Avec Christophe Boutin, politologue et professeur d’université à Caen.
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00:00 avec notre autre invité qu'on accueille avec plaisir
00:03 puisque c'est notre autre invité que nous accueillons, Christophe Boutin. Bonjour à vous !
00:07 - Bonjour ! - Bienvenue sur Sud Radio.
00:10 Politologue, professeur d'université à Caen.
00:12 Tiens, je disais un ancien ministre de la Santé parce qu'il s'exprime ce matin dans les pages du Parisien aujourd'hui en France.
00:17 Il s'agit d'Olivier Véran. Il a été ministre de la Santé, il a été ensuite porte-parole du gouvernement.
00:21 Et puis là, il est redevenu député. Il s'exprime dans le Parisien pour dire d'une part qu'il pense que la France peut rebasculer
00:28 en quelques semaines au centre-gauche, on va en parler avec vous, et d'autre part qu'il n'est pas candidat aux
00:33 européennes contrairement à ce qu'on aurait pu penser et à ce qui a été écrit.
00:36 Comment se fait-il qu'à quelques mois des européennes, le parti présidentiel n'ait toujours pas de tête de liste ?
00:41 C'est une bonne question. En tout cas, c'est pas faute d'avoir cherché
00:44 parce qu'on a eu toute une série de noms qui ont circulé. On a eu Bruno Le Maire, mais on comprend qu'il préfère rester Grant-Argentier.
00:50 On a eu Jean-Yves Le Drian qui a été proposé mais qui a dit "non, c'est pas pour moi". On a eu Julien Denormandie,
00:56 on a eu Olivier Véran, bref, on teste toute une série de noms. Je vous rappelle qu'initialement on avait Stéphane Séjourné qui était quand même
01:02 pressenti pour présider cette liste Renaissance et qu'à nomination à ministère de M. Séjourné a effectivement
01:08 posé la question de l'ouverture de la tête de liste de Renaissance.
01:12 On ne se presse pas pour y aller, ça prouve peut-être qu'on ne tient pas nécessairement à être
01:17 porteur d'une mauvaise nouvelle en termes de résultats électoraux.
01:21 En d'autres termes, personne ne se bouscule parce que tous ceux qui ont été approchés se disent que
01:26 le parti présidentiel va prendre une raclée, pardonnez-moi la familiarité, aux européennes.
01:31 En tout cas, qu'ils se disent que le différentiel qu'il y a actuellement avec la liste qui
01:37 est en tête dans les sondages, qui est la liste du Rassemblement National, un différentiel de plus de dix points actuellement,
01:43 ce différentiel va être difficile à rattraper. Or on sait que c'est un des objectifs
01:48 d'Emmanuel Macron dans ce renouvellement ministériel avec la mise en place du gouvernement de Gabriel Attal.
01:53 Ça faisait aussi partie des objectifs de donner un nouvel élan pour réussir à réduire ce différentiel.
01:58 Maintenant, il est logique de voir quelqu'un comme Bruno Le Maire,
02:01 aux fonctions qu'il occupe, préférer rester à Bercy plutôt que d'aller traîner dans les travées luxembourgeoises.
02:08 Effectivement, mais ça veut dire aussi que tout le monde préfère faire autre chose.
02:12 À l'arrivée, ça veut dire que le parti présidentiel sera obligé de choisir une personnalité de second plan ?
02:17 De second plan, ou peut-être sortira-t-il de son chapeau quelqu'un d'entièrement nouveau ?
02:23 Après tout, ça fait aussi partie des éléments du macronisme que chercher des éléments de rupture.
02:28 On attend, on attend. Et effectivement, pour l'instant, on commence à attendre beaucoup.
02:31 Les élections se rapprochent et je crois qu'il va quand même falloir penser un jour à mettre un nom sur cette tête de liste.
02:36 Alors, effectivement, les sondages ne sont pas bons. On peut le rappeler, nos différentes enquêtes,
02:40 Ifop, Fils du Ciel pour Sud Radio, mettent plus de dix points d'écart, vous l'avez dit, entre le Rassemblement National,
02:45 loin en tête, et le parti présidentiel, nettement sous les 20%.
02:50 Imaginons qu'il continue à baisser, qu'il repasse sous les 15.
02:53 Est-ce que c'est possible d'envisager que le parti présidentiel se retrouve troisième aux européennes ?
02:59 Troisième aux européennes, ça va dépendre un petit peu de cette perspective.
03:04 D'ailleurs, vous étiez Olivier Véran. De cette perspective couvre Olivier Véran,
03:08 c'est-à-dire d'une remontée d'un autre parti.
03:11 Alors, quelles sont les deux parties qui peuvent remonter actuellement ?
03:13 Ce peut être soit les Républicains, avec Bellamy, mais il faut bien dire ce qu'il y est,
03:17 depuis l'annonce de la candidature, on a plutôt une petite baisse au niveau des sondages des Républicains,
03:23 et ça peut être un parti de centre-gauche, et on sait que c'est le parti actuellement présenté par Glucksmann,
03:30 qui peut remplir ce rôle.
03:32 Elle est donnée à près de 10% en ce moment, ce qui est un bon score par rapport aux dernières européennes.
03:38 Oui, absolument, mais c'est vrai qu'il y a actuellement un créneau.
03:41 On a bien vu, si vous voulez, la loi immigration a créé une division au sein de la majorité présidentielle politique,
03:48 mais peut-être aussi au sein des électeurs, et il semble qu'il y ait un créneau qui apparaisse
03:52 entre d'une part la NUPES, alliée à LFI, et différentes listes qui vont se présenter, écologistes et autres,
04:01 et une liste social-démocrate.
04:03 Ça ne profite d'ailleurs pas tellement, et c'est un peu étonnant d'ailleurs,
04:06 mais c'est peut-être l'alliance avec la NUPES qu'elle paye ici.
04:09 Ça ne profite pas tellement à la liste écologiste, alors que classiquement,
04:12 les écologistes ont un bon score aux élections européennes.
04:15 Effectivement, et c'est la raison pour laquelle Olivier Véran, dans Le Parisien Aujourd'hui en France,
04:18 dit qu'il pense que la France pourrait revenir un jour, en quelques semaines, au centre-gauche.
04:23 Alors, est-ce vrai ou pas ? On sera amené à en reparler, pourquoi pas avec vous.
04:26 Merci beaucoup, Christophe Boutin, politologue et professeur à l'université de Caen.
04:32 Allez à suivre sur Sud Radio, il est 7h44.