Calibre .22
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00:00 Le 22 septembre 1980, à Buffalo dans l'état de New York, Glen Dunn se rendit en auto avec
00:11 Larry Robinson au supermarché.
00:12 Arrivé sur les lieux, Robinson descendit de voiture pour aller encaisser un chèque.
00:18 Pour tuer le temps, Dunn sortit de l'auto et s'alluma une cigarette.
00:31 Vers 21h45, Madonna Gourney, une infirmière, venait de terminer son quart de travail.
00:43 En route vers la maison, elle décida de s'arrêter au supermarché pour faire quelques courses.
00:50 Dans l'obscurité, elle aperçut Dunn.
00:55 Elle ne se sentait pas en sécurité et pressale pas.
00:59 Il y avait eu de nombreux vols depuis peu dans le secteur et elle ne souhaitait pas
01:04 qu'il lui arrive quelque chose.
01:05 Elle marcha droit vers l'entrée éclairée du supermarché.
01:09 Elle croisa alors un homme qui semblait attendre quelqu'un.
01:11 Une fois à l'intérieur, elle se sentit en sécurité.
01:18 Larry Robinson n'eut pas à attendre très longtemps pour encaisser son chèque.
01:24 En sortant, il aperçut la voiture de Dunn au bout de l'immeuble.
01:40 Il marcha dans cette direction.
01:47 En tentant d'ouvrir la portière, il constata qu'elle était verrouillée.
01:49 A l'intérieur, Dunn ne semblait pas le voir.
01:52 Robinson fit le tour du véhicule jusque du côté du conducteur.
01:58 Il se rendit compte que Dunn ne bougeait plus.
02:00 Du sang coulait de sa tête.
02:06 Il retourna en vitesse au supermarché pour y demander des secours.
02:10 Madonna Gournay qui en sortait, proposa alors son aide.
02:24 Un gardien de sécurité l'assura que la situation était sous contrôle.
02:30 L'état de Dunn était critique.
02:39 Il avait reçu trois balles dans la tête.
02:41 Les ambulanciers firent tout ce qu'ils pouvaient pour lui sauver la vie, mais son
02:45 cœur s'était arrêté de battre.
02:48 Toutes les tentatives pour le ramener à la vie échouèrent.
02:50 On constata son décès à son arrivée à l'hôpital.
02:56 Les policiers qui annoncièrent la nouvelle à ses parents apprirent alors que la victime
03:00 n'avait que 14 ans.
03:01 Une équipe d'experts se mit à la recherche d'indices sur l'identité du meurtrier.
03:07 Les empreintes prélevées sur la voiture provenaient toutes de Dunn et de Robinson.
03:13 Le sang provenait bien de Dunn.
03:16 La seule piste laissée par le tueur était constituée de quelques douilles de projectiles.
03:21 L'arme utilisée était de calibre 22.
03:29 On vérifia les plaques d'immatriculation de la voiture pour apprendre qu'elle avait
03:36 été volée la veille chez un marchand d'auto.
03:38 Les policiers interrogeaient Robinson.
03:42 Il leur dit qu'il connaissait peu Dunn et qu'il ignorait que la voiture avait été
03:47 volée.
03:48 Il déclara qu'il s'en allait au supermarché à pied plutôt ce soir-là, quand Dunn était
03:56 arrivé à sa hauteur et lui avait offert de l'y conduire.
03:59 Les amis et des membres de la famille de la victime confirmèrent par la suite que Robinson
04:04 connaissait à peine Dunn.
04:07 Pour trouver une piste, les policiers interrogèrent les résidents du quartier.
04:11 Un agent trouva alors une personne qui voulait bien coopérer.
04:19 Il appela un détective pour qu'il la soumette à un interrogatoire.
04:23 Barbara Wozniak vivait juste à côté du supermarché.
04:27 Elle déclara qu'elle avait entendu les coups de feu et vu l'assaillant.
04:43 Vers 21h45 ce soir-là, elle était occupée à faire à manger lorsqu'elle avait entendu
04:52 trois coups de feu.
04:54 Elle se précipita à la fenêtre pour voir de quoi il s'agissait.
04:59 Elle aperçut alors un homme de race blanche s'éloigner en courant d'une voiture garée
05:04 dans le stationnement.
05:05 Comme il portait une veste à capuchon, elle n'avait pas bien pu voir son visage.
05:10 Pendant que le détective interrogeait Madame Wozniak, on lui fit savoir qu'un autre témoin
05:17 du supermarché avait appelé pour offrir de l'aide.
05:19 Il s'agissait de l'infirmière Madonna Gourney.
05:28 Elle leur fit part de ce qu'elle avait vu.
05:30 En arrivant, j'ai remarqué qu'il y avait un homme sous un lampadaire au bout du stationnement.
05:44 En sortant de mon auto, j'ai consciemment fait un détour pour l'éviter.
05:48 J'étais seule et il faisait sombre.
05:50 En le voyant debout à cet endroit, j'ai eu l'intuition qu'il tramait quelque chose
05:55 et je ne voulais pas être impliqué.
05:56 Gourney était inquiète et elle avait regardé à la ronde pour voir si quelqu'un d'autre
06:03 pouvait éventuellement l'aider si nécessaire.
06:05 J'ai alors aperçu quelqu'un d'autre.
06:10 En me rapprochant de l'entrée, j'ai pu mieux le voir.
