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Alexandre Touzet, vice-président Les Républicains en charge de la sécurité au conseil départemental de l'Essonne et maire de Saint-Yon, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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Transcription
00:00Faire 7h-9h, Europe 1 Matin.
00:03Vous écoutez Europe 1, il est 7h12, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le vice-président du conseil départemental de l'Essonne.
00:09Bonjour Alexandre Touzet.
00:10Bonjour.
00:11Bienvenue sur Europe 1, vous êtes aussi le maire de la commune de Saint-Yon, vice-président, donc on l'a dit, du conseil départemental de l'Essonne,
00:17en charge de la sécurité publique et de la prévention de la délinquance.
00:21Brant le bas de combat contre la délinquance du quotidien, Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, était hier matin l'invité de Sonia Mabrouk.
00:30Il demande à chaque préfet d'élaborer pour le 15 janvier prochain, c'est bientôt, 45 jours à peine, un plan d'action départemental de restauration de la sécurité du quotidien.
00:40Alors il a donné des chiffres, le ministre, 1000 Français victimes d'agressions chaque jour, 600 cambriolages, 1500 actes de vandalisme.
00:48Et alors semble-t-il, à chaque territoire, ces solutions libres aux préfets d'innover à condition qu'ils aient des résultats.
00:54Le préfet de l'Essonne, enfin la préfète de l'Essonne en l'occurrence, puisque c'est une femme, a-t-elle pris langue avec vous, Alexandre Touzet, pour parler de ce plan ?
01:02Alors oui, on a eu quelques échanges même avant cette annonce sur un certain nombre de sujets, comme l'ERICS qui touche très particulièrement l'Essonne,
01:10puisqu'on concentre 25% d'ERICS nationales, c'est-à-dire non liés au trafic de stupéfiants.
01:1525% ? C'est énorme !
01:16Donc on a des échanges réguliers. Là, je pense qu'elle va instituer un échange, non seulement avec le département, mais avec l'ensemble des maires concernés,
01:25parce qu'effectivement, selon les territoires, on connaît des phénomènes qui sont très variables.
01:29Certains sont très gangrénés par les stups, d'autres un peu moins, parfois il y a plus d'ERICS.
01:36En tout cas, effectivement, il y a une diversité géographique qui implique un dialogue de fond avec les maires pour avoir vraiment une réponse très précise.
01:43On va dire un mot de la préfète de l'Essonne, puisqu'en l'occurrence, c'est une figure nationale, c'est Frédérique Camilleri.
01:47Elle était, jusqu'à très récemment, préfète de police à Marseille. Elle a eu en charge le dossier du narco-banditisme.
01:54C'est une spécialiste des questions de sécurité. Ça tombe bien pour vous, si je puis dire.
01:57Oui, parce qu'on sait que ça gangrène tous les territoires. On avait un forum, là, lors du dernier congrès des maires qui s'est terminé hier, justement,
02:06sur la généralisation du trafic sur les territoires pérovains et ruraux.
02:09Donc on a, de façon très traditionnelle, les grandes villes qui sont touchées de l'Essonne,
02:14mais on a aussi des territoires de transit, de consommation intensive.
02:18Et je faisais témoigner, notamment, à un maire de mon département, un maire de 5000 habitants,
02:22qui a expliqué comment, dans sa ville de 5000 habitants, le trafic a une emprise et un contrôle social qui s'installe.
02:28Alors, on va parler du narco-banditisme, de ce qui s'est dit à ce congrès des maires de France,
02:32parce que j'ai entendu des choses assez stupéfiantes, si vous me passez l'expression.
02:36Mais d'abord, quand on parle de délinquance du quotidien, vous avez commencé à l'esquisser,
02:40il y a un petit peu de tout, finalement. C'est la nuisance en bas de chez soi, pas forcément très grave,
02:45qui est plutôt de l'ordre de l'incivilité, jusqu'aux choses les plus graves,
02:50mais aussi avec cette idée que le narco-banditisme, le haut du spectre, comme on dit,
02:54ça ruisselle, finalement. C'est de la délinquance qui finit par ruisseler sur tout le monde,
02:59sur monsieur, madame tout le monde, Alexandre Touzea.
