• il y a 8 mois
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Renaud Dély et Salhia Brakhlia

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00:00 [Générique]
00:10 - Et bienvenue dans "Les informés" jusqu'à 9h30 sur France Info TV et sur France Info Radio,
00:16 avec bien sûr Renaud Delis. Bonjour Renaud. - Bonjour Salia.
00:18 - Et autour de la table ce matin, nous avons Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info TV.
00:24 - Bonjour à tous. Bonjour Salia. - Bonjour Gilles. Et à vos côtés.
00:28 - Qui arrive. - Qui arrive comme ça, voilà. Sophie Dravinel, grand reporter au service politique du Figaro. Bonjour Sophie.
00:34 - Bonjour Salia. - Renaud Delis, on commence tout de suite par les travaux d'intérêt éducatif que le gouvernement veut vite mettre en place.
00:41 - Et oui, après les annonces qu'il avait formulées la semaine dernière, Gabriel Attal s'est donc rendu en déplacement hier à Nice
00:48 pour passer en quelque sorte aux travaux pratiques. Travaux pratiques qui consistent donc à préciser la mise en place
00:53 de ces futurs travaux d'intérêt éducatif destinés, c'est à peu près l'équivalent des TIG, les travaux d'intérêt général pour les mineurs,
01:03 pour les moins de 16 ans. Il a annoncé hier lors de son déplacement, le Premier ministre, que le garde des Sceaux,
01:08 Eric Dupond-Moretti, signera le texte qui permettra l'entrée en vigueur de ces mesures, de ces travaux d'intérêt éducatif
01:16 dès la rentrée des vacances. Et à l'occasion de ce déplacement, le Premier ministre a eu un échange avec un certain nombre de jeunes
01:24 qui avaient été réunis pour l'occasion et qui n'avaient pas l'air d'ailleurs particulièrement enthousiastes et ravis d'être là
01:31 et d'avoir ce privilège d'échanger avec le chef du gouvernement. Je vous propose d'écouter un bref extrait de cet échange.
01:39 Est-ce que vous êtes content d'être là d'abord ? Non ? Ben c'est rassurant. Parce que si vous étiez trop content d'être là,
01:46 on se dirait que c'est peut-être pas utile pour vous. Non, donc pas content d'être là, mais là quand même,
01:52 parce que c'est vos parents qui vous ont dit "il faut y aller". C'est ça ?
01:56 Voilà, le Premier ministre lui était content de rencontrer des jeunes pas contents, visiblement, et ce qui démontrait en tout cas
02:02 à l'écouter que ces mesures sont nécessaires, il a rappelé, Gabriel Attal, son fameux mantra. Il le qualifie comme tel d'ailleurs,
02:08 ces travaux d'intérêt éducatif sont supposés répondre à ce principe qu'il répète depuis sa nomination à Matignon,
02:15 "tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter", il pourrait aussi ajouter
02:20 "et quand tu rencontres le Premier ministre, tu fais semblant de l'écouter". En tout cas, est-ce que ces mesures,
02:25 ces annonces de Gabriel Attal, et plus spécifiquement ces travaux d'intérêt éducatif, peuvent être mis en œuvre rapidement ?
02:32 Est-ce qu'il y aura les moyens ? Est-ce que ce sera une mesure efficace ? Ou est-ce que c'est d'abord une annonce à vocation électoraliste ?
02:37 - Sophie Dravinel, d'abord sur ce qui s'est passé hier, sur cette image et ce qu'on a entendu du Premier ministre
02:43 avec ces jeunes qui ne voulaient pas être là, clairement. Ils ont dit "pour certains, ma mère m'a forcé à être là".
02:49 - Oui, absolument, ils avaient une... disons, on sentait un peu une tension, un peu de la moquerie, un peu de...
02:56 C'était pas évident à monter. Et je trouve que la scène était à la fois un peu touchante, parce que ce sont toujours des ados,
03:02 je dirais pas mal dégrossis, mais je le pense un peu, tous, autant que nous avons été, c'est-à-dire la difficulté de se retrouver face à l'autorité
03:09 politique ou autre, dans un cercle comme ça, sous le regard des caméras, des jeunes pas du tout habitués.
