La semaine «différenciée» pour les parents séparés qui fonctionnent en garde alternée : en quoi cela consiste ?

  • il y a 6 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Pascal Praud reçoit Benoit Serre, vice-président de l'association nationale des DRH, pour discuter de la proposition du gouvernement d'expérimenter la semaine "différenciée" pour les parents séparés qui fonctionnent en garde alternée.

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00:00 - Nous sommes avec Olivier Guedinc peut-être ? - Avec Benoît Serre qui est notre invité.
00:05 - Benoît Serre. - Ah ! Benoît Serre.
00:08 - Pour parler de la semaine différenciée pour les parents séparés qui fonctionne en garde alternée.
00:12 - La semaine différenciée pour... donc nous changeons de sujet. - Exactement.
00:16 - Et nous disons à nos auditeurs la semaine différenciée pour les parents séparés... - Si vous nous écoutez un petit peu...
00:20 - Qui fonctionne en garde alternée. - Au lieu d'être sur votre portal.
00:23 - Bon, grâce à eux enfin, on y voit plus clair sur cette annonce du Premier ministre.
00:26 - C'est Gabriel Attal, le gouvernement veut proposer aux agents de l'État d'expérimenter cette semaine concrètement.
00:30 Les employés travailleront moins quand ils garderont leur enfant. 4 jours et 33 heures de travail.
00:36 Et la durée s'allongera quand ils seront sans enfant. 5 jours et 37 heures de travail.
00:40 Ça je trouve que c'est intelligent. - Ah vous aimez bien ?
00:43 - Bah je trouve que c'est intelligent. Et qu'en pensez-vous ? Bonnes ou mauvaises idées ?
00:47 Alors après je sais pas si ça peut se mettre en place. Si vous êtes divorcés, est-ce difficile de tout gérer au quotidien ?
00:52 Nous sommes avec Benoît Serre, qui est donc vice-président de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines.
00:57 Bonjour M. Serre. - Bonjour.
01:00 - Merci d'être avec nous. - Avec plaisir.
01:03 - Bon, c'est une bonne idée. Ça va peut-être être une usine à gaz, mais en soi, en théorie, je trouve que ça part...
01:10 - D'une bonne intention. - Bah oui !
01:12 - Qu'en pensez-vous ? - En fait, ce qui est une bonne idée,
01:17 c'est de constater que même le Premier ministre reconnaît que les modèles d'organisation du travail qu'on connaît jusqu'à aujourd'hui
01:24 doivent évoluer. Ils doivent s'organiser pour essayer de prendre en compte autant que faire se peut les contraintes des gens.
01:31 Alors il a pris l'exemple des parents d'enfants divorcés qui sont en garde alternée,
01:36 mais j'ai cru comprendre que depuis il avait expliqué que ça ne s'adressait pas uniquement à cette population-là.
01:40 Parce que moi, d'A à A, je me dis "mais comment je vais faire pour expliquer que ceux qui sont divorcés avec garde alternée
01:47 travaillent 33 heures une semaine quand ils ont leurs enfants, 37 heures la semaine suivante, et puis pas les autres ?"
01:52 Ça veut dire que je pense qu'il faut... C'est une mesure intelligente, dès lors qu'elle permet,
01:57 sans désorganiser le fonctionnement collectif de l'entreprise, de mieux prendre en considération
02:02 les contraintes réelles et légitimes des uns et des autres, des parents divorcés comme des autres.
02:07 - S'il n'y a pas de garde alternée, de toute façon je ne comprends pas votre intégration...
02:10 - Non, parce que vous pouvez avoir le sujet avec des enfants handicapés, vous pouvez avoir le sujet avec des parents aidants,
02:15 vous pouvez avoir le sujet avec des tas de situations personnelles qui sont également sources de contraintes.
02:21 - Oui, mais elles sont continues.
02:24 Elles sont continues. Si vous êtes handicapé, c'est une situation continue.
02:28 Est-ce que là, la situation de garde alternée, par définition, elle est une semaine sur deux ?
02:33 - Quand vous essayez d'organiser le fonctionnement d'une entreprise,
02:38 ce qui vous guide souvent, c'est quand même l'équité de traitement.
02:41 - Oui, mais alors vous êtes en train de me dire déjà non, quoi. Vous êtes monsieur non.
02:44 Vous êtes monsieur non, vous dites "c'est intelligent, c'est bien, c'est drôle",
02:48 mais voilà, c'est l'administration, vous dites "monsieur non".
