Bayou démissionne des Verts / Quentin Bataillon chez Hanouna / Taxer les rentes ?
Mettez vous d'accord avec Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire et auteur de “Chaos - essai sur les imaginaires des peuples" (avec Stéphane Rozes) (Editions du Cerf), Jean Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique, Thomas Elexhauser, secrétaire Général Les Centristes et conseiller départemental de l’Eure et Geneviève Goëtzinger, présidente de l’agence imaGGe
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NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:02 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:06 Et nous sommes ensemble pour commenter l'actualité comme tous les jours avec aujourd'hui Arnaud Benedetti.
00:12 Bonjour Arnaud, professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
00:17 Et votre dernier livre, K.O. Essai sur les imaginaires des peuples,
00:21 que vous livre d'entretien avec Stéphane Roset sous édition du CERGE.
00:25 Jean-Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique. Bonjour.
00:28 Thomas-Alexazer, secrétaire général des centristes et conseiller départemental de l'heure. Bonjour.
00:33 Et Geneviève Götzinger, présidente de l'agence Images. Bonjour.
00:38 On va revenir sur notre sondage, il faut appuyer du ciel pour Sud Radio,
00:42 un sondage qui fait beaucoup de bruit.
00:45 Rachida Dati en position de force pour la mairie.
00:49 Ce matin, Frédéric Dhabi disait qu'à deux ans de l'élection, ça ne rimait pas forcément à grand chose.
00:55 Mais c'était toujours ce qu'on dit, une photo à l'instant T.
00:58 Les budgets, les déficits, est-ce qu'on va augmenter les jours de carence ?
01:03 Est-ce qu'on va aller ponctionner sur les super profits ?
01:06 Est-ce qu'on va taper dans Agir Carco beaucoup de sujets ?
01:10 Les sénateurs veulent limiter le droit de grève et puis toujours encore et toujours l'école.
01:15 Bref, je pense qu'on n'aura pas le temps de tout traiter parce qu'il y a beaucoup de choses intéressantes dans vos sujets.
01:20 Thomas, on va commencer avec vous. C'est un sujet un peu plus léger, agréable.
01:24 Un peu de légèreté dans ce monde brut.
01:26 Nous fêtons cette année les 150 ans de l'impressionnisme.
01:30 Cette première grande exposition chez Nadar à Paris en 1874,
01:35 où ont été révélés, officialisés, mis à l'honneur ce mouvement autour de Pissarro, de Renoir, de Monet.
01:43 Je vous invite tous à découvrir le programme de Normandie Impressionniste,
01:47 qui est un énorme programme pendant plusieurs mois en Normandie, aussi à Paris au Musée d'Orsay,
01:52 avec de magnifiques expositions.
01:55 Certaines sont gratuites, comme David Hockney, qui est un des artistes contemporains les plus connus du moment
02:00 et qui expose gratuitement aux beaux-arts à Rouen.
02:02 J'ai inauguré ce week-end l'impressionnisme et la mer au musée de Giverny,
02:07 qui est une magnifique exposition avec beaucoup de manet, beaucoup de monnaie,
02:12 sur ce lien entre maritimes, mer et paysage.
02:17 Vernon, dans l'heure, va aussi accueillir une magnifique exposition autour de Blanche-Augdé,
02:22 qui était la belle-fille à double titre de Monet,
02:25 puisqu'elle était la belle-fille par sa mère et elle a épousé un des fils de Monet.
02:29 C'est intéressant, c'est surprenant.
02:31 Et donc rendez-vous en Normandie pour ce magnifique événement qui est Normandie Impressionniste.
02:37 Je vous invite à rêver un petit peu sur ces grands peintres qui ont magnifié la scène,
02:41 magnifié la Normandie et qui sont connus dans le monde entier pour cela.
02:45 Soyons fiers, effectivement.
02:47 Arnaud, vous c'est un coup de cœur pour un livre.
02:49 Oui, un livre. Le grand économiste Daniel Cohen,
02:52 qui est décédé fin second semestre 2023.
02:57 Il avait écrit de nombreux ouvrages au mot "Economicus",
03:01 "Richesse du monde et pauvreté des nations".
03:05 Il était directeur du département d'économie, de sciences économiques à Normale Supérieure.
03:10 Ça avait été d'ailleurs le professeur de la prix Nobel d'économie, Esther Duflo.
03:15 Et juste avant sa mort, il terminait un manuscrit intitulé "Brève histoire de l'économie".
03:23 Et pour tous ceux qui s'intéressent ou qui ne s'intéressent pas à l'économie,
03:27 parce que parfois ils considèrent que la matière est un peu ardue et technique,
03:31 je recommande ce texte. C'est un texte court de 200 pages
03:35 qui à la fois explique l'histoire de la pensée économique avec les grands théoriciens de l'économie,
03:41 Adam Smith, Keynes, en passant par Schumpeter et plein d'autres encore,
03:45 et puis les grands mouvements qui finalement expliquent la transformation du monde par l'économie,
03:50 mais pas seulement par l'économie, parce que c'était un économiste qui n'était pas,
03:54 justement, et c'est parfois le reproche qu'on peut faire aux économistes d'être trop enfermés dans leur matière,
03:58 et d'expliquer les mouvements économiques uniquement par l'économique.
04:01 Et il expliquait l'économie par d'autres, évidemment, paramètres.
04:04 Et c'est un livre qui se lit très bien, qui est très clair, qui est très didactique,
04:08 qui est très bien écrit, et vraiment, je le recommande, ça se lit comme un roman.
04:12 Donc pour tous ceux qui veulent aborder la matière économique,
04:15 ce livre est absolument limpide et lumineux.
04:18 - Ça s'appelle "Une brève histoire de l'économie", c'est paru chez Albin Michel,
04:21 et l'auteur est Daniel Cohen.
04:24 - Je pense qu'on peut peut-être rajouter, c'est d'autant plus important qu'aujourd'hui
04:28 un certain nombre d'auteurs occidentaux relèvent que finalement, l'échec de l'économie
04:35 pour nos concitoyens, l'échec social des politiques économiques,
04:40 serait, je dis bien serait, à l'origine de la remise en cause des démocraties.
04:44 C'est-à-dire que nos concitoyens attendaient des démocraties, évidemment la liberté,
04:49 mais aussi l'égalité sociale, le progrès, etc.
04:52 Et le fait que les politiques économiques aient été bien malmenées,
04:56 ou sont remises en cause, en tout cas n'ont pas produit les fruits espérés,
05:00 justifie qu'il y ait une remise en cause, en quelque sorte, des fondements démocratiques.
05:05 C'est d'autant, c'est vraiment important qu'on réfléchisse à cela,
05:10 et qu'on se demande comment est-ce qu'on peut se projeter pour préserver la démocratie,
05:15 avec en tête un certain nombre d'impératifs économiques pour l'avenir.
05:19 - Alors Éric Reuvel, qui nous écoute, confirme, il dit que c'est un très très bon livre.
05:22 - Un excellent livre. - Un excellent livre, vraiment.
05:24 - Écoutez, on va le lire, "Une brève histoire de l'économie",
05:27 Daniel Cohen, paru chez Albain Michel.
05:29 Bon écoutez, on va marquer une toute petite pause,
05:32 et on se retrouve dans un instant, on va revenir en particulier avec vous Geneviève,
05:35 sur l'intervention hier de Quentin Bataillon,
05:38 le président de la commission d'enquête sur l'attribution des fréquences,
05:43 qui était hier chez Cyril Hanouna.
05:45 C'est un sujet qui ne manquera pas, je pense, de vous faire réagir.
05:49 A tout de suite.
05:51 - Parlons vrai. - Sud Radio, parlons vrai.
05:53 - Et nous sommes aujourd'hui avec Arnaud Benedetti,
06:07 professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
06:11 Je crois que la prochaine sera consacrée à l'Afrique.
06:14 - Alors oui, il y a un hors-série sur l'Afrique,
06:16 mais il y a aussi un numéro régulier, récurrent, sur la guerre et l'information.
06:19 - Ah, intéressant.
06:21 - Les deux sortent entre avril et mai.
06:23 - Vous reviendrez nous en parler.
06:25 - Oui, tout à fait.
