Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui, il revient sur la tentative de meurtre qu'a subi cette adolescente de 14 ans, Samara, à la sortie de son collège, rouée de coups par trois mineurs et sortie du coma ces dernières heures.
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NewsTranscription
00:00 *Générique*
00:02 Europe 1, 11h-13h, Pascal Praud et vous.
00:07 Et pour réagir avec Pascal Praud de 11h à 13h sur Europe 1, 01 80 20 39 21.
00:12 Et je salue évidemment Géraldine Hamon, je salue notre ami Laurent Tessy qui a préparé cette émission comme tous les matins.
00:18 Bonjour à tous.
00:19 Bonjour Laurent, bonjour à Fabrice Lachute qui va la réaliser, bonjour à Olivier Guenegg qui sera présent pour la page Facebook.
00:26 Bonjour à tous.
00:26 23 000, je rappelle. 23 000, c'est un record mesdames et messieurs.
00:30 Et puis on est avec Charles Luhillier qui est correspondant d'Europe 1 qui nous parlera de ce qui s'est passé exactement hier avec cette jeune femme qui a été, mardi, qui a été tabassée pour des raisons manifestement qu'on va vous expliquer dans quelques secondes.
00:46 Mais est-ce qu'on peut déjà peut-être écouter le témoignage de la mère de Samara qui était ce matin sur l'antenne de CNews et que j'ai interrogé longuement et puis que Charles Luhillier a également interrogé.
01:00 Je vous propose d'écouter l'interview qu'a faite Charles Luhillier.
01:04 J'ai parlé à plusieurs copines de Samara qui me disent "Madame, Samara elle est coquette, Samara elle s'arrange, Samara elle se maquille un peu et puis cette jeune fille est voilée".
01:13 Je ne vois pas le chose. Ma fille aussi est pratiquante.
01:17 - Elle est peut-être coulfar ? - Voilà, on l'a traité de coulfar.
01:20 Coulfar ça veut dire "mécréante", c'est une traduction de "mécréante".
01:23 Voilà, ma fille elle est traitée de mécréante alors qu'elle est saine d'esprit.
01:29 Ils ont peut-être une version de la religion qui est différente de la nôtre.
01:36 - Parce que votre fille s'habille... - Voilà, elle s'habille à l'européenne.
01:38 Voilà, elle n'est pas voilée. Un exemple, ma fille avait mis une couleur rouge sur ses cheveux.
01:47 Au bout d'une semaine, elle m'a dit "Maman, c'est plus possible".
01:49 Toute la journée c'est des rires, c'est des moqueries, des insultes.
01:52 - C'est quoi ? C'est des "Karba" ? - Voilà, c'est ça.
01:54 C'est des insultes en arabe.
01:57 - Ça veut dire quoi ? - Ça veut dire "pute".
02:01 Voilà, ça veut dire "pute". Elle est traitée de pute à longueur de journée.
02:03 Elle a pris la décision au bout de la fin de la semaine de se reteindre les cheveux en marron
02:07 alors qu'elle adorait la couleur rouge.
02:09 Mais c'était plus vivable en fait.
02:11 C'était quelque chose qui choquait alors que pour autant ça me choque pas.
02:17 Je suis sa maman, elle est peut-être jeune fille mais voilà, elle a le droit de s'exprimer.
02:25 Je sais pas si c'est les raisons mais je tente d'aller vers cette...
02:29 - De l'oursoupçon. - Voilà, de l'oursoupçon de ça.
02:31 Parce qu'il n'y a pas d'autres raisons. Cette élève est en 3ème, ma fille est en 4ème.
02:34 Elle est plus jeune qu'elle, ils ont pas du tout le même cercle d'amis.
02:38 Il n'y a rien qui les relie en fait, mis à part peut-être cette jalousie.
02:43 Je vous propose d'écouter une nouvelle fois Asiba.
02:47 Asiba est donc la mère de l'adolescente Samara.
02:49 On essaiera d'ailleurs d'avoir d'ailleurs d'être en contact avec Asiba.
02:53 Elle était hier sur CNews.
02:55 Je suis franchement dépassée. J'ai l'impression que j'ai peur pour mes enfants.
03:00 J'ai peur même de les laisser sortir.
03:02 Et si ma fille s'en sort, je sais même pas si...
03:06 J'oserais même pas la roscolariser, j'ai peur.
03:10 Autre réaction, Christine, cette fois-ci, qui est la grand-mère de Samara, donc la mère de Asiba.
03:16 Et je vous propose de l'écouter.
03:18 D'après les copines, ça fait 3 ans que ça dure, des harcèlements, toujours des mêmes jeunes.
03:25 Il y a une semaine, elle a été battue.
03:28 Ils l'ont attrapée, ils l'ont frappée dans le dos, un gars.
03:31 Elle l'a pas dit à ma fille, elle a rien raconté.
03:33 Et hier, elle est partie à l'école.
03:36 Le professeur principal a téléphoné à ma fille pour lui dire qu'il y avait des garçons qui lui ont voulu.
