Tenerife _ Canaries, les îles-volcans _ ARTE Family
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00:00 Ce sont les filles des volcans.
00:07 Jaillies du feu et baignées par l'Atlantique, voici les îles Canaries.
00:16 Chacune d'elles est singulière à sa manière.
00:20 Cette archipelle espagnole, au large de la côte ouest de l'Afrique,
00:25 abrite une faune et une flore uniques au monde.
00:30 Embarquement immédiat pour Ténérife.
00:40 Apparue à la suite d'éruptions volcaniques sous-marines,
00:43 Ténérife est la plus grande et la plus haute île des Canaries.
00:52 Réserve de biosphères, site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO,
00:57 creuset de la plus importante biodiversité de l'archipel,
01:01 ses atouts ne manquent pas.
01:05 Ses eaux littorales, qui bordent des plages de lave,
01:08 accueillent un monde sous-marin riche et varié.
01:13 Véritable livre de géologie à ciel ouvert,
01:16 cette île façonnée par l'activité volcanique a inspiré bien des mythes.
01:22 Partons à la découverte de ces espaces naturels fascinants.
01:28 L'île de Ténérife est une île de la nature.
01:34 Elle est la plus grande île de l'Océan.
01:38 Elle est la plus grande île de l'Océan.
01:42 Elle est la plus grande île de l'Océan.
01:46 Elle est la plus grande île de l'Océan.
01:50 ...
02:04 Au centre de Ténérife s'étend le parc national du TID.
02:09 Inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO,
02:12 il compte parmi les sites volcaniques les plus spectaculaires au monde.
02:18 La dernière éruption d'ampleur remonte à 170 000 ans.
02:22 De type explosif, elle a décapité le gigantesque volcan qui existait alors
02:28 et entraîné l'effondrement d'un de ses flancs,
02:31 projetant dans la mer des dizaines de kilomètres cubes de roche.
02:36 Une vaste dépression est apparue, la caldera de las Cañadas.
02:42 Ses hautes parois sont toujours visibles.
02:46 En son centre, un nouveau volcan s'est formé, le TID.
02:51 ...
03:03 TID signifierait "enfer".
03:06 A en croire la légende, le volcan était la demeure du démon Goyota
03:11 qui déroba au dieu du soleil Marek
03:14 le feu dont celui-ci avait besoin pour diffuser chaque jour la lumière et la chaleur dans le monde.
03:21 Goyota faisait surgir le feu des entrailles du volcan,
03:24 qu'en bon lui semblait, répandant ainsi des torrents de lave destructrices à travers l'île.
03:31 ...
03:45 Le TID culmine à 3 715 m d'altitude, ce qui en fait la plus haute montagne d'Espagne.
03:53 Si on le mesure depuis le fond de la mer, il dépasse même les 7 000 m.
03:58 La zone désertique tout autour a des allures de paysages lunaires.
04:03 À cette hauteur, aucune végétation ne pousse.
04:07 Mais le volcan est bel et bien vivant.
04:10 Chaque mois, des chercheurs d'InVolcan, l'institut volcanologique des Canaries, montent jusqu'au cratère.
04:17 Chargés de la prévention des risques, ils surveillent l'activité du géant.
04:22 Tai Blanchard est volcanologue.
04:25 "Nous avons placé des capteurs de température, l'un à 15 cm et l'autre à 40 cm de profondeur.
04:33 Nous effectuons également des prélèvements gazeux, qu'on analysera ensuite en laboratoire.
04:39 Cela nous permettra d'obtenir un aperçu complet des gaz et de leur composition isotopique."
04:45 Afin de détecter d'éventuels indices du réveil du volcan,
04:49 les chercheurs prélèvent des échantillons gazeux sur 38 points de mesure du cratère.
04:55 Ces analyses s'inscrivent dans le cadre d'un système d'alerte
04:58 et complètent les relevés effectués par des appareils fixes qui contrôlent les mouvements du sol.
05:04 Tous les deux à trois ans, Tenerife connaît des esseins sismiques de faible intensité.
05:09 La géologue Alba Martin travaille pour InVolcan depuis 2014.
05:14 "Nous surveillons ce volcan car c'est l'un des plus dangereux au monde.
05:21 Il doit se situer à la 5ème ou 6ème place.
05:28 D'où la nécessité de disposer de données actualisées très régulièrement,
05:33 tant pour la sécurité des populations que pour la science."
05:39 Observable à l'œil nu, l'activité volcanique de l'île est de mieux en mieux connue des chercheurs.
05:45 En revanche, la formation de Tenerife et de l'archipel n'est pas encore totalement élucidée.
05:51 On admet communément que ces volcans auraient pour origine un point chaud
05:56 qui engendre une remontée de magma des profondeurs vers la surface.
06:01 Le déplacement de la plaque Tenerife est un des éléments les plus importants.
06:06 Le déplacement de la plaque tectonique au-dessus du point chaud donne ainsi naissance,
06:11 en l'espace de plusieurs millions d'années, à un alignement de volcans tel que l'archipel des Canaries.
