Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour.
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00:00La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagare, on commence par la presse régionale.
00:07Oui, et pour certains journaux, le deuxième tour de ces législatives est un événement
00:11aussi joyeux qu'une victoire en finale de Championnat de France de Rugby.
00:15Et à la fin, c'est la gauche qui gagne, triomphe ainsi depuis Toulouse la dépêche
00:20qui additionne les victoires en ce moment.
00:22Je vous parle de sport, mais ce matin, l'équipe fait aussi semblant de commenter une nouvelle
00:26victoire française sur le tour pour s'enthousiasmer en manchette.
00:29Surprise totale ! La gauche crée la surprise, rectifie Ouest-France, la gauche en position
00:35de force, titre à Bordeaux, Sud-Ouest, c'est le retournement national, s'amuse aussi la
00:41montagne avec Clermont-Ferrand, voilà pour ces titres dans des régions traditionnellement
00:45ancrées à gauche.
00:46Autant de journaux qui font les comptes et tiennent la liste de ces candidats qui font
00:50un carton, et ceux qui doivent faire leur carton, comme l'écrivent certains esprits
00:56malins.
00:57Bref, la gauche rigole et l'extrême droite broie du noir, la claque, c'est le titre
01:01des échos ce matin, au-dessus d'une photo de Jordane Bardella, les yeux mi-clos comme
01:06sonnés par les résultats d'hier, car l'autre fait marquant de la soirée, c'est évidemment
01:10la défaite du Rassemblement National, le R.N. en échec, reconnaît ainsi le Figaro
01:16en une.
01:17Alors, pourquoi ? Et bien, on n'a pas fini de s'interroger et de se demander aussi au
01:20passage pourquoi les sondages se seront autant plantés, mais dans le Dauphiné Libéré,
01:25Gabonin a une hypothèse qui se tient, si les Européennes ont fonctionné comme un
01:30référendum anti-Macron, écrit-il, les législatives auront tourné au référendum anti-R.N.
01:36Et le résultat est en tout cas cinglant pour Jordane Bardella, dans les dernières nouvelles
01:41d'Alsace, à Strasbourg, Pascal Coquille s'écrit, au-delà de la remontada de la gauche
01:47et de l'étiolement de la Macronie, la leçon principale est que le R.N. fait encore peur
01:51à une très grande majorité de Français, pour lesquels il reste un parti dangereux.
01:56« On sait ce matin ce que les Français ne veulent pas », écrit aussi Nicolas Béthoud
02:01à la une de l'Opinion, mais ajoute-t-il, « on ne sait pas ce qu'ils veulent ». Ce
02:05résultat est assurément catastrophique pour la France, pays divisé et désormais
02:11bloqué.
02:12Et ce constat est assez largement partagé ce matin.
02:14Oui, parce que l'enthousiasme de la gauche va être de courte durée, indique la Voix
02:18du Nord à Lille.
02:19La gauche, devant, et maintenant, s'interroge le journal, c'est la surprise et le flou
02:24reconnaît aussi le Midi libre à Montpellier, dans l'éditorial qu'il signe dans le Parisien
02:28aujourd'hui en France.
02:29Nicolas Charbonneau souligne cette situation paradoxale ce matin, « c'est assez déroutant
02:34quand on y senge », écrit-il, « on a voté mais on ne sait pas si on a gagné ou non ».
02:38Parce que quelle sera la politique mise en œuvre ? Et oui, les questions sont plus
02:42nombreuses que les réponses ce matin, et LA grande interrogation sert d'ailleurs de
02:47gros titre à la Provence.
02:48Qui, pour gouverner, s'interroge le journal ? Bien malin qui pourra le dire, dans le Parisien,
02:55le politologue Bruno Cotteret s'estime qu'il sera difficile au Président de ne pas proposer
02:59Matignon à des personnalités de gauche ou qui représentent un point médian de la
03:05gauche.
03:06À la une de Ouest-France, Stéphane Vernet, la fois démocrate chrétienne chevillée
03:09au corps, veut y croire, « la gauche et les écologistes unis peuvent obtenir beaucoup
03:14à condition de composer avec le bloc central et la droite », écrit-il, « merci à celles
03:20et ceux qui aspirent à nous diriger d'y penser », conclut-il.
03:23Alors évidemment, tous les regards sont tournés vers l'Elysée.
03:26Et c'est dans le Figaro que l'on nous raconte la soirée d'Emmanuel Macron.
03:30Les reporters du service politique du journal expliquent qu'il avait pris place autour
03:33de lui Alexis Colère, Richard Ferrand, Julien Denormandie, François Patria ou encore Thierry
03:39Solère.
03:40Au moment où Jean-Luc Mélenchon s'exprime, le président s'exclame, lui, il nous rend
03:45service.
03:46Emmanuel Macron, qui ne croyait pas en prononçant la dissolution que la gauche reconstituerait
03:50une alliance aussi vite, compte sur les tensions au sein du nouveau front populaire pour arrimer
03:56à lui la partie la plus modérée.
03:58« On va laisser la gauche exploser », commentait un autre participant de la soirée présidentielle.
04:04Le chef de l'État compte aussi relancer ses assauts sur les LR, raconte encore le
04:08journal.
04:09« Ah oui ? Eh bien gare au choc », prédit Alexis Brézé à la une du même Figaro.
04:14Dans ce hiatus démocratique mijote déjà la colère des électeurs RN, qui ont le sentiment
04:19qu'on l'oppose de ses Français du centre et de la droite hostile à Marine Le Pen,
04:27mais qui ne se sentent pas socialistes pour autant.
04:30Une chose est sûre, la France s'installe, et pour longtemps, dans une période d'instabilité
04:35politique dont la Vème République semblait devoir nous prémunir.
04:39« Alors que nous réserve l'avenir bien malin », qu'il dira, « jusqu'au 18 juillet
04:42prochain, il ne devrait pas se passer grand-chose », prédisent les gazettes.
04:46Et les échos nous rappellent que seule certitude, il ne peut y avoir de nouvelle dissolution
04:51avant le 9 juin 2025, soit 11 mois et un jour, et quelque chose me dit que ça risque
04:58de passer aussi vite qu'une saison de Championnat de France de Rugby.
05:02Vous avez déjà envie de re-voter Olivier Delagarde ?
05:04À 2026, on a les régionales et les municipales ?
05:09On va avoir des élections tous les ans.
05:11Mais tant mieux pour nous, on adore la politique, ne faisons pas semblant d'imiter.
05:16Vous avez complètement raison, allez, confession est faite.