Nouvelle-Zélande se situait à l'intérieur du cercle polaire austral, tout près de l'Antarctique.
18:59 Mais alors, comment ces arbres ont-ils pu croître ?
19:04 Ces végétaux étaient plongés dans la nuit noire pendant quatre mois.
19:12 Aucun arbre ne peut pousser dans ces conditions de nos jours.
19:15 Alors, comment faisaient ces végétaux pour rester en vie ?
19:19 L'étude des CERN révèle que ces arbres avaient une durée de vie de 90 ans et qu'ils connaissaient des périodes de latence régulières.
19:29 La plupart des végétaux de notre époque, à commencer par les arbres, ne peuvent pas vivre dans la nuit polaire.
19:39 Par quels mécanismes des végétaux préhistoriques pouvaient-ils reprendre leur croissance après avoir été privés de photosynthèse pendant des mois ?
19:47 Le ginkgo appartient à une lignée très ancienne.
19:53 C'est l'unique survivant de la flore du trias, et il pourrait bien nous livrer le secret des arbres préhistoriques polaires.
20:03 Les botanistes l'ont cultivé en serre avec d'autres essences, en simulant l'alternance de l'été et de l'hiver polaire.
20:09 Les premiers spécimens sont morts.
20:13 Les chercheurs ont répété l'expérience en augmentant fortement les valeurs de CO2 dans l'atmosphère,
20:19 et ils ont eu la surprise de constater que les nouveaux spécimens absorbaient davantage de CO2 l'été et entraient dans une période de latence l'hiver.
20:28 C'est ainsi qu'ils ont survécu à la nuit polaire.
20:33 Lors de la grande extinction du Permien trias, le niveau de CO2 dans l'atmosphère a probablement beaucoup augmenté,
20:40 au point d'affecter le climat de la Terre pendant des millions et des millions d'années.
20:45 Mais apparemment, ce niveau élevé de CO2 a permis aux végétaux de l'Antarctique de connaître une forte croissance en été,
20:53 et de résister ainsi à l'hiver polaire.
20:57 La biodiversité a fini par se reconstituer, jusqu'à ce qu'une nouvelle extinction de masse se produise.
21:03 À la fin du trias, il y a environ 200 millions d'années, on a probablement perdu 70% des espèces vivantes.
21:12 Cette quatrième extinction de masse a pu être déclenchée par le volcanisme.
21:17 C'est l'une des raisons pour lesquelles les espèces vivantes sont en danger de disparaître.
21:23 Cette extinction de masse est peu connue, sans doute parce que les dinosaures y ont survécu.
21:27 Certains dinosaures, particulièrement anciens, ont surmonté cette crise de la fin du trias,
21:33 qui a éradiqué la plupart de leurs compétiteurs.
21:37 Les dinosaures se sont répandus dans le monde entier, y compris en Antarctique.
21:44 Après l'extinction de masse trias-jurassique, ils règnent en maître sur la Terre.
21:51 Ce sont les grands gagnants de la crise.
21:53 Comment les sauriens s'adaptent-ils à la vie dans le cercle polaire austral ?
22:00 C'est l'une des questions qui intéresse nos chercheurs.
22:03 Ce sont des animaux à sang-froid.
22:07 La longue nuit polaire doit leur poser d'énormes problèmes.
22:11 Les fouilles ne sont pas faciles.
22:18 Mais l'équipe est récompensée de ses peines.
22:21 Le premier fossile que j'ai vu par ici, c'est cette patte.
22:26 Elle est articulée, donc disposée comme lorsque l'animal était encore vivant.
22:31 Le fossile que je suis en train de dégager est l'un des premiers ancêtres des reptiles.
22:37 Il est un fossile de la même nature que la pâte.
22:42 C'est une petite espèce appelée Procolophon.
22:45 Il a fui l'actuelle Afrique du Sud pour se réfugier à une latitude plus élevée, ici, dans l'Antarctique.
22:52 On va laner là-bas.
22:56 Ce reptile fossile présente une caractéristique très particulière.
23:04 Il est très doux, très puissant, très puissant.
23:09 Ce reptile fossile présente une caractéristique importante que les dinosaures du pôle sud possédaient peut-être aussi.