03:15 - Oui, il y avait une sorte de mise en scène. - Il y avait une mise en scène, une mise en scène un peu gênante,
03:18 toujours avec des jeunes ou des enfants, puisque ce sont des enfants, des adolescents, des mineurs en tout cas.
03:23 Et c'était un petit peu gênant. En même temps, il y avait cette franchise qui est rafraîchissante.
03:28 On en a vu un autre, des images d'un autre jeune, beaucoup plus jeune, demander à Gabriel Attal "Est-ce que tu es riche ou est-ce que vous êtes riche ?"
03:35 Et puis la réponse un peu gênée, et puis Emmanuel Macron, comment il est, il est méchant. Enfin, il y a cette espèce de...
03:41 - Macron. - Macron, pas Emmanuel Macron.
03:44 - Macron est méchant. - Macron, on dit "Monsieur Macron", et c'est comme ça pour tous les adultes.
03:49 - Voilà, donc il est rentré, effectivement, absolument, dans l'application de ce qu'il souhaite voir à l'école.
03:56 Et donc cette mise en scène était à la fois un peu touchante, un peu gênante, mais manifestée, évidemment, aussi...
04:02 Eh bien, c'est ce qui était souhaité, en tout cas, et je pense que le message est passé.
04:07 L'importance d'offrir quelque chose, en tout cas, pour les Français, relativement inquiets par la question de cette autorité, la crise de l'autorité,
04:16 qui est évidente, qui est prégnante à l'école. La question, c'est de savoir comment est-ce qu'on résout cette crise de l'autorité.
04:23 Est-ce que ces internats, est-ce que ces travaux d'intérêt éducatif répondent à cette crise de l'autorité ?
04:27 On continue d'en parler juste après. Le Fil info à 9h10. Mathilde Dormagnan.
04:31 La parole doit se libérer concernant les violences sexistes et le harcèlement à l'hôpital.
04:37 C'est ce que dit ce matin Nicolas Revelle, directeur général de la PHP, invité du 830 France Info.
04:43 Il invite toutes victimes aux témoins à signaler les faits.
04:46 Plusieurs soignants ont dénoncé ces derniers jours des violences sexistes dans le milieu hospitalier.
04:51 La simplification administrative au menu d'un déplacement ce matin du Premier ministre.
04:56 À Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, Gabriel Attal doit annoncer par exemple la généralisation progressive de l'intelligence artificielle au service des usagers.
05:05 Les agents des impôts s'en serviront dès cette année.
05:09 Après l'échec des négociations entre patronat et syndicat, le gouvernement reprend la main sur l'assurance chômage.
05:15 C'est lui qui fixera les nouvelles règles d'indemnisation pour les demandeurs d'emploi et ce à partir du 1er juillet.
05:22 Pas de réouverture de l'A13 avant le 1er mai prochain.
05:26 Le tronçon de l'autoroute de Normandie entre Paris et Vaucresson est fermé depuis vendredi à cause de fissures dangereuses dans la chaussée.
05:34 [Générique]
05:45 Et les informer continue avec Renaud Delis, avec Sophie Dravinet, le si grand reporter au service politique du Figaro,
05:50 et Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info TV, des travaux d'intérêt éducatif pour répondre à la crise de l'autorité.
05:57 Est-ce que c'est une bonne chose ? Est-ce que c'est une bonne piste ?
06:00 On ne sait pas si c'est LA bonne piste, en tout cas c'est une piste qu'on ne peut pas...
06:04 Enfin, il n'y a aucune raison de penser, a priori, qu'elle est mauvaise. Ce qui serait dangereux, c'est de laisser penser que, à elle seule,
06:10 cette piste pourrait régler la crise de la violence et de l'autorité dont vous parlez.
06:15 On a tous dit que les travaux d'intérêt généraux comme alternative à la prison, tout le monde avait trouvé ça bien à l'époque.
06:20 Je ne vois pas pourquoi on n'essayerait pas des travaux d'intérêt éducatif pour l'éducation.
06:26 Le problème, c'est que tout à l'heure, Renaud demandait si c'était de la com'.