06:17 "Notre groupe s'intéresse principalement au niveau de CO2.
06:28 Ce gaz invisible est un bon indicateur de l'état du système hydrothermal du volcan.
06:35 Il nous renseigne sur une éventuelle éruption.
06:40 En surveillant régulièrement le CO2, comme nous le faisons tous les mois,
06:45 on peut suivre l'évolution de l'activité volcanique.
06:50 Et pour le moment, aucun problème en vue, tout est calme, on peut dormir tranquille."
06:59 "C'est bien."
07:01 Travailler à près de 4000 mètres d'altitude n'est pas de tout repos.
07:19 Et même les volcanologues expérimentés n'y sont toujours pas habitués.
07:26 "Parfois, on a la tête qui tourne, mais c'est à cause de l'altitude.
07:33 Les concentrations de sulfure d'hydrogène sont faibles,
07:36 on peut donc travailler sans masque et rester ici toute la journée, ce n'est pas dangereux.
07:41 On a un peu mal à la tête, mais c'est à cause de l'altitude, pas des gaz."
07:50 Les paysages de Ténérife témoignent de l'histoire mouvementée de la Terre.
07:54 L'île a été façonnée par le feu des volcans, et du feu est née la vie.
08:00 Dominée par des montagnes escarpées et des reliefs accidentés,
08:07 l'île est une île qui est toujours en danger.
08:10 Les montagnes sont en danger, mais l'île est toujours en danger.
08:14 Dominée par des montagnes escarpées et des reliefs accidentés,
08:19 l'île ne manque pas de paysages grandioses.
08:22 Les Alizés, combinées au Gulf Stream, y assurent un climat doux et clément tout au long de l'année.
08:28 Cette situation géographique a favorisé une multitude de microclimats et d'écosystèmes.
08:34 Gare étonnante donc que Ténérife possède la plus grande biodiversité insulaire de tout l'Atlantique.
08:42 (Musique)
09:02 Ils luttent pour la protection des océans.
09:05 Ces militants font partie d'Inocéana, une ONG fondée par Carlos Mayo Molina à Ténérife.
09:11 L'organisation regroupe aujourd'hui une vingtaine de biologistes, ingénieurs et plongeurs
09:16 qui interviennent dans le monde entier.
09:18 Dans l'est de l'île, le long d'une côte formée de roches volcaniques,
09:22 ils s'apprêtent à plonger pour étudier un écosystème marin aussi fascinant que singulier, l'herbier marin.
09:29 Ténérife forme un triangle avec des côtes orientées nord, est et ouest.
09:37 Sur la côte nord, la houle est très forte et les courants très violents.
09:41 Les herbiers marins ne peuvent donc pas s'y établir.
09:44 Sur la côte ouest, l'habitat est favorable aux herbiers marins,
09:47 mais malheureusement, ceux-ci ont disparu du fait de la pression anthropique.
09:51 Multiplication des hôtels, urbanisation à outrance, pollution généralisée.
09:57 C'est sur la côte est qu'on trouve le plus d'herbiers marins.
10:00 Et c'est là que nous sommes aujourd'hui.
10:02 C'est une zone très venteuse, ce qui crée des courants qui permettent un renouvellement constant de l'eau.
10:07 Ces eaux sont donc très saines et l'herbier marin peut pousser.
10:11 Sur la côte est, on en trouve au large de toutes les plages, ou presque.
10:15 Comment ça se présente, Bertha ?
10:27 Bien, la mer remonte.
10:29 On va passer par la zone sableuse ?
10:31 Oui, c'est mieux. Il y a trop de rochers là-bas.
10:33 On verra peut-être des anges de mer ou des raimentas.
10:36 Oui, la visibilité est meilleure ici.
10:38 Les membres de l'ONG veulent étudier et cartographier les prairies sous-marines présentes au large des côtes.
10:45 Une campagne de replantation, soutenue financièrement par le gouvernement espagnol, est prévue pour l'an prochain.
10:58 Les herbiers marins poussent dans des zones principalement sableuse.
11:01 C'est la condition sine qua non.
11:04 Mais ils ont aussi besoin de courants pas trop forts et d'eau claire, car les herbiers marins sont des plantes.
11:11 Et le soleil doit pouvoir traverser l'eau pour que la photosynthèse soit possible.
11:16 Il faut faire de la photosynthèse.
11:18 Les herbiers marins offrent un habitat aux espèces menacées comme les tortues, les anges de mer et les rais papillons.
11:45 Qui y trouvent refuge et nourriture.
11:47 Ils servent aussi souvent de nurserie.
11:50 Véritable poumon vert des océans, et pas seulement au large de Ténérife,
11:55 ils stockent 30 à 50 fois plus de CO2 que les forêts, génèrent de l'oxygène et contribuent ainsi à la protection du climat.
12:11 Les herbiers marins des Canaries ont beaucoup souffert de la pression humaine.
12:15 Des zones où ils étaient abondants il y a 30 ans, selon les pêcheurs, en sont aujourd'hui totalement dépourvues.
