• il y a 9 mois
Avec Danielle McCaffrey, rédactrice en chef de science et vie junior, Sarah Barukh, écrivaine et Claire Lajeunie, réalisatrice

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##SUD_RADIO_MEDIA-2024-03-05##

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Transcription
00:00 Le 10h30 Sud Radio Média, Valérie Exper, Gilles Gansman.
00:05 Bonjour à toutes et à tous. Bonjour Gilles qui est très en forme ce matin.
00:09 Bonjour Gilles Gansman.
00:11 C'est parce que j'ai mon Science et Vie Junior.
00:13 Voilà Science et Vie Junior, on va en parler avec vous Daniel Maccafray.
00:18 Bonjour, vous êtes la rédactrice en chef de ce Science et Vie Junior, nouvelle formule.
00:23 On connaît Science et Vie, désormais, il y a déjà depuis un petit moment le Science et Vie Junior,
00:28 mais c'est une nouvelle formule avec énormément de choses très intrigantes.
00:34 Non, vous ne touchez à rien, vous n'appuyez sur aucun bouton.
00:37 Énormément de choses à découvrir, c'est passionnant, c'est riche.
00:41 Vous imaginez ça à 35 ans ?
00:43 Absolument, et on va en parler avec vous dans un instant.
00:45 Et vous me disiez que les adolescents se lisaient facilement.
00:49 On a des fans absolus du magazine. Moi-même, j'étais fan absolue du magazine quand il est sorti il y a 35 ans.
00:56 Et ils préfèrent le lire en papier.
00:59 En papier, oui. On est encore sur ces lecteurs qui ne sont plutôt pas trop sur les réseaux sociaux
01:06 et qui aiment ce temps de lecture, cette pause en fait, qui les déconnecte.
01:10 C'est quel âge ?
01:11 Alors, ça commence au CM2, jusqu'à 15-16 ans, et puis après, ils passent à Science et Vie.
01:20 Oui, parce qu'il y a à la fois de la bande dessinée, il y a des expériences, il y a énormément d'informations.
01:29 C'est d'une richesse assez incroyable.
01:32 Et en plus, il y a un voyage à Londres à gagner, donc on n'a pas gagné.
01:35 Non, on a gratté notre ticket.
01:37 On a regardé, on n'a pas gagné, donc on va aller acheter Science et Vie pour gagner le voyage à Londres.
01:43 La une, c'est si tu pouvais voir le futur.
01:47 Et puis, évidemment, énormément, encore une fois, dans cette nouvelle formule, de jeux bizarres, de tutos, justement.
01:57 Et puis, débonquer les informations, c'est-à-dire décrypter, essayer de lutter contre les fausses informations.
02:05 Mais on va y revenir.
02:06 Et à noter qu'à 10h30...
02:08 On recevra Claire Lajeuny et Sarah Barouk pour parler d'un document très fort qui sera diffusé ce soir sur Canal+ vivante,
02:16 qui concerne les féminicides, les femmes qui sont tuées par leur mari.
02:22 C'est très dur et en même temps très riche d'enseignements.
02:26 On va passer au Zapping tout de suite.
02:28 On va rester dans la liberté des femmes avec une journée, une date historique.
02:37 Ils étaient, Valérie, 925 députés et sénateurs réunis en congrès pour voter l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
02:46 Le congrès a voté en majorité "oui".
02:50 Pour l'adoption, 780.
02:53 Contre, 72.
02:56 Un moment de concorde pour l'histoire.
03:00 Cet après-midi à Versailles, la très grande majorité des parlementaires a gravé dans la Constitution le droit à l'IVG.
03:07 L'émotion se lit sur les visages, notamment chez les représentantes des associations féministes.
03:13 Parmi elles, Claudine Monteil, pionnière de la lutte pour l'avortement.
03:18 C'est un moment extraordinaire.
03:21 C'est un moment que je ne pensais jamais vivre de ma vie.
03:25 Parce que nous nous sommes battus pour qu'on prononce le mot "avortement".
03:30 Ce soir, la Tour Eiffel s'est illuminée en l'honneur de ce vote historique.
03:33 Claudine Monteil était évidemment au départ à l'origine du vote de l'IVG.
03:39 Et aussi, la Tour Eiffel est devenue un panneau publicitaire.
03:42 Dès qu'il y a un événement, il y a un panneau.
03:45 Vous parlez de sexualité dans Sciences et Vies Junior pour les enfants.
03:49 On en parle assez peu, finalement, parce que c'est des sujets...
03:52 On s'adresse vraiment aux ados et pas à leurs parents.
03:55 Et les sujets de tout ce qui est émotion, amour, etc.
03:59 Si on les met en couverture, ça ne va pas les attirer.
04:02 Ils sont pudiques, ils n'ont pas envie qu'on les prenne en train de lire ça.
04:06 Évidemment, dans le magazine, oui, on décrypte la sexualité.
04:12 Mais on est encore sur des jeunes quand même CM2.
04:15 Donc il faut s'adapter entre 10 et 15 ans.
04:18 Ce ne sont pas les mêmes ados.
04:20 C'est toujours sous l'angle de la science.
04:23 Et on va parler pas tant de la sexualité des animaux.
04:26 C'est une bonne façon de parler des comportements homosexuels dans un animal.
04:30 Mais c'est vraiment très scientifique.
04:33 C'est vraiment sur de la physique, de la recherche, sur l'avenir, sur le futur.
04:38 C'est les figeurs du temps, par exemple.
04:41 C'est extrêmement centré sur la science et l'avenir.
04:46 La vulgarisation scientifique.
04:48 Je ne sais pas pourquoi, Valérie, les Français adorent détester les Jeux Olympiques à Paris.
04:53 Alors que je pense qu'ils auraient été furieux qu'on ne les obtienne pas.
04:56 On aurait dit "la France ne sait pas faire, on a encore perdu".
05:00 Après les friges, une autre polémique est en train de monter maintenant.
05:04 C'est autour des affiches qui ont été révélées hier.
05:07 Vous avez vu les deux affiches ?
05:09 Et ça commence à faire débat. C'était dans cet avis hier.
05:12 Ce sont des affiches qu'on a voulu extrêmement riches,
05:16 qui racontent une histoire, qui ont du sens par rapport au projet de Paris 2024.
05:20 Bien évidemment, c'est fantasmé, mais ça reste l'esprit de Paris 2024.
05:25 On dirait une appart très colorée. Pas mal.
05:28 J'ai trouvé joli celle-là. Il faut dire ce qu'il y a.
05:30 J'aime bien l'idée que tout soit organisé autour de la Tour Eiffel.
05:32 C'est un peu le fouilli, non ?
