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00:00 *Générique*
00:07 Les informer en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec Sophie Dravinel, grand reporter au Figaro.
00:12 Bienvenue Sophie !
00:12 Bonjour !
00:13 Et Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'Obs.
00:16 Bien sûr Renaud, tu y es là !
00:17 Bonjour, bonjour Salia !
00:19 Bonjour Renaud ! Renaud, on commence tout de suite par cette grève SNCF qui va bouleverser les vacances scolaires.
00:24 En tout cas, effectivement, trois jours de trafic ferroviaire très perturbés, en particulier les TGV,
00:28 donc de vendredi à dimanche, enfin même une grève qui commence ce soir à 20h d'ailleurs.
00:32 Rappelons qu'il s'agit d'une grève des contrôleurs SNCF,
00:36 un mouvement qui inquiète le gouvernement, déjà à cause des perturbations attendues ce week-end
00:42 et puis sur l'hypothèse que ce mouvement fasse boule de neige
00:45 et que d'autres mouvements sociaux se produisent dans les semaines qui viennent.
00:48 Et d'ailleurs, l'inquiétude est telle que le Premier ministre, hier,
00:51 Gabriel Attal, a fait une sortie pour mettre en garde en quelque sorte les grévistes.
00:57 Moi je vais vous dire, je pense que les Français sont très attachés à notre Constitution et au droit de grève.
01:02 Ils savent que la grève, c'est un droit. Mais je crois qu'ils savent aussi que travailler, c'est un devoir.
01:08 Moi je pense évidemment aux Français, je pense aussi à beaucoup de cheminots qui finalement se disent
01:14 c'est aussi l'image de notre entreprise, de la SNCF, dont on est particulièrement fiers
01:18 et pour laquelle on est particulièrement fiers de travailler, qui à chaque fois finalement en prend un coup.
01:22 Le nouveau ministre des Transports, lui, Patrice Vergritte, déclare qu'il ne comprend pas bien d'ailleurs les motifs de cette grève à la SNCF.
01:29 On le voit, Gabriel Attal, pointe un peu la responsabilité des grévistes.
01:33 Le travail est un devoir.
01:35 Souligne-t-il une façon, prétend Gabriel Attal, de se mettre du côté des Français, du côté de l'opinion ?
01:40 Est-ce que le chef du gouvernement est tenté d'essayer de monter justement l'opinion contre les grévistes,
01:46 d'une part à la SNCF et au-delà d'ailleurs, si d'autres mouvements voyaient le jour dans les semaines qui viennent ?
01:51 Oui, clairement, il prend appui sur l'opinion qui n'est pas très favorable à ce mouvement,
01:56 parce que parfois il y a un mouvement de grève par procuration, de solidarité avec les grévistes.
02:00 Ce n'est pas le cas dès lors que la SNCF se met en arrêt de travail.
02:06 Et il fait même mieux que ça, il essaye même de diviser à l'intérieur même de l'entreprise,
02:10 puisque c'est une catégorie de personnel, les contrôleurs qui, organisés à la base dans un collectif, mènent ce mouvement.
02:17 Du coup, il les oppose aux autres agents ou employés de la SNCF, qui eux, voient l'image de leur entreprise abîmée au passage.
02:26 Donc effectivement, c'est une tentative de division à la fois de l'opinion vis-à-vis de la SNCF et à l'intérieur même de la SNCF.
02:34 Mais il joue bien de faire ça le Premier ministre, Sophie Dravinel ?
02:37 Ecoutez, c'est extrêmement classique comme tentative dans l'histoire des mouvements sociaux.
02:41 Il y a toujours eu le politique qui n'avait pas intérêt au blocage du pays,
02:45 le politique qui n'avait pas intérêt à l'avancée des négociations,
02:48 que ce soit en lien avec les directions des catégories socioprofessionnelles concernées,
02:56 qu'avec certaines en opposition, comme l'a très bien dit Sylvain Courage.
02:59 Ce qui est un petit peu différent, je pense, avec cette grève-là des contrôleurs.
