À 9h20, l'ex-footballeur international Bixente Lizarazu est l'invité de Léa Salamé. Il publie "Vivre de sports, pour rester en forme" (Flammarion).
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00:00 Bonjour Bishent Elissarassou, merci d'être avec nous ce matin.
00:03 Si vous étiez un trophée, un personnage historique, un chanteur et un paysage, vous seriez qui ?
00:08 Vous seriez quoi ? Alors le trophée ?
00:10 La Coupe du Monde, forcément.
00:11 Le personnage historique ?
00:13 Le commandant Cousteau, si on considère que c'est un personnage historique,
00:16 parce que j'étais fasciné par l'océan, grâce à lui.
00:20 Un chanteur ?
00:21 Un chanteur, ça serait peut-être Pavarotti,
00:26 parce que j'aime la puissance d'une voix.
00:29 Le coffre, le souffle et le paysage ?
00:33 Le paysage, ça pourrait être un paysage du Pays Basque,
00:35 mais ça pourrait être aussi la passe de Tiputa à Ranguirua, en Polynésie française.
00:40 Pourquoi ce paysage-là ?
00:42 Parce que je suis fasciné par cet endroit, par l'énergie qu'il y a dans cet endroit,
00:45 par les courants, la puissance de l'océan.
00:48 Il y a quelque chose de très particulier ?
00:50 Il y a quelque chose de mystique, carrément, là-bas.
00:53 J'adore la Polynésie en plus.
00:54 Le corps d'un athlète et l'âme d'un sage, voilà ce qu'il faut pour être heureux.
00:59 Êtes-vous d'accord avec Voltaire ?
01:01 Je me le dis tous les matins en faisant du vélo.
01:03 Je ne sais pas si vous avez l'âme d'un sage,
01:05 Michel-Thélesa Razou, mais ce qui est sûr, c'est que vous avez le corps d'un athlète.
01:09 Le sport est au cœur de votre vie,
01:10 le sport, plutôt les sports,
01:12 tant vous semblez pratiquer tous les sports quand on lit votre livre.
01:15 Vivre des sports, au pluriel, qui paraît chez Flammarion.
01:18 Il y a un sport que vous n'aimez pas ?
01:22 Non, pas vraiment.
01:23 Après, il y a des sports qui sont plus ludiques que d'autres,
01:25 mais j'aime bien la diversité.
01:29 C'est un petit peu le contraire de ma carrière de footballeur,
01:31 où on est dans la spécialisation.
01:33 Quand j'ai arrêté, j'ai eu envie de toucher un petit peu à tout,
01:36 de reprendre finalement ma vie d'enfant, parce que je touchais à tout quand j'étais gamin.
01:39 Et ce qui est bien quand on touche à tous les sports,
01:42 c'est qu'on n'est jamais dans une forme de routine.
01:44 Donc, on est tout le temps motivé et toujours excité à l'idée de faire du sport.
01:48 Le sport, c'est autant votre phare que votre église, comme vous l'écrivez.
01:51 C'est aussi le meilleur des antidépresseurs.
01:53 Vous racontez votre philosophie pour vivre mieux en bougeant,
01:57 en s'aérant, en faisant circuler les fluides, comme vous dites.
02:00 Vous racontez votre besoin d'adrénaline et vous donnez des conseils pour s'y mettre,
02:04 pour se motiver, qui pourraient convaincre le plus grand des réfractaires.
02:08 Et à la fin de cette interview, je vais officiellement offrir votre livre à Nicolas Demorand.
02:12 Je pense que même lui, vous arriverez à le mettre au sport.
02:16 Je le prends.
02:16 Oui, après, avec son rythme, 3 heures du matin, de se lever,
02:19 ce n'est pas si facile que ça, mais je pense qu'en effet, c'est le meilleur des antidépresseurs.
02:22 C'est un petit peu comme de l'eau stagnante.
02:28 Elle va croupir, elle va sentir mauvais.
02:30 Et quand tu fais du sport, tu fais circuler tous les fluides.
02:32 Et donc, c'est très, très bon pour la santé.
02:35 Vous entendez Nicolas ? Vous allez croupir !
02:37 La santé mentale en particulier, puisque c'est un sujet d'actualité.
02:41 Et vous parlez de la santé mentale, effectivement.
02:43 Et je vais y revenir parce que c'est vrai que ce que vous dites sur la santé mentale,
02:45 sur le côté antidépresseur, est très fort.
