Olivier de Lagarde et vous - Trafic de stupéfiants : «Je ne connais pas une seule ville qui n'est pas gangrénée», affirme un policier - Vidéo Dailymotion

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Transcript

00:00Nous sommes en ligne avec Marc, bonjour.

00:03Oui bonjour.

00:05Je vous appelle Marc mais vous voulez rester anonyme parce que vous êtes policier, vous-même vous luttez contre le trafic de drogue.

00:13Est-ce que vous sentez que vous avez les moyens de faire face à ce qui se passe en ce moment en France ?

00:19Ah non, plus du tout. On a perdu nos moyens depuis quasiment un an là.

00:25On a une réforme de la police judiciaire qui a été mise en place en France avec le précédent gouvernement

00:29et depuis janvier, toutes les antennes de police judiciaire en France ont été démantelées et départementalisées.

00:37Donc on a perdu nos moyens, déjà pour lutter contre le trafic de stupéfiants.

00:41Mais comment ça se fait ? Attendez parce que expliquez-moi en quoi consistait cette réforme.

00:45Cette réforme n'était pas, j'imagine, faite pour démanquer les forces de police ?

00:50Non, c'était normalement fait pour donner les moyens départementalement parlant pour lutter contre les trafics.

00:56Mais il se trouve que la police actuellement est tellement en mal emploi au niveau départemental

01:00qu'en ramenant la police judiciaire au niveau départemental, les directeurs pallient au manque des procédures locales.

01:07Ce qui fait qu'on n'a plus du tout les moyens de faire un travail de police judiciaire contre le trafic de stupéfiants.

01:13Un travail de police judiciaire au niveau national, c'est ça que vous nous dites finalement ?

01:18C'est ça, au niveau national. Est-ce qu'on connaissait nous de l'ancienne police judiciaire ?

01:21Les antennes de police judiciaire ont été démantelées au mois de janvier cette année.

01:26Et du coup maintenant on travaille au niveau départemental, on retire des moyens.

01:30J'ai appris ce matin, moi je reviens de vacances, j'ai appris ce matin qu'on perdait encore un véhicule.

01:34Et on n'a plus d'enquêteurs non plus, on a des collègues qui ne veulent plus faire d'investigation

01:37puisque l'investigation est devenue le parent pauvre de la police nationale.

01:41Est-ce que vous êtes surpris que des villes comme Rennes désormais...

01:46On parlait de Grenoble aussi, des Rennes, puis il y a des villes encore plus petites

01:50soient désormais également gangrénées par le narcotrafic ?

01:54Je ne connais pas une seule ville qui n'est pas gangrénée.

01:57Toutes les villes sont impactées, même dans la campagne au niveau rural, il y a du trafic partout.

02:02Je ne connais pas une seule ville qui n'a pas son quartier, son point de ville.

02:05Et maintenant ils se sont même ramenés jusqu'à Snapchat, WhatsApp ou autre

02:09pour continuer les livraisons de stupéfiants.

02:11Je veux dire, toute la France est gangrénée par le trafic de stupéfiants.

02:14Il y a tellement d'argent à faire que toute la criminalité qu'on connaissait organisée

02:19maintenant s'est orientée vers ce bénéfice du trafic de stupéfiants.

02:22Le point de bascule, vous le situez quand exactement ?

02:27Un point de bascule qui est venu dès qu'on a vu que les peines de prison

02:31étaient moins importantes sur les trafics de stupéfiants que sur un braquage quelconque ou autre.

02:35Et le jeu n'envahit pas la chandelle, donc du coup ils se sont tout le temps laissés sur des commerçants.

02:40On a affaire à des commerçants, des gens qui ne consomment pas, ils sont là pour faire de l'argent.

02:43Donc ils vont le faire avec les moyens.

02:45Maintenant ils ont les moyens, ils gagnent des millions d'euros.

02:48Donc ils ont beaucoup plus de moyens que la police française de ne pas avoir.