03:42 Et ma fille a demandé à ce que ma petite-fille reste à l'école, qu'il la garde jusqu'à son retour.
03:49 Elle a rappelé la vice-scolaire en début d'après-midi pour bien leur dire qu'elle venait à la sortie la chercher.
03:56 Et ils l'ont jetée à la fosse au Lyon.
03:58 - Avant d'être avec Charles Lhuillier qui a récueilli toutes ces interviews,
04:02 écoutons Sophie Béjean qui est rectrice de l'Académie de Montpellier.
04:05 - C'est un acte grave, l'enquête est en cours.
04:08 Il y aura une procédure judiciaire qui fera la clarté des événements.
04:13 Dans l'établissement, nous enclencherons les procédures disciplinaires
04:19 en direction des auteurs de cette agression lorsque les faits auront été établis.
04:26 J'exprime vraiment tout mon soutien à la famille, à la maman.
04:30 Beaucoup d'émotion, c'est une maman qui est solide, qui a dit beaucoup de bien de l'établissement.
04:36 Qui a dit combien sa fille et aussi son fils, qui est scolarisé ici,
04:41 sont bien pris en charge, sont bien accompagnés, sont heureux.
04:45 - Sophie Béjean, j'entends ce que dit la rectrice, mais j'entends aussi lorsqu'elle dit cela,
04:50 qu'elle pense à sa place, où elle parle de l'établissement, de l'Académie de Montpellier.
04:56 La maire ne dit pas exactement cela, et au contraire, elle remet en cause cet établissement
05:01 qui n'a pas sécurisé ou qui n'a pas suffisamment protégé sa fille,
05:06 mardi à 16h lorsque sa fille est sortie, avec des jeunes gens qui l'attendaient depuis midi.
05:12 C'est ça qu'elle nous disait tout à l'heure lorsque nous étions avec elle sur CNews.
05:17 Karl Olive, député Renaissance des Yvelines, il était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin à 8h10 sur Europe 1 et sur CNews.
05:23 - On voit bien la fracture de la société dans tous les secteurs, et moi j'appelle au dialogue intercultuel,
05:29 au dialogue entre les religions, parce que ça me paraît très important, et je reste à ma place.
05:34 C'est ce qu'on a fait à Poissy, tous les trois mois.
05:36 Pour tout vous dire, je pense que l'apaisement dans nos quartiers et dans nos villes passera aussi par un apaisement
05:40 par les représentants de l'ensemble des cultes.
05:43 - On va marquer une pause, Charles Lhuillier est avec nous,
05:46 rebonjour Charles, puisque nous nous sommes eus sur l'antenne d'Europe 1 à 9h,
05:51 et on va pouvoir continuer, peut-être avez-vous d'ailleurs de nouvelles informations ?
05:55 - En tout cas, l'information la suivante, c'est que l'Académie va à nouveau s'exprimer,
06:03 et c'est pour cette raison qu'une représentante, en tout cas, ou une chargée de communication du rectorat
06:08 va prendre la parole, sans doute avant la fin de matinée.
06:12 C'est l'unique information dont je dispose alors qu'il est.
06:14 - On va marquer une pause, c'est l'occasion aussi de vous féliciter pour la qualité de ce travail que vous avez fait sur place,
06:19 et notamment de ce témoignage très fort à Assiba que vous avez obtenu,
06:25 et ce qui est intéressant c'est que ce matin, Europe 1 était la seule radio à expliquer
06:30 pourquoi cette jeune femme avait été agressée,
06:33 et c'est grâce à votre témoignage que vous avez mis à l'antenne que nous avons pu avoir des éclaircissements.
06:38 Il est 11h11, on marque une pause à tout de suite.
06:40 - Et vous pouvez réagir sur Europe 1 avec Pascal Praud de 11h à 13h en composant son numéro non surtaxé.
06:46 - Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 21.
06:50 - Europe 1. - Pascal Praud et vous, 11h à 13h sur Europe 1.
06:54 - Et nous sommes donc avec Charles Lhuillier, correspondant d'Europe 1.
06:58 Charles, plusieurs questions évidemment à vous poser.
07:02 Depuis combien de temps cette jeune fille, Samara, était-elle harcelée ?
07:07 - En fait ça fait un an et demi, d'après ce que m'ont dit Christine, la grand-mère,
07:12 et à si bas la maman, ça fait un an et demi que Samara est harcelée au sein de cet établissement.
07:18 Harcelée à cause de sa tenue vestimentaire, harcelée à cause aussi du fait qu'elle peut fréquenter des garçons,
07:25 comme toutes les jeunes filles de son âge, et donc ça a commencé par des insultes,
07:29 ça s'est transformé en cyberharcèlement également, ça c'était ces dernières semaines,
07:35 et puis en réalité ce qu'il s'est passé mardi, donc il y a deux jours,
07:40 ça a été finalement le coup de grâce, malheureusement, avec effectivement de lourdes blessures,
07:44 un traumatisme crânien avec écoulement sanguin, alors elle a été placée en coma artificiel.
