Pascal Praud et vous - Sentiment d'impunité sur la route : «À un moment, on va payer cette colère-là», prévient un avocat de victimes
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00:00Est-ce qu'il y a possibilité de généraliser, comme le fait Stéphane ou est-ce que vous diriez qu'il y a parmi la justice et les juges français
00:14une représentation très diverse des sanctions ?
00:19Je n'ai jamais constaté une politisation particulière des magistrats que j'avais en face de moi et pour dire vrai j'ai plus trouvé souvent qu'ils avaient une sévérité plutôt qu'une indulgence.
00:31En tout cas dans la manière d'instruire parfois j'ai vu un manque de neutralité qui était toujours du côté des victimes, du côté de la société en faisant en plus du droit beaucoup de morale aux prévenus.
00:43Donc je n'ai pas l'impression qu'il y ait une politisation et moi je ne sens pas que les juges seraient particulièrement de gauche ou de droite et puis pour dire vrai ça ne m'intéresse pas.
00:51En revanche ce que j'aimerais...
00:53Ce serait intéressant s'il était, pardonnez-moi, si c'était vrai, s'il y avait une politique pénale de gauche ou une politique pénale de droite, tant est que ces mots veuillent dire quelque chose, ce serait intéressant de le souligner.
01:04Elle existe, elle existe au niveau des parquets parce que les parquets appliquent la politique pénale du gouvernement.
01:11Donc quand on axe sur les violences volontaires, les violences conjugales, on voit qu'il y a une sévérité qui est plus grande et qu'il y a des audiences plus importantes, etc.
01:18Donc oui, les parquets, eux, ils sont entre guillemets politisés en ce qu'ils doivent répondre à la politique pénale décidée par le gouvernement.
01:24Donc oui, mais les juges du siège, ceux qui donnent à la fin la sanction, non.
01:28Après ce qui est très dérangeant, c'est que vous avez des juges du siège qui peuvent passer au parquet et des juges du parquet, des parquetiers qui passent au siège.
01:37Alors, ce n'est pas tous les jours, évidemment, mais moi, je trouve ça extrêmement dérangeant.
01:41Ce que je voudrais, c'est que la justice et les politiques soient plus tournées vers les victimes.
01:46Ça, on n'en parle jamais assez.
01:48Et aujourd'hui, je comprends le sentiment des victimes et des citoyens qui tentent de dire mais la justice ne nous entend pas, la justice nous tourne le dos.
01:56À un moment, on va payer cette colère-là.
01:58On ne peut pas offrir cette injustice aux victimes.
02:01On ne peut pas, en France, continuer à avoir des victimes qui sont victimes de foi.
02:05Ce n'est pas possible.