• il y a 8 mois
Avec la guerre en Ukraine et l’explosion des tensions sur la planète, l’ordre mondial est en constante transformation depuis plusieurs années… Le monde bipolaire du XXème siècle vole en éclat pour donner lieu à de nouvelles convergences et divergences. L’Occident, rangé derrière les Etats-Unis pour le meilleur et surtout le pire, semble assister impuissant aux transformations des équilibres et des centres de gravité. Campé sur ses références et son moralisme à géométrie variable, le Nord s’épuise. Alors que Washington poursuit son chemin pour défendre ses intérêts en s’astreignant à affaiblir ses alliés, les pays des BRICS s’organisent et tissent des partenariats sans asservissement. Dans ce monde en train de basculer, le dollar s’affaiblit, entraînant d’abord ceux qu’il a soumis à son diktat.
Alain Juillet, ancien patron du renseignement à la DGSE et père de l’intelligence économique en France, nous livre ses clés de compréhension face à ce monde qui perd le Nord.

(Vous pouvez retrouver les analyses d’Alain Juillet ici : https://www.youtube.com/@OPENBOXTVfr)

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Transcription
00:00:00 [Générique]
00:00:15 Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro du samedi politique.
00:00:19 La semaine dernière, nous nous sommes intéressés à la dette, au déficit.
00:00:23 Aujourd'hui, nous repartons nous intéresser à la géopolitique.
00:00:26 Chaque jour, le monde donne d'énormes signaux de transformation.
00:00:30 Les enjeux de puissance dans les bouleversements se suivent, s'entrechoquent, parfois s'imbriquent.
00:00:36 Mais dans cette grande bascule, l'Europe, et tout particulièrement la France,
00:00:40 semble avoir beaucoup de mal à prendre sa place.
00:00:43 Nous allons parler donc de toutes ces questions dans un instant.
00:00:46 Mais avant toute chose, vous le savez, je compte énormément sur vous pour le succès de cette émission.
00:00:50 Alors laissez vos commentaires juste en dessous, cliquez sur le pouce en l'air,
00:00:54 tout ça, ça améliore le référencement.
00:00:56 Et puis bien sûr, pensez à partager cette vidéo à vos amis, à la relayer, comme on dit.
00:01:00 A tout de suite.
00:01:01 [Générique]
00:01:13 Et à mes côtés aujourd'hui, Alain Juillet. Bonjour monsieur.
00:01:16 Bonjour.
00:01:16 Merci beaucoup d'être revenu à mes côtés pour cette émission.
00:01:19 Vous êtes diplômé d'HEC, de l'IHDN, de Stanford.
00:01:23 Vous avez été officier dans les commandos parachutistes du SDEC, l'ancêtre de la DGSE.
00:01:28 DGSE que vous avez dirigé ensuite pour la partie du renseignement.
00:01:32 Vous affichez également une grande carrière dans le secteur privé.
00:01:36 Et vous êtes également considéré comme le père de l'intelligence économique en France.
00:01:40 Vous avez travaillé auprès de plusieurs premiers ministres entre 2003 et 2009,
00:01:46 c'est-à-dire Raffarin, Villepin et Fillon.
00:01:49 Et je précise que depuis quelques temps, vous animez une chaîne sur la plateforme YouTube,
00:01:54 sur laquelle nous nous trouvons, qui s'appelle OpenboxTV Alain Juillet.
00:01:58 Et vous êtes d'ailleurs en passe d'approcher les 100 000 abonnés.
00:02:01 Absolument, on est juste maintenant en train d'y arriver.
00:02:03 J'espère que cette émission va aider à passer le cap.
00:02:06 Je vous espère et je vous remercie.
00:02:08 Alors Alain Juillet, dans mon introduction, je l'ai dit, le monde bouge,
00:02:12 les bouleversements semblent tourner autour de deux blocs,
00:02:15 de quoi nous rappeler quelque part un peu la guerre froide,
00:02:18 même si les frontières sont un peu différentes.
00:02:20 On parle d'un côté du Sud global, de l'autre souvent de l'Occident.
00:02:25 Vous, comment qualifieriez-vous ce nouveau monde,
00:02:28 bipolaire, bilatéral, multipolaire, multilatéral ?
00:02:31 Comment en parleriez-vous ?
00:02:33 Alors je crois, d'abord je crois que l'expression "Sud global" est fausse.
00:02:36 Elle ne représente absolument pas la réalité.
00:02:40 Il n'y a pas un Sud global.
00:02:41 Il y a aujourd'hui, il y a le monde occidental, là c'est très clair,
00:02:46 les Américains et les Européens, ceux de l'OTAN et de l'Union Européenne.
00:02:52 Et à côté de ça, il y a les fameux BRICS, enfin BRICS plus maintenant,
00:02:56 le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud,
00:02:59 plus les nouveaux pays sont arrivés,
00:03:01 comme les Émirats, l'Arabie, l'Égypte ou l'Éthiopie.
00:03:04 Et l'Iran bientôt ?
00:03:06 Et l'Iran, bien sûr.
00:03:08 Donc tous ces pays-là, je dirais, forment non pas un bloc,
00:03:12 mais ils ont des intérêts communs ou ils ont des haines communes, je dirais,
00:03:17 ou des rejets communs.
00:03:19 C'est comme ça qu'ils se fédèrent.
00:03:21 Ils sont quand même très différents.
00:03:23 Et puis il y a les autres qui sont, contrairement à ce qu'on dit,
00:03:26 ne sont pas tous systématiquement alignés sur les BRICS,
00:03:30 ou d'ailleurs sur nous, mais qui plutôt,
00:03:32 essaient d'exister avec leurs sentiments, avec leur vision du monde.
00:03:37 Donc en définitive, on a un monde qui est multipolaire,
00:03:40 je crois qu'on peut dire, aujourd'hui.
00:03:42 Un monde multipolaire dans lequel il n'y a pas deux blocs.
00:03:46 Parce que même, comme je l'ai dit pour les BRICS,
00:03:48 entre l'Inde et la Chine, il y a d'énormes différences.
00:03:51 Il ne faut pas oublier qu'en 2050, d'après le FMI,
00:03:54 donc ce n'est pas suspect, la Chine sera la première puissance du monde,
00:03:59 les Américains les deuxième, les Indiens les troisième,
00:04:02 et l'Indonésie les quatrième, il ne faut pas l'oublier.
00:04:04 Mais en 2075, c'est la Chine, l'Inde, les États-Unis et l'Indonésie.
00:04:09 C'est-à-dire qu'il y a déjà, entre l'Inde et la Chine,
00:04:13 forcément, ils ne sont pas tout à fait d'accord,
00:04:15 parce que chacun veut affirmer sa spécificité.
00:04:17 – Évidemment.
00:04:18 – L'Indonésie, elle est aussi dans l'Asie du Sud-Est,
00:04:22 mais elle aussi, elle a envie d'exister,
00:04:24 donc elle est avec les autres, mais raisonnablement, je dirais.
00:04:29 On a donc aujourd'hui un ensemble qui bouge, avec des pôles,
00:04:34 mais ce qui est caractéristique, c'est que le monde occidental
00:04:37 est de plus en plus isolé, ça c'est clair.
00:04:40 – Et alors, je vais reprendre un de vos propos, parce que vous m'avez dit,
00:04:43 les BRICS, ce n'est pas forcément un grand nombre de pays tout alignés,
00:04:48 pour autant, ils ont des haines communes et des intérêts communs.
00:04:51 – Absolument.
00:04:52 – Mais quels sont les intérêts communs du bloc occidental ?
00:04:56 – Ah, alors ça, c'est encore autre chose.
00:04:58 L'intérêt, aujourd'hui, sur le monde occidental,
00:05:01 c'est vrai qu'il y a les États-Unis,
00:05:03 qui essaient d'emmener tout le monde dans leur sens,
00:05:05 et qui emploient tous les moyens pour y arriver,
00:05:07 et ça marche, parce qu'on l'avait vu à l'époque des Balkans,
00:05:10 on le voit aujourd'hui pour l'Ukraine, on le voit dans beaucoup de domaines,
00:05:15 on se fait entraîner, pour de multiples raisons, par les Américains.
00:05:20 Mais donc c'est un bloc qui suit les Américains.
00:05:25 Ailleurs, c'est très différent, parce que là,
00:05:28 ceux qui les fédèrent d'abord, c'est l'opposition au monde occidental.
00:05:32 – C'est la haine commune.
00:05:33 – Ah, la haine commune, c'est le monde occidental, c'est très clair.
00:05:37 Alors bien sûr, nous, on ne veut pas reconnaître ça,
00:05:40 parce que, alors on dit "ah non, on est amis avec les Indiens",
00:05:43 mais ce n'est pas vrai, les Indiens, les Naoudis,
00:05:46 il a sa politique très claire, une politique d'ailleurs
00:05:50 très centralisée sur l'Inde, très nationaliste,
00:05:53 bon, il veut exister, il veut se développer,
00:05:55 et il veut être indépendant, il ne veut surtout pas dépendre de l'Europe.
00:05:59 Et on le voit bien, il joue actuellement,
00:06:01 puisque avec la Russie par exemple,
00:06:03 c'est l'intermédiaire pour une partie du pétrole russe.
00:06:06 On sait maintenant qu'une partie du pétrole russe,
00:06:08 ou du gaz, qui ne part plus en Europe directement,
00:06:11 passe par l'Inde et repart ensuite chez nous.
00:06:13 C'est-à-dire que ça nous coûte plus cher, mais l'origine est la même.
00:06:16 – Mais l'Inde prend son billet au passage.
00:06:19 Pour ce qui est des intérêts communs, dont on parlait sur l'Occident,
00:06:23 on a le sentiment en l'occurrence qu'eux sont totalement absents,
00:06:27 c'est-à-dire qu'on voit bien les intérêts américains,
00:06:29 mais les intérêts des partenaires, pour ne pas dire des vassaux américains,
00:06:34 on ne les voit pas.
00:06:35 – Je crois, si vous voulez, quand on regarde,
00:06:37 maintenant après deux ans de guerre en Ukraine,
00:06:39 quand on regarde le résultat aujourd'hui,
00:06:41 il est certain que l'Europe est considérablement affaiblie
00:06:45 depuis le démarrage de cette guerre en Ukraine,
00:06:49 et que les États-Unis en tirent parti,
00:06:51 puisque les États-Unis sont maintenant pratiquement
00:06:54 le principal fournisseur de gaz,
00:06:56 or ils nous vendent le gaz de schiste américain, entre parenthèses,
00:07:01 beaucoup plus cher qu'il n'est vendu aux États-Unis,
00:07:03 aux compagnies, aux particuliers américains.
