• l’année dernière
Un exemple d’ascensoriste engagé avec Olivier Saubert, directeur général de FAIN Ascenseurs France, entreprise membre de la communauté Les Entreprises s’engagent initiée en 2018 par Emmanuel Macron pour une société plus inclusive et plus durable. Il aborde les pistes d’amélioration de l’efficacité énergétique des ascenseurs, dans un contexte de lutte contre le changement climatique couplée au vieillissement de la population française. Et partage la politique de recrutement inclusive de son entreprise, qui mise aussi sur les profils en reconversion pour répondre aux besoins de métiers en tension.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:06 L'invité de Smart Impact, c'est Olivier Saubert. Bonjour.
00:10 Bonjour Thomas.
00:11 Vous êtes le directeur général de Faïn Ascenseur France et membre de cette communauté Les entreprises s'engagent dont BeSmart est partenaire.
00:18 Depuis quand êtes-vous membre de la communauté et surtout pourquoi vous l'avez rejointe ?
00:22 Alors je suis membre depuis 2020.
00:25 C'était l'année du Covid, l'année où j'ai pris la direction générale de l'entreprise.
00:28 Et je l'ai rejoint un peu par hasard parce qu'on était très engagé pour la...
00:32 Quand j'ai repris l'entreprise, on s'est appuyé beaucoup sur l'apprentissage des jeunes
00:36 et notamment comme on est dans le 93, de jeunes de quartier.
00:39 Et la Driette, la direction du travail, nous a identifié et on a reçu un trophée par Elisabeth Born, qui était ministre du travail.
00:47 Donc c'est comme ça que j'ai découvert Les entreprises s'engagent.
00:50 Et alors le principe, on le rappelle, même si comme on est partenaire, on a régulièrement les entreprises qui sont membres de la communauté,
00:56 mais l'idée, c'est de faire travailler ensemble les entreprises, les administrations, les collectivités locales,
01:02 qui ne se parlaient peut-être pas suffisamment auparavant.
01:04 Comment ça se passe ? Et ce qui est bien, c'est que c'est vraiment un maillage territorial.
01:08 Il y a des clubs, je crois, dans chaque département quasiment.
01:10 Comment ça se passe chez vous en Seine-Saint-Denis ?
01:13 Alors ça se passe très bien.
01:14 Ce que vous avez dit, c'est qu'on a la chance de pouvoir réunir les administrations, les entreprises,
01:19 avec un même enjeu qui est celui de l'engagement.
01:22 Et en fait, on se rend compte que tous les entrepreneurs sont engagés.
01:26 Au moins un entrepreneur fait un stage pour un troisième ou un apprentissage, etc.
01:30 Et dans cette association, dans ce club, on va pouvoir nous permettre de voir tous les engagements qui sont possibles.
01:37 Moi, par exemple, on avait commencé par l'apprentissage, mais on s'est rendu compte qu'on pouvait faire de l'achat inclusif,
01:42 qu'on pouvait travailler sur le handicap, travailler sur la sobriété, ainsi de suite.
01:47 Et on rencontre donc tout l'écosystème des associations ou des administrations qui peuvent nous aider à cheminer vers plus d'engagement
01:55 et donc à se fixer une nouvelle feuille de route.
01:56 Et c'est ça qu'on accompagne.
01:58 Et l'intérêt, c'est que soit on participe au club, on vient dans les réunions,
02:02 soit il y a un site Internet qui est très bien fait et vous cochez vos engagements et du coup, vous suivez votre feuille de route.
02:07 Fahine Ascenseur, France, qui est membre actif de la Fédération des ascenseurs,
02:11 avec évidemment des enjeux de RSE.
02:13 Et je voudrais qu'on se concentre sur l'empreinte énergétique.
02:16 Alors comment on réduit l'empreinte énergétique d'un ascenseur ?
02:20 Question de Béossien.
02:21 Sacrée question.
02:22 Alors déjà, on propose au marché des solutions de modernisation.
02:27 Il faut savoir que 25% du parc d'ascenseurs en France a plus de 40 ans.
02:32 50% du parc a plus de 30 ans.
02:34 Donc on est sur des...
02:36 Contrairement aux parcs d'automobiles qu'on croise au quotidien, l'ascenseur, c'est quelque chose qui vieillit.
02:40 Et lorsqu'on modernise un ascenseur, on va pouvoir réduire, sur le terme des consommations énergétiques, de 70%.
02:47 Mais comment ?
02:49 Parce qu'on va travailler sur des moteurs avec des réducteurs,
02:51 on va travailler sur des armoires de commandes qui sont moins énergivores, sur de l'éclairage, sur plein de choses.
02:57 Alors c'est une petite goutte d'eau sur la copropriété, mais ça a de l'impact.
