• il y a 9 mois
Vendredi 23 février 2024, MARQUES & STRAT reçoit Renaud Berthe (CMO, Heetch) , Marie Costeux (CEO, Re-Mind PHD) et Vincent Reynaud-Lacroze (Directeur Général, We Are Social)

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Transcription
00:00 [Générique]
00:08 Bonjour à tous, bienvenue dans Mark & Stratt, ravie de vous retrouver.
00:12 Chaque semaine, on parle ensemble de communication, d'activation, de stratégie, de marque, de publicité,
00:19 bref, plein de sujets passionnants.
00:21 Alors au programme cette semaine, social media tendance 2024,
00:26 retour de Facebook, utilisation des réseaux comme des moteurs de recherche face aux évolutions permanentes.
00:34 Eh bien, quelle stratégie doit-on adopter en 2024 sur les réseaux sociaux ?
00:39 On en parle avec We Are Social dans un instant.
00:42 Agences médias, quels enjeux ?
00:44 Il y a un an, Marie Coste prenait la tête de Remind PHD, agences médias du groupe OMG.
00:50 On fait le bilan de cette année, le point sur les enjeux de 2024 avec elle.
00:54 Et puis la banlieue contre l'IA, souvenez-vous, c'était il y a quelques mois,
00:58 Hitch partait en campagne avec BETC contre les clichés qui alimentent l'IA de Midjourney.
01:05 Et après avoir récolté de nouvelles images de la banlieue plus positive,
01:09 et bien Hitch les a envoyées à Midjourney qui a accepté de les intégrer dans sa base de données.
01:15 Retour sur cette histoire incroyable à la fin de cette émission.
01:19 Bienvenue dans Mark & Stratt, c'est l'épisode 22.
01:22 [Générique]
01:26 Pour commencer cette émission, nous sommes avec Vincent Reynaud-Lacroze, bonjour.
01:30 Bonjour.
01:31 Directeur général de We Are Social Paris.
01:33 On va parler avec vous des tendances du social media, évidemment pour 2024.
01:37 Mais d'abord, peut-être un petit coup d'œil dans le rétro.
01:39 Vincent, qu'est-ce que vous avez retenu de 2023 par exemple ?
01:42 Une chose assez simple, c'est finalement le temps passé sur les réseaux sociaux par les Français.
01:47 On a chez We Are Social un rapport qu'on appelle le Global Digital Report qui agrège, qui consolide toutes les données digitales.
01:53 Et s'il y a un chiffre pour nous qui est à retenir, c'est ce temps passé sur les réseaux sociaux.
01:58 C'est près de deux heures aujourd'hui en France et c'est un temps qui est en constante augmentation.
02:02 Là où on a un temps passé sur l'univers digital, web en général, qui est plutôt stationnaire depuis le confinement, depuis 2020.
02:11 C'est un temps qui est autour des cinq heures.
02:13 Ce temps en revanche passé sur le social, il augmente de plus en plus.
02:17 Et donc on comprend bien que derrière on a des plateformes sociales, et ça ne vous a pas échappé, qui prennent une place centrale dans nos vies.
02:22 Et cette place, elle se fragmente aussi en deux grands usages.
02:27 Il y a à la fois ces plateformes sociales, elles deviennent des grandes plateformes de contenu.
02:31 Aujourd'hui, le temps passé sur les réseaux sociaux, c'est un temps qui est quand même davantage passif.
02:36 C'est vrai qu'on produit moins, le commun des mortels documente moins sa vie sur ses réseaux sociaux.
02:41 Et ils consomment ces plateformes sociales finalement comme des plateformes d'information, des plateformes de divertissement.
02:48 La deuxième tendance, c'est aussi, il y a quand même ce besoin d'échanger avec ses pères, d'échanger avec sa famille, d'échanger avec ses amis.
02:54 Et cette production de contenu, elle se déporte vers des espaces qui sont davantage privés.
03:01 C'est les groupes privés, c'est les messageries WhatsApp, c'est aussi des features organisées par les plateformes
03:06 qui vont permettre d'échanger de manière plus directe entre les créateurs de contenu et les communautés.
03:13 Donc pour résumer, c'est effectivement un usage plus massif des réseaux sociaux, mais une fragmentation de cet usage.
03:21 Sur cet usage massif des réseaux sociaux, on a beaucoup parlé de TikTok qui était assez, disons, dominant, on va dire.