05:34 Il y a la mer, mais la mer est à Marseille, elle n'est pas à Paris.
05:38 Franchement, je trouve ça joli. Assez enfantin aussi.
05:42 Le trocadéro, la Tour Eiffel, le pont Neuf qui est là.
05:46 Écoutez, moi je le trouve assez sympa.
05:48 Elle n'est pas désagréable, mais elle fait un peu Fête Foraine.
05:52 Luna Park, vous en avez pensé quoi ?
05:54 Ce n'est pas ça, c'est que la polémique, c'est qu'on a retiré la croix sur les invalides.
05:58 C'est surtout ça la polémique.
06:00 Vous avez dû chercher des choses.
06:01 Mais je ne vais pas chercher quelque chose. C'est la polémique.
06:03 Pourquoi on a retiré la croix sur les invalides ?
06:05 Je ne sais pas. Je ne suis pas une décidante.
06:08 Je vous pose la question.
06:09 Vous allez en parler avec vos débatteurs ?
06:11 Je vais en parler avec les débatteurs tout à l'heure.
06:13 Mais c'est vrai qu'elle fait un peu Luna Park, cette affiche.
06:16 Ça ressemble à Fasino, vous qui connaissez bien.
06:19 Ça ressemble aussi à un plan de Disneyland Paris.
06:23 Oui, un petit peu. C'est très juste.
06:26 Notre Elisabeth Lévy, iconoclaste et à contre-courant, était, comme souvent, chez Pascal Praud.
06:32 Et ce dernier, elle a recadré hier quand elle minimisait un acte qualifié d'agression sexuelle.
06:37 Qualification d'agression sexuelle mise dans les titres, comme cela est fait.
06:42 Après, on découvre dans l'article, il a essayé de m'embrasser.
06:45 Essayer de m'embrasser, ce n'est pas une agression sexuelle ?
06:47 Non, Pascal.
06:48 Il a essayé de m'embrasser, ce n'est pas une agression sexuelle ?
06:51 Non, ce n'est pas une agression sexuelle.
06:53 George Fennec ?
06:54 Je pense que oui.
06:55 Mais vous êtes sur quelle planète ?
06:57 Mais vous êtes sérieuse ?
07:01 Oui, je suis sérieuse.
07:03 Mais enfin, vous êtes extraordinaire.
07:05 Je suis sérieuse.
07:06 Mais c'est une agression sexuelle, au pouvoir de la loi.
07:08 Il n'y a même pas de discussion.
07:09 Mais si l'autre l'a repoussée, il ne l'a pas embrassée.
07:11 Mais il a essayé de...
07:12 C'est une agression, c'est une... enfin...
07:14 Ah oui, on vit dans ce monde-là, bon.
07:16 Bah oui, bien sûr.
07:17 Deputé Elisabeth Lévy.
07:22 Un témoignage fort et bouleversant chez Jordane Deluxe,
07:26 qui recevait la grande comédienne Judith Magre,
07:28 je ne sais pas si vous aimez Judith Magre,
07:31 elle est âgée de 98 ans,
07:33 et elle lui a confié qu'elle était impatiente de mourir.
07:36 Je ne veux pas être un vieux truc dégueulasse, j'attends la mort.
07:39 Oui, bien sûr.
07:41 Avec impatience.
07:43 La mort, vous l'attendez avec impatience ?
07:44 Ah bah oui.
07:45 Je trouve que la vieillesse est une chose horrible,
07:47 qu'on devient moche.
07:49 Je ne veux pas vieillir.
07:51 J'aime mieux mourir.
07:52 Mourir, je m'en fous.
07:54 Je ne veux pas souffrir.
07:56 Je ne veux pas être malade, avoir mal.
07:59 Je veux mourir.
08:01 Je serais bien débarrassée.
08:03 Je serais très contente.
08:05 Mais pas de subir des souffrances abominables,
08:08 parce qu'à ce moment-là, d'ailleurs, j'espère qu'on fera ce qu'il faut pour que je ne souffre pas.
08:13 Elle est incroyable.
08:15 97 ans, 98 ans, c'est très étonnant.
08:19 C'était chez Jordane Deluxe, c'était fort.
08:20 Alors, une fois n'est pas coutume, c'est mon cinquième son,
08:23 donc c'est ma petite séquence musicale.
08:25 Pour une fois, je vais vous faire sous forme de jeu, Valérie.
08:28 Ce n'est pas vous qui allez jouer.
08:30 Ils ont reçu dans cet avou le grand pianiste Lang Lang.
08:34 Il a pianoté sur son piano comme le ferait un animal.
08:39 Et donc, il faut découvrir quel est l'animal que Lang Lang joue.
08:44 Premier extrait.
08:46 Ça saute.
08:53 Un chat.
08:54 Ça saute.
08:55 C'est le chat.
08:56 Ça saute.
08:57 C'est australien.
08:58 Cangourou.
09:00 Deuxième extrait.
09:01 C'est le cangourou.
09:02 Bravo.
09:03 Un autre.
09:04 Un guépard.
09:11 Ça picore.
09:12 Un poule.
09:13 Ça poule.
09:14 Ça va.
09:15 Bravo Valérie, c'est une poule.
09:17 Oui, une poule, exactement.
09:19 C'est quoi l'intérêt ?
09:21 En fait, c'est le carnaval des animaux de Fincance.
09:25 Ah d'accord.
09:26 Donc, ils ont enfin un jeu.
09:28 Voilà, c'est bien pour Science et Vie Junior.
09:30 Oui, et puis Lang Lang, il est formidable.
09:32 Évidemment, Lang Lang est très connu.
09:34 C'est un pianiste incroyable.
09:35 C'est un immense pianiste.
09:36 On se retrouve dans un instant, absolument.
09:39 Science et Vie Junior, nouvelle formule avec un voyage à gagner à Londres, si vous achetez ce numéro.
09:46 A tout de suite avec la rédactrice en chef, Danielle Maccafray.
09:51 Le 10h30 Sud Radio Média.
09:54 Valérie Expert, Gilles Gansman.
09:57 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
10:01 Je vous remercie énormément au niveau de Sud Radio de tout ce que vous faites pour donner la parole aux saines voix.
10:07 Parce que sur nos médias nationaux, personne n'en parle.
10:10 Sud Radio, parlons vrai.
10:12 Sud Radio Média, l'invité du jour.
10:16 L'invité du jour, c'est la rédactrice en chef de Science et Vie Junior, Danielle Maccafray.
10:23 Avec vous, on parle de cette nouvelle formule de Science et Vie Junior.
10:26 Et pendant la pub, je vous disais toute la richesse de ce magazine.