12:23 On commence toujours par observer une fragmentation.
12:26 Au lieu d'avoir une grande prairie sous-marine, on n'en a soudain plus que des petites parcelles,
12:31 qui s'étiolent au fur et à mesure et finissent par disparaître avec le temps.
12:35 On le voit très bien quand on plonge.
12:40 Quand les herbiers marins disparaissent, c'est toute la vie qui s'en va.
12:43 Les herbiers marins mesurent jusqu'à 40 cm de haut.
12:49 Ils ne fleurissent que rarement et se reproduisent généralement de manière asexuée par le biais de rhizomes.
12:55 De croissance lente, ces prairies peuvent coloniser de vastes surfaces et atteindre une longévité impressionnante.
13:02 Les herbiers marins possèdent des racines, comme n'importe quelle plante.
13:08 Celles-ci maintiennent en place le substrat sableux qui provient de l'érosion des roches.
13:11 Les herbiers marins stabilisent aussi les plages.
13:14 Si on perd les herbiers marins, on perd aussi les plages.
13:18 Et sans plages, l'érosion ne fera qu'empirer et pourrait menacer à terme les habitations du littoral.
13:24 La protection des herbiers marins est un enjeu vital, aussi bien pour l'écosystème océanique que pour les populations humaines.
13:37 Mais on sait encore peu de choses sur l'état des prairies sous-marines au large des côtes de Ténérife.
13:42 La recherche doit combler cette lacune de connaissances.
13:46 Régulièrement, les chercheurs plongent pour déterminer la densité et la taille des prairies sous-marines.
13:55 Ils recensent aussi les espèces qui les occupent.
13:59 Ces résultats alimentent une base de données accessible à l'ensemble de la communauté scientifique.
14:05 [Musique]
14:33 Les éruptions volcaniques et les gigantesques glissements de terrain ont creusé de profonds ravins,
14:38 façonnant des parois rocheuses infranchissables pour les humains.
14:43 Enfin presque.
14:49 Le salto del pastor, en français, le saut du berger,
14:58 était une technique utilisée autrefois par les gardiens de chèvres pour se déplacer avec leurs animaux sur les terrains escarpés.
15:04 Remise au goût du jour, cette pratique s'est muée en sport de plein air,
15:09 très populaire auprès des jeunes de l'île, amateurs de sensations fortes.
15:14 C'est le cas de Damien Acosta González.
15:23 Un jour, j'ai fait la connaissance d'un homme d'environ 70 ans et de sa femme,
15:27 qui venait du continent et qui pratiquait cette activité.
15:31 Je me suis dit, si des retraités y arrivent, alors moi aussi je peux apprendre.
15:38 Et puis j'ai trouvé étonnant que des gens de l'extérieur, qu'ils ne sont même pas d'ici,
15:46 s'intéressent à une tradition de chez nous.
15:49 J'ai tout de suite su que c'était pour moi.
15:52 Damien est berger saisonnier.
16:15 Beaucoup de ses collègues pratiquent encore la rotation des pâturages
16:19 et fournissent ainsi à leurs chèvres une alimentation naturelle.
16:23 Le terrain qui nous entoure est assez praticable.
16:28 Il est composé d'anciennes cultures en terrasse.
16:32 Dans le temps, toute cette zone était cultivée et le bétail pâturait dans les hauteurs.
16:43 Il était donc nécessaire d'utiliser ce genre de lance.
16:46 De nos jours, le bétail pâture sur des terrains plus faciles d'accès, plus plats.
16:52 On continue quand même d'utiliser la lance, car elle nous facilite le travail
16:56 et permet de ménager nos genoux quand on se déplace sur ce type de relief accidenté.
17:00 Le sceau du berger est apparu au XVIe siècle dans les îles occidentales des Canaries,
17:09 avant de se répandre dans tout l'archipel.
17:13 Le maniement de la lance de 3 mètres de long demande un temps d'apprentissage.
17:16 Sinon, gare aux ampoules aux mains et aux chutes.
17:20 On tient la lance de cette façon.
17:28 Avec la main inférieure, le pouce pointé vers le bas
17:33 et la main supérieure, le pouce pointé vers le haut.
17:39 On fait passer la lance au niveau de l'entrejambe, de l'abdomen et de la poitrine,
17:44 puis on se laisse glisser.
17:47 On peut aussi l'utiliser pour monter.
17:52 L'autre façon de l'utiliser consiste à tenir la lance à l'extérieur du corps,
18:03 puis à se placer sur le bouchon.
18:06 On se laisse glisser sur le bord du corps, puis à sauter.
18:09 On est en train de finir.
18:37 Bien sûr, ça m'arrive d'avoir peur.
18:39 On passe parfois par des falaises avec des apicrocheux.
18:45 À la moindre erreur, on peut faire une chute de 2, 3, voire 500 mètres.
18:52 Du coup, il faut prendre le temps de se poser et surtout garder son sang-froid.
19:01 Évidemment, on a les jambes qui tremblent.