03:29 Là, je lis à droite à gauche que finalement en 2024, ça pourrait être le grand retour de Facebook.
03:34 Quel est votre avis, vous, là-dessus ?
03:36 Effectivement, on avait tous enterré Facebook un peu trop vite.
03:40 Facebook vient de publier des résultats records avec, derrière ces résultats, il y a effectivement une croissance des volumes publicitaires.
03:47 Mais il y a aussi une croissance, et c'est ça qui est le plus étonnant, une croissance des communautés qui continuent de se développer,
03:53 particulièrement en Europe et aux États-Unis, là où elles étaient davantage stationnaires.
03:58 Alors derrière cette croissance, on est davantage sur une population plus senior, qui est bien loin de la population originelle de Facebook.
04:09 Et puis c'est aussi ce que j'évoquais derrière cette fragmentation des usages sociaux, c'est aussi des groupes privés qui prennent davantage de place.
04:18 C'est vrai que le feed Facebook, tel qu'on l'a tous connu, il est moins actif, on produit moins sur ce feed.
04:26 En revanche, effectivement, on a ces groupes privés qui prennent davantage de place.
04:31 Quand on parle de Facebook, on parle aussi de WhatsApp, on parle aussi de ces groupes privés qui sont aussi davantage dominants.
04:37 Et ce qui est intéressant aussi de noter, c'est que ces groupes qui étaient davantage réservés à un usage, j'irais, personnel,
04:44 de plus en plus, ces groupes, ils sont aujourd'hui activés par des marques, ils sont aussi activés par des politiques,
04:49 ils sont activés aussi autour de centres d'intérêt, et ils prennent une place un peu plus forte.
04:55 C'est aussi, quand on parlait de fragmentation, il y a aussi une décentralisation aujourd'hui des réseaux sociaux.
05:00 Et je pense que les bons résultats de Facebook profitent aussi de cette décentralisation et de l'organisation, effectivement, par groupe et par micro-communauté.
05:09 Il y a un autre truc qui change, je trouve, dans l'utilisation des réseaux, et vous le dites d'ailleurs très bien dans vos récentes tribunes,
05:16 c'est que les plateformes et les réseaux sociaux deviennent une sorte de Google alternative, disons de moteur de recherche.
05:23 Comment ça s'explique ça ?
05:25 Ça s'explique effectivement quand on disait qu'effectivement les plateformes deviennent finalement des plateformes de contenu.
05:31 Elles sont tout autant sociales que des plateformes de contenu. On le voit bien, c'est des contenus sur lesquels il y a de l'information, il y a du divertissement.
05:38 D'ailleurs, les plateformes ont encouragé les médias, les marques médias à produire du contenu en natif sur ces plateformes,
05:46 que ce soit en Instagram Reels, que ce soit sur TikTok.
05:49 Et donc du coup, on entend beaucoup, "Où est-ce que tu as eu cette information ? Je l'ai vue sur TikTok."
05:55 Une phrase qu'on va beaucoup entendre sur 2024, et pour avoir accès à cette information, effectivement,
06:00 TikTok devient une nouvelle barre de recherche, Instagram devient une nouvelle barre de recherche.
06:04 Ça fait bien longtemps que YouTube était aussi, parce qu'on considère nous aussi YouTube à certains égards comme un réseau social,
06:12 était déjà aussi assez central dans la recherche d'informations.
06:16 Et donc effectivement, on va rechercher de l'info sur TikTok.
06:19 La Gen Z aujourd'hui, lorsqu'elle cherche un restaurant, lorsqu'elle cherche une destination de voyage,
06:23 elle va moins sur son moteur de recherche habituel, elle va de plus en plus sur TikTok.
06:28 Et même d'ailleurs aujourd'hui, même sur des consommations plus mainstream,
06:32 il y a des hashtags Amazon qui vont effectivement driver tout un tas d'achats qu'on peut faire sur cette plateforme
06:40 et qui aujourd'hui sont drivés par la barre de recherche TikTok.
06:45 Il y a aussi même des outils de SEO, des nouveaux produits médias qui sont développés par TikTok
06:52 pour encourager finalement l'achat de mots-clés sur TikTok.
06:56 Qu'est-ce que ça change pour les marques dans leur façon de communiquer ?
06:59 Est-ce que ça change quelque chose d'ailleurs ?
07:01 Oui, ça change considérablement la manière de communiquer.
