L'ancien Premier ministre Manuel Valls était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00 Bienvenue et bonjour Manuel Valls.
00:02 Bonjour Sonia Mamrouk.
00:03 Et merci de votre présence.
00:04 Ancien Premier ministre, vous avez aussi été ministre de l'Intérieur.
00:07 Dans l'actualité de ce jour, alors que le Premier ministre Gabriel Attal
00:10 reçoit en fin de journée les représentants des partis sur le sujet de la violence des mineurs,
00:15 on a appris qu'un mineur afghan de 15 ans est en garde à vue avec sa mère d'ailleurs,
00:18 soupçonné d'avoir porté des coups de couteau mortels à un adolescent du même âge à Châteauroux.
00:23 Le mineur afghan est en situation régulière.
00:26 Manuel Valls avait déjà été interpellé pour vol aggravé avec violence,
00:30 mais sans passer par la casse prison.
00:32 La question que l'on se pose après tous ces faits de société, c'est quel sursaut ?
00:36 Est-ce que c'est la levée de l'excuse de minorité ?
00:38 Est-ce qu'il veut revoir de fond en comble la justice des mineurs ?
00:42 Sans doute.
00:43 D'abord c'est effrayant.
00:44 Une nouvelle fois, un mort, un coup de couteau, cette violence qui se déchaîne
00:50 puisque les homicides et les tentatives d'homicides augmentent depuis quelques années.
00:55 Ce ne sont pas des faits divers, ce sont en effet des faits de société qui disent beaucoup sur la violence.
01:01 Cela pose des questions sur la manière dont il faut agir, évidemment sur l'immigration,
01:07 évidemment sur les mineurs non accompagnés, c'est à la fois des réponses françaises et européennes,
01:13 et puis aussi sur une réforme profonde de la réforme des mineurs,
01:19 en s'attaquant à la question de l'excuse de l'âge,
01:22 sans doute en inversant la preuve de celle-ci,
01:26 puisque un mineur qui tue à 15 ans mérite évidemment une réponse extrêmement sévère,
01:32 avec tout l'accompagnement ensuite, en prison et pour sa réinsertion, on peut le penser ainsi,
01:37 mais la société demande un sursaut et une réponse très puissante de l'État, de la justice.
01:45 C'est légitime de la part de nos compatriotes qui sont évidemment inquiets.
01:50 Légitime, d'autant qu'on a déjà réformé cette justice des mineurs,
01:54 mais en dissociant deux phases, deux étapes entre le moment où il y a le fait et la condamnation,
02:01 est-ce qu'on n'a pas aggravé les choses finalement en rendant la justice encore plus tardivement ?
02:06 En tout cas, je crois qu'il faut agir le plus vite possible, avant même les faits,
02:12 quand il y a des faits de violence, des trafics de drogue, à l'école, à travers les centres éducatifs fermés,
02:19 avec une réponse pénale évidemment toujours adaptée quand il s'agit des mineurs,
02:24 qu'elle soit claire, sévère, dure, parce qu'on ne peut pas accepter cette violence.
02:30 Moi, j'ai été touché, bouleversé, comme chacun, par ce que nous avons connu,
02:34 c'était dans le département où j'ai été élu de nombreuses années, dans l'Essonne, les faits de Viry-Châtillon.
02:40 Quand j'étais élu il y a plus de 20 ans, il y avait déjà des phénomènes d'affrontements, de bandes,
02:44 il y avait des morts, je me rappelle qu'Evry, ma ville, était synonyme de ces affrontements.
02:48 Nous avions remis de l'ordre aussi, avec une police municipale forte, avec une coopération avec la justice,
02:55 avec un travail avec les proviseurs et les principaux de collèges.
02:58 Nous savons que c'est une chaîne de réponses, mais face à des faits aussi graves,
03:02 commis en l'occurrence par des mineurs et aussi, pour ce qui concerne ce cas-là, par un mineur étranger,
03:09 sans généraliser, mais enfin, il faut constater les faits, les réponses,
03:13 elles doivent être à chaque fois, sur tous ces sujets, extrêmement nettes.
03:16 En situation régulière, je le précise sur notre sol.