19:07 Mais on arrive à surmonter sa peur.
19:09 Et de toute façon, on n'a pas le choix. On est bien obligé de se lancer.
19:15 Mais ça remue quand même.
19:19 Les falaises des géants méritent bien leur nom.
19:33 La deuxième plus haute d'Europe, ces parois rocheuses abruptes se dressent à 450 m au-dessus de la mer
19:39 et mesurent presque 1300 m depuis le fond marin.
19:43 Ici, la moindre erreur peut s'avérer fatale.
19:47 L'endroit où j'ai eu le plus peur, c'est juste là.
19:52 Quand on se heurte à un obstacle comme celui-là,
19:56 on commence par se dire qu'il n'y a pas de solution, qu'on ne peut pas continuer.
20:02 Mais aussi incroyable que ça paraisse,
20:04 on arrive à avancer grâce à un minuscule enfoncement dans la roche.
20:08 Il faut se creuser la tête pour résoudre le problème.
20:11 En fait, on met la main gauche dans l'enfoncement, puis le pied droit et ensuite le pied gauche.
20:17 Et tout à coup, l'obstacle est derrière nous.
20:20 Qu'on ait pu passer à cet endroit précis de la falaise relève de l'exploit.
20:25 C'est la plus grande partie de l'acantillade.
20:27 Comment expliquer le respect que nous avons pour notre culture ?
20:54 Nous avons à garder nos traditions vivantes.
20:56 Les chemins que nos bergers empruntaient il y a un siècle ne sont plus empruntés aujourd'hui.
21:02 Mais le métier de berger fait partie de notre patrimoine historique.
21:07 Et c'est très bien.
21:09 Pour moi, tout ça paraît extraordinaire, mais pour un berger d'autrefois, c'était son quotidien.
21:15 Nature, culture et adrénaline.
21:22 Damian a trouvé sa recette pour sauvegarder le patrimoine.
21:25 La dernière éruption majeure du Pico Viejo, le petit frère du Teide, s'est produite il y a 27 000 ans.
21:43 La lave a formé un immense réseau de tunnels enchevêtrés d'une centaine de kilomètres de long au total.
21:51 Le club de spéléologie Beni Saharé explore régulièrement les veines volcaniques de l'archipel.
21:57 Alfredo Lainez est le président fondateur du club.
22:00 Avec son groupe, il réalise des relevés topographiques,
22:04 prélève des échantillons et recense les particularités,
22:08 notamment dans la Cueva de San Marcos, dans le nord-ouest de l'île.
22:12 C'est ici que la lave du Pico Viejo s'est jetée dans la mer.
22:16 On va emprunter le tunnel principal qu'on connaît déjà,
22:19 comme ça on arrivera au point topographique qu'on a relevé la dernière fois.
22:23 De là, on explorera la nouvelle partie et on verra ce qu'on peut y trouver.
22:29 Le tunnel est un des plus grands tunnels de la Cueva de San Marcos.
22:32 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
22:36 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
22:40 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
22:44 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
22:48 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
22:52 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
22:57 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
23:00 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
23:04 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
23:08 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
23:12 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
23:16 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
23:20 Il est le plus grand des tunnels de la Cueva de San Marcos.
23:25 Les Guangerifs, les Guanches, enterraient leur mort à l'entrée des grottes.
23:28 Ils craignaient le dieu Guayota, qui vivait dans les entrailles de la terre.
23:33 De nombreuses cavités ont été utilisées comme lieu de sépulture.
23:37 Ces tunnels de lave se forment lors d'une coulée volcanique.
23:47 A la surface de la coulée, où la vitesse et la température sont plus faibles,
23:53 la lave entre en contact avec l'air et se solidifie, formant une couche isolante.
23:58 La lave continue de s'écouler sous cette couche jusqu'à ce qu'elle se tarisse
24:02 et forme un tunnel volcanique, témoin pétrifié de l'éruption.
24:07 Cette partie correspond au dernier écoulement de lave.
24:14 Le tunnel s'était déjà vidé.
24:17 La dernière coulée était plus liquide.
24:21 Elle a formé cette petite langue, là-bas au fond.
24:24 La Cueva San Marcos mesure plus de 3 km de long.
24:42 Elle remonte en légère pente vers le sud et s'étend sous une banane raie.
24:48 La grotte comporte 3 niveaux et abrite l'un des plus grands tunnels de lave de Ténérife.
24:53 La lave s'est écoulée à travers le tunnel volcanique, puis elle s'est refroidie.
25:03 Des blocs se sont détachés des parois ainsi que des parties du plafond.
25:08 Ces blocs ont commencé à rouler à l'intérieur du tunnel,
25:12 puis ils se sont stabilisés à un endroit et ils ont stoppé l'écoulement de lave.
25:18 Ça a formé une sorte de barrage.
25:20 Le niveau de lave, lui, a continué de monter,
25:24 et du fait de cette pression, a fini par faire éclater le barrage,
25:28 et le tunnel s'est vidé.