06:16 Mais je me suis alors dit que si quelque chose devait m'arriver, cet individu ne me serait
06:21 d'aucune aide, car il avait l'air sous l'effet de la drogue.
06:23 Il ne me disait rien qui vaille.
06:26 Elle le décrivit au policier.
06:31 Il était mince et grand, de race blanche.
06:34 Il avait des cheveux foncés.
06:36 Il tenait un sac de papier contre sa cuisse.
06:39 Il portait des lunettes fumées à la monture métallique et il portait une veste à capuchon
06:44 qui dissimulait ses traits.
06:45 Cette description était intéressante car elle corroborait celle de l'autre témoin
06:50 qui avait vu l'assaillant quitter la scène.
06:51 Les policiers espéraient que Gourney pourrait fournir assez de détails pour que l'on puisse
06:56 dresser un portrait robot.
06:57 Après cet interrogatoire, les détectives du service de police de Buffalo apprirent
07:02 qu'un meurtre identique avait été commis dans la banlieue voisine de Chictawag.
07:07 La victime, Earl Green, 32 ans, fut conduite d'urgence au service de chirurgie de l'hôpital.
07:15 Il avait été touché d'un projectile de calibre 22 à la tombe gauche et sa vie était
07:20 en danger.
07:21 Les détectives rencontrèrent sa femme dans la salle d'attente de l'urgence et lui demandèrent
07:32 ce qu'elle avait vu de la fusillade.
07:33 Son mari s'était arrêté dans un restaurant.
07:38 Il mangeait dans sa voiture lorsqu'un assaillant de race blanche portant une veste à capuchon
07:46 s'était approché et avait fait feu sur lui.
07:48 Une employée du restaurant entendit le coup de feu.
07:54 Elle aperçut le tueur quitter les lieux en courant, un sac de papier à la main.
07:57 Elle alerta son supérieur.
07:58 Comme l'attaque ressemblait en tout point à celle de la veille, il y avait sans doute
08:07 un lien entre les deux affaires.
08:08 Madame Green déclara que ni elle ni son mari ne connaissaient Glendon ou un membre de sa
08:20 famille.
08:21 Son mari gagnait sa vie comme ingénieur et il était un membre important de la population.
08:26 Il n'évoluait pas du tout dans les mêmes cercles que l'adolescent.
08:31 En fait, il n'y avait aucun point commun entre les deux victimes.
08:34 Green mourut sans avoir repris conscience.
08:38 Il n'y avait qu'un seul lien entre les deux fusillades.
08:45 Le lieutenant Thomas Raun du service de police de Chictahuaca dirigeait les analyses criminalistiques
08:51 de ces deux enquêtes.
08:52 Le premier indice solide qui reliait le cas du restaurant de Chictahuaca à celui de Buffalo,
08:58 c'était les douilles de projectiles de calibre 22.
09:01 À cette étape de l'enquête, il s'agissait pour nous d'une arme à feu dont nous ignorions
09:09 le calibre.
09:10 Nous ne savions pas encore quel type précis d'arme à feu avait laissé cette douille.
09:16 Le même soir, les détectives affectés aux homicides furent dépêchés sur la scène
09:22 d'une autre fusillade.
09:24 C'était la troisième attaque d'un homme noir en moins de 36 heures.
09:29 Emmanuel Thomas, 31 ans, avait été tué au moment où il traversait la rue dans un
09:34 quartier résidentiel.
09:35 Grâce aux témoins, les enquêteurs puent reconstituer la suite des événements.
09:40 Une heure plus tôt, Frenchy Cook avait quitté la maison de son ami Emmanuel Thomas.
09:48 Ce dernier, qui était peintre en bâtiment, dit à sa femme qu'il partait faire une course
09:53 et qu'il reviendrait tout de suite après.
09:55 Son voisin, Thomas Jackson, aperçut les deux hommes se diriger à pied vers l'intersection
10:04 des rues East Ferry et Zenner.
10:07 Thomas et Cook traversaient la rue quand le meurtrier sortit de la pénombre.
10:11 Il sortit une arme à feu d'un sac de papier et tira sur Thomas à quelques reprises à
10:23 la tente gauche.
10:24 Thomas s'affaissa.
10:27 Frenchy Cook était en état de choc.
10:32 Il n'avait pas vu l'assaillant arriver.
10:34 Il ignorait qui pouvait en vouloir à la vie d'Emmanuel Thomas.
10:41 Un adolescent qui avait assisté à la scène de l'autre côté de la rue décrivit le
10:45 suspect.
10:46 C'était un homme blanc, d'environ 1m75 et portant une veste à capuchon.
10:50 L'équipe d'experlégistes recueillit des douilles de calibre 22 semblables à celles
10:57 trouvées sur les deux autres scènes de crime.
10:58 On les envoya au laboratoire pour les comparer aux autres.
11:03 Le détective John Regan du service des homicides de Buffalo n'avait pas d'autre piste.
11:07 Dans ce cas en particulier, nous avions seulement deux dénominateurs communs.
11:12 Les victimes étaient des hommes de race noire et on les avait tués avec une arme
11:16 de calibre 22.
11:18 Autrement, les victimes n'avaient aucun lien social ou personnel entre elles, ni aucun
11:23 lien apparent avec le meurtrier.
11:24 La presse surnomma le mystérieux assaillant « le tueur à la 22 ».
11:36 Il était déjà à la recherche de sa prochaine victime.