10:33 Donc vous avez, racontez-nous un petit peu cette nouvelle formule.
10:36 C'est un magazine qui existe depuis 35 ans.
10:38 En fait, nos 35 ans.
10:40 Et qui est l'un des magazines, si ce n'est le magazine préféré des ados.
10:45 Axé, on l'a dit, sur la science, sur le futur, les découvertes, le décryptage de l'information.
10:51 Et avec une formule qui est extrêmement diversifiée, en fait, dans la maquette.
10:59 Oui, c'est une nouvelle formule.
11:01 On s'est fondé sur les fondamentaux de Science et Vie Junior.
11:06 L'innovation, l'étrangeté, le bizarre et l'humour.
11:12 Et c'est essayer de faire passer des messages scientifiques.
11:16 La découverte de la science, de l'ingénierie, de la techno.
11:20 Mais avec du fun.
11:23 Tout est très très vulgarisé.
11:27 Pour que tous les ados puissent tout comprendre.
11:30 Et que ça leur donne l'envie, le goût des sciences.
11:32 Et ça c'est aussi une mission qu'on a.
11:34 Et de féminiser la science aussi.
11:36 On est un lectorat totalement mixte.
11:38 On est garçons et filles.
11:40 On voit qu'il y a cette inquiétude.
11:42 On l'a lu dans la presse récemment.
11:44 Les filles ne vont pas vers les métiers scientifiques.
11:46 Et vous, vous dites que vous connaissez votre secteur.
11:49 À la fin du collège et du lycée, quand nous on les perd.
11:52 En fait, les filles, c'est de l'autocensure.
11:57 Des clichés ancestraux, on va dire.
12:01 Qui font qu'elles ne vont plus vers les sciences et l'ingénierie.
12:05 Alors que nous, nos lectrices, sont tout aussi passionnées que nos lecteurs.
12:12 Donc on les connaît bien.
12:14 Et on voit bien que ça se décante après.
12:17 Et c'est vrai que nous on se dit,
12:19 si on arrive à les garder le plus longtemps possible.
12:21 Et à leur donner vraiment ce goût très très tôt.
12:24 Pour qu'elles se dirigent vers ces formations là.
12:28 On aura aussi quelque chose.
12:30 Parce qu'en télévision, on a perdu les jeunes.
12:33 Il n'y a plus du tout de jeunes qui regardent la télé.
12:36 Ils sont soit sur les réseaux, soit sur les plateformes.
12:39 Comment on fait dans la presse pour les attirer ?
12:42 Première question.
12:43 Et deuxième question.
12:44 Est-ce qu'il y a une écriture spéciale pour les jeunes ?
12:47 Il y a une écriture absolument tout à fait spéciale pour les jeunes.
12:51 Et ça c'est le talent des journalistes scientifiques de la rédaction.
12:54 Certains sont à Sciences et Virginieurs depuis 20 ans.
12:57 Ils ont vraiment une maîtrise absolue de la façon de leur parler.
13:00 Ils sont capables par exemple de scénariser une BD.
13:03 Là on a Mathieu Lefrançois qui a fait une BD sur la ceinture d'astéroïdes.
13:07 C'est tout un scénario.
13:09 Il travaille après avec un BDiste.
13:11 C'est vraiment un boulot de vulgarisation assez fou.
13:14 On a des infographistes qui travaillent avec nous depuis des années et des années.
13:19 Et pareil, ils sont capables de vraiment aller dans le détail total.
13:24 Pour démonter.
13:25 On déboulonne beaucoup de choses.
13:27 On explique comment ça marche, comment fonctionnent les choses.
13:30 Donc oui, l'écriture pour enfants, ados.
13:34 Et ce n'est pas des bébés non plus.
13:36 On ne les traite pas. Ils ne sont pas à la maternelle.
13:39 Non, c'est parfois complexe.
13:40 Moi j'ai lu les articles, j'ai appris des choses.
13:43 Tu as compris ?
13:44 Oui, j'ai à peu près compris.
13:46 Mais j'ai découvert des choses.
13:47 Et ce que dit un auditeur justement, c'est que même les adultes peuvent...
13:51 Je pense qu'il y a des parents qui doivent piquer le magazine.
13:54 Parce que justement, ça permet, moi qui suis très très nulle dans tous ces domaines,
14:00 ça permet l'intelligence artificielle, peut-on voir le futur ?
14:03 Tout ce dossier est absolument passionnant.
14:05 C'est passionnant. On a beaucoup de parents qui l'utilisent comme support.
14:08 Et puis pour comprendre un peu aussi ce que font leurs ados à l'école, au collège.
14:13 Parce qu'on suit quand même à peu près les programmes scolaires.
14:16 On s'adapte aussi aux notions, on s'adapte aussi aux réformes, etc.
14:20 Par exemple, on met beaucoup de maths dans le numéro.
14:25 Parce qu'il y a moins de maths au lycée notamment.
14:29 Et pourtant, on est un pays de mateux.
14:32 Et les ados, beaucoup de nos lecteurs et lectrices adorent les maths.
14:36 Mais on les rend vraiment fun.
14:38 Par exemple, comment jouer à Tetris, c'est faire des maths.
14:45 Jouer au Rubik's Cube, on va faire des sujets un peu étonnants sur des objets mathématiques
14:51 qui sont capables de suivre des trajectoires incroyables.
14:55 Donc on rend les maths vraiment accessibles.
14:59 Et pour les parents, c'est aussi une façon de faire aimer ces matières-là.
15:04 Et puis après, il y a des choses comme, moi je ne savais pas du tout,
15:07 que Ariensis est devenu un bateau.
15:09 Ils ont recyclé toute une fusée et c'est devenu un bateau.
15:13 Ils transportent toutes les parties d'Ariensis en cargo à voile.
15:20 C'est un truc de fou.
15:23 On va vraiment sur tout ce qui est très innovant, très "Waouh"
15:26 qui fait rêver.
15:28 Et on est aussi sur la science, évidemment, positive.
15:32 C'est ça, c'est l'avenir.
15:34 C'est tout ce qui permet de changer, de transformer la vie.
15:37 Et vous en montrez justement les mécanismes.
15:40 Deux auditeurs me disent "mais il n'y a plus d'émissions de télé".
15:43 Justement, c'est pas sorcier, on n'est pas des pigeons.
15:46 Où sont les émissions scientifiques à la télé ?
15:49 Camille, elle me dit "Tu mourras, moins bête" de Marion Montaigne.
15:53 Il y avait des émissions, effectivement.
15:55 Oui, alors il y a une émission sur Gulli.
15:59 On avait reçu Max Lesghi.
16:01 Je ne sais pas si vous vous souvenez.
