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00:00:00 Ah, voilà le Saint-Pognon, les enfants. Alors j'avais prévu de faire une vidéo que je ferai probablement prochainement,
00:00:06 et qui sortira d'ailleurs probablement avant celle-ci, sur le manque de viande et de financement dans l'usine à viande que constitue l'Ukraine.
00:00:14 Mais sans même penser au financement de la guerre et à la fourniture de petits bonshommes pour aller porter des armes dans le Donbass,
00:00:22 il y a des gens qui réfléchissent au coup d'après et qui se disent que sur ce magnifique terrain vague que laissera ce conflit,
00:00:29 et sur le désordre institutionnel, on va pouvoir repartir à zéro. On va pouvoir faire un pays tout beau, tout neuf.
00:00:36 Et on va transformer l'Ukraine en paradis pour les investisseurs internationaux, en véritable usine Afrique.
00:00:42 Alors on commence avec un article d'Observateur continental qui diffuse des opinions dans les pays des BRICS sur les différentes actualités.
00:00:50 « L'Occident renforce le mécanisme de gestion externe directe de l'Ukraine ». On a ici un avis du directeur du renseignement extérieur russe.
00:00:59 « Les discussions sur la gestion externe de l'Ukraine se tiennent depuis longtemps.
00:01:02 Certains sont convaincus que le pays est dirigé depuis les États-Unis et l'Union européenne ». On va voir ce qu'il en est.
00:01:07 « D'autres estiment que la question en soi de la gestion externe est une manipulation et un mensonge ».
00:01:13 Comme toujours, ces positions sont non seulement diamétralement opposées, mais aussi irréconciliables. C'est pas faux.
00:01:18 Le directeur du renseignement externe russe Sergeï Naryshkin a récemment annoncé que les États-Unis et le Royaume-Uni
00:01:25 tentaient de convaincre les pays du G7 de créer le poste d'envoyé spécial pour l'Ukraine, qui agirait de facto comme un gouverneur,
00:01:32 afin de renforcer le mécanisme de gestion externe du territoire contrôlé par Kiev.
00:01:37 Il sera chargé de s'assurer que Kiev reste loyal à l'Occident. Oh, il y aurait des soucis. On paye cher, hein, pourtant.
00:01:43 Cet envoyé spécial pourrait être Jens Stoltenberg, actuel secrétaire général de l'OTAN. Son mandat expire le 1er octobre 2024.
00:01:53 Les pronostics sont lancés. Vous pouvez placer vos paris. Je prends les paris et je garde l'argent.
00:02:00 Les tâches de l'envoyé spécial incluront le blocage des décisions des autorités ukrainiennes non approuvées par les États-Unis et le Royaume-Uni.
00:02:07 À leur place, Stoltenberg proposera des mesures correctes du point de vue de l'Occident.
00:02:12 On suppose qu'il y aura un accès permanent au président Zelensky et serait au courant de tous les plans,
00:02:17 ce qui a expliqué Sergeï Naryshlin. Alors avant de passer à la suite de l'article, on va voir un petit peu ce qu'il en est
00:02:23 de cette histoire de gestion externe de l'Ukraine. On parle ici de gestion externe directe. Il faut savoir que le pays
00:02:31 est sous gestion externe indirecte. Il y a plusieurs éléments. Déjà au niveau du FMI, où l'Ukraine a été forcée de suivre des réformes.
00:02:40 On va suivre un plan de réforme pour obtenir le soutien financier. Donc ça, c'était le 19 décembre 2022. Et rappelez-vous,
00:02:47 j'en avais parlé dans une vidéo sur le coût de la guerre en Ukraine. Ici, nous avons un communiqué de presse du FMI
00:02:54 à propos du déblocage d'une deuxième tranche, justement de ce plan qui avait été réparé en décembre 2022.
00:03:03 On est en décembre 2023. Et il débloque 900 millions. Les autorités ont réalisé de nets progrès vers leur engagement
00:03:10 au titre du FEP dans des conditions difficiles, respectant tous les critères de réalisation quantitative
00:03:16 applicables jusqu'à la fin juin, blablabla. Bref, en échange du pognon, il va falloir suivre un calendrier de réforme.
00:03:22 Et alors ici, dans ce paragraphe, on a un ensemble d'éléments de langage très importants qui reviennent systématiquement.
00:03:29 On va les voir un peu partout. L'économie ukrainienne continue de faire preuve d'une résilience remarquable,
00:03:35 même si les perspectives restent soumises à une incertitude exceptionnellement élevée liée à la guerre.
00:03:41 La poursuite d'une forte dynamique d'appropriation et de réforme – très important, ça, comme mot aujourd'hui, réforme,
00:03:48 y compris la mobilisation des recettes intérieures combinées à un financement extérieur opportun et prévisible –
00:03:54 est nécessaire pour préserver la stabilité macroéconomique, renforcer les réformes institutionnelles,
00:04:00 soutenir les efforts de reconstruction, tout en facilitant une reprise verte et la voie de l'adhésion à l'UE.
00:04:07 Alors là, vous avez tout. Là, ils vous ont mis salade, oignon, fromage, saucisson, double tranche de pain.
00:04:13 Vous avez le sandwich parfait. On va reprendre stabilité macroéconomique, réforme institutionnelle,
00:04:20 effort de reconstruction et reprise – enfin croissance – verte et adhésion à l'UE.
00:04:27 On peut s'étonner que le FMI, une institution issue du plan Marshall, complètement dirigée par les États-Unis,
00:04:35 qui a son siège aux États-Unis, se soucie de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE. Qu'est-ce que ça peut leur foutre ?
00:04:40 Vous imaginez la Chine qui fait un communiqué en disant « Nous soutenons l'adhésion de tel pays à l'UE. De quel droit ? ».
00:04:46 Bref. Mais n'oubliez pas que la construction européenne sert à faire contrepoids aux États-Unis, bien entendu.
00:04:52 Donc ça, c'est des éléments de langage que l'on va retrouver un petit peu partout. On va faire un détour, ici.
00:04:58 Puisqu'on a parlé du FMI, on va parler aussi de l'UE, qui a voté un nouveau plan de 50 milliards de 2024 à 2027.
00:05:06 Et en juin 2023... Donc on en discutait déjà. Ils ont mis près d'un an à se mettre d'accord. Il y avait eu des blocages.
00:05:13 Et le Crédit Agricole a fait une note. Et en bas de cette note, il y a un encadré que je trouve assez amusant, dans les conclusions qu'il fait.
00:05:19 « Le choix de créer un instrument dédié vise à inscrire le plan de reconstruction, de transformation et de modernisation
00:05:25 de l'économie ukrainienne dans la ligne des priorités stratégiques de l'UE, transition verte et transition digitale ».
00:05:31 Ça aussi, je dis « verte », « vert » et « digital », la croissance. « Modernisation de l'économie », on va faire des réformes.
00:05:37 C'est un synonyme. Le modèle est celui du plan de relance et de résilience européen, le fameux plan d'arnaque qui nous coûte une fortune.
00:05:43 Donc le modèle est celui du plan de relance et résilience européen pour les pays membres de l'UE.
00:05:48 Pour cela, le processus de validation des versements est conditionné à un programme de réforme et d'investissement.
00:05:54 Et les fonds sont distribués sur une fréquence trimestrielle après vérification et validation de la mise en œuvre du plan
00:06:01 par la Commission européenne et le Conseil. Ce plan devient donc une étape fondamentale du processus d'adhésion à l'UE.
00:06:07 On voit que non seulement à travers le FMI et à travers les financements européens, l'Ukraine est placée sous gestion indirecte externe.
00:06:18 Alors le FMI, l'UE s'y met. Et il y a aussi l'OCDE. Ça, c'est plus discret. Le 7 et 8 juin 2023, l'OCDE a carrément publié
00:06:27 un programme pays pour l'Ukraine. Arrêtez de voter, hein. C'est des mecs à l'OCDE, au FMI et à l'UE qui font le programme de l'Ukraine.
00:06:34 Je vois pas pourquoi ils continuent de voter. Finalement, l'interdiction des partis politiques qu'on a vues dans un autre sujet,
00:06:42 c'est pas très grave, puisque de toute façon, les élections ne servent plus à rien. Alors là, il faut que je prenne quand même mes notes,
00:06:48 parce que ça va être un sacré merdier. Et il va falloir suivre, parce que la bureaucratie internationale de la gouvernance mondiale,
00:06:56 c'est un sacré foutoir. Et vous allez voir qu'il parle un langage lénifiant. C'est pas celui du quotidien. C'est le langage du milieu des affaires.
00:07:04 Alors le programme pays de l'OCDE pour l'Ukraine représentera une avancée par rapport au plan d'action en place, mis à jour régulièrement,
00:07:11 depuis 2015. Tiens, comme c'est bizarre. Qu'est-ce qui a bien pu se passer en 2014 ? On se demande. Donc ça va être différent, et ce, à plusieurs égards.
00:07:19 Alors que le plan d'action était structuré en trois piliers – et là, c'est intéressant – lutte contre la corruption, gouvernance et état de droit,
00:07:27 et investissement et climat des affaires. Lutte contre la corruption, gouvernance et état de droit, investissement et climat des affaires.
00:07:34 Donc ça, c'était le plan d'action depuis 2015. Le programme pays recentrera le travau de l'OCDE sur les principes politiques
00:07:41 guidés par deux documents stratégiques, le plan national de redressement et de développement, le PNRD, qui a été établi par l'Ukraine
00:07:52 dans le cadre 2017 de l'OCDE pour l'examen des membres potentiels, et l'intégration dans l'UE, qui est la principale priorité
00:07:59 de la politique étrangère de l'Ukraine, et la première priorité du plan d'action prioritaire du gouvernement de 2023. C'est un peu lourd.
00:08:08 Les priorités identifiées pour le programme pays reflètent donc les priorités de l'UE pertinentes au regard de l'adhésion de l'Ukraine,
00:08:16 à savoir les 7 recommandations de la Commission européenne, tout en contribuant à l'objectif global du programme,
00:08:22 qui est de soutenir la reconstruction et le redressement de l'Ukraine, contrairement à ses propres priorités.
00:08:26 Alors on continue. On reviendra dans un instant sur ces fameuses recommandations de la Commission.
00:08:32 Un autre point tout aussi intéressant, parce qu'il y a beaucoup de verbiages bureaucratiques chiants qui ne révèlent rien.
00:08:38 Là, ils ont fait un document de 46 pages. Il n'y a quasiment rien de concret. Il faut lire entre les lignes.
00:08:43 Le programme pays offre donc une forme plus structurée de coopération avec l'organisation, ce qui représente plusieurs avantages.
00:08:49 Le programme pays permettra à l'Ukraine de se familiariser avec les méthodes de travail de l'OCDE,
00:08:55 de s'aligner avec les normes et bonnes pratiques de l'OCDE, de se rapprocher des organes de l'OCDE,
00:09:00 d'adhérer à certains instruments juridiques de l'OCDE. Alors c'est un ensemble de normes, de traités, d'accords internationaux
00:09:08 qui ont été décidés à l'OCDE. Par exemple l'impôt mondial sur les sociétés. Ça, c'est intéressant.
00:09:15 J'avais fait une vidéo sur ce truc, sur le futur scandale de l'impôt mondial. Et c'est un truc qui a été décidé à l'OCDE.
00:09:20 Donc ça fait partie des instruments juridiques que peut-être l'Ukraine va pouvoir rejoindre.
00:09:26 Ça fait partie des réformes pour s'intégrer dans la mondialisation. Donc elle va aussi pouvoir entrer en contact
00:09:31 avec un vaste réseau d'experts et de pairs dans les pays de l'OCDE par le biais de la participation aux organes de l'OCDE.
00:09:37 Donc ça, ça s'appelle « véroler l'administration ». Ils en parlaient un peu plus loin, d'ailleurs, dans ce document,
00:09:43 où il dit « l'OCDE a déjà des contacts réguliers avec des membres de l'administration avec qui on a établi des liens de confiance ».
00:09:50 Donc en gros, on fait rentrer ces gens, ces décideurs dans un joli monde plein d'opportunités, n'est-ce pas, plein de gens comme il faut.
00:09:59 C'est une promotion sociale pour eux. Et ensuite, quand ils vont dans leur pays, ils appliqueront bien gentiment les demandes de l'OCDE,
00:10:06 où ils auront une certaine conciliance pour ce type d'exigences. En outre, l'Ukraine pourra participer à des projets horizontaux
00:10:12 d'importance mondiale, échanger et harmoniser des données afin d'être mieux représentées dans les bases de données
00:10:20 et les systèmes d'indicateurs de l'OCDE, et détacher des fonctionnaires auprès de l'organisation.
00:10:26 Alors on continue avec un autre point qui était intéressant. Le programme permettra à l'Ukraine de tirer parti de l'expertise
00:10:33 et des meilleures pratiques de l'OCDE, de renforcer ses institutions, de développer ses capacités pour mener à bien des réformes,
00:10:40 des politiques alignées sur les normes et les meilleures pratiques de l'OCDE. Le programme pays comprendra un examen,
00:10:47 des examens et d'autres projets débouchant sur des recommandations politiques et complété par des activités de renforcement des capacités.
