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Invité d'Europe 1/Cnews/Les Echos, Nicolas Daragon est revenu sur la jeunesse de certains délinquants. Pour le ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien, cette situaiton est en partie due à la mauvaise éducation des parents. Il propose donc de les sanctionner.
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Transcription
00:00Parle du discours public, on dit toujours plus de places de prison,
00:02elles sont nécessaires.
00:03Toujours plus de police municipale, vous en parlez.
00:05Toujours plus d'investissement en sécurité.
00:07Mais la norme dans une société, si je peux me permettre,
00:09c'est que la sécurité n'est pas assurée d'abord et avant tout
00:11par les forces de l'ordre,
00:13mais par une confiance réciproque entre les citoyens,
00:15c'est-à-dire les mœurs, la culture.
00:17On n'est pas censé se sentir en sécurité
00:19seulement si on voit un flic au coin de la rue,
00:21s'en sent ou se sent inquiet.
00:22Est-ce qu'il n'y a pas derrière ça une forme de bris de la fabrique sociale,
00:24un bris de l'intégration, un bris de la simulation qui explique la suite?
00:28On voit bien qu'aujourd'hui, on a 39% des vols avec armes
00:34qui sont accomplis par des jeunes délinquants.
00:3739%.
00:38C'est un chiffre qui doit nous interpeller.
00:40Ça veut dire qu'on a raté le rendez-vous de l'éducation de cette jeunesse.
00:44Et quand je dis on l'a raté, je mets en première ligne les parents.
00:47Vous savez à quel point je suis actif à ce sujet
00:49puisque j'ai été attaqué à plusieurs reprises.
00:51J'avais pris une délibération pour supprimer les aides municipales
00:54aux parents de mineurs qui n'acceptent pas l'éducation qu'on leur donne.
00:58J'ai été mis en cause à plusieurs reprises
00:59et nous n'avons jamais perdu devant le tribunal sur ce sujet.
01:02Donc je pense qu'en effet, la fabrique, elle est un peu cassée.
01:05Elle est cassée parce qu'on a déresponsabilisé beaucoup les parents,
01:07parce qu'on a refusé de dire que le professeur était au-dessus de l'élève,
01:11parce qu'on a brisé les fondamentaux de l'éducation dans notre pays
01:15pendant trop longtemps et qu'il faut sans doute les rétablir.
01:17Redire qu'il faut une autorité, une autorité parentale,
01:20une autorité à l'école dont nos enseignants souffrent aujourd'hui,
01:24une autorité dans les clubs de sport,
01:25une autorité dans les maisons pour tous, l'autorité des élus.
01:29Vous avez vu le nombre d'agressions des élus ?
01:31On nous dit qu'on est à portée d'engueulades,
01:32mais dorénavant, on est à portée d'agressions.
01:34J'ai également ça dans mon portefeuille.
01:35Ça veut dire qu'à ce stade de notre société, il faut véritablement,
01:39c'est ce que dit Bruno Retailleau, un bouleversement.
01:42On est à un point de rupture.
01:43Mais pour reprendre ce que dit Mathieu Bocoté,
01:4569% des Français estiment que la sécurité n'est pas faite aujourd'hui en France.
01:51Est-ce que justement, vous parliez des parents, c'est toujours pareil.
01:5490% des jeunes délinquants sont issus de familles monoparentales,
02:00souvent conçues par hasard pour qui l'image paternelle n'existe pas.
02:04Est-ce qu'il faut des sanctions pour les parents ?
02:05Est-ce que, pardonnez-moi, mais si c'est 90% et si ces chiffres sont exacts,
02:09est-ce qu'on doit sanctionner une mère de famille qui va bosser à 5 heures du matin,
02:14qui se retrouve avec 5 enfants dont elle ne sait pas quoi faire ?
02:16Comment on fait aujourd'hui, Nicolas Daragon ?
02:18Est-ce qu'on n'est pas dans une impasse ?
02:19C'est une drôle de vision de la société qu'on est en train de décrire.
02:21Une femme seule ne peut pas élever son enfant.
02:24Parce qu'elle va travailler, parce qu'elle en a plusieurs.
02:27Qu'est-ce que c'est que cette vision de la société ?
02:29Pardon, il y a des femmes seules qui élèvent très, très bien leurs enfants.
02:32Et heureusement, et c'est quand même dans 95% des cas.
02:35Donc, pardon, mais ceux qui n'assument pas l'éducation de leurs enfants
02:39doivent être sanctionnés.
02:40Mais bien entendu, en tout cas, la société doit être plus exigeante avec eux
02:44pour qu'ils réintègrent un parcours éducatif pour leurs enfants.
02:47Et s'ils le refusent, s'ils refusent cet accompagnement,
02:50ces familles-là doivent être sanctionnées.
02:52Monétairement, financièrement ?
02:54Mais bien entendu, mais il n'y a que ça qui fonctionne.
02:58Pardon, mais moi, c'est ce que j'ai fait sur les aides facultatives à la Ville de Valence.
03:01Je peux vous dire que j'ai été approuvé par l'ensemble de mes concitoyens
03:04qui n'acceptent plus que leur quotidien soit perturbé
03:07par des familles qu'on aide au quotidien pour faire du sport,
03:10faire de la culture.
03:12Ça n'est plus possible.
03:13On ne peut pas être généreux et généreux.
03:15On doit être généreux et exigeant.

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