11:40 Le tueur au calibre 22 s'attaquait à des hommes de race noire à Buffalo dans l'état
11:50 de New York.
11:51 Il avait fait trois victimes en moins de 36 heures et n'avait laissé que peu d'indices
11:55 derrière lui.
11:56 Emmanuel Thomas était sa dernière victime.
12:02 Il avait été abattu pendant qu'il traversait la rue devant sa maison.
12:06 On pratiqua une autopsie.
12:09 Les médecins légistes remarquirent des brûlures causées par de la poudre près des blessures
12:17 de projectiles.
12:18 Cela signifiait que le canon de l'arme était à une courte distance de sa tempe.
12:23 En jugé par les traces de brûlures et leur gravité, le tueur devait se servir d'un
12:27 fusil au canon tronqué.
12:28 Les médecins retirèrent de la tête deux projectiles de calibre 22 déformés par le
12:33 coup de feu.
12:34 Ils les envoyèrent au laboratoire balistique pour analyse.
12:37 Pendant que les détectives tentaient de trouver des réponses à leurs questions, la crainte
12:42 des citoyens se transforma bientôt en colère.
12:45 Ed Costgrove, le procureur d'Ariaconte, fut mandaté pour diriger la chasse à l'homme.
12:52 La population noire exigeait que la police passe rapidement à l'action.
12:57 À cause de la nature de ces attaques et de l'évidente instabilité mentale du meurtrier,
13:03 l'enquête promettait d'être difficile.
13:05 Le lendemain, soit le 24 septembre, Joseph McCoy marchait sur une rue résidentielle
13:12 de Niagara Falls, à 30 kilomètres au nord de Buffalo.
13:15 Devant une église, un assaillant tue à l'homme de 43 ans.
13:24 Un témoin décrivit par la suite le meurtre.
13:29 C'était un homme blanc élancé, portant des pantalons kaki.
13:33 Une fois encore, les policiers ne trouvèrent sur la scène que des douilles de calibre
13:37 22.
13:38 Ces douilles ainsi que les projectiles recueillis sur la dépouille furent envoyées au service
13:44 de police centrale d'Ariaconte pour être comparées aux autres.
13:47 Le lieutenant Thomas Rohn menait cette analyse.
13:50 Cette affaire présentait tout un défi aux experts en balistique ainsi qu'aux autres
13:58 spécialistes parce que les projectiles s'étaient décomposés en fragments en pénétrant dans
14:03 le corps de la victime.
14:04 Pour les experts, l'identification de l'arme n'en était que plus difficile, sinon
14:14 impossible.
14:15 Il y avait cependant des informations à recueillir des douilles de projectiles.
14:22 Chaque arme laisse des marques spécifiques sur une balle quand on fait feu.
14:25 Le percuteur, l'éjecteur et l'extracteur d'une arme laissent des sillons sur le projectile.
14:31 Pour les experts, c'est en quelque sorte l'empreinte digitale de l'arme.
14:37 Après analyse, ils conclurent que les projectiles des quatre crimes avaient tous été tirés
14:42 avec la même arme à feu.
14:45 Les marques laissées par le percuteur, l'éjecteur et l'extracteur nous ont vite poussé à
14:50 conclure que l'arme utilisée était un Ruger de modèle 10/22.
14:56 Cette quatrième fusillade secoua de nouveau la population noire, d'autant plus que les
15:03 enquêteurs ne disposaient pas encore d'un suspect.
15:05 Devant leur incapacité à trouver des réponses, les autorités locales firent appel au FBI.
15:14 L'agent spécial Chip Amarozovitz compris toute l'urgence de cette affaire.
15:18 Il était important que le FBI se préoccupe de ce cas parce que des Noirs avaient été
15:26 tués dans le secteur et que les gens craignaient d'aller dans les rues de jour comme de nuit.
15:31 Un dessinateur du FBI interrogea de nombreux témoins et dressa un portrait robot.
15:40 Ce portrait fut distribué aux unités de patrouille et diffusé dans les journaux de même que
15:45 la télévision.
15:48 Des policiers le montrèrent également aux citoyens lors de porte-à-porte.
15:52 Le poste de police reçut des milliers d'appels téléphoniques.
15:57 Le détective Reagan réalisa alors que ce portrait n'avait qu'agrandi davantage le champ de
16:01 recherche.
16:02 Ce portrait pouvait ressembler à n'importe qui.
16:08 Suite à sa diffusion, nous avons reçu environ 6000 appels auxquels nous devions donner
16:12 suite.
16:13 Notre crainte était de mettre la main sur le meurtrier et de le laisser filer par inattention
16:19 à cause du trop grand nombre de vérifications.
16:21 C'était vraiment notre plus grande peur.
16:27 Pendant que les détectives du service de police local suivaient des pistes dans le secteur
16:32 de Buffalo, les agents du FBI enquêtèrent sur d'autres pistes à l'extérieur d'Ariaconte.
16:38 Certaines informations les menèrent en Pennsylvanie, en Ohio, partout en Nouvelle-Angleterre ainsi
16:43 qu'au Canada.
16:44 Avec autant de pistes, nous devions travailler 24 heures par jour.
16:52 Nous étions à la recherche d'un homme blanc agissant en solitaire qui pouvait tout aussi
16:57 bien être un voisin ou un autre client de la cafétéria sans qu'on ait le moindre
17:01 soupçon à son égard.
