• il y a 7 mois
Au cœur des innovations en e-santé, Pulsy se positionne comme un acteur clé dans le développement des services numériques de santé. Collaborant étroitement avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) Grand Est, cette organisation forge l’avenir de la prise en charge médicale grâce à la technologie.

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Transcription
00:00 Le grand entretien avec Jonathan Lotz qui est directeur de PULSI.
00:10 Bonjour Jonathan Lotz.
00:11 Bonjour Michel.
00:12 Qu'est-ce que c'est que PULSI ?
00:13 Alors PULSI c'est un groupement régional d'appui au développement de la santé.
00:18 C'est une entité publique qui fédère les institutionnels, les acteurs en santé, les
00:25 patients de la région Grand Est.
00:26 Donc on va retrouver au niveau des institutions l'agence régionale de santé, les caisses
00:31 premières d'assurance maladie, le conseil régional, les conseils départementaux, les
00:35 métropoles.
00:36 Au niveau des acteurs en santé on va retrouver les hospitaliers, les praticiens de ville,
00:39 donc les médecins, mais plus largement les paramédicaux et les patients à travers les
00:46 associations qui les représentent.
00:47 Alors quel est votre rôle ?
00:48 Alors notre rôle c'est de porter finalement et d'opérer des services numériques qui
00:58 vont permettre de plus facilement se coordonner, prendre en charge les patients de la région.
01:05 On a un bouquet de services, d'une vingtaine de services qui sont mis en cohérence dans
01:11 un environnement numérique fédéré, c'est-à-dire qu'on a des référentiels communs qui sont
01:16 cohérents avec les référentiels nationaux, qui sont conformes d'un point de vue sécurité,
01:21 d'un point de vue règles éthiques et d'un point de vue conformité réglementaire pour
01:28 s'assurer qu'on gère bien la donnée de santé qu'on nous confie.
01:32 Progressivement on amène de l'intelligence dans ces outils et on en a bien besoin et
01:37 on tend vers un système de santé qui aujourd'hui guérit les malades, vers un système de santé
01:44 qui a vocation à prévenir les maladies le plus en amont possible.
01:48 Qu'est-ce que l'e-santé ?
01:49 L'e-santé c'est la santé numérique, c'est tous les outils qui vont amener du numérique
02:01 au service des professionnels et des patients pour les prendre en charge efficacement.
02:07 On va retrouver des outils de coordination, c'est les WhatsApp des professionnels de
02:13 santé, on va retrouver des outils d'échange et de partage, c'est les messageries des
02:17 médecins, c'est les entrepôts de documents qui eux sont nationaux à travers le dossier
02:22 médical partagé.
02:23 On va retrouver aussi tout ce qui est santé digitale, la télémédecine, on l'appelle
02:31 régulièrement, avec la téléconsultation, la téléimagerie, on a des outils de type
02:37 télé-AVC pour les prises en charge urgentes de l'AVC dans les services qui n'ont pas
02:43 de services de neurosurrogie.
02:45 Donc on met en relation les services d'urgence pour les prendre en charge dans tout point
02:49 du territoire efficacement.
02:51 Et puis on a également des outils de télésurveillance.
02:53 Comment intervenez-vous auprès de l'ARS du Grand Est ?
02:56 L'Agence régionale de santé.
02:59 L'ARS c'est l'Agence régionale de santé.
03:02 Eh bien on intervient à leur côté pour accompagner les orientations du schéma régional
03:09 de santé, c'est-à-dire pour répondre aux enjeux qui se présentent dans la bonne coordination
03:15 des soins.
03:16 On est dans une situation où on a une population française qui vieillit, donc un besoin de
03:23 consommation de soins qui augmente, et en même temps une démographie médicale qui
03:28 diminue.
03:29 Et donc on voit assez facilement qu'on est face à un problème.