06:31 Oui, il y a une partie de communication. On a vu que la société en entier a été assez bouleversée par les épisodes de violence qu'on a vus ces dernières semaines,
06:40 qui, effectivement, dénotaient de la part de certains jeunes une violence totalement débridée à l'âge de 15 ans.
06:46 Le problème, c'est qu'en fait, on ne connaît réellement ni le diagnostic ni l'efficacité de la réponse.
06:52 On a tous vu ces actes d'ultra-violence de gamins de 15 ans et c'est vrai que c'était assez édifiant.
06:58 Maintenant, est-ce que c'est une violence généralisée de toute une classe d'âge ?
07:02 Je sais qu'on s'appelle les informés, mais honnêtement, j'en sais rien. On entend tout et le contraire de tout.
07:06 Ce n'est pas ce que dit le syndicat de la magistrature, par exemple, sur la justice des mineurs.
07:09 Ils disent "nous, on n'a pas plus de condamnations".
07:12 Voilà, exactement.
07:14 Et qu'il n'y a pas de laxisme supposé de la justice.
07:16 Exactement, c'est exactement ça. Quant à l'efficacité des différentes mesures dont a parlé le Premier ministre, c'est pareil.
07:22 Quand vous entendez les uns et les autres, des sociologues vous disent "non, ce n'est pas ça qu'il faut faire, il faut davantage renforcer les moyens"
07:28 et d'autres vous disent "si, le renforcement de l'autorité, c'est forcément important".
07:32 J'aurais énormément de mal à vous dire ce qu'il en est.
07:36 Comme ça, on a l'impression qu'un petit peu plus d'autorité, ça ne nuit pas.
07:41 Maintenant, laisser entendre que ça va tout régler, ça me paraît abusif.
07:45 En revanche, d'un point de vue politique, je trouve qu'on constate quand même que ça met Gabriel Attal en difficulté
07:51 parce qu'il a toujours été habitué, ce qui avait fait sa popularité, à trouver des mesures qui réglaient les problèmes.
07:57 Évidemment, on pense tous à la Baya.
07:59 C'était au ministère de l'Éducation nationale.
08:01 Quand on est à Matignon et quand on est face à des problèmes protéiformes de la société française,
08:07 on voit que son mantra, comme ils disent, c'est de dire que de trouver tout de suite la bonne réponse qui va régler le problème tout de suite,
08:13 c'est plus compliqué.
08:15 La question de l'autorité qui est sortie à chaque fois par Gabriel Attal,
08:19 certains regrettent qu'il ne parle pas de précarité, par exemple, pour répondre aux difficultés des jeunes.
08:24 Chacun est dans son rôle.
08:25 Le syndicat de la magistrature dit qu'il n'y a pas de problème, qu'il n'y a pas de souci.
08:29 Les sociologues disent qu'évidemment, ce n'est pas la réponse, la répression,
08:32 et qu'il faut plutôt de l'écoute et de la prévention.
08:35 Et le Premier ministre, c'est normal, c'est son rôle.
08:37 En tant que chef du gouvernement, il veut restaurer l'autorité et défendre l'ordre républicain.
08:42 Il est dans son rôle, il ne faut pas se leurrer, il n'y a aucune surprise là-dedans.
08:46 Je trouve que cette séquence d'hier, et dont on a diffusé un extrait,
08:48 elle est assez significative, puisque d'un côté, effectivement, il y a une mise en scène.
08:52 Il y a une mise en scène de communication qui peut sembler un petit peu gênante,
08:55 qui fait partie, on le sait, de la méthode habituelle de Gabriel Attal, d'ailleurs,
08:59 et donc qui peut aussi toucher ses limites.
09:01 Après, soyons honnêtes, si on avait eu des jeunes au garde-à-vous,
09:04 souriants et manifestant leur enthousiasme en disant "on est vraiment très contents de vous rencontrer,
09:08 Monsieur le Premier ministre", là, on aurait dit que c'était vraiment une grosse mise en scène.
09:11 Donc c'est vrai que le fait qu'ils se prennent, passez-moi l'expression, moi aussi je vais parler un peu jeunes,
09:15 enfin je ne sais pas si je vais dire ça, qu'ils se prennent un peu un vent de la part des jeunes en question...
09:18 - Ça se dit encore ? - Ça illustre, c'est vrai ? Merci, Sadiya.