17:02 Le 8 octobre 1980, des ouvriers de la construction en banlieue de Buffalo trouvèrent un taxi
17:12 abandonné sur la voie de service de l'autoroute de l'État de New York.
17:17 Comme personne ne venait le récupérer, ils appelaient la police de l'État.
17:27 L'agent qui répondit à leur appel inspecta le taxi.
17:34 Il trouva un porte-monnaie sous le siège avant qui contenait un permis de conduire
17:42 mais aucun argent liquide.
17:43 Il appartenait à un certain Parler W.
17:47 Edwards, un chauffeur de taxi noir âgé de 71 ans.
17:50 La clé n'était plus dans le contact et Edwards avait disparu.
17:56 Le policier décida de fouiller le coffre quand il s'aperçut qu'il était verrouillé.
18:01 À l'aide d'un pied de biche, il l'ouvrit.
18:10 Il contenait le cadavre d'Edwards.
18:13 Parler Edwards a littéralement été frappé à mort dans un stationnement de la ville
18:20 de Chictahuaga.
18:21 Nous avons retrouvé des fragments de son crâne, de sa mâchoire, des dents ainsi que
18:26 beaucoup de sang.
18:27 Avant de mettre le corps de la victime dans le coffre, le meurtrier avait ouvert sa poitrine
18:35 pour en extirper le cœur.
18:36 On ignorait encore s'il y avait un lien entre cet homicide et les autres puisque
18:42 le tueur n'avait pas utilisé d'arme à feu.
18:44 Le fait que la victime soit noire a semé un certain doute dans l'esprit des détectives.
18:52 Nous nous demandions si le meurtrier avait décidé de changer sa façon de faire et
19:00 de mutiler ses victimes.
19:01 Les policiers n'en savaient absolument rien.
19:05 Il était possible qu'il s'agisse d'un cas isolé ou encore que l'auteur de ce
19:09 meurtre se soit inspiré de l'autre tueur.
19:11 L'équipe dont la mission était de retrouver l'assaillant compta bientôt 150 personnes
19:16 de divers services de police.
19:18 La ligne téléphonique sonnait 24 heures par jour.
19:20 Malheureusement, aucun appel ne conduisit les détectives à un suspect potentiel.
19:25 La tension au sein de la population augmentait sans cesse et l'agent spécial Richard Ferry
19:31 se sentait de plus en plus impuissant.
19:32 Dans cette affaire, il y avait de nombreux meurtres.
19:36 Rien n'indiquait qui en était l'auteur.
19:39 Pour un enquêteur, il est toujours extrêmement difficile de se rendre à l'évidence et
19:44 de reconnaître qu'on n'a rien pu trouver qui puisse nous aider à identifier l'auteur
19:47 du crime.
19:48 Dans la matinée du 9 octobre, un ouvrier roulait en direction des quais de la ville
19:55 de Tonawanda, à seulement quelques kilomètres de Buffalo.
19:58 Au bord de la route, il remarqua le corps d'un homme gisant face contre terre dans
20:06 les herbes hautes.
20:07 Il s'approcha et constata que l'homme ne respirait plus.
20:19 Il s'empressa de téléphoner aux autorités.
20:28 Des policiers furent dépêchés sur la scène quelques minutes plus tard.
20:35 On identifia la victime.
20:47 Il s'agissait d'Ernest Jones, 41 ans.
20:50 Comme Edwards, Jones était chauffeur de taxi.
20:53 On lui avait tranché la gorge et on lui avait arraché le cœur avant d'abandonner son
20:59 corps dans cet endroit isolé.
21:00 C'était le sixième homme de race noire à être assassiné dans la région de Buffalo
21:05 en moins de trois semaines.
21:06 Les autorités étaient déconcertées.
21:08 Avec aussi peu d'indices, il était impossible de savoir si un seul individu était responsable
21:15 de tous ces meurtres.
21:16 Un seul aspect reliait les quatre fusillades à la mort des deux chauffeurs de taxi.
21:21 D'un côté, nous avions quatre fusillades reliées entre elles.
21:27 De l'autre, les meurtres des deux chauffeurs de taxi qui étaient identiques mais qui n'étaient
21:31 pas nécessairement le fait du même meurtrier.
21:33 Nous n'étions pas tous du même avis quant à savoir si tous ces meurtres avaient été
21:37 commis par un seul individu.
21:38 Pour les agents fédéraux et les enquêteurs, il était encore impossible de déterminer
21:44 s'ils étaient à la recherche d'un ou de deux tueurs en Syrie.
21:49 Le 9 octobre 1980, six hommes d'origine afro-américaine avaient été trouvés assassinés dans la région
21:57 de Buffalo.
21:58 On ignorait si tous ces crimes étaient le fait d'une seule et même personne.
22:01 En seulement trois semaines, ces meurtres en Syrie avaient divisé la population en
22:07 deux camps, celui des Noirs et celui des Blancs.
22:10 Le procureur Edward Gose Grove dirigeait cette enquête.
22:13 Il est difficile de décrire le sentiment général au moment de ces meurtres.
22:18 La population noire exigeait que la police arrête au plus vite ces meurtres sordides.
22:22 Je donnais des conférences de presse auxquelles assistaient des journalistes de quotidien
22:28 nationaux.
22:29 Ils exigeaient tous des réponses, mais je ne pouvais pas leur en donner.
22:32 Ces meurtres firent la manchette dans tout le pays.
