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Anne Fulda reçoit Éric Naulleau pour son livre «La République, c’était lui !» dans #HDLivres

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Transcription
00:00 - Bienvenue à l'heure des livres, Éric Nolot. - Merci beaucoup.
00:02 - Alors, on vous connaît, vous êtes écrivain, vous êtes journaliste, vous avez publié de nombreux essais,
00:07 notamment "La faute à Rousseau". Et là, vous venez de publier "La République, c'était lui",
00:12 "Grandeur et déchéance" du camarade Mélenchon, un livre qui est paru aux éditions Léocher.
00:17 Un livre sans concession dans lequel vous montrez et démontrez la mue étonnante d'un dirigeant
00:27 qui fut, il y a quelques années de cela, un républicain intransigeant, un défenseur de la laïcité
00:32 qui s'est mué en une espèce de chantre du communautarisme, voire un chantre du séparatisme islamiste.
00:40 Alors, vous écrivez, il y a chez Jean-Luc Mélenchon, quelque chose de la créature du Dr Frankenstein
00:44 imaginé par Marie Chelet. Pourtant, il y a quelques années, a priori, vous étiez plutôt d'accord,
00:49 vous étiez sur la même rive et assez proche, ce que vous écrivez.
00:52 C'est pour ça que mon livre est un livre de colère et d'inquiétude. De colère parce que M. Mélenchon
00:57 a transformé la gauche en une caricature, la caricature islamo-gauchiste. Il est passé du camp républicain
01:03 laïque à la complicité avec l'islamisme. Il n'y a pas d'autre manière pour moi de poser le problème.
01:08 Et puis d'inquiétude parce que je me demande jusqu'où ça peut aller. Et à mon avis, il n'y a pas de limite.
01:13 Si vous considérez la manière dont l'antisémitisme est devenu, surtout depuis le 7 octobre, paradoxalement,
01:19 un outil de conquête du pouvoir, on voit qu'il n'y a pas de limite, d'autant que cet antisémitisme
01:25 maintenant tout à fait débridé, tout à fait décontracté, se combine avec un fantasme que portent
01:30 M. Mélenchon et ses amis, à savoir le fantasme révolutionnaire. Ce sont des gens qui ne sont pas intéressés
01:34 par la conquête du pouvoir à la loyale, via les urnes, mais plutôt via la rue. Donc le calcul est simple.
01:39 On pousse, en espérant arriver au second tour de la présidentielle, contre Marine Le Pen, on perd.
01:44 Et ensuite, pendant cinq ans, on joue le fascisme ne passera pas, etc. On se redonne à cœur joie.
01:49 On rejoue 1789 ou plutôt 1793. On rejoue la révolution bolchévique. On rejoue les révolutions sud-américaines.
01:58 Moi, écoutez, ce n'est pas ce que je veux pour la gauche. En effet, je veux qu'on retourne à une gauche authentique.
02:02 Et ce n'est pas ce que je veux pour la France, d'autant que j'ajoute que M. Mélenchon, pour l'instant,
02:07 coalise deux forces qui, normalement, sont antagonistes, les wokistes et les islamistes,
02:11 qui ont tous les deux pour principal objectif la destruction de notre civilisation, de notre culture et donc de notre pays.
02:19 Je n'en veux pas.
02:21 Alors comment peut-on changer ainsi du tout au tout, abandonner des idées qui lui semblaient chères,
02:27 comme vous le disiez, la défense de la laïcité, c'était un républicain que tout le monde reconnaissait,
02:33 uniquement par clientélisme, uniquement parce qu'il a regardé les chiffres et s'est dit que finalement,
02:38 il y avait une population qui était, entre guillemets, électorale à prendre, à séduire.
02:43 Écoutez, c'est la seule hypothèse qu'on peut retenir.
02:46 Il y avait une fameuse note d'un think tank socialiste, Terra Nova, qui avait expliqué
02:50 "le peuple vote mal, donc il faut changer de peuple".
02:53 Alors, exit les prolos, exit les ouvriers, on prend les quartiers, ça veut dire les quartiers islamisés, pour parler clairement,
03:00 les minorités sexuelles, les progressistes, les bobos, etc.