00:07:05 Donc si vous voulez, c'est du tout bénéfice.
00:07:07 Et quand on voit aujourd'hui la crise économique importante,
00:07:12 puisqu'ils sont en récession, de l'Allemagne,
00:07:15 qui ne s'attendait pas à ça,
00:07:16 Allemagne première puissance européenne
00:07:18 et qui est complètement déstabilisée sur le plan économique,
00:07:20 quand on voit notre position à nous,
00:07:23 parce qu'avec la "découverte" qu'on avait perdue l'année dernière,
00:07:28 beaucoup plus qu'annoncée l'année dernière,
00:07:30 on voit bien qu'on est tous en difficulté.
00:07:32 Les Anglais vont mal, tout le monde va mal.
00:07:34 Tout le monde va mal, et c'est la conséquence d'une politique
00:07:38 qui a été menée et qui est menée par les Américains.
00:07:40 Donc il faut être clair, l'Europe est affaiblie,
00:07:45 et étant affaiblie, elle est beaucoup plus vassalisée
00:07:49 par les États-Unis qu'elle ne pouvait l'être avant,
00:07:52 je pense en particulier à l'Allemagne,
00:07:54 qui commençait à avoir une véritable indépendance
00:07:56 dans sa politique mondiale,
00:07:58 et qui évidemment maintenant a été remise dans le rang
00:08:01 par les Américains de manière très claire.
00:08:03 Il n'y a pas le moindre doute.
00:08:05 – Vous l'avez dit, l'Ukraine est en guerre depuis deux ans,
00:08:08 on a parlé au départ des sanctions contre la Russie
00:08:11 qui visaient essentiellement les approvisionnements en gaz,
00:08:14 on en parle moins, peut-être précisément parce que
00:08:17 ces sanctions portaient leurs fruits en Europe.
00:08:19 J'aimerais à présent vous faire écouter une vidéo,
00:08:22 c'est Lloyd Austin, le secrétaire à la défense des États-Unis.
00:08:25 – Oui, Lloyd Austin.
00:08:26 – Il fait référence aux frappes ukrainiennes
00:08:29 sur certaines zones pétrolières dans le cadre de la guerre en Ukraine.
00:08:32 On l'écoute.
00:08:33 [vidéo]
00:09:00 [vidéo]
00:09:12 – Alors en fait, on a vraiment l'impression que les États-Unis
00:09:15 gèrent la guerre en Ukraine avec leurs intérêts intérieurs.
00:09:19 – Mais là-dessus, il n'y a pas le moindre doute.
00:09:22 Regardez, les États-Unis nous ont fait prendre des mesures
00:09:25 extrêmement strictes contre la Russie, des sanctions.
00:09:28 C'est les Américains qui nous ont amené les sanctions,
00:09:30 qui en ont fait la liste et que nous, nous avons appliquées.
00:09:33 Bon, dans le même temps,
00:09:36 qui fournit l'uranium aux centrales nucléaires américaines ?
00:09:39 Les Russes ? Personne n'en parle ?
00:09:42 [Rires]
00:09:45 C'est bien la preuve, si vous voulez, qu'il y a deux poids, deux mesures.
00:09:48 – On peut imaginer que si c'était les centrales françaises
00:09:50 qui étaient fournies par les Russes, ça aurait posé plus de problèmes.
00:09:52 – D'ailleurs, actuellement, ils veulent faire un vote aux États-Unis,
00:09:55 au Congrès, pour nous empêcher de travailler avec les Russes
00:09:59 sur le recyclage de carburants nucléaires usés.
00:10:04 Ils sont en train de préparer une loi pour nous l'interdire,
00:10:07 alors qu'ils ne se gênent pas pour travailler directement avec les Russes
00:10:10 en achetant du produit, du combustible nucléaire.
00:10:15 Donc, là-dessus, c'est clair, ils jouent leur jeu,
00:10:18 et leur jeu, il est très… les Américains,
00:10:21 on les comprend de leur point de vue,
00:10:24 il faut bien voir les choses en face, nous, ça nous choque, bien sûr,
00:10:27 mais de leur point de vue, ils ont réussi à un coup de maître,
00:10:30 ils ont affaibli l'Europe considérablement,
00:10:33 au moment où ils ont absolument besoin d'affirmer
00:10:36 leur capacité de puissance par rapport aux Chinois,
00:10:39 ils ont affaibli l'Europe, qui pouvait devenir un concurrent
00:10:42 dans cette histoire entre la Chine et les États-Unis.
00:10:45 Donc, ils ont gagné, pour le moment, les grands gagnants de l'opération,
00:10:49 ce sont les Américains, il n'y a pas…
00:10:51 Mais ils ont bien joué, il faut reconnaître la vérité, c'est bien vrai.
00:10:53 – Mais comment expliquez-vous que face à cela,
00:10:56 bien entendu qu'il est louable pour les États-Unis
00:10:58 de défendre leurs propres intérêts, mais comment expliquez-vous
00:11:00 que notre classe dirigeante européenne, notre classe dirigeante française,
00:11:03 elle renonce totalement à défendre nos propres intérêts,
00:11:07 voire même, je vais employer un grand mot à dessein,
00:11:09 collabore dans notre désintérêt ?
00:11:12 – Alors, parce que nous avons des groupes de pression,
00:11:15 et on l'a vu, on le voit, il y a eu, il reste depuis plusieurs années déjà,
00:11:20 et à chaque fois, on le voit, il y a des groupes de pression,
00:11:23 pilotés par les Américains, qui se chargent de pousser,
00:11:26 d'influencer, si vous voulez, la population, d'influencer les politiques
00:11:30 dans les différents pays européens, de manière à les faire aller dans leur sens.
00:11:36 Regardez, on parle du nucléaire en France, par exemple,
00:11:39 maintenant, depuis une étude de l'EGE qui a été publiée,
00:11:42 qui a fait un certain bruit, nous savons tous que les Allemands
00:11:46 ont saboté l'industrie du nucléaire française en finançant des ONG en France,
00:11:51 à travers deux instituts allemands, en finançant des ONG en France
00:11:56 pour détruire, pour semer la peur de l'industrie nucléaire.
00:12:01 C'est clair, c'était évidemment pour favoriser le gaz allemand,
00:12:06 donc très bien, mais derrière cette opération d'influence…
00:12:09 – Ce qui n'a aucun sens sur le plan écologique, hein, ce que dit ton passé.
00:12:11 – Oui, mais aujourd'hui, qui est le gagnant ?
00:12:13 Qui vend le gaz ? Ce sont les Américains, vous voyez ?
00:12:16 Et toujours dans le même sens, parce qu'il faut regarder tout ça,
00:12:19 c'est intéressant, vous avez la patronne, la ministre des Affaires étrangères allemande,
00:12:24 Mme Babec, elle était dans une ONG jusque-là, donc écologiste.
00:12:31 Je ne sais pas si vous avez vu comment elle est devenue guerrière,
00:12:35 mais quand on sait que la plupart des groupes écologistes
00:12:38 sont financés indirectement par des financiers dont certains sont aux États-Unis,
00:12:43 on comprend un peu mieux la suite de l'histoire, si vous voulez.
00:12:47 Il y a des liens qui se révèlent avec le temps,
00:12:50 pour ceux qui regardent, ceux qui observent ce qui se passe,
00:12:53 il y a des liens qui se révèlent et qui montrent que les intérêts nationaux
00:12:58 ne sont pas toujours ceux qu'on défend.
00:13:00 – Et alors là, vous citez quand même le cœur nucléaire,
00:13:03 sans mauvais jeu de mots, de l'État allemand avec Babec.
00:13:06 En France, quels seraient ces agents d'influence, sous influence américaine
00:13:10 et qui serviraient les intérêts américains ?
00:13:12 – C'est ce que disait Lénine, il y a ce qu'on appelle les idiots utiles,
00:13:15 c'est-à-dire des gens qui ne sont pas forcément conscients,
00:13:19 qui sont manipulés, mais qui sont manipulés.
00:13:22 Je vous rappelle quand même qu'on a eu une ministre de l'écologie française,
00:13:25 un Dominique Vouanet, qui s'est vanté à la télévision, donc ce n'est pas un secret,
00:13:30 mandatée par le gouvernement français pour défendre le nucléaire au niveau européen
00:13:34 et qui a dit "on s'est mis d'accord avec l'allemand, mon copain allemand,
00:13:37 pour saboter ça et pour que le nucléaire français soit freiné".
00:13:41 Alors, à d'autres époques, ça s'appelle de la haute trahison,
00:13:46 c'est pas si bien que la cour martiale.
00:13:48 Bon, Mme Vouanet l'a expliqué, personne n'a rien dit.
00:13:52 Or, quand elle a fait ça, elle était manipulée,
00:13:56 elle était manipulée par le groupe écologiste dans lequel elle était,
00:14:00 et ce groupe écologiste, on sait maintenant…
00:14:02 Elle était manipulée, mais elle en avait conscience, visiblement.
00:14:04 Alors, elle, elle en avait conscience, mais la plupart des gens,
00:14:06 ils n'en ont pas conscience, il faut être honnête.
00:14:08 Alors, quand on parle d'Occident, on parle de l'OTAN, on en a parlé déjà tout à l'heure,
00:14:13 c'est un peu son bras défensif, du moins c'est ce que l'on nous dit,
00:14:17 dans le cadre d'une mission de 15 jours dans la Méditerranée,
00:14:20 notre porte-avions Charles de Gaulle, escorté notamment d'un sous-marin nucléaire,
00:14:26 vont être placés sous le contrôle opérationnel de l'OTAN.
00:14:31 Eh bien oui, parce que maintenant qu'on fait partie de l'OTAN,
00:14:34 quand il y a une… c'est sous un commandement,
00:14:38 toute opération, il y a un commandement, le commandement peut-être,
00:14:42 dans le cadre de l'OTAN, peut-être par celui qui était désigné comme le responsable,
00:14:46 ça peut être un Américain, un Allemand, un Anglais ou un Français,
00:14:49 il y a des fois où les Français ont commandé des opérations.