03:01 C'est ces petites gouttes d'eau qui vont permettre.
03:04 Et surtout, on embarque avec nous d'autres enjeux.
03:06 On embarque avec nous les enjeux de vieillissement de la population.
03:09 Parce qu'un Français sur trois va avoir plus de 60 ans en 2035.
03:13 - Il faut mieux avoir des ascenseurs qui fonctionnent.
03:14 - Vous avez tout à fait compris.
03:15 Donc c'est pour ça qu'on pousse beaucoup sur ces idées.
03:19 - Justement, parler des copropriétés, c'est un investissement important de rénover un ascenseur.
03:25 Est-ce qu'il y a forcément une logique de rentabilité ?
03:27 Parce que les économies d'électricité ne sont pas dingues.
03:31 - On est d'accord, ce n'est pas le payback, vous n'allez pas le faire là-dessus.
03:33 Mais plus vous tardez et plus vous prenez le risque d'avoir des frais qui vont augmenter,
03:37 des pièces détachées qui sont moins disponibles,
03:39 donc des temps d'arrêt et d'indisponibilité qui sont longs.
03:42 Donc il faut programmer ça, c'est ce qu'on fait tous les acteurs de l'ascenseur avec nos clients,
03:46 pour programmer ces investissements dans le temps.
03:47 - Et dans le neuf, on a beaucoup progressé sur quand on installe des nouveaux ascenseurs.
03:52 Aujourd'hui, ils sont classés en fonction de leur consommation, c'est ça ?
03:58 - Tout à fait.
03:58 - D'énergie, et donc on a vraiment progressé ?
04:01 - On a vraiment progressé, si bien qu'on propose sur le marché,
04:04 Fein et d'autres entreprises, on propose des ascenseurs qui ne consomment plus rien,
04:08 parce qu'ils sont branchés sur des panneaux solaires.
04:09 Voilà, donc pour vous dire qu'on peut arriver à ça.
04:12 Et puis après, on va travailler aussi beaucoup sur le réemploi des pièces,
04:15 sur le recyclage des ascenseurs et sur le réemploi des pièces d'ascenseur existants,
04:20 mais aussi sur la conception des nouveaux ascenseurs.
04:23 - Fein, c'est une entreprise espagnole, c'est ça ?
04:25 - Voilà, c'est un groupe espagnol, indépendant, familial,
04:28 et qui est en France depuis une dizaine d'années et qui se développe bien,
04:31 parce qu'on fait de la qualité de service,
04:33 on essaye de faire de la proximité, de la réactivité et des bons conseils.
04:37 - Ces enjeux justement de sobriété énergétique,
04:41 ils sont apparus quand dans une entreprise comme celle-là ?
04:44 - En baisse.
04:44 - C'est peut-être pas le secteur qui s'est penché sur...
04:46 Je ne sais pas, ma question n'est pas orientée,
04:48 mais c'est peut-être pas le secteur auquel on pense spontanément,
04:51 pour se dire "ah là, il faut absolument faire des économies ici".
04:54 - Ça fait une vingtaine d'années que le secteur y réfléchit
04:57 et qu'on essaye de faire gagner des mètres carrés par des ascenseurs qui prennent moins de place,
05:01 et forcément avec l'efficacité des machines qu'on conçoit,
05:05 c'est des choses qu'on a mises en avant très rapidement,
05:07 que les marques ont mises en avant très rapidement.
05:09 - Alors, puisqu'on parle de RSE, je voudrais qu'on se passe quelques minutes sur le S,
05:13 la question de la responsabilité sociale et sociétale,
05:16 et notamment sur la politique de recrutement inclusif.
05:20 Vous l'avez un peu évoqué via votre engagement dans la communauté "Les entreprises s'engagent",
05:24 mais pour une entreprise comme la vôtre, quelles actions concrètes vous menez ?
05:29 - Alors nous, on essaye de travailler avec les quartiers pour faire venir des jeunes à l'emploi,
05:35 donc leur faire découvrir d'abord par des stages de troisième, de seconde,
05:38 le monde de l'ascenseur, le monde de l'entreprise, les faire sortir de leur horizon,
05:42 et puis ensuite proposer des formations initiales d'ascensoristes.
05:45 On est un métier en tension, on recherche 1500 ascensoristes par an sur toute la France,
05:49 toute la profession, et donc on a beaucoup travaillé sur ça.
05:53 Ça, c'est en train de bien fonctionner, de bien prendre,
05:56 mais on essaye aussi, depuis plus récemment, parce qu'il faut quand même beaucoup de volume,
06:01 on essaye aussi de travailler sur les publics en reconversion.