03:19 Après les images du blocus de Sciences Po Paris, Emmanuel Valls,
03:21 de nombreux responsables politiques ont demandé au gouvernement de réagir suite à l'accord
03:26 qui a été conclu avec la direction de l'établissement, qualifié de soumission par certains.
03:32 Hier, lors du grand rendez-vous Europe 1C News & Eco, François-Xavier Bellamy demande
03:36 de stopper les financements publics de Sciences Po,
03:39 d'autres demandent la démission de la direction temporaire, elle est par intérim.
03:43 Il faut aller dans cette direction ?
03:45 Sciences Po est une grande école prestigieuse.
03:48 Toujours ? C'est toujours le cas ?
03:50 Vous pouvez vous poser cette question, mais en tout cas, elle forme nos élites.
03:54 Et depuis très longtemps, Émile Boutny, qui a donné le nom à des grands amphithéâtres de Sciences Po,
04:01 qu'on a rebaptisé, ça doit être l'amphithéâtre Gaza maintenant,
04:06 voulait refaire des hommes et élever leur pensée après la défaite de 1870.
04:11 Donc vous voyez, c'est quelque chose qui vient de très loin.
04:13 Donc la direction s'est engagée à un débat qui porte sur les revendications de ses étudiants
04:20 qui ont bloqué l'Institut, et notamment sur la suspension du partenariat de l'école,
04:26 j'ouvre les guillemets, avec les universités et les organisations soutenant l'État d'Israël.
04:31 Donc on va organiser un débat sur la légitimité d'expression de haine des Juifs et d'Israël.
04:38 On va se plier aux exigences de l'extrême gauche, de la France insoumise et de fait de leurs alliés islamistes.
04:48 Et on va plier devant une minorité d'étudiants violente qui terrorise la majorité et qui bloque Sciences Po.
04:56 J'appelle ça de la lâcheté, j'appelle ça une reddition face à l'islamo-gauchisme,
05:05 et j'appelle ça de la soumission parce que cela rappelle en effet le livre de Michel Houellebecq
05:12 sur un roman qui anticipait ce que pouvait dire la soumission face à l'islamisme.
05:20 Donc c'est un Munich de la pensée, pardon de cette expression.
05:25 Munich de la pensée ?
05:26 Oui.
05:27 C'est ce dont se rend responsable et coupable selon vous la direction de Sciences Po Paris ?
05:31 Évidemment, parce qu'il y a ce relativisme, cette peur face au camp du bien, à des étudiants,
05:38 sans parler de la manipulation évidemment qu'il y a derrière,
05:41 de militants qui viennent de l'extérieur avec de la violence y compris vis-à-vis de vos propres confrères de cette chaîne ou de BFM,
05:51 la peur d'être dénoncée par le camp du bien face au mal.
05:56 Parlez-en de la manipulation, Rima Hassan il y a quelques instants sur France 2
06:01 dit qu'elle n'est pas du tout pour la disparition de l'Etat d'Israël
06:04 et que le slogan "From the river to the sea" n'est pas du tout ce que l'on croit.
06:09 Que pensez-vous d'une telle défense aujourd'hui ?
06:12 Ce qui m'inquiète de la part de cette candidate et de la France insoumise,
06:17 c'est l'utilisation de mots comme celui du génocide que serait en train d'opérer Israël.
06:23 Il y a une guerre, il y a des morts, c'est évidemment terrible,
06:26 mais on utilise des mots qu'on hurle ensuite dans des slogans devant Sciences Po ou dans d'autres universités,
06:33 des mots qui… je reviens de trois jours du Congo, de l'RDC, de la République démocratique du Congo.
06:45 Au Rwanda il y a eu un génocide, on sait ce que ça veut dire.
06:49 Au Congo, à l'est, dans la région du Kivu, il y a eu des millions de morts,
06:54 des nettoyages ethniques, des viols effrayants, des formes de génocide.
07:00 C'est un débat qui a lieu là-bas.
07:02 Et là on utilise ce mot-là hurlé par des étudiants, pas uniquement à Sciences Po.
07:08 Il y a des universités, il y a eu des incidents à Strasbourg, à la soirée de Bonne Nouvelle.
