Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.
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00:00 Il est 11h50, moi je ne vous fous pas du tout le bordel dans les familles, c'est ça qui est bien.
00:04 C'est mon rôle préféré.
00:07 Vous aimez votre belle-fille ? Déjà le genre de questions, quand même, qui est juste scandaleux.
00:13 Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé hier sur TF1 10 milliards d'euros d'économies immédiates sur les dépenses de l'État.
00:19 Nous l'écoutons.
00:20 Je vous engage, comme je le fais depuis 7 ans, à ne pas augmenter les impôts.
00:24 Nous les avons baissés et nous ne dévierons pas de cette ligne.
00:27 Les Français n'en peuvent plus des impôts, nous n'augmenterons pas les impôts.
00:29 En revanche, on gagne moins, on dépense moins.
00:32 Donc nous dépenserons immédiatement, dans les jours qui viennent, 10 milliards d'euros en moins sur les dépenses de l'État.
00:40 Je veux vraiment préciser ce point pour nos compatriotes.
00:42 Ce n'est pas la sécurité sociale qu'on va toucher, ce n'est pas les collectivités locales qu'on va toucher.
00:47 C'est l'État qui va faire un effort immédiat de 10 milliards d'euros d'économies.
00:52 Alors on ne sait pas vraiment dans quoi d'ailleurs, parce que ce n'est jamais très précis.
00:56 Agnès Verdier-Molinier, directrice de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques.
01:03 Donc c'est vraiment l'argent, le fonctionnement de l'État.
01:05 Elle est avec nous. Bonjour Agnès.
01:07 - Bonjour Pascal.
01:08 - Merci d'être avec nous.
01:09 10 milliards, c'est beaucoup d'argent ?
01:12 Parce que vous savez, un chiffre chasse l'autre.
01:14 Moi, je suis incapable de savoir 10 milliards, si c'est beaucoup d'argent, un peu d'argent, moyennement de l'argent.
01:19 Et où est-ce que ça va passer, ces économies ?
01:21 Est-ce que vous pouvez m'en dire plus ?
01:24 - Écoutez, si on veut donner une référence par rapport à l'ensemble des dépenses publiques de la France,
01:30 l'ensemble des dépenses publiques de la France, ça atteint presque 1 600 milliards.
01:34 On est un peu en dessous.
01:35 Vous voyez, 10 milliards, c'est une toute petite goutte dans l'océan de la dépense publique.
01:41 Le problème, c'est que 10 milliards, ça ne se trouve pas quand même sous le savoie d'un choal,
01:45 pas de manière aussi facile que ce qu'a l'air de dire Bruno Le Maire.
01:50 Et où ça va aller ? Tout simplement, ça va aller à empêcher le déficit d'être plus important que prévu.
01:58 Parce que là, le gouvernement, il a fait voter un budget de manière, disons, pas tout à fait franche,
02:06 avec une croissance à 1,4 % en 2024, alors que tout le monde savait très bien qu'on n'aurait pas cette croissance à 1,4 %.
02:15 Toutes les prévisions de l'OCDE, de la Commission européenne, de tout le monde, étaient autour de 0,8, 0,9, 1 %.
02:23 Donc là, ils se remettent dans les clous de ce que disent les prévisionnistes.
02:28 Mais de l'autre côté, forcément...
02:30 - Oui, mais vous me disiez quand même les 10 milliards, où est-ce qu'ils vont les prendre ?
02:34 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que c'est dans chaque administration, on va dire.
02:39 On achète moins de gomme, on achète moins de stylos, on fait moins de voyages, les frais de représentation sont moins importants.
02:48 Je voudrais des exemples concrets.
02:50 - Il dit que c'est sur les frais, en fait, généraux des ministères, mais en fait, les frais de fonctionnement, c'est ce qu'il a dit, le ministre.
02:58 Mais le problème, on le sait, vous et moi, c'est que le coup de rabot, ça marche pas, en fait, sur le long terme.
03:06 C'est-à-dire que ça va être quoi ? Ça va être réduire les achats, mais souvent, quand on fait des économies de dernière minute comme ça,
03:14 parce qu'on a mal calibré son budget initialement, c'est ça, la réalité, c'est les investissements qui trinquent.
03:19 Et vous savez que les investissements de l'État sont très faibles par rapport aux dépenses de fonctionnement.
03:25 Donc le risque que nous, on voit à la Fondation IFRAP, c'est que ce ne soient pas les dépenses de fonctionnement,
03:30 parce que quand on dit dépenses de fonctionnement, on pense, par exemple, dépenses de personnel,
03:36 mais comment on fait pour réduire les dépenses de personnel en pleine année ? C'est quasiment impossible,
03:40 surtout quand on a annoncé des nouvelles primes, des augmentations, etc. et des embauches.
03:45 Donc tout ça est totalement contradictoire, et la réalité, c'est qu'on est surtout sur une sorte de communication vis-à-vis des agences de notation,
03:54 vis-à-vis de la Commission européenne, pour dire "si, si, comptez sur nous, on va faire 10 milliards d'économies".
03:59 - J'ai compris, mais comme je n'aurai pas de réponse précise, Agnès, je vais vous poser une autre question.
04:05 Je crois que c'est Emmanuel Macron qui a annoncé 3 milliards cette fois-ci pour l'Ukraine.
04:10 3 milliards. C'était vendredi, dans un échange avec M. Zelensky qui était à Paris.
04:17 Donc c'est ça, je vous assure, t'as l'impression qu'il y a de l'argent magique.
04:20 Tu donnes 3 milliards à l'Ukraine, et puis tu vas faire des économies de 10 de l'autre côté.