23:16 On retrouve cette particularité chez un parent éloigné qui vit encore de nos jours en Nouvelle-Zélande.
23:25 Il s'agit du Toitara ou sphénodon, une espèce aux origines très lointaines.
23:38 Aujourd'hui menacé, il vit caché au fond des forêts vierges de Nouvelle-Zélande.
23:43 On peut dire qu'il possède un sens de la nuit tout à fait singulier grâce à un organe unique en son genre,
23:54 un troisième œil ou œil pariétal.
24:01 Cet œil est doté d'une cornée et d'une rétine particulières avec une connexion neuronale au cerveau qui tend aujourd'hui à dégénérer.
24:09 D'autres espèces possèdent un œil pariétal.
24:14 Cet organe leur permet de savoir quand les jours rallongent.
24:18 C'est une information cruciale dans le déclenchement de la reproduction.
24:22 Le sphénodon a une autre caractéristique exceptionnelle.
24:30 Des paléontologues ont découvert un sphénodon fossile particulièrement ancien dans l'île du Sud en Nouvelle-Zélande.
24:37 On a trouvé trois fragments de mâchoire ayant appartenu à une espèce identique au sphénodon actuel.
24:45 Ce sont des fragments minuscules de quelques millimètres seulement, mais on voit clairement des dents.
24:51 Comme l'espèce est identique au sphénodon actuel, on pense qu'il s'agit d'un de ses ancêtres.
24:57 Cette découverte montre que le sphénodon est présent depuis très longtemps en Nouvelle-Zélande.
25:01 Ces fossiles sont la preuve que l'ancêtre du sphénodon possédait déjà des dents pour mâcher ses proies.
25:08 Or la plupart des reptiles n'en ont pas. Ils avalent leurs proies tout ronds.
25:13 Un reptile qui mâche sa nourriture peut élargir le spectre de ses proies et manger tout ce qu'il trouve, même dans l'obscurité.
25:23 C'est peut-être pour s'adapter à la nuit polaire que l'espèce a développé des dents et un troisième oeil.
25:29 Les paléontologues pensent que les dinosaures ont pu s'adapter de manière comparable aux conditions de vie près du pôle sud.
25:43 Mais quand on fouille en Antarctique, il faut s'armer de patience et ne pas être pressé de valider les données.
25:50 Il a fallu plusieurs expéditions pour mettre au jour et préparer ces eaux.
25:54 Le temps est très mauvais dans cette région.
25:57 Les phénomènes de gel et de dégel à la surface de la roche rendent les fouilles difficiles.
26:02 Il peut s'écouler beaucoup de temps entre la découverte d'un dinosaure et son identification.
26:07 Exemple avec le premier saurien fossile découvert sur le continent blanc en 1986.
26:15 Les fouilleurs n'ont pu l'identifier et ils l'ont archivé pour une analyse ultérieure.
26:20 Il a fallu attendre 20 ans pour que l'espèce soit identifiée et nommée.
26:27 Antarctopelta mesure 6 mètres.
26:32 Il appartient à l'ordre des ankylosaures qui sont des dinosaures herbivores.
26:37 Il a été découvert en 1936.
26:41 Il appartient à l'ordre des ankylosaures qui sont des dinosaures herbivores.
26:45 Ses ancêtres ont sans doute quitté l'Amérique du Sud pour se réfugier en Antarctique.
26:50 Comme tous les ankylosaures, il possède une queue en forme de massue.
26:56 Antarctopelta n'est pas le seul dinosaure de l'Antarctique.
27:01 De nombreuses autres espèces ont été découvertes plus tard.
27:06 Le morcellement de la Pangée débute il y a 180 millions d'années et s'étale sur une longue période.
27:10 Le morcellement de la Pangée débute il y a 180 millions d'années et s'étale sur une longue période.
27:22 D'innombrables écosystèmes apparaissent tout au long de ce processus.
27:29 Un océan baptisé Tétis s'ouvre et sépare les deux masses de terre qu'on appelle l'Orasia et Gondwana.
27:36 Cet océan a une influence sur le climat de toute la planète, y compris l'Antarctique.
27:42 La Tétis distribue l'humidité tout autour du globe et transforme la terre en une immense jungle tropicale.