22:36 On offrit une récompense de 100 000 dollars à quiconque pourrait conduire les policiers
22:42 à l'arrestation et à l'inculpation du tueur au calibre 22.
22:44 Jimmy Carter, qui était alors président des États-Unis, prêta attention à cette
22:51 affaire.
22:52 Comme les droits civiques des victimes étaient peut-être en cause, il ordonna l'ouverture
22:56 d'une enquête fédérale.
22:57 Les autorités policières locales disposaient maintenant des ressources du FBI.
23:04 Les agents fédéraux étudiaient les informations recueillies.
23:07 C'est alors qu'un autre événement tragique secoua la population du nord de l'État
23:12 de New York.
23:13 Dans la soirée du 10 octobre, Colin Cole dormait dans un lit à l'hôpital général
23:18 de Buffalo.
23:19 Cole était détenu à la prison locale et il se remettait d'une surdose de drogue.
23:23 L'heure des visites allait se terminer quand un homme traversa le hall du 7ème étage à
23:29 la recherche de la chambre de Cole.
23:31 Le détenu se mit à halter.
23:36 L'homme était en train de l'étrangler.
23:38 Une infirmière qui distribuait des médicaments surprit l'étrangleur.
23:44 Il prit la fuite sans avoir eu le temps de tuer sa victime.
23:48 L'infirmière alerta les gardiens de sécurité mais c'était déjà trop tard.
23:55 C'était la 7ème attaque sur un homme de race noire en 3 semaines.
24:00 On ignorait si le tueur au calibre 22 était responsable de cette dernière attaque.
24:08 Les enquêteurs avaient besoin de quelqu'un qui était plus familier avec ce type de crime.
24:13 Ils firent appel à John Douglas du service des sciences comportementales du FBI pour
24:19 faire dresser le portrait du tueur en série.
24:21 Grâce à ce portrait, Douglas pourrait fournir à l'équipe une idée des comportements
24:26 du tueur au calibre 22.
24:28 Douglas est actuellement analyste senior pour APBnews.com, un site internet qui diffuse
24:34 des informations en matière de crime.
24:35 Il a consacré 20 ans de sa vie à mettre au point l'étude des comportements criminels.
24:40 Un profil est censé nous fournir une description plausible de l'agresseur.
24:46 Il doit nous permettre d'éliminer les fausses pistes.
24:50 Il peut aussi nous aider à repositionner l'enquête policière et indiquer aux enquêteurs
24:59 s'ils sont sur la bonne voie.
25:00 Douglas monta à bord du premier avion à partance pour Buffalo.
25:07 Pendant le vol, il se familiarisa avec le dossier de l'enquête.
25:13 Je dois marcher à la fois avec les chaussures du tueur et avec celles de la victime pour
25:19 comprendre exactement ce qui s'est produit au cours de l'assaut.
25:23 Je tente d'expliquer pourquoi un individu en particulier a été victime du criminel.
25:29 Douglas confirma les soupçons des enquêteurs.
25:37 Le seul lien entre les six victimes était leur race et leur sexe.
25:42 Ces hommes de race noire avaient été choisis comme cibles par au moins un assassin.
25:48 Le seul survivant, Colin Cole, n'avait pas été choisi au hasard puisque le criminel
25:56 s'était rendu à l'hôpital pour l'étrangler.
25:58 Douglas croyait que l'assaillant de Cole était peut-être un imitateur, mais cela
26:03 n'indiquait pas qu'il était l'auteur des autres meurtres.
26:05 Il fallait pousser l'enquête plus loin.
26:09 L'expert recréa avec soin chacun des meurtres à partir des indices recueillis.
26:15 Il se mit ensuite à la recherche des caractéristiques comportementales attribuables à un seul individu.
26:23 Quand on a affaire à un tueur en série, on étudie les schémas de ses comportements
26:31 ainsi que la façon dont il signe ses crimes, la signature étant fait un comportement répétitif.
26:36 Le tueur se sent obligé de le répéter, c'est en quelque sorte un rituel.
26:39 Douglas constata que les comportements au cours des quatre fusillades étaient identiques.
26:46 Le tueur au calibre 22 avait choisi ses victimes au hasard et les avait surpris en tirant sur
26:51 elles rapidement et à bout portant, puis il s'était enfui sitôt son forfait accompli
26:56 avant même que la victime ne soit morte.
26:58 C'était toujours des attaques éclaires.
26:59 Pour les meurtres des chauffeurs de taxi, le schéma de comportement n'était pas le
27:06 même.
27:07 Dans ces deux derniers cas, le meurtrier avait sauvagement poignardé ses victimes, puis
27:12 il les avait mutilées avant d'abandonner leur corps à une certaine distance de l'endroit
27:15 où il les avait tués.
27:17 Le tueur avait passé beaucoup de temps avec les victimes, même après leur mort.
27:21 Pour Douglas, cela pouvait indiquer que deux meurtriers étaient à l'œuvre.
27:26 Il y a de nombreux types de tueurs en série.
27:31 Certains ont un rapport personnel avec leurs victimes, alors que d'autres un rapport impersonnel.
27:36 Le premier veut regarder la victime droit dans les yeux.
27:39 Si c'est possible, il passera plusieurs heures avec elle.
27:42 Il recherche un contrôle et une domination totale.
27:45 C'est comme ça qu'il obtient l'excitation qu'il recherche.
27:48 Les chauffeurs de taxi avaient été victimes d'un tueur qui recherchait un rapport personnel.