06:26 - Vous avez publié "K.O. ! Essai sur les imaginaires des peuples" avec Stéphane Roset,
06:29 ce qui est paru aux éditions du CERF.
06:32 Jean-Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique,
06:35 Thomas Alex Hauser, secrétaire général des centristes et conseiller départemental de l'heure,
06:39 et Geneviève Göttinger, présidente de l'agence Images.
06:42 Alors Jean-Claude, votre coup de gueule à vous.
06:45 - Oui, vous savez qu'il se passe des tas de choses au sein d'Europe Écologie,
06:50 les Verts et notamment, il y aurait une pétition qui aurait été lancée,
06:54 en tout cas un appel à témoins qui aurait été lancé par le parti contre Juliet Bailloux.
07:00 Alors soyons bien clairs là-dessus, ça n'est absolument pas ma tasse de thé.
07:04 Évidemment, on ne peut que condamner si les faits sont avérés.
07:07 Ce qui me... et on est aux côtés des femmes.
07:10 Ce qui me choque dans cette histoire, c'est que des élus, un parti politique,
07:14 organise une sorte de justice privée.
07:17 Et pour moi, on est vraiment contre l'état de droit.
07:23 Et là encore, c'est important de dire, ce sont des gens qui disent,
07:26 ou qui prétendent servir la cause des femmes, mais non.
07:29 Ils utilisent la cause des femmes pour pouvoir organiser des démarches qui sont purement politiciennes.
07:35 Je crois qu'il faut s'en méfier, parce que là encore, je redis, ça ne sert pas la cause des femmes,
07:39 ça ne sert pas la démocratie, c'est contre l'état de droit.
07:42 Et je suis pour le moins surpris que des élus, des parlementaires,
07:45 ceux qui font la loi, et qui d'une certaine manière doivent la faire respecter par nos concitoyens,
07:50 décrédibilisent l'état de droit et tout ce que notre système, notre système démocratique comprend.
07:56 Lorsque la justice est saisie, il faut laisser la justice faire son travail.
08:01 Sinon, à ce moment-là, pourquoi est-ce qu'on vient...
08:05 Il y a des cris d'orfraie lorsqu'il y a des jeunes qui organisent des ratonnades
08:12 parce que telle gang aurait fait telle ou telle chose.
08:14 Qu'est-ce que nous disons ? Nous disons que c'est scandaleux,
08:16 et nous disons que la justice doit passer.
08:18 Eh bien, ça vaut aussi pour des responsables politiques en premier chef.
08:22 - Je rejoins beaucoup, monsieur.
08:24 Europe Écologie Les Verts ne sont pas les seuls à faire des commissions d'enquête interne.
08:29 Il y a aussi LFI qui l'a fait énormément.
08:31 Et je condamne tout excès, tout abus, toute violation du droit.
08:36 Il n'y a qu'une seule réponse, c'est le procureur général de la République.
08:39 Ça n'est pas des commissions internes où on règle aussi des comptes, pourquoi pas,
08:43 au sein des partis politiques.
08:45 Et c'est scandaleux.
08:47 Et ces partis de gauche qui font la loi chez eux,
08:50 notamment sur des sujets aussi sensibles, sur lesquels ils donnent tant de leçons,
08:53 mais qu'ils les traitent de manière un peu particulière, je trouve ça scandaleux.
08:57 - Parce qu'effectivement, un appel à témoin au sein d'un groupe,
09:01 ça se substitue à la justice.
09:04 - Ça témoigne d'une dérive, tout simplement, d'un certain nombre de formations de gauche.
09:07 Oui, vous avez raison, de rappeler, LFI fait le procès de la même manière.
09:11 D'ailleurs, je crois que Bayou vient de démissionner d'Europe Écologie Les Verts.
09:15 - Oui, il a démissionné.
09:16 - Mais on ne peut pas exclure en effet ce que vous dites,
09:18 c'est-à-dire que derrière des affaires qui sont quand même des affaires privées,
09:21 et qui, s'il y a des faits qui sont avérés, doivent être traités par la justice,
09:24 c'est l'évidence même dans un État de droit.
09:26 D'ailleurs, je pense que là, pour le coup, ils sont en dehors de l'arc républicain.
09:29 - Mais c'est ça que je vous dis, c'est ça qui est scandaleux.
09:32 - C'est des pratiques de ce type qui sont inquiétantes.
09:34 On ne peut pas exclure qu'il y ait des intentions de règlement de compte politique aussi,
09:38 qui, je veux dire, motivent ce type de démarche.
09:41 - Mais Arnaud, c'est pire que ça, parce que cela veut dire que derrière,
09:44 est-ce que vous vous rendez compte, que cela veut dire que derrière,
09:46 vous aurez n'importe quel organisme privé, que ce soit un employeur,
09:50 que ce soit votre bailleur, que ce soit l'association carte-muche à laquelle vous appartenez,
09:54 décide, chaque fois qu'il y a un problème,
09:56 décide de s'autosaisir et dire "on va organiser une justice privée".
10:00 Mais est-ce que vous vous rendez compte du risque que cela représente pour chacun d'entre nous ?
10:05 - Et pour la société.
10:07 - Oui, pour chacun d'entre nous.
10:09 - Dans la société, en tant qu'animal social.
10:11 - Dans la société, et là encore, tout en respectant,
10:13 je veux dire, on est les premiers à défendre les faibles.
10:15 - C'est le principe même de l'État et de l'État de droit qui est mis en cause.
10:19 Je rappelle que c'est les rois qui ont fait que l'on sorte justement de la justice privée.
10:25 C'est un vieux processus historique.
10:27 - Mais il s'était déjà mis en retrait après des premières accusations,
10:30 et visiblement, il y a eu une grève militante qui a été relancée au sein d'Europe Ecologie-Les Verts.
10:37 Et donc, est-ce qu'il abandonne son poste de député ?
10:40 - Ah non, non, il démissionne d'Europe Ecologie-Les Verts.
10:43 - Il garde son poste de député.
10:45 - Au passage Valéry, là encore, on en parle,
10:47 je ne suis même pas sûr en tant qu'avocat que les décisions qui ont été prises
10:50 ou qui seraient prises par Europe Ecologie-Les Verts ne soient pas contestables devant la justice.
10:55 - Oh la loi, oui.
10:56 - Pour moi, c'est parfaitement contestable, parce que ce sont des associations,
11:01 il y a un droit des associations, et à mon avis, c'est contestable devant un magistrat.
11:07 - Geneviève, avec vous, c'est un sujet que...
11:10 - On reste avec un élu ?
11:11 - Voilà, on reste avec un élu, je voulais qu'on traite ce sujet,
11:14 donc ça tombe bien que vous en fassiez un.
11:16 - Un parlementaire ?
11:17 - Il s'appelle Quentin Bataillon, et il aurait eu intérêt à rester totalement méconnu.
11:23 C'est l'élu de la génération TikTok, je dirais.
11:26 Ça dénote assez ce qui est devenu dans notre société du narcissisme,
11:31 du moi-je permanent, de la recherche de la lumière à tout prix.
11:36 Si on était dans l'entreprise, on pourrait parler de faute lourde ou de faute grave, je pense.
11:40 Ce monsieur préside une commission d'enquête parlementaire sur l'attribution des fréquences TNT.
11:47 Cette commission a travaillé pendant 4 mois, elle a procédé à 44 auditions,
11:53 et il a trouvé, il a jugé bon d'aller assumer une forme de service après-vente hier chez Hanouna,
12:00 plateau sur lequel il s'est permis de critiquer vertement, de dégommer Yann Barthez...
12:09 - Concurrent d'Hanouna.
12:11 - Concurrent d'Hanouna, et qui a été aussi auditionné.
12:13 Donc il est chez les Han auditionnés, et il parle d'un autre auditionné.
12:16 - Absolument. - Écoutez.
12:17 - Vous préférez Cyril Hanouna ou Yann Barthez ?
12:19 [Rires]
12:21 - J'ai encore un peu de neutralité là, je ne peux pas en parer pour d'autres.