07:12 Les étudiants juifs, nos compatriotes français, des jeunes français,
07:15 ne peuvent plus aller étudier par exemple à l'université de Toulouse-du-Mérage.
07:18 Dites-nous, de quoi se rendent coupables selon vous les étudiants ?
07:21 Parce que, est-ce que vous considérez qu'il y a une forme de légitimité à condamner ce qui se passe à Gaza,
07:28 et dans ce cas-là ce sont des étudiants pro-palestiniens,
07:30 ou est-ce que vous estimez qu'ils se rendent coupables d'autre chose et qu'ils sont pro-Hamas ?
07:34 Là ce serait autre chose.
07:36 Oui mais moi, évidemment, on cherche toujours, oui, bien sûr on cherche toujours cette excuse à dire.
07:41 C'est une excuse ou une réalité ?
07:42 Non, il y a des étudiants qui se mobilisent pour une cause, celle des Palestiniens.
07:49 Je vois que d'ailleurs on ne se mobilise pas pour les musulmans de l'Inde, pour ceux de la Chine,
07:55 pour hier la Birmanie, la Syrie.
08:00 Donc là c'est contre Israël pour vous ?
08:02 Il y a une cause, c'est Israël, évidemment.
08:04 Écoutez, il faut dire les choses comme elles sont.
08:06 D'ailleurs, ce mouvement, il nous vient des États-Unis,
08:09 c'est les universités de Columbia, prestigieuses aussi,
08:12 Columbia, Harvard, Princeton, qui sont gagnées par le même mouvement.
08:17 Avec des centaines d'arrestations.
08:18 Avec des slogans du type "retournez en Pologne" à des Américains, Juifs,
08:25 originaires des pays où il y a eu l'accomplissement de la Shoah.
08:31 Israël représente pour l'idéologie wauquiste complice de l'islamisme
08:37 l'Occident, l'homme blanc coupable de la colonisation, de l'apartheid et du génocide.
08:45 Et le génocide est utilisé comme mot pour disqualifier et nazifier Israël.
08:50 Donc c'est une inversion totale de l'histoire.
08:53 C'est une inversion totale, donc c'est une affaire très grave
08:56 et qui touche Sciences Po, qui touche nos universités
09:00 et avec non seulement la complicité, la lâcheté de la direction,
09:04 mais aussi avec une absence d'autorité absolue de la ministre de l'enseignement supérieur
09:11 qui a salué cet accord.
09:13 Alors que le Premier ministre affirme qu'il ne transigera pas.
09:16 Mais qu'est-ce que vous comprenez de ces deux réactions alors ?
09:18 Moi je pense qu'il faut une reprise en main.
09:21 Il y a une partie du monde universitaire.
09:23 Reprise en main de qui ? De la direction ? Du monde universitaire ?
09:26 Exactement.
09:27 Soutitelle alors ?
09:28 Sinon c'est le relativisme qui l'emporte, y compris le relativisme de la ministre
09:33 qui est universitaire prestigieuse.
09:35 Ça passe par quoi Monsieur le Premier ministre ? Par une tutelle ?
09:38 Ça passe par une reprise en main.
09:39 Mais elle passe par quoi cette reprise en main ?
09:41 Bah écoutez, il faut aussi que je fasse la fin de la réaction.
09:43 Par les mots.
09:44 Donc c'est une tutelle.
09:45 Donc c'est un questionnement sur les subventions publiques
09:48 qui doivent représenter, je n'ai pas les chiffres en tête,
09:50 mais 40% des plus de 200 millions du budget de Sciences Po
09:56 et par le renvoi, comme ça a été fait dans les universités américaines,
10:00 des étudiants agitateurs.
10:02 Enfin, il y a un moment où il faut dire stop, ça suffit,
10:06 ce désordre n'est pas possible parce qu'il touche...
10:09 Écoutez, Sciences Po d'une certaine manière, c'est la France.
10:12 C'est l'université, une des plus prestigieuses de notre pays.
10:16 Donc on touche à l'essentiel et donc il ne faut pas sous-estimer ce qui se passe.