03:05 Évidemment, les Français n'y sont pas favorables pour ceux qui peuvent partir en vacances, parce que ça va les bloquer,
03:10 ce qui est quand même une catégorie de personnes relativement aisées, surtout pour celles qui partent en montagne.
03:14 Mais de fait, il y a cette crainte des Jeux Olympiques.
03:19 C'est-à-dire qu'il y a la crainte de l'extension de tous les mouvements sociaux.
03:23 On voit bien, il y en a beaucoup qui sont larvés, dont on entend parler quand on traverse une zone concernée, entre guillemets.
03:29 Qui sait, par exemple, que les pompiers sont en grève depuis plusieurs semaines ?
03:34 Et j'entendais un syndicaliste à Nice disant "la santé des pompiers se consomme à petit feu".
03:42 Alors évidemment, je vous laisse apprécier le... Voilà.
03:45 Mais de fait, ils ont des vrais problèmes liés à la proximité avec tous les produits toxiques,
03:51 évidemment de fumée, de suie, de produits antifeux.
03:54 Et je parle d'eux parce qu'il va y avoir une grève dans le Morbihan demain aussi,
03:58 que la police a aussi voulu exprimer ses revendications, et qu'elle est arrivée à ses fins,
04:05 puisque pour les JO, il y aura la possibilité pour certains policiers de cumuler 3 000 euros de primes.
04:11 Alors évidemment, les douaniers le veulent aussi, et donc sont entrés eux-mêmes dans une étape de revendication.
04:17 Et on voit bien que ça va durer jusqu'au 9 septembre, puisque c'est la date à laquelle la CGT de la RATP a posé la fin de son préavis,
04:29 c'est-à-dire la fin des Jeux paralympiques.
04:31 Oui, un préavis de 6 mois de grève.
04:33 Ça fait un préavis de 6 mois de grève, ce qui est évidemment inédit.
04:36 Les JO vont devenir un moyen de pression pour obtenir des avantages.
04:41 On continue d'en parler, notamment de cette grève à l'SNCF qui va commencer dès ce soir 20h,
04:45 juste après le Fil info d'Elia Bergel à 9h10.
04:48 La Russie a lancé 26 missiles sur l'Ukraine cette nuit.
04:51 Les frappes ont fait au moins un mort, disent les autorités.
04:54 Il y a quelques minutes, Kiev annonce l'envoi de renforts dans l'enfer.
04:58 David Vika dit l'armée pour un show de l'Est du pays en raison d'une situation critique, selon l'Ukraine.
05:04 On a un doublement de la demande de covoiturage et de bus, annonce sur France Info.
05:09 Frédéric Mazella, président de BlaBlaCar, la circulation des trains perturbée de ce soir à lundi.
05:15 Mobilisation des contrôleurs SNCF demain.
05:17 Et tout le week-end, un TGV sur deux circulera seulement.
05:20 Les syndicats demandent entre autres une augmentation de primes.
05:24 Trafic compliqué sur les rails, chargé sur les routes.
05:27 Bison Futé classe la journée de demain en orange, dans le sens des départs dans le quart nord-est du pays.
05:33 Et lundi, ça sera rouge en Auvergne-aux-Ronaldes, dans le sens des départs.
05:37 La terre a grondé à Cap Canaveral ce matin en Floride.
05:40 Décollage réussi pour la puissante fusée Falcon 9 de SpaceX.
05:45 Après un repos horrier pour des soucis techniques, l'engin transporte la lunisseur d'une jeune entreprise américaine
05:50 qui compte devenir la première société privée à se poser sur la Lune.
06:00 Les informés, Renaud Delis, Saliha Brakia.
06:03 De retour sur le plateau des informés avec Sophie Dravinel, grand reporter au Figaro,
06:09 avec Sylvain Courage aussi, directeur adjoint de la rédaction de l'Obs.
06:12 Renaud, y a-t-il un risque d'avalanche de conflits sociaux à l'approche justement des JO ?
06:17 Ce qui est sûr, c'est qu'il y a effectivement un certain nombre de corporations, d'organisations syndicales
06:22 qui mettent la pression sur leur direction ou sur l'État avec cette perspective en ligne de mire.