07:05 D'abord, c'est de considérer qu'aujourd'hui, dans l'architecture d'une marque,
07:11 le social avait évidemment une place qui était importante.
07:17 Cette place importante devient centrale.
07:19 Aujourd'hui, on a des marques qui ont, avec les réseaux sociaux,
07:23 finalement tout l'arsenal pour pouvoir accompagner leurs prospects,
07:28 leurs consommateurs sur toutes les étapes du parcours d'achat.
07:31 Et effectivement, le fait que maintenant les réseaux sociaux soient un nouveau point d'entrée digital
07:36 avec cette fameuse barre de recherche montre bien que le parcours d'achat digital
07:43 commence aujourd'hui sur le social via cette nouvelle barre de recherche.
07:46 Est-ce qu'elles doivent continuer à s'appuyer sur des influenceurs dans cette nouvelle façon de fonctionner ?
07:52 Je dirais qu'elles n'ont pas le choix.
07:54 Elles doivent continuer à s'appuyer sur les créateurs de contenu.
07:58 Ils ont pris une place centrale.
08:01 On voit bien aussi que les marques qui faisaient ce qu'on appelait du « rich organic »
08:06 trouvent aujourd'hui des limites et qu'aujourd'hui, pour aller toucher de nouvelles audiences,
08:11 bien sûr, elles peuvent faire du « paid media »,
08:13 elles peuvent faire de la publicité sur le social,
08:18 mais si elles veulent convaincre, si elles veulent infiltrer des communautés,
08:21 elles n'ont pas le choix d'aller travailler avec des influenceurs.
08:24 Maintenant, travailler avec des influenceurs, ça demande aussi pas mal de prérequis.
08:28 En tout cas, nous, on est convaincus que pour qu'une bonne relation entre une marque et un créateur de contenu puisse être vertueuse,
08:37 il faut qu'il y ait effectivement un vrai échange et il faut être dans une démarche de co-création,
08:42 c'est-à-dire que la marque doit comprendre la ligne éditoriale de l'influenceur,
08:45 doit être capable d'adapter son discours à cette ligne éditoriale
08:49 et le créateur de contenu doit aussi bien comprendre les objectifs de la marque,
08:52 pas être juste faire du placement de produits.
08:56 Nous, on considère que les créateurs de contenu, lorsqu'il y a cette relation, elle est verteuse.
09:00 Ce n'est pas de les considérer comme des hommes ou des femmes sandwich,
09:03 mais vraiment comme des porte-parole et des ambassadeurs de marques.
09:08 J'ai lu un truc dans votre rapport, un chiffre qui m'a un peu surpris.
09:12 On utilise en moyenne 7 réseaux sociaux différents chaque mois ? C'est énorme !
09:17 Oui, c'est énorme. Effectivement, on parlait tout à l'heure de fragmentation des usages.
09:22 Je crois que derrière, il y a aussi des logiques communautaires, des logiques de points de passion.
09:29 En fonction de ces passions, de ces centres d'intérêt, on va utiliser tel ou tel réseau social.
09:35 On a de plus en plus de réseaux sociaux communautaires.
09:38 Je pense par exemple à Strava, l'application des sportifs qui est aujourd'hui en très fort développement,
09:42 qui fonctionne comme une plateforme sociale.
09:45 Elle s'inscrit aussi dans cette démarche d'avoir des réseaux sociaux pour des usages bien précis.
09:50 LinkedIn, dont le poids aujourd'hui est quasiment identique à celui d'Instagram,
09:54 qui est là aussi historiquement pour un usage professionnel.
09:57 Mais de plus en plus, LinkedIn va être là aussi pour échanger avec ses pairs,
10:03 pour créer des relations, professionnelles ou pas d'ailleurs.
10:07 Encore une fois, on est dans une fragmentation du social et dans un usage beaucoup plus massif du social.
10:16 Derrière, c'est aussi une convergence de tout ce qu'on pouvait faire avant dans le digital,
10:21 qui aujourd'hui se concentre sur les réseaux sociaux.
10:23 Face à un tel éclatement, deux questions.
10:25 D'abord, est-ce qu'il faut souhaiter une interopérabilité entre les plateformes ?
10:29 Ou est-ce que c'est un peu utopique ?
10:31 Et deuxième question, pour les marques, est-ce qu'il faut vraiment être présent partout ?
10:34 Il y a deux questions.
10:36 Si on parle de 2024, ça va être un peu la grande question.
