Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, hommage à l'amiral Philippe de Gaulle, le fils du général, décédé dans la nuit du mardi 12 mars à l'âge de 102 ans. Retour sur sa vie et sur ce qu'est d'être gaulliste en 2024 avec Yves de Gaulle et Jacques Vendroux.
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00:00 - L'amiral Philippe de Gaulle, fils du général de Gaulle, nous a quitté à l'âge de 102 ans.
00:02 Il est décédé cette nuit à l'Institution nationale des Invalides,
00:05 dont il était pensionnaire depuis deux ans.
00:07 Philippe de Gaulle a été sénateur de Paris entre 1986 et 2004,
00:10 sous l'étiquette RPR puis de l'UMP.
00:12 Il s'était engagé dès 1940 dans les forces navales libres françaises.
00:16 Le sens du devoir n'avait d'égal que l'élégance et la modestie,
00:20 vision, honneur et simplicité.
00:22 C'est ça finalement le gaullisme, les mots de Pierre de Gaulle, fils de l'amiral.
00:25 Est-ce que vous vous sentez toujours gaulliste ?
00:28 C'est quoi être gaulliste ?
00:29 Voilà une bonne question.
00:30 Si je la posais à la jeune génération, c'est quoi être gaulliste ?
00:34 Que répondrait-elle cette jeune génération ?
00:36 Alors nous sommes avec qui pour le moment ?
00:38 Nous sommes avec Jacques Vandrouw ?
00:39 - Oui ! - C'est bien cela ?
00:39 Jacques, vous êtes le petit neveu du général de Gaulle.
00:43 C'est quoi être gaulliste Jacques Vandrouw ? Bonjour.
00:46 - C'est d'abord la République, tout simplement.
00:49 L'intégrité, l'honnêteté, ce que représentait le général de Gaulle,
00:55 et puis une certaine droite traditionnelle,
00:57 tant qu'elle soit excessive, ça n'engage que moi, attention.
01:00 C'est pour ça que je suis gaulliste et que je resterai gaulliste.
01:03 Le général de Gaulle a été le personnage, de toute façon,
01:07 on peut trouver le problème dans tous les sens,
01:09 il a été le personnage le plus important de la France depuis toujours.
01:14 C'est lui qui nous a donné des règles, c'est lui qui nous a donné l'exemple,
01:18 et c'est pour ça que le gaullisme est pour moi une certaine forme d'intégrité,
01:24 d'honnêteté, de fidélité, oui de fidélité.
01:27 C'est-à-dire que tous les gaullistes sont fidèles et vont jusqu'au bout de leur histoire.
01:31 - Comment trouver sa place lorsqu'on est le fils d'un homme aussi important,
01:38 peut-être l'homme le plus important de l'histoire de France avec Napoléon,
01:41 mais il y a très peu de grands, grands hommes de ce niveau-là.
01:44 Comment trouver sa place lorsqu'on est le fils de Charles de Gaulle,
01:47 et ça aurait été peut-être la trajectoire, le destin de l'amiral de Gaulle Jacques ?
01:53 - Non mais l'amiral déjà il a eu, il ne faut pas l'oublier, une carrière assez exceptionnelle.
01:57 Il a fait une carrière militaire tout à fait fantastique.
02:01 Il a quand même terminé amiral, c'est pas n'importe quoi.
02:05 Après il a fait de la politique, surtout après avec Jacques Chirac.
02:09 Il était au RPR, il était à l'UMP, il a été sénateur pendant je crois 12 ou 15 ans.
02:15 Donc il a fait quand même une carrière qui est tout à fait honorable par rapport au parcours de son père.
02:20 De toute façon il n'aurait pas pu le faire exactement, il n'aurait pas pu faire mieux que son père.
02:23 Son père il a libéré la France et il a été président de la République.
02:26 Donc c'est difficilement, on ne pouvait pas faire mieux.
02:28 Donc lui il a fait exactement ce qu'il avait envie de faire.