03:33 Et donc ce problème, on veut l'attaquer à travers l'apport du numérique, d'autres
03:40 façons de fonctionner, de répartir plus équitablement sur le territoire l'offre
03:45 de soins par justement la digitalisation et couvrir les besoins des patients par ces moyens
03:55 nouveaux, repenser les organisations, étendre vers cette nouvelle façon d'envisager le
04:02 soin, qui est de prévenir plutôt que d'avoir à guérir.
04:05 Je reviens des États-Unis il y a peu de temps, j'observe qu'en France on ampute encore
04:11 malheureusement 12 500 patients du pied diabétique par an aujourd'hui, alors qu'aux États-Unis,
04:17 avec la contribution et la réorganisation, mais l'apport du numérique, eh bien ça
04:22 fait cinq ans qu'on n'a plus ce type d'amputation qui sont nécessaires.
04:25 Comment définissez-vous votre mission principale ?
04:28 Alors notre mission, c'est d'interagir avec les professionnels de santé, bien identifier
04:38 les problématiques auxquelles ils sont confrontés, les aider à projeter les solutions que le
04:42 numérique peut apporter et les nouvelles façons de pouvoir fonctionner.
04:47 Je dois reconnaître et je vous le confie, je suis un peu déçu de ce que aujourd'hui
04:53 la e-santé apporte à l'heure actuelle, on prépare la suite, mais c'est vrai qu'aujourd'hui
05:00 on est encore en train de constater qu'on ne fait pas toujours gagner du temps aux professionnels
05:04 de santé.
05:05 Quand je vois un médecin qui a encore cinq comptes rendus de biologie à ouvrir, on se
05:10 dit qu'il faut qu'on passe d'un numérique en santé qui dépasse le principe de passer
05:15 du papier au clavier.
05:16 Il faut que le numérique aille au-delà, qu'il libère de la charge mentale aux professionnels
05:21 de santé, qu'il leur dégage du temps, qu'il accompagne le patient dans la compréhension
05:26 des étapes de sa prise en charge, la facilitation d'y accéder, pas toujours simple actuellement,
05:33 et qu'on accompagne également l'aide au diagnostic et tout le suivi des protocoles
05:41 des patients pour que la santé soit le plus efficace possible.
05:45 On va voir les chiffres de votre société avec Virginie Mass et on se retrouve juste
05:49 après.
05:50 Pulsey collabore aujourd'hui avec 90 personnes contre 40 en 2019.
05:55 L'acteur clé dans le développement des services numériques de santé compte 12 500
06:00 utilisateurs actifs, 3 sites administratifs et 2 sites techniques.
06:04 Le taux de disponibilité en février 2024 était de 99,9%.
06:10 Enfin, Pulsey a utilisé un budget de 17,4 millions d'euros en 2023, dont 1,6 millions
06:17 d'euros en investissement.
06:19 Donc le budget, nous dit Virginie, est de 17,5 millions, 17,4 millions et dont 1,6
06:25 en investissement.
06:26 C'est important l'investissement ?
06:29 L'investissement est important.
06:32 On a des stratégies où on investit déjà dans l'infrastructure.
06:39 On a fait le choix stratégique d'être en totale maîtrise des données de santé
06:43 qu'on nous confie.
06:45 Donc voilà, on loue des data centers pour être au top de la disponibilité et de la
06:52 sécurité qu'on peut y accorder.
06:53 On a nos propres serveurs.
06:55 On a 450 serveurs aujourd'hui qui servent à opérer la vingtaine de services et on
07:00 va trouver du coup, au-delà de l'investissement dans les outils numériques, toute l'infrastructure
07:07 qui est nécessaire, accompagner également la montée en charge de l'adoption de nos
07:12 services.
07:13 Vos clients, ce sont les malades ?
07:14 On a principalement des clients qui sont professionnels de santé.
07:18 On travaille avec beaucoup de monde.
07:19 Je citais la gouvernance tout à l'heure.
07:22 On va principalement interagir avec les hospitaliers des différents services, avec les directions
07:28 des systèmes d'information en premier lieu, avec les représentants des libéraux et les
07:34 acteurs du médico-social pour bâtir ensemble cet environnement numérique et relever finalement
07:42 les défis qui se présentent aux professionnels.
