Plus la densité des villes augmente, plus leurs toits deviennent précieux. Parfois converties en espaces verts ou agricoles, ces surfaces constituent également un refuge pour les plus démunis : à Hongkong, des milliers de personnes vivent illégalement au sommet des immeubles.
Au Cheng Chung a emménagé en haut d’un gratte-ciel dans les années 1970. Aujourd’hui âgé de 76 ans, il souffre de la chaleur étouffante et risque de tout perdre à chaque typhon, mais sa petite maison en altitude le préserve de l’agitation de la ville. S’ils sont désormais réputés pour leurs luxueux penthouses, les toits de New York accueillaient au début du siècle dernier les habitations de fortune des domestiques et ouvriers. Alors que les rooftops évoluent au gré des modes et des évolutions sociales, ce documentaire offre un panorama sur ces laboratoires de la ville du futur.
Série documentaire (Allemagne, 2023, 27mn)
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Au Cheng Chung a emménagé en haut d’un gratte-ciel dans les années 1970. Aujourd’hui âgé de 76 ans, il souffre de la chaleur étouffante et risque de tout perdre à chaque typhon, mais sa petite maison en altitude le préserve de l’agitation de la ville. S’ils sont désormais réputés pour leurs luxueux penthouses, les toits de New York accueillaient au début du siècle dernier les habitations de fortune des domestiques et ouvriers. Alors que les rooftops évoluent au gré des modes et des évolutions sociales, ce documentaire offre un panorama sur ces laboratoires de la ville du futur.
Série documentaire (Allemagne, 2023, 27mn)
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00:00 Plus la densité des villes augmente, plus on s'intéresse à leurs toits.
00:10 Convertis en espaces verts ou agricoles, ils sont également un lieu de refuge quand les
00:14 loyers deviennent inabordables.
00:16 C'est le cas à Hong Kong, où des milliers de personnes vivent illégalement au sommet
00:20 des immeubles.
00:21 Il y a un siècle, les toits de New York accueillaient les habitations de fortune des domestiques
00:32 et des ouvriers.
00:33 Plus tard, de luxueux penthouses leur ont donné leurs lettres de noblesse.
00:36 Le design des rooftops change aussi vite que la pluie succède au beau temps.
00:41 Aujourd'hui, les toits sont des laboratoires pour la ville du futur.
00:44 Les toits de New York sont un lieu de réfuge pour les habitants de Hong Kong.
00:52 La ville de Hong Kong est un des plus beaux lieux de réfuge pour les habitants de New York.
00:59 Je m'appelle Ao Chang Chiao.
01:28 Je vis ici depuis plusieurs décennies.
01:34 J'habitais déjà ici dans les années 1970-1980.
01:40 Quand il est arrivé à Hong Kong, M.
01:49 Ao avait une vingtaine d'années et travaillait dans le bâtiment.
01:52 Aujourd'hui, il a 76 ans.
01:56 Les lits éparpillés à ciel ouvert appartiennent à de plus pauvres que lui.
02:06 Son penthouse, comme il l'appelle, est le seul à être maçonné.
02:10 Les autres cahutes, qui abritent quatre familles, sont en tôle ondulée.
02:15 Voici la cuisine, notre cuisine.
02:26 M. Ao prélève l'eau courante et l'électricité des appartements du dessous, en contrepartie toutefois de ce qu'il appelle une taxe.
02:37 Là, c'est la salle de bain, avec les toilettes.
02:41 Ça, c'est notre chambre.
02:46 Notre chambre, à moi et à ma femme.
02:54 Elle a 25 ans de moins que lui et la rejoint à Hong Kong avec leurs deux enfants il y a seulement quelques années.
03:00 Mme Ao ne veut pas être filmée.
03:03 Bien qu'il soit toléré par les autorités, les "rooftop slums", ou bidonvilles des toits, sont illégaux.
03:09 Mais Mme Ao a d'autres soucis.
03:12 On a parfois un peu chaud ici.
03:15 Et quand le vent souffle fort, ce n'est pas très rassurant.
03:18 Mais à part ça, on est très bien.
03:21 Ce vent qui souffle fort est un euphémisme.