12:23 - Est-ce que vous n'avez pas été surpris de l'attitude de l'un et de l'autre,
12:26 parce qu'on a annoncé une audition très mouvementée avec Cyril, ce qui n'a pas été le cas,
12:29 et Yann Barthez n'a pas été très sympathique, objectivement,
12:31 parce qu'il a dit qu'il n'était pas content d'être là, etc.
12:33 Est-ce que ça vous a surpris ?
12:34 - Je crois que c'est la première fois que je me suis énervé, entre guillemets,
12:36 vous avez vu que je suis un garçon plutôt calme,
12:38 énervé sur les auditionnés, parce qu'en fait, vraiment,
12:40 il y a une attitude assez arrogante, dès le début.
12:43 Il refusait de répondre à nos questions.
12:45 Tout simplement, je posais une question, et il regardait les gens du RN,
12:47 tant mieux qu'il regardait les gens du RN, mais c'est à eux qu'il répondait à autre chose.
12:50 Donc à un moment, ce n'est quand même pas vraiment l'exercice,
12:52 donc on leur l'a rappelé, de manière polie.
12:54 - Alors lui non plus, ce n'est pas vraiment l'exercice.
12:56 Normalement, il est quand même contraint à une certaine forme de neutralité, d'indépendance,
13:02 et là, il y a une prise de parti, donc il met en doute cette impartialité de la commission elle-même.
13:08 Il dégomme également le rapporteur, qui va écrire le rapport.
13:11 Heureusement que c'est le rapporteur qui va écrire le rapport, et pas lui, au demeurant.
13:15 Enfin bon, il a faux sur toute la ligne.
13:17 Je ne sais pas si c'est de la bêtise, du moingeux, du narcissisme.
13:22 Il se prend peut-être pour une star, à force d'en côtoyer beaucoup.
13:25 En tout cas, il a clairement envie d'en devenir une, mais je ne suis pas convaincue.
13:29 - Il serait allé chez Yann Barthez, ça aurait été la même chose.
13:32 Ce n'est pas parce que c'est Cyril Hanouna, mais c'est les propos qu'il tient.
13:36 C'est Sophia Aram qui retweetait un ancien tweet de Quentin Bataillon,
13:41 qui disait "La honte, Cyril Hanouna, c'est l'imposture de TPMP, alliant démagogie et fausse information.
13:47 L'audiovisuel public joue un rôle essentiel pour l'information, la création, etc."
13:51 Effectivement, il y a une sorte d'ivresse, visiblement, de la situation.
13:56 - Oui, alors c'est regrettable, parce que, je partage bien évidemment ce qu'a dit Geneviève,
14:00 mais ce qui est regrettable, c'est parce qu'il avait plutôt assez bien conduit, je trouve, sa commission d'enquête.
14:04 - Oui, plutôt, nous on l'avait reçu, on l'avait trouvé très brillant.
14:06 - Et qu'il avait été, en effet, je crois, dans son rôle dans cette commission d'enquête.
14:10 En effet, là, il y a un devoir de neutralité lorsque vous êtes président d'une commission.
14:14 Et surtout que le rapport n'a pas été rendu, en plus.
14:17 Donc, il doit être rendu, je crois, prochainement, dans les semaines à venir.
14:20 Et qu'il aurait pu s'abstenir, d'ailleurs, de toute, j'allais dire, expression médiatique,
14:24 quel que soit le média, jusqu'à ce que le rapport soit rendu.
14:28 - Il a également dégommé le rapporteur, ce qui est quand même assez extraordinaire.
14:32 - Alors, rappelez, on voit bien que dans cette commission, il y a une différence d'approche,
14:35 ça peut arriver souvent, d'ailleurs, dans les commissions, entre un président et un rapporteur.
14:39 - Mais vous n'allez pas dégommer le rapporteur à l'antenne.
14:41 - Non, non, du tout, vous ne le faites pas, vous pouvez le penser,
14:43 parce qu'il y aurait beaucoup à dire aussi sur le rapporteur et la façon dont il a parfois,
14:46 je veux dire, traité un certain nombre de personnes auditionnées.
14:49 En l'occurrence, mais en effet, ça dit quelque chose, je crois, sur l'esprit du temps.
14:53 C'est-à-dire que ce qui se passe avec un certain nombre de responsables politiques aujourd'hui,
14:57 c'est qu'ils n'ont plus le sens de ce qu'on appelle la décence commune,
15:02 c'est-à-dire le respect d'un certain nombre de règles, le respect d'un certain nombre d'usages.
15:06 Les politiques, quand même, auparavant, je ne veux pas dire que c'était mieux avant,
15:10 mais on avait quand même des politiques qui se tenaient,
15:13 c'est-à-dire qui évitaient de se laisser quand même embarquer,
15:16 comme ils le sont aujourd'hui, par l'ivresse de l'immédiat.
15:19 Et ça, je crois que c'est un problème, et ça participe malheureusement à la défiance
15:23 vis-à-vis des politiques et des institutions plus largement.
15:26 - Alors juste une information de notre confrère du Parisien, Kevin Boucher,
15:30 qui dit "Selon Politico", alors lui, voilà, il cite Politico,
15:33 "Sylvain Maillard, chef de file des députés Renaissance,
15:35 puisque Quentin Bataillon est du groupe Renaissance,
15:38 l'aurait appelé à la suite de cette séquence pour lui demander d'être impartial
15:42 jusqu'à la fin de la commission d'enquête."
15:45 Alors Thomas, et puis après Jean-Claude.
15:48 - Sur le sujet de la présence de Quentin Bataillon au plateau de "Touche pas à mon poste",
15:52 je trouve l'effet d'une gravité absolue.
15:54 Pour moi, ça vient à remettre en cause même cette commission d'enquête,
15:57 et l'impartialité et l'attitude de ce parlementaire.
16:01 Un parlementaire est quand même un représentant du peuple,
16:04 avec des droits et des devoirs vis-à-vis de la Constitution
16:07 et vis-à-vis de la législation française.
16:09 Et je pense que son attitude pose de sérieuses questions sur sa moralité de député,
16:13 sur cette volonté de vivre du spectacle et d'alimenter un espèce de feuilleton.
16:18 M. Bataillon, il faut quand même savoir, est passé de M. Lavrieux à M. Riester
16:23 pour avoir été LR, puis maintenant désormais député En Marche.
16:26 Ça vous donne un peu l'idée de sa colonne vertébrale.
16:28 - Il n'est pas le seul, hein ?
16:29 - Il n'est pas le seul, oui.
16:30 - Il y en a même qui sont au gouvernement.
16:32 - Et je trouve ça vraiment regrettable,
16:34 quelle image cela donne des jeunes qui veulent s'engager en politique,
16:37 que dès qu'on vous tend un micro, vous le saisissez
16:40 et vous rompez toute valeur et toute dignité.
16:42 Pour moi, ça remet complètement en cause la dignité de ce parlementaire.
16:46 Et comme le dit Geneviève, c'est une faute grave.
16:49 Absolument grave.
16:50 - Est-ce qu'il devrait démissionner ?
16:51 - En tout cas, la commission d'enquête est pour moi remise en cause.
16:53 - Oui, alors Jean-Claude, on est obligé de marquer une pause,
16:55 mais je vous donne la parole tout de suite après.
16:58 - Elle a une publicité à raison de moi.
17:00 - Absolument.
17:01 - Sud Radio.
17:02 - C'est Jacques Pessis.
17:03 Vous êtes désormais 900 000 à nous suivre sur la chaîne YouTube de Sud Radio.
17:08 Vous faites penser le proverbe,
17:09 quand on aime, on ne compte pas, on vous aime et on sait qu'on peut compter sur vous.
17:13 Sud Radio, parlons vrai.
17:16 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
17:22 - Et nous sommes ensemble jusqu'à midi.
17:24 Nous parlions de l'intervention hier de Quentin Bataillon,
17:28 président de la commission d'enquête sur la TNT,
17:30 qui était l'invité de Cyril Hanouna.
17:32 Encore une fois, ce n'est pas Cyril Hanouna qui pose problème,
17:35 mais bien le fait qu'il aille s'exprimer chez un auditionné
17:40 et qu'il tape sur un autre auditionné qui était Yann Barthez,
17:45 ce qui retire toute crédibilité à cette commission d'enquête.
17:50 Jean-Claude Beaujeu, on ne vous a pas entendu sur le sujet.