00:10:56 Il y aura aussi des instruments de l'OCDE auxquels l'Ukraine pourra adhérer et des objectifs visant à renforcer la participation/le statut
00:11:04 de l'Ukraine au sein de l'organe de l'OCDE. Tous ces éléments constituant des points de référence pour la réforme.
00:11:11 Ça revient très régulièrement. On te dit carrément « la réforme ». C'est même plus « les réformes ».
00:11:16 « Les réformes structurelles », souvent c'est indiqué comme ça. Ouais, beau lapsus sur le complotisme.
00:11:22 Mais c'est carrément maintenant « la réforme ». Ils vont bientôt le mettre avec un L et un R majuscules,
00:11:26 tellement ça renvoie à un corpus de texte et idéologie qui est défini. Bien entendu, la convergence de l'Ukraine
00:11:32 vers les normes OCDE sera mutuellement bénéfique pour tous les partenaires concernés et aidera en même temps l'Ukraine
00:11:38 à se rapprocher de certaines parties de l'acquis communautaire. Là, encore une fois, on voit l'intrication.
00:11:43 FMI, UE, OCDE, tout le monde essaye d'avoir une certaine cohérence dans les mesures qui sont soutenues.
00:11:51 C'est du pareil au même, finalement. Tout ça, c'est les organismes de la mondialisation.
00:11:56 Alors ce bordel sera intégralement financé par les contributions des donateurs, c'est-à-dire les pays membres.
00:12:01 Ça va coûter 16,5 millions, ce qui n'est pas très cher. L'opération de communication pour les JO de Attal,
00:12:06 où il a dit donner des pièces de 2 € à tous les gamins, coûte à peu près la même chose.
00:12:11 Alors on va revenir maintenant sur les fameux points de la Commission européenne. Donc on tombe sur un document de travail.
00:12:17 « Analyse du rapport de l'Ukraine sur l'alignement des politiques de l'Ukraine avec l'acquis européen ».
00:12:23 Document de travail de la Commission qui date de 2023, l'année dernière. On va pas tout lire. Ça fait 67 pages.
00:12:31 C'est en anglais. C'est assez chiant. Donc vous avez comme ça... Enfin c'est une espèce d'analyse de l'écart qu'il y a
00:12:37 entre la politique ukrainienne et l'acquis communautaire pour cibler les différentes réformes que le pays devra faire
00:12:43 pour participer à l'UE. Donc vous avez par exemple ici... On va juste survoler au moins « Company laws »
00:12:51 sur le droit des entreprises. Donc là, je vais vous lire du traduction automatique.
00:12:56 « En matière de transparence, un code de gouvernance d'entreprise a été adopté en 2020, élaboré conformément
00:13:02 au principe de l'OCDE ». On retrouve l'OCDE dans les textes de l'UE. Et l'UE fait partie des textes de l'OCDE.
00:13:09 Vous voyez comment ça marche ? « Il y a des dispositions de la loi sur les sociétés par action,
00:13:14 en reflétant les recommandations de la Commission, l'indépendance et la rémunération des administrateurs,
00:13:19 ainsi que l'approche « se conformer et expliquer ». Il y a un certain niveau de protection pour les actionnaires
00:13:26 et les créanciers, similaire à l'acquis de l'UE, mais aucune disposition spécifique visant à protéger
00:13:31 les intérêts des salariés, sauf s'ils sont actionnaires de la société. Il existe un alignement partiel
00:13:35 sur l'acquis de l'UE concernant les sociétés unipersonnelles, les sociétés nationales, les fusions et acquisitions
00:13:42 de sociétés anonymes, droit des actionnaires et rachats, blablabla, bref. Un peu plus loin, on nous dit
00:13:48 « Il n'existe pas non plus de disposition alignant le droit ukrainien des sociétés sur l'acquis communautaire,
00:13:56 sur les fusions et scissions transfrontalières, et aucune règle sur le statut des entreprises européennes
00:14:01 ou l'égroupement d'intérêts européens ». C'est pas vraiment subsidiaire. C'est pas superficiel, le niveau d'exigence
00:14:10 de ces différents organismes internationaux qui exigent des réformes de l'Ukraine en échange de financement.
00:14:15 Et puis je voulais juste faire un petit tour par éducation et culture, aussi, où là aussi, l'UE va s'ingérer
00:14:22 dans les politiques scolaires ukrainiennes. En matière d'éducation et de formation, la Constitution ukrainienne
00:14:28 garantit le droit à l'éducation. L'Ukraine a adopté un ensemble de lois et de politiques visant à fournir
00:14:33 des principes et des normes conformes aux normes de l'UE. La réforme de la nouvelle école ukrainienne
00:14:39 est en cours de déploiement. Il vise à introduire un apprentissage basé sur les compétences et une approche
00:14:45 individuelle de l'enseignement, à améliorer l'accès à une éducation de qualité et à étendre l'enseignement scolaire
00:14:53 de 11 ans à 12 ans. J'avais vu aussi qu'ils avaient signé et ratifié le protocole de Lisbonne.
00:15:00 C'est une vision très particulière de l'éducation qui vise à créer finalement des travailleurs consommateurs
00:15:07 complètement débilisés. Et aussi, on va le voir dans le cadre de l'OCDE, l'OCDE aussi a un projet de réforme
00:15:15 « Éducation et compétences » où ils vont intégrer l'Ukraine dans les enquêtes PISA, et ils vont forcer l'Ukraine
00:15:22 à se soucier des normes PISA. C'est un thèse qui se focalise surtout sur les mathématiques et les diverses compétences,
00:15:31 et qui, là aussi, induit une certaine vision de l'éducation. On voit ici l'accord de participation a été signé
00:15:36 par le ministre ukrainien de l'Éducation et le directeur de l'Éducation et des compétences de l'OCDE.
00:15:41 Le savoir, la connaissance, la réflexion est maintenant remplacé par la compétence.
00:15:48 On peut voir ici, dans ce petit paragraphe, « En ce qui concerne le soutien continu de l'OCDE au redressement
00:15:55 de l'Ukraine après la guerre, le projet Éducation 2030 de l'OCDE produira une série de stratégies de redressement,
00:16:01 des études de cas examinant comment les pays ont reconstruit leur système éducatif, blablabla ».
00:16:07 180 000 €. Éducation 2030, il y a un projet. En fait, j'ai été voir vite fait. On va pas trop s'étaler là-dessus.
00:16:14 C'est une réflexion sur l'éducation des travailleurs uniquement, et pas des citoyens, pas des gens.
00:16:21 Uniquement des travailleurs pour savoir comment ils peuvent acquérir de nouvelles compétences dans un monde
00:16:27 où des métiers vont disparaître et d'autres vont arriver. Et on va avoir des carrières comme ça, où il sera pas rare
00:16:33 de commencer avec un métier qui disparaît, d'en apprendre un nouveau, qui peut aussi disparaître,
00:16:37 d'en avoir un troisième avant la retraite. Et donc il faut avoir une certaine architecture d'éducation
00:16:44 et de formation professionnelle pour transmettre des compétences et non plus du savoir.
00:16:49 Donc on est en train de transformer l'Ukraine en usine à travailleurs et à consommateurs.
00:16:54 Voilà. Ça, c'était l'aparté sur l'éducation. Il est aussi intéressant de voir par exemple le volet concurrence.
00:17:00 « Une étude de marché du secteur ukrainien de l'électricité financée par l'UE qui a débuté en septembre 2021
00:17:07 (donc avant la guerre) s'est poursuivie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, bien que sa portée ait été modifiée ».
00:17:12 Bah oui, puisque la centrale de Zaporizhia n'étant plus en Ukraine, c'est plus la même portée.
00:17:17 « L'étude fournira des recommandations sur la manière d'améliorer le fonctionnement du secteur ukrainien de l'électricité ».
00:17:23 Comment ? Eh bien en identifiant les différents obstacles à la concurrence dans ce secteur,
00:17:28 dans le contexte de l'intégration de l'Ukraine au réseau électrique européen au printemps de cette année.
00:17:33 Donc on est en train d'imposer à l'Ukraine un carcan de réformes extrêmement précis et profond sur tous les sujets de la société.
00:17:41 Et progressivement, on voit que l'Ukraine est mise sous tutelle étrangère de différents organismes,
00:17:46 notamment parce qu'ils filent du fric. Le FMI, l'OCDE... Bon, ils donnent pas grand-chose, l'OCDE, mais ils donnent des conseils.
00:17:52 Et tout ça est en lien avec l'adhésion à l'UE, qui verse aussi de l'argent. Et si vous ne faites pas ce merveilleux programme de réformes,
00:17:59 vous aurez pas de sous. Vous aurez plus de soutien. Vous êtes un pays d'arriéré. 1,4 million pour faire cette étude
00:18:04 sur la concurrence dans le secteur de l'électricité et créer le même bordel qu'en France, j'imagine.
00:18:09 Alors ici aussi, c'est intéressant. « L'OCDE mènera un projet sur les PPP et les concessions ». Ah, ça, c'est important, ça,
00:18:16 pour les appétits du secteur privé. « Donc un projet sur les PPP et les concessions en Ukraine en examinant
00:18:22 l'application des méthodologies SOURCE... ». On va voir ce que c'est dans un instant. « ...adaptées pour les PPP et les concessions
00:18:27 en Ukraine, qui doivent être intégrées dans le système national de passation des marchés en ligne POSO.
00:18:32 Il prévoit l'application d'un outil SOURCE amélioré qui nécessite plusieurs cycles d'évaluation dans le cadre d'un processus
00:18:39 d'assurance qualité auquel l'OCDE contribuerait. Tout ça est financé par la Fondation pour l'Infrastructure Durable ».
00:18:47 On va voir ce qu'ils appellent « durable ». C'est très intéressant. Ici, on a un tableau récapitulatif des différents projets
00:18:55 soutenus par l'OCDE. Et bon, là, vous ne voyez pas bien, mais sur la partie droite, vous avez les différentes parties prenantes
00:19:03 aux réformes. Donc par exemple, ici, sur l'examen des paires de la politique de la concurrence en Ukraine,
00:19:10 vous avez un lien avec les différents programmes de réformes qui sont imposés par l'extérieur. Donc vous avez le cadre 2017,
00:19:17 imposé par l'OCDE. Vous avez un chapitre sur l'autorité de la concurrence dans le cadre institutionnel.
00:19:22 Vous avez le programme national de réformes. Je sais pas quoi. Là aussi, lié à l'OCDE, il parle de divers chapitres thématiques.
00:19:30 Section Union européenne, chapitre 8, politique de la concurrence et CE-7, recommandations sur la réforme anti-oligarchie,
00:19:39 priorité du gouvernement 2023. Là, il y a encore une référence vers un document. Et puis FMI, évaluation de la productivité
00:19:46 sur la compétitivité. Donc on voit comment cette mesure est liée à différents organismes internationaux qui exigent
00:19:53 peu ou prou la même chose, les mêmes réformes, au sein de l'Ukraine. Alors on va lire un petit peu ce qui est exigé.
00:19:59 « L'Ukraine participe au comité de la concurrence de l'OCDE et ses organes subsidiaires depuis 2011. En 2020, l'Ukraine a demandé
00:20:06 à devenir un associé du comité de la concurrence et la décision est toujours en attente. Un examen par les pairs,
00:20:12 c'est-à-dire les autres pays, en matière de concurrence évaluera le cadre de la concurrence et les pratiques d'application.
00:20:20 L'Ukraine a progressé dans des domaines importants tels que la lutte contre le trucage des offres dans les marchés publics
00:20:26 en passant à un système d'enchères et de marché public électronique qui a conduit à une plus grande transparence ».
00:20:31 Transparence, lutte contre la corruption. On va voir. Donc une plus grande transparence.
00:20:37 « À l'accès à des marchés concurrentiels et à la promotion d'une approche fondée sur l'intégrité.
00:20:43 Un examen par les pairs de la politique de concurrence guidera généralement l'Ukraine dans des réformes nécessaires
00:20:49 du droit et de la politique de la concurrence et la rapprochera de l'adhésion à des recommandations de l'OCDE
00:20:54 dans le domaine de la politique de la concurrence. L'examen par les pairs de la politique de concurrence permettra également
00:20:59 à l'Ukraine de progresser sur la voie de l'adhésion à l'UE, notamment en ce qui concerne le chapitre de l'acquis communautaire
00:21:05 relatif à la politique de concurrence, blablabla, qui comprend des règles et des procédures visant à lutter
00:21:11 contre des comportements anticoncurrentiels des entreprises, à contrôler les fusions entre entreprises
00:21:17 et à empêcher les gouvernements d'accorder des aides d'État qui faussent la concurrence sur le marché intérieur ».
00:21:23 Vous pouvez donner des aides d'État seulement dans le cadre de marchés qui sont ouverts à tout le monde.