25:31 Depuis 45 ans, les spéléologues de Beni Saharé explorent les grottes des Canaries.
25:39 Ils en ont répertorié un millier rien qu'à Ténérife.
25:44 Beaucoup d'entre elles ont été détruites lors de la construction de routes et d'infrastructures,
25:48 et beaucoup d'autres sont redécouvertes dans le cadre de travaux.
25:52 Quand on est dans la grotte, c'est l'horloge biologique qui nous dit ce qu'il faut faire.
26:00 Si on a faim, on sait qu'il est midi, 13 ou 14 heures.
26:05 Si on a sommeil, on sait qu'il est 21 ou 22 heures.
26:10 On travaille souvent 5 jours d'affilée sans sortir, en dormant sur place.
26:14 Au fil des jours, on se sent comme un ours prêt à hiberner.
26:19 Le corps se met en pause, on dort beaucoup et on travaille moins.
26:24 Il faut éviter de passer trop de temps sous terre,
26:28 parce que l'humidité et les températures fatiguent le corps.
26:34 Malgré les apparences, les blocs de roches fourmillent de vie
26:38 et offrent un habitat à des organismes d'un genre très particulier.
26:43 Les spéléologues prélèvent des échantillons afin de les faire analyser en laboratoire.
26:49 Les échantillons sont des espèces de l'eau,
26:53 et les espèces de l'eau sont des espèces de l'eau.
26:58 Les spéléologues prélèvent des échantillons afin de les faire analyser en laboratoire.
27:03 Les reflets dorés et argentés que vous voyez sont produits par des extrémophiles.
27:11 Ce sont des micro-bactéries qui ont des conditions de vie extrêmes, comme ici sous terre.
27:16 Certains scientifiques supposent que la vie sur notre planète est apparue grâce à ces micro-bactéries.
27:23 Et ici dans cette grotte, on a fait une découverte inédite, puisqu'on a trouvé des micro-bactéries uniques au monde.
27:29 C'est un monde du silence et des ténèbres, un monde généralement caché.
27:53 Pour le voir, il faut descendre jusqu'ici.
27:56 On est saisi par l'obscurité, par une atmosphère de mystère.
28:00 On découvre des espaces magnifiques, uniques en leur genre, comme celui-ci,
28:05 ou des passages étroits dans lesquels on se faufile.
28:09 10, 12 personnes ont marché sur la Lune.
28:14 Et certaines parties de cette grotte ont été elles aussi foulées par une poignée de personnes.
28:21 C'est un peu comme découvrir la Lune, mais sur terre.
28:24 L'intérieur du volcan fait tout autant office de machine à remonter le temps que de navette spatiale.
28:31 C'est un peu comme découvrir la Lune, mais sur terre.
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29:08 Le suivi des herbiers marins au large de Ténérife s'effectue aussi depuis la terre ferme.
29:21 Pour bénéficier d'une vue d'ensemble de la croissance ou du recul de ce précieux écosystème marin,
29:27 les chercheurs d'Inocéana ont troqué leur combinaison de plongée contre des drones.
29:33 [Musique]
29:36 On va mesurer la superficie de l'herbier marin qu'on est en train d'étudier actuellement.
29:49 Mais il y a beaucoup de vent aujourd'hui. On verra si on arrive à récolter des données.
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30:02 [Musique]
30:05 Les prises de vues par drone sont complétées par des prélèvements
30:12 destinés à fournir des informations sur la qualité de l'eau.
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30:23 La salinité est de 40.
30:48 C'est élevé, mais c'est normal pour la saison.
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30:55 On vérifie s'il y a des phosphates. C'est un indicateur de la présence d'eau usée.
31:11 Ça permet d'identifier une pollution aux phosphates via les eaux des toilettes ou de la vaisselle.
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31:20 C'est un des gros problèmes des Canaries.
31:23 Toutes les eaux usées sont rejetées dans la mer.
31:27 On est à 0,5 milligramme de phosphate par litre.
31:34 Ce n'est pas beaucoup, mais étant donné qu'il y a pas mal de vent et de courant aujourd'hui,
31:40 ça veut dire qu'il y a sans doute un déversement d'eau usée dans les environs.
31:44 [Musique]
31:47 Le fort développement touristique de l'île menace les herbiers marins.
31:56 De nombreux hôtels rejettent leurs eaux usées en mer, la plupart du temps illégalement.
32:01 Les déchets finissent dans l'océan et les encres des bateaux arrachent les plantes.
32:11 Les herbiers marins sont les forêts des océans.
32:15 Nous en avons besoin, au même titre que les végétaux terrestres.
32:20 Ils produisent de l'oxygène, servent de nurserie aux poissons.
32:25 Ils sont autant utiles aux pêcheurs locaux qu'aux touristes.
32:30 Tout le monde profite de leur vertu.
32:39 Il faut donc à tout prix les préserver et les maintenir en bonne santé.
32:43 [Musique]
32:48 Un peu plus loin, en remontant la côte est, aux portes de la capitale,
32:53 s'étend la très populaire plage de la Sterésitas.