00:14:52 Alors, c'est vrai que ça pose un problème de souveraineté,
00:14:55 quand on sait qu'on a un porte-avions et un sous-marin nucléaire d'attaque,
00:15:00 c'est pas rien, et que les mettre sous contrôle,
00:15:05 je dirais, dans un cadre OTAN, bien sûr, ça pose un certain nombre de problèmes.
00:15:11 Mais à partir du moment où nous sommes rentrés dans l'OTAN,
00:15:14 à l'époque de Nicolas Sarkozy, on a accepté cette situation-là,
00:15:19 qu'avant, on n'acceptait pas, avant, depuis de Gaulle,
00:15:22 depuis que de Gaulle avait quitté l'OTAN justement, en disant,
00:15:26 on est d'accord pour travailler avec nos alliés, se défendre tous ensemble,
00:15:30 mais on ne veut pas être dépendants.
00:15:32 C'était la grande différence, si vous voulez, en rentrant dans l'OTAN,
00:15:35 bien sûr, on est devenu dépendants.
00:15:37 – On est intégrant au commandement militaire intégré de l'OTAN.
00:15:39 – Exactement, exactement.
00:15:40 – Alors, vous avez cité Nicolas Sarkozy,
00:15:42 là, dans le cadre de l'opération que je viens de rappeler,
00:15:46 vous avez parlé du problème de souveraineté,
00:15:48 mais ça pose aussi, je le crois, un problème de souveraineté industrielle,
00:15:53 puisqu'on met à disposition des Américains des outils hyper technologiques,
00:16:00 j'allais dire, de défense, dont ils pourront appréhender les contours,
00:16:05 pour les copier, pour les déjouer peut-être ?
00:16:08 – Oui, alors ça, c'est un aspect qui est toujours existant,
00:16:12 à partir du moment où on collabore avec des puissances étrangères
00:16:15 qui elles-mêmes développent leurs propres armements,
00:16:17 il y a toujours un risque de tentative de récupération des données,
00:16:21 des techniques, des méthodes qui sont utilisées.
00:16:23 – C'est comme si on faisait visiter l'usine à son concurrent.
00:16:26 – Ah oui, c'est vrai, c'est exact, il n'y a pas là-dessus,
00:16:30 mais on l'a accepté en rentrant dans l'OTAN.
00:16:33 Le problème, si vous voulez, aujourd'hui, on peut être choqué,
00:16:36 on peut dire "mais comment ça se fait ?"
00:16:38 mais en réalité, c'est parce que, à un moment donné,
00:16:40 nous avons décidé de rentrer dans l'OTAN.
00:16:42 – Alors, vous m'avez parlé tout à l'heure de Dominique Voynet,
00:16:44 qui pourrait être rendue responsable de haute trahison,
00:16:48 donc dans ce cadre, est-ce que vous estimez
00:16:49 que Nicolas Sarkozy devrait être rendu coupable de haute trahison
00:16:52 dans la mesure où il a fait réintégrer la France
00:16:54 dans le commandement militaire intégré de l'OTAN ?
00:16:56 – Alors ça, je n'irais pas dire qu'il faut y aller,
00:16:59 il y a déjà suffisamment de procès sur le dos,
00:17:01 ce n'est pas la peine d'en ajouter un de plus.
00:17:03 – C'est en plus celui qui pourrait vouloir en faire, pour le coup.
00:17:05 – Ah oui, exactement, en plus.
00:17:07 Non, ce qu'il faut regarder là-dedans, c'est dans le fond,
00:17:12 c'est la vraie question, mais c'est souvent le cas d'ailleurs
00:17:15 dans ces décisions internationales,
00:17:17 c'est est-ce qu'on a respecté toutes les formes,
00:17:21 et est-ce qu'on a tenu compte de l'avis des Français dans ce qu'on a fait ?
00:17:26 Et là, on s'aperçoit que dans l'affaire de l'OTAN,
00:17:28 comme d'ailleurs dans l'affaire des relations avec l'Union européenne,
00:17:33 on est souvent passé à côté de l'opinion des Français
00:17:37 en pratiquant des votes au niveau parlementaire ou autre chose.
00:17:42 Souvenez-vous, pour les traités, ou le traité européen,
00:17:46 où les Français ont refusé le référendum, pas référendum,
00:17:51 ont refusé ce traité, et puis Nicolas Farcouzy l'a fait passer au Parlement
00:17:56 en faisant un vote du Parlement.
00:17:57 – Après avoir été élu en le disant, ce petit temps passant.
00:18:00 – Alors sur le plan légal, il n'y a pas de discussion possible,
00:18:03 mais sur le plan éthique, on peut se poser des questions.
00:18:07 – Alors justement, dans ce cadre, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité
00:18:10 d'envoyer des troupes françaises sur le sol ukrainien,
00:18:13 ça a provoqué une levée de boucliers, on le sait,
00:18:15 mais il avait également évoqué la possibilité de mettre
00:18:18 la dissuasion nucléaire française au service d'un conglomérat d'États,
00:18:22 notamment l'Union Européenne.
00:18:24 Qu'est-ce que vous pensez de ça, là encore ?
00:18:26 – Alors là, ça pose un os.
00:18:28 Moi, si vous voulez, quand il veut, on ne sait pas très clair,
00:18:31 parce que lui dit "je voulais juste envoyer des supports, des aides",
00:18:36 d'autres disent "non, non, il voulait envoyer les militaires".
00:18:40 Bon, on en a beaucoup parlé, mais il y a une chose qui est certaine,
00:18:44 c'est qu'il faut se référer, parce que ce n'est pas la peine
00:18:46 de perdre son temps là-dessus, il faut se référer au rapport du Sénat
00:18:50 sur la capacité militaire française dans le cadre d'une guerre moderne.
00:18:54 La réponse, c'est "on tient 80 km de front pendant 6 jours".
00:18:58 Donc, dire "on va aller se battre en Ukraine",
00:19:04 ça veut dire qu'au bout de 8 jours, on n'a plus d'armée française.
00:19:06 Donc, il faut quand même réfléchir.
00:19:08 – Il va falloir être très, très efficace, alors.
00:19:10 – Oui, donc là-dessus, il faut être très prudent, si vous voulez.
00:19:13 Mais moi, je prends l'étude faite par le Sénat,
00:19:17 donc je me garde bien à voir, je ne vous dis pas une opinion personnelle.
00:19:21 Quand on regarde ensuite, quand on essaie de voir effectivement
00:19:26 tout ce qui se passe dans ces affaires-là,
00:19:31 je dirais que d'un côté, envoyer les militaires,
00:19:38 bon, déjà ça pose question, on vient de le dire,
00:19:41 mais alors dire "on va partager la dissuasion",
00:19:45 ça, c'est absolument autre chose,
00:19:47 parce que c'est aller contre le principe même de dissuasion
00:19:50 tel qu'il a été conçu au départ par le général De Gaulle
00:19:54 et par toutes les équipes, les présidents qui se sont suivis,
00:19:58 et qui consiste à dire "nous, les Français,
00:20:01 on n'a pas une armée très forte sur le plan",
00:20:03 parce que c'est ça auquel il faut revenir.
00:20:05 "Nous, nous n'avons pas une armée capable de faire une guerre classique
00:20:10 pendant longtemps", c'est clair, et puis là, on vient de le dire,
00:20:13 "mais nous, nous avons quelque chose qui est beaucoup plus fort que ça,
00:20:16 c'est qu'on dit à la personne en face
00:20:19 "si vous nous attaquez, on appuie sur le bouton
00:20:22 et il vous arrivera quelque chose".
00:20:24 Donc c'est une dissuasion de l'un contre l'autre.
00:20:27 Bon, à partir du moment où on dit "on va partager cette capacité
00:20:33 de dissuasion avec tous les pays européens",
00:20:36 le problème est complètement différent, puisque vous avez,
00:20:39 par exemple, on va dire "l'Allemagne peut dire
00:20:42 "oui, on va appuyer sur le bouton", et les Russes vont dire
00:20:46 "ah ben écoutez, puisque la dissuasion appartient à la France,
00:20:50 c'est pas Berlin qu'on va raser, c'est Paris".
00:20:54 Oui, je prends un exemple, mais pour que ce soit clair
00:20:57 au niveau des auditeurs, il est évident que c'est difficilement acceptable.
00:21:02 On peut accepter de prendre un risque sur une ville française
00:21:06 parce qu'on dit "attention, on va raser une ville de l'ennemi,
00:21:09 et si lui réplique, il tapera chez nous",
00:21:12 jusque là, c'est la dissuasion, c'est normal.
00:21:15 Mais de dire "on partage avec les autres, mais c'est nous
00:21:18 qui avons toutes les chances de prendre la bombe sur la figure",
00:21:21 là je ne suis pas sûr que les Français soient prêts à voter ça.
00:21:24 – Les Français, de toute façon, ne sont plus à voter depuis pas mal de temps.
00:21:28 – On a évoqué la question des troupes au sol,
00:21:33 vous avez été le patron du renseignement de la DGSA.
00:21:37 – Oui, il y a longtemps.
00:21:38 – Oui, et c'était d'autres pratiques, évidemment.
00:21:40 Aujourd'hui, pensez-vous que des militaires français,
00:21:43 des responsables français du renseignement, soient en Ukraine ?
00:21:48 – Je crois qu'il y a eu des réponses qui ont été faites
00:21:51 par les uns et par les autres, et il y a eu des réponses,
00:21:54 je dirais, sous plusieurs formes.
00:21:58 Il y a eu la discussion des officiers allemands,
00:22:01 vous savez, cette interception par les Russes,
00:22:04 une discussion entre des officiers allemands,
00:22:06 suite à une faute de sécurité énorme, et dans lesquelles ils disent,
00:22:10 alors là ils le disent clairement, ils disent "oui, les Anglais,
00:22:13 ce sont les Anglais qui pilotent, qui mettent en marche
00:22:17 et qui contrôlent les lancements des missiles à longue portée,
00:22:21 en particulier qui détruisent des cibles en Russie,
00:22:26 – Notamment le pont de Kerch.
00:22:28 – Et donc le fameux pont de Kerch.
00:22:30 Donc il est évident que si on reconnaît un événement comme ça,
00:22:35 on est en co-belligérance, c'est évident.