02:32 Et puis surtout, puisque vous me donnez l'occasion d'en parler,
02:35 moi j'ai eu la chance de le côtoyer quand j'allais en vacances à Colombais dans les années 60.
02:39 C'était quelqu'un comme son père de très simple, de très gentil.
02:43 On n'avait pas l'impression que c'était le fils du général de Gaulle.
02:47 Moi je l'ai côtoyé il y a encore quelques années, je veux dire parce qu'il habitait pas loin de chez moi.
02:51 On se croisait, il me parlait de mon métier, il me demandait qui jouait bien au football, qui jouait bien au rugby.
02:58 Enfin c'était quelqu'un qui était dans l'actualité et il m'encouragait, comme son père d'ailleurs, à faire ce métier.
03:04 Donc c'était vraiment des gens, enfin des personnes extrêmement simples.
03:09 Que ça soit le général, que ça soit Yvonne de Gaulle, que ça soit mon grand-père qui était le frère d'Yvonne de Gaulle,
03:16 que ça soit Philippe, que ça soit son épouse Henriette, c'était des gens simples.
03:21 Des gens qui étaient à l'écoute de tout le monde.
03:23 Et Philippe de Gaulle était souvent interpellé dans la rue, je veux dire, et il donnait son avis sur la France, etc.
03:32 Mais il communiquait pas officiellement, il critiquait pas François Mitterrand, il critiquait pas Giscard, il critiquait pas Jacques Chirac.
03:44 Il restait à sa place et donc c'était quelqu'un qui était très très, mais vraiment très attachant, très attachant et très agréable.
03:52 - Je vous remercie beaucoup Jacques Vandrouw, je vous remercie beaucoup.
03:55 Et on ne sait pas d'ailleurs, il a émis le souhait d'être enterré à Colombelles et deux Églises.
04:00 - Et quoi qu'il arrive, il sera enterré à Colombelles et deux Églises pour une raison très simple.
04:05 C'est qu'il y a plusieurs tombes au cimetière de Colombelles et deux Églises.
04:09 Il y en a une où il y a le général de Gaulle, il y a son épouse Yvonne et sa fille Anne.
04:14 Et tout à côté de la tombe du général, il y a la tombe d'Henriette de Gaulle, qui était la femme de Philippe.
04:21 Et Philippe a souhaité, mais depuis toujours, être enterré à Colombelles et deux Églises.
04:25 - Il était né le 28 décembre 1921, la simple évocation de cette date, il y a 102 ans.
04:34 Donc il avait quand même, c'est quelqu'un qui avait 20 ans, 40, durant la dernière guerre mondiale.
04:40 Donc effectivement il s'était engagé, il avait fait Naval, il avait fait le Royal Naval College également.
04:48 Et il était officier général de la Marine Nationale, bien sûr, il était écrivain.
04:53 Philippe de Gaulle, et il est donc mort aujourd'hui ce 13 mars.
04:57 - Merci Jacques Vandrouw, on va marquer une pause.
05:00 Je crois que nous allons être Laurent Tessier tout à l'heure en direct, peut-être avec Yves de Gaulle ?
05:07 - Oui exactement, le fils de l'amiral Philippe de Gaulle, et petit-fils du général.
05:10 - Qui nous fait l'amitié de venir témoigner, dans des circonstances évidemment particulières et douloureuses sans doute.
05:17 Donc nous serons avec lui dans une seconde.
05:20 - Pascal Praud est avec vous de 11h à 13h sur Europe 1, et pour réagir, vous composez ce numéro.
05:26 Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 20.
05:29 Europe 1.
05:31 - Pascal Praud est avec vous de 11h à 13h sur Europe 1, et avec nous en ligne Pascal, Yves de Gaulle.
05:35 - Et je remercie Yves de Gaulle, le fils de l'amiral Philippe de Gaulle, petit-fils du général de Gaulle d'être avec nous.
05:40 Bonjour monsieur de Gaulle.
05:42 - Bonjour à tous.