07:50 Grâce à Dieu, elle en est sortie hier matin, mais en tout cas on a eu très très peur,
07:55 et c'est vrai que c'était un harcèlement qui était latent dans ce collège,
07:59 et qui malheureusement s'est conclu par quelque chose qui aurait pu se terminer en drame.
08:06 - Alors évidemment la responsabilité du collège est posée, est-ce que le proviseur était au courant ?
08:12 - Alors il y a eu des signalements de la part de Aciba, la maman que vous avez longuement entendu sur ces news il y a quelques minutes,
08:20 il y a eu des signalements, mais c'est vrai qu'on n'a pas pris Aciba au sérieux,
08:25 on n'a pas pris Samara, cette jeune fille, au sérieux.
08:28 La maman d'ailleurs en est même allée jusqu'à penser que c'était sa propre fille, Samara, qui était en cause,
08:35 et en réalité c'est là où on voit toute la difficulté qu'ont les parents,
08:40 mais également peut-être, et j'ose le dire, la déconnexion qui règne au sein de l'éducation nationale,
08:44 parce que je peux vous dire vraiment, et je me suis entretenu avec beaucoup de parents aux abords de ce collège,
08:50 personne n'a vu venir ce qu'il s'est passé mardi, personne.
08:54 Il y a non seulement la question du harcèlement au sein du collège,
08:58 il y a également la question du cyber-harcèlement en dehors du collège,
09:02 et c'est vrai que là-dessus l'éducation nationale, pardon pour ce terme, est un petit peu lâche,
09:07 parce qu'elle considère, cette éducation nationale, que le cyber-harcèlement,
09:11 comme c'est en dehors des grilles du collège, n'est pas de son ressort, en réalité un petit peu quand même.
09:16 Cette jeune femme, évidemment, vous disiez qu'elle est toujours à l'hôpital,
09:22 et elle était dans le coma, mais elle va pouvoir s'exprimer, ou en tout cas elle s'est exprimée,
09:26 mais manifestement elle ne se souvient de rien, disait Samara Aciba.
09:29 Alors, est-elle dans le déni ? Ça c'est la question.
09:33 Est-ce qu'elle est vraiment, véritablement en situation d'amnésie ?
09:37 C'est ce qu'a dit Aciba, sa maman, d'ailleurs, à notre micro.
09:40 Ça c'est une véritable question, mais c'est vrai que pour l'instant, à l'heure qu'il est,
09:45 sa maman m'a dit qu'elle n'était pas du tout capable de répondre aux autorités sur ce qu'elle a vécu mardi dernier.
09:54 Elle ne se souvient de rien.
09:55 Est-ce qu'elle est dans le déni ? Est-ce qu'elle a volontairement voulu supprimer ce traumatisme de sa mémoire ?
10:02 Ça c'est la question.
10:03 Mais il est tout à fait possible que la mémoire lui revienne,
10:08 et qu'elle puisse donner des éléments qui seront déterminants, j'imagine, pour la suite de l'enquête.
10:11 - Charles Luhillier, qui est avec nous, correspondant d'Europe 1 en direct de Montpellier,
10:15 et qui nous parle de cette jeune femme, Samara, adolescente de 14 ans, de confession musulmane,
10:20 c'est important de le dire, qui a été agressée devant son collège parce qu'elle ne portait pas le voile.
10:24 On disait qu'il y avait une responsabilité globale de l'établissement,
10:28 mais il y a peut-être également une responsabilité ponctuelle sur la journée de mardi,
10:33 puisqu'on apprend que depuis midi, midi et demi, un groupe de jeunes attendait Samara,
10:40 qu'elle a quitté l'établissement à 16h, manifestement,
10:46 et que l'établissement l'a laissé sortir sans protection, alors qu'il y avait ces jeunes gens qui attendaient Samara.
10:52 - Oui, et en plus c'était public, il y avait eu un appel sur le réseau social Snapchat,
10:58 un réseau social très connu chez les adolescents, un appel public pour régler son compte à Samara.
11:05 Donc, véritablement, il est vrai que les autorités et même le corps éducatif
11:10 auraient pu techniquement dans l'absolu être au courant de ce qu'allait se passer.
11:15 Mais oui, vous l'avez dit, elle est sortie, elle est sortie comme si de rien n'était,
11:19 comme si c'était une fin d'après-midi normale, et est arrivé ce qui est arrivé.
11:25 Et alors, est-ce que finalement le corps éducatif était au courant ?
11:28 Est-ce que le corps éducatif, le corps enseignant au sein de cet établissement s'est dit
11:32 "peut-être que ça n'arrivera pas, c'est pas la première menace publique qu'il y a sur les réseaux sociaux" ?
11:38 Là, pour l'instant, je vous l'avoue, Pascal, je n'ai pas de réponse.
11:41 - Mais vous savez que le monde change forcément, et les métiers aussi changent,
11:47 et dans l'établissement public, dans un collège aujourd'hui, peut-être faut-il désigner quelqu'un
11:52 qui ne fasse que du réseau social, que des réseaux sociaux, pour surveiller ce qui se passe
11:59 sur son propre établissement et sur ses propres élèves.
