Avec Franck MARTIN, Expert en relations de confiance, formateur, coach et conférencier. Auteur de plusieurs ouvrages, de « La contagion du bonheur » et de « Gentillesse… mes fesses ! » - Editions Eyrolles.
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00:00:0514h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:00:10Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio et nous allons évoquer la gentillesse aujourd'hui.
00:00:15C'est une qualité qui, curieusement, n'a pas toujours bonne presse.
00:00:19Pourtant, je pense que c'est plutôt mieux d'être entouré de gens gentils.
00:00:23Faut-il peut-être encore s'entendre sur ce qu'est la gentillesse ?
00:00:27Et qui mieux que Franck Martin pour nous le dire, puisqu'il a écrit notamment un livre sur la gentillesse.
00:00:33Alors, en quoi ça consiste ? Eh bien, vous allez le savoir dans un instant.
00:00:37Je crois aussi que si elle est décriée, cette gentillesse, c'est parce que les gens gentils ont souvent du mal à se faire respecter
00:00:44en ce monde où, il faut bien dire, le respect n'est plus toujours une valeur essentielle.
00:00:48Je vous propose qu'on essaye de comprendre ensemble pourquoi les gens gentils ont tant de mal à dire non.
00:00:54Surtout, je compte sur Franck Martin pour qu'il nous dise où se situe la frontière entre la gentillesse et ce qu'on pourrait peut-être appeler la mollesse,
00:01:02ou en tout cas le côté bonne poire, trop gentil, qu'on entend aussi parfois.
00:01:07On pourra également voir comment on peut dire non sans passer pour un méchant,
00:01:11parce que c'est vrai que parfois le non est dit d'une manière un peu méchante.
00:01:16Et puis, si vous êtes vous particulièrement gentil et que vous avez vraiment du mal à dire non à ce que vous aimez,
00:01:22c'est vraiment le jour où jamais, si je puis dire, de devenir témoigné.
00:01:26Et donc, pour ça, vous nous appelez au 0 826 300 300.
00:01:30Bonjour Franck Martin.
00:01:31Bonjour Brigitte.
00:01:32Merci d'être avec nous.
00:01:34Alors oui, vous êtes notre spécialiste de la gentillesse, pourrais-je dire.
00:01:39Oui, j'essaye en tout cas. J'essaye depuis un certain nombre d'années.
00:01:43Je crois d'ailleurs que le mot gentilhomme vient de gentillesse.
00:01:46Oui, absolument. La gentillesse vient du mot gentilhomme.
00:01:50Après, on est toujours dans la définition des mots et chacun donne au mot la définition qu'il veut.
00:01:57Mais c'est vrai que le mot gentillesse, que l'on compare souvent au mot bienveillance, n'a pas la même connotation.
00:02:04Les gens acceptent beaucoup plus facilement qu'on les traite de bienveillants que de gentils.
00:02:09Quand vous avez quelqu'un à qui vous dites, alors surtout dans les entreprises,
00:02:13quand vous avez un chef d'entreprise à qui vous dites vous êtes un gentil,
00:02:16le type est capable de dire, non mais pas du tout, ne me traitez pas de gentil.
00:02:20Sous-entendu, c'est comme une insulte parfois.
00:02:23Cela dit, quand on dit de quelqu'un, oui enfin, il est gentil, c'est généralement pas un compliment, excusez-moi.
00:02:29Alors en fait, ça ne dépend pas du mot Brigitte, ça dépend du ton.
00:02:32Ça dépend du comportemental et du micro-comportemental.
00:02:35C'est-à-dire que la façon dont vous dites à quelqu'un, par exemple, lui c'est un vrai gentil, avec ce ton-là,
00:02:42ce n'est pas du tout pareil que si vous dites, lui c'est un vrai gentil.
00:02:45Sous-entendu, c'est un couillon.
00:02:47Oui, c'est ça.
00:02:48Ça dépend, en fait, le mot est très variable, le sens du mot est très touché par la façon dont vous le dites.
00:02:56D'ailleurs, on l'a remarqué encore hier soir, Franck Martin,
00:03:01il y a des gens, et pourtant la personne dont je parle et que vous avez rencontré hier soir,
00:03:07ce n'est pas quelqu'un qui est mou, c'est quelqu'un qui a une vraie personnalité.
00:03:13Et il nous a dit, quand on a évoqué le sujet qu'on abordait aujourd'hui, il nous a dit, moi j'ai du mal à dire non.
00:03:18Alors après, il a justifié que c'était peut-être sa culture, etc.
00:03:22Mais non, je ne crois pas, je crois que c'est quelqu'un qui a besoin de plaire beaucoup,
00:03:25et c'est pour ça qu'il a du mal à dire non.
00:03:27On est tous à la recherche de l'amour.
00:03:30Et ce n'est pas à vous que je la prends.
00:03:32Et donc du coup, quand on dit non, on a toujours peur de décevoir.
00:03:37Et dire non, c'est difficile, parce qu'effectivement, décevoir l'autre, c'est ne pas recevoir son amour,
00:03:42c'est ne pas exister tel qu'on voudrait à ses yeux.
00:03:44C'est ce qu'on imagine, parce que ce n'est pas ce qu'on dit non.
00:03:47Mais bien sûr, c'est ce que l'on imagine.
00:03:49Et donc du coup, on a beaucoup de difficultés à ne pas aller dans le sens de ce que voudrait l'autre pour lui plaire.
00:03:54C'est vrai que ce n'est pas agréable de s'entendre dire non, il faut quand même le reconnaître.
00:03:58Alors moi, je dis souvent que dire non est toujours accompagné au moins d'un oui.
00:04:03C'est-à-dire, c'est oui, oui, j'entends ce que tu me dis.
00:04:06Et éventuellement même, je le questionne.
00:04:08Je vais prendre du temps pour essayer de comprendre quel est le point de vue de l'autre
00:04:12avant de lui dire un non franc et massif qui est en général très difficile à recevoir.
00:04:17C'est d'ailleurs, je le dis beaucoup dans ce livre, la gentillesse, c'est d'abord l'écoute,
00:04:23la capacité d'écoute et cette capacité d'écoute.
00:04:25Alors, quand quelqu'un nous dit quelque chose qui va dans le sens de ce que l'on pense, tout va bien.
00:04:29Mais quand vous avez quelqu'un qui vous dit des choses et notamment qui commence par un
00:04:32« là, je ne suis pas du tout d'accord », c'est toujours très difficile à avaler.
00:04:36Et c'est là où précisément, il va falloir être gentil, c'est-à-dire développer sa capacité à accepter
00:04:41de manière inconditionnelle ce que l'autre pense et ce que l'autre dit, y compris et surtout
00:04:46si ce qu'il vous dit ne va pas dans le sens de ce que vous pensez.
00:04:49Oui, oui. Mais l'important, c'est de bien comprendre qu'on peut être gentil,
00:04:53mais ça ne veut pas dire pour autant ne pas se respecter.
00:04:55Finalement, c'est une question de respect, vous êtes d'accord ?
00:04:57Tout à fait. Et la gentillesse démarre par soi-même.
00:05:00C'est-à-dire, je cite souvent le titre de Jean-Marc Tassambourg,
00:05:07« Cessez d'être gentil, soyez vrai ».
00:05:10Et souvent, quand je discute avec lui, je dis, non, ne cessez jamais d'être gentil,
00:05:15par contre, soyez vrai.
00:05:17Bien sûr qu'il faut être gentil et se lever le matin le plus possible
00:05:21avec cette volonté d'être le mieux bienveillant possible,
00:05:25mais d'abord avec soi-même, c'est-à-dire ne jamais s'oublier.
00:05:28Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que quand vous prenez éventuellement sur vous
00:05:32en disant oui alors que vous pensez non, il va falloir assumer.
00:05:35Et souvent, la difficulté, c'est qu'on n'assume pas.
00:05:38Je me suis fait la remarque, vous savez que je viens d'adopter un chiot,
00:05:45et déjà, elle a compris le non, ce qui fait que c'est quand même assez étonnant
00:05:49parce qu'elle n'a même pas trois mois.
00:05:51Et je me disais, peut-être que si aujourd'hui, il y a tellement de gens
00:05:54qui ne supportent pas le non, c'est peut-être parce que les parents
00:05:58n'apprennent plus tellement le non aux enfants.
00:06:01Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:06:02Je ne sais pas comment les parents font avec leurs enfants.
00:06:05On sait que la frustration est un petit peu à la baisse en ce moment,
00:06:08ce qui est embêtant.
00:06:11On sait une chose, c'est que pour que les enfants soient sécurisés,
00:06:15il faut un cadre.
00:06:16Et donc effectivement, le cadre, ça nécessite de dire non,
00:06:19mais le non ne doit jamais.
00:06:22L'idée, c'est de pouvoir accompagner le non d'une explication.
00:06:25Le non franc et massif sans explication est difficilement recevable
00:06:28pour un enfant comme pour un adulte.
00:06:30En revanche, expliquer en quoi il est important de ne pas faire
00:06:34ou de dire non de telle et telle manière à tel type de choses
00:06:37est juste essentiel pour la compréhension
00:06:39et donc l'acceptation de la frustration
00:06:43qui nous apprend effectivement que la vie est comme elle est,
00:06:46qu'elle n'est pas comme on aimerait qu'elle soit.
00:06:48Qu'est-ce que vous diriez pour montrer que quelqu'un est gentil ?
00:06:52Quelles seraient ses qualités ?
00:06:54Quelle serait sa manière d'agir avec les autres ?
00:06:58D'abord, on le reconnaît dans la durée.
00:07:01Vous pouvez avoir des gens qui parfois sont gentils
00:07:03mais qui finalement sont assez obséquieux.
00:07:05Ils sont gentils une fois parce qu'ils ont un besoin
00:07:07ou une attente spécifique.
00:07:08Vous allez avoir dans la durée un certain nombre de comportements.
00:07:11Les premiers comportements, c'est des comportements de respect
00:07:14qui sont doublés en général de comportements d'humilité,
00:07:17de capacité d'écoute, comme je vous le disais tout à l'heure,
00:07:20c'est-à-dire vraiment d'être capable de faire passer l'autre,
00:07:23non pas avant soi, mais en tout cas d'essayer de comprendre
00:07:25finalement de quoi est fait ce que l'autre pense.
00:07:27Et puis vous avez beaucoup de gratuité.
00:07:30Je le dis souvent, la gentillesse socialement doit être gratuite.
00:07:33C'est-à-dire qu'elle ne peut pas être autrement que gratuite
00:07:36dans la mesure où sinon on pense que c'est une manipulation.
00:07:38Mais je dis aussi et je rajoute qu'elle n'est jamais réellement gratuite
00:07:41puisque quand on est gentil, quand on a ces comportements de bienveillance,
00:07:44on attend inconsciemment le regard d'amour de l'autre.
00:07:47Et c'est ce pourquoi...
00:07:49Je pense, par exemple, j'essaye de trouver des exemples
00:07:51pour que tout le monde puisse comprendre.
00:07:55Quand vous êtes par exemple à la queue d'un supermarché
00:07:58et que vous n'avez que trois trucs dans votre caddie
00:08:01et que la personne devant a un caddie plein et qu'elle vous laisse passer,
00:08:05ça c'est un acte gentil.
00:08:06C'est un vrai acte de gentillesse.
00:08:08On est d'accord parce que c'est totalement gratuit ?
00:08:09Bien sûr.
00:08:10On ne va pas lui...
00:08:12Bien sûr.
00:08:13Mais là aussi la difficulté c'est de ne pas juger.
00:08:15Hier j'étais dans le TGV, c'était marrant.
00:08:17C'est très drôle d'être dans le TGV.
00:08:20J'étais confronté à une expérience assez incroyable.
00:08:23Il y a un jeune homme qui passe avec un truc pour servir des boissons, etc.
00:08:30Un minibar sur roulettes.
00:08:33Il me demande ce que je veux boire.
00:08:35Je n'aime pas boire uniquement de l'eau à bulles,
00:08:38je n'aime pas boire uniquement du jus de fruits.
00:08:40En général quand je le fais pour moi à la maison, je me fais un mélange.
00:08:43Je lui demande, je lui dis
00:08:45« Est-ce que vous sauriez me faire un mélange ?
00:08:48Un petit peu d'eau à bulles et un petit jus de fruits. »
00:08:51Et il me dit « Ah non, ça je ne peux pas le faire. »
00:08:54Dans ma tête je me dis « Qu'est-ce qui l'empêche de le faire ? »
00:08:57Je lui dis « Ecoutez, c'est pas difficile.
00:08:59Je vous montre, vous prenez la moitié du verre,
00:09:00vous mettez un petit peu d'eau,
00:09:01la moitié du verre, vous mettez un petit peu de jus de fruits.
00:09:03Et puis voilà ça.
00:09:04Ah non, monsieur, je suis désolé, je ne peux pas le faire. »
00:09:06Je lui pose la question « Mais qu'est-ce qui vous en empêche ? »
00:09:09Moi dans ma tête j'étais déjà en train de penser
00:09:10qu'il me faisait carrément « Hum » pour rester poli.
00:09:12Je le trouvais très « C-O-N ».
00:09:14Et tout d'un coup je fais un peu marche arrière
00:09:17parce que j'essaye de faire ce que j'essaye de dire aux autres,
00:09:21de faire aussi des gentils.
00:09:23Et la première des choses à laquelle j'avais pensé
00:09:25c'est qu'effectivement il m'énerve, je le trouve stupide.
00:09:27Et peut-être qu'il n'a pas le droit.
00:09:28Et en fait oui, tout simplement il était lui-même
00:09:31sur les critères qui étaient importants pour lui.
00:09:34C'était comment garantir la règle qu'on lui demande de garantir.
00:09:38Et donc là il n'y a rien à dire.
00:09:40Il n'y a rien à dire, c'est comme ça, point barre.
00:09:42Et c'est toute la difficulté de l'écoute dont je parlais tout à l'heure,
00:09:45c'est accepter de manière inconditionnelle ce que l'autre pense.
00:09:48Votre exemple montre bien qu'on a toujours tendance
00:09:50quand quelqu'un ne fait pas ce qu'on a envie,
00:09:52avoir un a priori tout de suite un peu agressif.
00:09:55C'est parce qu'il n'a pas envie,
00:09:56c'est parce qu'il ne veut pas me faire plaisir,
00:09:57c'est parce qu'il est con.
00:09:59Avec le petit vélo dans la tête, c'est ça.
00:10:01Le petit vélo qui se met en route avec le jugement.
00:10:04Et puis effectivement, si il me dit ça, c'est que je dois avoir une sale gueule.
00:10:07Ou s'il me dit ça, c'est que je ne sais pas quoi.
00:10:09Et le s'il me dit c'est que, en général c'est tout sauf factuel
00:10:13et on rentre dans des problématiques de conflit.
00:10:16On peut très facilement rentrer dans les problématiques.
00:10:18On va voir ce qu'ont envie de nous raconter ceux qui nous écoutent.
00:10:23Alors évidemment en amour c'est encore plus compliqué de dire non.
00:10:26Mais on verra peut-être dans la relation amoureuse.
00:10:30C'est la même logique.
00:10:32Dire non, s'autoriser à décevoir l'autre, c'est super difficile.
00:10:36Parce que ça nous prive d'un éventuel regard d'amour de l'autre.
00:10:40En tout cas, on croit.
00:10:42Et c'est peut-être aussi pour ceux qui ont envie de témoigner
00:10:44parce qu'ils ne supportent pas qu'on leur dise non,
00:10:46c'est peut-être le moment ou jamais aussi de nous appeler 0 826 300 300.
00:10:50A tout de suite.
00:10:51Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:10:55Vous faites du bien à tellement de personnes.
00:10:57Vous ne pouvez pas vous imaginer.
00:10:58C'est formidable.
00:10:59Il faut que cette édition dure très longtemps.
00:11:01Merci, merci Sud Radio.
00:11:03Sud Radio, parlons vrai.
00:11:10Eh bien, on va parler des gentils aujourd'hui avec Franck Martin.
00:11:13Je ne sais plus combien de livres vous avez écrits sur les gentils.
00:11:15Gentillesse mes fesses, le pouvoir des gentils, gentil mais pas con.
00:11:19La bienveillance à l'entreprise.
00:11:21Un petit paquet.
00:11:234 exactement.
00:11:24Mais vous êtes un gentil, je l'affirme.
