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Du lundi au jeudi, Thomas Schnell reçoit un invité au centre de l'actualité.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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00:00 Ces questions justement contre la violence des mineurs, ces pistes dévoilées par le gouvernement pour des mesures éducatives, judiciaires,
00:08 on en parle avec les parents d'élèves. Abdelkrim Mesbahie, bonsoir.
00:13 - Bonsoir.
00:14 - Vice-président de la FCPE, on a entendu la ministre chargée de l'enfance, de la jeunesse et des familles à l'instant vendre les mérites d'un collège ouvert non-stop de 8h à 18h.
00:26 Vous vous dites pourquoi pas ?
00:28 - Je dis pourquoi pas, mais avec beaucoup plus d'adultes à ce sujet-là, la FCPE est convaincue que sans l'ajout de nombreux adultes dans l'école, ils n'arriveront pas à remettre en place un climat scolaire serein.
00:42 C'est aussi en ouvrant l'école au tissu associatif du quartier, de l'agglomération et des territoires ruraux que l'école sera mieux armée pour apaiser les pensions.
00:52 Et ce n'est en aucun doute du tout réprécis à laquelle on arrivera, et encore moins avec des conseils de soutien en primaire, comme on fait dans le projet du Premier ministre.
01:09 - Adèle Krim, Metz-Baye, excusez-moi, on a quelques soucis sur la liaison, on va revenir avec vous dans un instant sur ces pistes de réflexion, avec vous vice-président de la FCPE des parents d'élèves.
01:22 Mais nous sommes en ligne avec une auditrice sur Europe 1. Bonsoir Géraldine.
01:26 - Bonsoir. - Bonsoir, j'aimerais savoir vous ce que vous avez retenu de ces annonces de Gabriel Attal en ce qui concerne l'école par exemple, les mesures vont dans le bon sens selon vous ?
01:35 - Ce sont que des belles paroles à mon sens, mais rien de concret qui se fera.
01:43 Quand on annonce que dès l'école primaire les enfants pourront être sanctionnés, quand on annonce qu'il faut que les parents auront signé un contrat, alors que les parents signent déjà des contrats, ça s'appelle un règlement intérieur.
01:58 Quand on annonce que l'école sera ouverte de 8h à 18h pour les collégiens, mais qu'est-ce qu'ils vont faire ?
02:09 On a déjà un manque de professeurs, ce sont des élèves qui n'apprennent pas l'école, qu'est-ce qu'ils vont faire de 8h à 18h ? C'est une garderie le collège ?
02:17 Tout ça pour pas les laisser à l'extérieur ? On marche vraiment, comme disent nos agriculteurs, on marche vraiment sur la tête.
02:23 Ça fait 7 ans que M. Macron est au gouvernement, ça fait plus de 7 ans qu'on a des problèmes et que la réalité est là.
02:29 Aujourd'hui on en arrive avec des faits graves et rien ne se passe.
02:33 M. Attal a toujours de belles paroles, il fait toujours des beaux constats, des constats que nous on les fait depuis des années déjà.
02:40 Il fait des propositions, on va attendre 8 semaines, au milieu de ces 8 semaines, avant les 8 semaines, à 4 semaines, on va faire un petit état des lieux, puis on va re-réfléchir pendant 4 semaines.
02:50 Mais non, il faut agir immédiatement, les sanctions, c'est immédiat, il faut que les parents soient responsables de leurs enfants, il faut qu'il y ait une éducation réelle.
03:01 C'est incroyable qu'on arrive à faire des constats que dès l'école primaire on va sanctionner, qu'on va leur mettre un petit message sur Parcoursup,
03:09 mais ce sont des élèves qui ne font même pas au lycée, ils s'arrêtent au collège.
03:13 Alors, soit on ne vit pas dans le même monde et qu'ils n'ont pas la même vision que nous, mais il y a un moment donné, si on continue à agir ainsi, on n'avance pas.
03:26 - Alors justement, Géraldine, je me retourne vers Abdelkrim Mesbahie, vous avez entendu ces propos de Géraldine qui disant encore de la concertation, c'est ça ?
03:36 On a de nouveau besoin de se concerter puisque pendant les 8 prochaines semaines, les parents d'élèves, les enseignants vont être consultés par le gouvernement ?
03:45 - Oui, mais il est trop tard, les concertations doivent avoir lieu avant les annonces. Aujourd'hui on nous annonce des choses et on nous dit "on va vous consulter pendant 8 semaines après".