27:58 Seul l'Antarctique garde un climat relativement frais sous lequel la vie prospère.
28:03 Le Cryolophosaure est un dinosaure à plumes et le principal carnivore de cette période.
28:15 Son nom signifie "lézard à crête de glace".
28:22 Il doit raffoler des glacialisores, ces grands herbivores qu'on a découverts dans la même couche sédimentaire que lui.
28:28 Il a fallu des années pour mettre au jour des squelettes de ces deux espèces.
28:38 La découverte de Cryolophosaure est un des premiers événements de la vie de la planète.
28:50 La découverte de Cryolophosaurus est due à William Hammer.
28:53 Ce paléontologue américain est parvenu à reconstituer un squelette complet en 2011,
28:59 au terme de trois expéditions antarctiques échelonnées sur une vingtaine d'années.
29:04 De l'autre côté, on a découvert un fémur énorme d'un mètre de long.
29:17 Je n'en revenais pas. David m'a dit "qu'est-ce que c'est que ça ?"
29:21 J'ai répondu "sûrement un dinosaure". Je ne vois rien d'autre de cette taille au mésozoïque.
29:27 Cryolophosaurus est effectivement un dinosaure, et pas n'importe lequel.
29:34 Le plus grand de tout l'Antarctique.
29:37 C'est le roi des forêts vierges du Crétacé.
29:43 Le glacier Lysore passe sans doute sa journée à brouter pour se constituer des réserves de graisse en vue de l'hiver polaire.
29:49 Ce n'est pas pour autant une proie facile.
29:57 Ce géant de plus de 6 mètres peut courir à la vitesse de 40 km/h.
30:09 Le troupeau est capable de se défendre, surtout lorsqu'il est acculé.
30:35 Bien sûr, lorsqu'on dispose uniquement de fossiles pour reconstituer le comportement d'une espèce,
30:40 les hypothèses qu'on échafaude sont à prendre avec des pincettes.
30:43 Concernant la crête, en revanche, les paléontologues sont assez sûrs d'eux.
30:49 Elle ne sert pas à se battre, mais plutôt à séduire.
30:54 Elle joue un rôle dans le processus de formation des couples.
31:00 L'espèce est d'ailleurs surnommée Elvisaurus, en référence au chanteur Elvis Presley et à sa fameuse banane.
31:08 Le cryolophosa, le chanteur de la crête, est un des plus grands chanteurs de la planète.
31:15 Il est un des plus grands chanteurs de la planète.
31:18 Il est aussi le chanteur de la crête, et il est aussi le chanteur de la crête.
31:24 En référence au chanteur Elvis Presley et à sa fameuse banane.
31:28 Le cryolophosaur avait peut-être une face de couleur vive.
31:33 Les chercheurs l'imaginent un peu comme le casoar, un volatil de Nouvelle-Guinée.
31:43 Les oiseaux sont des descendants directs des dinosaures.
31:51 Pour les observants, on peut imaginer l'apparence et le comportement des grands reptiles préhistoriques.
31:56 Le cryolophosaur adulte n'a pas de prédateur.
32:04 Mais les premiers protomammifères apparaissent à son époque en Antarctique.
32:10 Et ils se nourrissent probablement d'œufs de dinosaure.
32:16 Le cryolophosaur est un des premiers à se nourrir d'œufs de dinosaure.
32:19 Il est aussi le premier à se nourrir d'un oiseau.
32:23 Il est aussi le premier à se nourrir d'un oiseau.
32:27 Il est aussi le premier à se nourrir d'un oiseau.
32:31 Il est aussi le premier à se nourrir d'un oiseau.
32:35 Il est aussi le premier à se nourrir d'un oiseau.
32:39 Il est aussi le premier à se nourrir d'un oiseau.
32:44 Les scientifiques se posent en cause leur conception des dinosaures,
32:47 et notamment le fait qu'ils s'agissent d'organismes à sang-froid.
32:51 Au Jurassic, une nouvelle génération de dinosaures règne sur la Terre.
32:57 On a longtemps exclu qu'elle ait pu vivre en Antarctique.
33:12 L'éthanosaure constitue en quelque sorte l'apogée du groupe des dinosaures sauropodomorphes.
33:15 Leur nom est bien choisi parce que ce sont les plus grands animaux terrestres de tous les temps.