05:44 - Et permettez-moi au nom de toute la maison Europe 1 de vous présenter nos condoléances.
05:51 Puisque c'est un moment douloureux que vous vivez, votre père est décédé ces dernières heures.
05:57 Il est décédé aux Invalides, et on ne sait pas exactement d'ailleurs dans quelles conditions il est décédé, il avait 102 ans.
06:04 Il est parti, j'ai envie de dire, d'une mort naturelle monsieur de Gaulle ?
06:08 - Il est parti d'une mort tout à fait naturelle, très paisiblement, un petit peu après 2h du matin.
06:16 Il s'est endormi et il ne s'est pas réveillé.
06:20 Donc semble-t-il sans soubresaut, sans souffrance, et avec toute la paix que l'on peut souhaiter dans ce genre de passage.
06:30 - Quand est-ce que vous l'avez vu la dernière fois ?
06:33 - Je l'ai vu hier, je l'ai vu hier après-midi.
06:37 On savait qu'il n'était pas en grande forme comme on dit, mais qu'il était là, conscient.
06:46 Il faut savoir aussi qu'il y a 15 jours, il a corrigé les dernières épreuves de son livre.
06:53 Il les a corrigées lui-même parce qu'il a écrit un certain nombre de souvenirs complémentaires,
06:59 qui sortiront bientôt d'ailleurs chez Plon, et il a corrigé les épreuves de ses écrits il y a seulement 15 jours.
07:07 Donc vous voyez, c'est vous dire l'état dans lequel il était.
07:11 Mais évidemment l'âge fait ses effets et il s'est endormi paisiblement encore une fois, au début de la matinée aujourd'hui.
07:22 - Ce livre qui paraîtra prochainement, qui sera un livre posthume, c'est un livre de témoignages ?
07:32 - C'est un livre où il racontera un certain nombre de souvenirs complémentaires,
07:38 qui viendront en appoint des mémoires accessoires qu'il avait republiées il y a quelques mois chez Plon,
07:47 et qui ajoutent un certain nombre d'éclairages sur un certain nombre de sujets divers,
07:52 que nous avons regroupés, réorganisés pour leur donner une cohérence de sens et d'inscription dans l'histoire qui a été la sienne.
08:04 Et ce livre de souvenirs, parce que ça s'appellera "Derniers souvenirs", paraîtra vraisemblablement dans quelques semaines ou plus tard.
08:12 - Yves de Gaulle est avec nous, vous êtes le fils de l'admiral Philippe de Gaulle, vous êtes le petit-fils du général de Gaulle,
08:19 vous appartenez à une des familles les plus illustres, sinon la plus illustre de l'histoire de France.
08:25 J'imagine que pour votre père, être le fils du général de Gaulle était évidemment un honneur, une fierté,
08:33 mais peut-être aussi parfois une difficulté à trouver sa place.
08:38 Et je sais qu'il était, paraît-il, meurtri de ne pas appartenir à l'ordre des compagnons de la Libération.
08:46 - Alors vous avez tout à fait raison, c'est jamais facile, il n'a pas été facile ni pour lui, ni d'ailleurs pour ses enfants,
08:54 de trouver la place que nous pouvions envisager dans cette très grande ombre portée qui était celle du général de Gaulle.
09:02 Et puisque vous parlez des décorations, mon grand-père le général a créé trois décorations.
09:09 La médaille de la Résistance, l'ordre national du mérite, et évidemment l'ordre des compagnons de la Libération.
09:15 Il n'en a donné aucune des trois à son fils.
09:19 Ce qui, lui, au parcours qui a été le sien, peut apparaître comme étant une injustice, une certaine forme d'injustice.
09:28 Mais que voulez-vous, le général de Gaulle était comme ça, c'était pas dans son ADN,
09:33 et il ne pratiquait absolument aucun favoritisme d'aucun ordre que ce soit vis-à-vis de sa descendance directe.