32:57 Ici, le sable noir volcanique a été remplacé par du sable doré venu du Sahara.
33:03 Une jetée brise les vagues de l'Atlantique,
33:08 et offre une protection bienvenue contre les courants.
33:11 La Sterésitas n'est pas seulement appréciée des baigneurs
33:15 et des gigantesques bateaux de croisière qui y jettent l'encre.
33:19 C'est aussi ici que se trouve la plus grande nurserie au monde,
33:23 d'un hôte des mers qui se fait de plus en plus rare, l'ange de mer.
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33:37 Quatre fois par an, l'équipe de l'Angel Shark Project
33:41 se retrouve pour étudier ce requin aux allures de raies.
33:45 Le coordinateur du projet est le biologiste Michael Sealy.
33:49 L'ange de mer est une famille de requins en danger critique d'extinction.
33:56 Ici, au Canary, nous suivons l'espèce Squatina squatina.
34:03 Cette espèce était autrefois présente dans toute l'Europe,
34:07 de la Baltique à la Méditerranée, en passant par la côte orientale de la mer Noire.
34:13 Mais en raison principalement de la surpêche et des chalutiers,
34:18 ses populations ont fortement diminué au cours des 20 à 30 dernières années.
34:24 Les îles Canaries constituent l'un des derniers refuges de l'espèce.
34:31 [Musique]
34:34 L'Angel Shark Project a été lancé en 2014,
34:38 initié notamment par le musée d'histoire naturelle de Bonn.
34:42 De nombreux insulaires, protecteurs de la nature,
34:45 biologistes marins et jeunes plongeurs soutiennent l'initiative.
34:51 [Musique]
35:14 On vient la nuit parce qu'il y a moins de monde sur la plage.
35:19 On évite d'avoir une foule autour de nous.
35:21 Mais aussi parce que la nuit, les yeux des anges de mer réfléchissent la lumière de nos lampes.
35:26 Ça permet de les repérer plus facilement, car ce sont les champions du camouflage.
35:31 Ils sont également plus actifs la nuit,
35:34 et on les surprend parfois en train de manger de petits poissons à pas
35:38 qui se rassemblent près du rivage.
35:42 [Musique]
35:50 Les anges de mer mesurent jusqu'à 2 mètres de long.
35:54 Ce sont de redoutables chasseurs,
35:56 capables de projeter leur mâchoire vers l'avant en un éclair pour attraper leur proie.
36:01 Ces poissons n'en demeurent pas moins de nature calme et pacifique.
36:05 [Musique]
36:10 On a tendance à penser que la cohabitation entre les requins et les nombreux baigneurs va créer des conflits.
36:15 Il est déjà arrivé que des gens marchent accidentellement sur des requins en entrant dans l'eau.
36:20 Mais les poissons se contentent généralement de fuir.
36:24 Ils cherchent à s'échapper et à rejoindre les profondeurs.
36:28 Oui, il y a bien eu quelques incidents avec des baigneurs qui ont eu des égratignures aux chevilles,
36:33 mais rien de plus.
36:35 [Musique]
36:39 Les anges de mer s'enfouissent dans le sable ou la vase,
36:41 où ils peuvent rester plusieurs semaines ainsi camouflés,
36:44 jusqu'à ce qu'une proie croise leur chemin.
36:47 Dès leur naissance, ils sont capables de chasser par eux-mêmes.
36:51 Les membres de l'Angel Shark Project marquent et mesurent les nouveaux-nés.
36:56 Les données recueillies permettent de retracer leurs déplacements
36:59 et de repérer leur lieu de prédilection.
37:02 [Musique]
37:09 Nous marquons les juvéniles afin de voir comment ils utilisent les bords de plage
37:15 et notamment combien de temps ils y restent.
37:19 L'objectif est aussi d'obtenir des données sur leurs propriétés biologiques,
37:26 par exemple sur leur vitesse de croissance.
37:30 Si nous les capturons plus tard, nous saurons à quel rythme ils grandissent
37:37 et prennent du poids.
37:39 Et nous pourrons voir aussi combien de temps ils sont restés dans la nursery.
37:44 Avec les données obtenues, les biologistes conseillent les autorités
37:51 et leurs efforts sont payants.
37:53 En 2019, le gouvernement espagnol a inscrit l'ange de mer sur la liste des espèces menacées
37:59 et l'a placé sous protection maximale.
38:02 Mais ce n'est pas seulement leur rareté qui rend ces animaux attachants.
38:07 La femelle a une façon particulière de signifier au mâle qu'elle est prête à s'accoupler ou pas.
38:14 Pour donner son feu vert, elle lève sa queue.
38:18 En revanche, si elle ne veut pas s'accoupler, elle soulève ses nageoires pectorales,
38:24 ce qui veut dire « je ne suis pas prête ».
38:28 Le mâle le comprend parfaitement et il passe alors son chemin.
38:35 C'est vraiment fascinant d'observer ce langage corporel et ses interactions.
