BERTOUA_DOC 14Min53_IMPORT-SUBSTITUTION - LA SOLUTION DU MANIOC

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01:10 Le soleil se lève sur Nazaret, une localité située à une trentaine de kilomètres de la ville de Berthois,
01:18 région de l'Est de Cameroun.
01:21 C'est ici que Madame Ilunga Bobile, 66 ans, s'est investie depuis sa retraite.
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01:33 Institutrice de formation, c'est sa casquette d'agricultrice qui fait d'elle aujourd'hui une femme distinguée.
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01:45 Tout commence ici, dans son champ, d'une superficie de quatre hectares.
01:51 On y trouve plusieurs variétés de cultures, parmi lesquelles le manioc.
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02:00 Nous avons trouvé un terrain de onze hectares.
02:04 Même quand il y a beaucoup de problèmes, nous avons déjà exploité quatre hectares avec le manioc.
02:11 Et nous envisageons de continuer à mettre les arbres sous vitrine.
02:15 Malheureusement, les malournettes sont toujours en train de les détruire.
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02:45 Avoir accès à son aire de culture, c'est un véritable parcours du combattant.
02:52 Et pourtant, il faut y aller pour déterrir le manioc.
02:58 Comme nous sommes en plaine de sèche, ce n'est vraiment pas évident.
03:04 Nous faisons des efforts de retirer ce manioc que voici.
03:10 Nous allons l'amener pour commencer la transformation.
03:15 Dans ce manioc, on ne jette rien. Tout ceci est utilisé.
03:19 Cette peau, on va laver et sécher. Et cette farine est super, une très bonne farine.
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03:28 Le manioc déterri est transporté pour la suite du processus de transformation qui se fait sur un autre site.
03:38 Aucun détail n'est à négliger.
03:43 Je travaille avec ma mère, notre patronne que j'appelle Maman Enya.
03:50 Je viens au champ avec elle, on travaille. Je transporte, j'amène en ville.
03:54 Quand on a fait un bon travail, elle nous motive. Elle nous conseille aussi, mes enfants, la vie c'est le travail, la vie c'est le travail.
04:02 Donc, travailler, travailler, ne rester pas rabalant.
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04:08 Aux côtés de cette sexagenère, une équipe dynamique de jeunes travailleurs qui connaissent déjà les rouages de la transformation du manioc.
04:19 Nous sommes dans notre champ propre où nous travaillons avec notre patronne.
04:25 Nous avons quatre hectares de manioc où nous sommes déjà en train de les récolter pour les transformer en ville.
04:34 Lors des récoltes, elles se passent généralement bien.
04:38 Nous arrachons avec mon collègue ensemble et c'est lui qui transporte.
04:43 Lorsque nous arrivons à la maison, la patronne est satisfaite du travail accompli.
04:51 Elle nous motive avec des sommes d'argent que nous ne nous attendons même pas.
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04:58 Après avoir parcouru près de 29 kilomètres, il faut lancer le processus proprement dit.
05:06 Nous sommes en train d'éplucher notre manioc où nous séparons les peaux de manioc.
05:17 Le manioc est très important. Nous consommons ce que nous produisons.
05:25 Nous avons pris ça dans notre champ. Nous n'avons pas de matériel adéquat.
05:31 Nous faisons à peu près, nous utilisons les moyens de bord.
05:38 [Musique]
05:40 Une fois sorti du champ, le manioc est exploité à partir de sa peau après épluchure, préprisé dans les pâtisseries.
05:51 Nous obtenons les cosettes que nous allons transformer en poudre à travers la machine.
05:59 [Bruit de machine]
06:15 J'ai retiré la farine.
06:22 [Bruit de machine]
06:30 Voilà notre farine que nous devons maintenant tamiser avant de la mettre dans les sachets.
06:35 Nous avons ici la farine de melon. Le melon est très bien pour les diabétiques. Le melon aussi est bien pour les yeux.
06:43 Nous avons la farine de peau de manioc. C'est marrant parce que la peau est rouge.
06:50 Tout à l'heure, j'ai demandé à la farine de peau de manioc de séparer la peau blanche et la peau rouge.
06:55 Parce que la couleur sera différente, mais le goût sera la même.
06:59 Avec cette farine de peau de manioc, on peut exactement remplacer le blé.
07:06 D'abord, il est très riche, mieux que le blé. On peut faire des beignets, on peut faire des crêpes, on peut faire des laito.
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07:17 Regroupée en associations, Mme Veuve Bobile et ses collaborateurs travaillent à la chaîne,
07:24 à l'aide du matériel acquis par ses fonds propres et avec le soutien de certains partenaires,
07:31 comme le ministère de la promotion de la femme et de la famille.
07:36 Grâce à mon dynamisme, Mme le ministre de la promotion de la femme et de la famille,
07:43 quand elle a fait un passage ici, a demandé que je transforme mon association en coopérative.
07:51 OUV c'est devenu SCOPS Union des coeurs, société coopérative simplifiée Union des coeurs, parce que je suis une veuve.
08:02 C'est là qu'elle m'a amené à faire une demande du matériel. J'ai donc eu ces machines, ces deux machines combinées.
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08:15 Dans son équipe de travail, on retrouve sa fille, qui donne un coup de main pendant ses journées libres.
08:23 C'est une femme, elle me faisait très braver et dynamique dans tout ce qu'elle fait.