02:51 Vous me dites, pour ne pas le faire, vous dites "c'est pas équitable vis-à-vis de quelqu'un d'autre qui va me demander ça".
02:57 Vous devriez dire "formidable, je mets à tel demain et je le fais".
03:00 Voilà, monsieur Serre, vous êtes monsieur non.
03:03 - Je vais finir, vous me permettez ?
03:05 - Oui.
03:06 - Non, non, ce que je veux dire par là, c'est que cette idée-là, elle s'applique dans la fonction publique, très bien.
03:11 Je pense que c'est important que les entreprises retrouvent leur liberté de s'organiser comme elles l'entendent.
03:18 Si elles veulent le faire de cette manière-là, pourquoi pas ?
03:22 Si elles veulent passer à quatre jours avec réduction du temps de travail, pourquoi pas ?
03:25 Avec ou sans réduction du temps de travail.
03:27 L'important, c'est qu'on n'ait pas de normes par le haut.
03:29 - Alors ça, j'entends ça et je peux souscrire à ça.
03:32 Par exemple, dans votre entreprise, vous vous êtes DRH d'une entreprise de combien de personnes ?
03:37 - 7 ou 8 000 personnes.
03:39 - 7 ou 8 000 personnes.
03:40 Bon, est-ce que vous savez sur ces 7 ou 8 000 personnes combien de personnes sont divorcées ?
03:45 - Non, absolument pas.
03:46 - Oui, mais ça vous devriez le savoir, si vous me permettez.
03:48 Si moi j'étais DRH, je pense que je devrais le savoir,
03:51 parce que vous devez connaître les gens qui travaillent dans votre entreprise
03:54 et de connaître leurs conditions, c'est quand même important.
03:57 - Non, parce que je n'ai pas le droit d'avoir ce type d'informations.
03:59 - Pourquoi vous n'avez pas le droit ?
04:01 - Parce que c'est l'est ce qu'on appelle RGPD et les autres règlements.
04:04 - Vous n'avez pas le droit de savoir ?
04:05 - Si l'individu ne veut pas que je sois au courant de sa situation maritale,
04:10 il a parfaitement le droit de ne pas le dire.
04:12 Évidemment, mes services sont au courant,
04:14 parce que ce sont des éléments qui rendent dans les systèmes de paye,
04:16 cette attrition du personnel.
04:18 - Si vous dirigez des gens, il faut connaître leur vie.
04:20 Un peu, alors il ne s'agit pas de tout connaître leur vie, bien évidemment,
04:23 mais de savoir que, par exemple, telle personne est divorcée,
04:27 après, ça permet de moduler peut-être son emploi du temps
04:33 et s'il y a des demandes particulières, il me semble.
04:35 - Oui, mais ça c'est autre chose.
04:37 - Non, c'est pas autre chose.
04:38 - J'en ai. Dire que les gens viennent me voir, ou quelques fois,
04:41 ou moi, ou mes collaborateurs, et me disent
04:43 "J'ai une situation particulière".
04:45 - On va perdre M. Serres.
04:47 Je dis "on va perdre M. Serres" parce que les gens viennent ici,
04:51 ils n'ont rien demandé, ils se font engueuler.
04:54 Non, mais en fait, la question que je voulais vous poser, elle est simple,
04:57 c'est si vous, quelqu'un vient taper dans votre bureau,
05:02 vient taper à la porte de votre bureau,
05:04 et vous dit "voilà, moi je suis divorcée, je suis en garde alternée",
05:07 ce qui m'arrangerait, c'est de bosser 33 heures
05:10 quand j'ai mon enfant ou mes enfants,
05:13 et de bosser plus quand je ne les ai pas.
05:15 Qu'est-ce que vous dites ?
05:17 - Alors, c'est une très bonne question.
05:19 D'abord, j'ai déjà été confronté à ça, là je le traite de point individuel.
05:22 Je m'assure que c'est compatible avec le métier qu'elle exerce,
05:25 je vois avec son manager si elle ne va pas désorganiser l'équipe,
05:28 parce que moi j'ai un sujet collectif quand même,
05:30 et quand c'est possible, on le rend possible.
05:32 La proposition de Gabriel Tal, ce n'est pas celle-là.
05:34 - Oui, mais vous le faites dans votre entreprise ?
05:37 - Bien sûr que ça arrive, vous avez déjà envie de nous expliquer,
05:40 pour des raisons personnelles qui sont tout à fait entendables,
05:42 qui souhaitent pouvoir moduler leurs horaires.
05:45 - Et vous l'avez fait ? - Bien sûr, évidemment.