03:03 De ce point de vue-là, c'est gagné, vous avez vu les bobos qui descendent de leurs bicyclettes
03:06 pour arracher les affiches des otages retenus à Gaza, ça a marché.
03:09 Le poison antisémite se répand.
03:12 Et puis, il y a eu une grande claque aux européennes, donc du jour au lendemain,
03:15 eh bien, il a complètement changé de cheval.
03:17 Après, ce qui se passe dans sa tête, à force de répéter la même chose,
03:20 est-ce qu'il n'y a pas 10% de convictions qui se mêlent à 90% d'opportunisme électoral ?
03:24 Ça, c'est possible, mais en tout cas, peu m'importe, puisque le chemin reste le même.
03:30 Je pense qu'il est sur une pente très glissante, une pente sans fin,
03:35 qui risque de couler la gauche pour très très longtemps.
03:38 Vous le disiez, le 7 octobre a été un peu une sorte de révélateur,
03:42 néanmoins, il y avait déjà, on sentait dans le discours,
03:46 dans les soutiens qu'il apportait aux uns et aux autres,
03:50 qu'il y avait ces relents antisémites, etc.
03:53 Mais comment ça se fait ? Là aussi, vous pensez que ça a été quelque chose de pensé ?
03:58 Tout à fait. Avant, l'antisémitisme existait chez M. Mélenchon et la gauche.
04:02 Je rappelle d'ailleurs dans le livre quelque chose qui a l'air de beaucoup étonner,
04:05 c'est que l'antisémitisme est une grande tradition de gauche,
04:08 illustrée notamment par Jaurès et Marx. Je ne m'invente pas, il y a des citations à l'appui.
04:12 Non, après le 7 octobre, d'abord, immédiatement, il y a eu le Hamas,
04:17 qui a été qualifié de mouvement de résistance, ce qui est quand même inouï,
04:20 puis surtout, il y a eu quelque chose qui existait auparavant, mais qui a été amplifié,
04:24 c'est qu'il faut absolument expliquer à la jeunesse de banlieue, aux banlieues islamisées,
04:30 que ce n'est pas la banlieue, mais eux, c'est Gaza, que la France, ce n'est pas la France, mais c'est Israël.
04:34 Leur expliquer, vous êtes à la France, ce que les Gazaouis sont à Israël.
04:38 Donc, le 7 octobre, c'était une occasion magnifique, je le dis avec tous les guillemets d'usage, évidemment,
04:43 de transplanter sur notre sol, ce qu'il était d'ailleurs depuis un moment,
04:47 cette guerre entre Israël et le Hamas.
04:50 Non, le calcul cynique ne s'arrêtera jamais, parce que même devant le spectacle de ce pogrom,
04:56 même devant des images insoutenables de cadavres démembrés autour duquel danse une population en liesse,
05:02 eh bien, on cherche encore un calcul électoral, on cherche les 400 000 voix que M. Coquerel a dit avoir manqué,
05:09 à juste titre d'ailleurs, à Jean-Luc Mélenchon lors de la dernière présidentielle.
05:12 Ces 400 000 voix, ils iront les chercher à n'importe quel prix.
05:16 Et regardez, depuis que j'ai écrit ce livre, il y a eu un nouveau fait sur les affiches électorales,
05:20 avec Mme Rima Hassan, activiste palestinienne, vous avez une carte d'Israël qui est entièrement recouverte par la Palestine.
05:27 Donc, le but, c'est la disparition d'Israël.
05:30 Soyons vraiment lucides pour ce qui se passe, ne croyons pas que c'est une lubie, ça ira jusqu'au bout de l'infamie.
05:36 L'antisémitisme de la France insoumise ira jusqu'au bout.
05:39 - Bon, en tout cas, c'est à lire, la charge est très étonnante et efficace.
05:46 Merci Eric Nolot, donc ça s'appelle "La République c'était lui, grandeur et déchéance du camarade Mélenchon"
05:52 et c'est paru aux éditions Léo Cher.
05:54 - La grandeur fut brève et la déchéance sera longue.
05:57 [Musique]
06:01 [SILENCE]

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