16:03 Max Lesghi a une émission, je ne sais pas si elle existe toujours.
16:07 Mais il n'y a pas eu d'idée d'adapter le magazine en télé ?
16:11 Mais il y a eu Gallium 6 qui continue.
16:14 Oui, alors je sais que nous, on travaille, enfin on est partenaire avec Gulli.
16:18 C'est vrai que nous on fait de la presse écrite.
16:22 Et aussi on a un site internet.
16:25 Et on développe nos réseaux sociaux.
16:28 Mais c'est certain que les jeunes sont moins devant la télé.
16:35 En tout cas à cet âge-là, on ne partage plus l'écran le soir avec ses parents.
16:40 Donc ce ne sont plus les mêmes comportements.
16:43 Encore une fois, on n'est pas sur les tout-petits qu'on peut planter dans la télé.
16:47 On est sur des ados qui choisissent ce qu'ils ont envie de lire, de regarder, de découvrir.
16:53 Il y a un dossier marrant, c'est "Au UNO, t'as tout faux, personne ne joue au UNO comme il faut".
16:57 C'est le sujet préféré des lecteurs dans ce numéro.
17:01 Parce que tout le monde est concerné.
17:03 Est-ce que j'ai le droit d'enchaîner ?
17:07 Grande question !
17:09 Est-ce que j'ai le droit d'enchaîner ?
17:11 Il y a eu des débats sans fin à la rédaction.
17:15 Normalement non.
17:17 Ici, moi j'enchaîne.
17:19 Mais il y a aussi un focus sur un prof de SVT.
17:23 Le meilleur prof de SVT de France.
17:26 Qui raconte son métier.
17:28 Et surtout c'est nos lecteurs et lectrices qui lui posent des questions.
17:31 On a beaucoup d'interactions avec nos lecteurs et lectrices.
17:33 Sur les livres aussi, c'est une jeune femme de 16 ans qui raconte.
17:38 Donc il y a beaucoup d'interactions aussi.
17:41 En fait, on prend énormément de stagiaires à la rédaction de 3e.
17:45 Plus on a évidemment tout notre entourage.
17:48 Et puis nos lecteurs qui interagissent beaucoup avec nous par mail.
17:51 C'était ma question, est-ce qu'ils vous écrivent ?
17:53 Ils vous écrivent quoi ?
17:55 Beaucoup de lettres de fans.
17:58 Et puis ils nous posent des questions.
18:00 Auxquelles on répond tous les mois.
18:02 Vous avez un service courrier ?
18:04 Oui.
18:05 Et on a deux personnes qui répondent vraiment.
18:07 Et puis au cas par cas, on a vraiment une relation à nos lecteurs.
18:11 C'est rare les magazines où on a une relation lecteur très très forte.
18:15 Et on les a encore rencontrés.
18:17 Dimanche, on a fêté nos 35 ans au Musée des Arts et Métiers.
18:20 Il y avait le concours d'innovation.
18:22 Il y avait le concours innové.
18:24 Donc tous les mois, on remet un 1000 euros.
18:26 C'est pas mal.
18:28 Un jeune qui a une invention en partenariat avec l'INPI.
18:31 C'est très très sérieux.
18:32 Et puis ça fait 35 ans que ça existe.
18:34 Et dimanche, on a Edan qui a gagné le premier prix avec son portail connecté.
18:40 On a Timeo, 12 ans, qui a eu le deuxième prix avec un appareil pour nourrir ses poules.
18:45 Il a fait craquer, mais tout le monde...
18:48 Il a vanté l'or.
18:50 C'est un petit garçon qui vit à la campagne.
18:54 Il doit aller nourrir les poules le week-end, le soir.
18:57 Il avait la flemme.
18:58 Ça vient souvent de là, une innovation.
19:00 C'est quelqu'un qui a envie de se faciliter la vie.
19:02 Et il a inventé un système pour nourrir ses poules automatique.
19:05 Il a 12 ans.
19:07 Il est vers Lyon.
19:08 Non mais génial.
19:09 Super mignon.
19:10 Dimanche, on avait des centaines, même des milliers de personnes
19:13 au Musée des Arts et Métiers pour une grande journée autour de l'innovation.
19:16 On a remis ses prix.
19:18 On avait invité des abonnés.
19:20 On avait des tas de lecteurs.
19:22 Ils nous parlent.
19:24 Toute la rédaction était là.
19:25 C'était très sympa.
19:27 Un auditeur me dit, pour les enfants qui n'ont pas les moyens financiers ou technologiques
19:31 d'accéder à Sciences et Vie, comment faire ?
19:34 Ça coûte 5 euros 20.
19:35 Il ne faut pas exagérer non plus.
19:37 5 euros 20...
19:39 Et puis on a des offres d'abonnement avec 5 mois gratuits.
19:41 Il y a des tas de choses pour faciliter.
19:43 Quand on voit le prix d'abonnement des portables et autres,
19:47 on a des priorités.
19:50 5 euros 20, vous en avez pour votre argent dans le magazine.
19:53 C'est dense.
19:54 C'est très très dense.
19:56 Il n'y a pas une page où il n'y a pas une information des dossiers.
20:01 Stéphane, tu poses des bonnes questions.
20:04 Là, je ne suis pas d'accord avec vous.
20:06 Je pense qu'on peut dépenser 5 euros 20 pour un magazine de cette richesse.
20:10 Il y a combien de personnes qui travaillent ?
20:12 On est une rédaction de 15 personnes.
20:14 On fait le mensuel et le hors-série.
20:16 Je voulais apporter aussi.
20:18 Il sort tous les deux mois.
20:20 Il a aussi pris un coup de jeûne avec la nouvelle formule.
20:23 Les inventions dingues qui vont changer le monde ou pas ?
20:26 Toujours le petit pas de côté.
20:28 On n'est pas à l'école.
20:30 On présente l'innovation de façon décomplexée.
20:34 Le hors-série, c'est tous les deux mois.
20:37 Là, on va sur une thématique plus en détail.
20:40 Ça peut être l'intelligence artificielle.
20:42 Des choses qui peuvent paraître difficiles,
20:45 mais on arrive vraiment à les vulgariser
20:47 et à les rendre accessibles à notre lecteurat.
20:50 Il n'y a pas d'âge pour innover.
20:52 Lance-toi.
20:53 Comment on participe au concours ?
20:55 Pour s'il y a un enfant qui a une idée ?
20:59 Le site internet.
21:00 Science et Vie Junior.
21:02 J'ai la réponse.
21:04 J'ai trouvé sur le site.
21:06 Ecoutez, Science et Vie Junior.
21:10 Nouvelle formule.
21:12 C'est à découvrir en kiosque.