03:55 On marche sur la tête, je suis désolé, l'école doit être ouverte au milieu associatif, aux structures des quartiers, dans les territoires où il y a des travailleurs sociaux qui peuvent aider dans le cadre d'un décrochage scolaire ou quoi au caisse.
04:09 Aujourd'hui, on nous annonce des conseils de discipline en primaire, un nouveau règlement contrat à signer alors qu'il y a déjà un règlement intérieur que les parents signent chaque année.
04:21 Là vraiment, on ne comprend pas ces annonces qui sont faites sans concertation. L'école a besoin d'être ouverte vers l'extérieur avec des moyens humains conséquents.
04:36 Aujourd'hui, on nous avait promis un professeur devant chaque classe, c'est faux, il y a des maîtres absents, ils vont en placer tous les jours. Il n'y a plus d'infirmière, il n'y a plus de médiateur et de moins en moins.
04:48 Donc c'est difficile aujourd'hui de tenir les promesses, en tout cas les pistes de réflexion avancées par le gouvernement avec le peu de moyens qu'on a ?
04:55 Oui, et puis c'est des annonces sur des choses qui existent et qu'il faut refaire autrement parce qu'elles sont mal faites ou parce qu'il n'y a pas les moyens humains dans les établissements scolaires pour gérer ces phénomènes de violence, etc.
05:10 Et ce n'est pas en mettant au pylori un gamin qui a 7 ou 8 ans parce que l'école n'est pas adaptée pour lui qu'on va réussir les choses.
05:21 Alors face aux élèves, ce sont les enseignants qui sont en première ligne et justement sur Europe 1, nous sommes en direct avec Giseleine David. Bonsoir.
05:32 Oui, bonsoir.
05:33 Porte-parole des syndicats des enseignants du SNUPPFSU, co-secrétaire générale du syndicat Giselaine David.
05:40 Parmi les mesures qui ont été annoncées, on demande aux élèves notamment de se lever à l'entrée des enseignants dans la classe.
05:48 Les élèves se lèvent chez vous quand un enseignant rentre ?
05:51 Alors non, pas du tout parce que moi je suis enseignante en école primaire.
05:55 Donc j'ai des enfants de moins de 10 ans, soit en école maternelle, soit à partir du CP.
06:01 Et lorsque d'abord, quand moi je rentre dans ma classe avec mes élèves, je rentre avec mes élèves.
06:06 Donc il n'y a personne qui est assis quand je rentre dans la classe.
06:09 Et quand un adulte rentre dans la classe, on ne perturbe pas le fonctionnement de la classe parce qu'un adulte rentre dans la classe.
06:16 On continue ce qu'on est en train de faire et on travaille.
06:20 Et ce n'est pas parce qu'on travaille et qu'on ne se lève pas qu'on n'a pas de respect pour la personne qui va rentrer dans la classe et par l'adulte.
06:28 C'est-à-dire qu'on a ce sentiment qu'il devrait y avoir à l'école un rapport de domination entre l'adulte et les élèves.
06:38 Mais on fait partie d'une même collectivité à l'école avec nos élèves
06:43 et on doit se respecter mutuellement sans pour autant avoir ce type de comportement.
06:50 Pour nous, c'est quelque chose. On a l'impression que Gabriel Attal vit dans les années 1950.
06:57 Il a peut-être trop regardé les choristes quand il était jeune.
07:02 Mais en tout cas, on a l'impression qu'il y a une volonté de revenir à cette période-là.
07:06 Ce ne sont pas les bons indicateurs selon vous qu'a présenté Gabriel Attal, mais il y a un besoin d'autorité ?
07:11 L'autorité, elle existe à l'école. C'est-à-dire que les enseignants font respecter les règles.
07:17 Quand il y a un règlement intérieur dans une école qui est signé par les parents d'élèves,
07:24 il y a souvent des règlements de classe que l'on élabore avec les élèves où on pose les règles.
07:30 Et les enfants qui ne respectent pas les règles, il y a des mesures de sanctions,
07:34 il y a des mesures qui permettent de faire comprendre à l'élève qu'il n'a pas respecté la règle.
07:39 Donc on donne des repères aux élèves. Ça, ça se passe déjà dans les classes.
07:43 Alors Gabriel Attal fait croire à la France qu'il y a des élèves ultra-violents dans nos écoles primaires
07:53 et que ce serait une généralité qu'il faudrait combattre.
07:56 Quand il parle d'incidents graves, on est à 4,6 incidents graves pour 1 000 élèves actuellement,
08:02 et ce sont les chiffres du ministère. Dans 8 écoles sur 10, il n'y a pas d'incidents graves de déclarés.
08:08 Donc on voit qu'on est sur quelque chose qui est à la marge.
