Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour.
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00:00La revue de presse d'Europe, hein, Olivier Delagarde, on commence ce matin avec la disparition de Boilem Sansal.
00:09Cette nuit à Alger, un écrivain a dormi en prison, écrit Sylvain Tesson sur le site du Point,
00:14car la nouvelle depuis hier s'est répandue comme une traînée de poudre.
00:17Et si la presse de gauche regarde ailleurs, ce matin, le Figaro, lui, en fait son plus gros titre
00:22et nous donne à voir une grande photo de Boilem Sansal et sa tête de vieux comanche de la prairie, comme dit Tesson.
00:28L'écrivain franco-algérien aurait été arrêté à l'aéroport d'Alger samedi dernier, alors qu'il arrivait de Paris, raconte Philippe Gély.
00:34Il était accompagné d'un journaliste dont l'identité n'a pas été confirmée, celui-ci reste également injoignable.
00:41De source concordante, mais non officielle, les deux hommes seraient aux mains des services de sécurité algériens émis au secret.
00:48Depuis six jours, ils seraient accusés d'intelligence avec l'ennemi, explique-t-il.
00:54Être accusé d'intelligence, voilà en tout cas un beau chef d'inculpation de la part d'un état buteur.
00:59Quant à l'ennemi, ce serait la France, poursuit Gély. La France dont Boilem Sansal a obtenu la nationalité.
01:05Romancier, essayiste, censuré en Algérie, pour ses essais très critiques, Emmanuel Macron suit l'affaire de très près, paraît-il.
01:12Si l'écrivain est bien détenu par la sécurité intérieure, il y aurait là les éléments d'un nouvel incident sérieux
01:18dans la relation de plus en plus tendue entre Paris et Algiers.
01:22En attendant, la presse commence à se mobiliser, lisez l'édito du Figaro où Tréhard salue un paladin de la liberté.
01:29Ne manquez pas non plus la tribune de Kamel Daoud, son ami, et puis, achevons la lecture de Tesson sur le site du Point.
01:35Cette nouvelle confirme plusieurs choses, écrit-il, que gouverner au nom d'Allah mène au pire
01:40et que l'état algérien est encore plus faible qu'on ne le pensait.
01:43Quand la puissance s'en prend aux écrivains, c'est qu'elle est dans sa phase terminale.
01:47Un dieu qui a besoin du sang des humains, qui ne croit pas en lui, est faible.
01:52Un gouvernement qui arrête les artistes est malade.
01:55Alors la presse de gauche, si, elle parle de Boalem-Sensal et de Kamel Daoud,
01:59mais pour les mettre en difficulté, notamment le journal Le Monde, en ce qui concerne Kamel Daoud,
02:04on aura l'occasion d'en reparler dans quelques minutes.
02:05Il n'y a pas un mot de Boalem-Sensal sur le site du Monde.
02:08Vous avez raison, on parlera de ces affaires-là avec Eugénie Bastier dans un instant.
02:11Retour en France avec des inconnus à présent.
02:14Oui Dimitri, ça pourrait être une devinette.
02:16Où se trouvent tous les mercredis Françoise Gattel, Olga Givernet ou encore Paul Christophe ?
02:21Réponse, à l'Elysée, au Conseil des ministres.
02:24Comme quoi on peut être parfaitement inconnu et membre du gouvernement depuis deux mois.
02:30Et ce n'est pas moi qui persifle, pour une fois, mais un sondage.
02:33Odoxa Backbone pour le Figaro.
02:3564% des Français n'ont jamais entendu parler de l'un des 19 ministres de plein exercice.
02:42Commentaire d'un député socialiste.
02:44À part Retailleau, ce gouvernement, c'est nobody land.
02:48Alors il y en a quand même un qui est en train de se faire un nom, avec ses deux prénoms.
02:52Antoine Armand, ministre de l'économie et des finances, traître de l'exécutif Judas de la Barrière.
02:58Et il se peut dire que l'interview qu'il a accordée hier aux Parisiens fait réagir, et pas en bien.
03:03Armand nous a effectivement fait comprendre qu'avant d'être membre du gouvernement, il était porte-flingue d'Attal.
03:09Mais un ministre de l'économie ne devrait pas dire ça, commente Olivier Bacusa à la Une de l'Opinion.
03:14Par ces mots, il contribue à affaiblir un peu plus l'équipe dont il fait partie, navrant.
03:19Et les échos sont du même avis.
03:21Lisez le portrait du jeune ministre Siker.
03:23En dernière page du journal, il y est gentiment renvoyé à ses poignards et dans ses cordes.
03:29Quand on défend une journée de solidarité, écrit-il, il faut effectivement montrer l'exemple.
03:34C'est bien vu ça.
03:35Mais vous nous proposez, Olivier, de terminer avec un sujet qui devrait mettre tout le monde d'accord.
03:39Je l'espère.
03:40En tout cas, il s'agit d'un plat qui a un peu disparu des assiettes ces dernières années, il faut bien le reconnaître.
03:46Et pourtant, il n'est pas exagéré de parler d'un chef-d'oeuvre du patrimoine de la gastronomie française.
03:51Un plat honoré d'ailleurs par le septième art.
03:54Rappelez-vous, Jean Gabin, Louis de Funès, 1968, le tatoué, extrait.
04:00Dis donc, garçon, est-ce que le chou farci est à température ?
04:03Voilà, monsieur.
04:04Très bien.
04:05Mais vous n'allez pas manger des choux farci après des tripes.
04:08Oui.
04:09Moi, des choux farci, je ne fais même pas une bouchée.
04:11Mais parce que vous ne savez pas manger.
04:13Le chou farci, pourquoi je vous en parle ?
04:16Eh bien, parce qu'il est de retour.
04:18Il a même droit à une page entière dans le Figaro, beaucoup plus qu'Antoine Armand.
04:23Ce plat rustique devient un phénomène gastronomique, explique Alice Bosio.
04:28Il revient à la carte de nombre aux restaurants.
04:30Et d'ailleurs, c'est tenu lundi à Limoges, le premier championnat du monde de choux farci.
04:36Tiens.
04:37110 inscrits et c'est une chef d'un restaurant de Singapour qui l'a emporté.
04:41La fête des papilles fut totale et un peu grasse.
04:44Ne manquait qu'une huile pour lui remettre son trophée.
04:47Ou mieux encore, un secrétaire d'Etat au chou farci portefeuille, s'il en est à forte notoriété.
04:54Bravo Olivier Delagarde, je vous félicite.
04:56C'était finement troussé, encore une fois, cette revue de presse d'Europe 1.
04:59Et bon appétit.
05:00Merci.
05:01Ben oui, c'est l'heure du chou farci, c'est 8h40.
05:03Oui, 8h40, c'est parfait.
05:05Pour le chou farci, il n'y a pas d'heure.
05:07Bien sûr.