00:22:39 D'un autre côté, un certain nombre de matériels d'armement
00:22:44 utilisés sur le terrain, eh bien les Ukrainiens n'ont pas eu le temps
00:22:49 de se former à l'usage, parce qu'il faut des mois d'entraînement
00:22:53 pour se former, donc ils n'ont pas pu se former.
00:22:55 – Oui parce que rappelons-le, les Ukrainiens ont été formés
00:22:57 sur du matériel soviétique.
00:22:59 – Exactement, donc ça veut dire que,
00:23:01 si ils ne sont pas capables, oui il peut y avoir des techniciens
00:23:05 qui sont sur place, entre parenthèses, on l'avait vu,
00:23:09 il faut s'en souvenir, on l'avait vu en Irak,
00:23:12 on l'avait vu dans les guerres, j'irais, du Proche-Orient,
00:23:15 on avait vu des techniciens, en Afghanistan en particulier,
00:23:18 il y avait des techniciens des sociétés françaises d'armement
00:23:22 qui accompagnaient les militaires pour utiliser un certain nombre d'armes.
00:23:26 – C'est vrai, si c'était des sociétés militaires, c'est du privé.
00:23:29 – Oui, mais Thalès par exemple, c'est une société militaire,
00:23:34 mais elle est privée quand même.
00:23:36 Bon, alors après vous avez les forces spéciales.
00:23:39 Bon, tous les pays du monde, normalement quand il y a un conflit,
00:23:44 tout le monde essaie de savoir ce qui se passe, bien sûr,
00:23:46 et pas seulement par les informations qui vous arrivent,
00:23:49 mais par vos propres informations.
00:23:51 Donc, sans prendre trop de risques, on peut supposer,
00:23:55 je suis quand même prudent, on peut supposer que les principaux pays d'Europe
00:24:00 ont des éléments des forces spéciales sur place pour voir ce qui se passe.
00:24:05 Sûr, de ce fait c'est intéressant de savoir ce qui se passe,
00:24:08 compte tenu que c'est une guerre moderne
00:24:10 et qu'on n'a pas l'occasion souvent d'en voir,
00:24:12 donc c'est intéressant de regarder ce qui se passe.
00:24:14 Probablement c'est possible.
00:24:16 Alors après, il y a eu une confusion ensuite, c'est vrai,
00:24:19 dans ce qui a été dit, avec leur particulier,
00:24:22 quand les Russes ont dit "on a bombardé, on a pris comme objectif
00:24:27 un immeuble dans lequel il y avait des mercenaires français".
00:24:29 Bon, il ne faut pas confondre les mercenaires, les forces spéciales
00:24:33 et, je dirais, les techniciens.
00:24:36 Alors, mais si vous n'êtes pas sur place,
00:24:38 vous ne pouvez pas savoir ce que c'est vraiment.
00:24:40 Donc, selon la terminologie qu'on va employer,
00:24:43 les choses vont complètement changer.
00:24:45 – Est-ce que finalement, ce n'était pas de l'intérêt de la France
00:24:48 que la Russie utilise le terme de légionnaire ?
00:24:51 – Ah oui, ça va très bien, parce qu'il y a des légionnaires ukrainiens,
00:24:55 bien sûr qu'il y a des légionnaires ukrainiens,
00:24:57 il y en a toujours eu, ce sont de bons combattants.
00:24:59 – De mercenaires, pardon, pas de légionnaires,
00:25:01 autant pour moi justement, de mercenaires français, ils avaient dit.
00:25:04 – Ah, des mercenaires, il y en a qui ont…
00:25:06 Non, il y a des mercenaires, puisqu'on a eu des interviews
00:25:09 dans les journaux français, les magazines français,
00:25:12 de jeunes français ou moins jeunes d'ailleurs,
00:25:14 qui sont partis là-bas pour se battre au nom d'un certain nombre de raisons,
00:25:18 un idéal qui en fait qu'ils allaient là-bas pour se battre contre les Russes.
00:25:22 Ah oui, mais il y en a toujours eu dans toutes les guerres.
00:25:24 – Oui, mais ça, ce n'est pas dans le cadre de l'État français qui les envoie.
00:25:27 – Mais ce n'est pas l'État français, c'est des gens qui se portent volontaires
00:25:30 et qui vont aller là-bas où ils sont recrutés.
00:25:32 Alors, il y a, depuis le début dans cette guerre,
00:25:36 depuis le tout début, on parle beaucoup des militaires
00:25:40 qui servent de conseillers, alors on parle beaucoup pour les Anglais en particulier,
00:25:45 on dit qu'il y a beaucoup d'Anglais qui sont des conseillers des Ukrainiens,
00:25:49 de l'armée ukrainienne, on dit aussi pour les Américains.
00:25:51 Les autres, on n'en a pas parlé jusqu'à maintenant,
00:25:54 donc supposons qu'il n'y en a pas.
00:25:56 – Alors justement, vous parlez des Britanniques,
00:25:58 je vous propose d'écouter tout de suite David Cameron,
00:26:00 il était Premier ministre, désormais il est revenu
00:26:02 pour être aux affaires étrangères, on l'écoute rapidement.
00:26:05 […]
00:26:31 – Alors on a l'impression que les Anglo-Saxons, ils ont un mérite,
00:26:33 c'est qu'ils disent…
00:26:35 – Oui, non, enfin, attendez, ce qu'ils viennent dire, c'est absolument honteux.
00:26:38 Permettez-moi de vous dire, moi je réagis, je suis scandalisé.
00:26:43 On sait aujourd'hui, on sait qu'à peu près,
00:26:47 les pertes sont à peu près les mêmes des deux côtés,
00:26:49 on sait qu'il y a en gros 500 000 morts.
00:26:52 S'il y a 500 000 morts, selon les règles militaires,
00:26:54 en gros il y a un million de blessés.
00:26:57 Et voilà M. Cameron qui dit,
00:26:59 on n'a pas perdu une seule vie américaine, donc c'est parfait.
00:27:02 Mais attendez, un million 500 000 blessés et morts sur le terrain
00:27:06 entre les Russes et les Ukrainiens, et il trouve ça normal, lui,
00:27:10 pourquoi il ne fait pas la guerre ?
00:27:12 Vous savez, ça me rappelle quand il y a eu,
00:27:14 quand le président de l'Olympique française a dit
00:27:16 "on va aller faire la guerre là-bas",
00:27:18 il y a eu quelques personnages, quelques éditorialistes,
00:27:21 qui ont dit "oui, il faut faire la guerre, il faut y aller" et tout ça.
00:27:24 Et moi, tout de suite, ce que j'ai dit,
00:27:26 mais attendez, on va leur acheter une Kalachnikov et un billet d'avion,
00:27:29 mais qu'ils y aillent !
00:27:31 Ces gens si courageux qui sont là pour dire aux autres "allez-y",
00:27:34 mais qui ne savent pas ce que c'est que faire la guerre.
00:27:36 Parce que nous, nous sommes devenus des gens qui sous-traitons la guerre.
00:27:39 Alors chez nous, à l'armée, qui sont des professionnels,
00:27:43 et aux autres, on dit "ah ben les autres, ils se font tuer".
00:27:45 Comme je disais, c'est très dur, mais il y a deux ans,
00:27:48 il y avait un bruit, au début de la guerre en Ukraine,
00:27:50 on disait que Biden avait dit, ce qui n'était pas exact,
00:27:53 mais on disait que Biden avait dit "nous ferons la guerre en Ukraine
00:27:56 jusqu'au dernier des Ukrainiens".
00:27:58 Quand j'entends Cameroun, je me dis "mais c'est peut-être vrai".
00:28:02 Alors non, ce n'est pas acceptable.
00:28:05 On ne peut pas, on ne peut pas, un pays,
00:28:08 l'Ukraine est un grand pays, est un beau pays,
00:28:11 avec ses qualités et ses défauts, comme tous les pays européens,
00:28:14 mais on ne peut pas se réjouir en disant "on est en train d'affaiblir la Russie
00:28:19 en profitant des morts en Ukraine".
00:28:21 Ben non, c'est un vrai, c'est pas bien ça.
00:28:23 – Il y a des morts russes, soit dit en passant.
00:28:25 – Ah oui ? C'est acceptable.
00:28:27 – Aujourd'hui, quel regard portez-vous sur le conflit en Ukraine ?
00:28:30 Justement, quel dénouement voyez-vous ? Le voyez-vous imminent ?
00:28:35 – Alors, je crois que c'est compliqué, parce que d'abord,
00:28:39 je crois que la guerre en Ukraine, elle a montré plusieurs choses.
00:28:42 Elle a montré que les Russes étaient excellents en défensive,
00:28:46 excellents, il n'y a pas de doute là-dessus.
00:28:48 La preuve, c'est que la grande opération d'attaque ukrainienne,
00:28:52 ils sont cassés les reins.
00:28:54 Par contre, que les Ukrainiens, de temps en temps,
00:28:57 quand ils avaient les moyens, en hommes et en matériel,
00:29:00 étaient capables d'avoir des initiatives,
00:29:02 ben ils ont fait des percées, au début,
00:29:04 ils ont fait des percées vers Kharkov en particulier,
00:29:07 très intéressantes, ça a montré qu'ils savaient
00:29:10 exploiter le terrain, exploiter la situation,
00:29:13 donc ça c'était très bien.
00:29:15 Mais on voit aussi qu'en définitive, aujourd'hui,
00:29:19 on est arrivé à un stade où les progressions sont très faibles.
00:29:22 Alors certes, depuis deux mois, depuis la chute d'Ardiviska,
00:29:27 on voit que peu à peu, les Russes avancent,
00:29:31 et prennent des petits villages,
00:29:33 pour aller vers Kramatorsk, pour aller vers Loupianks,
00:29:35 ils progressent.
00:29:37 Mais quand vous regardez sur le terrain,
00:29:39 c'est une toute petite progression.
00:29:41 Donc si vous voulez, en réalité, nous sommes, on peut le dire,
00:29:44 on est sur une situation figée.
00:29:46 Alors, ou bien, effectivement, face à cette situation figée,
00:29:51 les deux partis, conscients qu'ils ne peuvent pas gagner,
00:29:56 ni d'un côté, ni de l'autre, négocient et trouvent une solution,
00:30:02 qui sera la solution à la coréenne, si vous voulez,
00:30:06 on fait la paix sur la ligne de front, pratiquement,
00:30:09 bon, on l'a fait, hein, on l'a fait, ce ne serait pas nouveau,
00:30:12 et ça tient, la paix entre la Corée du Nord et la Corée du Sud,
00:30:16 ça tient depuis 1953, hein, bon, donc quand même,
00:30:20 pas d'aujourd'hui, hein, donc c'est possible.
