Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne qui passe plutôt inaperçu et la note de la France qui pourrait être dégradée par les agences Fitch et Moody's.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 *Générique*
00:02 La revue de presse d'Europe, Olivier Delagarde, ce matin on imagine que le discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe dont on vient de parler avec Catherine Ney,
00:09 et bien que ce discours fait les gros titres.
00:11 Et bien non Dimitri, très rares sont en fait les quotidiens régionaux à y consacrer leur manchette, au mieux il y a ce qu'on appelle un appel en une,
00:19 un petit sous-titre qui renvoie à un article en page intérieure, mais West France par exemple,
00:24 qui aime à se présenter comme le premier quotidien national, n'en dit pas un mot en première page, rien.
00:30 Et en une, le directeur de l'opinion est assez seul ce matin à s'indigner de ce désintérêt général,
00:35 que penser d'un discours fondamental sur l'Europe, lorsqu'il est relayé sur les chaînes d'info continue derrière l'affaire Kenji Girac ?
00:43 Cette rangle, Nicolas Bettou, oui, sans doute, mais il n'est pas certain que les Français soient restés devant leur écran pendant deux heures pour écouter le chef de l'État.
00:53 Semble lui répondre Olivier Biscay, le directeur du Midi Libre, qui parle d'une intervention multidirectionnelle et parfois confuse.
01:02 "Dense", c'était un discours dense, commande pour sa part Jean-Christophe Ploquin à la Une de la Croix,
01:09 "dense" qui en langage journalistique veut dire "ennuyeux".
01:11 Oui, les macronistes auraient tort d'espérer un impact immédiat de l'adresse de la Sorbonne,
01:15 qui ne peut être qu'un discours à infusion lente, écrit Guillaume Tabard dans les colonnes du Figaro,
01:21 qui lui non plus d'ailleurs ne consacre pas son plus gros titre à ce discours.
01:25 Alors qu'est-ce qui intéresse le Figaro ce matin ?
01:27 Tic-tac, tic-tac, écrit un rien sadique Gaétan de Capelle dans l'édito à la Une du Journal,
01:33 plus que quelques heures à patienter et le gouvernement saura s'il doit subir ou non l'affront d'une dégradation de la note financière de la France.
01:42 Le "Moody Blues", comme il l'appelle joliment, c'est le titre de son édito, "Moody Blues" ou "La peur de l'agence Moody's".
01:49 La France ne peut s'en prendre qu'à elle-même si elle se retrouve dans une situation de soumission, écrit-il,
01:55 tant de mauvaise gestion a ruiné notre crédibilité.
01:59 Vous trouvez ça dur ? Eh bien vous n'avez rien lu !
02:01 L'Express, qui n'est pas sur le papier le journal le plus hostile à la Macronie,
02:05 l'Express publie en couverture d'une photo montage.
02:07 Macron et le maire sont sur un bateau qui coule.
02:10 La France, plombée, titre l'hebdo, est dans ses colonnes.
02:13 Béatrice Mathieu adresse un zéro pointé à la Macronie, chiffre à l'appui.
02:17 Elle démontre que la crise Covid et l'Ukraine ont bon dos.
02:21 Depuis 2017, l'exécutif porte une lourde responsabilité dans la dérive des finances publiques, écrit-elle.
02:27 Le bilan d'Emmanuel Macron est accablant.
02:30 Alors, reste à savoir quand même si la France sera ou non dégradée.
02:33 À la recherche de quelques infos, on s'est bien surplongé dans les échos.
02:36 Dont l'actualité économique et financière est a priori la spécialité.
02:40 On a lu, relu, pas un mot Dimitri, pas un mot sur cette possible dégradation de la France, comprenne qui pourra.
02:49 - Après avoir énuméré ce que vous n'avez pas lu, Olivier, dites-nous ce que vous avez trouvé dans les journaux.
02:54 - On découvre qu'Emmanuel Macron n'est pas rancunier, c'est dans le Parisien,
02:58 alors qu'il va peut-être assister à la dégradation de la France par des agences américaines.
03:02 Il souhaite recevoir Joe Biden en visite d'Etat, le top du top en matière de protocole.
03:07 Marcelo Westfred et Henri Vernet nous apprennent que l'Elysée tente effectivement de convaincre le président américain
03:13 de rester en France après le 6 juin pour une visite d'Etat, donc de deux ou trois jours.
03:19 Bref, jusqu'aux élections européennes, ce serait parfait.
03:22 En tout cas, si Biden vient à Paris, il faudra l'emmener voir la nouvelle attraction de Montmartre.
03:28 Pas le Moulin Rouge, qui sans ses ailes ne ressemble plus à grand-chose.
03:31 Non, je veux bien sûr parler de la nouvelle ZAD, parce que ça y est, Paris a désormais la sienne.
03:37 L'info est dans le Figaro, moins boueuse que Notre-Dame-des-Landes, plus chic que le chantier de la 69.
03:43 Il y a désormais la zone à défendre du bouleau de rhum de Montmartre.
03:47 Un petit terrain de 765 m² sur lequel dorment désormais tous les soirs les membres du club de pétanque
03:54 pour éviter d'être expulsés. C'est Stéphane Kovacs qui a mené l'enquête.
03:59 La mairie de Paris a effectivement décidé de déloger ses amateurs de boules
04:03 pour confier l'espace à un hôtelier de luxe mitoyen.
04:07 Celui-ci promet d'y installer en lieu et place des joueurs de pétanque en marcelle,
04:12 des abris naturels pour une faune diversifiée, un composteur collectif.
04:17 Cette réorchestration écologique permettra des cours de méditation et d'apiculture.
04:23 Bref, vous avez compris, eh bien les boulistes aussi, ils n'en veulent pas.
04:27 Ils veulent garder leur terrain de boules et leurs buvettes.
04:29 Il y a un enjeu social, culturel et sportif.
04:32 Ici se retrouvent des gens de tous âges et de tous milieux pour jouer aux boules et aux cartes
04:36 autour d'une bière à 1,50€, explique Fabien Galtier, le sélectionneur de l'équipe de France de rugby
04:41 qui fait partie des zadistes.
04:43 L'hôtel, c'est magnifique pour s'utile, mais il faut sortir le billet pour s'asseoir.
04:47 Voilà la lutte des classes entre bobos et bouboulistes.
04:50 Tout cela arbitré par le Figaro. Vous ne me direz pas, après tout cela, qu'il n'y a rien dans les journaux.
04:55 - Vous êtes plus bouleau de rhum ou composteur collectif ?
04:58 - Je suis plus boubouliste.
05:00 - Le contraire m'aurait étonné.
05:02 Merci beaucoup Olivier Delagarde, l'arvue de presse d'Europe 1.