03:24 Les typhons qui s'abattent régulièrement sur Hong Kong causent de gros dégâts.
03:29 Et c'est pour ça que Mme Ao aimerait déménager au plus vite dans un logement social, comme il en pousse partout dans la ville.
03:35 Mais les listes d'attente sont longues.
03:37 M. Ao a donc entrepris de rénover leur logement de fortune.
03:41 Avant, je travaillais dans la rénovation.
03:49 Habituellement, peu de gens installent ça dans leur salon.
03:53 C'est en travaillant dans la rénovation que j'ai appris à poser des panneaux de polystyrène.
03:58 Ça permet d'améliorer l'isolation.
04:01 Alors j'ai fait la même chose ici.
04:05 Pour son penthouse au 9e étage d'un immeuble locatif du quartier de Sham Shui Po,
04:11 M. Ao paye l'équivalent de 200 euros par mois.
04:15 Ici, quand les gens rentrent du boulot, ils laissent leurs portes ouvertes.
04:21 On ne dirait pas comme ça.
04:24 Mais c'est très sûr comme endroit.
04:27 Très tranquille.
04:31 Personne ne vient traîner sur les toits.
04:35 C'est pour ça qu'on s'y sent bien.
04:38 On a un peu l'impression d'être à la campagne.
04:42 Si on vivait dans un logement social, ce serait très différent.
04:47 Un penthouse a toujours quelque chose de fascinant.
04:50 On n'a pas de voisins au-dessus de nous.
04:53 On est la personne ou la famille qui est au-dessus de nous.
04:57 On est la famille qui est au-dessus de nous.
05:00 On est la famille qui est au-dessus de nous.
05:03 On est la famille qui est au-dessus de nous.
05:06 On est la famille qui est au-dessus de nous.
05:09 On est la famille qui est au-dessus de nous.
05:12 On est la famille qui est au-dessus de nous.
05:15 On est la personne ou la famille qui culmine,
05:18 qui surplombe les autres habitants de l'immeuble.
05:21 Et c'est un vrai luxe.
05:23 Parmi les clients que j'ai dans cette ville,
05:26 certains me disent qu'on ne veut visiter que des penthouses.
05:30 - L'agent immobilier, originaire d'Allemagne, vit à Centralpark.
05:41 Dans un appartement certes luxueux, mais presque modeste
05:45 comparé à d'autres penthouses new-yorkais.
05:48 Il a à portée de vue l'appartement terrasse
05:51 sans doute le plus cher de la ville.
05:54 - Le penthouse de la tour de Centralpark,
05:59 qui est le gratte-ciel résidentiel le plus haut de l'hémisphère nord,
06:03 est actuellement estimé à 250 millions de dollars.
06:06 Il offre une surface habitable de 800 m2 sur deux niveaux.
06:10 Il dispose d'une salle de balle, d'un salon formel et d'un salon informel.
06:14 Il répond donc à tous les besoins d'un certain milieu social.
06:18 A l'échelle du penthouse,
06:20 la question des besoins réels ne se pose évidemment pas.
06:24 - Le plus haut, le plus luxueux.
06:28 Dans cette publicité qui vante le nec plus ultra de l'offre immobilière,
06:32 le penthouse est synonyme de tous les superlatifs.
06:36 Le rêve de luxe est devenu réalité sur les toits d'une ville
06:40 qui, comme aucune autre, a développé ce type d'habitat.
06:44 - Le terme penthouse désigne bien sûr le dernier étage d'un immeuble.
06:48 Il peut s'agir d'une rehausse sur le toit
06:51 qui donne directement accès à une terrasse de plein pied
06:55 ou d'un attic où l'on dispose d'une terrasse extérieure
06:59 au-dessus de l'appartement.
07:02 - Tous les penthouses du monde trouvent leur origine à New York.
07:06 C'est dans cette ville qu'a germé l'idée que l'accès au sommet
07:10 de la pyramide sociale devait aller de pair avec un logement à la hauteur.
07:14 Il s'agit d'afficher son statut de privilégié
07:18 tout en gardant la possibilité de se dérober des regards de la rue.