17:52 - Oui, je pense que la première des choses qu'a oublié le président de la commission,
17:58 c'est l'obligation de réserve.
18:01 Lorsqu'on mène une telle commission, on ne va pas chez un tel ou un tel
18:05 pour justement préserver l'impartialité de la commission que l'on préside.
18:13 Il ne suffit pas qu'elle soit impartiale,
18:16 encore faut-il donner aussi le sentiment d'impartialité, ça c'est la première chose.
18:20 Donc cette obligation de réserve, il l'a oublié.
18:22 La deuxième chose, j'ai envie de dire que techniquement,
18:25 on pourrait très bien imaginer que ceux et celles qui sont concernés
18:29 par ce rapport soulèvent une forme de suspicion à l'égard du président
18:34 qui porte effectivement, et cela porte atteinte,
18:36 puisque ce comportement porte atteinte à l'impartialité de la commission.
18:41 Je crois comprendre que cette commission doit se prononcer,
18:44 en tout cas doit avoir un certain nombre d'orientations,
18:47 et que derrière il y aura des décisions qui doivent être prises.
18:51 - Oui, qui sont des décisions graves.
18:52 - J'y viens, qui sont des décisions relativement importantes.
18:55 Eh bien moi je serais un ou une des structures concernées,
19:02 une structure concernée par les décisions qui viendraient être prises.
19:06 Je pourrais très bien dire, il y a suspicion, etc.
19:08 Donc vous voyez, ça porte même atteinte aux futures décisions
19:13 qui pourraient être prises par ceux et celles qui en ont la charge.
19:17 - Alors Anne Hidalgo demande sa démission, je ne sais pas à quel titre elle intervient dans ce...
19:22 - En tant que responsable politique de l'Univers de Paris.
19:24 - En tout cas elle devrait quitter la présidence de la commission.
19:27 - Elle appelle à la démission sans délai de Quentin Bataillon de son poste.
19:30 - Mais elle appelle à la démission de son poste de président, pas de son poste de député.
19:34 - Non, pas de député, elle dit cette interview est un véritable scandale.
19:39 Oui, la démocratie est en danger quand le président d'une commission d'enquête sur la TNT
19:42 se rend sur un plateau d'une émission de télévision
19:44 avec un animateur multirécidiviste condamné pour s'en prendre directement à un autre animateur
19:49 et au rapporteur de sa propre commission.
19:52 - Mais justement Valérie, ce qu'il faut bien comprendre,
19:55 c'est que j'ai entendu le président Bataillon rappeler aux anciens ministres de la culture
19:58 "vous prêtez serment, c'est une commission d'enquête parlementaire etc. il y a des règles".
20:04 Ce qu'il a oublié, c'est précisément parce qu'il y a des règles,
20:07 ces règles devaient s'appliquer à lui-même.
20:10 Et la première des règles, c'est celle de l'impartialité.
20:13 Et je veux dire, dans d'autres démocraties, il aurait immédiatement démissionné
20:18 parce qu'effectivement, on vient de le dire, on l'a déjà dit, ça jette l'opprobre sur les travaux.
20:23 - Dans d'autres démocraties, il ne serait même pas allé sur un plateau en fait.
20:26 Il n'aurait pas eu besoin de démissionner.
20:28 - On parle souvent d'Amérique ici avec vous,
20:30 effectivement une commission d'enquête américaine, je peux vous dire
20:33 qu'il aurait démissionné automatiquement,
20:35 il ne lui serait peut-être pas d'ailleurs venu à l'idée d'aller à cette émission
20:38 et en tout état de cause, il aurait immédiatement démissionné.
20:41 - Qu'est-ce qui lui est passé par la tête ?
20:43 - Ces gens-là ne résistent pas à la tentation d'un micro tendu, d'un plateau de télévision avec un fort audimat.
20:50 Ces gens-là n'ont aucune colonne vertébrale.
20:52 Vous disiez tout à l'heure, les politiques ont changé,
20:55 mais c'est même un drame parce que ce profil de ce député-là
21:00 entache toute une jeune génération de personnes qui veulent s'engager.
21:03 Parce que ça veut dire que la parole donnée, la stature de l'élu n'a aucune valeur.
21:08 - Il y en a d'autres.
21:10 Je ne veux pas me faire l'avocat de M. Bataillon,
21:13 mais il y a quand même un certain nombre de parlementaires
21:16 qui sur les travées aujourd'hui de l'hémicycle
21:19 me paraissent aussi nuire à l'image de la représentation nationale.
21:23 - Vous avez raison.
21:24 - Moi je pense qu'il a fait une faute, en effet, je partage totalement ce qui a été dit.
21:27 Une faute. Il est président, donc il a au pire un devoir d'impercialité, d'équilibre, de neutralité.
21:34 Bon, après, si vous voulez, vous voyez bien que la réaction d'Adam Hidalgo est intéressante.
21:39 Parce que bon, quelque part aussi, il y a des intentions politiques
21:42 qui vont aussi d'une certaine manière déstabiliser le président
21:46 pour renforcer une ligne dans cette commission.
21:48 Il ne faut pas non plus être dupe aussi des interventions des un et des autres.
21:51 - Qu'est-ce qu'il faut qu'on tire comme enseignement dans cette histoire ?
21:54 Vous disiez un parlementaire qui veut la lumière, génération TikTok, etc.
21:58 La réalité aujourd'hui, pardonnez-moi, c'est que la part de communication
22:02 a explosé avec les réseaux sociaux, avec l'information en continu.
22:07 Et oui, on a cette situation. Les parlementaires anciens avaient un parcours parlementaire.
22:12 Le quinquennat fait qu'on est élu avec le président d'Arabie,
22:15 peu importe qui l'on est, on est élu avec un président nouvellement élu.
22:19 Ce qui était légèrement différent à une époque plus ancienne, vous le savez Arnaud,
22:23 où on faisait ses classes sur un territoire donné, etc. au sein d'un parti.
22:28 Donc il y avait quand même une certaine démarche.
22:30 Aujourd'hui, tout cela a volé en éclats et laisse place, évidemment,
22:33 vous l'avez dit, à des gens qui n'ont pas forcément, ne serait-ce qu'une expérience humaine
22:37 ou une expérience professionnelle, qui consolide leurs propos.
22:40 - Geneviève, vous avez bien choisi votre coup de gueule.
22:43 - Bon sujet.
22:45 - Aurélien Streintoul vient de faire paraître un communiqué de presse,
22:48 parce que c'est une affaire à rebondissement, donc je vous tiens au courant.
22:51 Il exprime sa stupéfaction.
22:54 Son communiqué de presse s'intitule "Commission d'enquête TNT, faudra-t-il auditionner M. Bataillon ?"
23:00 Et il dit "Il s'est complaisamment prêté à une manœuvre de dénigrement d'une autre personne auditionnée par la commission d'enquête.
23:07 Ce fait est inédit. Le choix de M. Bataillon interroge et il éclaire d'un jour singulier
23:11 nombre de décisions curieuses qu'il a prises dans la conduite du travail de la commission,
23:15 le refus de certaines auditions, son attitude arrangeante à l'égard de certaines personnes auditionnées
23:20 et donc il a doublement agi contre sa mission et doit en tirer toutes les conséquences.
23:25 Le cas échéant, démissionné. Je ne vois pas comment il va pouvoir rester...
23:28 - Il y a la suspicion sur tout en fait, sur la totalité du travail de cette commission depuis le début.
23:32 - Sur tout le processus, bien sûr.
23:34 - C'est énorme.
23:35 - Bien sûr, c'est tout ce qui découle de la commission.
23:37 - C'est invraisemblable.
23:39 - Invraisemblable.
23:40 - Changeons de sujet. Peut-être un mot sur notre sondage.
23:45 Rachida Dati en position de force pour la mairie.
23:50 C'est un sondage IFOP fiducial qui montre que Rachida Dati arrive largement en tête
23:57 en cas d'une élection à la mairie de Paris dans les jours qui viennent.
24:02 - C'était un sondage qui est déjà sorti il y a une semaine, non ?
24:04 - Non, c'est un sondage IFOP fiducial pour Le Figaro et Sud Radio.
