Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, l'opération "Placet nette" à Marseille contre le narcotrafic en présence d'Emmanuel Macron et le possible retour de Karim Benzema aux Jeux olympiques.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
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00:00 - La revue de presse d'Europe 1, je vous trouve Olivier Delagarde, une petite ressemblance vocale avec Pierre Belmar.
00:06 - Eh bien écoutez, ça me va droit au cœur. - Oui, c'est vrai, il y a quelque chose.
00:09 - Parce que je... j'adore Pierre Belmar, voilà.
00:12 - À la une des journaux ce matin, Olivier, une opération XXL.
00:15 - Plasnet XXL, c'est le nom de ce coup de filet anti-drogue à Marseille, même si hier c'était plutôt opération XXL de communication.
00:23 Parce que la ficelle est évidemment un peu grosse, tous vos journaux racontent donc le bain de foule d'Emmanuel Macron à la cité de la Castellane,
00:30 ses annonces d'arrestation, les autographes, les selfies...
00:34 Mais pour avoir les dessous de la visite, c'est la Provence qu'il faut lire aujourd'hui.
00:38 En fait, cette opération a été montée en réponse au pavé dans la mare jeté par des magistrats marseillais le 7 mars devant des sénateurs, raconte Laurent Dancona.
00:47 "Je crains que nous soyons en train de perdre la guerre contre les trafiquants", avait solennellement averti la vice-présidente du pôle criminalité.
00:55 Cette audition a fait l'effet d'un tremblement de terre au sommet de l'État,
00:58 et la visite en mode bulldozer du président a été conçue comme une réplique à la hauteur de la secousse.
01:04 Très contrarié par cette libération de la parole, Éric Dupond-Moretti s'est d'ailleurs rendu seul au tribunal à la rencontre des juges, raconte encore le journal.
01:14 Un rendez-vous hors presse, et pour cause, ça a été une boucherie, rapporte un participant.
01:20 La réunion n'a tourné qu'autour des propos tenus devant la commission, et a donné lieu à un 20 minutes de lynchage public.
01:27 Et ce participant qui tient, on le comprend, à rester anonyme, de s'inquiéter que la justice marseillaise dépende de la colère de son ministre.
01:35 Quant aux arrestations, les policiers marseillais joints par la Provence remettent un peu les choses en perspective.
01:40 C'est de la police communication, confie un haut gradé, mais ça a l'avantage de secouer le cocotier.
01:46 Une chose est sûre, ce ne sont pas des gros poissons qu'on a arrêtés, on est sur des queues de commission rogatoire, pas sur du chaud bouillant.
01:53 De toute façon, quand tu annonces que tu vas rester trois semaines, tu sais que tous les gros mecs vont se barrer, c'est la limite de l'affichage.
01:59 Un dernier détail raconté par la Provence, hier soir après le départ d'Emmanuel Macron, sur les boucles Télégramme des trafiquants,
02:06 on annonçait que le Coffie avait rouvert à Castellane.
02:10 - Quoi d'autre dans les journaux ce matin, Olivier ?
02:12 - D'abord Éric Ciotti, qui dans les échos menace le gouvernement d'une censure,
02:16 alors que Bruno Le Maire hésite à présenter un budget rectificatif.
02:19 Le président des LR dénonce la gestion calamiteuse des finances publiques et du gouvernement, qui doit donc être censuré, dit-il.
02:27 Alors lui ne censure pas, il offre même ses services à l'équipe de France de foot olympique.
02:33 Karim Benzema aimerait bien en être, on sait que Thierry Henry aura le droit de retenir trois joueurs de plus de 23 ans pour le tournoi olympique,
02:42 eh bien l'enfant terrible du foot français le déclare à l'équipe Légio, pourquoi pas, bien sûr que ça peut être top.
02:50 - Il doit s'ennuyer en Arabie Saoudite le pauvre Karim Benzema.
02:53 On passe à la parabole du bagage SNCF, de quoi s'agit-il ?
02:56 - C'est top là aussi, de la chronique que signe Gaspard Koenig ce matin dans les échos.
03:01 Alors que la simplification administrative est sur les rails, nous promettons, voilà un exemple de ce désir masochiste de complexité, écrit-il.
03:10 Désormais dans le train nous aurons le droit de voyager avec, écoutez bien, seulement deux bagages,
03:15 mesurant 70 par 90 par 50 et 40 fois 30 par 15, et n'oubliez pas votre double décimètre.
03:22 Mais il y aura aussi la possibilité de prendre un bagage spécial.
03:26 Troisième bagage ? Non, non, car la liste est restrictive, vous aurez droit à des skis, mais dans une housse.
03:30 Et là bingo, pas de restriction de taille ou un vélo, mais sans les skis.
03:34 Et là, la possibilité de voir un sac à dos est conditionnée au fait qu'il soit plié ou non, le vélo, pas les skis.
03:40 - Oh là là !
03:41 - La parabole du bagage SNCF est fascinante, écrit Koenig.
03:45 Elle met parfaitement en lumière la logique qui préside à ce type de folie normative.
03:50 Bref, ceux qui aiment Kafka prendront le train.
03:53 Mais on va terminer par un autre film. Tenez, écoutez cet extrait.
03:57 - On n'est pas bien, paisible, à la fraîche, décontracté du gland.
04:05 Et on bandera quand on aura envie de bander.
04:07 - Les valseuses.
04:09 - Les valseuses, vous avez reconnu les dessins.
04:12 - Oui, à première seconde.
04:13 - Et pourquoi je vous fais écouter ça ? Eh bien, parce que le film sortait il y a 50 ans, jour pour jour.
04:20 Les valseuses, Pascal Praud, qui vient d'arriver.
04:23 Et c'est merveilleux.
04:24 - On n'est pas bien là ?
04:25 - C'est merveilleux le temps qui passe. Il y a un demi-siècle, le film de Blié avait été encensé par la critique de gauche
04:32 qui voyait une ode à l'insouciance, un appel à la liberté des mœurs et un coup de pied donné à l'ordre bourgeois.
04:37 D'ailleurs, le Figaro à l'époque éructait.
04:40 Eh bien, 50 ans plus tard, le même Figaro est le seul à célébrer l'anniversaire de cette orange mécanique version rigolarde,
04:47 comme l'appelle Éric Nauf.
04:49 Patrick Devers est mort, Gérard Depardieu se cache, Blié ne tourne plus.
04:53 Quant à la presse de gauche, toute occupée à traquer le nom politiquement correct,
04:57 elle feint d'avoir oublié ce film qu'elle a tant aimé.
05:00 Eh oui, certaines bougies se soufflent en cachette.
05:04 - L'enrevue de presse d'Europe, Olivier Delagarde.
05:06 C'était la rue.