09:40 Oui, mais ça dit aussi quelque chose d'une époque, c'est-à-dire que ça n'aurait sans doute pas été du favoritisme
09:48 que de donner ces décorations à son propre fils, parce que sans doute les méritait-il,
09:53 mais il ne voulait pas précisément, sans doute, que ça apparaisse comme du favoritisme.
09:59 - Et c'est effectivement l'image qu'on se fait du général de Gaulle, d'une intégrité totale,
10:09 avec cette anecdote qu'on rappelle toujours, qu'il payait lui-même l'électricité à l'Elysée.
10:15 - Oui, je me souviens très bien l'entrée du 3 pièces qui s'occupait à l'Elysée,
10:20 du compteur EDF qui était à l'entrée et qui marquait sa consommation personnelle.
10:27 Et dans l'ADN de cette famille, ça ne fait pas partie de notre manière de se comporter.
10:32 Pour le général de Gaulle, il n'y avait qu'une seule chose qui importait, c'était de servir, exclusivement.
10:40 Peut-être que cette époque est révolue, j'espère que non, mais en tout cas en ce qui le concernait,
10:47 en ce qui se concernait à mon père, c'est la marque de fabrique, c'est l'ADN, c'est comme ça que ça marche,
10:53 même si ça s'accompagne de quelques aspérités et éventuellement quelques rigueurs
10:59 qui ont pu apparaître comme un petit peu injustes.
11:02 - C'est vrai que l'époque a changé, votre père était né en 1921 et votre grand-père en 1890.
11:11 C'est vrai qu'on ne s'embrassait pas ou on embrassait pas les enfants de la même manière,
11:16 on ne leur disait pas "je t'aime comme on le fait aujourd'hui", que le monde a changé.
11:20 Mais quel est le père qu'était l'amiral Philippe de Gaulle, Yves de Gaulle ?
11:27 - Le père qui était le général de Gaulle était pour son fils l'amiral un père attentif, affectueux, exigeant bien entendu.
11:38 Et notre père a été pour nous, dans la même lignée, attentif, exigeant.
11:44 Et comme vous le dites, lui comme on dirait aujourd'hui, ce n'était pas touché,
11:49 on ne passait pas son temps à le toucher, à s'embrasser, etc.
11:52 - Comment vos enfants et peut-être vos petits-enfants vivent-ils aujourd'hui cet héritage ?
11:59 - C'est un héritage dont ils sont tout à fait conscients, mais en même temps qui commence à s'éloigner.
12:06 Le temps fait son oeuvre, le personnage du général de Gaulle est moins prégnant pour eux qu'il ne l'a été pour moi.
12:16 Parce que les circonstances ne sont évidemment pas les mêmes, c'est assez banal que de le dire.
12:21 Mais pour vous donner une référence, moi lorsque j'avais 10 ans, nous étions en plein événement de l'Algérie,
12:30 et en particulier de l'indépendance et de l'OAS de l'Algérie française,
12:36 et c'était une période extrêmement particulière, voire violente.
12:40 Aujourd'hui, le général de Gaulle est devenu un personnage communique,
12:45 et il n'y a plus du tout l'atmosphère qu'il y a pu y avoir à l'époque, ni la différence dans les comportements.
12:52 Aujourd'hui, le général de Gaulle appartient à la nation, et c'est très bien comme ça,
12:57 et nous nous inscrivons dans cet esprit-là, c'est important de le rappeler, de le dire,
13:03 qu'il y a quelque chose qui compte quand même dans l'existence, c'est de travailler pour plus grand que soi.
13:10 C'est ça qui importe, et qui fait que pour le général, comme pour mon père l'amiral,
13:18 ce qui nous semble essentiel, c'est de la capacité à servir, à servir l'intérêt public, l'intérêt national,
13:26 et à oublier ce qui constitue, même si quelquefois c'est difficile, à oublier sa propre personne.
13:33 - Plus on s'éloigne de la mort du général de Gaulle, et plus la nostalgie est présente.