02:48 Mais le livre commence par une lettre, une lettre à un pote.
02:50 Une lettre de rupture avec un de vos grands potes.
02:53 Avec toi, mon pote, c'est tout simplement devenu impossible.
02:57 De qui s'agit-il ?
02:59 Du foot.
03:00 Et ouais, une lettre de rupture au foot.
03:01 J'avais besoin de dire ça parce qu'en fait, depuis que j'ai arrêté,
03:06 on est tout le temps sollicité pour faire des matchs.
03:09 Des matchs, souvent des matchs caritatifs, alors pour de bonnes causes, bien entendu.
03:14 Mais en fait, pour moi, c'était devenu un petit peu laborieux et pénible de faire ces matchs.
03:19 Parce que quand tu as gravié l'Everest,
03:22 grimper des petites montagnes, c'est plus très intéressant.
03:26 En fait, tu ne le fais pas pour toi.
03:28 Puis après, c'est le rapport aussi au temps qui passe.
03:31 J'aime bien faire les choses et on se rend compte au fil des matchs
03:34 qu'on devient de moins en moins bon.
03:36 Et donc, je n'ai pas spécialement envie.
03:38 Vous n'aimez plus taper dans un ballon ?
03:40 J'aime regarder le foot, j'aime commenter le foot, mon métier.
03:43 Mais je n'ai plus ce plaisir de taper dans un ballon.
03:46 J'ai énormément de plaisir à faire du sport.
03:48 Après, j'en fais beaucoup.
03:49 Donc, je n'ai pas besoin du foot pour faire du sport.
03:51 C'est vrai que c'est étonnant pour vous qui avez été champion du monde, champion d'Europe.
03:54 Non, ce n'est pas étonnant d'ailleurs.
03:57 Non, ce n'est pas étonnant parce qu'en fait, quand on est sportif de niveau, on aime l'excellence.
04:00 On ne peut plus être dans l'excellence.
04:01 Moi, quand je ne suis plus dans l'excellence, je préfère passer à autre chose.
04:04 Et très franchement, j'ai vu, alors je ne me compare pas à ces joueurs-là.
04:08 J'ai vu Maradona faire des matchs.
04:12 Il était dans un état physique catastrophique et je n'avais pas envie de le voir comme ça.
04:16 Je pense que quand on est sportif de niveau, quand on a fait de grandes choses,
04:20 on n'a pas envie de montrer une forme de régression en fait.
04:25 D'ailleurs, vous citez le journaliste sportif de TF1, Grégoire Margoton, qui dit dans le livre
04:28 « J'ai des centaines d'exemples d'anciens joueurs qui se sont confrontés à un deuil difficile
04:32 de leur carrière lorsqu'ils s'arrêtent.
04:34 Bichente a réussi à le faire clairement et facilement grâce à son caractère.
04:37 Et vous racontez que quand vous avez pris votre retraite,
04:40 ça vous a pris 48 heures de faire votre deuil. »
04:42 Ce qui me semble fou parce qu'à peu près tous les sportifs que j'ai interviewés
04:46 disent qu'ils s'y sont préparés des années auparavant, que c'est un arrachement,
04:51 qu'ils sombrent parfois dans la dépression. Et vous pas.
04:53 Boum ! Tac ! La page est tournée.
04:56 Pour plusieurs raisons. Parce que je suis...
04:58 Avant d'être footballeur, je suis sportif dans le sens large du terme.
05:02 Je faisais plein de sports avant et du coup, j'ai pu m'épanouir dans la pratique sportive après.
05:07 Et ensuite, parce que j'avais un besoin de liberté
05:10 que je n'avais plus dans le foot parce qu'on est dans un système d'équipe.
05:14 C'est... On prend un bus, on prend un avion, on fait un match et on recommence.
05:19 « Vous dites ton côté infantilisant et routinier.
05:22 Toi, le foot, mon pote le foot m'a lassé.
05:24 Hôtel, bus, stade, sport, hôtel, t'as fini par m'étouffer. »
05:27 Exactement.
05:28 « Et au fond, ce que vous dites, c'est qu'au moment où vous tournez la page,
05:31 j'avais envie de bouffer la vie et de bouffer tous les sports. »
05:33 Ben c'est ça. En fait, pour moi, c'était la liberté et l'arrêt.