00:30:25 Ça, c'est la première solution.
00:30:27 La deuxième, c'est que, malgré tout, poussés par des gens extérieurs,
00:30:32 parce que je maintiens ce que je dis,
00:30:34 poussés par des pressions extérieures,
00:30:36 ils ne veulent pas faire la paix, d'un côté comme de l'autre.
00:30:41 À ce moment-là, moi, je regarde ce qui se passe aux États-Unis,
00:30:46 Trump, de l'avis général, hein,
00:30:49 comment on commence à dire qu'il va passer, qu'il va gagner,
00:30:51 parce qu'il a pris, il a une avance actuellement aux États-Unis
00:30:54 supérieure à l'intervalle de marge des sondages, hein,
00:30:59 donc, a priori, il va y arriver, bon, et Trump a dit lui-même,
00:31:05 déjà, clairement, il l'a dit à la télévision américaine,
00:31:08 il a dit "si je suis élu, j'appelle Poutine et on fait la paix tout de suite".
00:31:12 – En 24 heures, il a dit.
00:31:13 – En 24 heures, on fait la paix en 24 heures,
00:31:15 et je crois qu'il en est parfaitement capable,
00:31:18 et que Poutine, qui n'aime pas particulièrement,
00:31:22 mais qui respecte Trump en disant qu'il est irrationnel, ingérable et tout ça,
00:31:26 mais quand même…
00:31:27 – Bon, Joe Biden est assez irrationnel aussi, visiblement.
00:31:29 – Oui, ben oui, mais pourquoi ?
00:31:30 Donc, Poutine a dit qu'il préférait Biden pour les négociations que Trump,
00:31:34 mais que, bon, ça lui allait aussi.
00:31:36 Bon, ben, je pense qu'effectivement, ça se réglera.
00:31:39 Alors, bien sûr, quand on dit ça, les Européens disent
00:31:41 "mais il n'en est pas question, nous sommes là",
00:31:43 mais il faut être sérieux.
00:31:45 Qui a les moyens ?
00:31:47 Ce n'est pas la France, avec sa situation catastrophique,
00:31:52 qui va pouvoir envoyer des milliards à l'Ukraine,
00:31:54 alors qu'on ne sait même pas comment on va rembourser notre dette.
00:31:58 Donc, il faut être sérieux, s'il vous plaît.
00:32:01 Il y a la propagande et puis il y a la réalité.
00:32:03 – Donc, on a le sentiment que…
00:32:04 – Donc, moi, je pense que, ou bien ils arrivent à un consensus
00:32:07 dans les mois qui viennent, ou, ce qui est le plus probable,
00:32:10 c'est que ça arrivera quand Trump va prendre le pouvoir.
00:32:13 – C'est suspendu à l'élection américaine.
00:32:15 – Et je pense que, du côté de Poutine, c'est ça qu'il pense.
00:32:17 Je pense que Poutine va essayer de conforter un peu son avantage militaire
00:32:21 dans certains coins, pour être en bonne position pour la négociation.
00:32:25 Et je vous ajouterai une chose, parce que tout le monde l'a oublié,
00:32:28 mais deux mois après le début de la guerre en Ukraine,
00:32:31 il y a eu une négociation à Antalya, près de… en Turquie,
00:32:39 près d'Istanbul, entre les Ukrainiens et les Russes, pour faire la paix.
00:32:44 Ils avaient trouvé une solution pour faire la paix.
00:32:47 Ils l'avaient trouvée.
00:32:49 Et on sait maintenant, alors moi c'est ce que j'ai lu,
00:32:51 je prends mes références où je les trouve, dans les magazines et dans les revues,
00:32:55 on me dit qu'en définitive, l'accord est remonté à Zelensky,
00:33:00 qui était à peu près d'accord, et que ce serait le Premier ministre anglais,
00:33:04 Brian Johnson, qui aurait dit "non, il ne faut surtout pas signer,
00:33:08 parce que vous allez gagner".
00:33:10 – Et on va vous aider pour ça.
00:33:12 – Et on va vous aider pour ça.
00:33:14 Je disais, 1,5 million de blessés morts plus tard,
00:33:17 on en revient à la solution de départ.
00:33:20 – Vous avez parlé de l'aide tout à l'heure à l'Ukraine.
00:33:23 En France, beaucoup d'aides ont été aussi annoncées par le Président Macron.
00:33:27 Il a même scellé un accord de sécurité avec le Président Zelensky,
00:33:31 avec des attitudes d'ailleurs un peu particulières.
00:33:35 L'après-guerre est aussi souvent évoquée,
00:33:37 on nous explique qu'on participera à la reconstruction de l'Ukraine.
00:33:40 Nous les Français, comment ça va ?
00:33:42 – Oui, on vient d'annoncer, c'était hier ou avant-hier,
00:33:45 ils ont annoncé qu'on avait passé un accord pour faire la reconstruction des télécoms.
00:33:51 Très bien, on a un groupe français, je m'en réjouis,
00:33:54 parce que jusqu'à maintenant, dans toutes les guerres qu'on a faites,
00:33:57 on a toujours été sortis de la partie reconstruction.
00:34:00 Ça a toujours été les anglo-saxons qui ont fait les reconstructions.
00:34:03 Je me souviens à Sarajevo, où les Français avaient fait la guerre
00:34:07 et s'étaient fait tuer un bon nombre de gens.
00:34:09 Et l'aéroport de Sarajevo a été reconstruit, par qui ?
00:34:12 Par les Américains.
00:34:13 Ce qui avait valu à l'époque, il y aurait un général français de dire
00:34:16 "c'est quand même malheureux que ce soit nos amis américains
00:34:19 qui bénéficient au point de vue des financements de la reconstruction de l'aéroport,
00:34:23 alors que c'est sans français qui a servi à le préserver".
00:34:26 Ça avait fait un scandale, mais c'était la vérité.
00:34:29 Là, on est dans la même chose.
00:34:31 Simplement, il y a un point dans ce qu'on dit, c'est
00:34:34 "d'accord, nous serons prêts à faire la reconstruction avec,
00:34:37 et on signe un accord, mais il faudra le financer".
00:34:41 Qui va financer cette reconstruction ?
00:34:44 Et là, quand vous grattez, vous découvrez que le président Zelensky
00:34:47 a signé un accord avec le fonds d'investissement américain BlackRock,
00:34:53 le plus gros fonds d'investissement,
00:34:55 pour que ce soit lui qui pilote toute la reconstruction en Ukraine.
00:35:00 Ça veut dire que les français vont devoir demander à BlackRock
00:35:04 les financements pour faire cette reconstruction.
00:35:07 Et là, vous me permettrez de dire par expérience
00:35:10 que ça sera certainement assez difficile pour les français,
00:35:14 et qu'ils n'auront certainement pas tous les moyens qu'ils espèrent.
00:35:17 Donc, il faut se méfier, on annonce, et tant mieux,
00:35:21 on annonce qu'on va pouvoir participer à la reconstruction,
00:35:24 mais il faut être prudent sur ce qu'on pourra vraiment faire
00:35:27 quand il s'agira d'obtenir les financements permettant de le faire.
00:35:32 – Alors, dans le cadre de la guerre en Ukraine,
00:35:34 il y a un acteur dont on a peu parlé encore, c'est les Chinois.
00:35:37 Il y a quelques temps, le 1er avril, peut-être une marque du destin,
00:35:43 Stéphane Séjourné, celui qui officie, nous dit-on,
00:35:46 comme ministre des Affaires étrangères, s'est donc rendu en Chine
00:35:49 pour rencontrer son homologue, je vous propose qu'on l'écoute.
00:35:52 – Je ne pense pas que les questions en tout cas liées à la stratégie
00:35:55 seront évoquées, mais plutôt de comment faisons-nous
00:35:59 pour que la paix puisse advenir en Ukraine,
00:36:03 qu'une chose, éventuellement que la Russie retire ses troupes,
00:36:07 et donc les messages doivent être passés très clairement à la Russie,
00:36:12 et nous attendons également d'un grand pays comme la Chine
00:36:15 qu'elle puisse passer des messages très clairs.
00:36:17 [Générique]
00:36:23 – J'apprécie, moi, si vous voulez, je pense qu'il faut être quand même
00:36:28 assez gonflé, si je peux m'exprimer ainsi, un peu vulgairement.
00:36:31 – Moi, conscience et au choix.
00:36:33 – Il faut être un peu gonflé quand même pour dire aux Chinois
00:36:35 qui sont avec la taille de la Chine et la puissance de la Chine,
00:36:38 leur dire, il faut que vous suiviez la vision française et européenne
00:36:44 de cette affaire, en disant aux Russes de se retirer.
00:36:48 Tout le monde sait que la Chine est avec la Russie et qu'au contraire.
00:36:52 Tout à l'heure, je vous disais, les États-Unis sont les grands gagnants
00:36:55 sur le plan économique de l'opération, mais l'autre grand gagnant de l'opération,
00:36:59 c'est la Chine, parce qu'on a poussé la Russie dans les bras de la Chine.
00:37:03 Le commerce entre la Russie et la Chine a explosé,
00:37:09 les échanges ont explosé depuis deux ans, maintenant les flux financiers passent,
00:37:14 beaucoup de flux financiers passent par la Chine,
00:37:16 alors qu'avant ils passaient par l'Europe et par les États-Unis.
00:37:19 Donc si vous voulez, on a poussé la Russie vers la Chine
00:37:23 et quand on va les voir en Chine et qu'on leur dit "les gars, il faut faire",
00:37:27 évidemment, c'est un vœu pieux.
00:37:30 – Alors après cette belle prestation diplomatique
00:37:33 à laquelle on vient d'assister de Stéphane Séjourné,
00:37:36 il a également discuté d'économie avec son homologue chinois,
00:37:41 on a l'impression qu'il n'a pas obtenu davantage gain de cause.
00:37:44 Aujourd'hui, quels sont les gros enjeux pour la France avec la Chine ?
00:37:48 Fait attention à la France, est-ce qu'il y a encore un sujet pour les Chinois ?