00:21:28 Vous ne pouvez pas en donner uniquement à vos entreprises nationales. C'est très mal. Donc ça rejoint ici le point
00:21:34 sur lequel j'avais insisté au début, le fameux plan d'action qui a été mis en place en 2015 et qui visait en trois piliers
00:21:40 « lutte contre la corruption, gouvernance et État de droit, investissement et climat des affaires ».
00:21:46 Ce qu'ils appellent « lutte contre la corruption », c'est d'avoir une procédure d'obtention des marchés publics qui soit...
00:21:52 Je commence à adopter leur langage, j'allais dire transparentes, équitables, qui soient lisibles par des entreprises étrangères
00:22:01 qui ne connaissent pas forcément les rouages internes du pays et qui n'ont pas forcément de réseau auprès de l'administration
00:22:07 pour savoir qui il faut corrompre pour obtenir le marché. Donc c'est ça, la lutte contre la corruption.
00:22:13 C'est pas parce que c'est mal. C'est parce que ça nous empêche d'obtenir des marchés publics dans certains pays.
00:22:18 Donc il faut avoir une plateforme avec des normes exigeantes, avec une réforme de la gouvernance, de l'État de droit,
00:22:25 avoir des marchés publics libres, transparents, ouverts, équitables. Voilà. Et tout ça va pouvoir favoriser
00:22:33 l'investissement et le climat des affaires. C'est ça, le but. Et c'est ce qu'on va voir ici, où, justement,
00:22:38 on nous expliquait que le CDE mènera un projet avec les PPP et les concessions en Ukraine en examinant
00:22:44 l'application d'une méthodologie source. Pour les partenariats publics privés et les concessions qui sont données
00:22:49 par l'État, on va adopter une certaine méthodologie. Et on reconnaît qu'elle a déjà intégré un système national
00:22:55 de passation de marché en ligne, POSEURO. Mais c'est pas assez. On va aller plus loin. Et pour aller plus loin,
00:23:00 vous avez la Fondation pour l'infrastructure durable. Quand vous recherchez ce que c'est que cette fameuse
00:23:06 Fondation pour l'infrastructure durable, vous tombez sur ce site. Et on retrouve notre fameuse source.
00:23:13 Le source est en fait un logiciel de portée internationale qui est financé par différentes banques de développement
00:23:18 de type occidental et qui va servir à fournir une plateforme unique, mondiale, pour proposer des marchés publics.
00:23:26 Les États, comme ça, pourront identifier un besoin, créer un projet, évaluer les risques et faire tout un suivi
00:23:35 qui soit identique dans tous les pays. Et en anglais. Ils ont fait une petite vidéo de présentation.
00:23:40 (Voix de l'interprète)
00:23:53 C'est les meilleures pratiques internationales. Non, c'est les nôtres qu'on a décidées qui plaisent aux entreprises,
00:23:58 qui permettent d'établir une forme de concurrence, c'est-à-dire des normes qui vont être suffisamment élevées
00:24:06 pour pouvoir chasser les petites entreprises, mais pas trop élevées non plus pour qu'on puisse gagner du fric.
00:24:10 (Voix de l'interprète)
00:24:25 (Voix de l'interprète)
00:24:44 Ça, ça les intéresse parce que ça permet d'éduquer le monde aux pratiques, aux bonnes pratiques, c'est-à-dire celles de l'OCDE.
00:24:52 Et donc ça permet d'avoir une influence sur les différents pays qui sont pas forcément membres de l'OCDE,
00:24:57 mais qui vont devoir à un moment ou à un autre, s'ils veulent utiliser cette magnifique plateforme et gagner du temps...
00:25:02 Tout ça va être fourni gratuitement à des pays en développement, etc. Et on va leur dire
00:25:06 « Passez par ces plateformes. Vous allez gagner un temps fou. Vous allez économiser de la paperasse.
00:25:10 Vous aurez plus d'offres d'entreprises et donc peut-être de meilleurs prix, etc. »
00:25:15 Mais du coup, ils vont s'incarcérer – parce que c'est un peu le mot – dans l'infrastructure mondiale et dans les normes mondiales.
00:25:23 Et ça, ça plaît aux entreprises, parce que comme ça, ils n'ont qu'un seul interlocuteur à avoir
00:25:27 pour pouvoir passer des marchés dans tous les pays du monde. Tout ça sera uniformisé, standardisé.
00:25:33 (En anglais)
00:25:46 Et voilà. Et là, on retrouve la fameuse transparence qui plaît tant aux entreprises, aux multinationales,
00:25:51 pour leur éviter d'avoir à se renseigner dans chaque pays où ils ont envie de s'implanter pour comprendre comment ça marche,
00:25:57 quelle est la législation, quelles sont les règles spécifiques, quelles sont les normes, quelles sont les petites particularités locales
00:26:02 au niveau des marchés publics, s'il y a de la corruption ou pas, quelle est la bonne paperasse, quel est le bon bureau. C'est chiant.
00:26:10 Donc on va faire une plateforme unique, avec les bonnes normes et les bonnes pratiques,
00:26:14 celles que le secteur privé aura définies et dont l'OCDE est finalement le porte-parole.
00:26:20 Ouais, voilà. À la fin, on voit un petit peu quelle tronche ça a.
00:26:23 (En anglais)
00:26:29 Voilà, on se croirait presque un peu sur le bon coin.
00:26:32 Donc tu as ici une proposition pour établir un parc solaire en Afrique du Sud.
00:26:37 Il y a le prix, il y a le lieu, il y a les conditions.
00:26:42 (En anglais)
00:26:48 Et puis il y aura des conneries sur l'égalité du genre, je sais pas quoi, les bénéfices attendus, enfin bref.
00:26:55 Donc voilà en gros ce qu'est Source. C'est une plateforme multilatérale pour les infrastructures durables.
00:27:01 Ça ne veut rien dire. « Dirigée et financée par des banques multilatérales et conçue pour soutenir le développement de projets
00:27:07 pour combler des déficits d'infrastructures, développement de numérisation des gouvernements du monde entier
00:27:13 et mobilisation de financements privés ». Parce que bien entendu, on va pas compter sur l'État
00:27:18 pour construire ses propres infrastructures. Il définit un besoin, il crée des normes, c'est un marché,
00:27:24 et tout ça finit dans les poches du privé. Donc voilà ce qui va être testé et développé en Ukraine.
00:27:30 Voilà la carte actuellement des différents pays qui sont adhérents plus ou moins de ce truc. C'est assez récent.
00:27:36 On voit que l'Ukraine est sur les rangs, que la France est très motivée à implémenter ce truc.
00:27:40 Et ici, nous sommes sur un document du Trésor français, justement, qui nous parle de Source.
00:27:46 « L'intégration de Source dans les pays africains favorisera le développement de projets d'infrastructures
00:27:51 bien préparés en vue de combler le manque d'investissement dans les infrastructures en Afrique.
00:27:55 Source couvre tous les secteurs identifiés comme propices à l'intégration et à la croissance de l'Afrique
00:28:00 tels que les réseaux ferroviaires à grande vitesse, les routes, transports maritimes et aériens.
00:28:05 Au niveau de chaque projet, Source fournit un cadre de référence normalisé pour l'analyse des données.
00:28:11 La plateforme digitale multilatérale Source aide les pays à évaluer l'efficacité de leurs projets
00:28:16 en permettant l'accès à des données standardisées et à des valeurs de référence en matière de standards internationaux
00:28:22 tels que le label de qualité PIDA. Source offre un environnement de projet sûr qui favorise la collaboration
00:28:28 entre l'ensemble des administrations gouvernementales et privées,
00:28:33 participant à l'exécution du projet à l'échelon national et infranational,
00:28:38 depuis les premières étapes de la conception du projet jusqu'à l'attribution du marché,
00:28:42 ainsi que pendant la construction et la phase opérationnelle du projet d'infrastructure.
00:28:46 Et alors ce qui est intéressant ici, c'est l'objectif, l'arrière-pensée derrière le déploiement de cette plateforme.
00:28:53 C'est pas seulement de faire des économies et c'est plus efficace et plus transparent et plus je sais pas quoi.
00:28:57 Le déploiement à grande échelle de la plateforme multilatérale Source contribue à la feuille de route du G20
00:29:02 pour promouvoir les infrastructures comme une catégorie d'actifs.
00:29:06 Ah tiens donc, le 18 juillet 2020, les ministres des finances et des gouverneurs de banque centrale des pays du G20
00:29:14 ont souligné les potentialités de Source à permettre une transition systémique vers la digitalisation
00:29:20 et la préparation des projets d'infrastructure et du recueil des données relatifs à de tels projets,
00:29:25 contribuant ainsi à l'avancement des travaux liés au principe pour l'investissement dans des infrastructures de qualité, bien entendu.
00:29:33 Promouvoir les infrastructures comme une catégorie d'actifs, donc c'est plus des services publics, d'accord ?
00:29:41 Grâce à Source, on va pouvoir privatiser complètement la production d'infrastructures.
00:29:47 Donc ça, ça va être déployé en Ukraine, ça va être testé en Ukraine, ça va servir en fait de plateforme à la reconstruction de l'Ukraine
00:29:56 pour flécher les différents investissements, pour répartir les marchés et pour promouvoir les infrastructures.
00:30:02 Je le répète, comme une catégorie d'actifs. On va privatiser l'intégralité du pays.
00:30:07 Et en France, ça va être pareil. Vous n'aurez rien et vous serez heureux. C'est exactement ça.
00:30:12 Les infrastructures seront une catégorie d'actifs pour certaines personnes. Mais les autres, nous autres, pauvres troufions,
00:30:17 on devra payer aux propriétaires de ces actifs des redevances à chaque fois qu'on voudra utiliser les infrastructures.
00:30:23 La suite, c'est justement la reconstruction de l'Ukraine, où le président Zelensky est allé s'exprimer à Davos
00:30:31 le 23 mai 2022. Donc c'est vraiment juste après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Et dans ce discours à Davos, il expliquait ceci.
00:30:39 « Nous proposons au monde de créer un précédent pour la reconstruction du pays après la guerre,
00:30:44 ce qui montrera à tous ceux qui rêvent de détruire la vie d'un voisin que la guerre n'apporte pas le résultat escompté ».
00:30:51 Je vous invite à participer à cette reconstruction. La qualité, la quantité de travail est énorme.
00:30:56 Nous avons plus d'un demi-billion de dollars de pertes, de même 700 milliards. Les chiffres qui circulent,
00:31:02 ils ont tendance à peu augmenter, ces derniers temps. « Des dizaines de milliers d'objets ont été détruits.
00:31:06 Nous devons reconstruire des villes entières, des industries entières. Et nous proposons un modèle de reconstruction spécial,
00:31:12 historiquement significatif. Lorsque chacun des pays partenaires, des villes partenaires ou des entreprises partenaires
00:31:20 aura l'opportunité historique de prendre le patronage d'une région, d'une ville, d'une communauté ou d'une industrie particulière de l'Ukraine.
00:31:29 La Grande-Bretagne, le Danemark, l'UE et d'autres acteurs internationaux de premier plan ont déjà choisi une direction spécifique
00:31:37 pour leur soutien à la reconstruction. Grâce à ce modèle de relation, la reconstruction d'après-guerre peut être rapide,
00:31:43 efficace et de qualité. Ça va attirer des spécialistes du monde entier, blablabla. Et j'espère qu'au début de la conférence,
00:31:50 internationale de Lugano en juillet de cette année consacrée à la reconstruction de l'Ukraine après la guerre,
00:31:56 tous nos partenaires, tous nos pays partenaires et la plupart des plus grandes entreprises mondiales auront formé
00:32:02 leur propre paquet de propositions. Il a immédiatement proposé de découper son pays et de le fournir comme ça en concession
00:32:09 à des pays partenaires, des villes, des entreprises qui vont pouvoir prendre le patronage d'une région, d'une ville,
00:32:15 d'une communauté, d'une industrie et se charger de la reconstruire. Intéressant, ça. Et donc voilà, l'Ukraine est en ce moment
00:32:21 vendue à la découpe. Ça rappelle ce dessin de propagande qu'on a peut-être tous vu à l'école des différents pays
00:32:27 coloniaux qui se découpaient l'Afrique autour d'une table. Vous avez exactement la même chose sur l'Ukraine en ce moment.
00:32:34 Alors ici, il a parlé de la conférence internationale de Lugano consacrée à la reconstruction de l'Ukraine,
00:32:40 parce que pour l'instant, on a surtout parlé des mécanismes de gestion indirectes qu'il y avait en Ukraine.
00:32:48 Et là, on va surtout s'intéresser au rôle des entreprises et des milieux d'affaires qui sont en pleine campagne
00:32:54 d'influence en Ukraine pour transformer ce pays en véritable jouet, en véritable laboratoire du néolibéralisme.
00:33:01 Comme tout va être rasé, on va pouvoir construire sur ce terrain vague. On va pouvoir réformer intégralement l'État,
00:33:07 puisque après tout, on est en guerre. La démocratie, on s'en fout, machin. On va tout reprendre de zéro.