06:03 - Donc des personnes plus âgées, c'est ça ?
06:05 - Des personnes plus âgées qui ont passé 25-30 ans, qui sont sur d'autres professions,
06:08 ou des immigrés ou des réfugiés, qui ont des compétences clés,
06:12 et qu'on va pouvoir mettre à profit sur l'ascenseur,
06:14 pas forcément pour être technicien de maintenance,
06:16 mais pour être technicien de réparation ou technicien de montage.
06:19 - Mais ça veut dire que, dans ce cas-là, vous êtes à l'origine d'une nouvelle formation, en quelque sorte ?
06:25 - C'est ça, c'est ce qu'on essaye de mettre en place tout à fait cette année,
06:28 et notamment, c'est les entreprises sans gage qui m'ont permis de rencontrer les bonnes personnes.
06:33 On essaye de trianguler entre la fédération qui va mutualiser des ascenseurs,
06:37 donc qui va mutualiser des besoins de plusieurs PME ou de majors, de grandes entreprises,
06:42 pour proposer des postes, des formations.
06:45 Un pôle de formation sur l'île de France, je donne cet exemple, qui s'appelle la FORP,
06:50 et qui est le pôle des industries de la métallurgie,
06:53 et des entreprises d'inclusion.
06:54 Et ensemble, on essaye de créer des parcours de formation,
06:57 donc l'objectif, on est en plein dedans, c'est de le lancer en 2025,
07:00 pour pouvoir accueillir ces publics en reconversion,
07:03 et donc que tout le monde en bénéficie à la fin.
07:06 - Un dernier mot pour parler de la qualité de vie au travail,
07:12 le Finest Ascenseur France est "Great Place to Work" pour la deuxième année consécutive.
07:15 Je vois votre sourire, évidemment c'est quelque chose d'important pour une entreprise,
07:20 surtout pour un secteur qui cherche à recruter.
07:22 Qu'est-ce que ça représente pour vous ? Quels efforts avez-vous dû faire ?
07:25 C'est peut-être ça la question, pour le rester en quelque sorte,
07:28 et peut-être pour progresser aussi.
07:29 - L'intérêt de ces labels, c'est que vous avez une enquête qui est menée auprès de vos salariés,
07:33 et qui va faire ressortir, alors si vous avez le label, c'est que vous bossez déjà pas mal,
07:37 mais vous allez avoir des axes d'amélioration.
07:39 Donc on a bossé sur des axes d'amélioration pour retenir nos talents et en attirer de nouveaux.
07:43 Alors c'est des choses simples, comme mettre en place de l'intéressement, de la participation,
07:47 travailler, partager les bénéfices de l'entreprise,
07:51 travailler avec le CSE pour vous donner des avantages aux collaborateurs.
07:55 Et puis toutes ces démarches d'inclusion qu'on va essayer d'offrir aussi,
07:58 c'est-à-dire que quand vous êtes collaborateur, vous pouvez faire du mentorat,
08:01 vous pouvez accueillir un stagiaire, etc.
08:03 Ça ouvre aussi, on n'est pas que sur le projet économique de l'entreprise,
08:08 mais on essaie de donner du sens à tout ce que fait l'entreprise.
08:11 – Un dernier mot sur le département de la Seine-Saint-Denis,
08:13 qui est souvent un département sous-doté, notamment en service public, etc.
08:17 et peut-être surdoté, si j'ose dire, en taux de chômage.
08:20 Est-ce que, vous, ça vous rend le recrutement plus facile ?
08:24 Vous voyez ce que je veux dire ?
08:25 Ou est-ce qu'au contraire, on a des populations qui sont éloignées de l'emploi
08:28 et qu'il est difficile de convaincre de venir ?
08:31 – On a un terrain qui est hyper favorable pour recruter, dénicher des talents.
08:35 C'est un parcours du combattant, mais il y a tellement de belles énergies,
08:39 des gens qui nous permettent de détecter ces talents-là.
08:41 Après, le taux de réussite n'est pas de 100%,
08:44 mais déjà, quand vous allez avoir 50% des jeunes que vous avez formés,
08:48 que vous gardez en CDI longtemps parce qu'ils s'éclatent,
08:52 ils ont trouvé leur voie, c'est une réussite.
08:54 Et la Seine-Saint-Denis, c'est plein d'exemples comme ça.
08:56 J'ai plein d'entrepreneurs autour de moi, dans les entreprises langage
08:59 ou des associations d'insertion, qui nous donnent la banane
09:01 et qui nous donnent envie d'avancer tous les jours.
09:03 – Voilà, merci beaucoup Olivier Saubert et à bientôt sur Bismarck.
09:06 On passe à notre débat, la réduction de l'usage des emballages alimentaires.

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