09:21 Ça illustre, pour le coup, un caractère assez authentique de cette scène.
09:25 Effectivement, ces jeunes en question, et on peut les comprendre d'ailleurs,
09:28 n'avaient pas forcément envie d'être là, de surcroît, sous l'œil des caméras.
09:30 Ensuite, il me semble que sur cette question de la violence des mineurs et du respect de l'autorité,
09:36 toute la difficulté, c'est que ces travaux d'intérêt éducatif, aussi légitimes, puissent-ils être,
09:40 si tant est qu'ils n'existent pas en partie déjà, ce n'est pas la seule réponse, évidemment.
09:45 Et d'ailleurs, en annonçant la semaine dernière cette concertation,
09:48 le Premier ministre a évoqué une vaste concertation avec tous les acteurs,
09:52 ça va, des élus locaux, aux associations, mais aussi aux éducateurs.
09:56 Il manque pour l'instant un volet prévention, c'est vrai, qui n'est pas mis en avant.
09:59 Et puis, la question du respect de l'autorité, elle s'oppose à l'école au premier chef, bien sûr,
10:03 et le respect de l'enseignant, mais elle s'oppose aussi au sein des familles.
10:06 Il y a une question aussi de défaillance de l'autorité parentale.
10:09 Évidemment, je mets à part les familles monoparentales,
10:13 les mères souvent seules, qui se retrouvent en difficulté, etc.,
10:16 pour des questions, justement, d'explosion de la cellule familiale,
10:20 mais y compris dans des familles parfaitement stables, etc.
10:24 Le respect de l'autorité familiale n'est pas forcément aujourd'hui quelque chose,
10:27 depuis déjà de longues années d'ailleurs, qui est forcément défendu ou conforté.
10:32 Il y a aussi la question des écrans, bien sûr, de l'impact des réseaux sociaux, etc.
10:36 On voit bien que ce problème, il est gigantesque,
10:39 il ne passe pas simplement par des solutions miracles et par des exercices de communication,
10:43 qu'il faut mettre tous les acteurs autour de la table.
10:45 Et dernier point, l'eau de difficulté à laquelle se heurte, me semble-t-il,
10:48 Gabriel Attal, sur ce sujet-là.
10:50 Gilles Bornstein évoquait à raison le précédent qu'on a tous en tête,
10:53 de l'interdiction de la baïa à l'école lors de son passage au ministère de l'Education nationale,
10:56 sauf que ça, c'était "facile", facile à mettre en œuvre.
10:59 C'est-à-dire qu'immédiatement, ça a été mis en œuvre.
11:02 Alors, évidemment, ça a soulevé des protestations, mais ça a été mis en œuvre.
11:05 C'est respecté, ça fonctionne.
11:08 Obtenir des résultats quant à la lutte contre la violence des mineurs,
11:12 ça, ça prend beaucoup, beaucoup de temps.
11:15 Et Gabriel Attal a besoin de résultats rapidement, il le dit et il le répète.
11:20 - Surtout, ce que je pense, c'est que ça peut difficilement,
11:23 même si une dynamique peut venir d'en haut,
11:26 ces choix, ces décisions, ça doit venir des établissements eux-mêmes.
11:30 Et comme le disait très bien Renaud Delis, des collectivités locales,
11:33 aussi départementales et régionales, qui puissent apporter non seulement les fonds,
11:37 mais aussi le personnel, parce que ces travaux d'intérêt éducatif,
11:41 ils nécessitent du monde.
11:43 Ils ne nécessitent pas seulement du temps, du lieu,
11:45 et un milieu associatif dans lequel ça puisse se déployer.
11:48 On ne va pas aller demander à des jeunes d'aller nettoyer une plage,
11:51 d'aller nettoyer, retirer des tags, d'aller faire des travaux de ce type
11:55 sans être encadrés, c'est absolument impossible.
11:57 - Il faut expliquer que ces internats existent déjà.
11:59 - Et ça existe déjà.
12:00 On a dans certains départements qui sont un peu précurseurs,
12:03 qui étaient volontaires, qui sont...
12:05 Et en fait, ça fait longtemps déjà qu'il y a des initiatives de ce type-là.
