IVG dans la Constitution : un coup de comm ?

  • il y a 6 mois
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Transcript
00:00 [Musique]
00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 Congrès de Versailles hier.
00:21 Congrès de Versailles, la totalité des députés, la totalité des sénateurs,
00:26 tout le pouvoir législatif était là pour fêter quoi ?
00:30 Une inscription à la Constitution, laquelle ?
00:33 Celle de l'interruption volontaire de grossesse.
00:36 Ah bon, il y a du nouveau ? On en parle.
00:39 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:42 Le fait du jour.
00:43 Jacques Goldman, là c'est pas ça, non non c'est pas,
00:46 elle a fait un bébé toute seule, effectivement, fait de société,
00:49 chanson cultissime, là non, c'est, elle n'a pas fait de bébé toute seule,
00:52 elle n'a pas envie de faire de bébé et elle a le droit, effectivement,
00:56 le plus légitime de refuser, effectivement, les accidents de la nature,
01:02 de l'amour ou du marivaudage.
01:07 Donc, effectivement, inscription de l'interruption volontaire de grossesse
01:12 dans la Constitution, votée à une majorité massive,
01:15 tout le monde, pratiquement, je crois qu'il y a eu que 780 parlementaires
01:22 ont approuvé l'introduction à l'article 34 du texte fondamental de la phrase,
01:26 je rappelle, la loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce
01:29 la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse.
01:33 72 parlementaires ont voté contre.
01:37 Mais le problème n'est pas d'être pour ou contre.
01:39 Je crois qu'effectivement la majorité d'entre nous,
01:42 je parle surtout des femmes, mais même les hommes,
01:45 sont pour, effectivement, le choix, mon corps, mon choix, la liberté de choix.
01:50 Simplement, est-ce que ce n'était pas tout était déjà là ?
01:55 Pourquoi, effectivement, cette chose ?
01:57 Et surtout, c'est intéressant, c'est la position de Yael Brounpivé,
02:02 qui était la reine de la journée, puisqu'elle est présidente de l'Assemblée nationale,
02:07 et qu'à ce titre, elle présidait le Congrès,
02:09 on l'a vu s'avancer absolument devant la haie des militaires,
02:15 qui recevait pompes magnifiques et tout ça.
02:18 Et on l'a entendu, donc, Yael Brounpivé,
02:21 hier, expliquer pourquoi c'était tellement important
02:25 d'inscrire l'IVG dans la Constitution. Écoutez.
02:28 J'ai pensé à toutes ces femmes, toutes ces femmes qui se sont battues
02:33 à travers les ans pour conquérir cette liberté.
02:37 Et on s'inscrit, en fait, lorsque l'on préside un tel Congrès,
02:43 dans cette filiation.
02:45 En France, lorsque l'on veut garantir des droits et libertés,
02:48 la Constitution est le bon endroit.
02:51 La Constitution est le bon endroit, madame la présidente Yael Brounpivé.
02:56 Très bien, très bien.
02:57 Sauf que, il n'y a même pas six ans, en 2018,
03:02 la même Yael Brounpivé,
03:05 qui était à l'époque présidente de la Commission des lois à l'Assemblée nationale,
03:10 écoutait, donc il y a moins de six ans, ce qu'elle disait.
03:14 Je ne crois pas que l'inscription de ces droits dans la Constitution,
03:19 d'une part soit nécessaire,
03:22 d'autre part soit utile.
03:26 Je pense qu'aujourd'hui, ces protections constitutionnelles
03:30 au regard des droits que vous souhaitez voir inscrits dans la Constitution
03:34 est suffisante.
03:35 À mon sens, il n'est nul besoin de brandir des peurs
03:41 relatives à ce qui se passe dans d'autres pays
03:44 pour estimer que ces droits seraient menacés dans le nôtre.
03:48 Ça n'est absolument pas le cas aujourd'hui, rien ne vous permet de l'affirmer.