12:02 C'est une question de moyens, mais on voit bien que le cyberharcèlement existe,
12:07 donc on pourrait imaginer, pourquoi pas, c'est une question en tout cas posée au ministre de l'Éducation nationale,
12:12 est-ce qu'il faut une cellule dans chaque lycée, dans chaque collège,
12:16 qui étudie ce qui se passe, ce qui se dit sur les élèves qui sont scolarisés dans l'établissement ?
12:23 Je crois que nous avons fait le tour, Charles Lhuillier, des interrogations qu'on pouvait avoir.
12:31 - Si je peux me permettre, Pascal, il y a également la question du séparatisme.
12:35 On est dans un quartier qui s'appelle La Payade, à Montpellier, c'est un quartier qui est très cosmopolite,
12:41 et c'est vrai qu'il y a, par exemple, certains bars où les femmes ne peuvent pas aller.
12:48 Je suis désolé de le dire, mais c'est la réalité.
12:50 - Si c'est une réalité, moi je vous invite à faire un reportage, Charles,
12:54 parce que si vraiment il y a des bars dans Montpellier...
12:57 - Ce n'est pas le seul quartier de France dans cet état, vous le savez très bien.
13:00 - Moi je suis peu sur le terrain aujourd'hui, mais s'il y a vraiment, si cette réalité existe,
13:06 s'il y a dans le quartier de La Mosson, dans le quartier de La Payade, que je connais,
13:11 puisque c'est là que jouait l'équipe de Montpellier en football,
13:15 s'il y a des bars où les femmes ne peuvent pas entrer,
13:18 je pense que le travail du journaliste, c'est de montrer cette réalité.
13:24 D'ailleurs c'est très intéressant, parce que je ne veux pas, évidemment,
13:29 cibler la manière dont aujourd'hui l'actualité est rapportée,
13:35 mais le témoignage que vous avez eu, et on ne citera évidemment pas d'autres radios,
13:39 mais d'autres radios l'avaient également, et ces radios ne l'ont pas diffusé, Charles Lhuillier.
13:44 Et ça je trouve que c'est très intéressant quand même.
13:47 - Pardon, mais je ne veux pas blâmer mes confrères.
13:49 - Oui, oui, je sais, je suis comme vous.
13:51 - Je peux tout à fait comprendre qu'il y a, chez certains de nos confrères,
13:56 une volonté de ne pas stigmatiser.
13:58 Et je vous le dis en toute transparence, Pascal,
14:01 j'ai beaucoup hésité à diffuser ce témoignage,
14:05 parce que c'est révélateur d'une réalité,
14:08 et j'ai eu peur, en diffusant ce témoignage, si vous voulez,
14:11 de mettre de l'huile sur le feu sur une situation en contexte
14:16 qui est déjà incandescent dans certains quartiers en France.
14:20 Et bon, alors, évidemment vous m'avez décomplexé à ce sujet,
14:24 et depuis des années, Pascal Praud, mais bon,
14:27 il ne faut pas avoir de pudeur de gazelle.
14:30 - Notre métier est fait...
14:31 - Et quand il y a une réalité à lire, il faut la dire.
14:32 - Voilà, notre métier est fait tout simplement pour témoigner la réalité.
14:35 Je récuse toujours l'expression "mettre de l'huile sur le feu".
14:39 Pourquoi ? Parce qu'elle sous-entendrait qu'il y a le feu,
14:44 mais qu'il ne faut pas le dire.
14:46 Donc c'est une expression que je récuse toujours et tout le temps.
14:50 Nous ne sommes pas là ni pour mettre de l'huile sur le feu,
14:53 ou pas, et j'entends souvent d'ailleurs cette expression,
14:56 dite par les politiques, dite pourquoi pas par les journalistes,
14:58 mais je maintiens mon analyse,
15:01 dire cela, c'est avouer qu'il y a le feu,
15:04 mais qu'il ne faudrait pas le dire,
15:06 au nom de ne pas jeter de l'huile dessus.
15:08 Ben non, notre métier c'est tout simplement de témoigner,
15:11 avec évidemment, avec check and contre-check, comme on dit,
15:14 de vérifier toutes les informations,
15:16 mais la réalité, elle doit venir, me semble-t-il,
15:20 jusque aux oreilles, en l'occurrence, de l'auditeur.
15:23 Je vous remercie beaucoup Charles, vraiment merci.
15:26 Marjorie est avec nous, et Marjorie voulait peut-être intervenir.
15:30 Marjorie, vous habitez où ?
15:31 - Oui, bonjour Pascal, j'habite dans la région de Strasbourg,
15:36 et déjà, tout simplement, je voudrais dire un grand soutien à cette maman,
15:41 parce que c'est un véritable drame.
15:45 Moi, je vais juste partager mon expérience,
15:49 où j'ai une fille, une ado de 13 ans, qui est au collège,
15:53 et un jour, cette année, je lui disais,
15:56 "Mais quand même, pourquoi tu t'habilles toujours en jogging,
16:00 en basket, en sweat ?"
16:03 Je lui dis, "Avant, tu t'habillais, tu mettais des petites robes, des petites jupes."