00:33:14 Et on va refaire une Ukraine toute belle, toute neuve, qui va servir de laboratoire. Tout comme elle sert actuellement
00:33:20 de laboratoire à l'usage d'armes et à des stratégies militaires. Tout le fourbi est passé. Eh ben on va faire pareil
00:33:26 après au niveau de la reconstruction. On va faire de l'Ukraine un laboratoire de politique économique et de politique de gestion,
00:33:33 et aussi un laboratoire pour la privatisation. On va faire un laboratoire pour la fameuse économie numérique,
00:33:40 digitale, verte et toutes ces bêtises. On va faire des essais en Ukraine. Et donc il a parlé de cette fameuse
00:33:46 conférence pour la reconstruction. Il s'agit en fait d'une organisation qui a été créée en 2017, qui est très bien résumée ici,
00:33:53 et dont on va voir un peu les dégâts qu'elle fait dans ce pays, et qui a été un des moteurs ces dernières années
00:34:01 pour transformer l'Ukraine en usine Afrique. La conférence sur les réformes en Ukraine, donc c'est un événement international
00:34:09 annuel consacré aux discussions sur les progrès des réformes en Ukraine. Il s'agit d'une conférence à laquelle
00:34:15 participent des responsables ukrainiens et étrangers, notamment des membres de l'UE, de l'OTAN, du G7,
00:34:21 des représentants de la société civile, des membres du secteur privé et de groupes de réflexion.
00:34:26 Les objectifs de la conférence sont de présenter les résultats des réformes clés en Ukraine, de définir la priorité
00:34:33 des objectifs du gouvernement ukrainien pour l'année à venir, d'encourager les investissements dans l'économie ukrainienne,
00:34:39 et d'engager la communauté internationale en faveur de l'Ukraine. Donc cette conférence définit les priorités
00:34:47 et la priorité des objectifs du gouvernement ukrainien pour l'année à venir. Mais on se bat en Ukraine pour la démocratie,
00:34:53 la souveraineté et toutes ces conneries, hein, bien entendu. Ouais... Alors il y a eu plusieurs conférences depuis 2017.
00:34:59 Et ce qui est intéressant sur cette page Wikipédia, c'est qu'ils résument un peu l'état d'esprit et les thèmes
00:35:03 qui étaient abordés aux différentes conférences. Et vous pouvez voir un peu la nature des fameuses réformes
00:35:09 censées promouvoir le bien-être, le développement économique et toutes ces affaires. Donc la première conférence
00:35:15 s'est tenue à Londres. Les thèmes de la conférence étaient la croissance économique, la bonne gouvernance,
00:35:21 le capital humain, l'État de droit, la lutte contre la corruption – dont on a vu en fait ce qu'elle cachait.
00:35:27 Cette conférence a réuni l'Ukraine et ses partenaires internationaux pour renforcer le soutien aux réformes
00:35:33 et transformer l'Ukraine en une démocratie stable, transparente, prospère, capable de répondre
00:35:39 aux aspirations de ses citoyens et de réaliser son plein potentiel économique. Le gouvernement ukrainien a lancé
00:35:45 et s'est engagé à mettre en œuvre le plan d'action de réforme 2017-2020. On retrouve tout dos mots-clés de faire
00:35:52 de l'Ukraine une démocratie stable, la stabilité macroéconomique, transparente, prospère – ça dépend pour qui –
00:35:59 et on va réaliser le plein potentiel économique. Alors plus haut, c'est un peu plus explicite. On arrive en 2018.
00:36:05 Point principaux à l'ordre du jour, irréversibilité des réformes en Ukraine. Mais on est là pour la démocratie.
00:36:12 Il y a aussi une obsession qui tourne autour de la réforme de la décentralisation. Il y avait tout un passage sur
00:36:18 le truc de l'OCDE. Voilà, par exemple, ici, « gouvernance publique ». L'OCDE poursuit son travail de diffusion
00:36:24 des conclusions du rapport de l'OCDE, reconstruire l'Ukraine en renforçant la gouvernance régionale et municipale.
00:36:30 Il lui impose des réformes territoriales et une manière de gérer le pays, la répartition des différentes tâches
00:36:38 au sein du pays. Il veut éviter en fait d'avoir un État fort. Il veut un État suffisamment stable et fort pour avoir
00:36:47 une justice qui vaut quelque chose quand on veut contester un contrat ou quelque chose comme ça,
00:36:52 suffisamment fort pour mater d'éventuelles révoltes populaires, parce que les gens seraient pas contents
00:36:57 d'une certaine réforme du droit du travail, par exemple. Mais cet État doit être suffisamment mou
00:37:03 avec les actionnaires, avec les patrons d'entreprises, avec les investisseurs internationaux. Et ne doit pas faire
00:37:09 comme Poutine, qui avait débarqué dans une usine – on s'en souvient, la fameuse affaire du stylo –
00:37:13 où il y avait un patron d'usine qui avait fait une carabistouille dans une région, qui avait plus ou moins
00:37:20 pris en otage des salariés. Il les avait foutus sur le carreau. Enfin bref, il y avait une histoire de licenciement douteux.
00:37:28 Et donc Poutine avait débarqué et avait dit « Là, je suis pas d'accord avec ce que vous faites.
00:37:32 Vous allez remettre l'usine en place, réembaucher tout le monde et vous remettre au travail.
00:37:36 Et si vous êtes pas d'accord, vous dégagez. On fera tourner l'usine sans vous ».
00:37:40 Donc ça, c'est le genre de pratique que les investisseurs internationaux n'aiment pas trop.
00:37:45 Ils allaient dire « Rendez-moi mon stylo ». Ils allaient forcer les mecs à signer.
00:37:48 C'est pas ce que les investisseurs internationaux ont envie. Ils ont envie d'un État qui ne mettra jamais en prison
00:37:54 les banquiers, les présidents d'entreprises, les actionnaires, mais qui sera très dur avec le petit personnel.
00:38:01 Donc il y avait aussi l'intégration de l'Ukraine dans la communauté euro-atlantique,
00:38:05 donc l'intégration de l'Ukraine dans l'OTAN et dans l'UE, innovation, opportunité, investissement.
00:38:10 Ça, c'était les points à l'ordre du jour dans la conférence 2018. On passe à 2019.
00:38:16 La conférence est centrée sur le développement après l'élection présidentielle en 2019.
00:38:20 On va donner son programme au nouveau président, qui était Zelensky, et puis se soucier de la guerre en cours
00:38:25 dans le Donbass et les objectifs politiques pour l'avenir. Donc encore une fois, on a défini,
00:38:29 quel que soit le résultat de l'élection, on a défini au préalable quels seraient les axes de développement,
00:38:36 les objectifs politiques pour l'avenir. On lui a donné la feuille de route.
00:38:40 Conférence de Lugano 2022. Des réformes pour tous, tous pour des réformes.
00:38:47 Est-ce que le message est assez clair ? Est-ce que l'élément de langage est bien passé ?
00:38:51 La conférence de Lugano se concentrera sur les priorités des réformes suivantes.
00:38:55 Stabilité, éradication de la corruption, justice, état de droit, lutte contre la corruption,
00:39:00 autonomisation des municipalités, ça revient, décentralisation, prospérité, banque du futur,
00:39:06 on reparle ici de capital humain, transformation numérique. Je vais voir une photo. Voilà, ça, c'est la conférence 2017.
00:39:14 Ukraine, réforme, conférence. Et en 2022-2023, je sais plus quand a lieu la transition,
00:39:20 c'est devenu Ukraine, récovery, conférence. Il y a un projet de reconstruction à mener.
00:39:25 Donc l'Ukraine, recovery, conférence 2023 a été co-présidée par le Royaume-Uni et l'Ukraine à Londres.
00:39:30 La conférence s'inscrivait dans la continuité du cycle d'événements annuels organisés
00:39:34 conjointement avec la Suisse à Lugano. L'URC 2022, organisée par la Conferphone et Nenia,
00:39:38 a lancé les principes de Lugano, qui ont jeté la base du processus de reconstruction de l'Ukraine
00:39:43 et unit le monde dans cet effort. La conférence s'est concentrée sur la mobilisation d'un soutien international
00:39:49 pour la stabilisation économique et sociale de l'Ukraine et son redressement après les effets de la guerre,
00:39:55 notamment par le biais d'aides d'urgence pour les besoins immédiats et du financement de la participation
00:40:01 du secteur privé au processus de reconstruction. Qui va payer ? Comment on va organiser le financement du secteur privé ?
00:40:09 Est-ce qu'ici, on a les principes de Lugano ? Alors ils se sont fait plaisir. Ils ont fait une déclaration.
00:40:15 On va pas tout lire. Vous avez ici les 7 principes de Lugano. On va travailler ensemble.
00:40:22 Réforme focus. Le processus de reconstruction contribue à accélérer et approfondir les réformes en Ukraine
00:40:30 et sa résidence, mais aussi son processus d'adhésion à l'UE. Transparence et état de droit. Ça, c'est important.
00:40:39 Participation à la démocratie. Alors ça, c'est un mot-clé. Le processus de relèvement doit être un effort de l'ensemble
00:40:47 de la société, ancré dans la participation démocratique de la population, y compris les personnes déplacées
00:40:52 ou revenant à l'étranger, l'autonomie locale et une décentralisation efficace. On retrouve cette idée de décentralisation.
00:41:00 Ça cache quelque chose. Ils y tiennent. Et puis ici, soutenabilité. Le point 7 est intéressant, parce qu'on va retrouver
00:41:08 un point cher au WEF. Le processus de relance doit reconstruire l'Ukraine de manière durable, conformément
00:41:16 au programme de développement durable de l'horizon 2030 et à l'accord de Paris, en intégrant les dimensions sociales,
00:41:23 économiques et environnementales, y compris la transition verte. On va faire de l'Ukraine un laboratoire
00:41:28 pour l'aidabilité de l'agenda 2030, des accords de Paris et faire cette fameuse reconstruction zéro carbone et toutes ces âneries.
00:41:38 On revient ici sur ce truc de l'OCDE, le fameux programme pays. On peut voir ici qu'en résumé, le programme pourrait aider
00:41:45 l'Ukraine à progresser dans ses objectifs avec l'OCDE et l'UE et à mettre en œuvre son plan national de redressement
00:41:51 et de développement conformément aux bonnes pratiques internationales. On va s'incarcérer dans les normes
00:41:57 et la standardisation mondialisée. Et tout ça, bien sûr, en cohérence avec l'approche de redressement convenue par l'Ukraine
00:42:02 et ses partenaires dans les principes de Lugano. La boucle est bouclée. Vous voyez comment ça revient tout le temps.
00:42:08 Tout ça est extrêmement intriqué. Alors ça, c'était pour la partie internationale. Comment d'abord les organisations
00:42:15 internationales dirigent l'Ukraine de manière indirecte et lui fournissent tout un plan, tout un programme...
00:42:20 C'est dit démarrainement, d'ailleurs, écrit « programme pays ». Tout un programme politique de réforme auquel elle doit
00:42:25 se conformer. Les milieux d'affaires sont d'un relais supplémentaire à travers diverses conférences.
00:42:30 Et vous avez la même chose au niveau national. Ils se sont précipités en 2022. 13 décembre 2022, je suis sûr que
00:42:37 Bruno Le Maire pariait encore sur l'effondrement économique de la Russie provoqué par ces sanctions
00:42:43 les plus dures et les plus merveilleuses de l'univers. Et ils se sont dépêchés d'organiser des conférences
00:42:48 pour la reconstruction, parce qu'il faut préparer le cadre, il faut définir les besoins, préparer les chantiers,
00:42:55 trouver les financements, machin, tout ça. Ça prend du temps. Donc c'est pas au dernier moment qu'il faut s'y mettre.
00:42:59 Et la reconstruction se fait au fur et à mesure de la guerre, d'ailleurs. Vous avez vu comment peut-être
00:43:04 la Russie reconstruit au fur et à mesure qu'elle avance. Déjà dans le Donbass, elle a reconstruit certaines choses.
00:43:10 Et puis à Mariupol, toute la ville est en chantier. Et la reconstruction de ces zones fait partie aussi de la
00:43:17 « propagande », pour dire que la Russie va prendre bien soin de ses nouveaux arrivants.
00:43:22 Donc c'est assez normal qu'on trouve la même chose côté européen. Et vous avez une conférence, donc, qui s'est établie.
00:43:30 À l'issue d'une première séquence multilatérale au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères dans la matinée,
00:43:35 Bruno Le Maire accueillera la séquence bilatérale au ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle
00:43:41 et du Numérique dans l'après-midi. Donc Bruno Le Maire, le plaisir de convier les dirigeants d'entreprise
00:43:46 à la conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l'Ukraine. Cette conférence sera organisée
00:43:52 sous le format d'une réunion plénière, puis d'ateliers sectoriels, infrastructures... On retrouve notre programme source.