03:53 Alors voilà, c'était une demande de la France insoumise d'inscription à la Constitution.
03:57 Et voilà que bec et omble,
04:00 Yael Brounpivé se lève effectivement entre goûts de ça.
04:04 Mais non, vous n'avez pas à agiter les peurs,
04:06 c'est absolument inutile,
04:09 ça ne sert à rien, tout est garanti et compagnie de quoi vous parlez.
04:13 Alors, qui on doit croire ?
04:14 Vous allez me dire, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
04:17 Mais enfin là, c'est quand même...
04:19 Qui dois-je croire ?
04:20 Yael ou Brounpivé ?
04:22 La doctorate Jekyll ou Madame Hyde ?
04:24 Qui dois-je croire ?
04:26 C'est vraiment un problème là, en cinq ans et demi.
04:30 Alors là, magnifique, la Constitution protège,
04:34 sans ça, on aurait pu retourner en arrière aux aurores les plus sombres de notre histoire.
04:38 Non, non.
04:39 Ben écoutez, heureusement,
04:42 il y a des personnes qui réfléchissent, qui prennent un peu le temps,
04:45 et qui remettent les pendules à l'heure,
04:47 notamment Anne-Marie Le Pourrier,
04:50 qui hier a donné une interview au Figaro,
04:52 une interview au Figaro Live.
04:54 Écoutez ce qu'elle dit, on a pris des extraits,
04:57 je crois que là, c'est extrêmement clair.
05:00 Écoutez.
05:01 Aujourd'hui, le Congrès se réunit à Versailles
05:03 pour voter l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
05:05 Ce vote est-il fondé ?
05:07 Sur le plan juridique,
05:09 ce qu'il faut bien comprendre, c'est que le constituant est souverain.
05:13 Donc le pouvoir constituant peut décider de mettre ce qu'il veut dans la Constitution.
05:18 La question, si vous voulez, de l'avortement
05:20 et de ce projet de loi constitutionnel,
05:23 c'est qu'il ne sert strictement à rien.
05:24 C'est un copier-coller du droit positif existant.
05:27 Déjà, le Conseil constitutionnel vous explique
05:31 que la liberté de la femme d'interrompre sa grossesse
05:34 fait partie de la liberté tout court qui est garantie par la Constitution,
05:38 mais qu'elle doit être conciliée, bien entendu,
05:41 avec le principe de dignité de l'être humain, de la personne humaine,
05:46 lequel comporte la protection, implicitement, la protection du fœtus.
05:49 Et qu'est-ce que nous dit le projet de loi constitutionnel ?
05:52 Exactement ça.
05:53 Il met dans l'article 34, qui est consacré à l'énumération du domaine
05:56 et des matières qui sont du domaine de la loi,
05:59 l'idée que la loi fixe les conditions de la liberté
06:02 de la femme d'interrompre sa grossesse.
06:04 Mais c'est déjà le cas.
06:05 C'est déjà la loi.
06:07 Un congrès à Versailles, c'est quand même au bas mot 300 000 euros.
06:11 577 députés et 348 sénateurs déplacés à Versailles
06:16 à grand renfort d'argent public pour un texte inutile
06:21 et qui abîme quand même la Constitution.
06:23 Parce que dans une Constitution,
06:25 qu'est-ce qu'on met quand on parle de philosophie politique ?
06:27 Dans les constitutions des États européens,
06:30 on met liberté, égalité, éventuellement dignité,
06:34 mais on ne met pas IVG.
06:35 L'inscription dans la Constitution changerait-il quelque chose à la loi Veil ?
06:38 Ferait-il de l'interruption volontaire de grossesse un droit absolu ?
06:41 Ah non, pas du tout.
06:42 Ça ne touche strictement à rien,
06:43 d'autant plus que jusqu'à présent,
06:45 nous vivons sous l'empire du système de la loi Veil
06:49 qui était parfaitement rédigé.
06:51 À l'époque, on savait faire du droit.
