• il y a 6 mois

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la conférence de presse d'Emmanuel Macron qui n'a pas convaincu et le Rassemblement national qui n'a jamais été aussi près de la victoire.

Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2

Category

🗞
News
Transcription
00:00La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde, avec encore aujourd'hui une actualité dominée par la politique.
00:07On commence par la conférence de presse d'Emmanuel Macron.
00:10On ne peut pas dire que les commentateurs en sont ressortis particulièrement convaincus.
00:14J'en prends pour preuve la lecture de la presse régionale, souvent moins partisane que la presse parisienne.
00:19Macron à nouveau sur l'air du « moi ou le chaos » résume la Provence,
00:24dans les colonnes de laquelle François Tonneau n'a rien trouvé de très nouveau à cette dramatisation.
00:29Sauf que plus les années avancent, plus le chef de l'État diminue de sa superbe, écrit-il.
00:34À Strasbourg, les explications d'Emmanuel Macron n'ont pas convaincu non plus Pascal Coquille,
00:39l'éditorialiste des dernières nouvelles d'Alsace.
00:41« On ne joue jamais impunément avec des allumettes près d'un bidon d'essence », rappelle-t-il.
00:45Car ce que met sciemment de dire le chef de l'État,
00:48tout à sa volonté d'incarner encore et encore jusqu'à l'absurde
00:52la figure du sauveur d'un danger qu'il a lui-même précipité,
00:56c'est qu'une cohabitation n'a jamais empêché un gouvernement de gouverner.
01:00Si le RN obtient une majorité parlementaire, comme il est réaliste de l'envisager, poursuit-il,
01:06le président n'aura pendant un an au moins aucun moyen de freder son action.
01:11Oui, parce que cette hypothèse d'une victoire du RN devient de plus en plus crédible.
01:15Oui, le Figaro fait parler les chiffres ce matin.
01:18Le journal a décortiqué les résultats des Européennes,
01:21circonscription par circonscription,
01:24et le constat est sans appel.
01:26Alors, bien sûr, les Européennes ne sont pas la législative,
01:29mais tout de même, si les Français votaient exactement de la même façon à un mois d'intervalle,
01:34le parti de Jordan Bardella arriverait en tête dans 450 circonscriptions sur 577.
01:42Mais le plus spectaculaire, peut-être, c'est que dans 536 de ces circonscriptions,
01:47il n'y aurait pas de triangulaire ou de quadrangulaire.
01:50Dans 536 cas sur 577, je vous le rappelle,
01:54un duel opposerait, au deuxième tour, Rassemblement National et Front de Gauche.
02:00Bref, ces législatives pourraient aboutir à la quasi-disparition des LR
02:04et des macronistes à l'Assemblée Nationale.
02:07Les Républicains, qui soit dit en passant, n'ont même pas attendu le scrutin pour décider de se suicider.
02:11La question sera ensuite de savoir qui, les électeurs de ces deux camps,
02:15préférons envoyer à Matignon, entre Jordan Bardella et Jean-Luc Mélenchon.
02:19En tout cas, selon un sondage IFOP fiducial pour Paris Match,
02:2360% des Français s'attendent désormais à une victoire du RN.
02:27Ils ne sont que 15% à penser possible une victoire de la gauche.
02:31Alors d'ailleurs, le Rassemblement National est en train de se préparer à gouverner.
02:34Témoins ce papier très intéressant dans l'opinion,
02:37Nina Jakowski et Marc Vignault ont rencontré Jean-Philippe Tanguy.
02:41C'est lui qui serait, selon toute vraisemblance, nommé à Bercy en cas de victoire du RN.
02:45Parmi les premières mesures qu'il prendrait,
02:47baisse de la fiscalité sur les carburants et l'électricité,
02:50annulation de la hausse du prix du gaz,
02:52mais surtout, il commanderait un audit sur les finances publiques,
02:55parce que la situation risquerait de se tendre extrêmement rapidement
02:59pour la France sur les marchés financiers.
03:01Ce que je peux confirmer, dit Jean-Philippe Tanguy,
03:05c'est qu'on ne laissera pas filer les déficits.
03:07Si on arrive au pouvoir, ce ne sera pas Noël.
03:10Ce que vous nous dites, Olivier, c'est que la France file droit vers une nouvelle cohabitation.
03:14Eh bien, pas forcément, Dimitri.
03:16Parce qu'il n'est pas sûr qu'Emmanuel Macron, en cas de victoire du RN,
03:20reste longtemps à l'Élysée.
03:22Alors, je sais ce que vous allez me dire.
03:24Le président de la République a démenti, hier, avec force,
03:27lors de sa conférence de presse, toute envie de quitter le pouvoir.
03:30Sauf que le pont a recueilli les confidences
03:34de quelqu'un qui le connaît quand même assez bien, sa femme.
03:38Brigitte Macron, et elle n'est pas la seule, écrit Mathilde Sirot,
03:42est convaincue que son mari préférerait quitter la scène
03:46qu'avoir à subir l'humiliation d'un partage du pouvoir avec le RN.
03:50Elle s'en est déjà ouverte auprès de visiteurs.
03:52La perspective d'une démission du président impensable jusqu'alors
03:57ne paraît plus totalement farfelue, écrit-elle.
04:00Et dans le même numéro du point, Alain Minc confirme.
04:03Ce conseiller de l'ombre qui connaît bien Macron et le fonctionnement des institutions explique.
04:08De toute façon, le RN aura le pouvoir de le faire tomber.
04:11Les moyens matériels sont chez le Premier ministre
04:13et l'Elysée ne vit que des crédits donnés par Matignon.
04:16Il y a de plus chez Emmanuel Macron un orgueil démesuré
04:20dont on a vu dimanche soir les conséquences,
04:22qui fait qu'il n'acceptera jamais de devenir Albert Le Brun.
04:27Eh oui, le brave Albert.
04:28Alors comme nous sommes en pleine révision du bac à Nice,
04:31permettez-moi de faire un peu le cuistre,
04:33de rappeler qu'Albert Le Brun fut le dernier président de la Troisième République,
04:36celui qui abandonnait le pouvoir au maréchal Pétain,
04:39mais sans démissionner.
04:40Toutefois du coup, Alain Minc aurait pu s'amuser peut-être à comparer à un autre président,
04:45Paul Deschanel bien sûr,
04:47qui un beau jour, comme Emmanuel Macron,
04:49n'a pas bien compris ce qui lui arrivait.
04:51C'était le 23 mai 1920,
04:53on retrouva le président de la République hébété,
04:56en pleine nuit, en pyjama,
04:58mais lui n'était pas victime d'une sortie de route politique,
05:01il venait juste par mégarde de tomber d'un train.
05:04Là, ce n'était pas une métaphore en l'occurrence.
05:06Merci beaucoup Olivier Delagarde de votre revue de presse.

Recommandations