07:22 Bien avant la mode des penthouses privatifs,
07:26 les gens se sont mis à la tête de la société.
07:30 Les gens se retrouvaient sur les toits de New York
07:34 pour boire et fêter en ces lieux confidentiels suspendus dans le ciel.
07:38 Les jardins-terrasses de New York se multiplient à la fin du 19e siècle.
07:42 Le légendaire hôtel Waldorf Astoria
07:46 sacrifie à la tendance en 1903.
07:50 Mais c'est encore l'exception.
07:54 Le plus souvent, les toits des immeubles sont hérissés
07:58 par des minets puantes et de réservoirs d'eau peu esthétiques.
08:02 Personne n'allait vivre là-haut sans y être contraint.
08:06 Les toits étaient un espace habité par les pauvres, les ouvriers et les domestiques
08:10 qui construisaient eux-mêmes leurs appentis.
08:14 ...
08:18 ...
08:22 ...
08:26 ...
08:30 L'Hansonia, un hôtel de 16 étages,
08:34 est inauguré en 1904.
08:38 Aujourd'hui, il abrite des appartements de luxe.
08:42 Dans l'infrastructure, sur une strade verte, se cache une terrasse.
08:46 A l'époque, elle accueillait des vaches et des chèvres,
08:50 et on y cultivait des légumes.
08:54 L'idée d'élire domicile sur un toit ne séduisait personne.
08:58 Mais tout change à la fin des années 1920.
09:02 New York est de plus en plus peuplée, l'air est de moins en moins respirable,
09:06 et les rues se transforment en canyons plongés dans l'ombre.
09:10 Les vaches se donnent le ton en se retirant parfois tout en haut.
09:14 ...
09:18 En 1924, la peintre Georgia O'Keefe et son mari,
09:22 le photographe Alfred Stieglitz,
09:26 s'installent dans un appartement perché au 34e étage de l'hôtel Shelton.
09:30 Le couple ouvre la voie.
09:34 La masse des Nanties leur emboîte le pas.
09:38 Sur Park Avenue, la Ritz Tower, érigée en 1926,
09:42 fait figure de modèle pour les gratte-ciels qui dessinent désormais la skyline.
09:46 Son architecte, l'urbaniste Emory Roth,
09:50 y a intégré des appartements de luxe sur le toit. C'est une première.
09:54 En 1929,
09:58 un magazine imagine des toits-terrasses accueillant des cours de tennis
10:02 et des aires d'atterrissage pour les hélicoptères.
10:06 La journaliste Virginia Pope écrit...
10:10 "Un nouveau chapitre de l'histoire sociale de New York s'ouvre au-delà de la bordure des toits."
10:14 ...
10:18 ...
10:22 -En ce moment,
10:26 c'est le gros désordre sur la terrasse de ce penthouse.
10:30 Mais ça s'explique par le fait que la ville de New York impose certains travaux tous les 10 ans,
10:34 notamment le ravalement de façade qui vient d'avoir lieu ici.
10:38 Alors c'est encore un peu le chantier. En dehors de ça, chaque immeuble a de toute façon
10:42 une infrastructure qui refait surface sur son toit.
10:46 ...
10:50 On a les conduits de ventilation de cuisine des étages du dessous.
10:54 Et là, derrière moi, se trouve la cage insonorisée
10:58 de la machinerie de l'ascenseur et le vase d'expansion
11:02 du système de chauffage de l'immeuble.
11:06 Mais ses inconvénients sont mineurs
11:10 comparés aux avantages. Pour nous, c'est le rêve
11:14 de vivre ici avec cette vue imprenable qu'offre le sommet d'un building
11:18 qui donne sur Central Park. C'est le top.
11:22 ...
11:26 ...
11:30 Les rats, c'est un peu un casse-tête.
11:34 Dès que les hommes s'installent quelque part, ils rappliquent.
11:38 Mais on est quand même bien plus gros que ces bêtes.
11:42 Alors il n'y a pas de raison d'en avoir peur.
11:46 -Avant que sa famille ne quitte la campagne chinoise pour le rejoindre à Hong Kong,
11:54 M. Hao a longtemps vécu dans cette baraque en tôle.