33:19 Ces mastodontes peuvent mesurer 37 mètres et peser 60 tonnes, soit dix fois plus qu'un éléphant.
33:27 Ils ont besoin d'énormes quantités de nourriture.
33:33 On les imagine mal en Antarctique.
33:39 Et pourtant, en 2012, on a trouvé leurs traces sur l'île James Ross, sous la forme d'une vertèbre caudale.
33:45 Les titanosaures sont une énigme biologique.
33:50 Ils ne ressemblent à aucun autre groupe d'animaux connus.
33:53 Avec la découverte de cette vertèbre en Antarctique, le mystère ne fait que plus de douleur.
34:04 Que font ces géants au pôle sud ?
34:06 Comment se sont-ils adaptés à cet environnement ?
34:10 On pourrait croire que des animaux de cette taille sont incapables de vivre sur la terre ferme.
34:21 Les baleines sont énormes, mais dans l'eau, elles semblent plus légères.
34:25 Or, les sauropodes vivaient et se déplaçaient sur la terre ferme.
34:30 Ils ont développé des caractéristiques anatomiques qui leur permettaient d'évoluer dans un environnement terrestre.
34:35 Ils possédaient des membres très larges, en forme de colonne,
34:41 qui étaient parfaits pour supporter leur énorme poids et se déplacer sur la terre ferme, comme les éléphants.
34:46 Ils avaient une colonne vertébrale extrêmement longue.
34:49 On les a même qualifiés de colonnes vertébrales sur pattes.
34:52 Les titanosaures possèdent des grandes quantités de nourriture.
34:58 Les titanosaures possèdent des sacs aériens dans le cou, comme les oiseaux.
35:02 Ce système améliore leur respiration, tout en diminuant le poids du squelette.
35:07 Ils avaient un long cou et un tout petit crâne, avec un cerveau minuscule.
35:14 Leurs dents étaient faites uniquement pour broyer des végétaux.
35:17 Leur cœur pèse plusieurs centaines de kilos et mesure près de 2 mètres.
35:26 A chaque battement, ils pompent 90 litres de sang.
35:29 On essaie de comprendre comment ces organismes vivaient il y a des centaines de millions d'années,
35:39 avec ce corps absolument démesuré.
35:41 C'est l'une des plus grandes énigmes de la paléontologie.
35:44 Les titanosaures sont sans doute plus mobiles qu'on ne l'a cru pendant longtemps.
35:53 Les mâles se donnent peut-être de grands coups de tête quand ils s'affrontent, comme les girafes mâles.
35:57 Mais comment expliquer qu'ils soient aussi grands ?
36:06 L'avantage d'être grand, c'est qu'on ne peut pas se faire manger.
36:20 Regardez les écosystèmes actuels en Afrique par exemple.
36:22 Les éléphants adultes n'ont pas de prédateurs.
36:25 Si on peut grandir beaucoup, pourquoi s'en priver ?
36:27 Ça peut être une bonne stratégie pour ne pas se faire dévorer.
36:31 Mais les éléphants sont loin de faire la taille des dinosaures du Jurassique.
36:37 Comme tous les mammifères, ils consacrent beaucoup de temps au nourrissage des petits.
36:50 Si leur croissance était illimitée, ce serait problématique.
36:53 Les titanosaures, eux, sont au vipar.
36:58 C'est le nombre d'œufs qui permet d'assurer la survie de l'espèce, à l'instar de nombreuses espèces de reptiles modernes.
37:07 Chaque femelle pond une quarantaine d'œufs.
37:11 Un troupeau entier en pond sans doute plusieurs milliers.
37:18 Un festin pour différents carnivores.
37:20 Mais sur la masse, il y a toujours un certain nombre de rescapés.
37:27 Imaginez comme il devait être difficile de vivre longtemps avec une taille réduite au milieu de tous ces dinosaures, au Jurassique ou aux Crétacés.
37:37 Dans ce contexte, une croissance rapide était sans doute avantageuse.
37:41 Plus un animal grandissait vite, plus il avait de chances de survie.
37:47 Comment connaître la vitesse de croissance des dinosaures ?
37:50 Tant qu'on ne disposait pas d'os de juvénile, c'était impossible.