05:37 J'étais très triste. Le plus difficile, ça a été le dernier match
05:39 contre Dortmund avec le Bayern.
05:42 Je voyais les minutes passer et je me disais ça y est, c'est fini, c'est terminé.
05:46 J'étais presque même plus dans le match.
05:49 Mais après ça, c'était la liberté de me dire tiens,
05:52 je vais partir en Pauline Zy française pour aller faire du surf.
05:55 Je vais partir où je veux. Je vais faire ce que je veux.
05:58 Je ne vais pas avoir un coach qui va me dire il faut faire tel exercice.
06:01 Je vais être libre. Et moi, j'étais prêt pour cette liberté et j'étais assez indépendant.
06:05 Donc je savais comment m'organiser. Il y a plein de footballeurs aujourd'hui,
06:08 en fait, ils sont perdus parce qu'on organise tout pour eux.
06:10 Moi, ce n'était pas un problème. J'étais déjà le capitaine de mon bateau et en fait,
06:14 je n'avais pas 350 coachs, conseils, agents, etc.
06:18 Comme on voit aujourd'hui les footballeurs.
06:19 À notre époque, il n'y avait pas autant de conseillers.
06:22 Mais aujourd'hui, ils ne sont pas du tout autonomes.
06:25 Il faut passer par 48 entourages pour atteindre les joueurs.
06:27 C'est un truc.
06:28 Bon, bref, en tout cas, aujourd'hui, fini la relation exclusive avec le football.
06:31 Vous êtes en polyamour avec tous les sports.
06:33 Le ski, le surf, la plongée sous-marine.
06:36 Je vais y arriver, jiu-jitsu brésilien.
06:40 Jiu-jitsu brésilien, vous avez même été champion.
06:43 Que vous pratiquez au gré des saisons, deux à trois fois par semaine.
06:45 Et puis, il y a la révélation.
06:47 Le vélo. Pendant longtemps, vous n'aimiez pas ce sport.
06:49 Synonyme, selon vous, de violence, de souffrance.
06:51 Vous dites que les cyclistes appartenaient, selon vous, à une case de sportifs à part.
06:55 Celle des fous. Et puis voilà, vous êtes devenu fou de ce sport.
06:59 Le vélo est bon pour les articulations.
07:01 Le vélo est un nettoyeur mental.
07:03 Le vélo est une contemplation, dites-vous.
07:05 Et grimpez, vous dites, j'ai la folie, la ferveur des cols.
07:09 Mon bonheur, c'est de monter les cols.
07:11 Racontez-nous ce que vous ressentez et comment vous êtes rentré.
07:14 Pourquoi le vélo, vous, est un médicament pour vous ?
07:17 Vous dites, quand je me sens mal, je prends mon vélo et ça va mieux.
07:20 - Dès que je ne suis pas bien ou dès que je me pose trop de questions,
07:24 je prends le vélo et je me nettoie.
07:26 C'est le meilleur des médicaments.
07:28 Ce que je peux ressentir dans un col, moi, ce que j'aime, c'est la dureté d'un col
07:31 dans un paysage magnifique.
07:32 En fait, j'aime la souffrance dans la beauté.
07:35 Plus c'est dur, plus c'est beau, plus je me sens vivant.
07:38 Le vélo, c'est un espèce de mouvement perpétuel.
07:42 Alors, il y a la beauté des paysages.
07:44 C'est contemplatif.
07:45 C'est un sport très contemplatif.
07:46 Attention, je ne parle pas du vélo de compétition.
07:48 Là, c'est extrêmement violent.
07:50 Le vélo, on va dire amateur.
07:52 On est dans la contemplation.
07:53 On découvre des paysages.
07:55 On est dans la douleur.
07:56 On est dans la difficulté.
07:58 Mais tout est beau et donc tout est magnifié.
08:01 Et je me sens tellement bien sur un vélo.
08:03 Je me nettoie le corps.
08:04 Je me nettoie l'esprit.
08:05 Tous les sports d'endurance apportent ça.
08:08 Pour ça, je conseille à tout le monde de faire un sport d'endurance.
08:11 Ça te nettoie.
08:12 Tu peux faire de la marche active.
08:13 Tu peux faire du trial.
08:14 Tu peux faire de la natation.
08:15 Donc du vélo, ce sont des sports qui sont extraordinaires pour se nettoyer mentalement.