10:40 Je ne suis pas Madame Iorva, je ne sais pas encore vous dire.
10:42 Non, mais est-ce qu'on peut se dire effectivement, est-ce qu'on va assister à des mécaniques de convergence
10:48 entre ces plateformes ?
10:50 Ou est-ce qu'on va continuer à avoir une multiplication des plateformes aussi par centre d'intérêt ?
10:56 On voit que derrière cette multiplication, il y a aussi des communautés sociales qui sont extrêmement actives.
11:02 Donc ça, ça va être aussi une grande question sur 2024.
11:06 Est-ce qu'on va assister à de la convergence ou au contraire à une fragmentation qui va continuer de se développer ?
11:11 Sur les marques, elles doivent être présentes partout ou pas ?
11:14 Les marques doivent faire des choix.
11:17 Elles ne doivent surtout pas diluer leur investissement.
11:21 Elles doivent, en fonction de leur audience, nous c'est la démarche qu'on a lorsqu'on accompagne une marque sur les réseaux sociaux.
11:28 C'est la première chose.
11:30 Avant de penser plateforme, on pense audience, on essaie de comprendre cette audience, on essaie de la qualifier
11:35 et de comprendre quelles sont les logiques communautaires qui gravitent autour de cette audience.
11:39 Et en fonction de ces résultats, parce que derrière il y a de la data, on va recommander telle ou telle plateforme sociale.
11:46 Pour 2024, quelles sont les tendances que vous voyez se décider, qu'il faudra surveiller de près ?
11:52 Les tendances s'inscrivent dans ce qu'a été 2023.
11:55 La première tendance, elle est assez classique, c'est l'usage de la vidéo.
12:01 Les réseaux sociaux, historiquement, ont été très textuels, si je puis dire.
12:06 Aujourd'hui, avec le développement de TikTok, on a beaucoup parlé de contenu, ce contenu est aujourd'hui vidéo.
12:14 Au-delà de TikTok, il y a un nouveau format qui fait référence, c'est le short content vertical vidéo,
12:20 qu'on retrouve finalement aujourd'hui sur presque toutes les plateformes.
12:24 Il y a quand même un shift à faire pour les marques, dans leur ligne éditoriale, de les pousser vers de la vidéo.
12:31 C'est aussi plus engageant pour les marques, parce qu'on s'expose davantage sur une vidéo.
12:36 La deuxième tendance, c'est aussi d'être capable d'être dans un discours de vérité et d'authenticité.
12:43 Je crois qu'il y a un vrai challenge pour les marques, une vraie attente des audiences,
12:50 d'être aussi rentré de manière plus authentique, plus vrai, que ce soit avec les créateurs de contenu qu'avec les marques.
12:57 Il y a une tendance qui est intéressante, qui se développe, c'est le live.
13:01 Ça fait bien longtemps qu'il y a du live sur les réseaux sociaux, mais de plus en plus des créateurs de contenu, des marques,
13:06 développent des lives, notamment sur TikTok, des lives qui sont d'ailleurs assez longs,
13:11 pour parler d'un sujet dans lequel on est dans un discours qui est, je dirais, assez brut, assez vrai,
13:16 et qui est aujourd'hui une attente assez forte des consommateurs.
13:20 Merci beaucoup Vincent-Rénaud Lacroze. Je rappelle que vous êtes directeur général de We Are Social Paris.
13:24 Nous sommes maintenant avec Marie Cousteux. Bonjour.
13:31 Bonjour.
13:32 Vous êtes CEO de Remind PhD et vous avez été récompensée à plusieurs reprises au Grand Prix des agences médias,
13:37 dont Bismarck était partenaire cette année.
13:39 Qu'est-ce qui fait la spécificité de votre agence sur ce marché des agences médias ?
13:44 Notre spécificité en tant qu'agence médias, c'est vraiment d'avoir une culture qui est assez bipolaire, on va dire,
13:51 puisqu'on est nés de la fusion d'une agence indépendante très ancrée dans le digital,
13:56 qui s'est adossée à un réseau international qui est PhD,
13:59 et de toute cette culture à la fois digitale et réseau international, on en a fait une nouvelle sauce,
14:05 qui nous donne aujourd'hui une spécificité qui est à la fois une agence très digitale,
14:10 mais aussi la capacité derrière à pouvoir balayer beaucoup plus large dans la façon dont on opère.
14:14 Vous faites partie d'un groupe qui s'appelle OMG.