11:58 -Avant, je vivais ici.
12:02 -Ces logements précaires présentent généralement 2 niveaux.
12:06 Pour leurs habitants, les rats ne sont qu'un problème parmi d'autres.
12:10 "Si nous voulons filmer", nous dit M. Hao, "il faut grimper."
12:14 -On peut monter ?
12:18 -Bien sûr. J'y suis monté pendant plus de 10 ans.
12:26 ...
12:30 -Maintenant, il faut payer.
12:42 On ne peut plus vivre ici sans payer de loyer.
12:46 Avant, personne ne nous demandait rien.
12:50 Les gens de l'immeuble faisaient comme si on n'était pas là.
12:54 C'est bas de plafond, ici.
12:58 Debout, même moi, je me cogne la tête.
13:02 On ne montait ici que le soir, pour y dormir.
13:06 Ces 8 ou 10 dernières années,
13:14 beaucoup de gens ont quitté les toits pour emménager dans des logements sociaux.
13:18 Après leur départ, ceux qui gèrent les immeubles ont fait démolir leurs habitations.
13:22 Tout est rasé.
13:26 Ca a été déblayé comme un terrain vague.
13:30 Avant, il y avait beaucoup de monde sur les toits.
13:34 C'était couvert d'habitations.
13:38 -On estime que 3 000 familles vivent actuellement
13:42 sur les toits de Hong Kong, dans des réduits communément appelés
13:46 "cage homes", autrement dit "maison cage".
13:50 C'est le terme qu'utilise aussi l'activiste social Lan Shan-tse.
13:54 -Le gouvernement veut démolir
13:58 toutes les maisons cage parce qu'elles ont été construites illégalement.
14:02 Mais ils ne procèdent que petit à petit,
14:06 notamment parce qu'il n'y a pas assez de nouveaux logements pour reloger les gens.
14:10 (Ils parlent en chinois.)
14:14 -Oui, on est là.
14:18 -La maison cage est une société de la société d'organisation communautaire.
14:22 Elle soutient les habitants des bidonvilles du ciel
14:26 en leur distribuant des dons et les aide dans leur démarche
14:30 de demande de logement social.
14:34 Beaucoup sont originaires de Chine continentale.
14:38 À leur arrivée à Hong Kong,
14:42 ils sont à la recherche d'un emploi et d'un toit.
14:46 Ils atterrissent d'abord dans l'une de ces maisons cage.
14:50 C'était aussi le cas des parents de Lan Shan-tse,
14:54 si bien que la travailleuse sociale a elle-même longtemps vécu dans des conditions précaires.
14:58 (Il parle en anglais.)
15:02 -Hong Kong est une ville des extrêmes.
15:06 On peut trouver des appartements de luxe magnifiquement aménagés sur les toits,
15:10 mais en général, le sommet des immeubles est synonyme de pauvreté
15:14 parce que les loyers sont un peu moins chers sur les toits.
15:18 Mais la réalité, c'est qu'on y vit dans des conditions déplorables.
15:22 Ceux qui vivent sur les toits sont confrontés à de nombreux problèmes.
15:32 Les typhons, par exemple, qui emportent tout sur leur passage.
15:36 Quand un typhon s'annonce, il faut immédiatement se rendre dans un abri d'urgence
15:40 mis à disposition par le gouvernement et y rester quelques jours,
15:44 le temps de réparer les dégâts occasionnés.
16:07 Le typhon Saola s'apprête à frapper Hong Kong.
16:11 Les autorités déclenchent le niveau d'alerte 3.
16:15 La ville va être paralysée et il faut s'y préparer.
16:19 Le 67e étage du gratte-ciel One Island East est lui aussi menacé.
16:33 -Le dernier typhon a arraché tout le maïs qu'on avait planté.
16:37 C'est comme ça, c'est la nature.
16:41 Alors, pour éviter trop de pertes, on récolte tout ce qu'on peut.
16:45 -Une banque a aménagé une petite surface de culture sur son toit
16:51 et a engagé Michelle Hong pour s'en occuper.
16:55 La jeune femme est l'une des fondatrices de Rooftop Republic,
16:59 une structure urbaine qui a déjà végétalisé 80 toits d'immeubles
17:03 à travers la Chine.