37:54 Heureusement, en 2012, Christina Curry-Rogers est tombée sur un fossile non classé assez exceptionnel.
38:03 Je parcourais une collection à la recherche d'osements de crocodiles, et je n'arrêtais pas de tomber sur des petits os de sauropodes.
38:14 À la fin, je me suis aperçue que j'avais un squelette entier.
38:17 J'avais tous les os d'un minuscule spécimen de sauropode.
38:21 Il s'est avéré par la suite que c'était le plus jeune sauropode connu hors de l'oeuf.
38:25 J'ai tout de suite compris l'importance de ce squelette.
38:30 On n'avait encore jamais identifié de spécimen aussi jeune.
38:33 En trouvant ces os, j'ai compris à quoi tous ces petits animaux ressemblaient.
38:43 Quand on ouvre les tiroirs pour parcourir la collection d'un musée, il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir.
38:48 En paléontologie, les plus grandes découvertes arrivent lorsque quelqu'un jette un oeil neuf sur des os qui ont été découverts par quelqu'un d'autre 20 ans plus tôt, ou parfois même un siècle.
38:57 À la naissance, les jeunes sauropodes ressemblent à des adultes miniatures.
39:11 Nous pensons qu'ils étaient capables de se débrouiller seuls dès qu'ils sortaient de l'oeuf.
39:15 La paléontologue examine les os du jeune sauropode au microscope électronique.
39:22 La structure osseuse et les vestiges de vaisseaux sanguins sont très révélateurs.
39:38 Quand on regarde une coupe d'os de dinosaure comme celle-ci, on voit des petits cercles partout.
39:42 Ça correspond à des vaisseaux sanguins.
39:45 Plus il y a de vaisseaux allant dans toutes les directions, plus l'organisme grandit vite.
39:51 Ces cellules osseuses et ces vaisseaux sanguins nous disent que ce dinosaure grandissait très vite.
39:59 Un jeune titanosaure court probablement de nombreux dangers.
40:06 Mais sa croissance rapide lui assure de bonnes chances de survie.
40:09 Le petit d'homme double son poids de naissance en 5 mois.
40:14 Le titanosaure, en 5 jours.
40:17 Ce fémur appartient à un titanosaure âgé de 3 mois.
40:22 Et à côté, c'est le fémur d'un individu de 20 ans.
40:26 La différence est énorme.
40:28 On voit bien à quelle vitesse le jeune doit grandir pour atteindre cette taille en 20 ans.
40:35 On n'a encore jamais trouvé d'oeufs de dinosaure ni de juvénile en Antarctique.
40:39 Peut-être parce que les titanosaures n'y vivent pas toute l'année.
40:43 C'est en tout cas une hypothèse.
40:45 C'est en Amérique du Sud qu'on a mis au jour la plupart des titanosaures.
40:52 Mais les paléontologues australiens sont en train de faire de nombreuses découvertes.
41:01 Ils ont notamment trouvé ces empreintes de titanosaures qui se sont visiblement déplacées en groupe sur une grande distance.
41:07 Les titanosaures qu'on a trouvées en Argentine, en Antarctique et en Australie avaient un lien de parenté.
41:18 Il est probable qu'ils avaient les mêmes ancêtres à la période où toutes ces terres étaient regroupées en un seul et même continent, le Gondwana.
41:29 Ces ancêtres doivent parcourir la totalité du Gondwana.
41:33 Plus tard, les titanosaures peuvent franchir l'Antarctique durant les mois d'été.
41:42 À l'époque, les terres de l'hémisphère sud étaient reliées.
41:46 Donc il est vraisemblable que les titanosaures traversaient l'Antarctique pour aller d'une région à l'autre.
41:53 Autrement dit, les titanosaures sont peut-être plus des voyageurs en transit que des habitants de l'Antarctique.
42:00 Dans ce cas, bien sûr, ils ne connaissent pas l'hiver polaire.
42:10 Au cours du Jurassique, les températures et le niveau de CO2 recouvrent les terres de l'Antarctique.
42:19 Les températures et le niveau de CO2 reculent progressivement.
42:23 La faune antarctique doit donc s'adapter à des hivers de plus en plus rigoureux.