27:55 Ces crimes démontraient une rage et un acharnement qui étaient absents dans les fusillades.
28:00 Douglas était d'avis que le comportement psychopathologique du tueur se manifestait
28:07 ici d'une façon différente.
28:08 Règle générale, les premiers symptômes d'un tueur en série apparaissent à l'âge
28:15 de 25 ou 28 ans.
28:16 Il a une personnalité plus asociale qu'antisociale et il est renfermé sur lui-même.
28:26 Il développe une obsession pour les armes.
28:29 Parfois, quand nous les arrêtons, ils sont en possession de quantité d'armes.
28:35 Si un tel individu travaillait dans le milieu militaire, il éprouverait des difficultés
28:42 quel que soit son champ d'activité.
28:44 Très souvent d'ailleurs, on ne le garderait pas dans l'armée.
28:49 Pour l'expert, il semblait bien que l'Ouest de l'État de New York était aux prises
28:54 avec non pas un, mais bien deux tueurs en Syrie.
28:57 Il fit part de ses conclusions aux enquêteurs.
28:59 Comme le champ des sciences comportementales en était à ses débuts dans les années
29:03 80, de nombreux policiers avaient des doutes sur le bien fondé des assertions de Douglas.
29:08 Certaines personnes perçoivent notre travail comme de la magie vaudou ou de la sorcellerie.
29:12 Elles se demandent par exemple comment nous pouvons déterminer l'âge de l'assaillant.
29:16 Or, c'est plutôt facile quand on a travaillé sur un certain nombre de cas.
29:19 Grâce à son expérience dans des cas semblables, l'expert put ajouter que le tueur au calibre
29:26 22 était sans doute un amateur de chasse qui n'avait occupé que des emplois de subalterne.
29:31 Il restait maintenant aux enquêteurs à trouver le moyen d'éliminer les suspects en se basant
29:37 sur le profil.
29:38 La ville de Buffalo n'était pas la seule de l'État à vivre dans la peur.
29:44 A New York même, soit à 650 kilomètres au sud-est, un assaillant armé d'un couteau
29:51 terrorisait le centre-ville.
29:52 Evan Fraser, un résident de banlieue qui utilisait le métro, fut poignardé trois
29:58 jours avant Noël.
29:59 Comme il avait résisté à l'assaillant en se défendant avec ses bras, il survécut
30:04 à l'assaut.
30:05 Il signala l'attaque au service de police de la ville.
30:07 A 13h25, il avait remarqué qu'un autre usager discutait avec une jolie femme.
30:14 Fraser avait l'intuition que l'homme cherchait à convaincre la femme de le suivre.
30:21 Mais cette dernière était visiblement agacée par ses avances et elle descendit du wagon
30:27 à la station suivante.
30:28 Fraser était alors retourné à la lecture de son journal.
30:34 Tout d'un coup, l'homme assis de l'autre côté du wagon rejoint Fraser et se mit à
30:43 lui tailler des avant-bras et le poignet avant de prendre la fuite.
30:45 Fraser fournit une description de son assaillant.
30:51 C'était un homme blanc d'une trentaine d'années aux cheveux bruns et qui portait
30:54 une veste bleue.
30:55 Deux heures plus tard, soit à 15h30, Lewis Rodriguez, 19 ans, marchait dans le secteur
31:02 ouest du centre-ville de Manhattan lorsqu'un homme de race blanche sauta sur lui en exigeant
31:07 qu'il lui remette son portefeuille.
31:08 Rodriguez repoussa ce dernier assaut mais son assaillant riposta et le poignarda à
31:13 deux reprises en pleine poitrine.
31:14 Avant de mourir, il donna la description de l'homme au policier.
31:23 Il était de race blanche, avait les cheveux bruns et portait une veste bleue.
31:26 Trois heures plus tard, c'est le corps d'Antoine Davis que l'on trouva cette fois
31:34 poignardé à mort devant une banque du centre-ville.
31:36 À 22h35, Richard DeRainer mourut à son tour devant un hôtel de la 49e rue.
31:42 Il avait également été poignardé.
31:44 À 23h, le tueur était de nouveau dans le métro à la recherche de sa prochaine victime.
31:52 Il aperçut alors Karl Ramsey.
31:57 Dans la pénombre, aucun des passagers ne remarqua qu'on l'avait poignardé.
32:01 Même s'il saignait abondamment, Ramsey réussit à sortir du métro.
32:07 Mais à minuit, il rendit larme.
32:11 En moins de 24h, quatre hommes de race noire avaient été tués.
32:17 Les journalistes de New York surnommèrent le tueur le « boucher du centre-ville ».
32:22 Ces attaques répétées sur des hommes noirs à Manhattan présentaient de nombreuses ressemblances
32:28 avec les meurtres du tueur au calibre 22.
32:30 Les enquêteurs de New York firent appel au service de John Douglas pour faire dresser
32:36 le profil du meurtrier.
32:37 J'ai d'abord fait une analyse des cas en eux-mêmes sans aucune référence à quelque
32:43 autre affaire.
32:44 Mais quand j'ai effectué le portrait du meurtrier, j'ai constaté que c'était
32:48 semblable au cas de Buffalo.
32:49 Le sujet s'approchait de ses victimes et les tuait lors d'attaques éclairs.
32:52 Il y avait cependant une différence notable.
32:57 Le « boucher du centre-ville » utilisait un couteau alors que le tueur au calibre 22
33:02 se servait d'un fusil.