21:15 Le hors-série répertorie les inventions dingues.
21:19 Certaines ont marché, d'autres un peu moins.
21:22 C'est marrant de voir comment parfois...
21:25 Le post-it, par exemple.
21:27 Vous revenez sur le post-it.
21:29 Le velcro, comment ça a été inventé.
21:32 C'est vraiment les inventions de l'heure quotidienne.
21:34 Absolument.
21:35 On se met toujours à leur hauteur.
21:36 Science et Vie Junior.
21:38 A découvrir en kiosque.
21:40 Il y a des formules d'abonnement qui permettent de réduire les coûts.
21:45 Ce n'est pas un gros sacrifice pour autant d'informations.
21:50 Merci à vous.
21:51 Bravo à votre équipe, Daniel Maccafray.
21:53 Merci d'avoir été avec nous ce matin.
21:54 C'est bien d'être en avant la presse.
21:56 Merci pour l'invitation.
21:57 Et on se retrouve dans un instant pour parler féminicide.
22:01 Et de ce documentaire qui sera diffusé sur Canal+ vivante.
22:08 Le 10h midi, Sud Radio Média.
22:10 Valérie Expert, Gilles Gansman.
22:13 Sud Radio, le Supplément Média.
22:16 Le Supplément Média avec Sarah Barouk.
22:19 Bonjour.
22:20 Bonjour.
22:21 Et Claire Lajeuny.
22:22 Toutes les deux, on va pouvoir voir votre travail ce soir sur Canal+
22:26 dans un document très puissant, très fort, très émouvant et essentiel.
22:33 Ça s'appelle "Vivante".
22:35 Alors, vous êtes Sarah Barouk.
22:38 Je suis un peu émue parce qu'on se connaît.
22:40 J'ai participé à ce livre, donc je le dis en préambule.
22:44 Vous êtes auteur et Claire Lajeuny, vous êtes réalisatrice.
22:47 Vous avez réalisé ce sujet à partir du témoignage de Sarah Barouk.
22:53 Il y a un an, vous avez décidé.
22:56 Racontez-nous un petit peu votre histoire, Sarah.
22:58 C'est votre histoire en grande partie aussi qui est...
23:01 Vous êtes le fil conducteur de ce documentaire.
23:04 Oui, tout à fait.
23:05 Qui est consacré, je ne l'ai pas dit, au féminicide.
23:08 Une femme est tuée tous les deux jours et demi par son conjoint.
23:13 Ce sont des faits divers dans les journaux.
23:16 Et pourtant, il y a des femmes derrière.
23:18 Et c'est ce que vous avez voulu mettre en avant dans le livre dont vous allez nous parler.
23:23 Oui, dans le livre.
23:24 Et puis ensuite, transformer tout ça en action dans le documentaire.
23:27 Oui, moi je me suis enfuie avec mon bébé dans la nuit du 5 au 6 juin 2020.
23:32 Et très rapidement, comme je ne correspondais pas tellement aux stéréotypes des femmes victimes de violences telles qu'on les décrit,
23:41 c'est-à-dire souvent des femmes qui ne maîtrisent pas forcément bien la langue française ou qui viennent de milieux défavorisés, etc.
23:48 Moi j'ai un père médecin, une mère institutrice.
23:52 On n'était pas millionnaire, mais on va dire que je n'ai jamais été à plaindre.
23:56 Et pourtant, j'ai été recueillie par mes parents.
24:00 J'ai retrouvé ma chambre d'ado avec mon bébé de 16 mois.
24:03 C'était une période très... J'avais honte, j'étais accablée par la honte.
24:08 Et je me suis dit "mais qui sont finalement les femmes qui finissent par mourir de la violence de leurs compagnons ou ex-compagnons ?"
24:15 Et chaque fois que je regardais dans les articles de journaux, je tombais sur des récits fédivaires qui décrivent les derniers instants.
24:21 Donc le côté totalement morbide d'un crime.
24:25 Le nombre de coups de couteau.
24:27 Exactement.
24:28 L'arme à feu.
24:30 Et on ne s'intéresse pas aux femmes.
24:32 Jamais aux femmes.
24:34 Il y a également le décompte des victimes qui est mis en place.
24:38 Je ne sais pas si c'est...
24:40 Enfin, ce n'est pas lié directement, mais je raconte dans le livre que pour moi ça l'a été.
24:45 Moi je suis juive, ma mère est d'origine ashkénaze,
24:48 et j'ai grandi entourée de déportés de la Shoah avec des numéros sur le bras.
24:52 Et pour moi, numéroter, c'est déshumaniser.
24:56 J'ai grandi comme ça.
24:58 Donc quand j'ai découvert les décomptes de féminicides,
25:02 pour moi ça m'a glacé le sein parce que je me suis tout de suite imaginée que
25:06 si ça s'était mal fini, je pense que ma mère n'aurait pas survécu et que je serais devenue un numéro de féminicide.
25:10 Vraiment.
25:12 Donc c'est comme ça que...
25:14 Alors, on a besoin des statistiques.
25:16 La question ne fasse pas une critique.
25:18 Mais chaque femme a son histoire.
25:20 Voilà, je me suis mis en tout cas pour devoir de les humaniser.
25:24 Et vous avez donc publié ce livre il y a un an, "125 et des milliers".
25:29 Parce que 125 c'est le nombre annuel moyen officiel.
25:33 Je me suis rendue compte évidemment qu'il était faux,
25:35 enfin très en deçà de la réalité, chaque année.
25:38 Et puis c'était vraiment une enquête qui a duré au final quasiment trois ans,
25:42 puisque entre le moment où il y a un prénom de victime dans un journal
25:46 et celui où on a le numéro de téléphone portable de la maman,
25:49 il y a beaucoup d'étapes.
25:50 J'ai interrogé 125 familles.
25:52 Et comme vous le savez Valérie,
25:54 j'ai confié mes enregistrements à 125 personnalités
25:58 pour qu'elles deviennent les ambassadrices d'une morte.
26:01 Et vous avez raconté l'histoire de Julie Douib,
26:04 qui a été un...
26:06 En Corse, oui.
26:07 Voilà, en Corse.
26:08 Et puis surtout qui a déclenché beaucoup de choses,
26:10 puisque c'est l'assassinat de Julie qui a déclenché le Grenelle,
26:13 contre les violences faites aux femmes.
26:15 Valérie et Sarah, je vous propose d'écouter
26:19 pour que nos auditeurs se rendent compte,
26:22 la bande-annonce.
26:23 Je m'appelle Sarah Baruc, j'ai 43 ans.
26:26 Pendant 10 ans, j'ai vécu avec la peur au ventre.