10:21 Daniel Weiss, il y a ce qui se passe chez nous
10:23 et il y a ce qui se passe aussi sur le terrain de la guerre
10:26 qui se poursuit à Gaza alors que la pression monte pour faire cesser les combats.
10:29 Une délégation d'ailleurs égyptienne tente de discuter avec l'État hébreu
10:32 pour obtenir un cessez-le-feu et un plan de libération des otages.
10:35 Il y a cinq mois, vous disiez au grand rendez-vous,
10:38 un cessez-le-feu, je vous cite, reviendrait à donner la main au Hamas.
10:42 Plusieurs mois plus tard, il y a beaucoup de morts, une situation compliquée.
10:46 Israël isolé sur la scène diplomatique internationale,
10:49 est-ce que vous dites malgré tout la même chose ?
10:51 Oui, bien sûr. Alors, on parlait d'un cessez-le-feu définitif.
10:55 Là, il s'agit de cesser le feu, si c'est possible, de quelques semaines, de quelques mois,
11:00 comme cela a déjà été le cas, au mois de décembre, pour sauver la vie d'otages.
11:05 Donc, on ne connaît pas la situation.
11:07 Vous avez parfaitement les informations qu'on montre sur le fait que beaucoup de...
11:11 Mais est-ce qu'il faut un cessez-le-feu désormais ?
11:13 Si un cessez-le-feu provisoire pour sauver la vie de 30, 40 otages...
11:18 Mais vous n'êtes pas pour un cessez-le-feu sur aussi Gaza pour épargner une population civile ?
11:23 Je suis en première ligne de front contre l'islamisme.
11:26 Et sur cette ligne de front, Israël est en première ligne.
11:30 Tout ce qui donnerait le sentiment d'avantager le Hamas
11:35 après le pogrom à vocation génocidaire du 7 octobre serait un acte de faiblesse.
11:41 Dans ce cas-là, la guerre ne s'arrêtera jamais.
11:43 Je ne suis pas dirigeant israélien.
11:45 Je me situe en fonction des intérêts stratégiques et de mon pays et de l'Occident
11:51 face à l'islamisme.
11:53 Après Al-Qaïda, après l'État islamique, il y a Hamas avec le soutien derrière de l'Iran.
12:00 Donc, il faut en finir avec le Hamas.
12:03 Après, sauver les otages, oui, mais dans quelles situations sont-ils ?
12:07 Donc, il faut être très clair dans le soutien à Israël.
12:09 De ce point de vue-là, je ne change pas malgré les horreurs de la guerre.
12:12 Mais cette population palestinienne, elle est utilisée comme bouclier
12:16 par les islamistes, par les terroristes du Hamas.
12:19 La guerre, elle peut s'arrêter.
12:21 Il suffit que le Hamas délivre tous les otages, se rendent ou partent de la zone de Gaza.
12:26 Ce serait un soulagement d'abord pour les populations civiles palestiniennes.
12:29 J'en viens au sujet qui devrait être aussi au cœur de la campagne des européennes, l'Europe.
12:33 Avant-hier, le président Emmanuel Macron s'est dit prêt à ouvrir le débat
12:37 d'une défense européenne comprenant l'arme nucléaire.
12:40 Ça a suscité beaucoup de réactions, Emmanuel Valls.
12:42 Hier, François-Xavier Bellamy s'en est ému.
12:45 Il a dénoncé une telle idée d'une mutualisation qui touche au nerf de notre souveraineté nationale.
12:51 Vous êtes d'accord ?
12:52 Non, avec François-Xavier Bellamy.
12:55 Oui, avec le président de la République.
12:57 Oui, je veux dire pourquoi. C'est un sujet délicat, sensible, sérieux.
13:02 Comme Premier ministre, j'étais dans la boucle de la dissuasion nucléaire.
13:06 On en parle, on peut.
13:08 Mais avec le président de la République, le ministre de la Défense, le chef d'État-major,
13:12 nous sommes dans cette boucle.
13:15 Le président de la République n'a pas parlé de mutualisation,
13:19 ni de partage, ni d'abandon de la souveraineté.