24:08 - Je ne l'ai pas lu, si vous pouvez juste nous donner les chiffres.
24:10 - Alors, je vais vous donner les chiffres.
24:12 - C'est complexe à interpréter.
24:13 - Je vais vous donner les chiffres. Donc la ministre de la Culture arrive en tête.
24:16 Quel que soit le scénario, elle obtiendrait face à Anne Hidalgo 59% des voix
24:21 et face à Emmanuel Grégoire 58% des voix.
24:25 Et face à un candidat LR, on n'en parle même pas.
24:28 - Mais dès le premier tour ?
24:29 - Dès le premier tour. Non, deuxième tour.
24:32 - Rachida Dati était détenue à 34%.
24:35 C'est un sondage très intéressant sur les municipales à Paris qui attire beaucoup d'enseignements.
24:41 Le premier enseignement, c'est en effet cette percée de Rachida Dati
24:46 mais qui malgré tout est à prendre en considération face à une chute brutale
24:50 du camp de la maire sortante, Anne Hidalgo, et avec cette baisse absolue
24:57 du score et des intentions de voix données à Madame Hidalgo.
25:01 Ensuite, ce qui m'a beaucoup surpris, c'est que la droite à Paris,
25:06 menée par la présidente de la fédération Agnès Evrène,
25:08 là en l'occurrence Francis Spiner en candidat putatif,
25:11 maintient un score quand même très élevé dans ce sondage
25:14 malgré une éventuelle candidature de Rachida Dati.
25:17 Puisque à plus de 10%, la droite se maintiendrait au second tour
25:22 avec une candidature de Rachida.
25:24 Ce qui m'a aussi beaucoup interpellé dans ce sondage, c'est la percée des extrêmes.
25:27 Puisque Marine Le Pen fait 5% à la présidentielle de 2022 sur Paris
25:32 et si on fait l'addition de Reconquête et du RN dans ce sondage,
25:36 on arrive à 15% d'intentions de voix données au Front National et à Reconquête sur la capitale.
25:41 Et enfin, je dirais que ce sondage ouvre beaucoup de perspectives
25:45 parce que Gabriel Attal, dans cette hypothèse-là, prend beaucoup à la gauche.
25:49 Qu'il y a aussi des incertitudes sur le choix du candidat de la droite,
25:55 sur un candidat unique, droite et centre, droite majorité présidentielle
25:59 et la capacité aussi à d'autres candidats de se faire entendre.
26:02 Il y a Pierre-Yves Bonazel, Clément Bonne, Jéssie Tagnès-Evrène,
26:06 il peut y avoir aussi Geoffroy Boulard.
26:07 C'est un sondage qui évoque beaucoup de perspectives sur ce schéma national
26:11 qui pour moi est un enjeu national de cette élection à Paris.
26:14 Parce qu'au vu des problématiques que cela pose...
26:17 - Quelques chiffres, elle emporterait face à Ney, au premier tour, 36%.
26:23 Face à Anne Hidalgo, face à Emmanuel Grégoire, elle obtiendrait 37% des voix.
26:28 Et en face, effectivement, vous avez un parti socialiste et un parti communiste à 18 et 17% selon les hypothèses.
26:36 Et David Béliard, 17 et 16%, donc assez haut effectivement.
26:42 Et le Rassemblement National, 8-9%, donc c'est en progrès effectivement.
26:47 - Ça dit à mon avis deux ou trois choses.
26:49 La première chose, c'est qu'il y a un rejet, mais sans le saver, manifeste
26:52 de la municipalité sortante à travers Anne Hidalgo.
26:55 Et quel que soit à mon avis le candidat,
26:57 donc si la gauche veut se sauver à Paris, je pense qu'elle a intérêt à revoir son casting.
27:02 Et je ne suis pas sûr que ce soit ceux qui soient comptables du dernier bilan
27:06 de cette majorité qui soit les plus à même de représenter la gauche à Paris.
27:11 Mais je ne vois pas comment ils feront autrement.
27:13 Ça c'est le premier point.
27:14 Deuxièmement, oui, il y a une percée de Rachida Dati,
27:17 parce que tout simplement il y a un besoin d'alternance à Paris.
27:20 Je rappelle que ça fait depuis 2002 que la gauche gouverne cette ville
27:25 et que les deux derniers mandats, notamment ceux de Mme Hidalgo,
27:28 donc sont quand même pour le moins aujourd'hui contestés,
27:31 et on peut le dire aussi contestables.
27:34 Troisième point, ce qui est important, en effet, juste le dernier point,
27:37 c'est en effet la percée du Rassemblement National.
27:39 Parce que ça démontre que finalement on a une dynamique aujourd'hui
27:43 du Rassemblement National un peu partout.
27:45 Alors certes, c'est 10%, parce que j'ai vu un sondage où ils étaient à 11%,
27:49 ou 10 ou 11%, un sondage précédent.
27:51 Donc ça veut dire que manifestement, c'est un phénomène qui aujourd'hui
27:54 s'enracine un peu partout, et également dans des métropoles
27:57 qui jusqu'à présent, c'est le moins qu'on puisse dire,
28:00 ne prêtaient pas leur suffrage au Rassemblement National.
28:03 - On se retrouve dans un instant et vous pourrez réagir,
28:06 et je vous donnerai plus de détails sur ce sondage, à tout de suite.
28:09 - Nous parlons de ce sondage IFOP fiducial pour le Figaro et Sud Radio,
28:26 Rachid Haddati, en position de force face à Anne Hidalgo.
28:30 Je vous disais donc qu'au premier tour, elle arriverait en tête
28:34 avec 36% des intentions de vote face à Anne Hidalgo,
28:38 qui en obtiendrait 18%, et donc ce serait le même cas de figure
28:42 face à son adjoint Emmanuel Grégoire.
28:44 Et c'est une structure, nous dit Frédéric Dhabi,
28:47 une structure de vote assez homogène, avec 53% chez les retraités,
28:51 32% chez les cadres, et elle colle bien, dit-il, aux deux électorats.
28:55 Elle est en fait une sorte de trait d'union.
28:58 Alors Jean-Claude, vous l'y réagirez ?
29:01 - Oui, oui, moi je pense qu'effectivement elle représente
29:05 pour différents segments de la population du corps électoral parisien,
29:09 elle représente quelque chose, et c'est la faiblesse des autres candidats.
29:15 Je voudrais juste rajouter qu'il ne faut pas oublier que le mode de scrutin
29:19 à Paris est assez particulier.
29:22 - Il faudra évoluer.
29:24 - Et donc on parle, il est aussi question qu'il soit changé.
29:28 Donc c'est vrai qu'il faut lire ce sondage.
29:32 - Mais ce n'est pas une bonne nouvelle pour Mme Hidalgo, le changement de mode de scrutin ?
29:35 - À la lumière, il faut lire le sondage,
29:37 mais je pense que la question de Mme Hidalgo se pose même plus.
29:41 C'est plutôt qui au sein du PS...
29:44 - Mais sur nous, parce que Mme Hidalgo a été donnée battue il y a deux ans,
29:47 voire un an avant l'élection municipale.
29:50 - Et puis il y a eu le Covid. On était quand même dans un contexte très particulier.
29:54 - Oui, mais le Covid et puis le Griveau.
29:56 - Le primes au sortant partout.
29:58 - Et puis il y avait Griveau qui était donné gagnant.
30:00 Il faut se rappeler aussi du contexte avec Yann Liesbuzin qui avait été parachuté.
30:04 Donc c'était un peu différent.
30:06 - Donc voilà, il faut juste se souvenir que c'est un mode de scrutin particulier.
30:10 On peut très bien, tout dépend, moi je ne sais pas qui fait quel score
30:14 dans quelle partie de la capitale, mais selon que, avec le mode de scrutin...
30:19 - L'est de la capitale est plutôt à gauche et l'ouest est plutôt à droite.
30:24 - Il faut savoir comment est-ce qu'on évolue sur l'ensemble de la capitale
30:28 et c'est cela qui permet d'avoir une lecture plus ciblée.
30:31 - Oui. Si vous êtes à Paris ou vous y passez, vous allez voir des statues
30:36 absolument immondes devant l'Assemblée nationale.
