Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les moins de 35 ans se détournent d'Emmanuel Macron et la mise en place du Pass rail.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 *Générique*
00:03 La revue de presse d'Europe a enligné de la garde une mauvaise nouvelle de plus dans les journaux ce matin pour Emmanuel Macron.
00:08 - Ah oui, le chiffre est cruel pour le plus jeune président de la République de l'Histoire.
00:12 Les moins de 35 ans se détournent de lui.
00:15 Selon un sondage IFOP, fille du ciel pour le Figaro,
00:18 seuls 7% des jeunes envisagent de voter pour la liste macroniste aux européennes.
00:23 En 2019, ils étaient plus du double.
00:26 Alors, pour qui votent ces jeunes, allez-vous me demander ?
00:29 On sait que traditionnellement, ils ont le cœur à gauche.
00:31 Eh bien, le PS, seulement 6%, les Insoumis, à peine 10%, 14% quand même pour les écologistes.
00:38 Eh oui, vous avez deviné, Dimitri, c'est Jordan Bardella qui remporte la mise.
00:43 30% des 18-35 ans ont l'intention de voter pour la liste RN au mois de juin prochain.
00:50 Des jeunes qui n'ont d'ailleurs pas la reconnaissance du ventre à l'endroit d'un pouvoir politique,
00:54 qui va pourtant leur offrir la quasi-gratuité du train cet été.
00:58 Catherine Ney nous en parlait à l'instant.
01:00 L'État et les régions instaurent un passerail pour les jeunes, s'enthousiasme La Croix,
01:04 qui trouve effectivement l'idée excellente.
01:06 Elle expliquait que ce dispositif devrait permettre à 700 000 jeunes de moins de 27 ans
01:11 de voyager cet été de façon illimitée pour 49 petits euros.
01:16 Ben voyons, c'est pas comme si l'État devait faire des économies partout.
01:20 Ce n'est pas comme si nous avions 3 200 milliards de dettes.
01:24 À la une de l'opinion, le sang d'Olivier Bacusa ne fait qu'un tour.
01:27 L'État nounou continue à bien se porter en France.
01:30 Et hop, 15 millions de dépenses en plus.
01:32 Mais comment après ça dire que le quoi qu'il en coûte est fini ?
01:36 Écrit l'éditorialiste.
01:38 Comment expliquer que des économies sont nécessaires quand on dépense à tout va
01:42 et non sans arrière-pensée électorale ?
01:44 Que l'on parle de retraite, d'énergie, d'éducation ou de transport,
01:48 les cadeaux n'existent pas, rappelle Bacusa.
01:51 Il n'y a que des libéralités, dont la facture devra tôt ou tard
01:56 être assumée par la collectivité.
01:58 - Il n'y a pas d'argent public, il n'y a que l'argent du contribuable.
02:00 D'autres mots pas très agréables à entendre ce matin, Olivier.
02:04 - Ceux d'Éric Leboucher, à la une des échos.
02:06 L'éditorialiste est l'un des rares à oser défendre un durcissement de l'assurance chômage.
02:11 Ce n'est pas facile à entendre parce qu'un demi-siècle de faux keynésianisme
02:15 a convaincu l'opinion de trois faussetés, écrit-il.
02:19 D'abord que le chômage serait une fatalité.
02:21 Deuxièmement que c'est à l'État de créer des emplois.
02:24 Et troisièmement que vivre sans travailler est une vie normale.
02:28 Dire aujourd'hui qu'il n'y a pas de travailler faux, martèle-t-il,
02:31 il y a aujourd'hui des centaines de milliers d'emplois disponibles
02:34 et dire que ce sont des jobs dégradés est au trois-quarts faux.
02:38 - Autre sujet, toute la presse revient ce matin sur le lynchage de cette collégienne de Montpellier.
02:43 - Et ben non, Dimitri, pas toute la presse.
02:45 Si le Parisien lui consacre ça à une et les deux pages suivantes,
02:48 si, la plupart des journaux on va le dire,
02:51 y reviennent peu ou prou, assez bizarrement,
02:53 certains préfèrent garder le silence.
02:56 Les lecteurs du Monde, grand quotidien de gauche,
02:58 seront peut-être surpris de constater que leur journal ne consacre pas un entrefilet,
03:02 pas une ligne à cette histoire.
03:05 Nouvel exemple d'invisibilisation d'information
03:08 qui frappe toute une partie de la presse et de la classe politique,
03:11 phénomène que constate d'ailleurs Vincent Trémolet de Villers.
03:14 À la Une du Figaro, il prend la plume contre cette société
03:18 qui vote des lois sur la discrimination capillaire,
03:21 mais qui laisse une jeune fille se faire battre à mort devant son école.
03:24 Contre ce microcosme, pront à dénoncer des violences symboliques,
03:28 tandis qu'explose sur le trottoir d'en face une sauvagerie des temps barbares.
03:32 Certains peuvent regarder ailleurs, ou n'y voir qu'un insignifiant fait d'hiver,
03:36 mais c'est la France entière, prévient-il,
03:39 qui se sent harcelée par cette violence ordinaire.
03:43 Pour conclure, après tout cela, et la transition finalement assez bien trouvée,
03:48 on termine avec Femmes Actuelles, l'hebdomadaire que l'on cite trop rarement dans la revue de presse,
03:53 mais cette semaine, le journal propose à ses lectrices un étonnant palmarès
03:57 sur les villes où il fait bon vivre pour les femmes.
04:01 Et de nous expliquer que certaines municipalités luttent plus que d'autres contre le harcèlement,
04:06 ce qui est très bien,
04:07 que certaines cités essaient de dégenrer les espaces,
04:11 ce qui est déjà plus abscond,
04:13 alors vous jeterez un coup d'œil au palmarès,
04:15 coup de bol, Montpellier n'arrive pas en tête.
04:17 Non, c'est Strasbourg qui décroche le pompon, ou plutôt la pomponne,
04:21 et tout en parcourant ce dossier, j'avoue que ma pensée s'est un peu égarée.
04:25 On repense tout d'un coup à la Cité des Femmes de Federico Fellini,
04:29 et puis on s'amuse à imaginer un magazine qui proposerait un classement des villes
04:33 où il fait bon vivre pour les hommes.
04:36 Après tout, qu'est-ce que ça pourrait donner ?
04:38 Alors j'ai réfléchi, je me dis, premier, Kaboul,
04:41 deuxième, Téhéran,
04:43 troisième, la cité de la Castellane à Marseille,
04:45 j'arrête mes plaisanteries de garçons de bain,
04:48 vous allez voir que je sais aussi être ultra politiquement correct,
04:51 parce que peut-être que les villes où il fait vraiment bon vivre,
04:54 ce sont ces cités inclusives où hommes, femmes,
04:57 et surtout toute personne en interrogation de genre,
04:59 peuvent vivre ensemble en bonne harmonie.
05:01 Allez, bon week-end et bonne lecture de Femmes Actuelles.
05:03 Merci Olivier Delagardie, il est temps que vous partiez en week-end, vous aussi, je le sens.