12:09 Et donc Gabriel Attal, et je pense à Nice par exemple,
12:12 ce département, enfin cette ville, et ce département
12:15 dans lequel il y a des travaux d'intérêt généraux pour les majeurs, donc,
12:19 qui ont commis des fautes au sein des établissements
12:22 ou encadrés par les établissements, dans le cadre en tout cas scolaire.
12:25 Et cela existe, et en fait l'idée de Gabriel Attal,
12:29 c'est de remettre ça sur la table, d'essayer de réimpulser.
12:33 Mais il est vrai que ça ne pourra vraiment dépasser le cadre
12:36 de la seule communication politique que si les directeurs d'établissements
12:40 eux-mêmes sont motivés, et les enseignants,
12:43 qui attendent déjà une amélioration de leur salaire,
12:46 qui attendent des formations, et le temps n'est pas extensible à l'infini.
12:51 - Parce que Gabriel Attal ne disait pas que ça n'existait pas
12:52 la semaine dernière, lors de ses annonces.
12:54 Il disait qu'effectivement les internats existaient,
12:56 qu'il y avait des milliers, des dizaines de milliers de places vacantes,
12:59 - 50 000 places disponibles. - Voilà, disponibles,
13:01 et qu'en clair, la chaîne de décision n'y recourait pas suffisamment à ses yeux.
13:06 - Je pensais plus aux travaux d'intérêt éducatif, de fait.
13:09 Mais... Gilles, avez-vous voulu dire quelque chose ?
13:12 - Non, sur les internats, c'est vrai que ça peut paraître un petit peu réac,
13:17 pour en avoir parlé ces derniers jours, on dit que les uns, ceux qui...
13:20 - C'est de la privation de liberté, c'est ce qu'on dit.
13:22 - Alors, les uns disent que c'est de la privation de liberté,
13:25 mais d'autres disent, du coup, ça libère énormément de temps pour travailler.
13:30 - C'est un cadre. - C'est pas une prison, un internat.
13:32 - Absolument. - J'ai adoré mes années d'internat, je dois dire.
13:35 - Hier, je discute avec quelqu'un qui me disait la même chose,
13:38 il me disait "au moins, c'est là où j'ai vraiment travaillé,
13:41 parce que j'ai appris à travailler, parce qu'il y avait du temps d'études,
13:46 où finalement, on ne pouvait pas faire grand-chose d'autre que travailler".
13:49 Alors voilà, les uns trouveront ça hyper réac,
13:52 les autres diront "ça peut être assez efficace".
13:55 - Bon, on va voir ce que ça va donner, hein,
13:57 le premier anis a été lancé hier.
14:01 On se retrouve dans une minute, après le Fil info de 9h20.
14:05 C'est Mathilde Romagnin.
14:06 - Un homme de 26 ans jugé aujourd'hui à Paris pour des menaces de mort
14:11 visant le proviseur du lycée Maurice Ravel.
14:14 C'était suite à une altercation avec une élève pour qu'elle enlève son voile.
14:18 Le chef d'établissement avait quitté ses fonctions,
14:21 ensuite l'affaire avait généré une vague d'indignation fin février dernier.
14:25 Le Conseil de l'Europe et l'ONU demandent ce matin à Londres
14:29 de revenir sur sa loi sur l'expulsion des migrants,
14:33 loi votée cette nuit par le Parlement britannique.
14:36 Selon ce texte, les demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni
14:40 seront expulsés vers le Rwanda,
14:42 une mesure phare du gouvernement conservateur
14:44 dans sa lutte contre l'immigration clandestine.
14:47 Kenji Girac sera entendu par les enquêteurs aujourd'hui,
14:50 si son état de santé le permet.
14:52 Une enquête a été ouverte pour tentative d'homicide volontaire.
14:56 Le chanteur de 27 ans a été blessé par balle hier à Biscarros, dans les Landes.
15:01 Il parle, lui, d'un accident.
15:03 L'UFC Que choisir?
15:05 alerte sur l'efficacité des crèmes solaires pour le visage
15:08 et saisit les autorités pour sanctionner les marques concernées.