16:07 Et là, elle m'a regardée, elle m'a dit, "Mais maman, réveille-toi,
16:10 je suis obligée de m'habiller comme ça,
16:13 sinon, on m'embête, je suis obligée de mal parler."
16:18 Et là, j'ai eu une véritable discussion avec ma fille,
16:22 où j'avais l'impression que c'était une jungle, le collège.
16:29 Et pourtant, ce n'est pas un collège, on va dire, à difficultés,
16:35 ou dans une guiseppe, ou quoi que ce soit,
16:39 c'est un collège, on va dire, de petites villes.
16:42 Et là, j'ai été vraiment très surprise.
16:44 Et moi, je peux vous dire que ça m'a quand même interpellée,
16:51 qu'une ado, et donc je lui ai demandé, j'y mettais "copine",
16:56 c'est pareil, et c'est exactement pareil.
16:58 Et je peux vous dire qu'elle a une copine qui se faisait,
17:00 ça fait à peu près un an, qu'elle se faisait harceler tout le temps.
17:03 Tout le temps, il fallait lui tirer la capuche,
17:06 mettre des petites clans derrière la tête, l'insulter, et au quotidien.
17:12 Et ma fille, plusieurs fois, a fait des rapports auprès des CPE,
17:17 et à un moment donné, ça a ricoché sur ma fille.
17:20 C'est-à-dire qu'à un moment donné, ça en est arrivé aussi à ma fille.
17:25 Moi, je peux vous dire, Pascal, j'ai pris...
17:27 Je ne suis même pas passée par la case de conciliation.
17:31 Moi, j'ai appelé une fois l'établissement.
17:34 Je leur ai dit "écoutez-moi bien, où ça cesse,
17:37 je vais directement à la gendarmerie".
17:40 Ça a continué un petit peu.
17:42 Je n'ai pas rappelé l'établissement pour dire
17:44 "ah bah écoutez, il faudrait quand même faire quelque chose,
17:47 je vais aller directement à la gendarmerie".
17:49 Et là, je peux vous dire que par contre,
17:51 je suis tombée sur la gendarmerie de la ville où je suis extrêmement compétente.
17:56 Ils m'ont passé tout de suite, ils ont un référent,
17:58 qui travaille avec le collège, et ils sont allés directement au collège.
18:01 Ils ont pris le nom de ma fille, sa classe, exactement les faits et tout,
18:05 et ça s'est réglé.
18:06 Je peux vous dire que la principale, elle a convoqué tout le monde,
18:09 et ça s'est réglé.
18:11 Donc, vous voyez, je pense aussi qu'à un moment donné,
18:17 les parents, je pense qu'ils disent "ouais, on ne veut pas intervenir,
18:21 parce que les enfants, c'est des petits problèmes d'ado, de gamins,
18:26 et bien il faut tout de suite sortir l'artillerie".
18:31 Et en arriver à ce que des gamines soient "embêtées"
18:36 parce qu'elles s'habillent, se massacrent...
18:39 - Non, non, mais c'est une réalité qui n'est pas...
18:41 - En fait, le problème de notre...
18:43 et c'est pour ça que je pointe souvent la responsabilité médiatique,
18:47 c'est-à-dire que les choses devraient être dites telles qu'elles sont.
18:51 Voilà, c'est ça.
18:52 Dire les choses telles qu'elles sont.
18:55 C'est ça notre métier.
18:56 Et pour plein de raisons, aujourd'hui, ces choses-là sont minorées,
19:02 sont invisibilisées, ne sont pas rapportées, etc.
19:06 Et ceux qui les rapportent sont pointés du doigt.
19:09 Je parlais de CNews dans une autre émission,
19:12 tout à l'heure j'étais sur CNews,
19:14 je rapportais que Mediapart, pour ne pas le nommer,
19:17 fait en ce moment une enquête qu'elle feuilletonne sur son site internet,
19:23 et le titre c'est "La fabrique de la haine".
19:26 Bon, puisqu'il nous arrive de rapporter,
19:31 par exemple, comme je l'ai fait ce matin pendant 50 minutes,
19:33 ce qui s'est passé à Montpellier.
19:35 Est-ce que c'est la fabrique de la haine de rapporter la haine ?
19:38 Si j'ose dire, parce que la haine elle est sur le terrain.
19:40 Moi je témoigne de cette haine, ce n'est pas moi qui la fabrique,
19:43 c'est moi qui en témoigne.
19:46 Donc, pour des raisons idéologiques d'ailleurs, nous sommes fortement attaqués.
19:49 Je pense que c'est extrêmement important l'espace médiatique.
19:54 Il ne veut pas voir, il ne veut pas voir,
19:57 radio, télévision, intellectuel, artiste,
20:03 je pourrais même dire homme politique bien souvent,
20:05 cet espace médiatique ne veut pas voir une forme de réalité du terrain,
20:10 ce qui se passe sur les terrains.
20:11 Bon, c'est plus confortable effectivement,
20:14 on se fait moins attaquer en étant dans ce consensus-là.
20:17 Il est 11h28, nous marquons une pause.