00:11:26Merci.
00:11:27Marie est avec nous pour commencer.
00:11:29Bonjour Marie.
00:11:30Bonjour, merci de m'accueillir.
00:11:32Écoutez, c'est marrant parce que je me disais,
00:11:35je crois que je n'ai jamais entendu votre émission avec un sujet qui me touche autant.
00:11:40Je ne dirais pas que je suis gentille, mais moi, depuis petite,
00:11:45j'ai toujours l'habitude de dire oui.
00:11:48Sauf que jusqu'à récemment, ça n'a jamais été une contrainte.
00:11:52Je trouvais juste ça chouette de pouvoir aider autour de moi,
00:11:57de faire les choses bien sans attendre forcément un retour.
00:12:01Je disais que c'était ma petite pierre à l'édifice du monde que je rêve autour de moi.
00:12:06Donc là, on voit bien que c'est votre éducation.
00:12:09Je suppose que vos parents...
00:12:10Totalement, c'est ce que j'allais dire.
00:12:12Vous avez totalement raison.
00:12:13J'ai été élevée comme ça.
00:12:15On est bénévole dans plusieurs assos.
00:12:18Des assos de maraude, des assos vers les enfants.
00:12:21Par plaisir, parce que concrètement, ça prend du temps.
00:12:25Sauf que pour moi, le souci, et je l'ai appris récemment,
00:12:30parce qu'il a quand même fallu, suite à un burn-out au travail,
00:12:33que je vois un psychiatre que je viens de suivre.
00:12:36Je me suis rendue compte que le problème, ce n'était pas moi.
00:12:40Et que je n'avais pas à changer.
00:12:42Je suis comme ça.
00:12:44J'aime être comme ça.
00:12:45Le problème, ce sont les gens qui vont, comme vous disiez tout à l'heure, en profiter.
00:12:50Au travail, c'est souvent un souci.
00:12:53Et moi, j'ai profité de mes 3-4 mois d'arrêt pour travailler ça.
00:13:00Et me dire, tu vas être comme ça avec les gens qui le méritent, entre guillemets.
00:13:04Oui, parce qu'au travail, vous étiez la bonne poire.
00:13:07Exactement ça.
00:13:09Beaucoup font des gentillesses et bonnes poires.
00:13:11Et pour moi, ce n'est pas la même chose.
00:13:13La bonne poire, c'est eux qui me prenaient pour une bonne poire.
00:13:16Pour moi, c'était juste une bonne manière d'agir.
00:13:19Une bonne manière d'agir et de faire bien les choses.
00:13:22Donc, je suis revenue au travail.
00:13:24Et dorénavant, je reste comme je suis avec les collègues qui sont dans la même optique.
00:13:31Et pas avec les autres.
00:13:33Et ça a fait une sacrée différence.
00:13:34Et je me sens mieux.
00:13:36J'aime beaucoup votre témoignage.
00:13:38Parce que d'abord, ça montre que quand on est gentil, ça renforce l'estime de soi.
00:13:41Ça nous fait du bien d'être gentil.
00:13:43Parce qu'on a l'impression qu'on est gentil.
00:13:47Mais en revanche, il y a des gens qui en profitent.
00:13:51C'est ça.
00:13:52Mais au moins, je me dis que je suis en accord avec mes amis.
00:13:55Ça montre que vous êtes une vraie gentille.
00:13:57Et quand même, quelqu'un qui sait se faire respecter.
00:14:00Même si à un moment donné, ça a un peu débordé.
00:14:02J'ai eu du mal.
00:14:03Mais j'ai l'impression que c'est mieux.
00:14:04Je travaille.
00:14:05Bonjour Marie.
00:14:06Je trouve ça très bien.
00:14:08L'idée, c'est aussi que vous avez bien compris qu'on tire.
00:14:14Je le disais tout à l'heure.
00:14:15La gentillesse doit être gratuite sur le plan social.
00:14:17Mais on en tire toujours un bénéfice.
00:14:18C'est notamment le bénéfice.
00:14:19C'est le regard et l'amour de l'autre.
00:14:21Mais en même temps, c'est vrai qu'on n'est pas prêt à tout non plus pour ça.
00:14:24C'est-à-dire qu'à un moment, quand vous vous rendez compte que vous avez,
00:14:28comme vous l'avez décrit, des gens qui ne sont pas forcément en train de répondre
00:14:31comme vous auriez souhaité qu'ils répondent.
00:14:33C'est-à-dire qu'ils soient eux-mêmes dans cette espèce de même filiation de gentillesse
00:14:35que vous l'êtes vous.
00:14:37De temps en temps, on dit stop.
00:14:40C'est là où ce n'est pas toujours simple pour tout le monde de dire non
00:14:43et justement d'apprendre à décevoir.
00:14:45Ce n'est pas aussi simple.
00:14:46Vous, vous avez eu la chance, visiblement, d'avoir compris ça,
00:14:49d'avoir fait une démarche de psychothérapie ou de psy tel que vous l'avez faite.
00:14:53Du coup, vous êtes gentil déjà avec vous-même.
00:14:57Déjà avec vous-même.
00:14:58C'est par là que ça passe.
00:14:59Après, assumer la position avec les autres, ce n'est pas simple.
00:15:04Mais on voit que votre gentillesse vient d'une éducation et de parents gentils,
00:15:09en quelque sorte.
00:15:10Et donc, vous avez, j'allais dire, une sécurité affective suffisamment bonne
00:15:17pour pouvoir redresser la barre.
00:15:19Le problème, c'est souvent des gens qui sont gentils
00:15:22parce qu'ils ont des carences affectives
00:15:25et qu'ils pensent, en étant gentils, réparer ça.
00:15:29Ce qui n'est pas votre cas, je pense.
00:15:32Non, ce n'est pas mon cas.
00:15:33C'est marrant parce qu'il y a même des fois où, encore aujourd'hui,
00:15:36je dis à mes parents, en rigolant,
00:15:39« Coucou, je suis là, il n'y a pas que les autres autour. »
00:15:42Mais c'est en rigolant que je dis ça parce que je suis pareille.
00:15:46Et voilà, comme vous disiez.
00:15:49Mais je suis même un peu émue parce que je suis heureuse aujourd'hui
00:15:53d'avoir fait ce chemin.
00:15:55Ce n'était pas le cas il y a un moment.
00:15:57Et je souhaite vraiment à tous les gens qui écoutent
00:16:00de trouver ce livre.
00:16:03Ce qui est important, Marie, dans ce que vous dites,
00:16:06c'est que, précisément, vous ne généralisez pas.
00:16:09Vous savez, vous connaissez l'expression
00:16:11« Chat est chaud et craint l'eau froide ».
00:16:13Oui, exactement.
00:16:14Et souvent, ce qui arrive, c'est que quand on a une expérience
00:16:16un petit peu négative, où souvent vous êtes gentil avec les autres
00:16:20et que les autres ne répondent pas de la même façon,
00:16:22on a tendance à généraliser, à dire
00:16:24« Puisque c'est ça, puisque le monde est con,
00:16:26eh bien, moi, je vais devenir plus con que le con
00:16:28et je serai pire encore. »
00:16:30Et c'est tellement dommage.
00:16:33Parce qu'effectivement, on ne peut pas généraliser.
00:16:36En revanche, quand on se fait mal une fois,
00:16:38on a tendance à ne pas vouloir se faire mal une deuxième fois.
00:16:41Je ne sais pas si vous êtes d'accord, Franck,
00:16:43mais je trouve qu'on entend dans la voix de Marie sa gentillesse.
00:16:46Oui, mais une gentillesse de bonne humeur.
00:16:51La vraie gentillesse.
00:16:53La vraie gentillesse.
00:16:54Parce que les gens gentils sont quand même des gens
00:16:56qui voient la vie plutôt en rose, non ?
00:16:58En général.
00:16:59Ça, ça fait aussi partie des thèmes que j'adore.
00:17:01Mais c'est vrai que très souvent, quand on a cette gentillesse,
00:17:03on a aussi cette vision optimiste de la vie.
00:17:05On apprend aussi souvent,
00:17:07alors ce n'est pas forcément une relation de cause-effet,
00:17:11mais c'est vrai que souvent, les gens gentils
00:17:13ont une tendance à accepter ce que la vie nous réserve
00:17:16de manière plutôt inconditionnelle aussi.
00:17:18Et à traduire.
00:17:21Vous savez, il y a Saint Thomas qui disait
00:17:23« Je ne crois que ce que je vois. »
00:17:24Et puis je dis souvent qu'il y a un cousin germain
00:17:26qui s'appelait Saint Matos.
00:17:27Alors ne cherchez pas, ce n'est pas vrai.
00:17:29Et Saint Matos, il dit « Je ne vois que ce que je crois. »
00:17:32Donc quand vous avez des gens qui croient, par exemple,
00:17:34que la vie est dégueulasse, que les gens sont cons,
00:17:36ils ne vont voir dans la vie au quotidien
00:17:38que la vie est dégueulasse et que les gens sont cons.
00:17:40Et c'est vrai que quand vous, comme vous Marie,
00:17:42visiblement vous êtes plutôt gentille, sympa et plutôt douce,
00:17:45vous avez peut-être effectivement tendance à voir ça dans votre vie.
00:17:49On attire d'ailleurs beaucoup plus les choses comme ça.
00:17:51Est-ce que j'ai le temps de rajouter une dernière petite chose ?
00:17:54Mais bien sûr Marie.
00:17:57Pour terminer, c'est vrai que j'en ai discuté souvent
00:17:59avec mes parents et ma maman m'a dit,
00:18:02quand j'ai eu l'âge d'avoir des enfants,
00:18:04que je lui ai partagé ce désir,
00:18:06elle m'a dit « Fais attention, ne fais pas la même bêtise que moi.
00:18:09Le monde n'est pas tout rose.
00:18:12Il faut aussi apprendre à se protéger.
00:18:14Moi j'ai fait l'erreur de te faire croire
00:18:16que le monde était tout beau, tout rose.
00:18:19En fait, je n'ai pas du tout appliqué ça,
00:18:21parce que je lui ai dit « Oui, ça arrive. »
00:18:23Et effectivement, je me suis pris des claques, c'est vrai.
00:18:25Mais aujourd'hui, je suis très très fière de ce que je suis,
00:18:29de la manière dont j'ai été éduquée,
00:18:31et je retransmets ça à mes enfants et je leur expliquerai
00:18:33« Oui, vous prendrez sûrement des claques,
00:18:35mais vous arriverez à vous relever
00:18:37parce que vous serez bien entourés,
00:18:38parce que vous avez été bienveillants. »
00:18:40Voilà, c'est tout.
00:18:42Super, super.
00:18:43Oui, mais je pense qu'il faut en effet
00:18:45plutôt proposer aux enfants
00:18:47un monde meilleur et un monde
00:18:49peut-être pas rose, rose, rose, rose.
00:18:53On n'est pas faibles parce qu'on est gentils.
00:18:55Oui, c'est ça, on n'est pas faibles parce qu'on est gentils.
00:18:57C'est pas une faiblesse, c'est plutôt une force.
00:19:01Marie, votre témoignage me fait penser à une chose.
00:19:03Je ne sais pas si vous êtes d'accord, Franck.
00:19:05J'ai remarqué, autour de moi,
00:19:07j'ai deux, trois personnes que je trouve vraiment gentilles.
00:19:09C'est des personnes, je ne les entends jamais dire du mal de quelqu'un.
00:19:11C'est vrai.
00:19:14Je ne sais pas si c'est une généralité.
00:19:16Encore une fois, je me méfie avec vous.
00:19:18Je sais que vous n'aimez pas les généralités.
00:19:20Je ne sais pas ce que vous en pensez, Marie.
00:19:22Est-ce que ça vous arrive de dire du mal de quelqu'un ?
00:19:24Figurez-vous que oui, ça me libère.
00:19:26Je ne vais pas le faire dans le sens de nuire à la personne.
00:19:28C'est-à-dire, je ne vais pas en faire des ragots.
00:19:30Oui, bien sûr.
00:19:32Par contre, vous voyez justement
00:19:34les soucis que j'ai eus avec des personnes un peu habillées.
00:19:36Maintenant, je rentre chez moi
00:19:38et je n'hésite pas à dire à mon mari.
00:19:40Là, j'ai croisé, comme vous disiez tout à l'heure,
00:19:42un gros T.O.N.
00:19:44Et ça me fait du bien
00:19:46de s'arrêter.
00:19:48Je ne fais pas de mal, ça me soulage.
00:19:50Je ne vais pas en faire une histoire et nuire à la personne.
00:19:52Et moi, ça me fait du bien.
00:19:54Et personne n'est parfait.
00:19:56Je peux vous dire que moi, c'est pareil.
00:19:58De temps en temps,
00:20:00je suis capable de sorties
00:20:02qui font bondir ma petite épouse
00:20:04et qui me disent « Mais enfin ! »
00:20:06« Toi, un gentil, tu oses dire ça ? »
00:20:08Des trucs pareils.
00:20:10J'utilise des mots qui ne sont pas terribles.
00:20:12Je lui dis « Oui, je suis désolé, mais je ne suis pas parfait. »
00:20:14Je crois connaître des gentils
00:20:16qui ne disent jamais de mal de personne.
00:20:18Mais ce n'est peut-être pas tous les gentils.
00:20:20Moi aussi, ça m'arrive de dire du mal
00:20:22de quelqu'un, je vous rassure.
00:20:24Merci beaucoup, Marie, pour ce joli témoignage.
00:20:26On va se retrouver dans un instant.
00:20:28Vous pouvez nous appeler au 0826 300 300
00:20:30si vous avez envie de parler
00:20:32de la gentillesse avec nous.
00:20:34Vous voulez parler à Brigitte Lahaie ?
00:20:360826 300 300
00:20:380826 300 300
00:20:4014h-16h
00:20:42Brigitte Lahaie, Sud Radio
00:20:44Avec Franck Martin, nous évoquons
00:20:46aujourd'hui la gentillesse.
00:20:48Quel est votre livre que vous préférez
00:20:50sur tout ce que vous avez écrit sur la gentillesse ?
00:20:52Que vous conseillez
00:20:54à ceux qui nous écoutent ?
00:20:56S'il faut en lire un, lequel d'abord ?
00:20:58Il faut les relire tous, bien sûr.
00:21:00Il y en a un qui a fait le buzz,
00:21:02qui était « Le pouvoir des gentils »
00:21:04avec le petit nounours en peluche.
00:21:06C'est vrai qu'en fait,
00:21:08c'est un cheminement, un aboutissement.
00:21:10Celui que j'aime le plus,
00:21:12c'est celui que je suis en train d'écrire.
00:21:14Sur les conflits ?
00:21:16Oui, sur les conflits.
00:21:18« Cessez le feu » et qui parle d'amour.
00:21:20Ça va vraiment dans le sens de ça.
00:21:22Pour moi, c'est ce que je dis souvent.
00:21:24Je discute souvent avec un certain nombre de personnes.
00:21:26Notamment souvent avec Emmanuel Jaffelin,
00:21:28qui est le président.
00:21:30Et Loge de la gentillesse.
00:21:32Il est super.
00:21:34Il a une définition très précise,
00:21:36très philosophique.
00:21:38Je ne lui oppose rien.
00:21:40Pour moi, la gentillesse,
00:21:42c'est la bienveillance en action.
00:21:44C'est le bras armé de l'amour.
00:21:46Même si le mot « armé » n'est pas terrible par rapport à tout ça.
00:21:48Je trouve que
00:21:50derrière la gentillesse,
00:21:52il y a précisément l'amour avec un grand A.
00:21:54On va dire le bras tendu de l'amour.
00:21:56C'est pas mal. C'est bien mieux.
00:21:58Surtout en ce moment.
00:22:00Pas génial.
00:22:02Bonjour Brigitte, bonjour Franck.
00:22:04Bonjour Karen.
00:22:06Vous non plus, vous ne saviez pas dire non.
00:22:08Non.
00:22:10Vous avez dit non.
00:22:12On va jouer au oui et non aujourd'hui.
00:22:14Le témoignage de Marie
00:22:16tout à l'heure me parlait beaucoup.
00:22:18La différence, c'est que pour l'instant,
00:22:20je n'ai pas encore passé tout à fait
00:22:22le cap qu'elle a passé.
00:22:24J'ai lu le livre dont vous parliez.
00:22:26Je suis désolée, je n'ai pas lu les vôtres.