08:20 Pas besoin de prendre d'antidépresseurs.
08:22 C'est un antidépresseur naturel.
08:24 Vous dites, jusqu'à maintenant, je n'ai pas eu besoin d'aller chez le psy parce que
08:28 mon analyse, je l'ai fait dans le sport.
08:30 Teddy Riner le dit aussi.
08:31 Lui qui a été un des premiers à parler de la santé mentale dans le sport, a expliqué
08:34 qu'il prenait un coach pour le mental aussi.
08:36 Ça a été un des premiers à le dire, à lever ce tabou-là.
08:38 Il dit aussi que le sport lui permet de dénouer ses idées noires.
08:42 Moi, dans ma carrière, en plus de 10 ans de carrière, j'ai réussi à être une ou
08:46 deux fois max au top.
08:49 Aucun problème mental, aucune pression.
08:52 Vraiment tranquille, relâché.
08:53 Non.
08:54 Ça arrive peut-être qu'une fois ou deux.
08:56 Et on s'en souvient.
08:57 Mon sport, le judo et le sport d'une manière générale, ça fait partie de mon équilibre.
09:02 Je sais que parfois, quand j'ai un nœud ou bien que je n'arrive pas à trouver une
09:07 solution à une problématique, je vais courir, je fais du judo ou bien je m'entraîne.
09:12 Je ne sais pas ce que procure le sport, mais je me sens mieux, je suis plus apte à réfléchir
09:17 derrière.
09:18 C'est mon équilibre.
09:19 Après, la question, c'est comment je vais faire quand je vais arrêter ?
09:21 Il ne faut pas arrêter.
09:23 Il ne faut pas qu'il arrête.
09:25 C'est l'un des premiers à avoir parlé de l'utilisation d'un psy dans le sport.
09:31 Malheureusement, c'était un peu tabou à l'époque.
09:33 On n'a pas eu accès à ça.
09:36 Aujourd'hui, il y a de plus en plus de footballeurs qui le disent.
09:39 On peut faire beaucoup de sport et avoir des problèmes mentaux, des blocages.
09:44 Paul Pogba, par exemple, qui est blessé depuis de nombreuses saisons maintenant, il a eu
09:51 des problèmes familiaux.
09:52 Ça a eu un impact sur son corps parce que le corps est lié avec l'esprit.
09:57 Donc, ça, il faut savoir le traiter.
09:59 Mais le sport reste quand même quelque chose qui te permet de te défouler.
10:03 Le meilleur des médicaments, c'est comme une béquille qui te permet de rester en équilibre.
10:10 Vous m'emmenez sur la une de l'équipe, je ne sais pas si vous l'avez vue ce matin.
10:13 C'est Raphaël Varane en une de l'équipe qui avoue avoir reçu plusieurs commotions
10:17 cérébrales.
10:18 "J'ai abîmé mon corps", a-t-il dit.
10:20 Et il lève aussi un autre tabou sur les dangers physiques du foot, au niveau du sport aussi.
10:27 Plus sur les coups de tête, j'imagine.
10:29 Oui, je pense que c'est un sujet à développer, particulièrement chez les jeunes.
10:34 Faire des têtes, c'est prendre des impacts à la tête.
10:38 Ça peut poser des problèmes à la longue.
10:40 Les commotions dans le rugby, c'est déjà un sujet qui a été extrêmement développé.
10:46 Maintenant, les gars sortent, ils arrêtent, ils sont en repos pendant un moment.
10:49 Dans le foot, je pense que c'est important d'y penser.
10:51 Et particulièrement chez les jeunes.
10:55 Il y a des études qui sont en train de se faire maintenant.
10:57 Pour voir l'impact des coups de tête dans le football.
11:02 Vous dites aussi que l'activité physique est un formidable brasseur social.
11:05 Pratiquer une discipline permet de se mélanger avec des gens d'horizons divers, ça c'est certain.
11:09 Pour les enfants, ça vous permet de les arracher aux écrans, ça c'est certain aussi.
11:13 Vous parlez après de vos deux petits diables, de vos deux satans.
11:17 L'un sur votre épaule droite, l'autre sur votre épaule gauche.
11:20 Contre qui vous essayez de vous désintoxiquer.
11:22 C'est d'abord l'esprit de compétition.
11:24 Vous dites "mon problème c'est que chaque sport que je pratique, je veux plier le game".