14:17 Quelles sont les synergies, qu'est-ce que ça vous apporte finalement au quotidien d'être adossé à ce groupe ?
14:22 On a aujourd'hui la possibilité, comme je le disais, de s'adosser à un réseau international,
14:27 ce qui est quand même une vraie force, à la fois pour pouvoir aller piocher des connaissances,
14:31 la capacité aussi de pouvoir aller regarder ce qui se passe sur d'autres marchés,
14:35 sur vraiment beaucoup de locations qu'on peut avoir au niveau du réseau,
14:39 mais aussi la possibilité de pouvoir s'adosser et s'appuyer sur le groupe
14:43 pour tout ce qui est développement d'outils, tout ce qui est développement de méthodologie et de process,
14:46 tout ce qui est aussi derrière point de vue, négociations avec d'autres gros partenaires de notre écosystème.
14:52 Donc ça, c'est vraiment une force qu'on a quand on appartient à ce type de groupe.
14:57 Mais aussi la possibilité, ça c'est une force qu'on a côté d'OMG,
15:00 de pouvoir avoir une spécificité française puisqu'on appartient à un groupe américain,
15:05 on est un marché assez atypique et donc une certaine agilité qu'on peut avoir sur notre marché,
15:09 puisque beaucoup plus petit par rapport à des macedones américains.
15:12 Et donc là aussi, c'est cette bipolarité dans laquelle on évolue.
15:15 On laisse souvent la créativité aux agences créatives et j'ai l'impression que finalement,
15:19 les agences médias vont de plus en plus sur ce terrain-là aujourd'hui.
15:23 Ça veut dire quoi être créatif quand on est une agence média ?
15:25 Alors, le premier élément, c'est que quand on parle de médias aujourd'hui,
15:29 on est déjà sur une multiplicité des possibilités par rapport aux différents leviers,
15:35 aux différents supports, aux différentes cadences de communication,
15:38 qui font que de toute façon, il n'y a aucune communication médias qui est pareille
15:42 d'un annonceur à un autre, d'une campagne à une autre.
15:46 Donc déjà, c'est le premier élément.
15:47 Le deuxième élément, c'est qu'au-delà de toute cette capacité à pouvoir définir
15:52 qui va être le meilleur mix, les meilleures typologies de format, la meilleure orchestration,
15:56 on a aussi bien évidemment, via le média, la capacité à pousser de l'innovation,
16:02 à pousser aussi des éléments de différenciation pour nos annonceurs,
16:05 à injecter des notions de créativité par les typologies de campagne
16:10 qu'on va pouvoir porter et amplifier par le média,
16:13 qui font que tout ça nous permet aujourd'hui d'adresser une pluralité de créativité aussi via le média.
16:18 Marie, vous avez pris la tête de cette agence il y a un an.
16:21 Quel bilan est-ce que vous faites au bout d'un an ?
16:24 Alors, ça a été un an très intense, puisque bien évidemment,
16:28 on est sur un environnement qui est mouvant aussi.
16:30 Donc, c'est à la fois prendre les fonctions et découvrir ce qui fait aujourd'hui
16:34 la richesse du Ringman PhD, regarder un petit peu les éléments d'ajustement,
16:38 réussir à se projeter sur la suite, tout ça en prenant en compte aussi
16:42 le fait qu'au-delà de ce qui se passe au sein de l'agence,
16:44 il y a aussi un environnement qui bouge.
16:46 Et donc, de pouvoir bouger à l'intérieur de l'agence tout en continuant à suivre
16:51 toute la mouvance externe et de se dire qu'à un moment,
16:54 il faut qu'on arrive à se projeter avec Ringman PhD qui est intégré
16:57 et puis réussir à aller un cran au-delà aussi dans la projection de 2024 et sur les prochaines années.
17:01 Justement, quels vont être vos enjeux pour 2024, vos ambitions ?
17:05 Alors, on a un gros enjeu qu'on a amorcé en 2023 sur un sujet d'organisation autour du trading.
17:09 Aujourd'hui, on se rend compte que cette complexité du média dont je parlais auparavant
17:13 se traduit aussi dans la manière dont on opère.
17:15 Et ça, il faut qu'on arrive à le retranscrire sur la manière dont on est organisé.
17:19 Quand on parle de vidéo, par exemple, aujourd'hui, il y a plus d'une vingtaine de façons d'acheter la vidéo,
17:23 une vingtaine de supports de typologie d'achat et une vingtaine de typologies de personnes aussi
17:28 qui peuvent l'acheter au sein des agences.