00:37:52 – Si vous voulez, d'abord, en Europe,
00:37:58 l'Europe a développé des relations importantes,
00:38:01 des échanges importants avec la Chine,
00:38:03 mais l'Europe essentiellement à travers l'Allemagne.
00:38:05 Souvenez-vous, Mme Merkel, la dernière action de la chancelière allemande,
00:38:09 ça a été d'aller en Chine pour négocier un accord économique
00:38:13 entre la Chine et l'Europe, et c'est elle qui a été négociée,
00:38:17 non pas Mme von der Leyen ou M. Michels,
00:38:21 c'est elle qui a été négociée ça,
00:38:23 comme une grande, et évidemment au bénéfice de l'Allemagne.
00:38:27 Donc, si vous voulez, l'Allemagne, oui,
00:38:29 a des relations très développées au point de vue économique avec la Chine.
00:38:34 Nous, il faut bien reconnaître que jusqu'à maintenant,
00:38:38 ce n'est pas brillant, et que ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer.
00:38:43 Il faut être raisonnable.
00:38:45 Et pour quelle raison les Chinois amélioreraient la situation,
00:38:49 alors que les Russes, qui travaillent beaucoup avec eux,
00:38:54 ils ont les Allemands qui veulent désespérément relancer l'économie,
00:38:59 les échanges économiques avec la Chine,
00:39:02 vu la récession auxquelles ils sont confrontés en Allemagne.
00:39:05 Les Allemands ont désespérément besoin de développer leur économie de nouveau.
00:39:10 Or, ils ne peuvent pas le faire sans la collaboration avec la Chine.
00:39:14 – Il y a une plus forte raison qu'il y ait une forme de désindustrialisation
00:39:16 qui s'est opérée en Allemagne aussi.
00:39:18 – Exactement.
00:39:20 Donc, si vous voulez, on est dans une situation où nous, là-dedans,
00:39:23 alors oui, nous, on vend, et c'est notre force,
00:39:26 nous, c'est le luxe, les produits de luxe, les alcools.
00:39:29 Alors là, on est bon, on est très bon.
00:39:31 Mais on n'avait pas besoin, qu'il y ait guerre ou pas guerre,
00:39:34 on est bon là-dedans.
00:39:36 Mais ce n'est pas suffisant pour dire qu'un pays fait des grands échanges avec…
00:39:41 Non, il faut être honnête, avec la Chine, il faut qu'on arrive à reconstruire.
00:39:47 Mais ce n'est pas avec les déclarations et la politique
00:39:51 que nous faisons actuellement qu'on va y arriver.
00:39:54 Vous savez, les Chinois, il faut le savoir,
00:39:56 les Chinois, c'est des gens, moi je les connais bien,
00:39:58 la première fois que j'étais en Chine, ça vous paraîtra évidemment énorme,
00:40:02 j'étais en 67, vous voyez, ce n'est pas d'aujourd'hui.
00:40:05 Et je l'ai été là très régulièrement depuis.
00:40:07 Les Chinois, ils ont un truc, c'est ce qu'on appelle le Guangxi.
00:40:10 Le Guangxi, c'est la relation personnelle que vous avez avec quelqu'un.
00:40:16 En Chine, ils sont… tout va bien quand vous commencez à avoir de vraies relations personnelles,
00:40:22 c'est-à-dire qu'il faut créer un climat de confiance.
00:40:25 Et ce climat de confiance avec les Chinois, ça se construit dans le temps.
00:40:28 Si vous voulez, ce n'est pas instantané,
00:40:30 ce n'est pas parce qu'on met une table dans le dos qu'on devient copain,
00:40:33 ça, ce n'est pas vrai.
00:40:35 Ce n'est pas en buvant un coup qu'on devient copain, ça ne marche pas non plus.
00:40:38 Le Chinois, c'est très lent.
00:40:40 C'est une relation de confiance dans laquelle chacun met des petits cailloux
00:40:44 jusqu'au moment où ça accroche.
00:40:47 – Ça c'est plus facile avec Vladimir Poutine qui est là depuis 20 ans.
00:40:50 – Exactement.
00:40:51 Et nous… alors il y avait des…
00:40:53 Par exemple, le président Chirac avait le Guangxi avec les Chinois
00:40:57 parce qu'en plus, il les fascinait,
00:40:59 parce qu'ils connaissaient mieux l'histoire de la Chine que les arts premiers et tout.
00:41:03 Ils étaient fascinés par Chirac.
00:41:05 Ça, c'est vrai.
00:41:06 Bon, ça c'est… si vous voulez…
00:41:08 – Chirac avait Raffarin.
00:41:10 – Alors ça c'était des gens qui avaient créé des liens.
00:41:12 – Et puis Chirac avait Raffarin.
00:41:14 – Comment ?
00:41:15 – Et puis Chirac avait Raffarin.
00:41:16 – Oui, ah oui mais…
00:41:17 Non mais Raffarin c'est autre chose,
00:41:18 parce que vous savez, on a beaucoup dit de choses.
00:41:20 Raffarin, comment il est devenu ?
00:41:22 C'est le Guangxi aussi, vous allez voir comment.
00:41:24 C'est que quand il y a eu la crise du poulet, le SRAS,
00:41:27 qui avait panique générale dans le monde,
00:41:30 c'est la première fois, après on a eu le Covid,
00:41:32 mais à l'époque c'était la panique.
00:41:34 Bon, tout le monde a annulé les voyages en Chine.
00:41:37 Pendant trois mois, personne n'a été en Chine.
00:41:40 Le seul qui y a été, c'est Raffarin.
00:41:43 Qui très intelligemment a dit,
00:41:45 "moi, je ne vais pas choper la maladie,
00:41:47 parce que j'arrive à l'aéroport,
00:41:49 je suis protégé dans un environnement très bien,
00:41:51 je serai dans de bons hôtels et tout,
00:41:53 je ne risque pas grand-chose."
00:41:54 Mais pour les Chinois,
00:41:56 le chôle responsable d'un gouvernement étranger,
00:41:58 qui est venu pendant cette période-là,
00:42:00 tout le monde fuyant, dans tous les sens,
00:42:03 c'est lui.
00:42:04 À partir de ce moment-là,
00:42:05 ils ont dit, celui-là, c'est un ami de la Chine.
00:42:07 Il avait créé le Guangxi.
00:42:09 Et avec les Chinois, quand vous commencez,
00:42:12 ça se maintient toujours.
00:42:14 – Bon alors, on a l'impression que le Guangxi,
00:42:17 ça ne passera pas par Stéphane Séjourné, visiblement,
00:42:20 ou du moins pas tout de suite.
00:42:21 – Je crains, je crains.
00:42:22 – Une semaine après son retour à Paris,
00:42:25 Xi Jinping rencontrait Lavrov,
00:42:27 réaffirmait leur partenariat économique,
00:42:30 donc on a l'impression que les doléances
00:42:32 de Séjourné n'ont pas vraiment été entendues.
00:42:34 – Mais non, parce que, autant vous dire,
00:42:36 comme on le disait,
00:42:37 les Chinois ont bénéficié,
00:42:40 les sanctions américaines et européennes
00:42:43 ont poussé la Russie vers la Chine,
00:42:45 ils n'avaient pas le choix.
00:42:46 Et ça leur a réussi.
00:42:48 Parce que vous avez vu les dernières statistiques,
00:42:51 il y a sept semaines,
00:42:52 qui sont sorties, ou la fin de la semaine dernière,
00:42:55 qui sont sorties sur les progressions mondiales
00:42:57 dans les cinq prochaines années,
00:42:59 en taux de croissance sur les cinq prochaines années,
00:43:03 la Russie fait la course en tête au niveau européen,
00:43:06 et statistique, occidentale, statistique occidentale.
00:43:10 Donc, à l'évidence, si vous voulez,
00:43:13 on les a poussés à aller dans l'autre sens,
00:43:15 et ça marche mieux depuis qu'ils sont dans l'autre sens.
00:43:17 Ils ne vont pas changer.
00:43:19 – Alors justement, à ce sujet-là, c'est intéressant,
00:43:22 parce que ça marche mieux peut-être pour la Russie,
00:43:24 bon, il y a évidemment aussi l'économie de guerre
00:43:26 qui suscite un peu de croissance.
00:43:28 – Il y a plein de choses,
00:43:29 mais là, je vais vous parler uniquement des échanges avec la Russie.
00:43:32 Il est évident que la Russie, dans le développement,
00:43:35 il y a aussi l'économie de guerre.
00:43:37 Mais du côté américain, je vous rappelle quand même
00:43:39 que regardez tous les contrats d'armement qui ont été signés,
00:43:43 dans le cadre de l'OTAN,
00:43:45 grâce à la guerre en Ukraine par les Américains,
00:43:48 chez les Américains, le "deep state" comme on l'appelle,
00:43:51 l'état profond, l'état d'armement,
00:43:53 celui dont Eisenhower appelait le "deep state"
00:43:56 dont il fallait faire attention,
00:43:58 tourne aujourd'hui à plein régime aux États-Unis.
00:44:01 – Et booste aussi leur croissance, qui est pourtant…
00:44:03 – Et booste leur croissance, parce que s'il n'y avait pas ça,
00:44:06 ben, il ne serait pas bien.
00:44:08 C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles les gens poussent Trump,
00:44:10 non pas parce qu'ils sont tristes,
00:44:12 ils sont mécontents de la croissance des industries de l'armement américaine,
00:44:16 mais parce que les chiffres qu'on donne sur la croissance américaine
00:44:20 cachent une réalité profonde,
00:44:22 c'est que l'économie américaine sur le marché intérieur américain ne va pas bien.
00:44:27 Et donc c'est pour ça que tout le Middle West,
00:44:29 en dehors de la Californie et de Washington, si vous voulez, de New York,
00:44:32 tout le monde veut voter pour Trump,
00:44:35 parce qu'ils disent "Trump va nous ramener,
00:44:37 il va réinvestir sur l'économie intérieure américaine
00:44:42 dont aujourd'hui, on ne peut pas dire qu'elle marche bien".
00:44:45 – Alors on a quand même le sentiment que cette guerre en Ukraine
00:44:49 a servi les intérêts américains,
00:44:51 il n'en reste pas moins que pousser Moscou vers Pékin
00:44:54 crée une forme d'ensemble économique très puissant
00:44:58 qui va donc s'opposer aux États-Unis.