03:01Oui, c'est un sandwich avec deux tranches, il y en a le haut du spectre,
03:04vous l'avez dit, avec du narcotrafic, avec beaucoup d'argent, mais aussi un bac du spectre
03:07qui permet à ce haut du spectre de se développer, avec la délinquance du quotidien
03:13qui ne trouve pas une réponse, à la fois par idéologie, parce qu'on estime que l'auteur est un peu coupable,
03:19et ça reste quand même très prégnant au sein de la magistrature,
03:23on voit des quantums de peine qui sont très différents en fonction des juges et en fonction des tribunaux,
03:28et puis une insuffisance de moyens, c'est-à-dire qu'aujourd'hui pour avoir du discernement,
03:32il faut avoir différentes hypothèses de sanctions, de réponses,
03:35et aujourd'hui on voit bien que ce soit les centres éducatifs fermés, que ce soit les prisons,
03:39il y a eu une déclaration du nouveau ministre de l'éducation en disant qu'on était...
03:43Il dit qu'il faut rouvrir des prisons qui ont été fermées, il faut aller dans des prisons modulaires,
03:48on est prêt à faire des prisons en Algéco pour avoir des places de plus en plus,
03:51en fait on manque de moyens, il y a aussi cette idée, Alexandre Touzea.
03:54Oui, on manque de réponses, pas de centre éducatif fermé à la hauteur,
03:58un droit pénal des mineurs qui n'est pas à la hauteur,
04:01des peines de prison, enfin la prison on annonce à peine 45% de mémoire je crois de réalisation
04:07sur les 150.000 places promises,
04:10on a aussi, et la ministre de l'éducation l'indiquait il y a une quinzaine de jours,
04:15la problème de la violence chez les tout-petits à l'école primaire,
04:19on n'a pas de réponse non plus, donc en fait...
04:22Vous parlez de délinquance pour des enfants d'école primaire ?
04:25Je dirais de violence, et il y a eu deux statistiques,
04:28et pour le coup on peut remercier l'éducation nationale,
04:31il y a eu des statistiques sur la question du harcèlement,
04:34puisqu'il y a un questionnaire anonyme qui a été passé à tous les enfants,
04:36et on voit bien qu'il y a des enfants qui commencent à sortir du chemin,
04:39on a eu une étude de victimes...
04:41À partir de quel âge ?
04:42C'est CE2, CM1, CM2,
04:44où il faut trouver, on parle bien sûr pas de prison,
04:48il faut trouver des mesures où on va à un moment sortir ces enfants,
04:52et les accompagner, accompagner les parents,
04:55sinon, et là encore, on construit des parcours de délinquants
04:59en n'ayant pas une réponse très précise.
05:01Vous par exemple Alexandre Toussaint,
05:03racontez-nous sur votre commune de Saint-Yon,
05:05c'est quoi la délinquance du quotidien,
05:07et est-ce que vous diriez que ces 15 dernières années,
05:09ça a évolué vers le pire ?
05:11Oui, parce qu'on n'a pas de réponse,
05:13c'est pas que la jeunesse a évolué,
05:15c'est que la société n'apporte pas de réponse,
05:17au départ, on manque de contrôle social,
05:19c'est-à-dire qu'on a un peu abandonné,
05:21on ne va pas dire quelque chose à l'enfant de son voisin,
05:23la société se rétracte un petit peu,
05:25ce contrôle social il s'affaisse,
05:27par rapport à des petits actes qu'on pourrait traiter,
05:30sans que la police ou la gendarmerie interviennent.
05:32Plus personne ne dit rien quand il voit des choses,
05:35alors que vous pensez qu'avant,
05:37on intervenait plus spontanément
05:39pour rabrouer un enfant qui fait des bêtises ?
05:42Oui, mais on a peur justement de ce contrôle social,
05:44on a peur que les parents nous attaquent,
05:46aujourd'hui un enseignant,
05:48un enseignant qui prend,
05:50et moi je le vois dans mon école primaire,
05:52ou même dans les cinq collèges de mon canton,
05:54dès qu'un enseignant prend une sanction,
05:56il est immédiatement critiqué,
05:58la question de l'autorité se pose quand même.