00:44:00 Énergie, agriculture, numérique, innovation et santé. Ça vise à permettre un dialogue direct entre les ministres ukrainiens présents
00:44:07 et les entreprises françaises sur les besoins stratégiques de résilience et de reconstruction de l'Ukraine,
00:44:12 mais aussi pour que ces différents représentants du secteur privé expriment leurs besoins en matière de réglementation,
00:44:20 d'état de droit, de transparence, de politique, de stabilité macroéconomique, de lutte contre la corruption, de réforme.
00:44:25 1. Vous commencez à comprendre. Alors voici quelques titres évocateurs des différentes séquences.
00:44:29 Et puis ensuite, on va aller voir dans une vidéo ce qui s'est dit dans ces réunions.
00:44:34 Mettre la relation bilatérale au service du chantier de résilience et de reconstruction.
00:44:40 Financer l'économie réelle ukrainienne en période de guerre, partage d'expérience, d'intervention dans un environnement marqué par la guerre.
00:44:48 Et enfin, séquence 3, rôle et attente du secteur privé pour la transition économique de l'Ukraine.
00:44:52 Alors là, c'est nettement plus concret. Donc après ces différentes séquences, vous avez des ateliers sectoriels où, en une heure,
00:45:00 globalement, on va faire le tour de la question sur, comme c'était indiqué, infrastructures et villes durables,
00:45:06 avec Gérard Wolff, fédérateur de Villes Durables. Reconstruction du système énergétique avec Bruno Lecoeur.
00:45:13 Appui au secteur agricole et agroalimentaire. Donc ça, ça devrait intéresser les agriculteurs qui manifestent en ce moment. On va en parler.
00:45:21 Technologie et innovation numérique avec un mec d'une fraîche French Tech je sais pas quoi.
00:45:25 Et puis ici, le pôle santé avec le président de French Health Care. Alors qu'est-ce que c'est que ces machins ?
00:45:32 Alors French Health Care, c'est tout simplement une espèce d'association de promotion des intérêts économiques français,
00:45:40 plus ou moins public, plus ou moins privé. C'est une initiative publique-privé innovante visant à rassembler tous les acteurs de l'écosystème de santé français,
00:45:48 donc entreprises, chercheurs, professionnels, machin-chose, pour promouvoir conjointement leurs activités, leur expertise, leur technologie, leur innovation.
00:45:56 Ils contribuent à déclencher une dynamique d'approche collective qui stimule la coopération internationale dans le domaine de la santé
00:46:02 à promouvoir la vision selon laquelle la santé, vecteur de progrès social, doit être améliorée pour tous et partout dans le monde.
00:46:08 On va pouvoir investir dans les hôpitaux en Ukraine. Quand ils seront reconstruits, ce seront des hôpitaux privés.
00:46:14 Et donc il y aura des entreprises françaises sous le paravent de French Health Care, un truc public-privé, qui sert de lobbying.
00:46:21 Et vous avez la même chose pour Ville durable, avec Gérard Wolff, qui est d'ailleurs président de la task force Ville durable du Medef international,
00:46:31 en même temps qu'il a été nommé fédérateur auprès du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.
00:46:37 Donc il est à la fois représentant du Medef, représentant syndical patronal, et fédérateur quasiment fonctionnaire,
00:46:44 nommé par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères pour représenter ce truc de Ville durable.
00:46:50 Donc là aussi, depuis 2012, c'est un dispositif de soutien à l'export structuré en familles prioritaires, actuellement agroalimentaires,
00:46:59 énergie renouvelable, industrie culturelle et créative, santé et Ville durable.
00:47:03 Cette démarche consiste essentiellement en un partenariat public-privé entre l'État et une personnalité du secteur public et privé,
00:47:11 nommé par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. Ce fédérateur a un triple rôle de conseil, de représentation
00:47:18 et de coordination opérationnelle pour promouvoir le savoir-faire français sur des marchés prioritaires à l'étranger.
00:47:24 Et parmi ces marchés, il citait un peu plus bas l'Ukraine, mais bon, après, je vous laisserai vous renseigner sur ce sujet si ça vous intéresse en détail.
00:47:34 Donc vous avez des espèces de lobbies mi-public, mi-privé, qui représentent des représentants, en fait, financés plus ou moins par l'État,
00:47:41 qui représentent le secteur privé et qui font la promotion à l'international des intérêts des entreprises, et qui essayent comme ça de se placer sur divers marchés.
00:47:51 Donc voilà pour la présentation. Et on va rentrer un petit peu plus dans le détail pour voir quel est l'intérêt,
00:47:56 quelles sont les attentes du secteur privé, quelle est la mentalité autour de la reconstruction de l'Ukraine,
00:48:03 et comment on va pouvoir transformer ce petit pays en grosse usine Afrique. Ça dure 3h47. J'ai à peu près tout regardé.
00:48:10 C'est abominablement chiant et bureaucratique. Donc à partir d'ici commence une discussion qui était plutôt axée sur les entreprises.
00:48:19 Le reste, c'est plutôt politique. Ce n'est pas très intéressant. Vous allez voir, la présentatrice est insupportable.
00:48:25 — D'effervescence. En tout cas, j'espère que c'est pour ça que tout le monde est si agité. Nous avons un instant...
00:48:30 Alors nous allons commencer notre troisième session. Merci à tous de votre attention. Dans notre séquence précédente,
00:48:36 nous avons parlé des nombreuses priorités pour la reconstruction de l'Ukraine. Et votre ministre a été très spécifique sur les besoins du pays.
00:48:46 Mais une fois qu'on a le financement, une fois qu'il est assuré, une fois qu'on a les institutions externes, il va falloir faire travailler cet argent.
00:48:57 Alors comment est-ce que l'Ukraine va faire en sorte de faire le lien entre le public et le privé pour travailler ensemble, puisque c'est l'objectif ?
00:49:03 — Merci. Bonjour à tous et à toutes. Alors, bien entendu, le gros de l'argent de la reconstruction doit venir du secteur privé.
00:49:14 Et ça doit être des fonds qui vont générer un retour. Mais il doit y avoir également des capitaux concessionnels.
00:49:21 Il faut qu'ils soient gérés correctement et qu'ils parviennent à un effet de multiplicateur suffisant.
00:49:30 Donc nous coopérons avec BlackRock, Morgan Stanley, Citibank et d'autres. Et nous espérons qu'ils suivront les flux de financement concessionnel.
00:49:42 Mais pour ces capitaux, il faut bien sûr assurer un certain nombre de choses, à commencer par la confiance et la transparence.
00:49:49 — Alors vous avez entendu l'autre qui nous explique qu'il faut les institutions externes pour la reconstruction.
00:49:54 On va en reparler un peu plus loin. Et puis donc il y a BlackRock et compagnie qui sont de la partie pour la reconstruction de l'Ukraine.
00:50:01 Et justement, vous avez ici, voilà, la banque de reconstruction de l'Ukraine guidée par BlackRock et JP Morgan, prête à agir cette année, 16 janvier 2024.
00:50:10 L'année dernière, Kiev a demandé à BlackRock et JP Morgan de l'aider à mettre en place un fonds destiné à lever des capitaux publics,
00:50:17 qui pourrait ensuite attirer des investissements privés pour la reconstruction de l'Ukraine, dont le coût est estimé à des centaines de milliards de dollars.
00:50:25 L'idée, c'est de prendre votre argent pour subventionner les profits des investisseurs privés. La rentabilité, elle viendra de là, principalement.
00:50:37 Et je vous rappelle qu'il y a une large partie des 50 milliards d'euros qui ont été votés là au niveau de l'UE pour le plan 2024-2027.
00:50:47 Vous avez 33 milliards de prêts et 17 milliards de dons. Et il y a tout un volet... On avait vu ça sur le coup, la guerre en Ukraine.
00:50:56 Il y a tout un volet qui consiste à subventionner les entreprises soit par des dons directement, des projets de reconstruction,
00:51:04 soit par des garanties, des avantages en termes de financement, etc. Et donc c'est exactement ce qu'on veut faire ici aussi avec ce fonds de capitaux publics,
00:51:14 où on va d'abord établir un plan en lien avec l'Ukraine pour définir un certain nombre de projets de reconstruction qui doivent avoir une portée rentable,
00:51:22 parce que sinon, ça n'intéressera pas du tout le privé. Et puis avec ce fonds public, on va garantir des prêts, on va octroyer des subventions,
00:51:30 et on va guider comme ça des investissements privés. Et le privé n'aura plus qu'à rafler la mise, en quelque sorte,
00:51:36 une fois que tout sera sécurisé en termes de financement, de garantie sur les prêts, d'assurance aussi en cas de retour du conflit.
00:51:45 Ils en parlaient un peu dans la vidéo, mais j'ai pas tout mis. Et puis de sécurité au niveau du droit, du droit des affaires.
00:51:53 Ils vont en reparler un petit peu plus loin. Donc BlackRock, c'est ailleurs la part du lion. Il y a plusieurs réformes qui ont été mises en œuvre
00:51:58 à travers l'Ukraine ces dernières années, sous l'influence du FMI, sous l'influence, comme on l'a vu, de la conférence pour la réforme en Ukraine.
00:52:07 Mais on va y revenir au fur et à mesure, si je me suis pas trompé. On va voir pour le moment quelles sont les exigences...
00:52:13 Enfin les propositions de l'Ukraine et les exigences du secteur privé, qui sont assez dubitatives.
00:52:18 Donc nous coopérons avec BlackRock, Morgan Stanley, Citibank et d'autres. Et nous espérons qu'ils suivront les flux de financement concessionnaire.
00:52:30 Mais pour ces capitaux, il faut bien sûr assurer un certain nombre de choses, à commencer par la confiance et la transparence.
00:52:36 Ça, c'est les devoirs que nous, nous avons à faire. Vous allez le faire ? Oui, oui, nous allons le faire.
00:52:42 Vous avez vu comme elle insiste de manière pédante. Vous allez le faire, hein. Vous allez faire la transparence, l'état de droit, tout ça.
00:52:49 Voilà. Parce que nous, on va mettre du fric. Mais il faut qu'on soit rassuré. Il faut qu'on ait pas notre argent dans un pays
00:52:53 où t'as une législation douteuse, où on peut se faire voler nos actifs. Voilà. Genre les actifs russes, par exemple,
00:53:02 qui ont été subtilisés en atteinte totale des règles et du droit international. Mais ça, c'est pas grave.
00:53:09 Donc on voit pourquoi ils sont soucieux de la réglementation.
00:53:12 Nous allons le faire.
00:53:14 C'est un de vos accents principaux.
00:53:17 Oui, tout à fait. Ce sont nos devoirs et nous allons nous pocher dessus sérieusement.
00:53:22 Deuxièmement, il faut un alignement stratégique entre les stratégies du privé, des entrepreneurs, des entreprises
00:53:29 et le rendement qu'ils peuvent attendre en Ukraine. Nous avons donc défini des domaines, très précisément,
00:53:35 qui permettent d'accélérer la reconstruction tout en assurant ces rendements pour répondre aux attentes des entreprises et d'Europe.
00:53:44 Je pense que les domaines sont assez évidents. Il y a d'abord l'énergie.
00:53:48 Parce qu'il va y avoir un recul des investissements européens dans tous les carburants fossiles russes.
00:53:57 Il faut les remplacer. Et dans le modèle actuel, l'Europe n'a pas suffisamment de sources de combustible.
00:54:04 Il va donc falloir les remplacer par des cargos combustibles qui, cette fois-ci, seront plus verts.
00:54:10 Or, l'Ukraine peut le faire. Nous avons du soleil, nous avons du vent, nous avons de bons paramètres logistiques
00:54:16 avec notre réseau électrique, avec nos canalisations existantes, etc.
00:54:21 Donc, nous pouvons, sur ce domaine, commencer à agir de manière stratégique avec des investissements dans une frachette de 100 à 150 milliards de dollars.
00:54:31 100 à 150 milliards de dollars pour les panneaux solaires et de l'éolien ? Mon cul, oui.
00:54:37 Ils ont surtout du nucléaire. Et du nucléaire qui va être américain. Donc dans cet article, on nous parle de la privatisation.
00:54:45 En gros, l'Ukraine est en train de devenir un laboratoire néolibéral. À l'avenir, l'Ukraine devrait être plus verte, plus numérique,
00:54:51 socialement ouverte, devenir un meilleur partenaire pour les investisseurs et les entreprises.
00:54:55 Les descriptions ressemblent parfois moins à un État qu'à une startup.
00:55:00 Ce que cela signifie concrètement peut être illustré par l'exemple du marché de l'électricité, ou plus précisément de la gestion de l'énergie nucléaire.
00:55:07 Début juin 2022, donc c'est vraiment quelques mois après l'invasion de l'Ukraine, l'autorité nucléaire ukrainienne Energiatom
00:55:15 a signé un accord avec la société américaine Westinghouse. Selon l'accord, Westinghouse doit construire 9 nouveaux réacteurs nucléaires
00:55:23 et fournir exclusivement des barres de combustible américaines, je crois, aux centrales nucléaires ukrainiennes.
00:55:30 L'objectif est de minimiser la dépendance à l'égard de la Russie dont proviennent jusqu'à présent les réacteurs.