00:22:28J'ai lu le livre de Thomas d'Hassenbourg,
00:22:30qui est une vraie révélation pour moi.
00:22:32Et ça m'a fait basculer.
00:22:34Ça m'a fait basculer.
00:22:36Ça m'a fait prendre conscience.
00:22:38Alors oui,
00:22:40c'est lié à l'éducation.
00:22:42Oui, c'est lié au souhait
00:22:44d'être aimée,
00:22:46d'être appréciée.
00:22:48Et puis,
00:22:50dans ma famille,
00:22:52il y avait vraiment une culture
00:22:54d'être une gentille fille.
00:22:56Et au point
00:22:58de ne pas s'écouter,
00:23:00de ne pas savoir dire quand ça nous convenait
00:23:02ou quand ça ne convenait pas,
00:23:04ou ce genre de choses.
00:23:06Là, c'est déjà un peu différent
00:23:08de ce que nous racontait Marie.
00:23:10Parce que là, vos parents vous obligent
00:23:12à accepter tout
00:23:14sous prétexte qu'il faut être gentil.
00:23:16Si j'entends bien.
00:23:18Ce n'est pas des parents gentils
00:23:20qui vous montrent
00:23:22le modèle d'être gentil.
00:23:24Il y avait un peu des deux.
00:23:26Entre guillemets,
00:23:28la jeune fille de bonne famille.
00:23:30Vous voyez le côté
00:23:32bien sage, bien professurelle,
00:23:34bien convenante.
00:23:38Et en plus,
00:23:40comme j'ai été le seul
00:23:42petit enfant pendant sept ans,
00:23:44et qu'après ça a été des garçons
00:23:46en plus,
00:23:48surtout même
00:23:50de la part de grands-parents
00:23:52ou d'onclétantes.
00:23:54J'ai été dans ce moule-là.
00:24:00Je suis hyper sensible,
00:24:02donc ça ne faisait qu'amplifier
00:24:04les choses.
00:24:06Il y avait un effet cocotte-minute
00:24:08au point où je disais oui.
00:24:10Au bout d'un moment,
00:24:12on ne comprenait pas pourquoi,
00:24:14mais j'explosais.
00:24:16J'en avais marre de dire oui,
00:24:18mais je ne savais pas le dire.
00:24:20Effectivement, ça a conduit
00:24:22à m'oublier
00:24:24complètement.
00:24:26J'en profite,
00:24:28Karine, pour dire quelque chose d'important
00:24:30à ceux qui nous écoutent.
00:24:32Quand on ne sait pas dire non,
00:24:34à un moment donné, le corps le dit à notre place.
00:24:36Si on écoute son corps,
00:24:38on peut avoir des indices
00:24:40en amont, si je peux dire,
00:24:42du burn-out.
00:24:44Effectivement, encore faut-il l'écouter
00:24:46et le faire passer en premier,
00:24:48en priorité.
00:24:50Il est aujourd'hui très difficile.
00:24:52Je vous rassure,
00:24:54les médecins savent que beaucoup de gens
00:24:56ne savent pas faire.
00:24:58Il y a énormément de choses
00:25:00de manifestation corporelle
00:25:02qui indiquent bien
00:25:04qu'il est temps de se positionner
00:25:06et de s'affirmer.
00:25:08Oui, Karine, allez-y.
00:25:10Non, allez-y, je vous en prie.
00:25:12J'allais reprendre ce que vous disiez,
00:25:14notamment toutes ces manifestations familiales
00:25:16que vous aviez autour de vous.
00:25:18On est toutes et tous dans cette difficulté
00:25:20où, quand on arrive au monde,
00:25:22on arrive dans un monde
00:25:24où on passe d'un monde qui était
00:25:26un monde empli d'amour, visiblement,
00:25:28on ne s'en rappelle pas, mais c'était sans doute ça,
00:25:30où on était dans le ventre de notre maman,
00:25:32sans aucune frustration,
00:25:34à un monde qui est difficile
00:25:36et dans lequel il va falloir très rapidement
00:25:38manifester, dans notre façon de vivre,
00:25:40tous les masques
00:25:42pour pouvoir obtenir
00:25:44le minimum d'amour pour survivre.
00:25:46Et, entre autres,
00:25:48l'environnement familial
00:25:50vous amène précisément à être
00:25:52du mieux que vous pouvez
00:25:54au regard de ceux qui vous aiment,
00:25:56ou en tout cas de ceux qui vous donnent de l'amour.
00:25:58Vous avez parlé de moule,
00:26:00et ce moule auquel
00:26:02on est tous amenés à entrer,
00:26:04alors pas de la même manière,
00:26:06parce que ce n'est pas justement la même manifestation familiale,
00:26:08fait que, dans un cas,
00:26:10on est comme vous, Karine,
00:26:12vous devez être la gentille fille
00:26:14qui dit oui, qui dit oui,
00:26:16qui dit oui, et puis qui a
00:26:18la culpabilité de dire non,
00:26:20et qui sent bien, au creux de son ventre,
00:26:22qu'il va falloir qu'elle dise non,
00:26:24mais que vous ne savez pas faire.
00:26:26Et à un moment, effectivement,
00:26:28ça peut être le burn-out quand on est adulte,
00:26:30mais ça peut être des crises d'ado, ça peut être plein de trucs,
00:26:32où tout d'un coup, on éclate.
00:26:34Et d'ailleurs, la colère, c'est souvent
00:26:36une manifestation d'un besoin de s'affirmer.
00:26:38C'est la manifestation de la cocotte minute
00:26:40qui éclate.
00:26:42Mes parents disaient
00:26:44que j'étais capricieuse.
00:26:46Et en fait,
00:26:48je me souviens de fois
00:26:50où je n'étais pas bien
00:26:52dans certaines situations,
00:26:54et oui, je faisais un caprice,
00:26:56mais ce n'était pas un caprice pour avoir quelque chose,
00:26:58ou quoi que ce soit, comme on peut voir par quoi.
00:27:00Non, c'était une révolte.
00:27:02Il devait y avoir
00:27:04un trop-plein.
00:27:06Manifestation du mal-être, bien sûr.
00:27:08Et ça n'a pas,
00:27:10ça ne s'est pas forcément
00:27:12arrangé en tant qu'adulte.
00:27:14C'est vrai que maintenant, avec mon environnement
00:27:16proche, je sais le faire.
00:27:18Maintenant, alors j'y mets
00:27:20moultes formules de politesse,
00:27:22moultes jalons,
00:27:24etc., pour ne pas laisser les gens et tout,
00:27:26mais pour dire là,
00:27:28non, ça ne me convient pas, et ça, maintenant, j'arrive encore.
00:27:30C'est déjà bien, mais c'est intéressant,
00:27:32vous arrivez mieux avec vos proches
00:27:34qu'avec le monde extérieur.
00:27:36Le monde extérieur,
00:27:38et surtout le monde du travail.
00:27:40En général, c'est l'inverse.
00:27:42Oui, c'est pour ça que je suis surprise.
00:27:44En fait, j'ai réussi à me dire
00:27:46si
00:27:48ces gens-là m'aiment,
00:27:50je peux me permettre
00:27:52d'être moi-même.
00:27:54D'accord, donc on voit bien qu'il y a
00:27:56quand même la notion d'être aimé,
00:27:58d'amour,
00:28:00qui est là.
00:28:02Pourquoi ?
00:28:04Avec le monde extérieur, c'est difficile,
00:28:06parce qu'après tout, on s'en fout qui nous aime ou qui nous aime pas.
00:28:08Oui, ça pourrait paraître moins difficile.
00:28:10Je pense que
00:28:12notamment dans le monde du travail,
00:28:14il y a une culture du...
00:28:16Alors, il y a de nouveau
00:28:18ce côté serviable.
00:28:20Je rends service,
00:28:22et vis-à-vis de la hiérarchie,
00:28:24il y a ce
00:28:26côté,
00:28:28un peu comme si la hiérarchie avait tout pouvoir.
00:28:30C'est-à-dire que l'autorité...
00:28:32On avait l'obligation de respecter
00:28:34l'autorité, tout à fait.
00:28:36Donc c'est un rapport à l'autorité qu'il faut que vous travailliez.
00:28:38Comme si
00:28:40l'autorité n'était pas discutable.
00:28:42Exactement.
00:28:44C'est souvent ce qui se passe d'ailleurs avec les parents.
00:28:46Oui.
00:28:48On est dans cette même logique, et c'est vrai qu'on a le rapport
00:28:50à la hiérarchie qui est
00:28:52tout à fait dépendant de la façon dont on a son
00:28:54rapport avec sa propre famille
00:28:56et entre autres ses parents.
00:28:58Alors, personnellement,
00:29:00j'ai perdu mes parents très très tôt, donc en fait
00:29:02j'ai pas eu besoin
00:29:04de...
00:29:06Oui, mais
00:29:08j'avais
00:29:109 ans, donc en fait
00:29:14d'une certaine manière, la vie
00:29:16a fait que je me suis naturellement émancipée
00:29:18d'eux, mais que j'ai pas eu besoin
00:29:20de me révolter.
00:29:24Donc cette révolte qu'on fait
00:29:26en temps normal, à l'adolescence
00:29:28je l'ai pas fait,
00:29:30et qu'on fait potentiellement
00:29:32au moment où on vole
00:29:34vers sa vie d'adulte, j'ai pas eu
00:29:36besoin de le faire puisque ça s'était fait naturellement.
00:29:38Oui.
00:29:40Et sûrement que ça n'a pas aidé.
00:29:42Sûrement que ça n'a pas aidé parce qu'à la limite
00:29:44cette révolte que j'aurais
00:29:46pu faire, m'aurait sûrement
00:29:48aidé aussi à
00:29:50affronter le monde du travail différemment peut-être.
00:29:52Ça dépend
00:29:54comment vous vous êtes sorti
00:29:56de ce deuil précoce,
00:29:58parce que perdre ses parents à 19 ans c'est très tôt.
00:30:00Est-ce que vous avez tout de suite su être
00:30:02indépendante ? Oui.
00:30:04Donc vous aviez quand même
00:30:06une ressource
00:30:08assez forte
00:30:10pour vous positionner.
00:30:12Je pense que
00:30:14c'est peut-être plus
00:30:16un rapport en effet à l'autorité
00:30:18et puis peut-être aussi
00:30:20une envie
00:30:22de se faire bien voir.
00:30:24Toujours la même chose.
00:30:26L'envie de se faire bien voir c'est toujours exister.
00:30:28Exister c'est-à-dire être sous le regard de l'autre.
00:30:30C'est obtenir l'amour.
00:30:32Alors c'est pas forcément l'amour, c'est la reconnaissance.
00:30:34Oui parce que l'amour c'est plus avec les proches.
00:30:36Donc là c'est plus une question
00:30:38d'être apprécié
00:30:40au sens de votre valeur.
00:30:42Je pense que c'est un rapport avec votre valeur.
00:30:44Exister.
00:30:46On est tous confrontés à ça.
00:30:48On est tous confrontés au fait d'être sous le regard
00:30:50de l'autre. Donc avec nos parents,
00:30:52avec nos proches c'est l'amour.
00:30:54Avec nos patrons c'est la reconnaissance.
00:30:56Vous savez la reconnaissance c'est aussi
00:30:58l'augmentation. Quand on négocie
00:31:00l'augmentation, on négocie
00:31:02la même chose, on négocie le regard d'amour.
00:31:04Quelque part si mon patron ou ma patronne me
00:31:06refuse l'augmentation que j'ai l'impression
00:31:08de mériter, j'ai l'impression
00:31:10de ne pas être aimé à ma juste valeur.
00:31:12Je ne suis pas complètement d'accord avec vous.
00:31:14C'est pas toujours de l'amour.
00:31:16Comme vous l'avez dit, le besoin d'exister
00:31:18c'est aussi la reconnaissance.
00:31:20Et là on s'éloigne
00:31:22un peu de l'amour. Est-ce que par exemple
00:31:24quand on vous fait un compliment au travail, c'est quelque chose
00:31:26qui vous remplit de joie ?
00:31:28J'ai l'impression que c'est illégitime.
00:31:30Que c'est ?
00:31:32Que c'est illégitime.
00:31:34Ça c'est intéressant.
00:31:36C'est pervers aussi parce que je cherche la reconnaissance
00:31:38mais en même temps je suis flattée.
00:31:40Oui mais là Karen
00:31:42vous êtes face à un puits sans fond.
00:31:44Oui, j'en suis consciente.
00:31:46Donc c'est ça qu'il faut travailler.
00:31:48C'est un problème d'estime de soi.
00:31:52Aussi.
00:31:54Je pense qu'il faut travailler ça
00:31:56parce que là vous ne pouvez pas vous en sortir.
00:31:58Puisque de toute façon
00:32:00c'est illégitime quand on vous fait un compliment.
00:32:02Et plus vous allez donner, plus
00:32:04de toute façon ça sera illégitime.
00:32:06Donc je pense qu'il faut vraiment
00:32:08aller travailler sur
00:32:10votre place
00:32:12dans la société.
00:32:14Comment il s'appelle ce syndrome ?
00:32:16J'ai oublié le nom.
00:32:18L'usurpateur ?
00:32:20De l'imposteur.
00:32:22C'est le syndrome de l'imposteur.
00:32:24Oui, il y a un peu de ça.
00:32:26Oui, vous étiez la petite jeune fille bien sage
00:32:28qui n'avait jamais le droit
00:32:30de toute façon
00:32:32d'hausser le ton.
00:32:34Oui, c'est ça.
00:32:36Bon alors maintenant vous louerez alors.
00:32:38Oui, davantage.
00:32:40Merci en tout cas Karen.
00:32:42Merci de votre témoignage.
00:32:44Et que chaque cas, encore une fois,
00:32:46comme toujours, est un cas particulier.
00:32:48Et il faut aller chercher
00:32:50les raisons qui font qu'on a du mal à dire non
00:32:52pour pouvoir les dépasser évidemment.
00:32:54Christophe est avec nous.
00:32:56Bonjour Christophe.
00:32:58Bonjour Brigitte, bonjour à votre amitié.
00:33:00Alors vous allez répondre à trois questions
00:33:02intimes et ensuite vous pourrez en poser une
00:33:04à Franck Martin qui est avec nous.
00:33:06Première question.
00:33:08Est-ce que vous acceptez qu'on vous dise
00:33:10non quand vous avez
00:33:12envie d'une relation sexuelle ?
00:33:14J'aime pas trop
00:33:16mais ça arrive donc j'accepte.
00:33:18Vous aimez pas trop évidemment.
00:33:20Et vous acceptez.
00:33:22Bon.
00:33:24Et bien on va poser une deuxième question.
00:33:26Est-ce que
00:33:28vous seriez tenté par le
00:33:30polyamour ?
00:33:34Le polyamour ?
00:33:36Aider plusieurs personnes en même temps ?
00:33:38Ou en tout cas trouver
00:33:40avec votre partenaire
00:33:42actuel la possibilité
00:33:44d'être l'un et l'autre capable
00:33:46d'avoir d'autres relations amoureuses ?
00:33:48Oui. Vous êtes tenté par ça ?
00:33:50Tenté mais je pourrais l'accepter.
00:33:52Pas forcément tenté mais l'accepter oui.
00:33:54Et
00:33:56vous avez envisagé d'en parler
00:33:58avec votre partenaire ou pas ?
00:34:00On en a parlé mais après l'exclusivité
00:34:02voilà c'est les rencontres.
00:34:04Pour l'instant il n'y a pas eu de rencontres possibles.
00:34:06Qui se sont faites ?
00:34:08A priori
00:34:10vous l'avez plus ou moins
00:34:12acté mais pour l'instant
00:34:14il n'y a pas eu de passage à l'acte c'est ça ?
00:34:16Non et puis si ça se trouve il n'y en aura jamais.
00:34:18D'accord.
00:34:20Et bien
00:34:22dernière question Christophe.
00:34:24Quelle serait la note de
00:34:26votre libido aujourd'hui ?
00:34:30Sur 10 je vais dire
00:34:327.
00:34:34Bon écoutez c'est une bonne
00:34:36moyenne.
00:34:38Et bien vous pouvez
00:34:40poser une question. Franck Martin vous écoute.
00:34:42Allez-y je ne dirai pas non.