42:28 En général, on n'imagine pas du tout les dinosaures vivre dans l'obscurité totale pendant plusieurs mois de l'année, avec des températures en dessous de zéro.
42:39 Bien sûr, il y avait des mois plus chauds.
42:43 Mais dans l'ensemble, ça devait être un environnement inhospitalier pour les espèces qui vivaient là toute l'année.
42:49 Comment ces espèces se sont-elles adaptées au froid ?
42:54 Dans la chaîne transantarctique, l'équipe scientifique a trouvé un lystrosaure, une vieille connaissance du trias.
43:02 C'était un lystrosaure logé dans un versant quasiment vertical.
43:07 C'est tout nouveau pour moi. C'est ma toute première paroi.
43:12 Ce n'est pas là qu'on trouve des fossiles d'habitude.
43:15 Mais celui-là dépassait d'un côté.
43:17 Pour l'extraire, il fallait le dégager complètement.
43:20 On a fini par utiliser le perforateur pour faire une série de trous.
43:28 On voulait extraire le fossile avec la roche qui était autour.
43:31 On a utilisé le ciseau, la scie et tout ce qu'on avait.
43:34 Ça y est, une fissure.
43:36 C'est bon.
43:41 Et voilà, pile où on pensait.
43:43 Super, on a un bout.
43:48 On a sorti le premier morceau.
43:50 Mais c'était le plus facile, je crois.
43:52 Le suivant sera plus difficile.
43:55 Le lystrosaure est capable de survivre aux rigueurs de l'hiver polaire.
44:03 Le fossile découvert dans la paroi a livré son secret.
44:06 L'examen au microscope de la coupe d'une téfance a révélé une particularité étonnante
44:22 qu'on ne trouve pas chez les autres spécimens découverts en dehors de la paroi.
44:28 Il s'agit d'une alternance de phase de croissance et de repos.
44:32 Autrement dit, le lystrosaure hiberne en Antarctique.
44:38 Les dinosaures vivent à une époque plus récente que lui.
44:43 Mais ils peuvent tout à fait hiberner, eux aussi.
44:46 Ils se réveillent au printemps, et se réveillent en été.
44:50 Ils sont très nombreux.
44:53 Mais ils peuvent tout à fait hiberner, eux aussi.
44:56 Ils se réveillent au printemps, quand la croissance des végétaux repart.
45:00 C'est une bonne réponse au manque de lumière et au froid.
45:07 Est-ce que le lystrosaure se laisse congeler, comme la grenouille des bois ?
45:15 Ou passe-t-il les mois d'hiver dans un état de torpeur, comme plusieurs espèces de reptiles modernes ?
45:22 On l'ignore.
45:23 Il peut aussi hiberner à la manière de l'ours blanc.
45:26 L'hibernation est une stratégie qui permet sans doute à plusieurs espèces polaires de survivre à la troisième et à la quatrième extinction de masse.
45:36 Mais il y a 66 millions d'années, une météorite d'une quinzaine de kilomètres de diamètre percute la Terre au niveau de l'actuel Mexique.
45:50 C'en est fini des dinosaures.
45:52 75% des espèces vivantes disparaissent.
46:00 Il n'y a sans doute plus de grands prédateurs dans l'océan.
46:05 Quelques oiseaux marins se disséminent à travers le monde.
46:09 Il existe de nombreuses niches écologiques vacantes qui n'attendent que des espèces capables d'évoluer de manière à les occuper.
46:18 Les oiseaux marins préhistoriques étaient sûrement des champions du vol et certains de leurs descendants le sont restés.
46:25 Mais après l'extinction des dinosaures, ce sont plutôt des espèces inaptes au vol qui dominent.
46:31 Leur nombre explose littéralement comme le montrent les fossiles de cette période.
46:37 Les oiseaux fossiles sont rares et souvent incomplets.
46:39 C'est connu parce que la plupart des oiseaux ont des os très légers et très fragiles.
46:44 Avec les manchots c'est différent parce qu'ils ont des os plus épais.
46:48 On a donc plus de fossiles de ce groupe que des autres groupes d'oiseaux.
46:52 La dernière émission de l'époque a été la dernière à se dérouler.
46:57 Les oiseaux marins sont les plus nombreux à se dérouler.