26:30 Tous ces visages derrière moi,
26:34 c'est un an de féminicide en France.
26:36 Interdiction d'écouter de la musique,
26:38 de danser, de regarder des films,
26:40 de vivre quoi.
26:41 Aujourd'hui, j'ai réussi à m'échapper de cette emprise.
26:45 Cette liberté, j'ai décidé de m'en servir.
26:47 J'essaye de sensibiliser les entreprises.
26:50 J'ai même créé un sac de départ.
26:52 Et du coup, on a caché dans le fond du sac,
26:55 un double fond, très discret comme ça.
26:57 Faire bouger les lignes,
26:58 c'est le défi que je me suis lancé.
27:00 Création documentaire, vivante,
27:03 seulement sur Canal+.
27:05 Est-ce que quand on part avec son bébé,
27:09 on se dit "j'ai le bébé d'un monstre" ?
27:15 En fait, la question s'est pas posée comme ça pour moi.
27:20 Déjà, j'ai du mal à considérer qu'il y ait que des monstres existent.
27:23 Je pense qu'ils sont tous le résultat d'une histoire.
27:26 Et j'ai un véritable problème, moi,
27:29 à porter un jugement sur des humains.
27:31 Vous lui pardonnez, à lui, sa violence ?
27:34 Oui, parce que j'ai du mal à vivre avec la colère, moi.
27:39 En fait, je lui pardonne pas
27:43 pour ne pas s'être fait soigner comme je le lui demandais.
27:46 Voilà, c'est ça qui me met en colère.
27:48 Je suis en colère qu'il ne m'ait pas écoutée
27:51 toutes les fois où je lui ai demandé de faire quelque chose,
27:53 toutes les fois où je lui ai dit
27:55 que finalement, moi, je rêvais d'avoir une grande famille
27:57 avec trois enfants et que c'est quelque chose qui ne m'arrivera pas,
28:00 que j'ai perdu des années à ne pas voir ma famille comme j'aurais aimé,
28:05 à perdre de vue des amis,
28:07 à ne pas écrire comme j'aurais aimé.
28:09 Tout ça, je ne le récupérerai pas.
28:11 Et vous pensez que quelqu'un qui tue sa compagne n'est pas un monstre ?
28:15 Je pense que s'il y a des monstres,
28:21 on est tous un petit peu monstrueux quelque part.
28:25 Je pense que c'est le résultat d'une société,
28:27 que oui, je ne peux pas comprendre qu'on torture quelqu'un.
28:31 Moi-même, je n'arrive pas à écraser une fourmi,
28:33 donc je ne vais pas justifier de la violence.
28:35 Je pense simplement que lorsqu'on s'intéresse au sujet
28:38 et qu'on rencontre justement les agresseurs, qu'on les écoute,
28:42 on se rend compte qu'ils sont aussi le fruit d'une histoire
28:45 et qu'on peut continuer de creuser la colère,
28:49 mais que ça n'aide pas à aller mieux.
28:51 Ce qui m'intéresse, c'est qu'on parle aussi de ces femmes.
28:54 C'est ce que vous avez voulu faire dans ce livre
28:58 et puis ce qu'on voit aussi dans le document Claire Lajeunie,
29:01 puisqu'il y a aussi l'éclairage de spécialistes, de médecins.
29:04 On a Boris Cyrulnik, un certain nombre d'experts qui vous parlent.
29:10 Comment vous, vous avez abordé le documentaire Claire Lajeunie ?
29:13 Oui, moi j'avais vu beaucoup de films autour de ce thème.
29:17 Je me suis demandé ce que je pouvais faire de plus
29:19 parce qu'on a beaucoup vu des derniers documentaires
29:22 sur justement ces hommes violents,
29:24 cette justice réparatrice dont on parle tant.
29:27 Et moi, je n'avais pas envie de faire ça.
29:29 Je me suis dit qu'est-ce que je peux faire de plus,
29:31 qu'est-ce que je peux apporter à mon petit niveau réalisatrice
29:34 pour essayer de faire bouger les lignes.
29:36 Et effectivement, quand je rencontre Sarah,
29:38 j'ai tout de suite le sentiment de m'identifier à cette femme,
29:42 à cette jeune femme.
29:43 Je me dis que c'est ma petite sœur, c'est ma copine.
29:46 Elle a failli mourir et en fait,
29:50 il faut essayer de sensibiliser au maximum
29:53 et d'arrêter les caricatures.
29:56 A chaque fois, c'était cette envie de travailler
29:58 sur l'identification et la caricature.
30:00 Et puis après, c'était surtout,
30:03 elle venait de monter son association après ce livre
30:05 qui était quand même extrêmement reconnu.
30:09 Et on s'est dit, on va faire un film mode d'emploi,
30:11 on va faire un film de solution.
30:13 Et si on peut sauver au moins une femme,
30:15 on aura gagné notre pari.
30:17 - Mais là, par moi, ce que vous dites est très important.
30:22 C'est-à-dire que la question de juger le père de ma fille,
30:26 j'ai été prise dans l'urgence de ne pas faire d'elle
30:31 une future victime.
30:33 En fait, lorsqu'on est dans une relation de violence,
30:37 souvent on l'accepte parce qu'on se pose finalement
30:40 en sauveuse en tout cas d'une personne en mal de vivre.
30:44 C'est l'exemple que je donne toujours.
30:45 Moi, le père de ma fille pétait les plombs
30:47 si je ne nettoyais pas le couvercle de la poubelle.
30:49 Mais en même temps, sa mère le lavait à l'eau de Javel
30:51 quand il était petit.
30:52 Donc, si vous voulez, c'est ce qui fait qu'on pardonne
30:55 parce qu'il y a cette machine qui se met dans notre tête.
30:59 Je comprends que ça ne va pas, mais en même temps,
31:02 il a des raisons d'eux.
31:03 Alors qu'en réalité, non, il n'y a jamais de raisons
31:05 pour justifier la violence.
31:06 Sauf que quand ma fille est née, j'ai eu ce troisième oeil.
31:10 J'ai eu ce pas de côté qui m'a permis d'observer
31:13 ce que j'y vais.
31:14 Et surtout, en fait, elle commençait dès toute petite
31:17 à avoir des moments d'absence quand les cris étaient trop forts.
31:20 Elle avait des vrais problèmes de sommeil.
31:23 J'ai un bébé qui, pendant trois ans, s'est réveillé chaque matin.
31:26 Elle commençait sa journée chaque matin
31:28 entre 4h45 et 5h15.
31:30 Elle ne mangeait pas comme il fallait.
31:32 Elle refusait d'être sevrée.
31:34 Il y avait un impact direct sur elle.