00:34:46Tout à l'heure vous parliez que justement la gentillesse
00:34:48n'est pas une faiblesse mais est-ce que
00:34:50la méchanceté c'est justement
00:34:52pas une faiblesse au contraire à quelqu'un de méchant
00:34:54c'est quelqu'un qui est
00:34:56à mal quelque part ?
00:34:58Tout à fait c'est une super remarque Christophe.
00:35:00En fait je dis souvent que
00:35:02le gentil
00:35:04le gentil des uns
00:35:06est aussi le méchant des autres et vice versa.
00:35:08Donc quelqu'un que
00:35:10vous considérez vous comme méchant
00:35:12voire le pire des salauds dans le monde
00:35:14est aux yeux de ceux qui l'aiment
00:35:16lui
00:35:18quelqu'un de formidable.
00:35:20On le voit bien en ce moment avec
00:35:22la Russie, avec l'Ukraine.
00:35:24On voit bien la façon dont on peut juger
00:35:26Poutine qui aux yeux
00:35:28d'un grand nombre est un salopard
00:35:30et puis aux yeux
00:35:32de plein d'autres gens est un type formidable
00:35:34donc effectivement la notion
00:35:36de gentillesse et de méchanceté
00:35:38ça n'est qu'une notion de jugement.
00:35:40Et comme on le sait c'est pas simple
00:35:42de ne pas juger.
00:35:44Oui je comprends.
00:35:46Celui qui est méchant
00:35:48est forcément... Moi je dis souvent
00:35:50quand quelqu'un me dit non
00:35:52la première question que je me pose c'est
00:35:54à quoi il se dit oui à lui quand il me dit non
00:35:56à moi ? Vous voyez ce que je veux dire ?
00:35:58Ça correspond pile poil à ce que vous disiez Christophe.
00:36:00Exactement. D'accord.
00:36:02Je fais comme ça.
00:36:04Je partage vos opinions
00:36:06et je suis d'accord avec vous.
00:36:08Je vous remercie.
00:36:12Merci Christophe.
00:36:14On fait une petite pause, on revient sur la gentillesse
00:36:16et pourquoi pas la méchanceté
00:36:18parce que finalement c'est peut-être ça le contraire de la gentillesse.
00:36:200 826 300 300
00:36:22A tout de suite.
00:36:30Nous sommes aujourd'hui avec Franck Martin
00:36:32expert en relations de confiance
00:36:34et également
00:36:36auteur du Pouvoir des gentils
00:36:38c'est aux éditions Errol
00:36:40et c'est en poche. Donc n'hésitez pas si vous avez envie
00:36:42de comprendre de quoi nous parle
00:36:44Franck Martin. On viendra peut-être dans la deuxième heure aussi
00:36:46sur votre fameux gode que j'adore
00:36:48peut-être avant de tester
00:36:50notre propre gode
00:36:52de la gentillesse.
00:36:54Merci.
00:36:56Merci.
00:36:58C'est un gode
00:37:00que l'on teste
00:37:02tous les mardis.
00:37:04Est-ce qu'on peut être trop gentil ?
00:37:06C'est en tout cas ce que semble nous dire Jacqueline.
00:37:08Bonjour.
00:37:10Oui bonjour.
00:37:12Oui effectivement
00:37:14je ne sais pas
00:37:16être autrement que gentil.
00:37:18J'aime faire plaisir.
00:37:20Peut-être que c'est parce que
00:37:22j'ai envie quand même.
00:37:24Peut-être. Il y a certainement de ça.
00:37:26Mais après j'aime me rendre service.
00:37:28Tout le monde,
00:37:30ma famille entre autres et mes amis
00:37:32me disent toujours
00:37:34t'es toujours prête, t'as toujours le geste
00:37:36tu ne sais pas faire autrement.
00:37:38Et dans le travail c'était pareil.
00:37:40Par contre dans le travail je pense que
00:37:42ça ne m'a pas servi.
00:37:44Voilà. C'est ce que je pense.
00:37:46Est-ce que vous êtes heureuse
00:37:48d'être comme ça ?
00:37:50Oui parce que
00:37:52j'estime que
00:37:54la vie est assez compliquée
00:37:56et c'est bien de rendre service.
00:37:58Et puis quelque part
00:38:00les autres vous le rendent.
00:38:02Jusqu'à présent
00:38:04je n'ai pas eu à m'en plaindre.
00:38:06Chaque fois que j'ai pu
00:38:08faire plaisir
00:38:10et apporter du soutien
00:38:12ou de l'aide
00:38:14moi-même je me sens bien.
00:38:16Je me sens bien.
00:38:18C'est ça l'essentiel. Bonjour Jacqueline.
00:38:20C'est bien ça l'essentiel.
00:38:22Est-ce que vous vous en tirez ?
00:38:24C'est pour ça d'ailleurs que je disais tout à l'heure
00:38:26que cette fameuse gentillesse
00:38:28elle n'est jamais vraiment gratuite.
00:38:30Même si elle doit l'être sur le fond.
00:38:32C'est sûr.
00:38:34Vous avez cette culture familiale
00:38:36du service de la gentillesse
00:38:38et puis
00:38:40tout ça nous amène un regard de l'autre
00:38:42qui est quand même vachement agréable
00:38:44et plein de chaleur et plein d'énergie positive.
00:38:46En cela elle n'est pas gratuite.
00:38:48Mais elle n'est pas consciemment faite pour
00:38:50quelque chose. Elle est faite spontanément
00:38:52parce que quand elle n'est pas gratuite
00:38:54précisément
00:38:56les gens prennent ça pour de la manip.
00:38:58Une forme de manipulation.
00:39:04Ce qu'on entend dans ce que vous dites Jacqueline
00:39:06c'est que vous êtes entourée de gens
00:39:08qui vous rendent des services et qui vous le rendent bien.
00:39:10Donc vous êtes
00:39:12entourée de personnes bienveillantes
00:39:14comme vous-même
00:39:16et je dirais que surtout ne changez rien
00:39:18de fonctionner très bien.
00:39:20Et quand on vous dit tu es trop gentille
00:39:22je pense qu'on vous le dit comme un compliment.
00:39:24Quelquefois j'ai eu
00:39:26le sentiment...
00:39:28J'ai eu une expérience par contre amoureuse
00:39:30négative.
00:39:32J'ai justement été très très gentille
00:39:34et apporté tout
00:39:36l'amour, tout le soutien
00:39:38tout ce qui j'estimais
00:39:40important et la personne
00:39:42avec qui j'ai vécu jusqu'à présent
00:39:44ne m'a pas apporté
00:39:46du tout la même chose
00:39:48et donc je l'ai payé
00:39:50cher on va dire.
00:39:52Mais à part cette personne autour de moi
00:39:54j'ai toujours un retour
00:39:56super agréable.
00:40:00La difficulté
00:40:02dans le couple Jacqueline
00:40:04c'est la même chose que ce dont
00:40:06on parlait jusqu'à maintenant mais décuplée.
00:40:08C'est-à-dire qu'on est dans un contexte
00:40:10où on a une seule envie
00:40:12c'est vraiment de plaire à l'autre.
00:40:14Les premiers temps en général
00:40:16la première, la deuxième
00:40:18voire jusqu'à la troisième année parfois
00:40:20ça va jusque là.
00:40:22On met sur nos têtes toutes
00:40:24les sortes de masques possibles pour pouvoir
00:40:26nous les hommes faire le pan, la roue
00:40:28plaire à l'autre
00:40:30on est capable d'accepter des choses
00:40:32que l'on n'aime pas en disant
00:40:34finalement c'est merveilleux
00:40:36en se trompant soi-même.
00:40:38Et du coup en trompant encore plus l'autre.
00:40:40Mais la première personne qu'on trompe c'est soi
00:40:42C'est très difficile.
00:40:44Vous allez nous le dire Jacqueline
00:40:46peut-être que vous aviez un petit peu
00:40:48l'envie de le sauver cet homme
00:40:50et qu'à partir de ce moment-là
00:40:52vous avez beau être très gentil
00:40:54vous ne récoltez jamais ce que vous semez.
00:40:56C'est ça, vous m'avez tout dit.
00:41:00A force de vouloir sauver l'autre
00:41:02on enfonce encore plus.
00:41:04J'ai remarqué que chez les personnes gentilles
00:41:06il y a beaucoup ce syndrome
00:41:08de sauveur.
00:41:10Ce n'est pas tout à fait la même chose
00:41:12être gentil avec son partenaire
00:41:14c'est une qualité
00:41:16et la bienveillance dans le couple
00:41:18je crois qu'on ne peut que la féliciter
00:41:20mais quand on a envie
00:41:22de sauver quelqu'un qui a l'air
00:41:24de ne pas aller bien parce qu'on est gentil
00:41:26là c'est
00:41:28comme je le disais tout à l'heure c'est un peu un puits sans fond
00:41:30et donc forcément on paye un moment ou un autre
00:41:32la facture.
00:41:34Et ça fait mal.
00:41:36On sent que
00:41:38on n'a pas réussi
00:41:40et en plus le retour
00:41:42il est négatif.
00:41:44Et en même temps Jacqueline Lautre
00:41:46ne vous a pas demandé de le sauver.
00:41:48Non, exact.
00:41:50Mais c'est important que vous compreniez
00:41:52bien la différence, c'est-à-dire que ce n'est pas
00:41:54parce que vous avez été gentille, c'est parce que
00:41:56de toute façon c'était perdu
00:41:58d'avance.
00:42:00Exact.
00:42:02Et donc ce besoin
00:42:04de sauver
00:42:06Hélène Vécali le dit très bien dans son dernier
00:42:08livre, c'est un désir ardent
00:42:10d'être aimée.
00:42:12Et je pense que ce n'est pas
00:42:14la même chose d'être gentille avec ses amis
00:42:16et gentille
00:42:18avec un homme ou une femme.
00:42:20Oui, c'est vrai.
00:42:22Ce n'est pas le même rapport déjà
00:42:24et la gentillesse
00:42:26peut-être qu'avec
00:42:28les amis on n'attend
00:42:30pas quelque chose
00:42:32de particulier alors que certainement
00:42:34avec la personne avec qui on vit
00:42:36et conjoint,
00:42:38la personne qu'on aime,
00:42:40on attend peut-être autre chose
00:42:42et c'est là où la gentillesse
00:42:44n'est pas la même. Je pense que
00:42:46c'est évident.
00:42:48On n'envoie pas les mêmes signaux.
00:42:50Je crois vraiment qu'il faut faire attention
00:42:52à la différence
00:42:54de la gentillesse entre
00:42:56les proches, le travail
00:42:58et le couple. Je crois que
00:43:00dans la rencontre amoureuse,
00:43:02il faut d'abord être vrai,
00:43:04être soi et pas être
00:43:06gentil.
00:43:08Ce qui n'empêche pas,
00:43:10parce qu'on est fait comme ça humainement parlant,
00:43:12toute cette phase de séduction
00:43:14où bien sûr on va se
00:43:16travestir un petit peu
00:43:18mais c'est vachement difficile justement d'apparaître
00:43:20comme on est tout de suite parce que
00:43:22on est des animaux, qu'on a besoin de séduire
00:43:24l'autre comme le pan
00:43:26ou comme le pigeon qui gonfle son cou.
00:43:28On est là-dedans
00:43:30C'est vrai que du coup si on est aussi conscient
00:43:32de ça l'un et l'autre,
00:43:34on va plus rapidement
00:43:36savoir poser les bases
00:43:38d'une vérité de couple.
00:43:40Ce qui ne va pas
00:43:42nous empêcher non plus d'être
00:43:44responsable des efforts
00:43:46qu'on a éventuellement envie de faire.
00:43:48C'est-à-dire
00:43:50aller en vacances
00:43:52à un endroit où je n'ai pas forcément envie d'aller par amour
00:43:54pour l'autre, etc. Ça n'empêche pas tout ça.
00:43:56Mais en
00:43:58assumant le fait de dire
00:44:00que globalement je n'ai pas envie d'aller à tel endroit
00:44:02mais je le fais pour toi parce que je t'aime.
00:44:04Et puis j'assume derrière. Je ne suis pas en train de faire la gueule.
00:44:06À condition que ce ne soit pas à sens unique.
00:44:08J'allais aussi parler de la réciprocité.
00:44:10Brigitte, tout à fait.
00:44:12Elle me l'enlève de la bouche.
00:44:14La réciprocité est obligatoire
00:44:16si effectivement vous avez l'impression
00:44:18de passer votre temps à donner à l'autre et qu'il n'y a
00:44:20jamais rien d'autre en retour.
00:44:22Encore une fois, la réciprocité n'est pas forcément sur le même registre.
00:44:24Absolument.
00:44:26Il y a plein d'autres choses.
00:44:28Il faut qu'il y ait une réciprocité.
00:44:30Et quand on est gentil
00:44:32comme vous et qu'on a envie
00:44:34d'être aimé, on peut en effet avoir
00:44:36ce syndrome de sauveur. Faites attention à ça
00:44:38Jacqueline.
00:44:40Je vous dis,
00:44:42soyez vous-même
00:44:44quand vous rencontrez quelqu'un.
00:44:46N'essayez pas dès le début
00:44:48d'être trop gentil.
00:44:50Parce que là,
00:44:52vous allez forcément attirer
00:44:54des personnes un peu toxiques.
00:44:56C'est ce qu'on m'a dit.
00:44:58Oui, tout à fait.
00:45:00Ce qui est aussi le fait de dire
00:45:02des fois non.
00:45:04Ceux qui disent non,
00:45:06ils sont spécialement méchants.
00:45:08Ils sont honnêtes et ils savent
00:45:10faire la part des choses. Et quelquefois,
00:45:12c'est bien de dire non aussi.
00:45:14C'est quelquefois
00:45:16plus difficile en ce qui
00:45:18me concerne.
00:45:20C'est important de le faire
00:45:22quand on le pense
00:45:24réellement et ne pas dire oui
00:45:26parce qu'on a peur
00:45:28de blesser.
00:45:30C'est un peu mon défaut.
00:45:32Pour moi, c'est un défaut.
00:45:34Vous avez déjà repéré ça, donc vous allez pouvoir
00:45:36y travailler et améliorer
00:45:38tout ça Jacqueline. Merci en tout cas
00:45:40de votre témoignage. On continue
00:45:42après les infos. N'hésitez pas vous aussi
00:45:44à venir parler de la gentillesse
00:45:46avec Franck Martin 0826 300 300.
00:45:48C'est une petite devinette.
00:45:50Je vous raconte un peu
00:45:52et vous essayez de trouver le pourquoi.
00:45:54C'est dans une cuisine et c'est une
00:45:56femme qui demande à son mari de lui faire
00:45:58l'amour alors qu'à priori, il ne baise
00:46:00plus beaucoup depuis des mois.
00:46:02Pourquoi ? La réponse, ce sera
00:46:04après les infos.
00:46:06Sud Radio.
00:46:08Parlons vrai. Sud Radio.
00:46:1014h-16h.
00:46:12Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:46:14Franck Martin est
00:46:16avec nous et vous parlez de
00:46:18la gentillesse dans beaucoup de vos livres.
00:46:20Notamment Gentillesse, mes fesses
00:46:22aux éditions Erol. On va donner
00:46:24la parole aussi à Catherine dans
00:46:26un instant, mais je voudrais que vous reveniez sur ce fameux
00:46:28God et puis surtout, vous me donniez la réponse
00:46:30à la devinette. Alors c'est dans une cuisine
00:46:32et c'est la femme qui demande,
00:46:34elle est en train de préparer son petit déjeuner, elle demande
00:46:36à son mari de lui faire l'amour
00:46:38alors qu'à priori, il ne baise plus. Pourquoi lui demande-t-elle ?
00:46:40Parce qu'elle aime les bons plats.
00:46:42Parce que le minuteur
00:46:44est cassé et il faut 5 minutes pour
00:46:46les oeufs à la côte. Donc comme
00:46:48il est éjaculateur précoce,
00:46:50ça va être facile de savoir quand est-ce qu'il faut
00:46:52couper le gaz.
00:46:54Catherine,
00:46:56bonjour. Je vous fais patienter
00:46:582-3 secondes. J'aimerais bien que
00:47:00Franck Martin revienne sur sa
00:47:02théorie du God, qu'il
00:47:04ne faut pas laisser
00:47:06tourner dans notre petite tête, surtout
00:47:08en ce moment où beaucoup de gens sont dans
00:47:10l'anxiété permanente.