47:01 Ils ont plus de fossiles de ce groupe que des autres groupes d'oiseaux.
47:04 La dernière phase de la colonisation de l'Antarctique commence à cette période.
47:09 Aujourd'hui encore, quelques espèces de manchots se reproduisent sur les côtes du continent blanc ou sur les îles voisines.
47:17 Mais juste après le crétacé, les manchots forment un groupe extrêmement riche.
47:22 Certaines espèces, aujourd'hui disparues, sont très grandes.
47:29 C'est le cas du Waimanou.
47:31 Son nom signifie "oiseau marin" en maori.
47:35 C'est un manchot géant dont la parenté avec les albatros et les frégates est évidente.
47:44 Il possède de grandes ailes comparées à ses descendants, mais il est probablement inapte au vol.
47:55 Il nage sûrement moins vite que les manchots d'aujourd'hui, qui sont d'excellents nageurs.
47:59 Cela ne l'empêche pas de devenir l'un des plus grands prédateurs des mers,
48:12 aux côtés des autres espèces de manchots géants après la disparition des reptiles marins.
48:19 Mais bientôt, des concurrents apparaissent.
48:22 Des mammifères marins tels que les phoques, les baleines et les dauphins occupent de plus en plus de niches écologiques.
48:29 Seules les espèces de manchots les plus petites vont subsister jusqu'à nos jours.
48:34 Il y a 35 millions d'années, les terres de l'hémisphère sud continuent de s'éloigner les mêmes.
48:43 Et de nouvelles forces commencent à s'exercer sur l'Antarctique.
48:46 Après l'extinction de masse de la fin du Crétacé, l'Antarctique connaît des changements géographiques et climatiques importants.
48:55 La séparation des continents de l'hémisphère sud se poursuit.
48:59 Ça ne se fait pas du jour au lendemain, c'est progressif.
49:03 Le courant circumpolaire s'accélère, et les éclats de la mer s'accélèrent.
49:09 Ce sont les deux principaux facteurs qui font évoluer le climat de l'Antarctique et qui permettent la formation d'une nouvelle calotte glaciaire.
49:16 La couche de glace s'étend pendant plusieurs millions d'années, jusqu'à recouvrir entièrement le continent austral.
49:27 Actuellement, elle atteint 5 km d'épaisseur par endroit.
49:33 Le froid et la glace ont des conséquences directes sur la vie.
49:37 Les scientifiques qui travaillent sur le glacier de Shackleton en font l'expérience depuis 6 semaines.
49:43 Leur mission touche à sa fin.
49:46 Des caisses entières de fossiles sont prêtes à partir vers les laboratoires.
49:52 Mais d'ores et déjà, l'expédition a perdu de l'eau.
49:57 Les caisses entières de fossiles sont prêtes à partir vers les laboratoires.
50:03 Mais d'ores et déjà, l'expédition a permis d'élucider quelques-unes des énigmes de l'Antarctique.
50:09 C'est un succès, même s'il reste de nombreuses questions sans réponse.
50:15 À quoi pouvaient ressembler des écosystèmes à cette latitude et avec ce régime polaire de lumière ?
50:24 Les données recueillies lors de cette expédition permettent de mieux comprendre les relations
50:29 entre les changements climatiques et les écosystèmes à l'échelle planétaire.
50:34 L'Antarctique est l'une des pièces d'un grand puzzle.
50:38 On cherche à comprendre l'évolution du climat et ses effets sur les végétaux et les animaux à travers le temps.
50:44 Il reste encore beaucoup à découvrir, et chaque lieu a sa propre histoire.
50:49 L'histoire de l'Antarctique est loin d'être finie et pourrait bientôt connaître un nouveau rebondissement.
50:54 Les habitants du continent blanc devront vraisemblablement s'adapter à de nouvelles conditions climatiques.
51:00 Une sixième extinction de masse semble être en cours.
51:05 De nouveaux animaux vont-ils trouver refuge en Antarctique ?
51:10 Et si l'homme était la prochaine espèce à se retrouver dans l'espace ?
51:16 Et si l'homme était la prochaine espèce à s'établir au pôle sud ?
51:22 L'histoire de l'Antarctique
51:26 L'histoire de l'Antarctique
51:31 L'histoire de l'Antarctique
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