07:45 Donc on a ensuite quelques interfaces patients qui ont vocation à converger vers l'environnement
07:51 national qui lui est porté par l'assurance maladie et par l'agence du numérique en
07:57 santé.
07:58 Et on est en bonne intégration de ces environnements côté patients.
08:03 Vous disiez tout à l'heure qu'on était un peu en retard par rapport à d'autres pays,
08:06 c'est ça ? Il y a du chemin à faire, il faut accélérer, est-ce que vous avez les moyens ?
08:11 Pas forcément en retard sur l'aspect numérisation, c'est sur le paradigme de prise en charge
08:17 des patients.
08:18 Aujourd'hui, finalement le problème est simple, mais il est très important.
08:24 Le problème auquel on est confronté, c'est que dans les dix ans à venir, on va avoir
08:29 un million de personnes âgées dépendantes à prendre en charge en plus.
08:32 On le sait, les pathologies chroniques sont directement liées au vieillissement.
08:37 Plus on vieillit, plus on déclenche des cancers, plus on déclenche des diabètes malheureusement.
08:40 Et en même temps, on a une démographie médicale qui diminue.
08:47 On estime que dès l'année prochaine, on perd à peu près 10% de nos médecins généralistes.
08:53 Qui arrivent à l'âge où on arrête d'exercer et ils ont fait leur carrière.
08:59 Et donc, on va avoir à peu près 10% de disponibilité de consultation en médecine générale, de
09:04 moins, dès l'année prochaine.
09:06 Donc, il ne faut pas être un génie pour comprendre qu'on est face à des difficultés
09:11 et qu'il va falloir amener une évolution du paradigme.
09:15 Et j'en suis convaincu, le Covid-19 nous l'a enseigné dans la crise pandémique qu'on
09:19 a traversée.
09:20 Le numérique est une partie prédominante de la solution.
09:23 Avec l'apport du numérique et le changement de paradigme, nous avons finalement la possibilité
09:30 de plus aller vers, aller chercher, à identifier le plus rapidement possible les personnes
09:36 à risque ou les personnes en début de pathologie pour leur proposer un accompagnement qui ne
09:42 vise plus simplement à les guérir, mais qui vise à cantonner le plus possible leur
09:48 pathologie.
09:49 Et avec cet apport du numérique, on voit bien qu'on va réussir à cantonner justement
09:57 cette augmentation de besoin de consommation de soins pour que le système de soins reste
10:02 performant et absorbe ce défi à venir.
10:06 Quelle dernière question ? Quels sont vos objectifs à courrer moyen terme ?
10:09 Alors, on a trois grandes étapes à moyen terme.
10:14 La première étape, c'est de bien embarquer tous les professionnels de santé de la région
10:17 dans notre environnement cohérent, puisque c'est par l'adoption en masse de ces outils
10:23 qu'on trouve toute la valeur de coordination, d'échange, de documents et qu'on va pouvoir
10:29 apporter de l'intelligence.
10:30 La deuxième étape, c'est de travailler ces algorithmes qu'on a déjà en expérimentation,
10:37 de repérage le plus en amont possible des différentes pathologies.
10:40 Et une fois que ces repérages sont faits, et bien sûr avec le consentement et l'acceptation
10:47 des citoyens concernés, ça va de soi, et bien on va devoir protocoliser et bien apporter
10:55 le numérique dans cette configuration-là, les différentes étapes de prise en charge
10:59 et aller chercher le patient quand il a pu oublier son rendez-vous, il a pu avoir une
11:05 indisponibilité, il n'a pas eu le réflexe de revenir vers le système de soins, et bien
11:10 avec l'apport du numérique, on va pouvoir lui rappeler, on va pouvoir aller le chercher
11:14 pour s'assurer que toutes les étapes sont bien suivies.
11:17 Merci beaucoup.
11:18 Merci à vous.
11:19 [Musique]
11:21 Bismarck
11:23 [SILENCE]

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