00:47:12Ces fameuses pensées compulsionnelles.
00:47:14En fait, depuis qu'on est arrivé au monde,
00:47:16on a une capacité extraordinaire à s'y adapter
00:47:18en faisant ce que nous avons
00:47:20vraiment dans notre ADN, c'est-à-dire
00:47:22des généralisations. Vous apprenez quelque chose,
00:47:24par exemple, un petit garçon ou une petite fille apprend
00:47:26à ouvrir une porte. Par un phénomène de
00:47:28généralisation, elle va apprendre à ouvrir toutes
00:47:30les portes. Quelles qu'elles soient,
00:47:32de placard, de voiture,
00:47:34de réfrigérateur, etc. Donc ça, c'est
00:47:36la généralisation. Et puis,
00:47:38vous avez aussi une capacité d'omission, c'est cette
00:47:40forme d'amnésie partielle que nous avons tous, c'est-à-dire
00:47:42quand nous ne savons pas gérer émotionnellement
00:47:44les choses, on met sur off, et puis
00:47:46ça nous permet de continuer de vivre malgré
00:47:48cette incapacité émotionnelle à vivre les choses.
00:47:50Et puis, on a cette capacité aussi
00:47:52de concertation,
00:47:54de rapprochement, de faire
00:47:56des relations de cause à effet
00:47:58qui nous permettent de faire de la créativité,
00:48:00d'inventer. Donc ça, c'est ce que nous avons dans notre
00:48:02ADN dès que nous arrivons au monde.
00:48:04J'explique souvent qu'un
00:48:06petit enfant fait un lien
00:48:08non intellectuel de cause à effet entre
00:48:10tout ce qu'il fait, par exemple, commencer à faire
00:48:12ses nuits, et ce qu'il obtient
00:48:14de la part de sa maman ou de ses parents, c'est-à-dire
00:48:16une énergie d'amour qui n'est pas du tout la
00:48:18même que quand il pleure. Et puis,
00:48:20ça, cette forme extraordinaire
00:48:22qui nous permet de survivre
00:48:24justement au manque d'amour, nous construit
00:48:26l'ego. Et cet ego,
00:48:28il fonctionne aussi avec ces godes
00:48:30cette fois-ci, donc c'est plus généralisation,
00:48:32omission, corrélation, mais c'est généralisation,
00:48:34omission, distorsion.
00:48:36C'est-à-dire qu'on continue de mettre en place des généralisations
00:48:38pour se protéger, pour se sécuriser,
00:48:40du style, je me fais
00:48:42mordre par un chien ou je me fais griffer par un chat,
00:48:44et pour me protéger, j'en
00:48:46conclue que tous les chiens sont méchants ou que
00:48:48tous les chats sont méchants. Ce qui est, bien sûr,
00:48:50totalement faux. Ce qui nous amène à poser
00:48:52à l'inverse une omission, c'est-à-dire que j'en nommais,
00:48:54je sélectionne les choses et j'en nommais
00:48:56de me rappeler qu'effectivement, il doit y avoir
00:48:58des chiens vachement sympas, par exemple.
00:49:00Et puis, je me mets aussi à faire des corrélations
00:49:02négatives, donc des distorsions.
00:49:04Je crée des liens de cause à effet entre des choses
00:49:06qui n'en ont pas. Et donc là, qu'est-ce que je fais ?
00:49:08J'invente, je présuppose, je préjuge.
00:49:10Quand quelqu'un ne me sourit pas,
00:49:12je suis capable de dire
00:49:14que s'il ne me sourit pas ou si elle ne me sourit pas,
00:49:16c'est qu'elle ne m'aime pas.
00:49:18Alors que si elle ne me sourit pas,
00:49:20ce n'est pas forcément obligatoirement parce qu'elle ne m'aime pas.
00:49:22Donc, on arrive souvent
00:49:24à d'abord être conscient de ces fameux
00:49:26godes qui nous amènent des espèces de pensées
00:49:28compulsionnelles débiles et qui nous amènent à être
00:49:30malheureux. Et tout le monde fait ça
00:49:32autour de nous. Récemment,
00:49:34j'ai un de mes amis, je raconte toujours cet exemple,
00:49:36je dis souvent que je n'écoute pas
00:49:38les informations, et qu'il me dit
00:49:40tu te coupes du monde. Et donc, il fait
00:49:42une relation de cause à effet entre, un,
00:49:44ne pas écouter les informations, et deux, me couper du monde.
00:49:46Et je lui pose la question,
00:49:48en quoi le fait de ne pas écouter les informations
00:49:50me coupe du monde ? Et le monde, c'est quoi ?
00:49:52C'est une belle généralisation, là aussi.
00:49:54Donc, on passe notre sang à ça. C'est ça, les godes, ces fameux godes.
00:49:56Donc, à la fois géniaux
00:49:58parce que ça nous permet de nous adapter
00:50:00au monde et ça nous permet de survivre dans ce monde
00:50:02par rapport à ce manque d'amour,
00:50:04et puis ce côté complètement débile, puisque nos pensées
00:50:06compulsionnelles, compulsives, sont faites de ça
00:50:08en permanence.
00:50:10Voilà, c'était bien de le rappeler. Catherine, bonjour.
00:50:12Oui, bonjour Brigitte,
00:50:14bonjour Franck. Bonjour Catherine.
00:50:16Je vais réécouter ce que vous venez de dire
00:50:18parce que j'ai trouvé ça très intéressant, effectivement.
00:50:20Alors, mon témoignage,
00:50:22il va être assez
00:50:24similaire au précédent, en fait.
00:50:26Je pense qu'effectivement,
00:50:28c'est mon éducation qui a fait que
00:50:30je dis oui.
00:50:32En fait, c'est comme un réflexe.
00:50:34Je dis oui.
00:50:36Mais, vous disiez
00:50:38oui, pourquoi ? Parce que vos parents
00:50:40ne supportaient pas que vous disiez non ?
00:50:42Ou parce que...
00:50:44Oui, le modèle éducatif
00:50:46patriarcal. C'est ça, oui.
00:50:48Donc, vous étiez
00:50:50sous une autorité
00:50:52un peu autoritaire.
00:50:54Exactement. D'accord.
00:50:56Donc, vous voyez comme quoi chaque témoignage
00:50:58est différent, parce que ce n'est pas tout à fait ce que nous a
00:51:00dit Marie, ni Karen d'ailleurs.
00:51:02Oui, mais c'est l'éducation.
00:51:04Oui, bien sûr, mais
00:51:06c'est une éducation un petit peu
00:51:08à la dure, qui vous a
00:51:10empêchés de vous individualiser,
00:51:12de vous affirmer.
00:51:14Exactement. Et en même temps,
00:51:16vos parents, comme tous les parents,
00:51:18étaient persuadés de vous donner le meilleur
00:51:20d'eux-mêmes. C'est ça qui est terrible.
00:51:22C'est fou. On fait du mieux
00:51:24qu'on peut en tant que parents, et c'est une telle responsabilité.
00:51:26Alors, peut-être pas.
00:51:28Ils font peut-être pas du mieux. Je pense qu'il faut
00:51:30faire attention aussi aux généralisations.
00:51:32Excusez-moi, Franck.
00:51:34Je pense qu'ils font comme ils peuvent.
00:51:36Oui, oui.
00:51:38Mais ne pensant pas toujours faire au mieux.
00:51:40Ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:51:42Et quand on a des parents toxiques,
00:51:44ils sont toxiques parce qu'ils sont toxiques.
00:51:46Et ce n'est pas de notre faute.
00:51:48Parce qu'ils en sont vachement inconscients.
00:51:50Oui, bien sûr, et ils le font
00:51:52encore que parfois les parents font exprès.
00:51:54Quand ils sont méchants, ils font exprès.
00:51:56Non, je crois que c'est important.
00:51:58Mais en revanche, là où vous avez
00:52:00raison, Franck Martin, c'est qu'il faut bien
00:52:02qu'en tant qu'enfant, on comprenne
00:52:04que ce n'est pas de notre faute.
00:52:06Nos parents, ils étaient comme ça.
00:52:08Ça peut expliquer
00:52:10pourquoi
00:52:12ils étaient comme ça, et
00:52:14voilà tout. Mais ce n'est pas de notre faute.
00:52:16Et ça, c'est vraiment important parce que si on reste
00:52:18avec l'impression que c'est de notre faute,
00:52:20on va continuer à essayer
00:52:22de réparer
00:52:24et d'obtenir des autres
00:52:26ce qu'on n'a pas obtenu de nos parents.
00:52:28Et à ce moment-là, on n'avance pas
00:52:30sur la construction de soi-même.
00:52:32Et Catherine, comment ça se manifeste, ce
00:52:34oui-réflexe alors ?
00:52:36On me demande quelque chose, justement, je dis oui.
00:52:38Et alors en fait, avec le temps,
00:52:40je me suis quand même pris
00:52:42beaucoup de...
00:52:44Après coup, je me dis, mais est-ce que j'en ai envie ?
00:52:46Est-ce que ça me fait plaisir ?
00:52:48Des situations où je me suis retrouvée,
00:52:50c'était extrêmement contraignant pour moi, etc.
00:52:52Donc maintenant, j'ai un peu des techniques.
00:52:54J'essaye
00:52:56de dire,
00:52:58je ne peux pas te répondre tout de suite,
00:53:00je te dis dans deux jours
00:53:02ou dans trois jours. J'essaye
00:53:04d'avoir ce petit sas de recul.
00:53:06De digestion.
00:53:08Voilà.
00:53:10Vous vous méfiez de vous-même, c'est bien.
00:53:12Non, mais
00:53:14pour savoir si oui ou non,
00:53:16en vrai, je peux le faire, ça me convient,
00:53:18j'en ai envie.
00:53:20Parce que spontanément,
00:53:22voilà.
00:53:24Catherine,
00:53:26je reviens sur une phrase que je trouve très juste
00:53:28et j'ai déjà parlé tout à l'heure dans la première
00:53:30du corps, notre meilleur messager.
00:53:32Si vous arrivez
00:53:34à être un petit peu plus dans votre
00:53:36ressenti corporel, vous aurez une réponse
00:53:38un peu plus rapidement.
00:53:40Parce que quand on vous propose quelque chose,
00:53:42je ne sais pas, est-ce que tu veux
00:53:44venir à telle soirée,
00:53:46si en vous-même
00:53:48vous avez un petit peu de
00:53:50je ne sais pas, de colère ou de
00:53:52tristesse, ça veut plutôt dire non.
00:53:54Si vous vous sentez plutôt joyeux, ça veut dire
00:53:56oui. Vous voyez, c'est parfois aussi
00:53:58simple que ça. Mais faut-il encore
00:54:00être bien dans son ressenti ?
00:54:02Oui, ça demande quand même
00:54:04deux petites minutes de réflexion
00:54:06comment je me sens dans mon corps
00:54:08pour...
00:54:10Ça peut se travailler
00:54:12et on peut assez vite...
00:54:14Par exemple, j'imagine
00:54:16Catherine, quand on vous a proposé
00:54:18quelque chose qui était super,
00:54:20vous l'avez senti dans votre corps que c'était
00:54:22super.
00:54:24Donc sur les choses,
00:54:26quelque chose de vraiment franchement
00:54:28bouf bouf bouf, vous l'avez peut-être senti
00:54:30aussi dans votre corps.
00:54:32Le senti dans votre corps, pour
00:54:34aller dans le sens de ce que dit Brigitte, pour y répondre,
00:54:36c'est posez-vous la question un petit peu comme un médecin,
00:54:38c'est quoi les symptômes ?
00:54:40Oui.
00:54:42C'est quoi les symptômes ?
00:54:44Comme je suis souvent dans la peur,
00:54:46en fait,
00:54:48j'ai du mal à ressentir.
00:54:50Moi, c'est souvent la peur.
00:54:52Et alors la peur, Catherine,
00:54:54elle se manifeste comment chez vous ?
00:54:56C'est quoi ?
00:54:58Oppressée un peu ?
00:55:00Libide, enfin, ou raide.
00:55:02Pas démonstratrice.
00:55:04Voilà, c'est ça les symptômes
00:55:06dont je vous parle.
00:55:08Comment ça se manifeste ?
00:55:10Ça, ça veut dire
00:55:12quand j'ai ce genre de réaction,
00:55:14ça veut dire que ça ne me convient pas.
00:55:16Oui, ça paraît évident.
00:55:18Dès que vous sentez la raideur dans le cou, ou je ne sais où elle est,
00:55:20ça veut dire non.
00:55:22Oui,
00:55:24je le sens souvent.
00:55:26Ça veut dire qu'il faut souvent dire non.
00:55:28Ou ça veut dire, vous utilisez votre
00:55:30petite stratégie de je te réponds
00:55:32dans deux jours.
00:55:34Mais
00:55:36l'avantage, c'est que du coup,
00:55:38j'ai aussi appris que de dire non.
00:55:40Et
00:55:42ça me donnait
00:55:44les limites à moi.
00:55:46Et quand je posais mes limites et mon cadre,
00:55:48ça me donnait une énergie incroyable.
00:55:50Oui, parce que
00:55:52dire non aux autres, c'est se dire oui à soi-même.
00:55:54On l'a déjà dit et on pourrait
00:55:56le répéter à tous les témoignages.
00:56:00Mais c'est encore une fois pareil,
00:56:02Catherine. Petite, vous n'avez pas pu
00:56:04le faire.
00:56:06Donc, il faut que vous arriviez
00:56:08à pactiser avec la petite fille intérieure
00:56:10qui est en vous et qui, pour l'instant,
00:56:12est encore très très peur
00:56:14quand il s'agit de dire non.
00:56:16Et donc, elle devient libide.
00:56:18Et puis, ça se voit
00:56:20aussi sur la grande fille que vous êtes.
00:56:22Oui, j'en ai.
00:56:24Paradoxalement, je voulais quand même vous dire
00:56:26que moi, je travaille avec une amie
00:56:28qui, elle, a beaucoup de mal à dire non
00:56:30parce qu'elle n'aime pas le conflit.
00:56:32Et donc,
00:56:34dans une entreprise,
00:56:36ça donne un peu un sentiment
00:56:38d'injustice.
00:56:40Et vous voyez, moi,
00:56:42ça ne me la rend pas gentille,
00:56:44sympathique, merveilleuse.
00:56:46Je ne pense pas qu'elle récupère
00:56:48de l'amour.
00:56:50De la reconnaissance.
00:56:52Oui, parce que du coup, je me dis
00:56:54qu'elle n'a pas
00:56:56de prise de position.
00:56:58Elle ne s'est pas décidée.
00:57:00Et le fait de dire oui
00:57:02tout le temps, ça n'assert pas
00:57:04non plus que de la sympathie.
00:57:06Il y a même un peu de mépris, sans doute,
00:57:08vis-à-vis d'elle.
00:57:10Parce que c'est la bonne trois.
00:57:12Exactement.
00:57:16Et en même temps, si ça lui va à elle...
00:57:18Oui, parce qu'il faut avoir la paix.
00:57:20Voilà, exactement. Son bénéfice,
00:57:22c'est la paix.
00:57:24Si elle n'en souffre pas, il n'y a pas à juger.
00:57:26Mais c'est vrai que parfois,
00:57:28je suis désolée, Franck Martin,
00:57:30mais il vaut mieux dire oui
00:57:32pour éviter le conflit.
00:57:34Quand c'est un oui qui ne nous investit pas trop,
00:57:36après tout...
00:57:38Si on se sent capable ensuite de l'assumer.
00:57:40Dans une entreprise,
00:57:42on a besoin de règles, d'un cadre.
00:57:44Je ne suis pas sûre que...
00:57:48À dire non tout le temps,
00:57:50on risque de...
00:57:52Certes, d'être totalement libre,
00:57:54mais sans le choix.
00:57:56C'est clair aussi.
00:57:58En tout cas,
00:58:00je trouve que...
00:58:02J'apprends que le fait de dire non,
00:58:04c'est extrêmement agréable
00:58:06de poser ses limites
00:58:08et j'en tire plus de satisfaction que...
00:58:10Je crois que vous êtes tout à fait
00:58:12sur la bonne voie, Catherine.
00:58:14Surtout, continuez.
00:58:16Merci beaucoup de votre témoignage.
00:58:18On continue dans un instant.
00:58:20Lionel va nous rejoindre.
00:58:22Sud Radio, votre attention
00:58:24est notre plus belle récompense.