15:12 L'association de défense de consommateurs a testé 13 crèmes solaires indice 50
15:17 et 5 d'entre elles offrent une protection moindre.
15:20 Toujours avec Sophie Dravinel, grand reporter au service politique du Figaro,
15:35 avec Gilles Bernstein, aussi éditorialiste politique à France Info TV,
15:38 et Renaud Delis, l'actualité c'est aussi le gouvernement qui reprend la main sur l'assurance chômage.
15:42 Et oui, après l'échec des discussions entre partenaires sociaux,
15:45 le gouvernement reprend donc la main sur l'assurance chômage.
15:48 Il va donc, à compter du 1er juillet, prendre un nouveau décret de carence
15:54 pour, je cite, "concourir à l'atteinte du plein emploi"
15:57 puisque la durée du précédent décret, qui était lui aussi un décret du gouvernement
16:01 et qui remonte à 2019, va expirer au 30 juin.
16:04 Et donc, faute d'accord entre partenaires sociaux,
16:06 le gouvernement et le premier chef, le premier ministre,
16:09 va pouvoir impulser une réforme dont il a déjà dessiné les contours,
16:13 en l'occurrence une réduction de la durée d'indemnisation,
16:16 probablement de 18 à 12 mois,
16:18 et puis un durcissement des conditions d'accès à l'indemnisation.
16:21 Aurait-il pu en être autrement ?
16:24 Est-ce que le gouvernement a joué dans cette affaire carte sur table ?
16:27 C'est pas exactement le sentiment de François Omrile,
16:29 le président du syndicat CFECGC, qui était l'invité de France Info ce matin.
16:33 - Ce scénario, il est cousu de fil blanc depuis le début.
16:36 Le gouvernement, il faut bien le dire, tient les partenaires sociaux dans un profond mépris.
16:40 Finalement, on n'est pas écouté.
16:43 Le gouvernement fait du populisme, du début jusqu'à la fin sur ce sujet,
16:46 puisqu'il prétend qu'en précarisant les chômeurs, on va créer des emplois.
16:51 Ce que veut le gouvernement, c'est que le chômeur précarisé
16:54 soit obligé de reprendre n'importe quel emploi.
16:56 - Alors, est-ce qu'en l'occurrence, le gouvernement voulait sur l'assurance chômage en arriver là ?
17:00 Et puis, au-delà de la question de l'assurance chômage,
17:02 est-ce que sur d'autres dossiers, comme on peut le constater en ce moment,
17:04 la fonction publique, l'emploi des seniors,
17:07 le dialogue social n'est pas complètement en panne ?
17:10 Quelles pourraient être les conséquences de cette situation et à qui la faute ?
17:14 - D'abord, sur ce que dit François Ombril,
17:16 Sophie Dravinel, le chômeur précarisé va, avec cette réforme, prendre n'importe quel emploi.
17:22 - Oui, c'est ce qu'il dit.
17:24 De fait, c'est un petit peu la tension qu'il y a là-dessus.
17:31 C'est n'importe quel emploi, c'est ne pas laisser le temps aux chômeurs
17:35 de pouvoir suivre la formation qu'ils veulent.
17:38 Il faut savoir que sur 400 000 emplois non pourvus,
17:42 il y en a les deux tiers qui sont non attractifs.
17:45 Et donc, il y a aussi cette nécessité de les rendre attractifs
17:48 ou de transformer un peu les essais.
17:51 Ce qu'il y a, ce qui est une certitude, c'est que les chômeurs
17:56 ont peu de monde pour les défendre.
17:58 C'est-à-dire que, et c'est un point un peu crucial dans ce dossier,
18:02 c'est-à-dire que c'est un point faible.
18:05 Une corporation, évidemment, il y a les syndicats
18:08 qui sont là pour défendre les salariés, pour aussi défendre, on l'entend,
18:11 ceux qui sont en recherche d'emplois.
18:13 Mais on sait que c'est un point faible.
18:15 Et ça a été dénoncé, d'ailleurs, cette volonté du gouvernement
18:18 de réduire, comme l'a très bien dit Renaud Delis,
18:21 réduire le temps, réduire la possibilité d'y avoir accès.
18:25 Ça a été dénoncé au sein même de la majorité présidentielle.