00:55:35 Le ministre ukrainien de l'Énergie, Urman Erman Alushenko, n'a aucune préoccupation en matière de sécurité concernant cette technologie.
00:55:44 Comme il l'a expliqué lors d'une conversation en marge de la conférence de Lugano, que vous connaissez maintenant,
00:55:49 la technologie américaine actuelle est bien plus avancée que celle des centrales nucléaires soviétiques.
00:55:54 Un accident de réacteur est donc presque impossible. Il voit un grand besoin d'exporter de l'énergie nucléaire vers l'UE.
00:56:01 Ah, les Allemands, ils vont acheter du nucléaire ukrainien. Nous avons synchronisé nos réseaux avec ceux de l'UE après le début de la guerre.
00:56:11 Et nous avons désormais la capacité d'exporter de l'électricité. Mais les portes seraient également ouvertes au développement des énergies renouvelables.
00:56:18 Mon laboratoire est de convaincre tout le monde que l'Ukraine peut servir de laboratoire expérimental pour les meilleures nouvelles technologies du secteur énergétique.
00:56:27 On va faire de l'Ukraine un laboratoire. Et je vous avais montré dans une vidéo spéciale comment les États-Unis sont en train de débarquer en Europe
00:56:36 avec un plan complet pour le nucléaire fournissant les études, le financement, l'information des personnels, les technologies, l'entretien.
00:56:47 On vous donne tout. Vous signez là en bas. On vient, on pose une centrale, on l'exploite, on l'entretient, on forme l'égence.
00:56:55 Par contre, vous serez dépendants de nous. Ça, on vous l'a pas dit. Et donc ils profitent complètement de l'imbroglie au niveau de l'UE
00:57:02 sur le financement des nouvelles centrales. Vous avez pu voir que Macron prétendument veut ouvrir de nouveaux EPR,
00:57:07 construire 9, 10, 15, 14, 3 000 centrales. Il a gardé les mêmes gugus antinucléaires à tous les postes clés de l'administration sur l'énergie.
00:57:17 L'ADEME et compagnie. Et on sait toujours pas comment c'est finançable. On sait toujours pas d'où viendrait l'argent.
00:57:24 Parce que le premier coup d'une centrale nucléaire, c'est les intérêts, surtout avec des taux qui vont avoir tendance à remonter.
00:57:30 Comme la BCE ne peut pas financer à taux zéro ce type d'investissement qui serait totalement logique et totalement rentable,
00:57:38 il n'y aurait que le capital à rembourser à la BCE. C'est pas un souci. C'est enfantin de financer ça.
00:57:43 Seulement, c'est interdit par les règles des traités. Et donc il faut créer tout un bordel administratif pour trouver une solution,
00:57:50 pour contourner les règles qui font que c'est trop cher. Et en attendant, les États-Unis débarquent avec leur kit clé en main.
00:57:57 Et on voit ce qui se passe par exemple ici en Ukraine, où apparemment, le pays va servir de laboratoire à ce type de projet.
00:58:03 Et ils vont te poser dans quelques années 9 centrales nucléaires. Et ils fourniront de l'électricité à l'Europe.
00:58:10 Et un certain nombre de pays qui ont fait des conneries en termes de gestion du système énergétique qu'on ne citera pas
00:58:15 seront dépendants de l'Ukraine à la fois pour l'approvisionnement électrique et en gaz. Hein, voilà.
00:58:21 Alors on continue, parce qu'il va citer d'autres éléments dans lesquels les entreprises vont être incitées à investir,
00:58:28 parce qu'il y a du profit à se faire. Il y a des centres de profit en Ukraine. Et c'est là-dessus qu'on va flécher la reconstruction.
00:58:35 Deuxièmement, la transformation agricole. Nous avons énormément de matières premières alimentaires qui doivent être converties
00:58:43 pour devenir des produits consommables, des alcools, de la viande, etc. Il faut donc pouvoir avoir une transformation des produits alimentaires.
00:58:53 Et d'un point de vue logistique, c'est beaucoup plus pratique d'avoir cette transformation sur place.
00:59:00 Ce sont des projets qui vont aussi pouvoir générer des dizaines de milliards d'investissements. Et ce sera un gros accélérateur.
00:59:08 Au revoir les agriculteurs. Fini tôt, les agriculteurs. Quand l'Ukraine entrera dans l'UE, déjà, la plupart des aides de la PAC
00:59:16 seront redirigées vers l'Ukraine, dont les terres ont été rachetées entre-temps par des entreprises occidentales
00:59:22 et majoritairement américaines. Donc en fait, c'est des entreprises étrangères qui vont profiter des aides de la PAC
00:59:26 pour moderniser l'agriculture. Et ensuite, ces matières premières agricoles seront transformées directement en Ukraine,
00:59:33 là où le salaire minimum est à 200 €. On va pas rester en France. Les matières agricoles sont plus chères.
00:59:40 La main-d'œuvre est plus chère. Pourquoi se faire chier ? On va qu'à se mettre directement en Ukraine.
00:59:44 En plus, on aura même des subventions pour délocaliser les usines. Donc vous allez payer. Les Français vont payer la mort
00:59:51 de leur agriculture à travers l'UE et les financements de la PAC. Et ils payeront les délocalisations de l'industrie agroalimentaire,
00:59:58 qui ira profiter des matières premières et de la main-d'œuvre ouvrière ukrainienne. Et tout ça sera subventionné par les Français.
01:00:06 Vous voyez un peu l'arnaque ?
01:00:07 Et troisièmement, un secteur qui était très porté par le gouvernement, avec des entreprises gouvernementales,
01:00:17 et où nous ouvrons des financements privés pour tout ce qui est ports, aéroports, transports, etc. Quatrièmement...
01:00:28 Donc le truc est en train de devenir la Grèce. On s'ouvre – on n'a pas drôle choix – à des investissements privés sur les infrastructures.
01:00:35 Et puis ça, ça passera par le truc source, qui servira de laboratoire. Et puis on pourra faire un test de grandeur nature du logiciel,
01:00:44 voir si ça marche bien, si c'est suffisamment transparent. Transparent, c'est-à-dire favorable aux intérêts des multinationales pour qu'elles puissent postuler.
01:00:52 Avec des opportunités énormes, le secteur manufacturier... Traditionnellement, l'Europe et le G7 se sont beaucoup appuyés sur la Chine
01:01:01 comme maillon de la Chine pour leurs industries. Mais aujourd'hui, il y a un risque géopolitique important. Il y a des logistiques qui sont devenues
01:01:09 encore plus complexes avec le Covid. Et l'Ukraine, ici, pourrait intervenir avec un coût de conversion bas, avec des ingénieurs bien formés,
01:01:19 avec beaucoup d'eau potentielle pour la sidérurgie verte, pour les engrais verts, pour la transformation alimentaire,
01:01:27 pour les matériaux de construction nécessaires pour les marchés.
01:01:30 Bon voilà, il a bien appris son catéchisme en rajoutant « vert » derrière ce qui, auparavant, ne l'était pas.
01:01:36 Les engrais, la sidérurgie, oui, c'est vert, maintenant. C'est vert. Et donc il a mis en avant le faible taux de la monnaie
01:01:44 pour faire du dumping monétaire et être compétitif pour ensuite réexpédier son fourbi sur les marchés européens.
01:01:50 Il veut être la Chine européenne. Mais la Chine, comment elle s'est développée ? C'est en prostituant sa population.
01:01:55 Le deal, ça a toujours été « Vous avez accès, vous pouvez polluer chez nous et exploiter notre main d'œuvre pas cher.
01:02:02 Par contre, vous prenez un associé chinois dans votre entreprise. Et l'associé, il a 51%. »
01:02:07 Et c'est comme ça que la Chine a pu se développer, aussi. Donc visiblement, l'Ukraine veut faire la même chose,
01:02:11 mais sans être propriétaire des actifs. Et il veut juste prostituer sa population et faire du dumping monétaire.
01:02:17 Regardez, c'est pas cher. On a des bons ingénieurs. En plus, ils sont bien formés. Ils sont très compétitifs.
01:02:21 Et ils vous contreront que dalle, mais rien du tout. Venez chez nous.
01:02:26 « ...marché intérieur, etc. Cinquièmement, plus traditionnel, le secteur du numérique.
01:02:34 Notre système éducatif est tout à fait au point pour fournir des ingénieurs de haut niveau.
01:02:42 Je finis rapidement. Mais je pense que sur ces domaines, nous avons une possibilité de partenariat qui est excellente
01:02:50 pour pouvoir venir fournir ce dont l'Europe a besoin. Et puis avec l'industrie française aussi,
01:02:56 c'est tout à fait en phase avec nos avantages compétitifs. Merci. »
01:03:01 Alors ensuite, on va passer ce petit passage. Donc là, c'est le gars du Medef qui a commencé à causer et à répondre à une question.
01:03:08 On va prendre en cours de route, parce que sinon, ça fait trop long.
01:03:11 « ...il y a des opportunités, y compris pour des moyennes et des petites entreprises. Premier point. »
01:03:18 Oui, voilà. Il citait les entreprises du CAC 40. Et lui, il recadrait en disant qu'on veut aussi que des PME puissent participer, etc.
01:03:25 « Deuxième point. C'est clair qu'il y a une interrogation latente ou explicite de la part de bon nombre de ces entreprises
01:03:34 qui portent intérêt à la résilience et à la reconstruction de l'Ukraine. Il y a des interrogations quant à la sécurité du cadre juridique
01:03:42 et du cadre financier. Bon, je crois que ça n'enlève rien à la motivation et à la motivation. »
01:03:48 Là, il fait passer la pilule. Donc en gros, il est en train de dire qu'on n'a pas envie d'investir dans ton pays de merde,
01:03:53 parce que pour l'instant, il n'y a pas de sécurité juridique. Et puis au niveau des financements, on aimerait certaines garanties à l'Ukraine.
01:04:03 « Alors tout ce qui a été dit tout à l'heure sur les financements publics est assez rassurant.
01:04:09 J'ai quand même entendu un propos qui m'a un petit peu déstabilisé, c'est-à-dire qu'il faut que le cadre macroéconomique soit stabilisé
01:04:16 pour que les financements publics arrivent. On ne peut pas dire que le cadre macroéconomique ukrainien soit stabilisé à ce jour.
01:04:22 Donc il est important qu'on établisse avec les institutions européennes, internationales, des partenariats les plus clairs possibles. »
01:04:31 Avec les institutions européennes et internationales, on pourrait faire des partenariats, parce que le cadre macroéconomique,
01:04:39 c'est plus « on la merde » en Ukraine. Il nous faut des garanties internationales pour investir en Ukraine, au niveau des prêts,
01:04:46 au niveau des subventions, au niveau de tout ça. Déjà, il y a le cadre juridique. Il faut créer un environnement favorable aux investisseurs.
01:04:53 Il faut qu'on soit sûr de ne pas avoir de problèmes, de ne pas se faire voler nos actifs au bout de 5 ans, etc.
01:05:00 Mais il faut surtout qu'au niveau des financements, ça passe plutôt par l'UE et des choses dirigées par BlackRock et des gens sérieux.
01:05:09 Alors, soit dans un cadre multilatéral, soit dans un cadre bilatéral. Typiquement, ce que le Medef a arrêté avec son homologue polonais
01:05:16 pas plus tard que la semaine dernière à Krakow pour engager très concrètement, très opérationnellement des actions en faveur de l'Ukraine,
01:05:25 en tout cas de la reconstruction de l'Ukraine, je crois que c'est assez emblématique de ce qu'il nous faut mettre en place.
01:05:30 Il faut bien sûr un cadre institutionnel, mais il faut également, parce que nous sommes des chefs d'entreprise avant toute chose,
01:05:36 que nous définissions les conditions opérationnelles les plus sécurisées. Je finis quand même en parlant de la sécurité juridique pour souligner,
01:05:43 c'est en tout cas notre perception, que l'Ukraine avait accompli de très grands progrès dans les dernières années.
01:05:50 Il est important, bien sûr, que la situation dramatique que traverse l'Ukraine avec cette agression russe ne vienne pas stopper
01:05:57 ces avancées sur le cadre réglementaire et normatif, qui est également important pour les entreprises appelées à intervenir en Ukraine.
01:06:07 Ton pays est en guerre, mais tu vas quand même faire les réformes pro-business qu'on t'a demandé, même si ça contrevient au bon sens des fois,
01:06:14 parce qu'il est évident que pour contrecarrer l'offensive russe, il faut mettre en place une certaine économie de guerre,
01:06:22 réaliser des investissements, monter des usines, fabriquer des obus, former des gens, tous ces trucs-là.
01:06:28 On peut pas vraiment y déléguer au marché et déléguer à des gens qui diront « Oui, mais au fait, est-ce que mon financement est assuré ?
01:06:34 Et est-ce que j'aurai un bon rendement ? Et est-ce que mon prêt est garanti ? Et est-ce que j'ai une sécurité juridique ?
01:06:39 Et si l'usine, elle prend une bombe sur la gueule, est-ce que je suis assuré ? » Forcément, ça marche moins bien.
