• il y a 7 mois

Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00 - Georges William Golnadel, Gilles William, mais décidément je vais y arriver, je vais faire un combo.
00:05 Gilles William Golnadel, Georges Fenech, pardon, on va poursuivre Georges Barthel.
00:10 On fait un combo.
00:12 L'autre sujet, c'est Éric Zemmour qui reconnaît des échanges animés avec Marion Maréchal,
00:17 mais qui dément toute concurrence. Il était invité de BFM hier soir,
00:20 et le président de la formation Reconquête a reconnu que sa tête de liste pour les européennes
00:24 n'a pas la même liberté que lui par rapport à sa tante au parti d'où elle vient.
00:29 Une réaction, Gilles William ?
00:31 - J'ai été surpris, je l'ai écouté en direct quand il a dit ça, j'ai été surpris.
00:37 Très franchement, on sent bien qu'il n'y a pas la même stratégie de campagne,
00:44 de positionnement entre Éric Zemmour et Marion Maréchal.
00:49 Alors le prétexte qu'il invoque, Éric Zemmour, c'est quand même une Le Pen,
00:53 elle est appartenue au Front National, devenue Rassemblement National,
00:57 donc elle ne peut pas s'en détacher complètement.
01:00 C'est cinglant quand même, c'est très cinglant.
01:03 - On va l'écouter justement, Éric Zemmour, et vous entendre la réponse dans la foulée de Marion Maréchal.
01:08 - Marion Maréchal vient du Rassemblement National, même plus encore, elle est une fille Le Pen.
01:14 Donc, évidemment qu'elle n'a pas la même liberté que moi par rapport à sa tante,
01:21 par rapport au parti d'où elle vient.
01:23 Moi, je dis les choses crûment, je ne dois rien à Marine Le Pen,
01:26 je ne dois rien au Rassemblement National,
01:28 ils ne m'ont jamais rien à donner, je suis libre par rapport à eux.
01:32 - Moi, j'ai toujours été libre, et preuve en est, d'ailleurs,
01:34 j'ai fait des choix pas toujours évidents dans ma vie.
01:37 J'avais à l'époque quitté le Rassemblement National il y a de nombreuses années
01:40 pour aller dans le privé monter une école, parce que j'étais en désaccord.
01:43 Je l'ai rejoint d'ailleurs dans des conditions, même familiales,
01:46 qui n'ont pas toujours été faciles.
01:48 Mais il n'a pas tort, si vous voulez, mais je pense que c'est son avis peut-être,
01:50 mais en tout cas, ça n'est pas vrai.
01:52 Et moi, tout ce que je fais, je le fais pour défendre au mieux mes idées.
01:55 - Voilà, on vient d'entendre Éric Zemmour et Marion Maréchal,
01:58 il y a de la friture sur la ligne, on peut le dire, entre ces deux-là ?
02:01 - En tous les cas, ça l'affiche mal.
02:04 La réalité, c'est que ça l'affiche mal.
02:07 Moi, j'ai toujours pensé, je continue à penser,
02:10 et j'ai de l'estime pour lui, que Zemmour est plus un intellectuel qu'un politique.
02:14 Voilà, je le pense.
02:16 - C'est maladroit de sa part, de faire cette sortie ?
02:18 - Ça n'est pas très politique.
02:21 Et sur le fond, en plus, je ne partage pas non plus son point de vue.
02:27 Marion Maréchal a dû faire un effort particulier
02:32 pour quitter, évidemment, un parti dans lequel elle était.
02:37 - Mais elle fait souvent référence à la complémentarité
02:42 que pourrait avoir Reconquête par rapport au RN de Jordan Barlela,
02:46 que lui reproche Éric Zemmour.
02:48 - Pardon, ça aussi, c'est une question de stratégie.
02:51 On peut considérer que peut-être que Éric Zemmour n'a pas eu...
02:57 Je me suis permis de lui dire amicalement,
03:00 je pense qu'Éric Zemmour n'aurait pas dû traiter le RN
03:07 comme il l'a traité au début de sa campagne.
03:09 Après, on lui a bien rendu, mais ce que je veux dire...
03:11 Encore une fois, je pense qu'Éric Zemmour a les qualités de ses défauts et inversement.
03:17 Il dit tout ce qu'il pense.
03:19 Quand vous faites de la politique, moi je ne saurais pas en faire,
03:23 par exemple, vous ne pouvez pas dire ce que vous pensez.
03:27 - En tout cas, c'est le signe d'une fébrilité à l'approche des européennes.
03:33 Parce que si, après l'échec au présidentiel,
03:38 alors qu'au départ il y avait de l'ambition,
03:41 si après l'échec total au législatif,
03:44 puisque même Éric Zemmour lui-même n'a pas pu se faire élire,
03:48 si aux européennes, ils n'ont aucun élu,
03:51 reconquête deviendra un think tank sur la civilisation, l'immigration,
03:56 parce qu'un parti politique, s'il n'a pas d'élu,
03:59 il est un parti, certes, juridiquement,
04:02 mais il ne peut pas fonctionner, il ne peut pas s'exprimer dans les enceintes
04:06 où se décident les choix.
04:08 Il peut parler, organiser des réunions, faire des tractages.
04:11 Je pense que ce coin foncé par Zemmour,
04:17 qui veut absolument se démarquer, lui, du RN,
04:21 se démarquer du RN, parce qu'autrement,
04:24 il comprend bien, même si ce n'est pas un politique à 100%,
04:28 il comprend bien qu'il joue ici sa survie,
04:31 et le fait de se démarquer, c'est ne pas lésiner
04:34 sur des critiques vis-à-vis du RN,
04:37 ce qu'elle ne fait pas vraiment.