06:01Alors, vous avez évoqué le narcotrafic,
06:04le haut du spectre,
06:05il y a eu donc cette table ronde
06:07au congrès des maires de France,
06:08vous en avez parlé, Alexandre Touzet,
06:10les gendarmes ont fait le constat,
06:12je vais les citer parce que les mots ont un sens,
06:14d'un basculement du pays,
06:16on parle de la France,
06:17comparable à la situation de l'Italie,
06:19avec des organisations mafieuses qui coopèrent entre elles,
06:22qui infiltrent les entreprises privées,
06:24qui infiltrent aussi des entités publiques,
06:27le phénomène, disent les gendarmes, n'est pas nouveau,
06:29mais il saute brutalement aux yeux.
06:31C'est quand même très inquiétant ce que disent les gendarmes là.
06:35Il n'est pas nouveau au sens où on fumait du cannabis
06:38il y a 5-10 ans dans les territoires ruraux,
06:40au périurbain,
06:41mais l'intensité, elle, est nouvelle,
06:44elle s'accélère encore les 3-4 derniers mois,
06:47il y a eu ce témoignage,
06:49cette phrase, cette punchline d'un maire qui disait
06:51qu'on trouve plus facilement un dealer qu'un docteur
06:54dans les territoires ruraux,
06:55et c'est vrai qu'on sent...
06:57Il y a plus de points de deal à Marseille que de bureaux de poste.
07:00On sent cette vague,
07:01et non seulement dans les grandes villes
07:03qui sont connues, Marseille, Grenoble,
07:06quartier Pizun, etc.,
07:08qu'on retrouve dans l'actualité,
07:10mais on a des territoires,
07:11et on a fait témoigner des maires de territoires littoraux,
07:14périurbains, ruraux,
07:15où ce trafic s'installe,
07:17dans des petites villes, dans des villes moyennes,
07:19et ça, on ne peut pas dire que ça existait il y a 10 ans.
07:22Les opérations Plasnet, Bruno Retailleau a dit
07:25on va les continuer,
07:27le bilan, quel est-il pour vous,
07:30dans le département de l'Essonne, Alexandre Touzet,
07:32vous êtes satisfait de ce qui s'est fait ?
07:34Je crois qu'on n'a pas été au bout des choses,
07:36c'est-à-dire qu'il y avait une volonté de dire
07:38on fait quelque chose de très médiatique,
07:41par contre, ces opérations, à mon avis,
07:43elles auront leur...
07:45très concrètement, si on s'attaque à un trafic
07:47qui fait entre 3,5 milliards et 6 milliards
07:50de bénéfices en France,
07:52240 000 personnes qui travaillent pour le trafic de drogue,
07:56c'est plus que DF.
07:57Vous vous rendez bien compte que
07:59le jour où on va s'attaquer réellement à ça,
08:01il va y avoir des émeutes,
08:02on va s'attaquer à des écoles,
08:04ça va tirer.
08:05Je veux dire, il ne faut pas avoir d'hésitation.
08:07Donc ça veut dire que l'efficacité de la lutte,
08:10ça sera, on le verra,
08:12quand il y aura des réactions très fortes,
08:14très massives, des trafiquants.
08:16Donc ça veut dire...
08:17Tant qu'ils ne fassent pas grand-chose,
08:18c'est qu'on ne fait pas grand-chose.
08:19Je pense qu'il rigole un peu.
08:21La solution, c'est à mon avis,
08:23ce système-là, mais sur la durée,
08:26et avec des pouvoirs de fouilles
08:28qui sont extrêmement agrandis,
08:30c'est-à-dire qu'on est capable de boucler
08:32pendant un mois une cité,
08:34de faire des contrôles massifs,
08:36de faire des visites domiciliaires, etc.
08:39et d'être au même niveau
08:41que les pouvoirs qui existent
08:43en termes de terrorisme aujourd'hui.
08:44Voilà, c'est exactement ce qu'a dit Bruno Retailleau.
08:46En tout cas, merci d'être venu témoigner
08:48ce matin sur l'antenne d'Europe 1.
08:50Alexandre Touzet, maire de Saint-Yons,
08:51et je rappelle, vice-président
08:53du conseil départemental de l'Essonne,
08:55en charge des questions de sécurité publique.
08:56Bonne journée à vous.
08:57Merci à vous.
08:58Vous écoutez Europe 1 Matin,
08:59il est 7h21.

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