00:58:26Je suis braviché Sud Radio,
00:58:28mais ça fait quelques années déjà.
00:58:38Le pouvoir de la gentillesse,
00:58:40on en parle avec Franck Martin.
00:58:42Vous êtes expert en relations
00:58:44de confiance, formateur, coach,
00:58:46conférencier et auteur de nombreux ouvrages,
00:58:48notamment sur la gentillesse.
00:58:52Nous avons Lionel qui nous rejoint.
00:58:54Bonjour Lionel.
00:58:56Bonjour Brigitte.
00:58:58Vous aussi, vous avez été trop gentil.
00:59:00Oui, c'est des péchés
00:59:02de jeunesse, on va dire.
00:59:04Quand vous avez
00:59:06un bon fond,
00:59:08on n'a pas envie de décevoir
00:59:10ses parents, ses copines, ses amis.
00:59:12On a tendance à dire un peu oui,
00:59:14un peu facilement,
00:59:16pour faire plaisir, pour être là,
00:59:18pour ne pas pouvoir dire non.
00:59:20En grandissant, il se passe un truc,
00:59:22à force de prendre des tartes
00:59:24dans la tête, on commence à comprendre
00:59:26que dire oui tout le temps n'est pas une solution
00:59:28ni pour vous, ni pour les autres.
00:59:30On apprend,
00:59:32on commence à apprendre à dire non.
00:59:34Et plus vous vieillissez, et j'ai l'impression,
00:59:36et moins on supporte de dire oui
00:59:38facilement.
00:59:40Il faut faire attention quand même,
00:59:42parce qu'on va devenir un vieux con sinon.
00:59:44C'est ça,
00:59:46c'est vrai que
00:59:48le non est quand même très libérateur.
00:59:50Parce que
00:59:52quand vous commencez
00:59:54à pouvoir imposer votre
00:59:56vraie décision,
00:59:58sur le moment, c'est sûr que ça ne plaît pas,
01:00:00mais en fait, ça a un bien fou
01:00:02pour nous-mêmes. On arrive à
01:00:04expliquer pourquoi est-ce qu'on ne veut pas.
01:00:06Et puis des fois, il n'y a même pas d'explication à donner.
01:00:08Mais c'est vrai que c'est
01:00:10extrêmement libérateur et c'est très apaisant
01:00:12pour soi-même.
01:00:14Mais on reste
01:00:16gentil, à part Brigitte
01:00:18qui est très mauvaise naturellement.
01:00:20C'est pour ça quand même, Lionel.
01:00:22C'est une méchante.
01:00:24Et Lionel, vous avez dit
01:00:26les mots, pas envie de décevoir.
01:00:28On en revient à ce dont on parlait tout à l'heure.
01:00:30Cette vraie difficulté
01:00:32de s'autoriser à décevoir.
01:00:34Mais qu'est-ce que c'est difficile ?
01:00:36Et même quand on le sait, c'est difficile.
01:00:38Je le pratique, j'essaie de le pratiquer
01:00:40le plus possible, et Dieu sait
01:00:42si avec ma compagne, ma petite femme,
01:00:44c'est difficile de la décevoir.
01:00:46Et on est tous pareils.
01:00:48Parce qu'on ne supporte pas
01:00:50de prendre le risque de ne pas être aimé
01:00:52en retour.
01:00:54On se rend compte finalement
01:00:56qu'en disant non, on n'est pas moins aimé.
01:00:58C'est complètement faux, que ce soit d'ailleurs dans le cadre
01:01:00d'une entreprise ou dans le cadre personnel.
01:01:02Dire non... Dans une entreprise,
01:01:04il faut justifier pourquoi, parce qu'on ne peut pas
01:01:06balancer un non comme ça, cache,
01:01:08et puis...
01:01:10On peut,
01:01:12mais pas trop.
01:01:14Très vite, on se prend une porte.
01:01:16Dans le couple aussi, mais c'est vrai que
01:01:18justifier un non,
01:01:22c'est tout à fait entendable.
01:01:24On n'est pas moins aimé. C'est sûr qu'il faut
01:01:26être juste. Il ne faut pas dire non tout le temps.
01:01:29Mais il ne faut pas dire oui tout le temps non plus.
01:01:31Dire oui tout le temps est extrêmement destructeur.
01:01:33La difficulté, c'est aussi d'avoir dit
01:01:35oui longtemps, et de se rendre
01:01:37compte que ce oui longtemps que l'on prenait sur soi,
01:01:39parce qu'on avait un tel besoin de récolter
01:01:41l'amour de l'autre, le jour où il devient
01:01:43un non, parce qu'on a précisément,
01:01:45on donne cette priorité à soi,
01:01:47il est difficilement entendable
01:01:49par l'autre qui ne comprend pas.
01:01:51Parce que vous avez dit oui pendant des années, et puis tout d'un coup, vous dites non.
01:01:53Et le non fait un vrai tri.
01:01:55Il fait un vrai tri, en revient avec votre propre,
01:01:57avec les gens qui vous entourent,
01:01:59que ce soit professionnellement ou familialement,
01:02:01quand vous changez,
01:02:03vous n'acceptez plus de dire oui aussi facilement,
01:02:05mais ça fait un vrai tri dans votre relation,
01:02:07parce que les gens...
01:02:09Et dans le couple,
01:02:11ça fait un gros tri.
01:02:13Oui, ça peut faire un gros tri.
01:02:15En général, ça se fait progressivement.
01:02:17Mais Lionel, votre témoignage me fait
01:02:19penser à une chose qu'on n'a pas dite jusqu'à présent,
01:02:21et qui me semble importante,
01:02:23à dire, vous m'avez
01:02:25traité de méchante,
01:02:27et en fait, il y a quelque chose
01:02:29que moi j'ai constaté,
01:02:31quand on a une relation un peu
01:02:33de pouvoir, comme j'ai, puisque moi j'invite
01:02:35des personnes, et forcément
01:02:37ces personnes ont envie de venir,
01:02:39et bien finalement,
01:02:41on est confronté à quelque chose
01:02:43de totalement inverse, et ça va peut-être vous surprendre,
01:02:45et je pense que les gens
01:02:47qui ont des relations de pouvoir
01:02:49pourraient le dire,
01:02:51on est finalement
01:02:53presque toujours
01:02:55face à des gens qui s'attendent
01:02:57tellement à ce qu'on dise non,
01:02:59que de toute façon,
01:03:01on n'a plus à dire non.
01:03:03Je ne sais pas si je m'exprime bien.
01:03:05Moi j'ai bien compris, mais parallèlement,
01:03:07ils attendent de vous des oui,
01:03:09et quand vous leur dites non, à mon avis,
01:03:11ils doivent être déçus.
01:03:13Oui, mais ça c'est autre chose,
01:03:15c'est pas ce que je veux dire,
01:03:17mais vous voyez,
01:03:19on ne m'impose pas grand-chose,
01:03:21en fait, en quelque sorte,
01:03:23on me demande, tiens, est-ce que tu serais d'accord pour,
01:03:25et donc quand on me pose la question comme ça,
01:03:27c'est facile de dire non ou de dire oui,
01:03:29vous voyez ce que je veux dire.
01:03:31Mais parce qu'ils savent que vous êtes tout à fait en capacité de dire non,
01:03:33et c'est bien ce que j'ai dit tout à l'heure.
01:03:35C'est vrai, je suis en capacité de dire non,
01:03:37mais j'étais comme vous,
01:03:39quand j'avais 18 ans,
01:03:41j'étais comme vous,
01:03:43un petit peu naïf et con.
01:03:49Je ne sais pas si c'est de la naïveté ou d'être con,
01:03:51encore une fois, on a envie de plaire,
01:03:53on a besoin de se...
01:03:55Mais vous savez, moi j'aime bien cette comparaison
01:03:57avec l'arbre.
01:03:59En tant qu'humain, on est comme un arbre,
01:04:01et au débars, on n'a pas des racines très profondes,
01:04:03l'arbre n'est pas très solide,
01:04:05le moindre souffle le fait bouger
01:04:07à droite, à gauche, et puis avec le temps,
01:04:09nos racines s'enracinent,
01:04:11on pousse, on pousse, et puis il faut continuer
01:04:13quand même à ce que nos branches
01:04:15et nos feuilles aillent vers le haut.
01:04:17Pour moi, c'est ça
01:04:19aussi l'être humain.
01:04:21Mais il y a notre légitimité aussi, que ce soit professionnellement
01:04:23ou dans le couple, on a notre légitimité
01:04:25aussi avec l'âge, on grandit, on mûrit,
01:04:27et c'est vrai qu'on ne peut plus nous imposer
01:04:29finalement des visions complètement débiles
01:04:31parce que les gens savent très bien
01:04:33que ça ne passera pas, parce qu'on n'est pas des imbéciles en face.
01:04:35Donc il y a ça aussi,
01:04:37et c'est vrai que quand on est jeune, on a tendance
01:04:39à prendre les jeunes un peu
01:04:41pour des jeunes.
01:04:43Peut-être que
01:04:45pour apprendre à dire non,
01:04:47il ne faut plus avoir peur,
01:04:49et ça, ce n'est pas si simple.
01:04:51La peur, c'est quand même
01:04:53l'émotion dominante
01:04:55chez tout le monde d'ailleurs.
01:04:57Et l'inverse de la peur, c'est l'amour ?
01:04:59C'est plutôt
01:05:01la tristesse.
01:05:03Je suis désolée, je sais bien
01:05:05que vous mettez l'amour à toutes les sauces.
01:05:07En fait, ce qui se passe, c'est que
01:05:09la première des peurs,
01:05:11c'est de ne pas avoir l'amour,
01:05:13justement.
01:05:15C'est le manque d'amour qui provoque
01:05:17des peurs, mais ce n'est pas pour ça
01:05:19que c'est le contraire.
01:05:21C'est le lien de cause à effet,
01:05:23c'est-à-dire que le manque d'amour nous fait avoir peur.
01:05:25Et donc à chaque fois qu'on est
01:05:27dans cette...
01:05:29Beaucoup de peurs injustifiées, illégitimes, sont dues
01:05:31en effet à des manques d'amour durant l'enfance.
01:05:33C'est vrai, ça je suis d'accord. Mais ce n'est pas pour ça
01:05:35que l'amour et la peur sont à l'opposé.
01:05:37D'accord.
01:05:39Puisque ce sont des peurs illégitimes, donc ce ne sont pas des vraies peurs.
01:05:41Oui, oui.
01:05:43Je crois que c'est important
01:05:45d'être...
01:05:47Chacun interprétera,
01:05:49chacun croira ce qu'il a envie de croire.
01:05:51Lionel,
01:05:53qu'est-ce que vous avez envie d'ajouter ?
01:05:55Aujourd'hui, vous avez été gentil.
01:05:57Vous avez dit oui assez régulièrement.
01:06:01Donc c'est bien.
01:06:03Vous n'avez pas fait le test.
01:06:05On a un grand romantique à côté de vous apparemment.
01:06:09Merci beaucoup.
01:06:11Merci Lionel. Allez, on fait une petite pause.
01:06:13On va revenir sur le Love Conseil.
01:06:15Est-ce qu'on peut jouir sans éjaculer ?
01:06:17C'est la grande question que beaucoup d'hommes se posent.
01:06:19Et puis on va aussi tester
01:06:21un petit jouet très mignon, tout rose.
01:06:23Et puis vous pouvez continuer bien sûr à nous rejoindre.
01:06:250826 300 301.
01:06:27A tout de suite.
01:06:29Vous voulez parler à Brigitte Lahaye ?
01:06:310826 300 300.
01:06:33CAM4.fr
01:06:35Le plus grand site de webcams live
01:06:37réservé aux adultes.
01:06:39Brigitte Lahaye Sud Radio
01:06:41Le Love Conseil.
01:06:43Alors la question de
01:06:45jouir sans éjaculer,
01:06:47c'est une grande question
01:06:49qu'on entend parler de ça, notamment dans le Tantra.
01:06:51Alors en effet c'est possible
01:06:53mais ça demande quand même beaucoup d'entraînement.
01:06:55Et je crois que
01:06:57c'est important de rappeler que
01:06:59c'est pas si simple que ça.
01:07:01Quand on lit des
01:07:03textes tantriques, on a l'impression que c'est
01:07:05facile et que tout homme peut y arriver.
01:07:07Je vous assure que non. En fait,
01:07:09il suffirait de surfer sur la vague
01:07:11du plaisir.
01:07:13C'est-à-dire apprendre à faire monter son plaisir.
01:07:15Et puis ensuite
01:07:17respirer, gonfler le bas-ventre,
01:07:19arrêter tout mouvement du bassin.
01:07:21Et à ce moment-là, il y a un sentiment voluptueux
01:07:23qui envahit les reins. Et donc ça, c'est
01:07:25le premier pas vers le fameux
01:07:27orgasme blanc, c'est-à-dire orgasme
01:07:29à sec. Et jouissance
01:07:31donc sans émission de sperme.
01:07:33Alors avec beaucoup de patience
01:07:35et surtout beaucoup de maîtrise
01:07:37corporelle, en principe,
01:07:39les hommes doivent y arriver.
01:07:41Comme je le disais, c'est développé dans le Tantra
01:07:43ou plutôt peut-être dans le Tao.
01:07:45Mais
01:07:47ce qui est quand même complexe,
01:07:49c'est que lorsque un homme est sur le point
01:07:51d'éjaculer, en général, sa respiration
01:07:53s'accélère. Et donc c'est
01:07:55là où il faut apprendre à ralentir
01:07:57sa respiration, à respirer plus profondément
01:07:59mais sans respirer trop
01:08:01par le bassin.
01:08:03Donc c'est quand même assez
01:08:05complexe. Il faut ressentir
01:08:07les muscles périnéaux, etc.
01:08:09Bon bref,
01:08:11la plupart du temps, si les hommes
01:08:13essayent de faire ça, qu'est-ce qui se passe ?
01:08:15Ils ont tendance à perdre leur érection
01:08:17et leur excitation.
01:08:19Donc ils reviennent, si je puis dire,
01:08:21au point de départ. Et donc c'est
01:08:23particulièrement frustrant.
01:08:25Donc je pense que c'est
01:08:27quelque chose qui peut s'apprendre
01:08:29pourquoi pas avec votre partenaire
01:08:31si vous avez vraiment une grande complicité.
01:08:33En tout cas, moi ce que j'ai envie de dire
01:08:35c'est que comme pour tout dans la sexualité,
01:08:37ce qui peut être sympa, c'est d'essayer,
01:08:39c'est de tester. Mais il faut
01:08:41jamais que ce soit le but. Parce que
01:08:43dans la sexualité, vouloir
01:08:45atteindre un objectif, c'est
01:08:47toujours contre-productif.
01:08:49Voilà, donc
01:08:51essayez, vous verrez bien.
01:08:53Il n'y a pas de notes
01:08:55à donner si vous y arrivez ou si vous
01:08:57n'y arrivez pas. Olivia, bonjour.
01:08:59Bonjour Brigitte, bonjour
01:09:01Franck. Bonjour Olivia. Alors, vous
01:09:03avez reçu ce joli petit jouet.
01:09:05C'est un mini-wang
01:09:07de la marque
01:09:09Love to Love qu'on trouve sur rue-des-plaisirs.com
01:09:11Je vous le montre
01:09:13Franck, c'est un
01:09:15tout petit wang, c'est-à-dire que c'est une grosse boule
01:09:17de champignons roses. Non, parce que là en l'occurrence
01:09:19c'est une toute petite boule, mais qui vibre
01:09:21bien et qu'on peut poser
01:09:23sur le clitoris ou sur la vue
01:09:25le plus exactement. C'est ça.
01:09:27Alors, qu'est-ce qu'on peut en dire ?
01:09:29Il est tout rose, mais il existe aussi
01:09:31en bleu mauve
01:09:33à peu près. Voilà, c'est ça.
01:09:35La texture est assez agréable
01:09:37au toucher déjà.
01:09:39Il ne fait pas de bruit.
01:09:41Déjà, il est très très silencieux, donc ça, ça reste agréable.
01:09:43On tient jeu
01:09:45érotique, où c'est plus bruyant.
01:09:47Moi, effectivement, pas que ça pouvait plus
01:09:49me déranger d'entendre ce mécanisme. Là, on
01:09:51n'entend pas du tout.