18:30 Je pense à Sacha Houllier, mais je pense aussi à une tribune,
18:32 d'ailleurs, dans le Figaro, qui avait été écrite, entre autres,
18:35 par Astrid Panossian, députée, donc, Renaissance.
18:39 Et c'est pour dénoncer le fait de s'attaquer, justement,
18:45 aux plus faibles, et que les enjeux à long terme,
18:49 politiques et économiques, sont forts, même si à court terme,
18:52 le gouvernement peut se dire que c'est assez simple,
18:55 en fait, pour arriver à quelque chose, pour faire les fameuses économies.
18:58 - Il n'y aura pas de manifestation dans la rue pour défendre
19:01 les demandeurs d'emploi, c'est ça ?
19:03 - Non, c'est exactement l'inverse de la réforme des retraites,
19:05 pour laquelle les gens considèrent que c'est un contrat qui est dû,
19:07 et que les Français ne comprennent pas très bien
19:09 qu'on change les règles en cours de route.
19:12 Ce n'est pas la même chose.
19:13 Pourtant, ça fonctionne de la même manière.
19:15 Vous payez des charges pour assurer votre retraite,
19:17 et vous payez des charges pour vous garantir contre le chômage.
19:20 Si vous y êtes, ce n'est pas considéré pareil par l'opinion publique,
19:23 qui considère certainement, au-delà de la réalité,
19:26 que ce qu'on accuse le gouvernement de vouloir laisser croire,
19:30 à savoir qu'une partie des chômeurs sont des feignants
19:33 qui ne cherchent pas à travailler, et que s'ils voulaient,
19:35 il suffirait de traverser la rue, comme a dit quelqu'un,
19:37 pour trouver du boulot, ça joue là-dessus.
19:40 C'est sûr que là, ça montre vraiment une certaine
19:42 droitisation du gouvernement. J'en veux pour preuve que
19:44 les deux interlocuteurs, les deux partenaires les plus importants
19:46 dans cette affaire, à savoir le Premier ministre
19:48 et la Ministre du Travail, c'est le Premier ministre,
19:50 venu de la gauche, qui pousse pour cette réforme,
19:53 et Catherine Vautrin, pour en avoir parlé avec elle,
19:56 Catherine Vautrin, qui elle, vient de la droite,
19:58 - Ministre du Travail - La Ministre du Travail,
20:00 a l'air un petit peu moins favorable, et considère davantage,
20:04 on sait qu'elle vient plutôt de la droite sociale,
20:06 - De la social, voilà - Chez Jean-Louis Borloo,
20:08 considère qu'il faudrait peut-être d'abord essayer
20:12 d'améliorer les formations, d'améliorer l'apprentissage,
20:15 d'améliorer un certain nombre de choses, qui vous permettent
20:17 de vous remettre à l'emploi, avant de taper sur les chômeurs,
20:22 ça montre d'abord l'urgence dans laquelle est le gouvernement,
20:27 qui a besoin de résultats rapides, surtout, mais sur le chômage,
20:31 en particulier, parce que c'était une promesse d'Emmanuel Macron,
20:34 et puis ça montre aussi, c'est vrai, et Renaud l'a rappelé,
20:37 le fait qu'en ce moment, le gouvernement prend tous les thèmes
20:40 que valide l'opinion publique.
20:42 Les fonctionnaires, ils n'ont pas l'emploi à vie,
20:44 on va pouvoir les licencier, les loyers sociaux, les HLM,
20:48 le logement social, et bien quand on dépasse le plafond,
20:51 on se fait virer de son logement social, parce qu'on n'a aucune raison
20:54 de rester dans un HLM, si on gagne plus d'argent que le plafond,
20:59 et là, c'est pareil, on n'a pas à chercher du boulot,
21:01 et à rester au chômage, sur le compte du contribuable,
21:07 donc il y a quand même une tentative d'un certain populisme,
21:10 d'aller chercher toutes les solutions réclamées par l'opinion publique,
21:14 - Ou présumées réclamées.
21:15 - Présumées réclamées, sans s'interroger sur leur efficacité.
21:18 - Rodin ?