20:20 Il est 11h28, je salue Elie Semoun s'il nous écoute.
20:23 Parce que paraît-il qu'il nous écoute tous les jours.
20:25 Il nous l'a dit hier, à cause de lui je ne peux plus chanter !
20:28 - Oh mais non ! - Allez-y !
20:30 - Est-ce qu'on peut réécouter ?
20:31 Bah si, je suis très ennuyé.
20:32 On pourrait l'appeler d'ailleurs Elie Semoun, mais je n'ai pas ses coordonnées.
20:34 - Moi j'ai vraiment envie de tourner dans le film "Ducobus".
20:37 J'ai vraiment envie maintenant.
20:39 - Et si on l'invitait, il viendrait avec nous pendant "Ducobus à Sorkhans".
20:42 C'est sorti hier, c'est ça ?
20:43 - Ah, il me semble oui !
20:45 - Oui, il me semble.
20:46 - Ça serait bien qu'il vienne dialoguer avec les auditeurs.
20:49 - Ah oui, bonne idée !
20:50 - Et puis il mettrait en boîte tout le temps, ça vous ferait plaisir, je suis sûr.
20:52 - Ah oui ! Ce serait la meilleure émission de l'année !
20:55 - Il est sorti hier le film.
20:56 Vous réagissez avec Pascal Fraud, 01.80.20.39, 21.11.00 à 13h.
21:01 Belle matinée sur Europa !
21:02 Pour réagir et donner votre avis sur Europe 1,
21:05 rendez-vous sur la page Facebook de Pascal Fraud et vous.
21:08 Europe 1, Pascal Fraud.
21:10 Avec nous de 11h à 13h sur Europe 1 et toujours avec Marjorie qui est avec nous en ligne, Pascal.
21:14 - Oui Marjorie, je vous propose Marjorie d'écouter Asiba,
21:18 qui est donc la mère de cette adolescente, la mère de Samara,
21:22 qui témoignait tout à l'heure sur ses news.
21:24 On est resté une vingtaine de minutes avec elle et évidemment son témoignage est très poignant.
21:29 - Depuis l'an dernier, ça a commencé.
21:33 La jeune fille qui a été interpellée avait créé,
21:38 compte sur Samara, une photo d'elle avec un appel au viol.
21:42 À partir de là, cette élève a été sanctionnée et ça a continué.
21:47 Cette jeune fille est voilée.
21:49 Ma fille, comme vous le disiez, elle a sa biale européenne.
21:53 Je vois que ce motif qui justifie cet acharnement envers ma fille,
22:00 parce qu'ils n'ont ni le même cercle d'amis, elle n'est plus grande qu'elle.
22:04 Il n'y avait aucun différend entre eux et c'était physique.
22:09 Elle n'aimait pas ma fille, elle ne pouvait pas la voir.
22:12 Donc elle s'acharnait constamment sur elle, des crachats, des insultes.
22:18 On la traitait de mécréante.
22:20 Au bout d'un moment, ma fille a craqué, elle est rentrée à la maison.
22:24 Je la voyais d'une teinture à une autre, elle changeait.
22:29 Elle avait voulu faire une couleur rouge à ses cheveux.
22:32 Au bout d'une semaine, après tellement d'insultes,
22:34 elle en est arrivée à devoir se reteindre les cheveux.
22:37 Elle me dit "maman, ce n'est pas possible, on m'insulte, je change".
22:41 Elle changeait pour les autres.
22:43 Je ne comprends pas, je suis de la même communauté que cette jeune fille.
22:48 Je suis de confession musulmane, ma fille pareil.
22:52 On ne comprend pas cette version de la religion que ces personnes ont.
22:57 - Témoignage édifiant de Asiba, la mère de l'adolescente Samara.
23:01 Elle rappelle qu'Asiba est musulmane, que sa fille est musulmane,
23:07 mais qu'elle n'envisage pas la religion de la même manière
23:11 que cette jeune femme qui l'a attaqué.
23:14 Je veux vous remercier Marjorie.
23:16 - Oui, Pascal, si vous me permettez un dernier mot.
23:20 - Je vous en prie.
23:21 - La maison France brûle et on regarde ailleurs.
23:24 - Écoutez...
23:26 - Pour ne pas rafrager une célèbre phrase.
23:28 - Oui, j'entends, j'entends, j'entends.
23:30 Mais c'est vrai que ces sujets-là, déjà ils sont évoqués aujourd'hui
23:34 alors qu'il y a 20 ou 30 ans ils n'étaient pas évoqués.
23:36 Il y a certaines personnes qui me disent qu'il y a 20 ans c'était déjà le cas
23:40 et on n'en parlait pas mais ça existait de la même manière.
23:43 C'est vrai qu'aujourd'hui il y a les réseaux sociaux, il y a les chaînes d'infos,
23:45 peut-être que cette réalité est plus présente
23:47 mais c'est vrai qu'elle a de quoi nous inquiéter, bien évidemment.
23:50 - Et merci à vous d'être la petite voix.