13:38 Aujourd'hui en France, nostalgie d'une certaine époque bien sûr, de certaines règles, d'une certaine rigueur,
13:45 d'une certaine France, disons-le, et de certaines valeurs,
13:49 qui étaient incarnées à travers le général de Gaulle, que vous venez de rappeler d'ailleurs.
13:54 - De servir et non pas se servir.
13:57 Il n'y aura plus de de Gaulle, aujourd'hui, dans votre famille, qui est tenté par la politique,
14:04 puisque je sais qu'à un moment, le choix a pu exister, ou l'envie, le désir a pu exister ?
14:10 - Oui, pas en ce qui me concerne, mais ce que je peux vous dire, c'est que ni mon père, ni aucun d'entre nous,
14:18 n'ont eu la moindre illusion de pouvoir, même si on l'avait voulu,
14:24 de pouvoir ressembler au général de Gaulle, qui était un personnage tout à fait hors norme.
14:29 Ce que je peux dire aussi, c'est que peut-être, peut-être, faudrait-il que les Français commencent à apprendre à vivre
14:39 avec une idée qui est assez simple, c'est que pourquoi, pourquoi n'arrivons-nous pas à nous gérer,
14:46 à nous gouverner, aller de l'avant, y compris quand les circonstances sont difficiles,
14:52 elles le sont malheureusement souvent, mais pourquoi n'arrivons-nous pas à le faire,
14:57 en dehors des personnages exceptionnels comme le général de Gaulle ?
15:00 Peut-être est-il temps que le peuple français devienne adulte.
15:04 Peut-être est-il temps qu'on cesse de se complaire en disant "Ah, s'il était là, s'il revenait, tout serait différent".
15:11 - Non mais c'est vrai que la société a changé, elle est très différente, puisque si je voulais la résumer,
15:17 je dirais que c'est la société des individus aujourd'hui, alors qu'avant, effectivement, c'était une société plus collective,
15:22 qui acceptait, pourquoi pas, certaines choses au nom d'un collectif, et qu'aujourd'hui, chaque individu souhaite pour lui
15:31 des droits nouveaux, sans penser forcément, j'allais dire à son voisin, mais en tout cas à l'ensemble de la France.
15:40 - Alors, ce que je vous propose, c'est peut-être de marquer une pause, si vous êtes d'accord, monsieur Yves de Gaulle,
15:46 et de revenir et de prolonger cette conversation. Je vous remercie grandement, j'ai vu ce matin, en préparant l'émission sur CNews,
15:53 un document que vous devez connaître, vous devez avoir une dizaine d'années avec vos frères, vous êtes au bois de Boulogne,
15:59 c'est peu avant Noël, et vous êtes avec votre mère dans les rues de Paris et de Boulogne, et c'est un reportage qui présente
16:08 la famille de Gaulle, alors que le général est en train, ou va revenir aux affaires, je ne sais pas si vous connaissez ce document
16:17 qui est tout à fait saisissant, où on vous voit près du bois de Boulogne. - Oui, oui, je le vois, je l'ai en mémoire,
16:23 effectivement, c'était un moment, pour nous, qui était, encore une fois, je vous rappelle, un petit peu difficile,
16:28 vu les circonstances. - Vous êtes une fratrie de quatre ? - Oui, nous sommes quatre, oui, tout à fait.
16:35 - Et donc l'amiral de Gaulle était le fils du général de Gaulle, vous-même donc, dans une fratrie de quatre,
16:42 et aujourd'hui, l'aligné, combien de descendants directs du général de Gaulle sont sur cette terre aujourd'hui ?
16:51 - Écoutez, il y a aujourd'hui trois petits-enfants du général de Gaulle, enfin, pardon, trois petits-enfants,
17:02 je pense que c'est aux arrières. - Oui, je pense que les auditeurs avaient rectifié. - Oui, oui, absolument.
17:09 - Et donc, il y a trois arrières petits-enfants, après les quatre petits-enfants que vous êtes.