08:32 Bon, c'est un exemple pour moi. J'aimerais être vraiment comme elle.
08:37 Quand je suis occupée, j'ai deux corps. Maintenant, nous sommes en train de faire le manioc. Il y a la farine, il y a le tapioca.
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08:48 Farine de manioc, prête à l'emploi pour tout type de pâtisserie. Farine de peau de manioc, tapioca.
08:56 Ici, aucune dérivée du manioc n'a de secret.
09:01 Cette farine qui est devant nous, nous avons obtenu de la farine panifiable, parce qu'on la fait dans la pâtisserie.
09:09 Et dans la pâtisserie, nous avons le pain, le gâteau, les croissants, tout ce qui passe baigné et autres.
09:17 Il y a la mesure de 1 kg et nous avons demi-kg.
09:20 Farine de manioc et de peau de manioc écrasée, ça c'est le mélange. C'est le même manioc, mais la peau a été écrasée à part.
09:30 Et les croissants aussi à part. Et à la fin, on a mélangé tout cet aspect-là.
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09:39 Pour avoir une farine de bonne qualité, il faut user d'ingéniosité de même que pour obtenir du bon tapioca.
09:49 Quand on fait comme ça, c'est pour casser les boules, avant de mélanger avec les fruits.
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09:59 Il y a aussi la possibilité de mélanger ça avant d'attacher avec de l'eau rouge.
10:04 Nous allons au champ parce que c'est bien quand le manioc est encore bien frais.
10:08 Et nous utilisons beaucoup plus le manioc doux, donc ce qu'on appelle le manioc sucré.
10:13 Le manioc sucré a deux couleurs, soit l'eau rouge, soit la peau blanche.
10:18 Mais c'est consommable, ce n'est pas amer.
10:21 Dans le manioc, on ne jette rien du tout.
10:24 On lave, on récupère les peaux, on les met de deux côtés.
10:27 Maintenant, on prend la cubecule même.
10:31 Si on n'a pas de machine à râper, on a nos râpes du village là.
10:35 On essaie de râper, de râper.
10:37 Après, on met dans un sac.
10:39 Quand on met dans le sac, c'est pour presser pour que le jus du manioc sorte.
10:44 Et c'est là qu'on récupère, on obtient l'amidon.
10:48 On prend une masse, on ajoute dessus pour que ça presse davantage.
10:52 Le troisième jour, on va donc faire cuire.
10:55 Avant de faire cuire, si nous voulons de l'eau blanche, on ne met pas de l'huile.
10:59 Une bonne huile rouge, ça veut dire que l'huile rouge est chargée d'amidon A.
11:03 On donne de la couleur et on passe à frire jusqu'à ce que ça sèche.
11:09 Mais s'il y a trop de feu, il faut qu'on laisse, on va mettre au soleil.
11:13 Je suis en train d'emballer mon tapota pour aussi la langue étiquetée.
11:21 Donc je ferme à l'aide de cet appareil qui chauffe et qui coule.
11:30 Et ça sèche. C'est ça. On va ouvrir la liasse.
11:35 Le résultat est là.
11:40 Un regal pour les papilles et pour les yeux des spécialistes.
11:45 Mais il faut relever que beaucoup de difficultés émaillent le quotidien de Mme Veuve Ilunga-Bobile et ses collaborateurs.
11:55 Il y a des difficultés avec le transport.
11:58 Pour transporter la route, et puis c'est loin, c'est pas 29 kilomètres.
12:03 Le chat, en pleine saison de pluie, là, moi-même, je suis tombée plusieurs fois, ça m'a traumatisée.
12:11 Mais je ne pouvais pas démissionner parce qu'on met beaucoup de moyens quand tu viens de démissionner, même quand on vole.
12:19 Et puis parfois la production n'a pas été bonne cette année.
12:22 Au niveau de la production, on n'a pas du matériel adéquat. Nous utilisons les moyens de bord.
12:28 Elle sollicite un soutien supplémentaire du gouvernement et des partenaires pour une meilleure production.
12:38 Il me faut une machine qui rappe, une machine qui presse, parce que ça demande vraiment de force.
12:48 Il faut un endroit approprié pour pouvoir sécher parce qu'on le fait sur les bâches à terre.
12:54 Il faut le matériel roulant parce que pour transporter, la bourrelle là, ça ne tient pas le poids,
13:01 ça ne pousse non plus avec la distance là. Et puis le manioc pèse. Il faut peut-être un tricycle.
13:09 Il faut que nous trouvions un bon fournisseur d'emballage.
13:15 Au moment où ces produits commencent à être sollicités à l'échelle internationale, cette veuve rêve grand.
13:27 Si nous pouvions avoir les appuis, les moyens pour pouvoir produire nous-mêmes, ça serait idéal.
13:34 Et qu'on puisse aussi recruter certaines personnes formées puisque nous-mêmes nous nous formons déjà.
13:39 Nous adressons les cris de cœur aux hommes de bonne volonté surtout, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur, pour qu'ils nous viennent en aide.
13:55 La politique d'impôt/substitution si chère au gouvernement camerounais trouve tout son sens dans le travail quotidien de cette dame
14:05 qui contribue fièrement au rayonnement de l'économie camerounaise avec un slogan propre à elle qui dit
14:13 « Consommons local et restons en forme ».
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