38:40 C'est un des meilleurs animaux.
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38:46 [Musique]
39:11 Un observatoire qui tutoie le ciel.
39:15 La caldéra du TID, à 2400 m d'altitude, accueille des installations scientifiques du monde entier.
39:22 Parmi elles, Grégor, le plus grand télescope solaire d'Europe.
39:27 Il est exploité par des groupes de recherche allemands sous l'égide de l'Institut Leibniz de physique solaire.
39:33 Ces quelques 300 jours d'ensoleillement par an font du TID un poste idéal pour l'observation du Soleil
39:40 et par conséquent un haut lieu de l'astrophysique internationale.
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39:57 L'astrophysicien Karsten Denker de l'Institut Leibniz de Potsdam est à Ténérife dans le cadre d'un séjour de recherche.
40:05 Il existe très peu d'endroits au monde où l'on peut observer le Soleil aussi bien qu'à Ténérife.
40:12 Les îles volcaniques, avec leur forme conique, bénéficient d'un microclimat qui nous est très favorable.
40:20 Celui-ci est marqué par une couche d'inversion, c'est-à-dire que les nuages ne montent pas jusqu'au télescope.
40:30 Nous bénéficions donc d'un endroit idéal pour observer le Soleil.
40:35 Seules les îles volcaniques, ou presque, présentent ce genre de configuration.
40:41 [Musique]
40:46 Grégor a été conçu comme un télescope ouvert.
40:50 Le flux d'air naturel refroidit la structure sans entraîner de turbulences et de vibrations,
40:55 ce qui diminuerait considérablement la qualité de l'image.
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41:02 La pièce maîtresse de Grégor est son miroir principal d'un mètre et demi de diamètre.
41:08 Sa grande surface de collecte permet des prises de vue d'une qualité et d'une résolution sans précédent.
41:13 [Musique]
41:19 Plus les télescopes solaires sont grands, c'est-à-dire plus le diamètre du miroir principal est important,
41:27 plus on peut observer de petites structures à la surface du Soleil.
41:32 Pour vous faire une idée de la qualité de nos télescopes et de leur capacité à observer de petites structures,
41:39 c'est comme si en étant placés à 50 km de distance, on pouvait distinguer une pièce de 1 euro d'une pièce de 2 euros.
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41:49 Grégor peut détecter des structures de 50 km de diamètre.
41:54 Avec ce télescope, les scientifiques veulent mieux comprendre les mécanismes d'apparition et de disparition des tâches solaires,
42:02 ainsi que les variations de luminosité.
42:05 Ils espèrent aussi expliquer l'échauffement de l'atmosphère du Soleil.
42:09 [Musique]
42:11 Ce qui nous intéresse particulièrement, ce sont les champs magnétiques à la surface du Soleil
42:17 et la manière dont ils interagissent avec le gaz chaud.
42:22 Ils peuvent conduire à des courts-circuits magnétiques qui éjectent de la matière dans l'espace et produisent les fameuses tempêtes solaires.
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42:31 Malgré les 150 millions de kilomètres qui séparent le Soleil de notre planète,
42:36 les tempêtes solaires perturbent régulièrement les infrastructures terrestres.
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42:43 Les gigantesques explosions et éjections de matière peuvent générer des températures élevées incontrôlables,
42:50 qui rendent en péril les réseaux électriques de la Terre.
42:52 Les communications par satellite et les systèmes GPS sont aussi menacés.
42:57 Le risque ? Un black-out mondial.
43:00 L'objectif de nombreux chercheurs est donc d'établir une météo spatiale la plus fiable possible.
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43:16 Il y a une quarantaine d'années, on ne pouvait pas prévoir la trajectoire d'un cyclone sur Terre.
43:21 On ne la connaissait qu'une fois le cyclone passé.
43:24 C'est un peu la situation dans laquelle nous nous trouvons avec les tempêtes solaires.
43:28 Nous connaissons leurs probabilités d'occurrence, mais nous ne savons pas encore exactement quand elles se produiront.
43:35 Et c'est là que Grégoire intervient, en fournissant des données permettant d'éclairer ces mécanismes.
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43:45 La recherche en physique solaire s'inscrit dans le cadre de programmes de coopération internationale sur Terre et dans l'espace.
43:52 L'Agence spatiale européenne a lancé en 2020 la sonde spatiale Solar Orbiter.
43:58 Elle espère que ce voyage d'exploration contribuera à résoudre l'énigme des tempêtes solaires.
44:04 Notre institut participe à la mission Solar Orbiter par le biais d'un des instruments embarqués, STIX, un télescope imageur rayon X.
44:14 Parallèlement à certaines séquences d'observations de Solar Orbiter, nous effectuons aussi des observations avec le télescope Grégoire.
44:22 Nous assemblons toutes ces données afin de compléter nos connaissances sur le Soleil.
44:28 [Musique]
44:33 La sonde spatiale tournera autour du Soleil pendant sept ans au total afin de collecter des données.
44:40 Pendant ce temps, l'observatoire du TID continuera lui aussi d'avoir le Soleil en ligne de mire.