08:12 Alors effectivement, il y a des enfants qui ne vont pas bien, et ça je ne vais pas le nier,
08:16 il y a des enfants qui ont besoin d'être accompagnés parce qu'ils ne sont pas forcément à leur place
08:20 dans la structure de l'école, parce qu'ils ont besoin de beaucoup d'adultes autour d'eux,
08:25 parce que des fois ce sont des enfants qui sont eux-mêmes victimes de violences
08:29 ou qui subissent de la violence et qui ont besoin d'être accompagnés psychologiquement.
08:34 - Et alors pour les accompagner, on parlait avec Abdelkrim Mesbahie, vice-président de la FCPE à l'instant,
08:39 des moyens humains. Ils sont là aujourd'hui, les moyens humains, pour garder les élèves de 8h à 18h ?
08:45 - Bien sûr que non, je vais dire la même chose que lui, parce qu'effectivement,
08:50 on a besoin de moyens humains dans nos écoles. On a besoin de psychologues de l'éducation nationale,
08:55 on a besoin d'infirmières scolaires, on a besoin d'assistantes sociales,
08:58 on a besoin d'enseignants spécialisés qui vont prendre en charge des élèves.
09:02 On a pas tout ça, c'est-à-dire qu'on a des suppressions de postes,
09:05 on a 650 suppressions de postes à la rentrée prochaine dans le premier degré,
09:09 on voit bien qu'on ferme des classes, qu'on réduit le nombre d'enseignants,
09:14 qu'on augmente le nombre d'élèves par classe, et on nous demande toujours d'en faire plus.
09:19 Donc non, on n'a pas assez d'enseignants, c'est-à-dire qu'on n'a pas assez de personnel et d'adultes dans nos écoles.
09:24 Et effectivement, il n'y en aura pas assez non plus dans les collèges pour accueillir les élèves de 8h à 18h à la rentrée 2024,
09:30 sans compter les problèmes d'organisation de cartes scolaires à la sortie des collèges.
09:34 Tout ça, ce n'est pas pensé, dans ce que dit Gabriel Attal.
09:38 Donc effectivement, on n'a pas entendu dans son discours ce matin, qui a pourtant duré 45 minutes,
09:44 un seul moment, il a parlé de moyens supplémentaires, parce que ça coûte de l'argent.
09:49 Oui, il faut un budget conséquent pour gérer les élèves, pour gérer la jeunesse de ce pays,
09:56 il faut des moyens qui soient développés. Et il n'en a pas absolument parlé.
10:00 Gislelaine David, ne bougez pas, je vais poser la question à Abdelkrim Mesbahie sur cette violence qui a été présentée par le Premier ministre.
10:10 Il parle d'addiction à la violence. Abdelkrim Mesbahie, vous aussi, vous le dénoncez, ce propos, cette exagération peut-être des cas graves dans les écoles ?
10:21 Mais oui, parce que ça reste à la marge, et on prend des exemples où effectivement, il y a eu un incident grave à tel ou tel endroit,
10:29 et on en fait une généralité pour cacher les vraies difficultés, c'est-à-dire la non reconnaissance du métier d'enseignant,
10:38 les fermetures de classes, la suppression des infirmières, des médiateurs dans les collèges,
10:47 tout ça, c'est pour cacher la misère. Donc on nous fait des annonces comme ça.
10:51 Et on nous les a fait aussi à la rentrée, avec la question de l'uniforme, de la baïa,
10:56 à chaque fois on nous sort quelque chose pour nous faire oublier la réalité qui est pour nous la présence de plus d'adultes dans l'école,
11:06 et l'ouvrir aux structures extérieures qui existent, que ce soit en milieu urbain ou rural.
11:13 Et là on aura des résultats, j'en suis percédé. On parle aussi avec les enseignants, les parents d'élèves,
11:21 les fédérations de parents d'élèves parlent aussi avec les enseignants, on n'est pas hors sol.
11:25 Et si vous voulez, ce qui nous importe aujourd'hui, c'est que effectivement, ces annonces qui ont eu lieu aujourd'hui,
11:31 ils auraient dû être précédés par une vraie concertation, par un vrai grenelle de l'éducation.
11:37 Et vous vous parlez sur Europe 1 entre enseignants avec Giseleine David, porte-parole du syndicat des enseignants du SNIP et PFSU,
11:43 et vous Abdelkrim Mesbahie, vice-président de la FCPE nationale. Merci à tous les deux d'être venus en direct sur Europe 1.
11:51 Merci à nos auditeurs aussi, Géraldine qui nous appelait de la Drôme.

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