31:36 Et en fait, du coup, ce lien culpabilisant
31:40 qui me retenait à lui, cet élastique,
31:42 d'un seul coup, je me suis dit, là, il faut faire un choix.
31:44 C'est soit lui, soit elle, en fait.
31:45 Sauf que ce qu'on voit sur ces femmes qui ont été assassinées,
31:49 c'est qu'elles n'ont pas eu, ou elles ont alerté
31:52 qu'elles n'ont pas été entendues.
31:54 Et ce qui est formidable, et qu'on voit dans le document
31:56 et ce que vous faites, ce sont les témoignages de ces femmes
31:59 qui vont voir les gendarmes, qui vont voir même s'il y a beaucoup de choses
32:01 qui ont été faites, parce qu'il y a beaucoup de clichés sur les coups.
32:04 Sauf que la violence psychologique, peut-être Claire Lajeunier,
32:07 ça commence par là, la violence.
32:10 C'est sur cette violence terrible.
32:13 Moi, le chiffre, enfin, qui est invérifiable
32:16 parce qu'il n'est pas prouvé, mais à chaque fois,
32:18 j'ai découvert en faisant ce film
32:20 que 60% des femmes qui mourraient
32:24 sous les coups de leurs conjoints, c'était le premier coup.
32:27 - C'est le premier coup, c'est ça.
32:28 - Il n'est pas invérifiable, pardon, en fait.
32:30 C'est une observation que fait l'Union Nationale des Familles de Féminicides.
32:34 Donc c'est elles qui prennent en charge les familles
32:36 une fois qu'il y a eu un féminicide,
32:38 et qui du coup font cette estimation
32:40 selon les données qu'elles vérifient quotidiennement.
32:43 Donc effectivement, ce n'est pas un organisme national
32:46 qui a attesté de ce chiffre,
32:48 mais il est très pragmatique, en fait.
32:50 - Oui, c'est ça, moi, ce qui m'a étonnée,
32:53 c'est que parfois, c'est la première fois
32:55 qu'il y a une violence physique.
32:57 Il y a eu des emprises ou des violences psychologiques,
33:01 et puis le coup mortel peut arriver en fait en une seule fois.
33:06 Le problème, c'est que les femmes n'arrivent pas à partir.
33:09 - C'est tout le problème de la violence.
33:12 On parle de sept faux départs.
33:14 - Oui, et vous dites quelque chose dans le documentaire très fort,
33:17 vous dites "la première interdiction doit être le premier signal".
33:23 C'est-à-dire que ça commence par la manipulation psychologique,
33:27 et le premier, tu mets une robe plus longue,
33:31 ou tu ne regardes pas par la fenêtre,
33:33 ça doit être une alerte,
33:35 et en fait, pour la femme, ça ne l'est pas.
33:37 - En fait, c'est tout à fait vrai,
33:40 et j'irais même, après avoir analysé ce qui se joue en nous,
33:45 c'est le premier sentiment de peur.
33:47 C'est-à-dire que c'est la première fois qu'on ne fait pas quelque chose,
33:51 ou qu'on n'est pas naturel, par peur de la dispute.
33:55 Et c'est là qu'en fait il y a un problème.
33:57 Parce qu'on peut tout à fait décider, dans un couple équilibré,
34:00 de ne pas aller à un anniversaire pour rester avec son chéri,
34:03 de ne pas aller voir des copines,
34:05 parce qu'on a beaucoup bossé ces derniers temps,
34:07 mais c'est un choix qu'on fait,
34:09 parce qu'il y a un moment donné où une relation,
34:11 ça nécessite aussi de s'impliquer dans cette relation.
34:13 Donc parfois les personnes ont du mal à comprendre
34:16 où est-ce qu'il y a de la violence.
34:18 En fait, la violence, elle se reconnaît, elle a peur.
34:20 Est-ce que je fais ces choix-là par peur,
34:23 ou est-ce que c'est moi qui décide, en pleine possession,
34:26 de mes idées, de mes choix et de mon envie ?
34:29 - Comment, s'il y a des femmes qui nous écoutent,
34:32 qui sont dans cette situation,
34:34 c'est compliqué de donner des conseils,
34:36 c'est-à-dire d'abandonner sa vie, peut-être Claire Lajeunie,
34:38 dans les femmes que vous avez pu rencontrer aussi,
34:40 qui, elles, témoignent.
34:42 C'est difficile de dire "je pars avec mes enfants", ce qu'elle fait.
34:45 - On se rend compte, on se rend compte dans le film.
34:47 Il y a l'ami de Sarah, qui la voyait dans la salle de gym,
34:50 avec des marques, il ne savait pas quoi lui dire, comment faire.
34:53 Ses propres parents racontent dans le film
34:56 qu'ils savaient, mais ils ne savaient pas vraiment.
34:59 - Il y a cette femme aussi, dans le documentaire qu'on verra ce soir,
35:02 qui a peur d'être retrouvée.
35:04 Ce n'est pas simplement la fuite et le départ,
35:07 comme parle Valérie, c'est aussi ne pas être retrouvée par la personne.
35:11 - Et cette jeune femme, qui s'appelle Asia,
35:14 on l'a rencontrée à la maison, les femmes.
35:16 - Elle est très forte, ce moment-là, dans le documentaire.
35:18 - C'est une femme d'un courage incroyable,
35:20 il faut savoir qu'elle a fui l'Algérie,
35:22 elle a préparé son plan de fuite,
35:25 pendant des mois, avec ses trois enfants.
35:28 Et même à des milliers de kilomètres,
35:31 elle a encore peur d'être retrouvée.
35:33 Donc voilà, c'est là que...
35:36 - Après, il y a un déclic.
35:38 Il y a quelque chose d'important, c'est de dire qu'il y a un déclic.
35:40 C'est-à-dire que pour certaines, c'est tout d'un coup de retrouver un emploi,
35:43 pour d'autres, c'est tout d'un coup, il y a une gifle,
35:46 qu'on ne supporte plus, on se voit dans la glace, on ne se reconnaît plus.
35:49 Il y a quelque chose qui fait qu'à un moment donné, on se dit,
35:52 peut-être que là, il faut que je sauve ma peau.
35:55 Et comment faire ? C'est ce qu'on a essayé d'expliquer.
35:57 Il y a plein de petits détails qui font que c'est possible.
36:00 Il faut croire en soi. On peut tendre la main,
36:02 il y a plein de choses que propose Sarah.
36:05 - Oui, il y a un mode d'emploi dans le document.
36:08 - Il y a des femmes très belles dans le document qui sortent de l'enfer
36:11 et qui vont très bien.
36:12 - Est-ce qu'on peut retomber amoureuse ?