00:45:00 Et dans ce cadre, j'aimerais vous faire écouter Janet Yellen,
00:45:03 c'est la secrétaire américaine au Trésor.
00:45:05 – Oui, au Trésor, tout à fait.
00:45:07 Le soutien direct et indirect du gouvernement
00:45:10 est actuellement en train de conduire à une capacité de production
00:45:13 qui est de plus en plus élevée que la demande domestique de la Chine,
00:45:17 ainsi que ce que le marché mondial peut en tenir.
00:45:21 Je comprends que ces politiques peuvent être dirigées
00:45:24 par objectifs de développement domestique,
00:45:27 mais l'élevée de la capacité peut mener à de grands volumes d'exports
00:45:32 à prix dépressifs.
00:45:34 Cela peut couper le business des entreprises américaines
00:45:37 et des travailleurs, ainsi que des entreprises
00:45:40 autour du monde, y compris en Inde et au Mexique.
00:45:44 Cela peut aussi mener à une déconcentration de chaînes de produits
00:45:48 qui pose un risque à la résilience économique mondiale.
00:45:52 [Générique]
00:45:58 – Donc la Chine a décidé des subventions pour son industrie,
00:46:01 évidemment il y a de quoi révolter les États-Unis
00:46:03 qui eux ont fait passer l'IRA, Limitation Reduction Act.
00:46:06 – Oui, c'est le côté hypocrite de cette affaire.
00:46:10 Côté hypocrite de cette affaire, d'un côté les Américains
00:46:13 n'ont pas hésité, enfin le président Biden n'a pas hésité
00:46:16 à faire un accord qui est inconcevable en Europe,
00:46:19 actuellement tel que fonctionne l'Europe,
00:46:21 à savoir qu'on met des barrières protectionnistes autour des États-Unis
00:46:24 et on dit aux gens, si vous voulez vendre aux États-Unis,
00:46:27 ou vous payez très cher ou vous investissez dans des usines aux États-Unis,
00:46:30 enfin bref, un système complet pour pousser les gens à aller vers l'Amérique.
00:46:34 Bon, donc c'est de la totale hypocrisie ensuite de dire
00:46:38 "mais c'est pas bien quand les autres font la même chose".
00:46:40 Donc déjà bon, mais je pense que derrière ça,
00:46:43 il y a un problème qui est à mon avis beaucoup plus grave
00:46:45 et qui inquiète beaucoup cette dame, pour la bonne et simple raison
00:46:49 que c'est elle qui est la patronne, qui surveille le dollar.
00:46:52 C'est que les fameux BRICS+ là, actuellement,
00:46:56 ont commencé à faire une bonne partie des transactions,
00:47:01 non pas en dollars comme c'était la règle depuis 1945,
00:47:06 mais dans leurs monnaies.
00:47:09 Et ça, on ne s'en rend pas compte, mais c'est catastrophique pour les États-Unis.
00:47:13 Alors, ça commence, mais ce n'est pas encore vritalement catastrophique,
00:47:17 mais ça va s'aggraver au fur et à mesure des années,
00:47:20 parce que le déficit américain, il ne faut pas l'oublier,
00:47:23 qui alors nous, à côté, on est des enfants avec notre déficit.
00:47:26 – Alors nous, on a 3 000 milliards, eux c'est 34 600.
00:47:29 – Oui, c'est ça, donc c'est quand même, bon, ils ont de l'avance.
00:47:32 – C'est 125% de leur PIB, nous on est à 111 en termes de ratio.
00:47:35 – Oui, mais le problème c'est qu'eux, ils appuient ça sur le dollar.
00:47:39 Or, le dollar, il est financé par le monde entier,
00:47:42 puisqu'on joue sur les taux de change,
00:47:44 les Américains jouent sur les taux d'intérêt,
00:47:46 et donc ils font payer leur déficit par le monde entier.
00:47:50 Ça, ça marchait tant que le dollar était la monnaie de référence mondiale.
00:47:55 À partir du moment où une partie des pays du monde,
00:47:59 et pas les plus petits, les fameux BRICS,
00:48:02 commencent à utiliser d'autres monnaies que le dollar,
00:48:05 à partir du moment où on commence, les Russes le font, les Chinois aussi,
00:48:10 à appuyer leur monnaie sur l'or, sur les talons or,
00:48:13 c'est une des raisons pour lesquelles l'or monte actuellement.
00:48:16 Bon, à partir de ce moment-là, on voit que les Américains
00:48:22 vont être obligés progressivement à payer une partie de leur dette,
00:48:28 ce qu'ils n'ont jamais fait depuis 1945.
00:48:31 Et ça, ça va leur poser des problèmes économiques terribles.
00:48:35 Donc ils n'en sont pas encore là, c'est le début.
00:48:38 Mais on comprend que cette dame,
00:48:40 qui est une remarquable spécialiste sur le plan financier,
00:48:44 là-dessus, il n'y a pas de problème.
00:48:46 Les machines fonctionnent, les ordinateurs tournent à fond,
00:48:50 et ils savent très bien les risques pour le futur.
00:48:52 Donc elle a raison de s'inquiéter.
00:48:54 Elle a raison de s'inquiéter parce qu'on est en train de partir
00:48:57 sur un monde dans lequel il y aura le dollar, certes,
00:49:00 pour le monde occidental, mais de moins en moins de dollars
00:49:03 pour les autres points du monde.
00:49:05 Or, comme les autres points du monde,
00:49:07 les autres pays du monde sont plus importants en chiffre d'affaires,
00:49:12 ça y est, les BRICS ont passé les pays occidentaux depuis l'été dernier.
00:49:19 Donc les BRICS sont plus importants au point de vue économique,
00:49:23 en PIB si vous voulez, sont plus importants que les occidentaux,
00:49:27 tous globalement réunis.
00:49:29 Bon, à partir de ce moment-là, si effectivement toute cette partie-là échappe,
00:49:34 si 30% du commerce mondial, dans le futur, pas tout de suite,
00:49:37 mais progressivement, 30% du commerce mondial n'est plus fait en dollars,
00:49:41 c'est 30% de la dette américaine qu'il va falloir qu'ils financent.
00:49:45 C'est un cauchemar pour les Américains.
00:49:47 – Ça rappelle le début de la guerre en Libye,
00:49:49 où un peu avant, Kadhafi avait décidé de ne plus payer en dollars
00:49:52 le pétrole.
00:49:53 – Et Saddam Hussein en Irak.
00:49:55 – Tiens donc.
00:49:56 – Aussi, comme par hasard.
00:49:58 – Alors si on reste sur cette…
00:50:00 – Les dollars est un point essentiel,
00:50:02 quand vous voulez comprendre tout ce qui s'est passé,
00:50:04 il faut toujours, de toute manière, dans toute analyse sur l'économique
00:50:08 et les relations, les échanges, les tensions, les guerres,
00:50:11 regarder toujours l'histoire du dollar,
00:50:13 et très souvent, c'est un des éléments du problème.
00:50:16 – Alors si on s'en tient à cette dette, il y a quand même quelque chose
00:50:19 qui m'a, en préparant cette émission, surprise.
00:50:22 C'est qu'on l'a dit, la France c'est 111% du PIB,
00:50:27 les États-Unis 125, l'Allemagne a dépassé les 100 depuis quelques temps
00:50:31 avec 2 400 milliards.
00:50:33 Face à cela, on a une dette russe qui est à environ 20-22% du PIB.
00:50:38 Mais de l'autre côté, on a la Chine.
00:50:40 La Chine, elle est au-dessus de 220%, 250%.
00:50:43 Alors c'est quoi le bon mode de gouvernance, j'allais dire ?
00:50:47 – Ah ben, si vous voulez, d'abord, il y a, d'abord,
00:50:53 dans ce que vous dites, il faut bien prendre en compte
00:50:57 le système politique et économique du pays.
00:51:00 Parce qu'on ne peut pas comparer le système américain, par exemple,
00:51:04 avec le système chinois.
00:51:06 Alors, ils vous diront tous les deux que c'est du capitalisme,
00:51:10 mais enfin, ce n'est pas la même forme de capitalisme quand même.
00:51:13 Bon, en ce qui concerne l'Europe, c'est pareil.
00:51:16 On a un système qui est encore très différent des autres
00:51:22 parce qu'avec l'Europe, il y a eu un certain nombre de variations,
00:51:26 de modifications ou de pressions qui ont changé un certain nombre de choses.
00:51:30 Donc, on a des blocs économiques différents.
00:51:34 Donc, c'est très difficile, il faut faire très attention
00:51:37 de comparer l'un par rapport à l'autre en prenant nos propres critères.
00:51:41 Parce que ce n'est pas forcément les bons.
00:51:43 – Typiquement, la Chine a une croissance tellement rapide.
00:51:46 – Voilà, la Chine, par exemple, vous dites, regardez aujourd'hui,
00:51:50 la Chine, on annonce une croissance supérieure à 5% en Chine.
00:51:55 Comme nous, notre déficit, en gros.
00:51:58 – Ce n'est pas gentil.
00:52:01 – Oui, ce n'est pas gentil, mais ils ont plus de 5% de croissance.
00:52:05 Bon, c'est sûr, c'est confirmé.
00:52:08 – Pourtant, les agences de notation ont dégradé la note.
00:52:11 – Attendez, ça c'est encore une chose, parce qu'il y a effectivement des risques.
00:52:15 Ils ont raison de leur point de vue, parce qu'il y a des risques
00:52:18 par rapport, si vous voulez, au marché mondial tel qu'il fonctionne,
00:52:21 du côté occidental, ça c'est sûr.
00:52:23 Mais ils ont des capacités, si vous voulez, par exemple,
00:52:26 l'endettement en Chine, l'endettement des banques,
00:52:28 l'endettement des entreprises, est bien supérieur à chez nous.
00:52:31 Parce que les banques centrales consomment des niveaux de prêts
00:52:36 qui n'ont rien à voir avec les nôtres.
00:52:38 Bon, pourquoi ? Parce que la Chine parie sur le long terme
00:52:42 le fait que les investissements dans l'innovation, le développement et autres
00:52:45 seront rentables et que ça ramènera de l'argent plus tard.
00:52:49 Ils ont une vision dans la durée, vous voyez ?
00:52:52 C'est chinois, les chinois c'est toujours dans la durée.