44:46 Une complémentarité indispensable.
44:49 [Musique]
44:54 La recherche spatiale coûte cher.
44:57 Les télescopes terrestres peuvent être adaptés et améliorés à tout moment en fonction des besoins,
45:02 alors qu'avec des instruments embarqués c'est impossible.
45:05 Ils resteront au cours de la mission telles qu'ils ont été conçus au début.
45:09 Sans compter que les volumes de données recueillis depuis l'espace et transférés vers la Terre sont plus faibles.
45:15 Il y a donc de très bonnes raisons de travailler avec des télescopes terrestres.
45:20 [Musique]
45:49 C'est dans le nord verdoyant de Ténérife que travaille Natalia Diaz-Luiz.
45:54 Dans sa ferme bio, elle fait rimer agriculture et apiculture avec protection de la nature.
46:01 Au cœur de ce projet, l'abeille noire des Canaries.
46:05 [Musique]
46:12 Natalia a installé des ruches à travers toute l'île.
46:16 Son objectif, soutenir les insectes pollinisateurs et préserver la biodiversité insulaire.
46:22 Je vais ouvrir une ruche.
46:28 Voyons voir ce qu'on va trouver aujourd'hui.
46:32 [Musique]
46:46 Cette année, il n'a pas beaucoup plu.
46:48 Ici aussi, on est impacté par le changement climatique.
46:52 Je vérifie si les abeilles ont de la nourriture,
46:56 si elles sont en bonne santé,
46:59 si elles ont une reine et si tout va bien pour elles.
47:03 Par exemple, cette ruche n'a presque pas de miel en ce moment.
47:08 [Musique]
47:20 Natalia a étudié la protection de la biodiversité
47:24 et travaillé plusieurs années en tant que chercheuse sur des projets de conservation de la nature.
47:29 Le monde magique des abeilles la fascine.
47:34 - Leur société est hyper organisée.
47:36 Dans une ruche, on trouve essentiellement des femelles.
47:41 Les mâles, les faux-bourdons ne font presque rien.
47:44 C'est une société matriarcale.
47:47 Et les abeilles travaillent en équipe.
47:51 Elles ont une façon incroyable de s'organiser,
47:55 de communiquer et de travailler.
48:01 Près de 70% de notre alimentation dépend de la pollinisation par les abeilles.
48:05 La perte de ces insectes aurait des conséquences désastreuses.
48:09 Or, les pesticides, le réchauffement climatique, le manque de nourriture
48:14 et l'introduction de maladies mettent à mal les populations de Ténérif.
48:18 Et les ruches bio de Natalia ne sont malheureusement pas épargnées.
48:22 [Musique]
48:30 [Bruit de voiture]
48:35 - Cette abeille a un acarien sur l'abdomen.
48:38 Il s'agit de Varroa destructor.
48:42 C'est une espèce invasive qui décime les populations d'abeilles.
48:45 Elle est originaire d'Asie et elle est apparue au Canary en 1991.
48:49 Cet acarien a pu arriver avec des espèces étrangères importées par des apiculteurs.
48:57 Beaucoup pensent qu'elles sont plus productives ou meilleures.
49:01 [Musique]
49:28 - Dans la région d'origine du Varroa, les abeilles sont adaptées.
49:32 Elles résistent.
49:34 Mais ce n'est pas encore le cas de l'abeille noire des Canaries.
49:37 En 30 ans, ni les espèces espagnoles ni les espèces allemandes ne se sont adaptées.
49:41 Si on ne les traite pas, elles meurent.
49:44 En l'espace d'un an, toutes les ruches peuvent être décimées.
49:47 [Bruit de voiture]
49:52 - En apiculture bio, le traitement habituel à base de produits chimiques n'est pas autorisé.
49:57 On sépare donc les abeilles du couvain, cible de prédilection du Varroa.
50:02 Natalia mise malgré tout sur l'adaptation à long terme de l'espèce locale.
50:07 [Musique]
50:13 - L'abeille noire des Canaries est précieuse, car elle est parfaitement adaptée au climat et à la végétation de notre île.
50:24 Elle nous permet également d'avoir une plus grande biodiversité et de sauvegarder les espèces endémiques.
50:32 Par ailleurs, nous pensons qu'elle est la mieux à même de faire face à une maladie comme la varrose ou au changement climatique s'il se poursuit.
50:39 Elle s'est déjà adaptée par le passé et nous pensons qu'elle peut encore le faire.
50:46 [Musique]
51:05 Ténérife, l'île forgée par le feu.
51:11 L'activité volcanique a créé des paysages aussi fascinants que surréalistes.
51:16 La lave a fourni la matière première que les éléments tels des artistes ont façonné.
51:21 Ici, la nature se montre à la fois invincible et vulnérable, en réinvention perpétuelle.
51:28 Les volcans ont été et resteront de formidables sources de vie, car à Ténérife, le feu aura toujours le dernier mot.
51:38 [Musique]
51:53 [Bruit de moteur]