33:03 Dans ces cas, il n'y avait pas de fusil de calibre 22.
33:10 Mais cela pouvait s'expliquer par le fait que nous étions dans un secteur densément
33:14 peuplé et qu'une arme aussi bruyante aurait attiré l'attention sur le meurtrier.
33:18 Pour Douglas, le comportement était le même.
33:25 Que l'assaillant soit armé d'un fusil ou d'un couteau, il procédait de la même
33:29 façon.
33:30 A la fin de décembre, le procureur Cosgrove trouva un autre élément qui renforçait l'opinion
33:38 du psychologue.
33:39 Au cours de cette période, il n'y avait pas eu d'autres attaques ici dans la ville
33:43 de Buffalo.
33:44 Le tueur au calibre 22 ne s'était pas manifesté.
33:47 Dans les premières semaines de 1981, le meurtrier semblait avoir disparu.
33:56 En janvier 1981, le FBI et les enquêteurs de Buffalo étaient à la recherche du tueur
34:06 au calibre 22.
34:08 Ce dernier était recherché pour le meurtre d'au moins huit hommes de race noire à
34:11 New York et à Buffalo.
34:14 Après quelques mois d'enquête, le détective John Reagan et son équipe n'étaient pas
34:19 encore parvenus à trouver un suspect solide.
34:21 L'affaire ne progressait pas et nous étions tous déçus.
34:26 On ne savait pas quelle direction prendre.
34:27 Nous n'avions aucune idée de l'identité du suspect.
34:30 Puis tout à coup, quelqu'un a fait un appel déterminant au service des homicides
34:33 de la police de Buffalo.
34:34 L'homme au bout du fil était un officier de la division des enquêtes criminelles de
34:40 l'armée à Fort Benning en Géorgie.
34:42 Le soldat Joseph Christopher, 25 ans, était gardé en détention par l'armée pour assaut
34:49 sur un collègue.
34:50 Le 13 janvier 1981, il avait tenté de poignarder un soldat noir enrôlé depuis peu.
34:58 Pendant sa détention, Christopher avait également tenté de se castrer à l'aide d'un rasoir.
35:05 Le capitaine Dorothy Anderson, qui soignait le prisonnier, l'avait entendu murmurer qu'il
35:12 avait tué des hommes de race noire à New York et à Buffalo.
35:17 Il ne se rappelait plus du nombre de victimes, mais il lui avait confié qu'il n'avait pas
35:22 pu s'empêcher de les attaquer.
35:23 Troublé par son histoire, Anderson en informait la division des enquêtes criminelles.
35:31 Elle rapporta à l'officier qui la rencontra ce que le prisonnier lui avait raconté lors
35:35 de son hospitalisation.
35:37 L'officier se rappela alors le communiqué qu'il avait reçu concernant les meurtres
35:41 de l'état de New York.
35:42 Il appela le service des homicides de la police de Buffalo comme le communiqué l'indiquait.
35:48 Pour le procureur Cosgrove, cela expliquait pourquoi les attaques avaient cessé dans
35:54 l'état de New York.
35:55 Après la macabre découverte du corps du chauffeur de taxi et les quatre meurtres de
36:02 la ville de New York durant la période des fêtes, les attaques se sont interrompues.
36:06 Apparemment, c'était au même moment que Joseph Christopher se trouvait en géorgie
36:14 dans l'armée.
36:15 Le FBI et les policiers disposaient enfin d'un suspect, Joseph Gerard Christopher.
36:26 L'agent Amarosevitz et son équipe comparèrent sa description au profil du tueur recherché.
36:31 C'était assez précis.
36:36 Il devait s'agir d'un homme de race blanche, au début de la trentaine, plutôt solitaire.
36:41 Il était possible qu'il soit dans l'armée et qu'il soit hospitalisé pour des motifs
36:46 d'ordre psychiatrique.
36:48 Avant d'entrer dans l'armée, il avait occupé des emplois de subalterne.
36:52 Dès que nous avons obtenu le nom de Joseph Gerard Christopher, nous avons compris que
36:57 ce profil lui collait parfaitement à la peau.
36:59 Les enquêteurs retracèrent des connaissances et des amis du suspect.
37:07 David Robinson le connaissait depuis plus de dix ans.
37:13 Il leur arrivait de pratiquer ensemble le tir à la cible et de chasser le chevreuil
37:23 près du chalet de la famille de Christopher.
37:27 Robinson raconta aux enquêteurs que son ami avait une collection d'armes à feu que
37:32 lui avait léguée son père à sa mort.
37:33 Une des armes de cette collection était une carabine Ruger de calibre 22.
37:43 Ils n'avaient cependant jamais vu Christopher avec une arme de ce calibre au canon tronqué.
37:47 Les enquêteurs optèrent un mandat de perquisition de la dernière résidence connue de Christopher.
37:58 Ils se présentaient au domicile de sa mère à Buffalo le 22 avril 1981.
38:04 Dans la chambre accouchée du suspect, les agents du FBI trouvèrent des lunettes à
38:19 monture métallique ainsi que des vêtements kaki qui correspondaient à la description
38:23 des témoins.
38:24 Le profil du FBI dressé par l'expert John Douglas indiquait que le tueur au calibre
38:33 22 était probablement fasciné par les armes et le monde militaire.
38:37 Le sous-sol de Christopher était un véritable stand de tir.