17:30 Et donc, il faut qu'on ait la capacité à apporter à la fois une réponse qui est efficace dans notre organisation,
17:35 qui apporte aussi de la productivité, de l'efficacité dans le média,
17:38 mais aussi de la lisibilité, de la clarté pour nos annonceurs, nos clients avec lesquels on travaille,
17:42 qui comprennent aussi là où on les emmène et qu'on leur apporte une valeur ajoutée aussi dans notre organisation là-dessus.
17:48 L'accompagnement aujourd'hui, c'est vraiment clé dans le métier que vous faites ?
17:52 C'est clé. C'est un accompagnement qui est dans la compréhension vraiment sur mesure
17:56 de tout ce que nos annonceurs attendent d'une agence.
17:59 Et ça, on ne peut le faire que quand on est au plus proche de leurs problématiques, bien évidemment.
18:02 On ne peut pas rentrer sur des choses déjà standardisées, calibrées dès le départ.
18:06 Merci beaucoup Marie Costeux. Je rappelle que vous êtes la CEO de Remind PhD.
18:10 Et on va faire un petit suivi de dossier aujourd'hui.
18:18 C'est assez inhabituel, mais j'ai le plaisir de retrouver Renaud Berthe, CMO de Hitch,
18:23 service de VTC spécialisé dans la desserte de la banlieue, à distance aujourd'hui.
18:28 Renaud, vous étiez venu il y a quelques mois sur le plateau de Mark & Stratton
18:32 nous raconter votre dernière campagne qui s'appelle "Greetings from la banlieue".
18:36 Imaginez avec BETC, c'était une sorte de combat contre mi-journée pour changer l'image de la banlieue.
18:43 Est-ce que déjà pour ceux qui auraient manqué l'épisode précédent, vous pouvez un petit peu nous rappeler
18:48 quel était l'objet de cette campagne et comment vous l'avez orchestré finalement ?
18:52 Oui, bien sûr. Déjà la première chose, c'est qu'effectivement, ça fait longtemps que,
18:58 parce que c'est notre territoire, parce que nos chauffeurs viennent tous de là,
19:00 parce que la plupart de nos clients viennent de banlieue, que c'est un territoire qui nous est cher,
19:04 donc on est très sensible au sujet de la banlieue et c'est un sujet qu'on défend
19:07 et qu'on cherche à valoriser au quotidien en tant que marque.
19:10 Et c'est vrai qu'avec l'essor de mi-journée, puisque c'est ça dont on se parle,
19:14 on a commencé un petit peu à regarder à travers les promptes, puisque c'est un système qui fonctionne
19:19 où on rentre des mots et on obtient des images, pour ceux qui ne le savent pas,
19:22 on a commencé à regarder effectivement ce que ça donnait quand on rentrait,
19:25 l'occurrence, banlieue dans l'outil mi-journée.
19:28 Et c'est vrai qu'on a constaté des différences assez significatives, voire même choquantes parfois,
19:33 entre une occurrence qu'on pourrait rentrer comme un enfant à l'école ou un enfant à l'école en banlieue,
19:39 ou dans un cas où on avait un enfant souriant dans un endroit, ou en tout cas une école rassurante, paradisiaque presque,
19:45 et de l'autre côté un enfant dans une école délabrée, lui-même apparemment déprimé,
19:51 et tout ressemblait à une espèce d'expression de la misère,
19:55 comme si banlieue était égale à misère/scène de guerre parfois.
20:00 Et c'est vrai que nous qui en avons une vision réaliste et donc positive,
20:04 c'est vrai que ça nous a travaillé et on s'est dit qu'il fallait qu'on fasse quelque chose.
20:08 Pour faire quelque chose, et effectivement ça paraît un peu gigantesque,
20:12 ça donne un peu le vertige de se poser la question de savoir comment on peut venir infléchir un outil qui a une telle aura,
20:17 qui paraît aussi énorme, et ce qu'on a identifié en fait c'est que c'est vrai qu'il y a une bulle autour de Midjourney,
20:23 c'est vrai que ça paraît énorme, mais en fait c'est que 11 ingénieurs qui, en fait,
20:27 rendent certaines occurrences, font évoluer l'outil, effectivement à travers ce qu'ils trouvent sur le web,
20:31 mais aussi un peu à la mano, et donc en fait la meilleure manière probablement de venir infléchir ces promptes et ces occurrences,
20:37 c'était de s'adresser directement à eux.