17:05 Une démarche pleine d'avenir, si l'on en croit les chiffres
17:09 d'une récente étude de l'Université de Hong Kong.
17:13 -A Hong Kong, près de 6 millions de mètres carrés de toit
17:17 pourraient être valorisés par l'agriculture.
17:21 Ces surfaces bénéficient d'un bon ensoleillement
17:25 et les toits sont exploités pour la production de denrées alimentaires.
17:29 Le potentiel est donc immense.
17:33 -Atteindre le ciel, une quête aussi vieille que l'humanité.
17:37 Les toits exercent un pouvoir de fascination depuis l'Antiquité
17:41 et ils ont été mis à profit bien avant qu'on y habite.
17:45 On atteste les jardins suspendus de Babylone,
17:49 tels qu'on se les imaginait au XVIIe siècle,
17:53 qui préfigurent en quelque sorte le penthouse.
17:57 Un rooftop signé Lockorbusier
18:01 dans la cité Weissenhof à Stuttgart.
18:05 En 1927, l'architecte préconise que chaque habitation moderne
18:09 soit surplombée d'un toit plat végétalisé
18:13 et introduit ainsi l'idée du toit comme 5e façade.
18:17 ...
18:21 A New York,
18:25 moins d'un pour cent des toits sont végétalisés.
18:29 Mais ils sont de plus en plus nombreux à être transformés en "cool roof",
18:33 autrement dit en toit frais, par l'application d'une peinture blanche
18:37 ou argentée qui réfléchit le rayonnement solaire.
18:41 Un immeuble doté d'un toit clair emmagasine en effet moins de chaleur,
18:45 et de plus en plus de recours à la climatisation.
18:49 La ville compte un million de toits, et pour l'heure,
18:53 seule une petite partie est "cool".
18:57 Le toit est plus qu'un lieu où il fait bon vivre.
19:01 Bien avant le concept de ville intelligente,
19:05 New York a eu l'ambition de devenir une ville respectueuse
19:09 de ses habitants et de leur santé.
19:13 Dès les années 1920.
19:17 Les jardins historiques du Rockefeller Center,
19:21 aménagés sur 4 toits terrasse au début des années 1930,
19:25 étaient à l'époque ouverts au public.
19:29 Dans les années 1930, des manifestations ouvrières éclataient un peu partout,
19:33 et le parti socialiste était très actif aux Etats-Unis.
19:37 Rockefeller était évidemment un capitaliste au sens le plus strict du terme,
19:41 mais il ne souhaitait pas se faire mal voir par toute une série d'organisations influentes.
19:45 Valoriser ces toits était donc un moyen d'offrir quelque chose aux gens,
19:49 en leur permettant d'accéder à des espaces verts au cœur de la ville.
19:53 Le projet du milliardaire était de taille.
19:57 Les toits de tous les buildings du Rockefeller Center
20:01 devaient être coiffés d'un espace vert.
20:05 Il était aussi prévu d'aménager des jardins sur les toits des immeubles voisins,
20:09 reliés par des passerelles qui enjambaient les rues.
20:13 L'idée était de pouvoir passer d'un immeuble à l'autre
20:17 sans avoir à descendre au niveau de la rue.
20:21 On avait aussi imaginé des ponts en contrebas des étages supérieurs des tours,
20:25 sous lesquels passeraient les voitures.
20:29 Mais rien de tout ça n'a finalement été construit.
20:33 Avec la crise boursière de 1929,
20:37 Rockefeller est momentanément à court d'argent,
20:41 et il faut attendre les années 1950 pour que les toits accueillent des terrains de sport.
20:45 Greg Schoonik et son collègue architecte Sam Lawrence
20:49 viennent de réaliser le projet historique,
20:53 à une échelle certes plus modeste,
20:57 puisqu'il couvre uniquement le toit du Radio City Musical.
21:05 Baptisé le Radio Park, le rooftop est une oasis de verdure
21:09 pour les employés des tours de bureaux avoisinantes.
21:13 Un substrat allégé, deux fois moins lourd qu'un terreau classique,
21:17 a permis sa végétalisation en évitant les problèmes de surcharge.