30:38 - Ah oui, j'ai vu.
30:39 - Mais monstrueuses. Qui peut avoir cette idée de mettre pour les Jeux Olympiques
30:43 quatre... Ah oui, non, il n'y a pas que des hommes. Il y a une femme, un joueur de foot,
30:47 un joueur de tennis... - C'est l'Assemblée nationale à mon avis.
30:49 - Non, c'est la mairie de Paris, ça. C'est sur le trottoir devant.
30:51 - C'est sur le trottoir ou c'est derrière les grilles ?
30:53 - Oui, c'est derrière les grilles.
30:55 - Ah ben, si c'est derrière les grilles, c'est la présidence.
30:57 - C'est monstrueux. Oranges, des espèces de statues immondes.
31:00 Je les ai retweetées, si vous voulez aller voir.
31:02 Geneviève ?
31:03 - Moi, je voulais réagir sur les autres candidats. Francis Spiner, Pierre-Yves Bournazel,
31:09 tout ce qu'on veut, Clément Beaune. C'est des gens qui sont totalement...
31:13 qui n'impriment pas. Je pense que...
31:15 - Il y en a qui n'ont pas déclaré leur candidature.
31:19 - C'est le cas de Francis Spiner ou de Clément Beaune, pour l'instant.
31:24 - Pierre-Yves Bournazel, un très bon orateur. Rachida Dati, même si c'est un très bon élu,
31:31 c'est quelqu'un d'extrêmement sérieux, il est travailleur, c'est quelqu'un de très bien.
31:34 Mais Rachida Dati est une incarnation. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas cette femme,
31:38 c'est une incarnation. Et Paris, c'est la capitale de la France,
31:41 il faut quand même quelqu'un qui imprime et qui incarne.
31:44 À mon avis, ça explique ce différentiel et le fait qu'elle soit à 36 ou 37%.
31:49 Ensuite, oui, il y a urgence à réformer le mode de scrutin à Paris,
31:53 parce qu'il n'y a aucune raison que les Parisiens ne soient pas un homme, une voix,
31:59 comme partout ailleurs en France. - C'est pas pareil. Lyon et Marseille, c'est pareil.
32:03 - Les Parisiens, les Lyonnais et les Marseillais. - Lyon et Marseille.
32:06 - C'est la loi PLM. - On est d'accord, la loi PLM,
32:09 qu'on connaît bien, mais il faut revenir sur cette loi PLM de manière urgente.
32:12 - On peut s'arrêter de parler. - Oui, mais d'accord, aujourd'hui,
32:15 on est en 2024 et on peut, nous, électeurs parisiens, légitimement
32:20 revendiquer le droit que chacun d'entre nous ait une voix égale à une autre.
32:25 Qu'on habite l'Est de Paris, le 20e, 19e ou le 8e ou le 1er arrondissement.
32:30 - Déjà, je voudrais rectifier votre annonce sur les statues.
32:33 C'est pas l'Assemblée, c'est le Palais de la Bourse.
32:35 - C'est le JTU ? - Oui, oui.
32:37 - Ah non, c'est devant l'Assemblée. Je suis passé, moi, hier.
32:39 - Non, non, c'est le Palais de la Bourse. Je suis sur le tweet de Valérie.
32:42 C'est la Bourse sur laquelle sont les statues, je vous garantis.
32:46 - Ah non, non, mais moi, je suis passé hier. - Il y en a le siège de l'ASP juste à côté.
32:49 Alors, il y a peut-être les mêmes sur l'Assemblée, mais dans le tweet de Valérie.
32:51 - Ah non, il y en a d'autres. - C'est le Palais de la Bourse.
32:53 - Oui, c'est la Bourse, effectivement. - Mais juste sur Paris,
32:55 ce qui est l'un des enseignements de ce sondage, c'est qu'il va falloir aussi trouver,
32:59 pour l'opposition à la maire de Paris, les moyens d'une union ou d'un rassemblement très large.
33:04 Parce que dans le sondage qui est présenté, Rachida Dati est présentée comme tête de liste
33:09 Renaissance, Modem et LR. C'est une union qui n'est pas encore faite.
33:15 Et le soutien que Rachida Dati a apporté à la candidature aux européennes de la liste Renaissance
33:22 a d'ailleurs posé beaucoup d'interrogations et fragilisé ses relations avec les représentants de la droite et du centre.
33:29 Puisque vous le savez que désormais à Paris, les leaders de la droite et du centre ont créé un autre groupe
33:35 incarné et présidé par Francis Spiner avec les conseillers de Paris LR et Nouveau Centre que je représente.
33:42 - Oui, et puis il y aura quand même l'évolution de la situation nationale qui jouera quand même,
33:48 qui aura un impact sur les élections municipales. Je ne sais pas ce qui va se passer après les européennes,
33:54 je ne sais pas ce qui va se passer lorsqu'on va discuter du projet de loi de finances au Parlement.
33:59 On en parlera peut-être tout à l'heure des aspects de finances publiques.
34:02 Tout ça peut faire quand même largement évoluer la situation, y compris à Paris où quand même,
34:07 à Paris le vote est très nationalisé, il ne faut quand même pas l'oublier aussi.
34:10 - On est à deux ans. Je voudrais vous faire réagir sur cette information qui est arrivée il y a à peine une heure.
34:16 Jean-Marie Le Pen a été mise sous protection juridique. Vous allez peut-être pouvoir nous expliquer,
34:21 Jean-Claude, ce que ça veut dire. Donc M. Le Pen ne peut plus se déplacer,
34:25 ses facultés sont considérablement altérées. D'après son avocat, il aurait été placé sous le régime,
34:31 il a été placé sous le régime de protection juridique et il serait trop faible pour assister à son procès en septembre.
34:37 - C'est possible. - Quel procès déjà ?
34:39 - C'est le procès, le fameux procès des assistants parlementaires.
34:42 - Les assistants parlementaires. - Oui, il y a 95 ans.
34:44 - 98. - 95.
34:46 - Il est dans, je crois qu'il est de 1928, si je ne me trompe, il est dans sa 96e année.
34:53 Deux choses, le fait est que, et ça c'est assez classique, lorsqu'une personne n'est pas en capacité mentale
35:02 d'être pleinement autonome, effectivement il y a des mesures de protection des majeurs incapables.
35:10 Ça c'est la première chose. La deuxième chose, il est évident qu'un homme de 96 ans,
35:16 et là encore c'est pas prendre parti pour ou contre M. Le Pen, je ne suis pas surpris
35:22 qu'on ne puisse pas à 96 ans assister à son propre procès.
35:26 Là encore, vous savez, moi je défends l'état de droit jusqu'au bout.
35:31 On ne peut pas, je pense que notre justice, pour être crédible, doit rester à la fois humaine et décente.
35:39 On ne peut pas traîner un vieillard mourant, lui imposant des...
35:45 Enfin, mourant, quand on a cet âge-là, quand je dis mourant, vous avez compris,
35:49 quand on a cet âge-là, on est sur la porte de sortie, et justement, si on n'est pas capable d'assister à son propre procès,
35:55 c'est que ses propres facultés physiques, mentales, idées, d'esprit,
36:00 donc nous n'avons pas intérêt à donner ce spectacle.
36:05 Justement, si nous voulons reprendre les leviers de notre démocratie et cet état de droit,
36:11 si on veut être crédible à l'égard de tous les segments de la population,
36:14 de toutes les personnes qui sont poursuivies en justice,
36:17 il nous faut être droit dans nos bottes là-dessus.
36:19 Ce qui ne veut absolument pas dire que... - Il ne sera pas jugé.
36:23 - Qu'il ne sera pas jugé, que ce qui lui est reproché n'est pas justifié, qu'il ne sera pas condamné, etc.
36:27 Mais il faut garder un peu de décence.
36:31 - On a le précédent de Jacques Chirac, qui lui aussi avait été traduit en justice après qu'il ait, bien évidemment, quitté l'Elysée.
36:40 C'était en 2008 ou 2009, je ne me souviens plus, et qui aussi n'avait pas pu assister,
36:45 pour des raisons médicales évidentes vraisemblablement, à l'époque, à son procès.