04:38 C'est vrai, Marion Marchal, elle dit "moi je me distingue",
04:41 mais il n'y a pas d'attaque frontale.
04:43 - Mais est-ce que ces deux personnalités sont capables de cohabiter,
04:46 de travailler ensemble pour ce projet,
04:48 vous l'avez dit, aux élections européennes,
04:50 qui seront décisives, cruciales, même pour ce parti ?
04:52 - Ecoutez, ça je ne sais pas, j'étais moi-même, comme Georges,
04:55 assez étonné de ces divergences publiques.
05:01 Voilà, non, vous pouvez, il me semble,
05:05 mais encore une fois, moi je ne suis pas spécialiste non plus,
05:07 il me semble que vous pouvez parler,
05:09 Marion Marchal par exemple, certes,
05:11 elle est moins en infraction frontale
05:16 avec le RN, mais malgré tout,
05:20 la manière dont elle traite le sujet de l'immigration
05:24 est tout de même beaucoup plus arde, si j'ose dire,
05:28 qu'aujourd'hui le discours du RN,
05:31 dans une quête particulière,
05:33 et peut-être quelquefois excessive de respectabilité.
05:36 Mais en même temps,
05:38 tout en préservant la possibilité,
05:40 demain, d'une alliance possible,
05:42 ou même nécessaire.
05:44 - Mais en même temps, reconquête, quelque part,
05:46 à dédiaboliser le RN.
05:48 - On l'a vécu pendant les présidentielles.
05:50 - Mais ça se marque encore plus actuellement.
05:54 - Non, Georges Fenech ?
05:55 - Moi je crois, pour l'histoire, la question de l'immigration,
05:58 au fond, l'analyse que doivent faire Marine Le Pen et Jordan Bardella,
06:02 c'est qu'ils n'ont plus rien à démontrer là-dessus.
06:04 C'est dans l'ADN, en fait, c'est toute l'histoire.
06:06 Donc ils mettent davantage la campagne,
06:08 ils mettent autant la campagne sur les questions économiques.
06:11 Moi, je n'entends pas le programme économique.
06:13 Je sais qu'il y a des réunions sur l'aspect économique, etc.
06:17 Mais ils ont tellement focalisé sur la question civilisationnelle
06:21 que tout le reste devient inaudible.
06:23 Un parti politique, il doit avoir un projet, quoi.
06:26 - Oui, mais du coup, ils ont du mal à occuper le terrain,
06:29 à tirer l'attention, parce qu'ils sont peu audibles.
06:31 - Vous pouvez me donner le programme économique ?
06:33 - Non, mais très simplement...
06:35 Non, mais honnêtement, il se trouve que les médias
06:39 ont tendance davantage à répercuter le discours sécuritaire
06:46 ou anti-immigration de Reconquête
06:49 plutôt que leur vue économique.
06:51 - Non, ce n'est pas la faute des médias.
06:52 Je pense qu'ils sont enfermés dans cette...
06:54 - Est-ce qu'ils peuvent faire les 5% aux européennes ?
06:57 - Ils soutiennent Reconquête à un point de vue
07:00 infiniment plus libéral,
07:02 et qui d'ailleurs devrait en théorie
07:04 mordre sur une partie de l'électorat,
07:06 que le Rassemblement National,
07:08 qui parfois n'est pas très éloigné au niveau économique
07:12 des Insoumis.
07:14 - C'est vrai.
07:16 - Donc, là, il y a un champ.
07:18 Moi, pour regarder un peu les choses,
07:20 ils travaillent là-dessus, mais ils ne sont pas audibles.
07:23 - Parce qu'ils se sont enfermés ?
07:25 - Vous les croyez en fond d'amour ?
07:27 - Dans une campagne monothématique, quoi.
07:29 - Non, mais il se trouve que c'est leur marque de fabrique.
07:31 Donc, ça a les avantages et les inconvénients du genre.
07:34 Mais je ne crois pas qu'on puisse leur faire le procès
07:38 de ne pas avoir de problème économique.
07:40 - Je ne veux pas dire qu'ils n'ont pas...
07:42 Je veux dire, moi, qu'ils ne sont pas audibles là-dessus.
07:44 - Pour conclure, en un mot, peut-être,
07:46 est-ce que vous les croyez capables, ce binôme, ce tandem,
07:48 qui se déchire, enfin, en tout cas, qui se...
07:50 Est-ce que vous les croyez capables de faire 5% aux européennes ?
07:53 - Pardon, je ne connais pas suffisamment
07:56 pour vous donner une réponse.
07:58 - Je crois que c'est ça.
07:59 - Reconquête, c'est quelque part une externalisation du RN
08:04 avec l'idée de l'union des droites par un tiers,
08:08 qui aurait été Éric Zemmour, qui voulait reconstituer le RPR.
08:11 Ça n'a pas fonctionné.
08:12 Donc, il va y avoir sans doute, je ne suis pas,
08:14 mais un réflexe de vote utile pour cet électorat-là.
08:19 Plutôt que perdre ma voix avec Éric Zemmour,
08:23 qu'est-ce qu'il va faire ?
08:24 Il peut y avoir un réflexe de vote utile
08:26 pour le Rassemblement national.
08:27 Et donc, la barre des 5% va être très difficile à franchir,
08:31 et ils le savent.

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