Pascal Praud et vous - Gendarme tué : «L'autorité a totalement disparu, il n'y a aucun respect des forces de l'ordre», regrette un ancien gendarme

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00:00En 43 ans, donc vous avez vu peut-être une évolution des comportements sur le terrain ?
00:06Bien entendu. Alors déjà tout premièrement, je voudrais témoigner de ma tristesse, en fait c'est ma première réaction en tant qu'ancien gendarme.
00:12Parce que perdre un ancien camarade, ça fait toujours énormément de peine, d'abord pour sa famille, et ensuite pour toute la famille gendarmerie.
00:18C'est toujours un événement des plus désagréable et qui devient malheureusement de plus en plus récurrent, donc c'est vraiment abominable.
00:25Et c'est surtout beaucoup ensuite de colère, parce que lorsqu'on regarde l'augmentation de la gravité des atteintes aux vies des gendarmes et des policiers,
00:32particulièrement sur la route, pour savoir qu'en gendarmerie et en police, le plus grand nombre de tués en fait ce sont notamment les motocyclistes,
00:38parce que ce sont les premiers à être exposés aux refus d'obtempérer. Donc moi ce que j'ai vu en fait comme évolution, et ce qui me mulserre profondément,
00:45et c'est pour ça que je ne suis pas mécontent entre guillemets d'avoir quitté la gendarmerie, c'est le système de poursuite, on va dire, sur le terrain des refus d'obtempérer.
00:53À l'époque, quand il y avait un refus d'obtempérer, la personne passait, on pouvait soit utiliser son arme de service si la vie d'un de nos camarades était en danger.
01:00Maintenant, il y a toujours 40 questions à se poser en une fraction de seconde pour savoir si on est dans le cadre de la légitime défense pour ne pas risquer 20 ans de sa vie en prison.
01:08Et deuxièmement, c'est la méthode ensuite pour interpeller les gens. On va attendre que la personne soit passée, on va devoir aller le chercher chez lui,
01:14si jamais il a une adresse, si on arrive à le retracer, on ne peut plus poursuivre. La personne sous peine justement de risquer de mettre sa vie en danger,
01:20à l'auteur d'essai qui lui-même a mis la vie des gendarmes en danger. Et là, ça devient totalement incompréhensible. On ne peut plus interpeller les personnes sous peine de voir encore
01:28un jeune malheureux, par exemple en scooter, c'est le premier exemple qui me vient en tête, qui suite à un contrôle routine, il a fait un refus d'obtempérer qui n'est pas grave
01:35parce qu'il n'y a pas eu de mort. Mais si la personne va partir et il va avoir un accident seul, on ne peut pas le suivre. C'est fini tout ça en fait.
01:43Et moi, je suis totalement ulcéré parce que l'autorité a totalement disparu. Il n'y a aucun respect des forces de l'ordre. Et si on parle ensuite du traitement judiciaire,
01:49si un policier ou un gendarme met la vie de la personne en danger et que la personne a un accident, n'ayez crainte, il va être jugé le plus durement possible
01:56parce qu'il faut faire un exemple. Par contre, si la personne en face, comme il a été dit juste avant, venait d'attenter la vie d'un militaire ou d'un policier et que cette personne décède,
02:03c'est un délit. Parce qu'un homicide involontaire, excusez-moi du peu, ça reste un délit, ce n'est pas un crime. Et moi, j'estime qu'à partir du moment où la personne force le barrage,
02:12c'est qu'elle a l'intention potentiellement de tuer la personne.

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