05:48 - Bon, assez bien, bravo.
05:49 - Évidemment. Par contre, ce que propose Atal, c'est un peu différent.
05:52 C'est une organisation collective qui le prévoit comme un droit.
05:55 - Oui, parce qu'il vous connaît Atal,
05:58 il sait bien que si ce n'est pas un droit,
06:00 vous allez faire ça quand vous voudrez.
06:02 - Non, pas quand je veux,
06:04 mais il faut que ce soit compatible avec le fonctionnement de l'entreprise.
06:06 - Oui, j'entends bien.
06:08 - Laissant les entreprises avoir la possibilité de s'organiser de cette manière-là,
06:12 si c'est compatible avec leur organisation, avec leur métier, avec leur activité,
06:16 parce que sinon vous créez une espèce d'entreprise à plusieurs vitesses,
06:19 entre ceux qui télétravaillent, ceux qui sont quatre jours,
06:21 ceux qui sont 33 heures, ceux qui sont 37,
06:23 et au bout, vous n'arrivez plus à comprendre que dans tout ça, vous chialez.
06:25 - 8000 personnes dans votre entreprise, vous êtes combien la DRH ?
06:28 - Je ne sais plus, on doit être 150, un truc comme ça.
06:32 - Ah oui ?
06:34 - Il y a 150 personnes ?
06:36 - On a du travail, cher ami.
06:38 - Ah oui ? Donc vous, vous êtes DRH, vous ne voyez personne ?
06:41 - Mais si, bien sûr que si.
06:43 - Vous voyez quand même le salarié ?
06:45 - J'ai toujours pensé que la fonction DRH, c'est une fonction, on n'est pas dans son...
06:48 - Big Boss !
06:50 - Non mais est-ce que vous êtes au contact quand même ?
06:55 Est-ce que vous n'êtes pas déconnecté de la réalité ?
06:58 - Mais ça c'est des vues de l'esprit.
07:01 - C'est vrai que nous, journalistes, pour tout vous dire,
07:04 c'est un des rares métiers peut-être,
07:07 la DRH, pour nous, existe assez peu.
07:11 J'ai souvent remarqué que nos patrons sont en direct avec nous,
07:17 nos patrons éditoriaux, c'était vrai à TF1, c'était vrai à RTL,
07:20 et même nos patrons n'aimaient pas trop que la DRH s'en mêle.
07:24 Moi j'ai eu Jean-Claude Dacier longtemps à TF1,
07:27 j'ai eu Octavier Couture, tous ces patrons-là, etc.
07:30 Et on avait un lien direct avec le patron,
07:34 et la DRH était assez absent, j'ai envie de dire.
07:38 - Ça dépend des organisations d'entreprise, ça.
07:41 - Mais dans le métier de journaliste, je ne peux parler que dans le métier de journaliste.
07:44 - Des personnalités comme vous, peut-être qu'il faut que ce soit le DG.
07:46 - Non, attendez, quand j'avais 25 ans, c'était la même chose, c'est ce que je veux vous dire.
07:50 Chaque patron, dans nos métiers, était un peu libre de ses choix,
07:57 et la DRH n'intervenait pas forcément.
08:02 - Dans les recrutements, par exemple ?
08:05 - Dans les recrutements, par exemple, mais c'est vrai que la DRH,
08:08 c'est un intermédiaire qui n'existait pas.
08:11 Il y a 40 ans, il n'y avait pas de DRH.
08:13 - On disait quoi ? Directeur du personnel ?
08:16 - Aujourd'hui, ça dépend des types d'organisations,
08:19 mais c'est vrai qu'il y a pas mal d'éléments qui sont pris directement au DRH,
08:22 notamment dans les transformations d'organisation,
08:24 et les métiers de presse sont un peu particuliers.
08:26 - C'est des luttes de pouvoir, c'est-à-dire que les choix du DRH,
08:28 parfois les recrutements du DRH, ceux qu'ils te proposent dans ton service,
08:32 ça peut être sujet à caution.
08:35 - C'est pour ça que c'est un métier difficile.
08:38 - Pourquoi vous me regardez là ?
08:41 - M. Serres, c'est un métier souvent féminin, j'ai remarqué, DRH.
08:45 - Oui, à 70%, donc je suis un cas un peu particulier.
08:49 - Vous êtes vice-président de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines,
08:53 et c'est toujours intéressant d'échanger avec vous,
08:56 et sur cette semaine, si on voulait conclure, je ne suis pas sûr que vous soyez
09:00 forcément très favorable au plan actuel que ça vienne.