01:06:44 Donc toutes ces réformes pro-business vont un peu à l'encontre de ce qui est nécessaire en temps de guerre,
01:06:48 où l'État a tendance à prendre la main, à nationaliser des entreprises, à réquisitionner des capacités de production.
01:06:56 Et là, il te dit « Alors bon, t'es en guerre, t'es en veille, mais tu vas quand même continuer les efforts de transparence ».
01:07:02 Donc ça, c'était un peu les attentes des entreprises véhiculées par le MEDEF.
01:07:05 Sécurité, garantie, stabilité, réforme. On voit tous ces mots-clés qui ressortent sans arrêt et qui renvoient à des projets assez concrets.
01:07:15 Donc on va voir quelques exemples d'opportunités. Les opportunités économiques.
01:07:20 {Et M. Martin, si j'ai bien compris, en fait, votre message, c'est « Il faut que les réformes continuent ». Mais il y a aussi des vraies opportunités.}
01:07:29 {Il y a des vraies opportunités. Et puis je dirais que c'est l'occasion, avec nos amis clients potentiels ukrainiens, de réfléchir à des avancées.
01:07:41 Finalement, pardon, l'expression est horriblement provocatrice, mais de tirer parti de ce qui s'est produit, par exemple en matière de ville durable,
01:07:50 en matière de digitalisation, en matière d'énergie. C'est ce que vous disiez, monsieur, à l'instant.
01:07:56 Évoluer séance tenante vers des technologies décarbonées, vers des technologies plus respectueuses de l'environnement.
01:08:04 Et la France, je crois, a un réel savoir-faire. Ses grands groupes en toute priorité. Mais je le redis également, beaucoup de PME.}
01:08:10 {L'Ukraine est un terrain vague. Et on va profiter du chaos physique – parce que c'est tout pété – politique, financier, quitte à reconstruire le pays.
01:08:19 Autant faire un truc qui permet de transformer l'Ukraine en une espèce de laboratoire pour faire des machins décarbonés,
01:08:25 tester les nouveautés numériques, la ville durable et tous ces trucs-là. On vend l'Ukraine. Et on va vendre l'Ukraine à la découpe.
01:08:33 Et tout ça sera subventionné au prétexte qu'il faut reconstruire l'Ukraine. Tout ça sera arrosé d'argent public.
01:08:40 La guerre est vraiment une opportunité pour ces gens-là. Il y avait pas de marché. Et tout d'un coup, il y en a un.
01:08:45 Il va falloir reconstruire. Et en plus, on va pouvoir toucher de l'argent public. On a un bon prétexte pour réclamer du fric.
01:08:52 Et des réglementations qui nous avantagent. Parce que l'État ukrainien étant tellement en situation de faiblesse,
01:08:58 on va pouvoir lui faire faire ce qu'on veut. C'est génial.}
01:09:01 {Parlons d'opportunités. Les opportunités sont où ? C'est dans les secteurs de l'agroalimentation, c'est la défense, c'est la technologie.
01:09:10 Pour les MEDEF, les CAC 40, les opportunités sont où ?}
01:09:13 {Je crois qu'elles sont clairement identifiées, les opportunités. Alors il y a tous les sujets d'infrastructures pour des raisons malheureusement évidentes.}
01:09:20 {Malheureusement.}
01:09:21 {On parle beaucoup des infrastructures de transport. Mais il faut également parler des infrastructures digitales, puisque ça a été rappelé.}
01:09:26 {Bon, la suite n'est pas hyper importante. On va voir un peu un cas concret avec une espèce de partenariat entre Dassault et deux autres entreprises
01:09:34 qui sont en train de cartographier en gros l'Ukraine pour préparer la reconstruction. Et tout ça sur fond français.}
01:09:41 {Egis, pour ceux qui ne la connaissent pas, est le leader français de l'ingénierie des infrastructures. C'est une entreprise qui est présente en Ukraine
01:09:49 depuis plus de 25 ans. C'est le leader de l'ingénierie dans le pays, en Ukraine, où nous avons conduit des dizaines de projets pendant ces 25 ans
01:09:58 sur l'ensemble du territoire ukrainien. Nous sommes naturellement restés en Ukraine pendant la guerre. Nos équipes continuent à travailler
01:10:05 à la fois sur des projets en Ukraine et sur des projets en Asie centrale, car nous avions choisi Kiev pour l'extension de notre entreprise
01:10:12 sur le périmètre de l'Asie centrale. Aujourd'hui, en coopération avec Dassault Systèmes et B4One, on va mettre en place un projet pilote
01:10:21 qui est financé par l'État français. C'est un premier exemple de projet concret financé au travers des financements qui ont été évoqués au préalable.
01:10:30 Dans la région de Tcherniv, qui a été durement touchée par la guerre, en particulier au début de la guerre, qui a même été sujette à un siège
01:10:40 qui a été levé au début d'avril, néanmoins l'ensemble des infrastructures, je dirais vitales, en matière d'énergie, de transport ont été détruites.
01:10:48 Et donc nous allons mener un projet pilote. En quoi consiste-t-il ? Il suffit d'utiliser un jumeau virtuel de Dassault Systèmes qui donne
01:10:56 une appréhension de ce qui se passe en matière de destruction sur le terrain et d'ensuite, au travers des compétences d'ingénierie d'Aegis,
01:11:03 d'aider les autorités de cette ville à planifier très rapidement les travaux de reconstruction, de hiérarchiser ce qui est effectivement totalement prioritaire,
01:11:12 ce qui peut être éventuellement différé. – Ça accélère les procès, voilà. – Voilà. Et donc quels sont les avantages, entre guillemets, de ce projet ?
01:11:21 Un, c'est d'avoir une vision en temps réel qui permette de prendre des décisions rapides. Deux, c'est de permettre de hiérarchiser les opérations de reconstruction à faire.
01:11:30 Trois, c'est d'économiser les ressources techniques à mettre en place sur le terrain avec les risques humains qui sont afférents.
01:11:37 Donc c'est un projet pilote sur une durée de 9 mois dans la ville de Tcherniv, dont nous espérons, si c'est un succès, qu'il soit étendu sur l'ensemble du périmètre ukrainien.
01:11:46 – Et tout ça financé avec vos impôts. – Mme. Martha Nant-Thimon, avant la vidéo. Merci.
01:11:50 – Merci beaucoup, Laurent. Et n'hésitez pas à lancer la vidéo en parallèle parce que vous verrez ce que Laurent Bifort et Dassault Systèmes,
01:11:58 Laurent et Gis, pardon, Bifort et Dassault Systèmes sont en train de faire.
01:12:01 Alors nous, chez Dassault Systèmes, on est particulièrement heureux et reconnaissant de la confiance.
01:12:07 – Bon alors là, elle est en train de vendre son projet. Voilà, si vous voulez voir un peu à quoi ça ressemble.
01:12:12 Leur jumeau virtuel avec lequel ils vont pouvoir préparer le plan de reconstruction. Et ensuite, on reprend...
01:12:19 – Plus résilient, peut-être plus durable. Et sur la base de ce jumeau virtuel de l'oblaste de demain,
01:12:26 du renouveau de l'oblaste de Tchernif, on va pouvoir, comme le disait Laurent, évaluer les coûts et surtout planifier la reconstruction
01:12:34 pour qu'elle soit la plus rapide possible et la plus efficace possible. Donc c'est l'apport de la technologie française
01:12:42 pour aider à une reconstruction efficace, résiliente et durable de l'oblaste de Tchernif. Et c'est pour ça...
01:12:48 C'est affreux, ce déversement d'éléments de langage. C'est abominable. Donc voilà, vous financez en ce moment un projet pilote.
01:12:58 Des gens font joujoux, créent des jumeaux virtuels pour voir si on peut gagner du temps en maquettant, modélisant informatiquement
01:13:06 les dégâts pour planifier la reconstruction. Et le dernier passage que je voulais vous montrer, il est ici.
01:13:13 Un appel de pied au gouvernement ukrainien. Maintenant, une toute dernière question que je pose au panel tout entier.
01:13:22 Une question qui s'adresse à chacun d'entre vous. Et on peut peut-être commencer avec vous, Madame, puisque c'était la dernière à parler.
01:13:30 On a parlé de cette idée, il y a un financement privé et un financement public, l'un doit suivre l'autre.
01:13:40 Pour vous, la combinaison gagnante qui est efficace, quels sont les ingrédients pour que ça puisse marcher de votre point de vue ?
01:13:48 Comment... Qu'est-ce qui est désirable ?
01:13:50 Comme vous le disiez, c'est la collaboration publique-privé et le fait de mettre en place des outils digitaux comme les jumeaux virtuels,
01:13:56 des plateformes de collaboration permettent de voir dans le monde virtuel les projets que nous voulons réaliser ensemble
01:14:03 et nous permettent d'autres de nous projeter d'ores et déjà dans ce que nous voulons faire ensemble.
01:14:07 Donc les outils virtuels qui accélèrent ces projets sont pour moi un critère-clé de succès.
01:14:12 Et j'imagine en toute transparence, on a parlé de ça au milieu...
01:14:18 Là, vous voyez qu'en fait, elle attendait une réponse spécifique.
01:14:22 Pour les partenariats public-privé, qu'est-ce qui est important ? Qu'est-ce qui est désirable ?
01:14:27 Et finalement, elle répond à côté, elle est saoulée.
01:14:29 La transparence alors, on a parlé de ça, c'est important la transparence.
01:14:33 Au milieu des jumeaux virtuels, il y a effectivement la transparence sur toutes les données, évidemment.
01:14:37 Voilà, transparence, tu avais l'objet de dire.
01:14:39 Le plus tôt des projets concrets sont financés, le mieux et le plus efficace, c'est pour les entreprises.
01:14:47 Alors pour les entreprises privées, l'implication effectivement du secteur public doit être fort à deux niveaux.
01:14:54 D'abord en matière de financement bilatéraux et utilisation des outils qui existent déjà,
01:14:59 mais aussi en matière de garantie, de manière à ce que les banques internationales puissent aussi prêter.
01:15:05 Vous allez nous filer du fric le plus possible, faut donner, faut qu'il y ait du don.
01:15:09 Et vous allez aussi garantir les prêts que nous on fera à titre privé au niveau des banques.
01:15:13 Comme ça, si ça se casse la gueule, c'est pas notre problème.
01:15:16 Et ensuite, on peut éventuellement demander au secteur privé de s'impliquer.
01:15:22 Je prends un exemple dans les infrastructures.
01:15:23 Une fois qu'une route ou une autoroute est reconstruite, de faire une concession,
01:15:27 de demander au secteur privé, entre guillemets, d'investir en PPP par exemple.
01:15:33 Bon exemple de construction d'une collaboration publique privée sur un projet d'infrastructure
01:15:38 qui sera clé dans le développement économique futur de l'Ukraine.
01:15:41 Donc là, on commence un peu à cartographier quelle mentalité,
01:15:44 quelle procédure va se mettre en place pour la reconstruction de l'Ukraine.
01:15:47 C'est-à-dire qu'on va commencer par, avec différents gadgets, établir les besoins,
01:15:52 cartographier les besoins, estimer les différents projets.
01:15:55 Tout ça sera ensuite soumis à des appels d'offres transparents à travers des machins comme source.
01:16:00 On établira des partenariats publics privés pour les réaliser,
01:16:03 avec le maximum de financement public, et puis du financement privé, mais garantie, assuré, etc.
01:16:10 Et à condition que tout ça se passe dans la transparence, la stabilité et la sécurité juridique attendue.
01:16:16 Et à la fin, une fois que le projet est réalisé, qui va le gérer ?
01:16:20 On va le mettre en concession. C'est plus simple.
01:16:23 Et comme ça, on pourra financer l'État ukrainien. C'est merveilleux.
01:16:26 Donc l'Ukraine va devenir une sorte d'entreprise privée, où les Ukrainiens seront des esclaves,
01:16:33 à la fois quand ils sont usagés de tous les services privés, parce que toutes les infrastructures vont être privatisées,
01:16:40 et puis ils devront travailler le moins cher possible pour être compétitifs, pour remplacer la Chine, n'est-ce pas ?
01:16:46 Donc ça va être pire que la Grèce, en fait.
01:16:48 Mais on est en train de se battre en Ukraine pour la démocratie, les droits de l'homme,
01:16:51 le respect des règles internationales et éviter que Poutine, un tyran, envahisse toute l'Europe.
01:16:57 Oui, bien entendu, on est en train de se battre pour ces conneries.
01:17:00 D'ailleurs, vous voyez que les conférences sur la reconstruction, elles se sont un peu calmées.
01:17:03 Ça, c'était décembre 2022.
01:17:05 2023, je crois qu'ils n'en ont pas fait.
01:17:06 On verra si en 2024, ils ont envie.
01:17:08 Mais le marché est en train de se réduire.
01:17:11 Les opportunités sont en train de disparaître.
01:17:13 C'est la Russie qui casse tout sur son passage et qui reconstruit derrière et qui annexe de plus en plus de territoires.