21:21 Le sol a un pouvoir isolant qui réduit considérablement les besoins
21:25 en climatisation et en chauffage dans les étages inférieurs.
21:29 Il remplace littéralement les isolants synthétiques,
21:33 et les toits sont plus résistants.
21:37 La végétalisation des toits favorise aussi le bon écoulement des eaux de pluie,
21:41 parce qu'elle les retient.
21:45 Ici à New York, nous avons un système d'égouts mixtes,
21:49 c'est-à-dire qu'ils transportent aussi bien les eaux pluviales que les eaux usées.
21:53 Alors quand les égouts débordent en raison de fortes pluies,
21:57 les eaux usées viennent contaminer l'eau qui finit dans les rivières.
22:01 Elles réduisent la pression sur les égouts.
22:05 D'un point de vue environnemental, c'est donc bénéfique pour la ville entière.
22:09 La ville de New York a adopté une loi qui exige que tous les nouveaux bâtiments,
22:17 quel que soit leur taille ou leur emplacement, soient couverts d'un toit végétalisé
22:21 s'ils ne sont pas pourvus d'un toit solaire.
22:27 Pour Anastasia Cole-Plakias, cette loi va dans le bon sens mais reste insuffisante.
22:31 Selon elle, il faudrait aller beaucoup plus loin.
22:35 Pour donner l'exemple, elle a lancé le projet Brooklyn Grange.
22:39 Depuis 2010, elle et ses partenaires gèrent la plus grande exploitation agricole d'Amérique du Nord,
22:45 exclusivement implantée sur des toits cœur de la ville.
22:49 On voudrait que les propriétaires d'immeubles ne soient pas seulement incités à installer quelques panneaux solaires,
22:55 mais qu'ils soient poussés à les compléter d'un toit végétalisé.
22:59 Ce serait la combinaison idéale,
23:03 parce que les toits végétalisés sont en mesure de faire baisser la température de surface d'un à quatre degrés.
23:09 C'est énorme !
23:13 Nous avons discuté avec pas mal d'agriculteurs ici à Hong Kong et nous avons aussi étudié quelques chiffres.
23:19 Il en ressort que 90% des aliments que nous consommons quotidiennement sont importés.
23:25 Avec la croissance des villes et l'extension des surfaces urbanisées,
23:31 nous avons trouvé que la plupart des aliments sont importés.
23:35 Les citoyens pourront de moins en moins se préoccuper de l'origine de leur alimentation.
23:41 Alors au lieu d'amener les gens à la ferme, nous amenons la ferme à la ville.
23:47 Serait-il un jour possible d'exploiter 6 millions de mètres carrés de toit, soit 600 hectares,
23:53 pour faire des aliments de qualité ?
23:57 Le typhon Saola a été un des grands défis de la construction de la ville.
24:03 Il a été un des grands défis de la construction de la ville.
24:09 Il a été un des grands défis de la construction de la ville.
24:15 Il a été un des grands défis de la construction de la ville.
24:21 Le typhon Saola frappe Hong Kong.
24:27 Annoncé comme le plus violent depuis 5 ans, il est finalement moins puissant que prévu.
24:33 Le lendemain, M. Hao évalue les dégâts. Pas si terribles que ça, d'après lui.
24:47 Ces deux grands buildings ont dû freiner le vent hier soir.
24:53 C'est pour ça qu'on n'a pas eu l'impression que ça soufflait si fort.
24:59 C'est vrai que monter tous ces escaliers, c'est pas toujours facile.
25:15 Mais je me sens quand même bien ici.
25:19 Je n'ai jamais eu envie de quitter cet endroit pour un logement social.
25:25 Je vais quand même devoir faire une demande, parce que mes deux enfants ne peuvent pas habiter ici.
25:31 Je n'en ai pas vraiment envie. Je me sens libre ici.
25:37 C'est ça, le biais de M. Hao.
25:41 Le biais de M. Hao
25:47 Le biais de M. Hao
25:53 Le biais de M. Hao
25:59 Le biais de M. Hao
26:05 Le biais de M. Hao
26:11 [Musique]