38:45 Les agents trouvèrent la collection d'armes ainsi qu'un canon d'armes à feu scié.
38:50 Parmi tout cet attirail, ils trouvèrent également des boîtes de munitions de calibre 22, une
38:58 cartouche utilisée également de calibre 22 ainsi qu'un chargeur rotatif.
39:02 Pour l'expert en balistique Thomas Rund, ces indices étaient significatifs.
39:07 La découverte du chargeur du Ruger 10/22 était très importante.
39:15 Elle appuyait l'hypothèse selon laquelle le tueur avait une arme assez courte pour tenir
39:24 dans un sac de papier au cours des attaques.
39:26 Le chargeur rotatif permettait à Christopher d'avoir à sa disposition toute une charge
39:36 de munitions.
39:37 De plus, il pouvait laisser l'arme au bout tronqué dans le sac sans la recharger.
39:40 Munis d'un second mandat, les enquêteurs fouillèrent le chalet de l'infamie du suspect
39:50 à Ellington.
39:51 Ils effectuèrent des recherches à l'endroit où Robinson et Christopher tiraient sur des
40:02 cibles.
40:03 Ils y trouvèrent deux douilles qui portaient la marque d'un percuteur en particulier.
40:09 On avait recueilli ces mêmes marques sur les douilles recueillies sur les scènes de
40:14 crime.
40:15 Les experts en armes à feu du service de police d'Arie Conte examinèrent les douilles
40:23 recueillies chez Christopher ainsi qu'au chalet de sa famille.
40:25 Ils les comparèrent ensuite à celles trouvées sur les quatre premières scènes de crime.
40:30 Ils en conclurent que ces douilles avaient toutes été tirées avec la même arme à
40:35 feu.
40:36 Grâce à cette preuve, l'assistant du procureur John DeFrance put obtenir une mise en accusation
40:41 d'un grand jury.
40:42 Les douilles parlaient d'elles-mêmes.
40:45 On avait qu'à les placer sous un microscope pour obtenir une preuve solide.
40:49 Il était impossible de l'altérer ou de la modifier.
40:51 Joseph Christopher fut envoyé à Buffalo pour subir son procès.
40:57 Les agents dissimulairent son visage sous une cagoule pour que les témoins ne puissent
41:05 pas l'identifier par le biais des médias.
41:06 Nous l'avons masqué pour éviter que des témoins ne le voient à la télévision et
41:15 font ensuite leur identification sur cela plutôt que sur leur seul souvenir.
41:19 L'un des témoins clés était Madonna Gourney.
41:29 Elle avait aperçu le tueur le premier soir où il avait fait feu dans le stationnement
41:33 du supermarché.
41:34 Le 5 mai 1981, on lui montra Joseph Christopher lors d'une séance d'identification.
41:42 J'étais créative.
41:46 J'avais peur que l'une ou l'autre des personnes qui défilaient devant nous puissent
41:52 nous voir pendant la séance.
41:54 Gourney était protégée par les spots d'éclairage qui aveuglaient les sujets.
42:02 Elle put identifier Christopher à deux reprises.
42:07 Les agents du FBI et les policiers étaient maintenant convaincus qu'ils avaient enfin
42:12 mis la main au collet du tueur au calibre 22.
42:14 Le procès fut retardé en raison de l'état mental de l'accusé.
42:19 En décembre 1981, un juge déclara Joseph Christopher inapte à subir son procès en
42:28 raison de sa santé mentale.
42:29 Il fut envoyé au centre psychiatrique de Middleton pour y recevoir des soins.
42:35 Le 17 février 1982, on le jugea enfin apte à subir son procès.
42:41 Le procès s'ouvrit le 6 avril 1982.
42:47 La population suivait avec intérêt le déroulement des événements.
42:51 Les médias faisaient état de l'affaire tous les jours, parfois même minute par
42:59 minute.
43:00 C'était ce que la population souhaitait.
43:03 On voulait des réponses, des informations.
43:08 Cela jouait en notre faveur aussi, puisque la population est rapidement devenue convaincue
43:16 que c'était bien le coupable et qu'il n'y avait plus de raison d'avoir peur.
43:19 Le jury de l'état trouva Joseph Christopher coupable des meurtres de Glendon, Earl Green
43:28 et Emmanuel Thomas.
43:31 Il fut condamné à une peine d'emprisonnement minimale de 60 ans.
43:35 Il ne fut cependant pas poursuivi pour les meurtres de Manhattan.
43:39 Une question restait toujours en suspens.
43:44 Christopher était-il celui qui avait poignardé les deux chauffeurs de taxi ?
43:48 Bien que le profil du FBI ait écarté cette possibilité, Christopher a par la suite donné
43:54 des détails sur les blessures des chauffeurs de taxi que seul le tueur pouvait connaître.
43:58 Nous voulions nous assurer ici à Buffalo et à Harry Conti que nous répondions au
44:03 soin de la population par notre professionnalisme et notre compétence.
44:07 C'est ce que la population attend des policiers et des procureurs.
44:12 Nous avons pu répondre à ces attentes parce que l'enquête a été couronnée de succès.
44:15 Grâce à la science et au travail acharné des détectives, Joseph Christopher ne pourrait
44:27 plus jamais tuer.
44:28 Il a passé le reste de ses jours derrière les barreaux.
44:32 Il est mort à 37 ans des suites d'un cancer du sein, ce qui est très rare chez l'homme.
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