00:52:55 Les occidentaux, vous savez très bien, les fonds d'investissement,
00:52:58 il faut que dans les 3 ans, ça soit rentable, sinon ça ne nous intéresse pas.
00:53:02 Et les banques françaises, je vais être très méchant,
00:53:04 mais c'est un peu ça quand même, on ne prête pas parce qu'il y a un risque.
00:53:09 Alors, bon, évidemment, dans ces conditions-là, ce n'est pas facile.
00:53:12 Ou alors si, on vous prête si vous donnez toutes les garanties,
00:53:15 votre maison, votre famille, enfin tout.
00:53:18 Donc il y a différents stades, si vous voulez.
00:53:21 Il y en a un qui dit "moi je vous prête des sommes très importantes dans la durée
00:53:25 parce que je sais que ça reviendra".
00:53:27 L'autre qui dit "je vous prête bien, mais dans un délai court".
00:53:31 Et puis il y a ceux qui disent "je ne prête pas".
00:53:33 Évidemment, moi je peux vous dire qu'il va gagner dans la durée.
00:53:36 – C'est pas nous.
00:53:38 – Et c'est ce qui est en train de se passer.
00:53:40 Vous voyez, c'est ça, je crois qu'il faut être simple dans ses analyses.
00:53:44 Parce que quand vous comparez, on me dit "la Chine,
00:53:48 ils ne vont faire que plus de 5% de progression".
00:53:52 Moi je crois qu'en France, on serait vraiment content si on faisait 5% de croissance.
00:53:56 Parce qu'on l'a connu pendant les 30 glorieuses,
00:53:58 à l'époque de Pompidou, de Giscard, de De Gaulle.
00:54:02 On a connu cette époque-là, bénie, où on était avec 30% de croissance,
00:54:06 même 10, 7, 8, 10% de croissance.
00:54:10 Bon, aujourd'hui, si on fait 1, on est aux anges.
00:54:14 Les Américains, ils vont faire combien ?
00:54:18 Ils ne sont pas à 3%, ils sont en dessous actuellement.
00:54:22 Bon, nettement en dessous même.
00:54:24 Donc ça veut dire quoi ?
00:54:26 Ça veut dire qu'il y en a qui font la course en tête
00:54:29 parce qu'ils font 2 fois plus de progression dans l'année que nous.
00:54:32 Ou 3 fois plus que nous.
00:54:34 Bon, ceux-là, ils jouent dans la durée.
00:54:37 Donc je crois qu'il faut être très prudent dans ce genre d'analyse
00:54:40 parce qu'on a trop tendance, je vous dis, à juger.
00:54:42 – À faire des comparaisons qui ne sont pas raisonnables.
00:54:44 – Exactement, on a tout faux.
00:54:46 Regardez, c'est l'histoire de…
00:54:48 Je m'excuse, je vais… – Je vous en prie.
00:54:50 – Regardez l'histoire des véhicules électriques.
00:54:52 Il y a un truc qui m'a fasciné, c'est Yiping.
00:54:54 Yiping, dans un de ses discours, on ne l'a pas cité, c'est dommage.
00:54:57 Dans ses discours, il a dit
00:54:59 "On va faire des véhicules électriques et on va envahir la planète avec les batteries
00:55:07 parce que nous sommes les seuls à pouvoir faire des batteries à prix intéressant
00:55:11 parce que nous contrôlons les terres rares".
00:55:14 OK. Mais qu'est-ce qu'il a ajouté que personne n'a dit ?
00:55:17 Il a dit "mais j'ai donné l'ordre que dans 10 ans
00:55:20 on soit prêts pour faire des voitures à hydrogène".
00:55:23 Remarque, pourquoi ça, je vous dis ça ?
00:55:25 C'est parce que la voiture à hydrogène,
00:55:27 elle utilise un moteur à combustion qui est le même
00:55:30 que celui qu'on utilise chez nous aujourd'hui pour les moteurs à essence ou diesel.
00:55:34 Il y a juste quelques petites transformations. D'accord ?
00:55:38 On est tous en train de faire des voitures électriques.
00:55:41 Dans 10 ans, on ne saura plus faire des voitures avec moteur électrique.
00:55:44 On n'aura plus les chaînes, on n'aura plus rien.
00:55:46 À ce moment-là, qu'est-ce qui va se passer ?
00:55:48 Qui va envahir l'Europe avec ces voitures ?
00:55:51 – Après l'avoir envahie avec les véhicules électriques.
00:55:54 – Les Chinois.
00:55:55 Et en plus, et c'est ça qui est formidable avec les Chinois,
00:55:58 ils l'annoncent parce que comme ils ont des plans à long terme,
00:56:01 ils expliquent ce qu'ils vont faire.
00:56:03 Mais mon Dieu, pourquoi nous, on ne lit pas ce qu'ils racontent ?
00:56:06 Ça nous éviterait de faire des erreurs stratégiques majeures.
00:56:09 – Toute dernière question, Alain Juillet,
00:56:12 en novembre prochain, le G20 sera organisé au Brésil.
00:56:16 La grande question qu'Emmanuel Macron a d'ailleurs posée devant d'autres,
00:56:19 devant ses homologues, était si oui ou non,
00:56:23 la présence de Vladimir Poutine serait tolérée.
00:56:26 Entre temps, il y aura toutefois eu un nouveau sommet des BRICS,
00:56:30 en plus en Russie, à Gazan.
00:56:32 Est-ce que ce n'est pas une nouvelle démonstration
00:56:35 que les Occidentaux et les Français en tête,
00:56:39 regardent le monde se transformer sans rien comprendre ?
00:56:43 – Je crois que oui, vous avez donné la question et la réponse, c'est vrai.
00:56:47 – C'est vrai, non mais c'est évident.
00:56:49 On dit Poutine, personne n'en a parlé en France.
00:56:53 Il a été aux Émirats Arabes Unis il y a quelques mois,
00:56:55 il n'y a pas si longtemps que ça d'ailleurs,
00:56:57 il a été là-bas pour discuter avec les Saoudiens,
00:57:01 avec les Émiratis, avec tous les autres.
00:57:04 Bon, nous on est là, on dit "ah non, il est replié,
00:57:08 il ne peut pas sortir de son pays", c'est pas vrai.
00:57:12 Bon, quand on a demandé à Lula de condamner l'invasion d'Ukraine,
00:57:18 qu'est-ce qu'a dit Lula ? Il a dit "pas du tout,
00:57:20 je pense que c'est les Russes qui ont raison".
00:57:22 Il l'a dit quand il a été élu.
00:57:24 Il a dit "moi je soutiendrai toujours les Russes dans l'affaire de l'Ukraine".
00:57:28 Bon, je vous signale que les autres, vous regardez les pays, les BRICS,
00:57:32 ils sont d'accord là-dessus, tous sont d'accord là-dessus.
00:57:35 – À part l'Argentine qui a quitté l'idée d'entrer dans les BRICS.
00:57:38 – Mais justement, elle était candidate pour entrer dans les BRICS
00:57:41 et elle a quitté, Milei a dit "je sors", en précisant aussi
00:57:45 "parce que j'ai d'autres problèmes à régler, d'abord je remets mon économie en marche,
00:57:48 après on verra". – Ça va.
00:57:50 – On verra si elle remet son économie en marche, ça c'est encore autre chose.
00:57:53 Mais, donc il faut bien regarder les choses en face.
00:57:57 Les BRICS représentent une grande partie du monde
00:58:01 et on va interdire, et les BRICS vont dire à une réunion,
00:58:04 ils vont dire "on ne laisse pas Poutine venir".
00:58:08 – Non, la question se posait plus pour le G20.
00:58:11 – Oui mais…
00:58:12 – Mais ça pousse à démonétiser définitivement le G20.
00:58:17 – Mais oui, en réalité ça passera quoi ?
00:58:19 C'est-à-dire que ce sera une réunion,
00:58:21 s'ils acceptent, pour des raisons diplomatiques et politiques,
00:58:25 de ne pas faire venir Poutine,
00:58:27 et bien à côté, on arrêtera, si vous voulez,
00:58:31 il y aura d'autres discussions qui se passeront à côté, avec Poutine.
00:58:35 Vous savez, c'est l'histoire des Jeux Olympiques,
00:58:38 je ne sais pas si vous savez ça,
00:58:39 les Jeux Olympiques, chez nous, on en parle tous évidemment,
00:58:42 ça va se passer cet été.
00:58:43 – Il paraît.
00:58:44 – Oui, il paraît, espérons-le.
00:58:47 Est-ce que vous savez qu'au mois de juin,
00:58:49 il y a les Jeux Olympiques des BRICS qui a eu lieu,
00:58:52 dans lesquels les Russes sont en compétition avec tous les autres ?
00:58:57 Ah, là ça pose question.
00:58:59 C'est-à-dire que comme on a interdit aux Russes
00:59:02 de venir aux Jeux Olympiques en France,
00:59:05 les BRICS sont en train de monter des pré-Jeux Olympiques,
00:59:08 si je peux dire, avec tous les pays, avant.
00:59:12 Quand on va s'en rendre compte au mois de juin,
00:59:14 vous ne croyez pas qu'on se sentira un peu ridicule ?
00:59:17 – C'est une très belle conclusion géopolitique.
00:59:19 Merci beaucoup Alain Julliet d'être venu à nouveau jusque TV Liberté.
00:59:23 Je rappelle aux téléspectateurs qui voudraient vous entendre plus souvent
00:59:28 qu'il y a votre chaîne YouTube Openbox TV, avec bientôt 100 000 abonnés.
00:59:33 Je suis sûre que vous allez contribuer à franchir le cap.
00:59:37 Mais juste avant, je compte sur vous pour d'abord faire le succès de cette émission.
00:59:42 Pensez donc à la partager, pensez également à laisser vos commentaires.
00:59:46 Je vous le dis chaque semaine, mais c'est vrai, je m'engage à lire
00:59:48 tout ce que vous m'écrivez juste en dessous.
00:59:50 Et puis pensez à cliquer sur ce petit pouce en l'air,
00:59:52 au moins ça, ça prend quelques secondes
00:59:54 et ça améliore considérablement le référencement.
00:59:56 Je vous remercie et je vous dis à la semaine prochaine.
00:59:58 Portez-vous bien.
01:00:00 [Musique]
01:00:12 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
01:00:15 [SILENCE]

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