36:14 - Oui, bien sûr.
36:16 - Vous êtes de nouveau amoureuse ?
36:17 - Oui, je suis très amoureuse.
36:19 Et j'ai même le droit de m'habiller comme je veux, donc c'est formidable.
36:22 - Et de mettre du vernis à ongles.
36:24 - Et de mettre du vernis à ongles.
36:26 - On voit ça dans les images.
36:27 - Oui, alors après, je crois que ce qu'il faut retenir surtout,
36:31 c'est de ne pas juger et de ne pas se juger.
36:34 Que le temps de la victime, ce n'est pas le même que le temps des proches.
36:38 Que ça prend du temps et qu'effectivement, on culpabilise les femmes
36:42 en leur disant "pourquoi tu n'es pas partie ? Pourquoi tu pars pas ?
36:45 Pourquoi tu ne portes pas plainte ?"
36:46 Mais c'est une vie entière qui se fracasse lorsqu'on fait ça.
36:49 Donc il faut être prête à l'affronter,
36:51 il faut être prête pour les mois qui suivent.
36:53 - Et se préparer, parce que souvent les féminicides,
36:55 ce qu'on découvre aussi dans le document,
36:57 c'est quand elles décident de partir.
36:58 - Exactement.
36:59 - C'est toujours insupportable, c'est toujours à ce moment-là,
37:01 c'est l'annonce du départ et de la rupture.
37:04 - Et de ne rien oublier, parce qu'on oublie le doudou.
37:06 - Vous avez fait un sac justement, avec une poche spéciale,
37:10 et dans cette poche, vous dites "pendant trois semaines,
37:13 tu mets les documents dont tu vas avoir besoin,
37:15 ta pièce d'identité".
37:16 Je vous laisse en parler.
37:17 - Oui, en fait, parmi les autrices du livre 125,
37:22 il y avait Yasmine Buron, qui est une...
37:24 Alors, toutes les personnalités n'étaient pas nécessairement célèbres,
37:27 je voulais aussi des femmes entrepreneurs,
37:29 qui étaient un peu un reflet de la société.
37:31 Yasmine a créé une marque de sac qui s'appelle "Rive droite",
37:34 et quand on a terminé le livre...
37:36 Ah pardon, je n'ai peut-être pas le droit de dire...
37:38 - Si, si, si, si, bien sûr que si.
37:40 - En plus, surtout pour une cause comme celle-là.
37:42 - Je tiens à dire que, en plus, les bénéfices sont reversés aux associations.
37:45 - Aux associations, oui.
37:46 - Donc, je lui dis "j'aimerais qu'on aille plus loin,
37:49 et surtout qu'on essaye de parler de ces sujets différemment,
37:52 non pas à travers des communications d'associations
37:56 ou des communications officielles,
37:57 mais à travers des marques que les femmes aiment,
38:00 et où finalement, aller sur un site de marque, c'est anonyme.
38:04 Enfin, je veux dire, si jamais quelqu'un regarde l'historique après,
38:06 il se dit "bon, allez juste aller s'acheter un sac", quoi.
38:09 Donc, c'est pas risqué.
38:10 Et je lui ai dit "il faudrait faire comprendre aux femmes,
38:13 avec un sac symbole, que le départ, en fait, ça se prépare,
38:17 parce que le moment du départ est un moment dangereux potentiellement,
38:21 et il faut partir dans l'idée qu'on ne reviendra pas,
38:25 et qu'on n'aura pas à revenir.
38:27 Et du coup, ce sac, il a un double fond caché,
38:30 dans lequel effectivement, on peut mettre au fur et à mesure
38:34 tous les papiers d'identité dont on va avoir besoin,
38:36 et dont certaines femmes sont privées.
38:38 C'est pour ça que ça peut prendre des semaines
38:40 de les photocopier et de les cacher.
38:41 - Il y a une vraie préparation au départ.
38:43 - Mais il y a également à l'intérieur, dans l'étiquette,
38:45 une petite étiquette discrète avec un QR code,
38:48 lorsqu'on le scanne, il y a l'intégralité de tout ce qu'il ne faut pas oublier
38:52 pour un départ en sécurité.
38:54 Et ça va effectivement de tous les papiers administratifs,
38:57 mais aussi de tous les aspects émotionnels.
38:59 Parce qu'en fait, si vous partez sans le médaillon
39:02 que votre maman vous a donné sur son lit de mort,
39:04 vous allez retourner.
39:06 Si vous partez sans le doudou de votre enfant,
39:08 vous allez retourner.
39:09 Il y a plein de choses comme ça.
39:11 - Il y a vraiment de choses à prendre en compte.
39:12 - Dans le film, on raconte quand même que Nathalie est morte
39:15 parce qu'elle avait oublié un cahier d'école.
39:17 - Oui, qu'elle est retournée effectivement pour le récupérer.
39:20 - Et il y a un an, vous vous doutiez que ce livre aurait un tel impact.
39:24 Parce que vous avez eu un succès assez phénoménal
39:28 pour un sujet qui n'est pas facile.
39:30 Et encore rappelez que ce livre,
39:32 encore une fois, les droits sont reversés, etc.
39:35 - Justement, on a la remise du premier chèque à l'UNFF,
39:38 l'Union Nationale des Familles de Féminicides.
39:40 - Ce sont ces femmes que vous avez voulu raconter.
39:42 Ce n'est pas la victime de 36 coups de couteau.
39:45 C'est que derrière, il y avait des femmes qui vivaient,
39:48 qui étaient heureuses, qui étaient joyeuses, qui avaient des parents.
39:51 - Des femmes qui nous ressemblent.
39:52 - Qui nous ressemblent, absolument.
39:53 On en aurait parlé des heures avec vous.
39:55 - Et dernière chose Valérie, moi j'aurais aimé que ce documentaire,
39:58 pour l'avoir vu, on s'en est un peu parlé,
40:00 soit en clair et que ce soit accessible à tout le monde.
40:03 - C'est ce que nous dit une auditrice qui n'a pas qu'à l'a le plus.
40:06 - Je trouve que c'est d'utilité critique ce genre de documentaire.
40:09 - Tout le monde savait la pièce d'Élodie Wallace
40:13 avec Sylvie Testu à 22h40
40:15 et L'Amour et les forêts de Valérie Donzelli
40:17 avec Virginie Effira et Melville Poupeau.
40:20 C'est une grande soirée,
40:21 ce soir consacrée aux violences faites aux femmes et vivantes.
40:26 C'est à voir absolument.
40:27 Merci à toutes les deux.
40:28 Et on se retrouve nous dans un instant pour les débats.
40:30 Soudradio, parlons vrai !

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