21:19 - Ça illustre aussi, de ce point de vue-là, un climat politique,
21:21 c'est-à-dire qu'il s'agisse d'ailleurs de la question de l'autorité,
21:23 de la lutte contre la délinquance, et plus précisément la violence des mineurs
21:26 qu'on abordait tout à l'heure, ou là, de ce discours,
21:29 ce positionnement du gouvernement, à l'endroit des chômeurs,
21:32 considérés "comme des assistés", etc., et des prises de position
21:37 que Gilmanstein qualifiait d'une forme de populisme,
21:40 ça illustre aussi un pays où l'extrême droite est à près de 40%,
21:43 c'est-à-dire que dans les sondages d'intention de vote,
21:45 si on additionne les deux listes d'extrême droite aux européennes,
21:47 on tutoie presque la barre des 40%.
21:49 Donc c'est vrai qu'il y a d'une part les problèmes eux-mêmes,
21:52 c'est-à-dire la question de l'autorité, de la violence, de l'insécurité,
21:56 ou la question du chômage, d'une part, et puis des déficits des finances publiques,
22:00 bien sûr, de l'autre part.
22:01 C'est d'ailleurs la première erreur qu'avait commise German Hattal,
22:03 c'est qu'en présentant cette réforme, et ça avait d'ailleurs un peu froissé
22:06 du côté de l'Élysée, il avait essentiellement mis l'accent,
22:09 ou donné l'impression de mettre l'accent sur les économies,
22:11 comme si effectivement il s'agissait de faire la poche des chômeurs
22:14 pour réduire les déficits publics, avant de réorienter le discours
22:18 sur l'objectif du plein emploi.
22:20 Mais ces mesures-là, et effectivement c'était très bien dit,
22:23 les chômeurs étant une catégorie qui est assez peu défendue,
22:25 et par les syndicats d'une part, et par l'opinion d'autre part,
22:28 elles ont aussi une vocation politique dans l'esprit d'un Premier ministre
22:32 dont il sait que le bail est fragile, et peut-être à court terme,
22:35 donc il lui faut des résultats rapidement sur ce sujet-là aussi.
22:38 Là la difficulté c'est que le gouvernement se met à dos les partenaires sociaux,
22:42 après la réforme des retraites, ou alors sur les salaires.
22:45 Oui, mais s'il ne se met pas à dos l'opinion, on verra,
22:47 mais s'il ne se met pas à dos l'opinion, c'est peut-être un peu secondaire
22:49 d'un point de vue cynique, je veux dire, pour le gouvernement.
22:51 On va voir pour les résultats des européennes, juste en un mot,
22:53 parce que ça je pense que ça rentre en ligne de compte.
22:55 Effectivement, ça a été très bien dit par Gilles Brunstein,
22:58 il y a une demande de l'opinion publique sur ces sujets-là,
23:01 mais moi je vois quand même les sondages, avec le parti d'Emmanuel Macron,
23:05 puisque c'est vraiment son instrument,
23:08 qui freinent, qui freinent, qui freinent,
23:11 et on voit une partie de ce centre gauche
23:15 qui est tenté de retrouver le parti socialiste,
23:18 avec Raphaël Glucksmann, il n'y a plus que 5 points entre eux,
23:20 et ces sujets-là en particulier sont aussi cruciaux pour la suite,
23:25 parce que les européennes, ça n'est pas du tout anodin.
23:29 Et là ça peut donner le sentiment,
23:31 c'est pour ça que certains dans la majorité présidentielle
23:34 ne sont pas inquiètes de cette droitisation,
23:37 de cette réponse un peu populiste aux attentes des français.
23:40 L'importance du calendrier, merci beaucoup.
23:42 Merci à tous les trois, Sophie Dravinel,
23:44 grand reporter au service politique du Figaro,
23:46 on jette tout de suite un coup d'œil à la une du jour,
23:48 les agriculteurs face à la vague de froid,
23:50 et au possible gel de leur récolte,
23:52 c'est-à-dire ce matin dans le Figaro,
23:54 Gilles Brunstein, historialiste politique à France Info TV.
23:58 Merci d'être passé, merci beaucoup Renaud.
24:00 Merci à vous, salut.
24:01 Les informations de retour ce soir à 20h avec Bérangère Bonte.

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