13:22 Une défense européenne comprenant l'arme nucléaire,
13:24 beaucoup l'ont entendu comme un partage de la dissuasion.
13:26 Non, ce n'est pas cela.
13:28 Qu'est-ce qui vous permet de l'affirmer ?
13:30 Parce que j'ai lu ce qu'a dit le président de la République,
13:33 et en plus c'est en ligne avec ce qu'il avait dit déjà en 2020.
13:37 Le plus grand danger, vous avez raison de parler de l'Europe,
13:40 c'est la passivité des Européens par rapport aux changements que nous sommes en train de connaître.
13:44 Ligne de front au Proche-Orient, je viens de l'évoquer,
13:47 ligne de front en Europe face à la Russie.
13:50 Donc il faut un réveil des Européens,
13:52 et les missiles et le nucléaire russe nous menacent.
13:56 Donc le président de la République fait,
13:58 vous savez que je peux être critique sur le président de la République,
14:00 sur la diplomatie vis-à-vis d'Israël,
14:02 ou sur la manière dont aujourd'hui il conduit les affaires.
14:06 Mais là, on touche à l'essentiel.
14:08 Il a fait un certain nombre de propositions
14:10 qui visent un ensemble de défense pour l'Europe,
14:13 solaire, missiles de longue portée,
14:15 il y a l'idée des Allemands de ce bouclier anti-missiles,
14:18 mais qui pose évidemment beaucoup de sujets,
14:20 et sur le fait que, vu la menace des Russes,
14:24 le nucléaire français, l'arme de dissuasion nucléaire,
14:27 peut être lié aussi, c'est un débat, aux intérêts stratégiques de l'Europe.
14:31 D'habitude, l'arme nucléaire est liée à une souveraineté nationale,
14:35 c'est une sensualisation d'un territoire.
14:38 Oui, mais nous avons aujourd'hui, nous le voyons bien,
14:41 à la fois dans le cadre de l'Union Européenne,
14:43 de l'Alliance Atlantique, avec nos amis britanniques
14:46 qui ont aussi l'arme nucléaire,
14:48 avec les évolutions que nous connaissons,
14:50 les intérêts stratégiques de la France,
14:53 il ne s'agit pas de demander aux Slovènes, aux Danois, aux Italiens,
14:55 d'appuyer le bouton rouge avec nous.
14:57 Soyons sérieux, c'est des sujets, évidemment,
14:59 comme vous l'avez présenté, particulièrement délicats.
15:02 Mais on ne rigole plus là.
15:04 Quand on parle de risque pour l'Europe,
15:07 de risque pour nos intérêts stratégiques, de guerre,
15:10 on ne se paye pas de mots.
15:12 Oui, mais j'étais il y a quelques mois à Kiev,
15:15 il y avait deux choses qui me frappaient.
15:18 Un, le fait que la guerre était longue,
15:21 que les Ukrainiens demandaient notre soutien financier et militaire,
15:24 nous avons trop tardé,
15:26 et l'élection potentielle, possible, de Trump,
15:29 dans quelques mois aux Etats-Unis.
15:31 Si nous ne nous préparons pas à nous défendre,
15:33 eh bien, notre faiblesse, parfois notre lâcheté passée,
15:37 ouvre les portes à tous ceux qui combattent
15:40 nos intérêts stratégiques, nos valeurs démocratiques.
15:43 Et vous savez, moi je suis frappé par le fait que
15:46 Poutine, l'Iran, l'Iran qui soutient la Russie avec ses drones,
15:51 Poutine qui reçoit le Hamas,
15:53 ils nous font, d'une manière ou d'une autre,
15:55 une guerre directe par les réseaux de communication,
15:58 par hybride.
16:01 Donc nous devons réagir.
16:03 Je pense que le président de la République ouvre un débat
16:06 sur la manière dont nous, Européens et évidemment Français,
16:09 avec nos propres responsabilités historiques et politiques et stratégiques,
16:13 nous devons nous défendre.
16:14 Il est donc au cœur de la campagne des Européennes, ce débat.
16:16 Merci Emmanuel Valls pour votre grande interview.
16:18 Je vous dis à bientôt.
16:19 [Musique]
16:23 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]