01:09:53Mais la sensation est quand même très agréable
01:09:55quand on le met sur le clitoris
01:09:57et la vibration
01:09:59est assez énergique pour que
01:10:01ça puisse monter rapidement. Donc je trouve
01:10:03très efficace.
01:10:05En général,
01:10:07les wangs ont une
01:10:09efficacité assez bonne,
01:10:11parce que justement,
01:10:13le fait que ce soit une boule, ça
01:10:15permet de bien faire ressentir
01:10:17des sensations sur toute la zone
01:10:19clitoridienne, si je puis dire.
01:10:21Moi, je trouve qu'il a deux avantages. D'abord, il n'est pas très
01:10:23cher, 39,90€,
01:10:25ça reste très abordable. Et ensuite,
01:10:27je pense qu'il a l'avantage, comme il est très
01:10:29petit, de pouvoir se poser
01:10:31sur le clitoris lors d'un rapport sexuel.
01:10:33Pour certaines femmes qui, pour
01:10:35certains, de l'orgasme, ont besoin de stimulation clitoridienne,
01:10:37je trouve qu'il doit se faufiler,
01:10:39si je puis dire, assez facilement
01:10:41entre les deux amants.
01:10:43Oui, c'est ce que j'allais vous dire. On l'a bien en main, il ne prend pas trop
01:10:45de place, et du coup, c'est vrai qu'il est pratique
01:10:47à tenir, même que ce soit seul ou à deux.
01:10:49Je pense qu'effectivement, il y a ce côté-là
01:10:51qui est très agréable aussi, de ne pas avoir
01:10:53l'impression de le porter vraiment.
01:10:55En plus, il a sa jolie pochette, on peut le mettre dans le sac
01:10:57à main.
01:10:59Il a neuf
01:11:01positions, donc il y en a pour tous les goûts.
01:11:03On aime plus lent, plus rapide, avec des sacs à dés,
01:11:05donc ça, c'est aussi sympa, de ne pas être dans ce côté
01:11:07monotone aussi, même si on est seul
01:11:09quelque part, quand on le fait sans célibataire.
01:11:11Donc voilà, je le trouve très, très pratique.
01:11:13Une réussite,
01:11:15toujours par rapport aux anciens produits, aux nouveaux produits,
01:11:17je trouve que c'est vraiment bien
01:11:19modernisé, bien utile.
01:11:21Oui, je reconnais, je suis assez
01:11:23séduite, oui.
01:11:25Pareil. Bon, et bien, à quelle note
01:11:27vous lui donnez, Olivia ?
01:11:29Je mettrais sur 10, quand même.
01:11:31Oui, que ce soit au niveau de la couleur,
01:11:33de la texture, tout, il est très, très bien.
01:11:35Bon, alors ce mini-wang
01:11:37Love to Love, vous pouvez le retrouver
01:11:39sur ruedesplaisir.com.
01:11:41Merci beaucoup, Olivia.
01:11:43Laurence est avec nous maintenant.
01:11:45Bonjour, Laurence.
01:11:47Bonjour, Brigitte. Bonjour, Franck Martin.
01:11:49Bonjour, Laurence.
01:11:51Et donc, vous ne savez pas dire non
01:11:53dans votre couple, vous ?
01:11:55Alors, c'est mon compagnon qui ne sait pas dire non.
01:11:57C'est bien, formidable.
01:11:59Génial. Voilà.
01:12:01Et malheureusement, il ne sait pas dire non
01:12:03aussi à ses ex, par exemple.
01:12:05Ah, ça c'est moins drôle.
01:12:07Voilà, et ça nous...
01:12:09Il faut lui dire que
01:12:11quand il ne dit pas non
01:12:13à ses ex,
01:12:15il ne vous dit pas oui.
01:12:17C'est ce que j'essaie de lui faire comprendre,
01:12:19mais il est
01:12:21persuadé qu'en disant
01:12:23oui à tout, il évitera
01:12:25les conflits, ça permettra de
01:12:27mettre de l'huile dans les rouages.
01:12:29Alors, comme je lui dis, peut-être
01:12:31avec tes ex, mais du coup, ça en crée avec moi.
01:12:33Donc, ce n'est pas forcément une bonne idée.
01:12:35Il a des enfants avec ses ex ?
01:12:37Oui.
01:12:39Mais il est complètement inhibé
01:12:41par cette peur
01:12:43de créer des conflits.
01:12:45Créer des conflits...
01:12:47Donc, dire oui.
01:12:49Est-ce qu'il sait d'où
01:12:51vient cette peur des conflits ?
01:12:53Parce que, quelque part, encore une fois, ça parle de lui.
01:12:55Oui, c'est ça.
01:12:57Il est pareil avec tout le monde
01:12:59et il me dit que je veux que tout le monde m'aime.
01:13:01Son grand truc,
01:13:03c'est que je veux que tout le monde m'aime.
01:13:05Voilà.
01:13:07Quand il fait ça, il se prive de votre amour à vous ?
01:13:09Est-ce qu'il s'aime, lui ?
01:13:11Je pense qu'il ne s'aime pas, parce que
01:13:13s'il était plus sûr de lui, peut-être
01:13:15il aurait moins besoin
01:13:17que les autres lui montrent qu'il est aimable.
01:13:19Vous sauriez, Laurence, lui poser
01:13:21la question, et d'après toi,
01:13:23qu'est-ce que tu penses qu'il se passerait
01:13:25si tu disais non à tes ex ?
01:13:27Il me dit que ça va créer des conflits,
01:13:29des histoires, des discussions sans fin...
01:13:31Comment il le sait ?
01:13:33Je ne sais pas. Il va vérifier.
01:13:35Il faudrait qu'il tente.
01:13:37Il faudrait qu'il tente pour un truc tout simple,
01:13:39pas un truc trop compliqué,
01:13:41pour qu'il voit ce que ça donne.
01:13:43Parce que ça doit être tellement surprenant pour ses ex
01:13:45qu'ils disent non, qu'elle ne dirait peut-être rien.
01:13:47C'est ça, peut-être.
01:13:49Pour moi,
01:13:51c'est maladif, parce que
01:13:53un exemple,
01:13:55on a un ami restaurateur chez qui on va régulièrement,
01:13:57qui un jour lui a présenté un plat
01:13:59avec du chocolat, et il n'aime pas
01:14:01le chocolat. Mais
01:14:03il lui a dit, ok, sers-le-moi, parce que
01:14:05il a vu que ça faisait
01:14:07tellement plaisir à notre ami de lui présenter ce plat,
01:14:09il m'a dit, je n'ai pas osé lui dire non.
01:14:11J'ai dit, mais au point d'aller manger
01:14:13quelque chose que tu n'aimes pas ?
01:14:15Mais donc, il ne dit
01:14:17jamais non, de toute façon ?
01:14:19D'accord.
01:14:23Il faudrait le pousser peut-être dans ses retranchements
01:14:25pour rire un peu, comme ça,
01:14:27quelque chose qu'il aime
01:14:29vraiment pas, ou dont il a vraiment peur.
01:14:31Et pourtant, à vous, il vous dit non, du coup ?
01:14:35Quand il dit oui à ses ex,
01:14:37il vous dit non à vous ?
01:14:41J'ai un défaut, entre guillemets,
01:14:43c'est que comme je sais qu'il a ce problème-là,
01:14:45je lui répète plusieurs fois la question
01:14:47jusqu'à ce qu'à moi, il me dise,
01:14:49ben non, t'as raison, effectivement, c'est non.
01:14:51Parce que moi, je sais qu'il ne me dit jamais.
01:14:53Sa première réponse,
01:14:55c'est ce qu'il pense que moi, j'ai envie d'entendre.
01:14:57Mais là, c'est contre-productif,
01:14:59parce qu'avec vous,
01:15:01il a la preuve
01:15:05qu'il est compris,
01:15:09et qu'il faut arriver à ce qu'il comprenne
01:15:11d'où vient
01:15:13son problème.
01:15:15Finalement,
01:15:17c'est sa blessure qu'il faut réparer.
01:15:21On en revient à ce dont on parle
01:15:23depuis le début de l'émission,
01:15:25toujours pareil, cette nécessité
01:15:27de recueillir le regard
01:15:29et l'amour,
01:15:31et très souvent, entre autres,
01:15:33de nos parents, ou en tout cas de ce qu'on fait au fils de parents.
01:15:35Son père l'a abandonné,
01:15:37il avait un an.
01:15:39Il l'a revu à 15 ans,
01:15:41ça s'est mal passé, parce qu'il a pris parti pour sa mère.
01:15:43Donc, il y a toujours
01:15:45cette blessure, j'imagine,
01:15:47de l'enfant.
01:15:49Et quand il me dit que je veux que tout le monde m'aime,
01:15:51ça a des conséquences.
01:15:53Mais sa mère l'a élevée comment ?
01:15:55Là, ce qu'on a l'impression, c'est que c'est quelqu'un
01:15:57qui ne s'est jamais affirmé.
01:15:59Sa mère l'a élevée à la dure, en fait.
01:16:01Elle était plutôt sévère,
01:16:03un peu maîtresse-femme.
01:16:05Donc, il n'a pas pu se construire en tant qu'homme,
01:16:07puisqu'il a un père qui l'abandonne,
01:16:09pas d'image paternelle,
01:16:11une vigaro,
01:16:13une virago, pardon.
01:16:15C'est-à-dire une femme qui se conduit comme un homme.
01:16:17Donc, on ne peut pas se construire en tant qu'homme
01:16:19comme sa mère.
01:16:21Donc, quelle place
01:16:23ça laisse pour sa possibilité
01:16:25de s'affirmer en tant qu'homme ?
01:16:27Il n'y en a pas.
01:16:29Professionnellement, c'est quelqu'un
01:16:31qui est chef d'entreprise
01:16:33et qui a 80 bonhommes à gérer.
01:16:35D'accord. Donc, il arrive
01:16:37à s'affirmer dans son travail.
01:16:39C'est ça.
01:16:41Mais pas dans sa vie privée.
01:16:43C'est son rapport à sa maman
01:16:45qu'il va falloir qu'il travaille.
01:16:47Parce que s'il dit non à sa maman,
01:16:49elle n'aime plus.
01:16:51Voilà. C'est ça son histoire.
01:16:53Et toutes ces femmes
01:16:55en sont le reflet.
01:16:57En fait, c'est à sa mère qu'il faut qu'il apprenne à dire non.
01:16:59Elle est toujours en vie ?
01:17:01Non, elle est décédée.
01:17:03Peut-être que vous pourriez lui dire
01:17:05d'écrire une lettre à sa mère
01:17:07en disant tout ce
01:17:09qu'il aurait dû dire non à sa mère.
01:17:11Faire un petit travail.
01:17:13Parce que c'est à sa mère
01:17:15qu'il n'arrive pas à dire non.
01:17:17Et vous n'êtes que des copies
01:17:19de sa maman. Toutes.
01:17:21Oui, parce qu'en plus, on me dit que je lui reforme
01:17:23le gestement.
01:17:25Mais vous, vous le réparez.
01:17:27Puisque visiblement,
01:17:29vous le confrontez
01:17:31et vous l'aidez à arriver
01:17:33à vous dire non.
01:17:35Vous le réparez.
01:17:37C'est difficile pour moi
01:17:39d'être obligée de le harceler pour avoir une vraie réponse.
01:17:41J'ai un peu l'impression d'être la méchante.
01:17:43Mais du coup,
01:17:45les sujets...
01:17:47Non, puisque je vous dis que vous le réparez, donc vous êtes la gentille.
01:17:49Au contraire, vous lui faites
01:17:51beaucoup de bien, puisque vous l'aidez.
01:17:55Vous êtes la bonne mère, si je puis dire.
01:17:57Mais en attendant,
01:17:59tant qu'il ne réglera pas...
01:18:01Déjà, s'il peut comprendre
01:18:03pourquoi il a du mal
01:18:05à dire non aux femmes
01:18:07qu'il a aimées,
01:18:09peut-être que ça peut faire un déclic.
01:18:11Oui,
01:18:13j'en vais creuser cette question.
01:18:15Après, il y a peut-être
01:18:17des sujets qui sont plus faciles que d'autres
01:18:19sur lesquels vous pouvez l'amener à dire
01:18:21non.
01:18:23Dès que ça touche à ses enfants,
01:18:25c'est un point sensible.
01:18:27Oui, c'est la culpabilité.
01:18:29Oui, et puis là, il veut réparer encore une fois
01:18:31ses enfants pour réparer
01:18:33son enfant intérieur.
01:18:35Mais ça, là, je pense que pour l'instant,
01:18:37il ne faut pas toucher à ça. Il faut déjà qu'il comprenne
01:18:39d'où vient cette impossibilité
01:18:41de dire non. Parce qu'en fait,
01:18:43ce n'est pas la peur du conflit.
01:18:45Non, on lui dit qu'il veut qu'on l'aime.
01:18:47Il veut qu'on l'aime.
01:18:49Mais comme je lui dis,
01:18:51les gens n'aiment pas.
01:18:53Les gens qui disent oui à tout...
01:18:55Oui, mais il faut lui dire que sa mère
01:18:57l'aimait, mais
01:18:59ce n'est pas parce
01:19:01qu'elle était autoritaire qu'elle ne l'aimait pas.
01:19:03Elle n'avait pas le choix.
01:19:05Elle a agi comme ça. Et il faut
01:19:07comprendre que lui, en tant qu'enfant,
01:19:09pour se sentir
01:19:11aimé, il ne pouvait pas
01:19:13dire non.
01:19:15Donc ça, c'est vraiment...
01:19:17Ce n'est pas vous, malheureusement, qui peuvent être
01:19:19sa thérapeute,
01:19:21mais peut-être que vous pouvez lui indiquer
01:19:23que peut-être aller travailler une séance
01:19:25ou deux, ça peut aller très vite.
01:19:27C'est tellement évident,
01:19:29c'est tellement flagrant,
01:19:31que ça peut provoquer
01:19:33un petit déclic.
01:19:35Tant mieux si ça pouvait aller vite,
01:19:37parce que c'est assez lourd à porter tous les jours.
01:19:39Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?
01:19:41Ça fait 25 ans.
01:19:43Ah oui !
01:19:45Ce n'est pas une petite histoire.
01:19:47Et du coup,
01:19:49peut-être que ça ne ressort pas
01:19:51plus maintenant qu'avant, mais du coup,
01:19:53ça fait partie des choses qui tournent
01:19:55entre vous, ça a toujours été ?
01:19:57Oui.
01:19:5925 ans après, il peut dire non à une ex, quand même.
01:20:01Puis ses enfants, ils sont grands, je suppose.
01:20:03Oui, mais il y a toujours
01:20:05des questions matérielles,
01:20:07il leur achète ça, il leur offre pas ça,
01:20:09il y a toujours quelque chose.
01:20:11Et ses ex se servent de ça, justement,
01:20:13pour qu'il fasse
01:20:15ce qu'elle veut aux enfants,
01:20:17et que ce soit toujours lui qui fasse.
01:20:19Et il répare quelque chose
01:20:21en faisant ça ou pas, par rapport à ses ex ?
01:20:23C'est lui qui les a quittés ?
01:20:27Non, je pense que
01:20:29ça a été d'un commun accord.
01:20:31Oui, oui.
01:20:33Non, je pense que c'est plutôt vis-à-vis de lui
01:20:35qu'il répare.
01:20:37Oui, mais là,
01:20:39il ne réparera pas tant qu'il ne comprend pas.
01:20:41Parce que là,
01:20:43c'est un mécanisme de défense
01:20:45qu'il a mis en place,
01:20:47mais qu'il ne répare rien.
01:20:49On ne peut réparer qu'à partir du moment où on élabore
01:20:51un peu quelque chose,
01:20:53et qu'on commence à comprendre pourquoi on répète
01:20:55sans arrêt la même attitude.
01:20:57Tant qu'on répète la même attitude,
01:20:59on ne répare rien.
01:21:01On se protège,
01:21:03on fait avec,
01:21:05mais pour réparer, il faut d'abord
01:21:07une prise de conscience.
01:21:09Oui, il se fait plaisir,
01:21:11mais il ne répare pas.
01:21:13Non, il ne se fait même pas plaisir,
01:21:15il se protège.
01:21:17Il se protège de ses blessures.
01:21:19Mais faites-lui écouter le podcast,
01:21:21peut-être que ça peut l'aider.
01:21:23Oui, absolument.