36:50 Donc je crois que là, on est dans un cas de figure qui est un peu similaire,
36:53 et en effet, je crois qu'on a vu récemment, c'est Sud Radio je crois qu'il a interviewé Jean-Marie Le Pen,
36:58 il y a quelques mois, et on voyait bien qu'on avait plus à faire au même Jean-Marie Le Pen que celui qu'on avait pu connaître
37:04 lorsqu'il était en pleine activité.
37:08 - Donc ses intérêts sont désormais gérés par ses trois filles, Yann, Marine et Marie-Caroline.
37:14 - C'est normal ça. - Oui, mais ça c'est sur le plan civil.
37:19 - Sur le plan civil. - Sur le plan pénal, il reste comme tout adulte,
37:23 comme toute personne de 18 ans, il reste complètement comptable de ses actes.
37:28 - Ses actes. - Sur le plan pénal, il reste complètement comptable.
37:31 Maintenant, sur le plan patrimonial, sur le plan civil, ses intérêts sont gérés, j'imagine, en accord avec,
37:37 par ses trois filles, voilà.
37:41 - Oui, Geneviève ? - Non, j'ai rien à ajouter là-dessus,
37:45 on va effectivement pas traîner un vieux monsieur de 95 ans,
37:49 c'est la noblesse de notre justice.
37:53 - Pardonnez-moi Geneviève, c'est pas une question de noblesse, c'est une question d'humanité,
37:58 c'est-à-dire que la justice... - C'est deux choses qui se rejoignent,
38:02 l'humanité est quelque chose... - Mais c'est qu'on considère qu'il est plus en capacité, tout simplement,
38:05 de se défendre devant les juges. - Non mais Arnaud, je comprends bien ce que dit Geneviève,
38:11 c'est juste à l'intention de nos auditeurs qui comprennent bien le mot "noblesse",
38:15 c'est plus la grandeur et la dignité humaine qui... - Qu'est-ce que je mettais dans ce mot ?
38:19 - C'est volontairement que je le dis, parce que c'est pas un régime de faveur,
38:23 parce qu'on peut entendre "noblesse" comme étant un régime de faveur,
38:28 non, c'est vraiment la justice doit conserver une dimension humaine,
38:32 voilà, on ne peut pas avoir dit... - Parce que c'est dit, les juges n'ont pas encore statuté,
38:36 manifestement, parce que ça c'est un... - Non, non, absolument, ça c'est une protection juridique,
38:40 mais voilà, il y a un certificat manifestement médical des médecins.
38:44 - Il y a peu de chance, on sait comment ça se passe, il y a peu de chance, je viens de rappeler
38:48 que c'est un homme qui est dans sa 96ème année, il y a peu de chance,
38:52 il n'est pas aussi en forme que vous et moi, ça va de soi.
38:56 - Allez, on se retrouve dans un tout petit instant avec vous, sur Sud Radio, à tout de suite.
39:12 - Je me doutais bien qu'on n'aurait pas le temps de traiter tous les sujets qu'on avait choisis ce matin,
39:16 néanmoins, je voudrais vous faire réagir sur cette annonce qui a été faite par
39:20 Gabriel Attal hier, il a annoncé une mission
39:24 de la majorité pour faire des propositions sur la taxation
39:28 des rentes. Alors, qu'est-ce que c'est que la taxation des rentes,
39:32 mon cher Arnaud Benedetti ? - C'est très large, rente,
39:36 ça peut être vos actions, ça peut être...
39:40 - Les assurances-vie, l'ivraie... - Ça peut être votre livret A,
39:44 donc, pour l'instant, on est sur un scope qui est extrêmement large.
39:48 Mais enfin bon, ce qui, quand même, à mon avis, va être important à suivre,
39:52 c'est que c'est une séquence très compliquée pour le gouvernement,
39:56 vous comprenez bien, c'est que vous avez dans moins d'un mois,
40:00 des agences de notation qui vont réactualiser la note
40:04 de la France, et je ne vois pas comment, cette fois-ci, on échappe à une dégradation,
40:08 ça va être très complexe, vous avez des parlementaires qui demandent,
40:12 aujourd'hui, notamment à LR, mais pas seulement, même à gauche, qui demandent
40:16 un projet de loi rectificatif, et un projet de loi de rectificatif
40:20 avant l'été, donc ça veut dire qu'il y a un risque non négligeable
40:24 de motion de censure qui sera déposée de toute façon, reste à savoir par qui
40:28 elle va être déposée, si elle est déposée par LR, le gouvernement Attal est en vrai
40:32 danger, à mon avis, à mon sens, sur le plan parlementaire.
40:36 Donc c'est très compliqué, et puis si vous voulez... - Et une élection ?
40:40 - Il y a une élection européenne le 9 juin, donc la séquence est dramatique
40:44 pour nos finances publiques, mais elle est extrêmement, j'allais dire, périlleuse,
40:48 très périlleuse pour le gouvernement, et le gouvernement pour l'instant veut éviter
40:52 le projet de loi rectificatif pour des raisons que je n'ai pas besoin d'expliquer.
40:56 - Il y a un vrai sujet, je pense qu'il faudrait que le gouvernement
41:00 définisse ce qu'ils appellent "rente", parce que vous avez fait une liste de ce que ça pouvait être,
41:04 mais les rentes peuvent être aussi... - Les pensions ?
41:08 - Les pensions, mais des loyers que perçoivent des personnes retraitées pour arrondir leur fin de mois
41:12 sur des investissements qu'ils ont mis une vie entière à pouvoir faire,
41:16 et qui, pour certains, ont des retraites assez faibles, et qui complètent leurs retraites avec
41:20 des loyers issus de locations. Je précise quand même qu'on est dans une crise
41:24 de l'immobilier inouï, où on a des promoteurs, des constructeurs qui
41:28 licencient et qui font des plans sociaux, et que si on encourage encore
41:32 plus à arrêter les investissements dans l'immobilier, et tous les revenus que ça engendre,
41:36 on se dirige vers un mur de la crise du logement sans précédent.
41:40 - Oui, absolument. - La question de nos finances publiques
41:44 est très clairement posée, puisqu'on est depuis maintenant
41:48 de nombreuses années sur un déficit abyssal, 3000 milliards
41:52 d'euros, et on ne s'en sort pas. Alors j'ai entendu que monsieur...
41:56 - On a augmenté de 1000 milliards depuis 2017. - Ben oui, c'est ça le drame.
42:01 Et le drame, c'est que du fait de notre endettement, nous n'arrivons
42:05 pas à récupérer l'espace financier nécessaire
42:09 pour tout ce qui est innovation, pour réindustrialiser, pour l'investissement.
42:13 C'est la coadapture du cercle.
42:17 - Il y a une dérive et une banalisation
42:21 de la dette et des finances publiques qui me paraît totalement délirant.
42:25 On évoque en effet les 1000 milliards depuis 2017, ce qui n'est jamais arrivé dans l'histoire
42:29 de la 5ème République, et on se retrouve quand même avec des déficits annuels
42:33 de l'ordre de 150, 160, 170 milliards par an,
42:37 quand la moyenne des années Sarkozy-Hollande était des moyennes
42:41 entre 40, 50, 70 milliards dans la pire crise des années 70.
42:45 - Mais on bâtit des budgets sur des hypothèses de croissance dont tout le monde sait qu'elles sont
42:49 de toute façon totalement sauvées. - C'est un problème d'insécurité.
42:53 - Il y a une insécurité budgétaire, clairement, en l'occurrence. - Ce qui est dramatique, c'est que
42:57 d'année en année, et politiquement ça pose un problème, parce qu'on demande à nos concitoyens
43:01 des efforts, surtout la classe moyenne, on lui dit "faites encore un petit effort
43:05 pour qu'on puisse en sortir", et en réalité, c'est l'essoufflement,
43:09 on s'aperçoit que c'est le tonneau des Danaïdes,
43:13 on demande à chaque fois des efforts et on est toujours dans
43:17 la turbulence. - Mais où ils vont attaquer ? Ils vont attaquer l'épargne, l'épargne c'est 6000 milliards,
43:21 la dette c'est 3000 milliards, donc clairement ils vont chercher dans l'épargne
43:25 pour essayer de rétablir les comptes publics, mais ça va avoir un coût politique pour eux
43:29 qui est considérable, parce qu'en plus ça va s'attaquer à une partie de leur électorat,
43:33 les classes moyennes supérieures et les CSP+, donc ça va être difficile.