06:52 Et voici ce que disait justement la personne qui restera,
06:56 elle, au-delà des fastes de Versailles,
07:00 et qui a rédigé, acté, qui était ministre de la Santé Simone Veil,
07:04 en 1975.
07:06 Écoutez.
07:06 "Je le dis avec toute ma conviction,
07:09 l'avortement doit rester l'exception,
07:11 l'ultime recours pour des situations sans issue.
07:14 C'est pourquoi, si le projet qui vous est présenté
07:17 tient compte de la situation de fait existante,
07:20 s'il admet la possibilité d'une interruption de grossesse,
07:23 c'est pour la contrôler,
07:25 et autant que possible, en dissuader la femme."
07:28 Alors, de quoi s'agit-il ?
07:29 Eh bien, Anne-Marie Le Pourrier, la juriste, la constitutionnaliste,
07:32 poursuit.
07:33 Écoutez.
07:34 "La loi Veil avait prévu un principe,
07:36 celui du respect de tout être humain dès le commencement de la vie,
07:40 assorti de deux exceptions,
07:41 l'avortement thérapeutique sans délai
07:44 et l'avortement de détresse d'un délai de dix semaines.
07:49 Ce principe de la loi Veil est toujours écrit
07:53 dans l'article 16 du Code civil.
07:55 Il pose le principe de la primauté de la personne humaine
07:59 et le projet de révision constitutionnelle n'abroge pas,
08:03 ne touche pas à cet article 16 du Code civil.
08:06 On voit bien, si vous voulez,
08:07 que dans les revendications contemporaines,
08:09 il y a un no limit, une volonté de pouvoir absolu.
08:12 Les féministes n'acceptent plus
08:14 les grands principes libéraux du droit répressif,
08:16 la présomption d'innocence, les droits de la défense,
08:19 la prescription des infractions,
08:21 tous les grands principes du droit libéral
08:23 que nous avons hérités de César Rebecca Ria
08:26 et de la Révolution française,
08:27 et bien elles en font fi.
08:28 Si inscrire les VG dans la Constitution
08:30 ne change rien à la loi actuelle
08:32 et que cette liberté n'est pas menacée,
08:34 pourquoi en débattons ?
08:35 C'est un symbole pour les féministes
08:38 et un coup de com' pour le gouvernement
08:40 et notamment pour le président de la République.
08:42 Alors, je ne sais pas si Anne-Marie Le Pourrier
08:45 a raison sur tout,
08:46 je ne sais pas si les féministes, peut-être,
08:49 n'exagérons pas, ne veulent pas du passé
08:52 faire entièrement table rase.
08:54 Mais il n'empêche quand même qu'on peut se poser la question.
08:56 Voilà, tout était là, tout était inscrit,
08:59 cette cérémonie ne sert qu'à une chose,
09:05 et bien faire que Emmanuel Macron,
09:09 président de la République,
09:10 a réformé la Constitution.
09:12 Et voilà, on veut mettre sa petite patte
09:15 ou sa grande patte, chacun,
09:17 sur la Constitution de 1958
09:20 et de 1962 du général de Gaulle.
09:22 Évidemment, comment peut-on être président de la République
09:25 sans marquer, effectivement, son sceau ?
09:28 Alors, certains font la pyramide du Louvre,
09:32 d'autres font les grands travaux,
09:34 et puis là, on sanctionne quelque chose qui est fait.
09:39 Je dirais quand même, quelque part,
09:40 nous avons eu affaire à une inspection des travaux finis,
09:44 dans cette histoire.
09:45 Encore une fois, il ne s'agit pas de prendre parti.
09:48 Évidemment, vive la liberté, vive la liberté de chacun
09:51 et surtout de chacune de choisir ce qu'elle a à faire.
09:55 Mais là, beaucoup de bruit, beaucoup de rots,
09:59 beaucoup de pompes, pour pas grand-chose, peut-être.

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