23:53 - Bah écoutez, c'est pas moi, c'est toute la rédaction d'Europe 1,
23:56 c'est Charles Lhuillier qui est sur place, c'est les reporters qui nous écoutent.
24:00 - C'est toute votre rédaction, voilà, parce que je pense que vous êtes la voix
24:04 de personnes qui n'osent rien dire et qui sont majoritaires quand même dans ce pays.
24:10 - Je pense que vous avez raison là-dessus.
24:12 Je pense que je passe mon temps à dire moi 80% des journalistes contre 80% des français.
24:17 J'ai pas de preuves de tout cela, bien sûr, je le dis.
24:21 Je pense que dans cet espace médiatique,
24:24 c'est pas tant d'ailleurs que les gens pensent différemment,
24:26 c'est qu'ils ont peur ou qu'ils sont formatés ou qu'ils ne veulent pas faire de vagues ou etc.
24:30 - Voilà, j'ai pas de vagues.
24:32 - Bon, Olivier est avec nous. Olivier, bonjour Olivier.
24:36 - Bonjour Pascal, bonjour à tous.
24:38 - Et merci d'être avec nous Olivier, vous habitez Béziers.
24:42 - Oui, tout à fait.
24:43 - Donc peut-être vous-même êtes-vous confronté à ces difficultés ?
24:46 J'entends parfois le maire de Béziers, Robert Ménard,
24:49 parler des difficultés du vivre ensemble.
24:52 - Oui, bon alors je ne parlerai pas du maire de Béziers
24:56 parce que je trouve que ses idées sont parfois un peu sans frelu
24:59 à partir à gauche à droite, mais c'est pas le débat.
25:01 Moi ce qui m'inquiète surtout, si vous préférez, dans le sujet qui nous intéresse aujourd'hui,
25:04 c'est cette montée de la religion.
25:07 La religion qui est de plus en plus prenante
25:10 en fait dans tous les débats.
25:12 Il n'y a pas un jour maintenant en France
25:15 où on ne parle pas, et je suis désolé il faut poser les mots,
25:18 de l'islam qui pose un problème de terrorisme,
25:21 qui pose un problème de laïcité.
25:23 On n'entend pas parler des catholiques,
25:25 on n'entend pas parler de la religion juive, etc.
25:27 On a un problème, malheureusement, alors attention je ne fais pas de généralité.
25:30 - Avec l'islam radical, hein ?
25:32 - Voilà, je ne fais pas de généralité avec tous les pratiques.
25:34 - Parce qu'à Sedan c'est l'exact contraire,
25:36 c'est-à-dire que là c'est intéressant, vous avez deux musulmans.
25:39 Vous avez Samara, musulmane,
25:41 et elle est attaquée par une autre musulmane.
25:44 - Alors Samara, précisément...
25:46 - C'est un cas d'école quasiment, sans jeu de mots.
25:48 - Samara, pour moi, si je ne dis pas de bêtises,
25:50 est originaire de la communauté harki.
25:52 Je n'ai pas une petite liaison avec ça aussi.
25:54 - Alors là-dessus, j'avais Louis Alliot, tout à l'heure le maire de Pierrepignan,
25:57 et c'est vrai que lui-même disait qu'il avait été alerté
26:00 par la communauté harki,
26:02 que derrière cet règlement religieux,
26:05 il y avait aussi une possibilité
26:07 de vengeance, si j'ose dire, 60 ans plus tard,
26:11 contre les harkis.
26:12 Bon, c'est la guerre d'Algérie sur le sol de France,
26:16 d'une certaine manière.
26:17 C'était évidemment M. Alliot qui le disait,
26:20 il faut vérifier, valider tout ça.
26:22 - Regardez Pascal, on a bien eu l'export du conflit
26:25 à bande de Gaza-Israël en France.
26:27 Vous savez, je pense que maintenant tout est prétexte,
26:30 et je vais employer des mots qui sont peut-être un petit peu durs,
26:33 mais c'est comme ça que je les pense en tout cas.
26:34 Il y a quelques siècles de cela,
26:36 il y a eu une religion qui a voulu s'étendre dans toute l'Europe
26:38 à force d'actes violents et autres choses.
26:40 Moi, qu'est-ce que je constate aujourd'hui,
26:42 c'est qu'on a des pays qui,
26:44 nous on a quand même voté la séparation de l'État
26:46 et de la religion en 1905, ça a commencé à péter un petit peu,
26:48 en tout cas qui est agressé par des actes journaliers.
26:51 Parce que le niveau d'agression à la laïcité,
26:55 parce que c'est de l'agression, c'est plus de l'atteinte,
26:57 je veux dire, quand on en vient à molester des gens,
26:59 à menacer des proviseurs, pour moi c'est de l'agression,
27:01 qui sont en explosion entre 2022 et 2023,
27:05 et bien sûr on n'a pas les chiffres de 2024.
27:07 Maintenant, je pense qu'il ne faut plus une réponse rigide,
27:09 il faut se réveiller un petit peu à un moment donné.