17:14 - Après les quatre petits-enfants, absolument, et ceux-ci sans compter, évidemment, les enfants de Anne de Boissieu,
17:24 ma cousine, qui a elle-même plusieurs enfants. - On marque une pause, et merci d'être avec nous, Yves de Gaulle.
17:31 - Je vous en prie. - A tout de suite.
17:33 - 0180 20 39 21, c'est le numéro que vous composez pour réagir avec Pascal Praud sur Europe 1,
17:38 et la page Facebook existe aussi, écoutez.
17:40 - Pour réagir et donner votre avis sur Europe 1. - Rendez-vous sur la page Facebook de Pascal Praud et vous.
17:45 - Europe 1, Pascal Praud. - Avec vous de 11h à 13h sur Europe 1.
17:49 - L'amiral de Gaulle, Philippe de Gaulle, est mort cette nuit, c'est un morceau de la Croix de Lorraine qui est décédée,
17:55 et nous sommes avec Yves de Gaulle, son fils, qui l'a vu hier, et je le remercie grandement d'être avec nous,
18:00 parce que ce sont des circonstances douloureuses, vous l'avez vu hier,
18:03 est-ce que vous pouvez nous dire les derniers échanges, les derniers mots peut-être que vous avez eus avec votre père ?
18:09 - Oui, très simplement, il m'a demandé quand est-ce que sortait le livre qu'il vient d'écrire et dont je vous ai parlé tout à l'heure.
18:19 - Il avait 102 ans, il s'est éteint cette nuit, et c'est vrai qu'on ne peut que souhaiter, lorsqu'on a 102 ans et une vie aussi riche,
18:27 de quitter la vie de cette manière-là, sans souffrance, et dans une paix sans doute, telle que ça s'est passé cette nuit, Yves de Gaulle.
18:38 Il sera enterré à Colombel et deux églises, Jacques Vendredi nous disait tout à l'heure qu'il y a plusieurs tombes,
18:45 parce que la tombe du général, il ne sera pas avec son père.
18:49 - Non, il ne sera pas avec son père, il sera en face de la tombe de ses parents, dans le même caveau que ma mère, que ma maman.
19:00 - Eh bien je vous remercie beaucoup Yves de Gaulle, et vraiment je vous renouvelle notre sympathie, notre empathie, notre admiration également pour votre famille,
19:11 qui a tant compté, si nous sommes là aujourd'hui, si je suis là derrière ce micro, c'est parce qu'un homme en 1940, dans une aventure absolument folle,
19:20 avec des compagnons de la Libération, qui est un des ordres les plus fascinants que je connaisse, 1200 personnes, il y a quelques villes, 1200 personnes,
19:30 le général a reconnu 1200 personnes qui avaient participé à sauver la France, 1200 personnes.
19:36 Et cette aventure, cette épopée, est une des plus significatives de l'histoire, quasiment de l'humanité, puisque quand il part à Londres, il est tout seul.
19:47 Cette histoire me fascine toujours Yves de Gaulle comme elle doit vous fasciner, vous ?
19:52 - Elle est fascinante parce que l'appel du 18 juin est un incroyable cri de liberté que la résistance sous toutes ses formes, extérieure et intérieure, allait remplir.
20:05 Et c'est une épopée qui n'a pas d'équivalent. J'ajoute pour clore un petit peu cette épopée-là, qu'au fond le général de Gaulle, quand on regarde ce qu'il a fait,
20:18 il a sauvé deux fois la France. Non seulement il a sauvé deux fois, mais en plus, à chaque fois qu'il a sauvé, il l'a laissée plus grande, plus riche,
20:29 et plus importante quand il est parti que lorsqu'il l'avait trouvée. Et ça c'est quelque chose de tout à fait unique dans l'histoire de notre pays.
20:37 - Et la deuxième fois c'est évidemment lorsqu'il revient le 13 mai 58 au pouvoir.
20:43 Je vous remercie grandement Yves de Gaulle d'avoir témoigné pour nous au micro d'Europe 1. Il est 11h37.