04:24 Ces 3 milliards, elles n'étaient pas prévues, j'imagine, au budget ?
04:27 - Et oui, et puis depuis un mois, l'ensemble des dépenses nouvelles qui ont été promises,
04:33 ça a atteint de l'ordre de 4 milliards. Donc c'est vrai que c'est totalement contradictoire vis-à-vis des Français
04:38 de dire d'un côté on sort 3 milliards, on sort 150 millions, 200 millions, par-ci, par-là,
04:43 et tous les jours il y a des nouvelles annonces de dépenses, et de l'autre côté on dit "il faut faire des économies".
04:49 Mais c'est tout le paradoxe français d'être à la fois dans la dépense permanente,
04:54 à la fois dans la communication vis-à-vis de ceux qui vont nous noter ensuite,
04:58 et qui risquent de faire augmenter les taux sur la dette, et donc faire exploser à un moment
05:02 le coût de la dette française, avec des risques importants ensuite de ne plus pouvoir financer le reste.
05:08 - Nous sommes d'accord Agnès, nous sommes d'accord, mais c'est 3 milliards, donc 3 milliards d'un côté,
05:11 donc on jongle avec ces milliards-là, et finalement on est un peu démuni.
05:17 Il y a une chose, moi, sur laquelle il m'intéresserait que vous enquêtiez, c'est l'argent des subventions.
05:23 Je suis sidéré quand j'entends que la mairie de Paris donne 200 000 euros à SOS Méditerranée,
05:29 quand toutes les villes de France, et notamment les villes de gauche,
05:33 donnent des subventions à des associations culturelles, compte de nom que culturelle bien souvent, etc.
05:38 Et je n'ai pas idée de ce que ça représente dans l'argent public global.
05:43 - C'est très simple, c'est très simple, c'est 30 milliards d'euros par an,
05:46 30 milliards d'euros par an de l'ensemble des financeurs publics,
05:50 qui est versé en subvention à des associations,
05:53 et là vous avez tout à fait raison, c'est qu'il y a un énorme problème de contrôle derrière,
05:57 normalement toutes ces associations qui touchent de l'argent public...
06:00 - Mais il y a des associations sportives dedans, dans ces 30 milliards également,
06:03 vous comptez des associations sportives ? - Ah bah bien sûr !
06:05 - Associations sportives, bon, ça c'est les 30 milliards,
06:09 mais c'est l'État dans les 30 milliards, ou c'est également les collectivités locales ?
06:13 - Alors, également les collectivités locales, mais aussi la sécurité sociale,
06:18 et c'est là que, quand Bruno Le Maire dit "on va faire 10 milliards d'économie que sur l'État,
06:22 mais pas sur la sécurité sociale, pas sur les collectivités locales",
06:25 nous nous disons "ce ne seront pas des économies pérennes",
06:28 parce que la dépense publique c'est une globalité,
06:31 et que là où il y a des économies à faire, c'est sur justement l'enchevêtrement des compétences,
06:35 et les doublons entre l'État, la Sécu et les collectivités locales,
06:39 et que si on ne s'attèle pas à ça, les 10 milliards en question,
06:42 c'est bien de commencer à faire de la pédagogie et de dire qu'il va falloir faire des économies,
06:47 mais en réalité ce ne seront pas de vraies économies pérennes sur le long terme.
06:51 - Eh bien merci.
06:52 - Oui, la France a besoin d'économies, puisqu'on dépense presque 200 milliards de plus que les autres pays tous les ans,
06:58 mais ça demande aussi une réorganisation des missions publiques,
07:01 et là on n'est pas sur la réorganisation profonde.
07:04 - Bon, et j'entends bien. Le budget de la famille de Annick et Joël, c'est plus facile ?
07:07 - Ah bah évidemment, on ne dépense pas l'argent qu'on apporte.
07:10 - Non !
07:10 - Ah non !
07:11 - Alors ça c'est un bon...
07:13 Mais en même temps on sent quand même que vous pesez lourd Annick, il y a de l'argent.
07:17 - Je ne connais que débit et crédit je vous dis.
07:19 - On sent qu'il y a de l'argent dans la famille.
07:20 - C'est une bonne famille.
07:21 - On a fait des économies, c'est tout. On a su gérer notre vie.
07:25 - Oui mais on sent qu'il y a du badlènes.
07:27 - Non !
07:29 - On le sent, on devine.
07:32 - Non, un petit peu.
07:34 - Un petit peu, il y a un peu.
07:35 - Je dis, je ne dépense pas l'argent que je n'ai pas.
07:36 Et si j'ai dépensé de l'argent, je veux savoir qu'est-ce que j'ai acheté.
07:39 - Il y a une maison à Fontainebleau ?
07:41 - Oui, c'est tout.
07:43 - Il y a une maison secondaire peut-être ?
07:45 - Une maison de famille, c'est tout.
07:47 - Ah, une maison de famille !
07:49 - C'est tout, c'est tout.
07:51 - Vous avez une bonne retraite.
07:53 - Je ne vais pas me plaindre.
07:55 - Vous avez travaillé pour.
07:57 - Évidemment, je n'allais pas dépendre d'un mari pour vivre.
08:01 - Vous allez parler différemment de Joël.
08:05 - Oui, mais pourquoi vous me faites des grands signes ?
08:07 - Parce que ça va être l'heure.
08:09 - On a le temps, on a le temps, amis.
08:13 C'est la vie, on est là jusqu'à 13h.
08:15 - Je suis d'accord, mais on est des impératifs avec la pub.
08:17 - Oh !
08:19 - Vous êtes le publicitaire.
08:21 - Annick va vous calmer.
08:23 - Annick va lui parler.
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