01:21:25Qui sait ? Vous me tenez au courant ?
01:21:27On ne sait jamais.
01:21:29Et puis, s'il vous dit non parce qu'il ne veut pas
01:21:31écouter le podcast, vous aurez un premier nom.
01:21:33Qui sait ?
01:21:35Magnifique.
01:21:37Merci Laurence, merci beaucoup.
01:21:39Allez, on fait une petite pause,
01:21:41on se retrouve dans un instant.
01:21:4914h16,
01:21:53Brigitte Lahaye, Sud Radio.
01:21:55Franck Martin est avec nous
01:21:57et comme souvent avec vous,
01:21:59on évoque la gentillesse.
01:22:01On a vu finalement énormément
01:22:03de raisons, même si elles se touchent
01:22:05toutes un peu, qui font
01:22:07qu'on n'arrive pas à dire non.
01:22:09Difficile de décevoir.
01:22:11C'est vraiment la raison principale.
01:22:13On tourne autour de ça,
01:22:15quels que soient les contextes personnels, professionnels,
01:22:17amour...
01:22:19C'est cette
01:22:21quasi-impossibilité
01:22:23de ne pas accueillir,
01:22:25de ne pas être accueilli à la hauteur de son amour
01:22:27pour le monde et pour l'autre.
01:22:29C'est la peur de décevoir.
01:22:31Et là encore, sur le dernier exemple,
01:22:33on tourne autour de ça.
01:22:35Alors après, c'est vrai que ça touche à des contextes
01:22:37plus psychologiques. Le compagnon de Laurence
01:22:39a sans doute effectivement,
01:22:41comme vous le disiez très justement,
01:22:43des problématiques à gérer avec sa propre mère.
01:22:45Mais on est encore aussi
01:22:47autour de ça, toujours dans
01:22:49cette difficulté
01:22:51à ne pas se sentir
01:22:53accueilli à la hauteur de ce que l'on pense
01:22:55être en termes d'amour.
01:22:57C'est-à-dire que ce qui serait peut-être
01:22:59important à dire, c'est que lorsqu'on dit
01:23:01oui, alors qu'on ne le pense pas
01:23:03profondément,
01:23:05finalement, on
01:23:07attend quelque chose en retour.
01:23:09Et qu'on ne va pas
01:23:11forcément avoir.
01:23:13Le pire, c'est que quand on ne l'a pas, on se sent
01:23:15extrêmement déçu et on en veut à l'autre
01:23:17de ne pas avoir répondu
01:23:19à la hauteur de notre oui.
01:23:21Donc c'est un système qui
01:23:23ne fonctionne pas.
01:23:24C'est pire que tout. Et c'est dès le départ.
01:23:26C'est pour ça que je disais très souvent,
01:23:28les hommes, beaucoup plus que les femmes d'ailleurs dans le couple,
01:23:30sont capables de se
01:23:32traversir totalement
01:23:34dans la relation à l'autre
01:23:36et savent
01:23:38très rapidement que... Les femmes le font aussi,
01:23:40bien sûr, mais les femmes le font.
01:23:42Les hommes ont cette capacité
01:23:44incroyable à s'oublier
01:23:46par nécessité des mots.
01:23:48C'est marrant parce que je pense que les femmes le font plus que les hommes.
01:23:50C'est incroyable Brigitte.
01:23:52La balle est au centre.
01:23:54Bonjour Muriel.
01:23:56Oui, bonjour Brigitte, bonjour
01:23:58Franck Martin. Je suis d'avis
01:24:00avec vous, par rapport aux femmes, je suis d'accord.
01:24:02Brigitte, je partage cela.
01:24:04Oui, je crois. Je ne m'attendais pas à mieux.
01:24:08Non, mais sincèrement,
01:24:10je pense que la femme,
01:24:12naturellement, va plus facilement se soumettre
01:24:14par amour pour l'homme
01:24:16que le contraire.
01:24:18Maintenant, les hommes, dans les actes, sont
01:24:20capables de faire beaucoup de choses
01:24:22par amour.
01:24:24Je ne suis pas...
01:24:26Par amour ou pour rigolter l'amour ?
01:24:28Ce qui n'est pas tout à fait pareil.
01:24:30Oui, bien sûr.
01:24:32Mais la femme va plus facilement
01:24:34accepter
01:24:36ce que l'homme lui demande par amour
01:24:38que sans même
01:24:40s'oublier en soi-même.
01:24:42Oui, bien sûr.
01:24:44Alors, Muriel,
01:24:46vous savez dire non ou pas ?
01:24:48Alors, je ne le savais pas.
01:24:50J'ai
01:24:52avancé aussi, donc du coup,
01:24:54l'espace de la vie, professionnel
01:24:56aussi, m'a fait travailler
01:24:58ça et du coup, aujourd'hui, je suis
01:25:00capable, tout en justifiant
01:25:02un non, de le poser.
01:25:04Voilà.
01:25:06J'ai rencontré
01:25:08dernièrement une amie d'enfance
01:25:10qui m'a dit
01:25:12« Oh, t'es toujours aussi gentille ».
01:25:14Et ça m'a interpellée.
01:25:16Et je me dis
01:25:18que c'était péjoratif pour moi
01:25:20ce que ça pouvait renvoyer.
01:25:22Alors que c'était bienveillant
01:25:24et je me suis...
01:25:26Ça faisait la fille du village
01:25:28qui est...
01:25:30Et du coup,
01:25:32c'est bien à propos aujourd'hui
01:25:34que tu vois un petit peu ce que ça peut renvoyer
01:25:36aussi la gentillesse. Voilà.
01:25:38Et donc, finalement,
01:25:40vous acceptez que c'est une qualité
01:25:42ou vous restez un peu sceptique ?
01:25:44Alors, aujourd'hui,
01:25:46oui. Alors, je suis soignante.
01:25:48Donc, je crois
01:25:50que d'accueillir et d'être bienveillant,
01:25:52c'est la base de tout.
01:25:54Pour accueillir l'autre dans la maladie, dans la souffrance.
01:25:56Voilà.
01:25:58Et je me dirige vers
01:26:00une profession beaucoup plus dans le social,
01:26:02la médiation familiale,
01:26:04où là aussi,
01:26:06le cadre aide
01:26:08beaucoup à poser
01:26:10le non. Voilà.
01:26:12Et l'autorité.
01:26:14Mais en même temps, c'est intéressant
01:26:16parce que, Murielle, ça me fait penser à ce que vous venez de dire,
01:26:18c'est qu'il y a des métiers où on est plus
01:26:20à même à dire oui
01:26:22et des métiers où on est un peu à même à dire non.
01:26:24Quand on est huissier de justice
01:26:26ou je ne sais quoi d'autre,
01:26:28on est peut-être moins gentil.
01:26:30C'est des métiers où on est.
01:26:32Un métier cadré ?
01:26:34Oui, voilà. Et c'est confortable.
01:26:36Le cadre
01:26:38est parfois très confortable aussi.
01:26:40On s'y réfugie, justement.
01:26:42Mais bien sûr,
01:26:44on peut dire non parce que
01:26:46c'est comme ça que la loi
01:26:48s'impose.
01:26:50C'est ça.
01:26:52C'est le cadre qui s'impose.
01:26:54Et d'ailleurs, je dis souvent à des parents
01:26:56qui ont du mal à dire non à un enfant
01:26:58qui est un adolescent, qui veut sortir,
01:27:00etc. C'est pas mal parfois
01:27:02de rappeler la loi.
01:27:04Tu n'as pas le droit parce que la loi
01:27:06dit ça. Et puis voilà, plus si on ne sait
01:27:08pas dire non à ses enfants.
01:27:10Complètement. Et même
01:27:12en médiation familiale, vous recadrez
01:27:14quand il y a des conflits,
01:27:16et la loi
01:27:18recadre.
01:27:20Et ça permet de se
01:27:22détacher aussi et de
01:27:24renvoyer la famille
01:27:26à une loi, à un texte de loi,
01:27:28à la justice. Et du coup,
01:27:30c'est plus serein
01:27:32par la suite. Ça saignit
01:27:34énormément.
01:27:36La loi n'est ni gentille ni méchante.
01:27:38Elle est là pour la vie
01:27:40en société. Elle est là pour réguler,
01:27:42bien sûr, pour réguler les flux entre les personnes.
01:27:44Mais cette
01:27:46nécessité de sécurisation passe par
01:27:48un cadre. Et souvent,
01:27:50ce qui est important, c'est de pouvoir
01:27:52le co-créer,
01:27:54entre autres avec ses ados, par exemple,
01:27:56et ensuite de le respecter
01:27:58soi-même, bien sûr, en tant que parent, et de le faire
01:28:00respecter sans aucun
01:28:02passe-droit. Et ça, c'est encore plus
01:28:04quand on a plusieurs enfants. Donc c'est quand même pas toujours
01:28:06simple. Mais le gentil et
01:28:08pas con, c'est précisément le cadre.
01:28:10C'est ça qui est extraordinaire.
01:28:12C'est la sécurisation. On le sait d'ailleurs, les enfants
01:28:14ont besoin de cadres. Maria Montessori
01:28:16parlait de ses enfants qu'elle récupérait dans la rue
01:28:18et qui n'avaient
01:28:20jamais été cadrés et qui
01:28:22est devenu complètement
01:28:24ingérable parce que
01:28:26pas cadré et pas sécurisé.
01:28:28Le cadre, c'est extraordinaire.
01:28:30Ça permet vraiment
01:28:32de
01:28:34renforcer la sécurisation des enfants.
01:28:36Oui.
01:28:38Et il doit être à la fois
01:28:40gentil comme méchant,
01:28:42mais on ne le contexte pas.
01:28:44C'est ni gentil ni méchant.
01:28:46La difficulté, c'est quand vous avez un cadre
01:28:48qui s'impose aux enfants.
01:28:50C'est la nécessité de l'expliquer,
01:28:52de le comprendre. Ça nécessite de rentrer un peu
01:28:54dans de la négociation, non pas pour dire
01:28:56oui ou pour dire non, mais pour expliquer vraiment
01:28:58le cadre. Mais le cadre, il est
01:29:00effectivement ni gentil ni méchant. Le cadre,
01:29:02c'est la loi.
01:29:04Ça renvoie avec le principe
01:29:06de plaisir et le principe de réalité.
01:29:08On a le droit de se faire plaisir
01:29:10jusqu'à un certain point. Quand la
01:29:12réalité nous rattrape,
01:29:14il faut
01:29:16se frustrer.
01:29:18Il faut se confronter à la réalité.
01:29:20Et c'est
01:29:22toute la difficulté d'ailleurs
01:29:24de ces enfants qui n'ont pas été
01:29:26éduqués justement à la frustration, qui,
01:29:28à un moment donné, en devenant adolescents
01:29:30et puis adultes, sont confrontés
01:29:32à la loi, à la réalité.
01:29:34Ils pètent un câble parce qu'ils
01:29:36ne voient pas pourquoi ils ne pourraient pas continuer
01:29:38à se faire plaisir. Il y a autre chose
01:29:40d'ailleurs qui permet ça, c'est
01:29:42cette phrase
01:29:44de cet homme extraordinaire qui s'appelait Paul Václavik
01:29:46de cette université de Palo Alto auxquelles je fais
01:29:48souvent référence, et qui disait que
01:29:50la relation primait sur le contenu.
01:29:52Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que quand vous avez un contenu
01:29:54et notamment un contenu difficile à faire passer,
01:29:56par exemple, ça peut être une loi ou ça peut être
01:29:58un cadre, s'il n'y a pas la relation
01:30:00que vous avez su créer et entretenir auparavant,
01:30:02le contenu ne passe pas.
01:30:04D'où la nécessité
01:30:06d'entretenir, entre autres avec nos
01:30:08ados, là on parle d'éducation,
01:30:10une relation de proximité qui
01:30:12va être faite justement d'écoute,
01:30:14d'écoute inconditionnelle dont on parlait tout à l'heure,
01:30:16de communication, d'échange,
01:30:18d'honnêteté de sa part.
01:30:20D'honnêteté de sa part, notamment vis-à-vis du cadre.
01:30:22Ce matin, je discutais
01:30:24avec des gens adorables et
01:30:26on parlait justement des parents qui
01:30:28avaient tendance à dire aux
01:30:30enfants, vous savez la fameuse phrase
01:30:32ne fais pas ce que je fais,
01:30:34fais ce que je te dis, fais pas ce que je fais.
01:30:36Mais c'est juste pas entendable pour un enfant,
01:30:38pour un ado même, d'avoir un parent
01:30:40qui lui dit, fais ce que je te dis,
01:30:42fais pas ce que je fais.
01:30:44Les parents sont sur leur téléphone toute la soirée
01:30:46et ils interdisent à l'enfant,
01:30:48à l'ado d'y aller, c'est pas possible.
01:30:50Donc la relation est importante.
01:30:52C'est pareil dans une entreprise,
01:30:54quand le chef
01:30:56d'entreprise se conduit correctement,
01:30:58il obtiendra beaucoup
01:31:00de ceux
01:31:02qui travaillent avec lui, mais s'il
01:31:04se conduit mal...
01:31:06Le chef d'entreprise qui demande à ses collaborateurs
01:31:08de faire des efforts financiers puis qui arrive avec
01:31:10la dernière Porsche, c'est pas terrible.
01:31:16Je crois
01:31:18qu'on a
01:31:20de toute façon
01:31:22tendance à travailler,
01:31:24enfin je veux dire,
01:31:26le désir mimétique l'a bien prouvé,
01:31:28on copie, on imite,
01:31:30on est sans arrêt
01:31:32en train de...
01:31:34Donc si on voit en face de soi quelqu'un
01:31:36qui fait le contraire de ce qu'il nous demande de faire,
01:31:38ça ne peut pas marcher.
01:31:40L'enfant passe son temps à utiliser ces fameux neurones miroirs
01:31:42qui lui permettent de modéliser le monde qui l'entoure.
01:31:44Donc les enfants
01:31:46modélisent en permanence non seulement les parents
01:31:48mais les adultes qui sont autour d'eux,
01:31:50c'est-à-dire aussi les enseignants.
01:31:52Donc quand vous avez des enseignants qui
01:31:54se comportent en mode conflictuel,
01:31:56quand vous avez des parents qui se comportent en mode conflictuel,
01:31:58vous avez des enfants qui ne sont pas sécurisés
01:32:00et qui sont en mode conflictuel.
01:32:02Boris Cyrulnik dit que ça démarre bien avant.
01:32:04Ça démarre dans le ventre de maman, quand vous avez une maman
01:32:06qui elle-même a une grossesse sécurisée
01:32:08parce que son mari est sécurisant,
01:32:10ça fait un enfant sécurisé.
01:32:12Et donc ça démarre très très tôt.
01:32:14C'est une telle responsabilité d'être un parent.
01:32:16Eh oui,
01:32:18beaucoup de parents font ce qu'ils peuvent.
01:32:20On l'a dit tout à l'heure.
01:32:22On fait comme on peut, on fait du mieux qu'on peut.
01:32:24On ne va pas critiquer les parents, les pauvres.
01:32:26Mais nous, en tant qu'adultes,
01:32:28on peut être le parent de notre propre enfant
01:32:30intérieur et c'est peut-être ce qu'on a essayé
01:32:32de faire durant ces deux heures.
01:32:34À pouvoir vous poser en adulte
01:32:36et plus dans l'enfant
01:32:38qui se sent obligé
01:32:40de dire oui tout le temps.
01:32:42Par amour
01:32:44ou par sécurité.
01:32:46C'est ça, besoin de sécurisation et d'amour.
01:32:48C'est important de se respecter.
01:32:50Merci beaucoup Franck Martin.
01:32:52Je rappelle vos livres Gentillesse, Méfesse,
01:32:54Le pouvoir des gentils, Gentil mais pas con
01:32:56et j'en ai peut-être encore oublié
01:32:58mais c'est pas grave.
01:33:00On peut retrouver tout ça sur internet.
01:33:02Tout de suite, vous retrouvez Alexandre Delovane.
01:33:04Nous serons demain avec Yves Pslaty.
01:33:06On va revenir, non pas tout à fait
01:33:08sur la sexualité positive
01:33:10mais peut-être quand même, puisqu'on va
01:33:12se poser la question, pourquoi les femmes
01:33:14ont souvent une sexualité moins positive
01:33:16que les hommes. C'est notre sujet demain.