09:03 - Non, je ne dis pas ça, je dis que quand on fait deux jours de télétravail,
09:06 plus des semaines de quatre jours, il y a un moment où il faut que les gens se grattent.
09:09 - Voilà, écoutez, merci.
09:11 - Vous savez que nous, on joue au ping-pong avec le DRH de Repin.
09:14 Vous saviez ça ? On est très proches.
09:16 - Écoutez, je viendrai jouer au ping-pong avec vous.
09:19 - Je donne des bonnes idées parfois.
09:22 - Mais non, mais ce n'est pas lui qui vous augmente.
09:25 - Ah bon ? C'est qui ? C'est vous ?
09:27 - Le DRH non plus.
09:29 - Ah c'est qui ? Dites-moi, à qui je dois m'adresser ?
09:32 - Déjà, vous êtes très haut, donc vous avez déjà pris tout l'argent de la caisse.
09:37 - La caisse que vous lui fabriquez ?
09:40 - Ah oui, c'est les rangs arrêtés.
09:42 - Alors hier, on n'a même pas passé ça la chanson C'est lundi.
09:45 - C'est vrai, mais si on la passe le mardi, est-ce que ça a du sens ?
09:48 - Bah non, oui, exceptionnellement.
09:50 - Comment ça non ?
09:52 - Bah, on ne s'est pas assez battu.
09:54 - Donc on ne va pas passer du tout C'est lundi de la semaine ?
09:56 - Mais il l'a dit, c'est parti, en plus dans la chanson.
09:58 - Mais il ne faut pas...
09:59 - Bon, ça va être une semaine nulle.
10:00 - Pardon, mais sans C'est lundi, ça n'a pas de sens.
10:03 Vous comprenez ? Il faut le mettre au moins une fois.
10:05 - Je suis d'accord.
10:06 - Surtout qu'on a des belles versions.
10:08 - On a de très belles versions des personnes de l'équipe de repas.
10:11 - C'est vrai ?
10:12 - Oui, on l'a répandu.
10:14 - On l'entendra l'année prochaine.
10:15 - Non !
10:16 - Si vous voulez, je suis connu.
10:17 - Franchement.
10:18 - Bon, on marque une pause.
10:20 Tout se passe bien autrement ?
10:23 - Vous avez récupéré ?
10:25 - Difficilement, oui.
10:27 On refait surface, après le week-end difficile.
10:29 - Bon.
10:30 - A cause de Laurent Tessier.
10:31 - Oui.
10:32 Monsieur Florian Carasou-Mayan, tout va bien ?
10:34 - Oui, tout va bien.
10:35 - J'ai reçu votre agencement d'appartement grâce à Pig Casso.
10:38 - Oui, Pig Casso.
10:39 Le cochon qui peignait.
10:41 - Le cochon qui peignait et qui refait votre appartement.
10:44 - Il est parfait.
10:45 - Il faudra un vernissage dans pas longtemps avec tout ça.
10:48 - Il se fera vite, j'espère.
10:50 - Ça, ça nous fait plaisir.
10:52 - Je peux pas dire qu'il arrange un petit peu son mobilier chez lui ?
10:55 Je peux pas le dire ?
10:56 - Il y a la pub à lancer, je crois.
10:57 - Non, non, non.
10:58 - Ah bon ? Je peux pas le dire ?
10:59 J'ai envie de le dire, si ?
11:00 - On donne un analyse.
11:01 - Il y a quelqu'un qui fait la météo chez Europe.
11:04 - Je donne un indice.
11:06 Je donne un indice que je chante en allemand.
11:08 Vor der Kaserne, vor den großen Tor,
11:12 stand eine Laterne und steht sie nur davor.
11:17 C'est une chanson, c'est la chanson Lily Marlène.
11:21 - Oh !
11:23 - Lily Marlène !
11:25 - Lily Marlène.
11:26 - Merci de vous donner cette information.
11:28 - Vous avez compris.
11:29 - Elle a été chantée par Anna Shigoula dans un remake d'un premier film
11:33 puisque la vraie était Marlène Dietrich.
11:37 - Ah !
11:39 - Beaucoup de Marlène, dis donc.
11:40 - Oui.
11:41 - Bon, allez.
11:42 - A bientôt.
11:43 - Quelle inculture.
11:44 - 11h46.
11:45 - Belle fin de matinée avec Pascal Praud de 11h à 13h sur Europe 1.
11:49 Et vous, à ce numéro.
11:50 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.

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