11:28 Je veux être le meilleur.
11:30 Je veux flinguer le gars.
11:32 Ça vous essayez de vous traiter.
11:34 Et puis l'autre, c'est la bigorexie.
11:37 C'est quoi la bigorexie ? Vous n'aimez pas le mot, mais c'est pas grave, je vous le dis quand même.
11:40 C'est quoi ? C'est l'addiction.
11:42 Oui c'est l'addiction au sport, mais en fait c'est plus que l'addiction.
11:44 Parce que l'addiction au sport, je l'ai forcément.
11:47 J'ai besoin de ça, tout le temps, tous les jours.
11:50 Après je pense que la bigorexie, c'est un mal-être.
11:56 Un vrai mal-être.
11:58 Moi je ne suis pas dans un mal-être.
11:59 Je suis très heureux quand je fais du sport.
12:01 Je suis très calme quand je fais du sport.
12:03 Quand je n'en fais pas, je suis un peu plus ours.
12:05 Moi ça me fait du bien, ça m'équilibre.
12:07 Je rencontre des gens, je suis dans des milieux complètement différents.
12:10 Avec des potes au jujitsu, je fais du vélo avec d'autres gars.
12:13 Je fais de la longée avec d'autres gars.
12:15 Je rencontre des gens, je voyage, ça m'ouvre.
12:17 Donc je ne peux pas parler de la bigorexie, ça ne me concerne pas.
12:21 Mais de l'addiction quand même.
12:22 Une petite addiction que vous traitez, d'autant plus, dites-vous, depuis que vous avez 50 ans.
12:26 Non mais c'est important de dire, vous n'aimez pas le mot de vieillir.
12:30 On ne va pas dire que vous vieillissez, mais vous comprenez.
12:33 Le temps qui passe.
12:34 C'est plus joli, c'est plus poétique.
12:35 Vous n'aimez pas le mot de vieillir ?
12:36 Ah non.
12:37 Pourquoi ?
12:38 Si je fais du sport et si je veux rester athlète, c'est parce que je n'aime pas vieillir.
12:42 Je pense comme tout le monde.
12:45 Je suis tellement heureux là, vivant.
12:48 J'ai tellement envie de tout faire que je n'ai pas envie de vieillir.
12:51 Je n'ai pas envie de perdre mes capacités physiques.
12:53 C'est normal.
12:54 Donc je me bats contre ça.
12:56 Je sais que c'est un combat perdu d'avance.
12:58 Mais je continue de me battre et d'essayer d'être encore athlète.
13:02 Et vous vous sentez plus rouillé qu'il y a 15 ans, 20 ans ?
13:04 Ou pas forcément ?
13:05 Non, je ne me sens pas plus rouillé.
13:07 Mais j'ai un rythme qui est un peu plus léger par rapport à ce que je faisais avant forcément.
13:13 Et quand vous faites du sport, la meilleure bande-son pour vous, c'est ça.
13:16 Voilà, c'était pour le bonheur d'entendre AC/DC.
13:32 Quelques petites questions sur l'actu sportive.
13:35 À 3 mois, 4 mois des JO, vous regrettez dans le livre, comme beaucoup de sportifs d'ailleurs,
13:40 que la France n'est malheureusement pas encore une nation de sport.
13:42 Pourquoi ?
13:43 Et est-ce que vous en avez marre du "JO bashing" qu'on entend partout ?
13:46 Oui, j'en ai marre du "JO bashing" parce que c'est une grande chance d'avoir cette magnifique compétition.
13:51 Moi j'ai pu la commenter, c'était pour les JO de Pékin.
13:56 Donc voilà, après, je pense qu'on n'est pas un pays de sport, mais il y a deux choses différentes.
14:06 Il y a la compétition, la performance et le sport loisir.
14:10 Le sport santé, le sport aventure, ce sont deux choses complètement différentes.
14:14 Sur la compétition, je pense qu'on a plein d'athlètes de très très haut niveau et on n'est pas mal du tout.
14:19 Mais c'est les infrastructures, c'est ça ? C'est les moyens ? C'est l'éducation sportive ?
14:22 Non, je pense qu'on est pas mal là-dessus. Là où on n'est pas au top, c'est sur l'idée de faire du sport loisir, du sport santé, de penser à soi.
14:30 On ne bouge pas assez, par rapport au physique ?