27:11 Bien sûr, les musulmans librent le choix de leur culte,
27:15 et tant mieux, seulement moi j'estime qu'un culte,
27:17 si vous préférez, ce n'est pas à travers une croix
27:19 qu'on peut porter sur soi,
27:21 ce n'est pas à travers un voile qu'on peut mettre sur soi,
27:23 c'est une foi intérieure.
27:25 Alors moi je suis agnostique, je ne suis pas croyant particulièrement,
27:27 mais en tout cas si j'ai quelque chose en lequel je vais croire,
27:29 je vais le croire à l'intérieur de moi,
27:31 je ne vais embêter personne avec.
27:33 Je ne vois pas pourquoi à chaque fois on vient nous enquiquiner
27:37 avec ce système-là, où les gens disent
27:39 "oui mais bon, attendez, les musulmans, il ne faut pas mélanger",
27:41 etc. Je pense que les bons ne nous embêtent pas,
27:43 et qu'en fait leur image est ternie par rapport à tout ça.
27:46 Mais il faut aussi constater que là,
27:48 on a des attaques incessantes tous les jours,
27:50 des actes le plus bas,
27:52 qui commencent avec la teinte à la laïcité à l'école,
27:55 même si c'est déjà une provocation pour moi qui est immense,
27:58 et pour finir après, aux actes terroristes.
28:00 Regardez Pascal, mais sincèrement,
28:02 quand on parle maintenant de ces faits les plus graves,
28:04 on parle de quelle religion à chaque fois ?
28:06 Il y a toujours une connotation de religion,
28:08 ou alors on dit qu'ils sont désaxés.
28:10 C'est pas compliqué.
28:12 - Ecoutez, cette émission permet à chacun
28:14 de pouvoir s'exprimer.
28:16 Nous sommes effectivement dans une séquence
28:18 qui a commencé il y a quelques années,
28:21 qui se terminera je ne sais quand,
28:23 et qui pose le problème du vivre ensemble,
28:25 de pouvoir être en harmonie,
28:29 sans que la religion vienne donner ses injonctions
28:32 dans la vie de tous les jours.
28:34 Voilà, mais c'est-à-dire que
28:37 la difficulté des religions,
28:40 la religion catholique il y a plusieurs siècles,
28:43 plusieurs années en tout cas,
28:45 plusieurs dizaines d'années,
28:47 était un commandement dans la vie de tous les jours.
28:49 Elle l'était au 18e, au 19e,
28:52 sans doute siècle et bien avant encore.
28:54 Aujourd'hui elle ne l'est plus.
28:56 C'est-à-dire que les gens ont pris de la distance,
28:58 ils ont pris de la distance avec cela.
29:00 Bon, manifestement, toutes les religions
29:02 peut-être ne sont pas,
29:04 ou même, comment dire,
29:06 ne voient pas les choses de cette manière-là.
29:09 Aujourd'hui, peut-être y a-t-il un travail à faire
29:12 sur d'autres religions,
29:15 pour imaginer que la religion c'est intime,
29:18 la religion ça ne vient pas dans l'espace public,
29:20 c'est le principe de la laïcité,
29:22 la religion ce n'est pas pour imposer à l'autre
29:25 sa manière de vivre, sa manière de vêtir,
29:27 sa manière de penser, sa manière de boire,
29:29 sa manière de manger, etc.
29:30 Ce n'est pas ça, la religion.
29:32 Mais en tout cas, ce n'est pas ça en France,
29:35 avec notre principe de laïcité.
29:37 Simplement, la laïcité ça ne veut rien dire pour les gosses,
29:40 vous parlez de laïcité pour un gosse de 15 ans,
29:42 il ne comprend même pas le concept.
29:44 - Ils ont des cours quand même maintenant.
29:46 - Oui mais bon, vous savez,
29:48 en fait j'ai l'impression de dire toujours la même chose,
29:50 moi on ne m'a jamais parlé des valeurs de la République
29:52 dans les années 70, et pour cause,
29:54 on n'avait pas à en parler parce qu'elles existaient.
29:56 On ne m'a jamais parlé de la laïcité,
29:58 je n'ai pas souvenir de parler de la laïcité
30:00 dans les années 70, et pour cause,
30:02 parce qu'elle n'était absolument pas enfreinte.
30:04 Enfreinte ou enfreint ? Enfreinte ?
30:06 Enfreinte. Enfreinte.
30:08 Elle n'était pas enfreinte.
30:10 Tout ça est venu après, de la même manière,
30:12 le vivre ensemble, personne,
30:14 quand j'avais 12 ans, me parlait du vivre ensemble,
30:16 pour une raison simple, c'est qu'on vivait ensemble,
30:18 il n'y avait aucun souci, moi je jouais au football,
30:20 je jouais avec des gens qui étaient de toute culture,
30:22 et de toute religion,
30:24 ça ne posait même pas un problème,
30:26 personne n'a imaginé que ça pose de problème,
30:28 donc tout ça est venu après, bien évidemment.
30:30 Alors moi je vous parle de 78,
30:32 79, j'avais 15 ans, 14 ans, etc.
30:34 - Même qu'à 80 c'était pareil.
30:36 - Merci Olivier.