20:39 Et la manière dont on l'a fait pour les toucher directement, ça a été de shooter des milliers de photos de la banlieue,
20:45 telle qu'on la connaît, telle qu'on la voit, telle qu'on l'aime, et de leur envoyer via des cartes postales,
20:50 en espérant, et c'est là qu'on se retrouve pour se parler, avoir une réponse de Midjourney.
20:55 Donc j'imagine qu'il y a eu une réponse.
20:59 Alors il y a eu une réponse, c'est bien pour ça qu'on se reparle.
21:02 Effectivement, pour la petite histoire, ces cartes postales, on ne les a pas juste envoyées telles quelles,
21:07 c'est-à-dire qu'effectivement il y avait des photos de la banlieue dessus, un message pour eux,
21:10 un QR code qui les renvoyait vers la base de données qu'on a aussi constituée au-delà des cartes postales elles-mêmes.
21:15 Mais ces cartes postales, on les a fait remplir par les habitants de la banlieue eux-mêmes.
21:19 On a été dans la rue, on s'est mis en partenariat avec des petits commerçants qui eux-mêmes distribuaient les cartes,
21:24 et donc en fait on a collecté 2000 cartes postales, un peu plus même, avec des petits mots d'habitants de la banlieue,
21:29 leur disant "écoutez, vous êtes mignons, mais en fait juste chez nous ça ne ressemble pas à ça".
21:33 Et donc ça a pris quelques semaines effectivement de faire remplir toutes ces cartes,
21:37 de sensibiliser la population à cet écueil quelque part, à ce biais.
21:42 Une fois qu'on a collecté ces 2000 cartes postales, on les a envoyées dans un petit, enfin un gros carton, au siège de mi-journée.
21:48 Pour la petite histoire, ça a pris un petit peu de temps parce que le colis s'est perdu,
21:52 on a réussi à rentrer en contact avec eux juste pour savoir bêtement si le colis avait été reçu,
21:57 mais en fait vous connaissez le monde dans lequel on vit aujourd'hui, beaucoup travaillent en remote,
22:01 donc ça a pris un petit peu de temps avant que l'un d'eux d'aille aller jusqu'à la boîte aux lettres, tout bêtement.
22:07 Et en fait pour le dire très simplement, au bout de trois semaines, donc c'est relativement rapide,
22:10 on a reçu une confirmation de mi-journée via Discord de la bonne réception du colis.
22:17 Et en fait ce qui nous a plu et ce qui nous a surpris, mais en même temps c'est tout à leur honneur,
22:21 c'est qu'en fait leur réaction a toujours, enfin dès le début et dès la réception, été hyper positive.
22:27 C'est-à-dire que là où ils auraient pu voir une attaque, et c'est vrai que la manière dont on avait construit notre vidéo
22:32 était assez offensive, eux y ont vu une opportunité de venir améliorer leur outil,
22:37 puisqu'ils sont en fait dans une démarche de constant learning, et donc en fait c'est une opportunité pour eux
22:42 de venir améliorer une occurrence sur laquelle effectivement, puisqu'elle était écrite en français,
22:46 ils n'avaient pas forcément, je pense, eu la vigilance nécessaire, mais parce qu'ils ne sont pas 5 000, ils sont 11,
22:51 et donc ils ont eu une opportunité de collaborer avec nous pour venir améliorer cet outil.
22:56 Donc ce qui s'est passé après la réception des cartes postales, c'est qu'un de leurs ingénieurs nous a contactés,
23:01 pas sur Discord mais cette fois-ci sur X, anciennement Twitter, pour nous demander en fait de nous envoyer
23:07 la base de données de manière à ce qu'ils viennent la mettre et venir réfléchir à l'algorithme
23:12 à travers la base de données qu'on avait constituée. Donc autant c'était 2 000 cartes postales,
23:17 mais on avait constitué une base de données, nous, à la mano, avec des photographes freelance de 4 000 photos.
23:22 Donc le truc qu'on n'avait pas forcément vu venir, c'est que ces 4 000 photos, il ne fallait pas simplement
23:26 leur envoyer pour qu'ils puissent la mettre dans la base de données, il a fallu la convertir dans un format assez spécifique.