14:32 On ne connaît rien sur notre corps en fait. On ne fait pas d'études sur ça, comment ça fonctionne, comment entretenir son corps,
14:38 comment développer son corps, comment se sentir bien physiquement. On ne nous apprend pas ça.
14:43 Et c'est vrai que quand on compare à certains pays, l'Australie ou les pays du Nord ou même aux Etats-Unis...
14:47 Je pense qu'on peut faire beaucoup mieux. Moi j'ai 40 ans d'expérience là-dessus et franchement ça fait du bien.
14:52 Ça fait du bien de faire du sport et je pense que c'est pas très difficile, simplement il faut donner les clés aux gens.
14:57 Et c'est ce que j'ai voulu faire au travers de ce livre aussi, leur donner des clés et un message.
15:01 Et c'est pour ça que je vais l'offrir au sédenteur qui est à ma gauche, qui s'appelle Nicolas Demorand.
15:06 Il nous reste une minute. Question courte, réponse courte, Bichente Lizarasu.
15:12 M6 qui obtient les droits de la Coupe du Monde 2026 et 2030, vous avez les boules ?
15:17 Forcément, mais c'est pas terminé. La bataille n'est pas terminée, vous savez bien, c'est dans longtemps déjà.
15:24 C'est pas terminé. On verra.
15:26 Le départ de Kylian Mbappé du PSG, il aurait dû le dire avant.
15:33 Avant, après, peu importe. Ce que moi je n'apprécie pas c'est que...
15:38 D'abord, il est libre. On a tendance à oublier qu'il est libre de faire ce qu'il veut.
15:43 Vous en avez marre des critiques ?
15:45 Non, mais il est libre de faire ce qu'il veut. S'il a envie de partir au Real Madrid, il part au Real Madrid.
15:50 Simplement, c'est vrai que c'est pénible pour lui. La pression qu'on lui met, on commande chaque fait et geste en permanence.
15:56 Moi, je trouve ce qu'il a fait jusqu'à présent, c'est fantastique. La façon dont il a représenté la France est fantastique.
16:01 Après, là où il veut aller, c'est son choix, son libre choix et je le respecte.
16:05 Allez, réponse très courte. Skier au Groenland ou surfer la vague la plus dangereuse du monde ?
16:10 Les deux, je ne peux pas choisir.
16:14 Girondins de Bordeaux ou Bayern de Munich ?
16:16 Les deux. C'est un peu... Maman ou papa ?
16:20 PSG ou OM ?
16:21 Ni l'un ni l'autre, c'est pas mon... Comment dire ?
16:26 Leur petite guéguerre, franchement, c'est leur problème à eux.
16:32 Bidart ou Biarritz ?
16:33 C'est un Jean Delus.
16:37 Aimé Jacquet ou Didier Deschamps ?
16:39 Les deux.
16:41 Jouer au foot ou commenter le foot ?
16:43 Jouer au foot, quand même...
16:46 L'argent fait-il le bonheur ?
16:48 Pas complètement.
16:51 Sexe, drogue, alcool ? Vous avez des vices.
16:54 Pas alcool, pas drogue.
17:00 Le sexe, donc. OK. Attention, difficile. Anne-Sophie Lapix ou Anne-Claire Coudray ?
17:06 Anne-Sophie Lapix, c'est ma copine.
17:08 Oui, je sais. C'est pour ça que je vous demande ça, parce que vous faites des compétitions...
17:12 Des concours de Sunset Challenge que je gagne tout le temps.
17:14 ...sur Instagram. Justement, Instagram ou Twitter ?
17:17 Instagram, Twitter, c'est la guerre, c'est la haine. Twitter, il y a encore de la bienveillance. J'espère que ça va durer.
17:22 Instagram, il y a encore de la bienveillance.
17:24 Oui, Instagram, pardon. On avait dit réseau social.
17:27 La dernière fois que vous avez pleuré ?
17:32 Il n'y a pas si longtemps. Je suis assez émotif.
17:36 Et vous pleurez facilement ?
17:38 Je peux pleurer assez facilement, oui.
17:40 « Vivre de sport avec un S pour rester en forme », c'est le nouveau livre de Bichente Lissarasou, chez Flammarion.
17:46 Vous dites « Donne-le-moi, je vous le donne ». Nicolas Demorand, il est à vous. Merci et belle journée.
17:50 Merci pour ce très beau livre.