01:17:20 Donc l'idée qu'il y ait une fin du conflit, un retour à la normale, un retour à la stabilité est de plus en plus lointain.
01:17:28 Alors un exemple de ce qu'on appelle la stabilité, le contexte positif aux affaires, c'était par exemple une loi.
01:17:36 Donc ça, c'est un article de Le Vent se Lève sur comment BlackRock prépare l'avenir de l'Ukraine de février 2023.
01:17:43 L'Ukraine s'inscrivait déjà dans une dynamique favorable aux investissements étrangers.
01:17:46 En décembre 2022, alors que Kiev et BlackRock négociaient déjà depuis plusieurs mois,
01:17:51 le Parlement ukrainien adoptait une législation favorable au développement de l'immobilier qui avait été bloquée avant la guerre.
01:17:57 Elle a pour fonction... Donc la guerre permet de débloquer certaines situations.
01:18:01 Elle a pour fonction de déréguler la législation sur la planification urbaine au profit du secteur privé,
01:18:07 qui leur niait avidement sur la démolition de sites historiques.
01:18:11 Elle s'ajoute aux précédentes attaques du Parlement sur le droit du travail ukrainien hérité de l'ère soviétique,
01:18:16 qui avait légalisé les contrats zéro heure. Ça permettait d'employer des salariés à des horaires très variables et parfois zéro.
01:18:22 Ça rappelle un peu les contrats zéro heure qu'il y avait au Royaume-Uni il y a quelque temps. Je sais pas si ça va toujours court.
01:18:28 Ils avaient aussi affaibli les syndicats et plongé 70% de la main-d'œuvre dans une situation d'informalité.
01:18:33 Ces évolutions législatives avaient été suggérées au Parlement non par BlackRock,
01:18:37 mais par le Bureau des affaires étrangères britannique, éporté par le parti de Zelensky.
01:18:41 Celui-ci affirmait « l'extrême régulation de l'emploi contredit les principes du marché autorégulateur.
01:18:47 Elle crée des barrières bureaucratiques à l'autoréalisation des employés ».
01:18:51 Donc effectivement, ils ont fait passer une loi sur l'immobilier qui permet de faire à peu près ce que tu veux,
01:18:55 comme tu veux, là où tu veux. Tu construis. Puis on va pas te dire grand-chose. Puis y a plus vraiment de recours. Voilà.
01:19:02 Parce qu'il y avait aussi des problèmes sur le foncier en termes de conflits sur la propriété.
01:19:06 Le pays étant indépendant depuis 91, et avec des procédures héritées de l'ère soviétique,
01:19:12 il peut y avoir dans certains cas des conflits sur quel bout de terrain appartient à qui,
01:19:16 ce qui peut créer des problèmes de sécurité juridique. Et donc là aussi, ça s'était évacué.
01:19:21 En gros, il y avait une certaine sécurité pour le promoteur.
01:19:24 Donc ça fait partie des réformes que le MEDEF a encouragées à poursuivre malgré la guerre.
01:19:29 Alors il y a une petite partie que j'ai un peu oubliée de préparer, de peaufiner.
01:19:35 Vous n'êtes pas sans savoir que notre ami Macron a signé un accord avec l'Ukraine,
01:19:41 un accord de coopération en matière de sécurité entre la France et l'Ukraine.
01:19:45 Et là-dedans, vous avez des dingueries. Par exemple l'attachement indéfectible à l'objectif stratégique
01:19:53 d'une Ukraine libre, indépendante, démocratique, souveraine – ça veut rien dire –
01:19:57 dans ses frontières internationalement reconnues à partir de 91, capable de se défendre
01:20:02 et de dissuader toute agression future. Donc le mec veut aller jusqu'en Crimée.
01:20:07 Macron a signé pour 10 ans un engagement qui dit qu'on va défendre le territoire ukrainien jusqu'en Crimée.
01:20:13 D'accord. Il est complètement taré. J'ai lu tout ce truc, mais là aussi, c'est extrêmement abscon.
01:20:19 Il y avait quelqu'un qui avait fait un résumé en bas.
01:20:22 Donc la France s'engage à l'entrée de l'Ukraine et dans l'OTAN.
01:20:25 La France va collaborer avec les services spéciaux ukrainiens pour traquer la désinformation russe.
01:20:30 La France financera un fonds de soutien aux infrastructures critiques ukrainiennes.
01:20:34 On sait dans quelle poche ça va finir.
01:20:36 « En cas de future agression russe contre l'Ukraine, les participants mèneront des consultations
01:20:40 dans les 24 heures pour déterminer les mesures nécessaires pour contrer ou dissuader l'agression ».
01:20:45 Ça veut dire quoi, « en cas de future agression » ?
01:20:47 Est-ce qu'il y aura un cessez-le-feu négocié et les Russes remettent le couvert ?
01:20:52 Ou est-ce qu'à la moindre avancée de terrain dans le conflit actuel,
01:20:56 c'est considéré comme une nouvelle agression ? On sait pas trop ce que ça veut dire.
01:21:00 Engagement d'assistance selon les besoins.
01:21:02 On va fournir une assistance rapide et soutenue en matière de sécurité, équipement moderne, etc.
01:21:07 La France va renforcer la capacité de dissuasion de l'Ukraine.
01:21:12 Ça sous-entend « nucléaire », mais c'est pas écrit dedans.
01:21:15 Donc engagement de 10 ans.
01:21:17 Engagement financier français pour développer la base industrielle de défense ukrainienne.
01:21:21 Là aussi, c'est intéressant de savoir qui va payer.
01:21:23 Parce qu'il est tout à fait possible que l'État français subventionne le développement d'entreprises privées en Ukraine.
01:21:28 Ça, ça va être fait avec vos impôts.
01:21:30 La France va financer la reconstruction de l'Ukraine par des outils bilatéraux.
01:21:33 Là encore, qui c'est qui payera ? Ben c'est vous.
01:21:35 La France ne dégèlera pas les actifs qu'elle a gelés à la Banque centrale de Russie.
01:21:39 Alors tant qu'elle les vole pas, c'est déjà un avantage.
01:21:42 C'est déjà une bonne chose, je veux dire.
01:21:44 Et puis, bien entendu, le Parlement français n'a jamais été consulté sur l'adhésion de l'Ukraine à l'UE,
01:21:49 ni sur la ratification de cet accord.
01:21:53 C'est Macron tout seul qui a décidé, dans son coin,
01:21:56 que maintenant, on allait s'engager à défendre le territoire ukrainien pour les 10 ans,
01:22:00 et à aller fournir les moyens à l'Ukraine de reconquérir son territoire dans les frontières définies en 1991.
01:22:07 Alors il y a quand même Alain Houper, un sénateur qui s'est un peu sorti des doigts du cul,
01:22:12 parce qu'on a des parlementaires qui sont très vifs quand il s'agit de s'augmenter.
01:22:16 700 € pour les sénateurs, 300 € pour les députés. Je crois que les députés, finalement, ont renoncé.
01:22:21 Et ils doivent avoir les boules, parce que les sénateurs, ils ont pas renoncé, eux.
01:22:25 Donc ils sont très empressés quand il s'agit de compenser leur déficit de rémunération à cause de l'inflation.
01:22:31 Mais quand il faut défendre les intérêts des Français, ils sont un peu moins chauds.
01:22:34 Alors là, il y en a au moins un qui a rappelé que l'article 53 de la Constitution indique que les traités de paix,
01:22:40 les traités de commerce, les traités ou accords relatifs à l'organisation internationale,
01:22:44 ceux qui engagent les finances de l'État, ceux qui modifient des dispositions de nature législative, etc.,
01:22:50 bon, ne peuvent être ratifiées ou approuvées qu'en vertu d'une loi.
01:22:54 Ils ne prennent effet qu'après avoir été ratifiées ou approuvées.
01:22:57 En d'autres termes, ce qu'a signé Macron est actuellement nul. C'est tout à fait contestable. C'est anticonstitutionnel.
01:23:04 Y a pas besoin d'être un expert, quand même, au droit de la Constitution pour comprendre que là, y a quand même un souci.
01:23:09 Tu peux pas te réveiller un matin et signer un truc pareil sans au moins faire voter par un parlementaire, par des parlements,
01:23:16 quand bien même il s'agit de parlements acquis à la cause, parlements croupions dominés par un mélange de larbins et de lâches, on sait plus trop.
01:23:23 Donc voilà où on en est de la coopération avec l'Ukraine. Et comment on est en train de transformer l'Ukraine en usine Afrique.
01:23:30 Donc on était parti de cet article, comment l'Occident renforce les mécanismes de gestion directes de l'Ukraine.
01:23:36 On va voir si, effectivement, ils auront carrément un gouverneur à la réforme de l'Ukraine qui se chargera directement du bazar.
01:23:43 Parce que pour l'instant, il y a surtout des mécanismes de gestion indirectes à travers le FMI, l'OCDE, l'UE, le truc de Lugiano, là,
01:23:52 l'Ukraine Recovery Conference, et puis diverses conférences de reconstruction qui forment un tout, une espèce d'architecture,
01:24:01 un cadre uniforme, cohérent, visant à transformer l'Ukraine en usine à pognon. Et vous avez derrière les milieux des affaires
01:24:09 qui poussent pour obtenir toutes les législations qu'ils veulent, tout l'argent public qu'ils veulent, toutes les garanties bancaires
01:24:15 qu'ils veulent, pour ensuite obtenir des marchés publics, de la reconstruction. Et tout ça est organisé entre gens de bonnes compagnies,
01:24:23 avec BlackRock, pour rassurer les investisseurs. On fait les réformes nécessaires. Et on transforme l'Ukraine en laboratoire néolibéral.
01:24:31 Bon, je vous renverrai à cet article si vous voulez en voir un peu plus. Et derrière, il y a Macron, qui visiblement a menéillé
01:24:37 un accord de sécurité de l'État français pour obtenir des marchés pour les industries de défense, entre autres.
01:24:43 Sous couvert de soutien à l'Ukraine, de lutte pour la démocratie, de reconstruction pour les populations, on va organiser un vol massif
01:24:52 de dizaines de milliards d'euros – on parle même de 700 milliards pour reconstruire l'Ukraine – qui vont être piqués
01:24:58 aux différents contribuables américains, européens et tous les pigeons qui voudront contribuer, et qui va être orienté
01:25:04 vers les entreprises qui toucheront des subventions, qui toucheront des aides, des garanties pour pouvoir acheter
01:25:11 des infrastructures, qui seront ensuite soumises sous forme de concessions de partenariats public-privé,
01:25:16 dans lesquels le public paye et le privé encaisse. Voilà comment on va transformer l'Ukraine en usine Afrique après la guerre.
01:25:23 Alors j'espère que vous avez appris plein de trucs. Dans cette formidable vidéo, je me suis un peu cassé le crâne.
01:25:28 J'ai essayé de faire en sorte que ce soit suffisamment court et digeste. C'est instructif, mais un fait stalire.
01:25:33 C'est normal. C'est fait pour. C'est fait pour que ce soit chiant et incompréhensible, parce que derrière,
01:25:38 vous avez vu un peu les enjeux. 700 milliards. Et si vous êtes à la bonne place au bon endroit, vous pouvez devenir riches.
01:25:44 Faut vous renseigner, les gars. C'est ouvert. Le Medef, il a dit qu'on veut que les petites entreprises puissent participer.
01:25:49 Il n'y en a pas que pour le CAC 40. Inscrivez-vous sur Source. Allez voir comment ça marche.
01:25:54 Vous pouvez peut-être postuler pour un appel d'offres. C'est le moment de s'en mettre plein les fouilles. C'est l'État qui paye.
01:25:59 J'ai un peu de la peine pour la population ukrainienne qui pense que la finalité est leur souveraineté, alors que c'est tout l'inverse.
01:26:04 Oui. Oui, oui. C'est exactement ça. C'est-à-dire qu'ils vont devenir des esclaves des entreprises occidentales,
01:26:10 qui vont les utiliser pour travailler, pour reconstruire les infrastructures au frais du contribuable européen
01:26:15 – majoritairement – et qui ensuite les utiliseront pour financer ces mêmes infrastructures en tant qu'usagers,
01:26:21 parce que ce sera des partenariats publics privés. Donc vous voyez, c'est comme pour les autoroutes en France.
01:26:26 On se fait rincer le fion à chaque fois qu'on passe à un péage, alors que les autoroutes, on a déjà payé pour les construire.
01:26:31 Donc vous aurez le même genre de carabistouilles, mais ce sera dans toute l'Ukraine. Et vous allez voir ce qu'il a dit sur les infrastructures,
01:26:35 ports, aéroports, autoroutes, routes, slips, caleçons, tout. Tout va y passer.
01:26:40 Bref, merci d'avoir participé à ce Fantastique Direct. Comme d'habitude, n'hésitez pas à vous abonner,
01:26:46 à passer sur Tipeee, à passer sur la boutique ZonaArtisanale.com. Et puis je vous donne rendez-vous pour de prochainesingeries. À bientôt !