43:37 Et puis il y a un autre sujet, c'est que si on est dégradé, ça veut dire que le coût
43:41 du crédit va augmenter, donc ce qui va poser encore un problème,
43:45 et je rappelle qu'où est-ce qu'on emprunte ? On emprunte sur les marchés financiers,
43:49 et qu'aujourd'hui 52%, ou je crois plus de 52% de la dette
43:53 est détenue par des investisseurs qui sont des investisseurs étrangers, c'est-à-dire qu'en plus
43:57 on n'est pas propriétaire de notre dette, donc ça pose un vrai problème de souveraineté.
43:59 - Il y a effectivement, en termes de communication, en ce moment on voit qu'il y a des pistes...
44:03 - Mais ça part dans tous les sens ! - Ça part dans tous les sens, c'est exactement ça.
44:07 - Parce que la majorité n'est pas d'accord. Là on retrouve toute l'ambiguïté de cette majorité,
44:11 vous avez l'aile droite, l'aile gauche, vous avez même la présidente de l'Assemblée nationale
44:15 qui s'en mêle cette fois-ci à propos de l'assurance chômage,
44:19 toucher à l'épargne comme augmenter les impôts, ça se pécache dans les urnes !
44:25 Et c'est effectivement au cœur de l'électorat d'Emmanuel Macron.
44:28 Alors lui il ne se représentera pas, mais il a quand même à cœur de ne pas laisser après lui
44:33 la France aux mains du Rassemblement national. Et puis il y a aussi la question du calendrier,
44:38 donc on fait chaque an, il y a une élection le 9 juin, donc le coût électoral aussi peut être absolument dramatique.
44:45 - Oui, il y a des signaux, comme le disait Arnaud, il y a des signaux...
44:47 - Je pense que sur un sujet de ce type, une motion de censure est non seulement légitime,
44:55 compte tenu d'un budget qui a été présenté et qui est insincère,
44:58 compte tenu quand même de la dérive sans précédent, vous l'avez rappelé, de la dette,
45:02 1000 milliards en 7 ans, ça veut dire qu'Emmanuel Macron a augmenté d'un tiers la dette de la France,
45:08 c'est considérable ! Et en plus ça pose un problème vis-à-vis d'une image de compétence
45:13 qu'il excipait par rapport à ses principaux concurrents et notamment par rapport à Marine Le Pen,
45:17 qui quand même en prend un coup. Donc je ne vois pas aujourd'hui à ce stade
45:20 comment un groupe, notamment le groupe parlementaire LR, ne dépense pas une motion de censure.
45:27 - Ce qui ne signifie pas automatiquement une dissolution.
45:31 Ça signifie la chute du gouvernement, si on est d'accord, un nouveau gouvernement...
45:35 - Mais ce qui me choque... - La solution est très risquée.
45:38 - Il peut y avoir de majorité relative, mais il peut aussi y avoir de majorité dispralable.
45:42 - Vis-à-vis des citoyens, comment voulez-vous expliquer à des citoyens qui ont du mal à finir les fins de mois,
45:48 qui doivent payer leurs impôts, que l'État, la France, le gouvernement,
45:54 peut se retrouver avec un déficit l'année dernière de 150 milliards d'euros sur une année.
46:00 Et donc ne paye pas ses dettes ! Chaque année est de plus en plus endettée !
46:07 - Et ce n'est pas une question de hausse d'impôts, c'est pas la hausse d'impôts qui va régler le problème !
46:10 - Il y a 47% de prélèvements obligatoires !
46:13 - En Allemagne, la dette, ça représente 60% du PIB.
46:17 En France, on a dépassé très largement, pour la première fois, les 100% du PIB !
46:21 Et cette désinvolture vis-à-vis de la dette, ça me choque vraiment !
46:28 C'est-à-dire qu'il n'y a plus aucune conscience des politiques à se dire que, d'année en année,
46:32 on va endetter le pays de 150 milliards, et on trouve ça normal.
46:35 Quand il y a 10 ans, on était à des endettements, des déficits budgétaires de 30 à 40 à 50 milliards,
46:40 et on est passé à 150 !
46:41 - On va être obligés d'empointer 300 milliards sur les marchés, là, prochainement.
46:46 - Et donc on aggrave encore la dette !
46:50 - C'est un pays ruiné, en fait !
46:51 - J'entendais quelqu'un expliquer que si on n'était pas dans l'Union Européenne,
46:56 on devrait dévaluer la monnaie.
46:58 - Ah bah oui, clairement !
46:59 - Ah bah oui, forcément !
47:02 - On disait que politiquement, ça se cache.
47:06 Pourquoi ? Parce que la classe moyenne, c'est celle qui paye, en réalité.
47:10 - Qui paye déjà tout !
47:12 - Oui, c'est cela !
47:13 C'est cela que je veux dire !
47:14 C'est celle qui paye, en réalité, à qui on dit "on va vous en mettre un petit peu".
47:19 Et là, la question n'est pas de se plaindre quand on fait partie de la classe moyenne,
47:22 mais c'est de dire qu'à un moment donné, ça devient non seulement ridicule, inhumain,
47:28 mais c'est tout ce que vous voulez, de vous dire "vous travaillez pour pouvoir payer
47:31 et ne jamais vous arrêter", en vous disant "mais quand est-ce que ça va s'arrêter ?"
47:34 Aujourd'hui, grosso modo, un jeune qui gagne 2 000 euros par mois, mais qui est célibataire,
47:40 il paye 30 % d'impôt !
47:42 - Bien sûr !
47:43 - 30 % d'impôt !
47:44 Comment voulez-vous inciter nos jeunes, un, à bosser, deux, à rester dans le pays, etc. ?
47:53 30 % d'impôt !
47:54 Donc ce qui veut dire que ce qui était vrai avant, où on disait qu'on aurait au moins
47:58 une situation identique à celle de nos parents, aujourd'hui c'est moins vrai,
48:02 avec la situation sociale, j'ai envie de dire, un tout petit peu mieux que les parents,
48:06 on fait nettement moins bien qu'eux, c'est juste insupportable sur le plan humain !
48:11 - Oui, mais comment ils peuvent s'en sortir ?
48:13 - Je pense que les 1 000 milliards, ça va marquer profondément l'opinion publique,
48:17 parce que ce chiffre des 1 000 milliards, il est quand même d'une violence absolue,
48:20 surtout qu'il a été prouvé par la Cour des comptes que sur les 1 000 milliards,
48:25 il y a uniquement 200 milliards liés au Covid et à l'inflation et au sous-coût d'énergie,
48:31 donc ça veut dire qu'on se tape 800 milliards de dérèglement budgétaire de la France !
48:37 - C'est systémique !
48:39 - Et face à cela, il n'y a aucune réforme, et là on nous annonce qu'on va aller faire
48:42 les poches de la Gircarco, qu'on va aller faire les poches de l'assurance chômage, etc.,
48:46 qui sont gérées par les partenaires sociaux et qui sont bien gérées !
48:48 - Mais c'est ça, c'est la fin du paritarisme en plus ! Pardon, mais effectivement,
48:51 le paritarisme s'exprime où aujourd'hui ? Dans la Gircarco ?
48:55 - Bien sûr, c'est ça les pistes !
48:57 - Et le chômage ?
48:58 - C'est d'aller, on l'a évoqué un petit peu hier, d'aller piocher dans la caisse de retraite du privé !
49:02 - C'est ça !
49:03 - C'est ceux qui gèrent bien, c'est-à-dire ceux qui font, qui ont des pargnes,
49:07 ou ceux qui, parmi les acteurs du paritarisme, qui ont bien géré, voilà !
49:13 C'est en fait l'hommage du vice à la vertu !
49:16 - Quel bon mot de la fin !
49:18 - Très joli à l'hommage du vice à la vertu !
49:20 - Merci à tous les quatre ! Dans un instant, c'est Alexis Poulin qui sera avec vous !
49:26 Très bonne journée, à demain !
49:28 Ici Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Experts !
49:33 Un problème de pare-brise ?