23:31 Comme c'est une plateforme qui fonctionne via des logiques de texte, il a fallu aussi qu'on écrive en anglais
23:36 et en français sur ces 4 000 photos un descriptif qui décrit en fait ce qu'on voit sur l'image
23:41 pour que ça puisse venir enrichir la base de données de Midjourney. Donc ça nous a pris quelques temps,
23:46 c'est pour ça qu'on ne se parle que maintenant. Donc ces 4 000 photos, on les a donc converties,
23:50 on les a décrites et on les a envoyées à cet ingénieur qui les a, on le sait, début janvier, intégrées à la plateforme.
23:58 Mais c'est incroyable !
23:59 Ce qui est intéressant, c'est que, je continue, on en voit déjà les effets. D'abord, ça a été corrélé,
24:04 cette action à la mise à jour de Midjourney qui aujourd'hui est en V6. Et c'est vrai, et je vous l'enverrai avec plaisir
24:12 si vous voulez qu'on continue la conversation maintenant qu'elle est entamée, qu'on voit des différences
24:16 assez significatives sur pas mal d'occurrences, pas toutes, parce qu'on est réaliste aussi,
24:20 4 000 photos c'est beaucoup pour nous, parce qu'on est une petite équipe, c'est pas beaucoup à l'échelle
24:25 de cet océan de contenu qu'il y a. Mais sur certaines occurrences, on voit des différences assez significatives
24:31 et donc on en est évidemment content, on est aussi hyper reconnaissant, d'abord de l'état d'esprit
24:36 qu'a été celui de Midjourney. C'est vrai qu'on rêvait qu'ils nous répondent, mais d'ailleurs je vous en avais parlé,
24:41 on y croyait modérément, parce qu'il faut savoir raison garder, ils ont été tout de suite très sensibles
24:46 au contenu, au combat qu'on portait, ils ont été hyper positifs dans la manière de prendre le sujet
24:51 avec beaucoup de réactivité. Et aujourd'hui, donc effectivement, ces 4 000 photos sont intégrées dans l'outil.
24:57 Ils nous ont dit aussi, mais je n'ai pas le détail parce que c'est leur pote interne, qu'ils avaient travaillé
25:02 sur l'occurrence banlieue elle-même pour la chiner. Et puis maintenant que la conversation est nouée
25:09 avec eux, on a décidé de ne pas s'arrêter là, c'est-à-dire que ces 4 000 photos, c'est un début.
25:14 On a envie de continuer de le faire. La prochaine étape, c'est d'ouvrir une plateforme où les gens vont pouvoir
25:20 eux-mêmes nous partager leurs photos. Nous, on va continuer de l'enrichir. Et l'idée, c'est que tous les mois,
25:24 on puisse continuer de leur envoyer des photos converties, décrites, pour qu'à terme, on aille au bout de notre combat
25:31 et obtenir sur cette plateforme, qui est encore une fois la plateforme leader sur l'IA générative,
25:37 que la représentation de la banlieue soit à 100% réelle et positive. Et juste, que celle que nous, on voit au quotidien
25:46 et qu'on voulait défendre et qu'on va continuer de défendre en tant que marque.
25:49 Il va falloir s'adresser à OpenAI aussi, parce que j'ai vu qu'ils avaient eux aussi sorti une plateforme,
25:55 Sora je crois, qui va maintenant générer des images à partir de textes. Ça fait partie de votre prochain combat.
26:02 Vous avez commencé à regarder ça ou pas ?
26:04 Alors, on a commencé à regarder, on n'a pas encore joué avec, parce que pour l'instant, ils teasent beaucoup,
26:08 mais l'accès à la plateforme est limité. Mais vous pouvez compter sur nous pour aller sur la plateforme
26:12 et faire exactement le même exercice. Mais fait intéressant, et sans que je puisse encore les citer,
26:18 d'autres IA nous ont contactés, parce qu'ils ont vu l'initiative, et nous ont demandé eux aussi d'intégrer ces photos
26:24 à leur base de données. Donc effectivement, l'initiative fait des petits et on est heureux déjà de collaborer
26:28 avec d'autres plateformes qui eux aussi veulent affiner cette occurrence.
26:33 Merci beaucoup Renaud Baird. Je rappelle que vous êtes CMO de Itch. C'est la fin de cette émission.
26:38 Merci bien sûr de nous avoir suivis. On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau numéro de Mark & Stratt.
26:45 Passez une très bonne journée sur Bismarck.
26:48 [Musique]

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