06:28 C'est-à-dire qu'ils savent aussi qu'avec ce rendez-vous planétaire que vont être les JO à Paris,
06:33 il y a moyen d'utiliser cet agenda, ce calendrier pour faire entendre un certain nombre de revendications.
06:38 C'est la crainte très clairement du côté de l'exécutif.
06:41 Ce qui explique d'ailleurs qu'il y a effectivement un certain nombre d'opérations de déminage
06:44 qui ont été conduites depuis déjà plusieurs semaines avec l'annonce, la promesse
06:49 et parfois d'ailleurs déjà la concrétisation de futures primes pour certaines catégories
06:54 qui en réclamaient au regard justement du surcroît d'activités qui devraient être liées à l'organisation des JO.
07:00 On peut penser effectivement aux policiers et gendarmes d'Île-de-France.
07:04 Gérald Darmanin s'est adressé à eux, leur a proposé un certain nombre de primes.
07:07 La question se pose aussi d'ailleurs du côté de l'APHP à Paris, du côté des infirmiers et des médecins.
07:12 C'est une crainte aussi d'ailleurs qui ne pèse pas justement que sur le gouvernement, sur l'exécutif,
07:16 mais aussi sur la mairie de Paris.
07:18 Par exemple, des catégories comme les éboueurs ou les policiers municipaux, eux aussi souhaiteraient une rallonge,
07:26 évoquent des primes ou des revalorisations salariales et que ce contexte-là joue.
07:33 Toutefois, il faut corriger, c'est-à-dire que ce serait aussi dangereux pour un certain nombre d'organisations syndicales
07:39 de jouer de façon un peu cynique justement la menace de blocage au moment des JO.
07:43 Ces organisations ne sont pas irresponsables non plus et leurs leaders savent que ça se retournera aussi contre eux
07:50 et contre leurs organisations.
07:52 Donc, ils n'ont pas intérêt et ce n'est pas leur intention de saboter ce rendez-vous des Jeux olympiques.
07:56 Ce qui est clair, c'est que le gouvernement joue lui-même de ce risque-là ou de cette menace potentielle.
08:02 Et c'est ce qui explique à mon sens la sortie de Gabriel Attal hier, c'est-à-dire la façon dont il hausse le ton
08:07 en reprenant cette rhétorique classique "je suis du côté des Français, du côté de l'opinion".
08:12 La grève c'est un droit certes, mais il ne faut pas en abuser.
08:15 En clair, c'est le message.
08:16 C'est aussi dans cette perspective-là.
08:18 C'est une façon de faire de la politique.
08:20 C'est un peu risqué ça aussi.
08:21 Ça peut aussi se retourner évidemment contre le chef du gouvernement et contre l'exécutif.
08:26 Et d'ailleurs, dans la majorité, certains ont considéré que Gabriel Attal allait un petit peu trop loin
08:31 à la veille même de ce mouvement.
08:33 Ça peut contribuer un peu plus à braquer les syndicats et à compliquer la situation.
08:37 Parce que l'autre moitié de la phrase qui a tiqué et qui a fait enrager la gauche, c'est "travailler c'est un devoir".
08:42 Oui, il a opposé le droit de grève à un devoir.
08:44 Opposer les droits au devoir c'est un classique.
08:48 Mais c'est vrai que c'est un peu autonomique.
08:51 Si on a le droit de grève et que travailler est un devoir, on fait comment ?
08:55 Donc il a vraiment présenté une proposition qui est un peu inacceptable pour les syndicats.
09:03 Il essaye de flatter l'opinion qui souhaiterait que les contrôleurs reprennent le travail.
09:11 Mais ça peut effectivement inflammer les choses.
09:15 Surtout que c'est la base qui revendique.
09:18 En fait, les syndicats peuvent craindre d'être associés à des revendications un peu trop cyniques à l'approche des jeux.
09:25 Mais la base s'exprime.
09:26 Et c'est le cas dans toutes ces professions.
09:28 Aujourd'hui, les syndicats doivent essayer de contrôler, on l'a vu aussi avec les agriculteurs,
09:32 essayer de contrôler le mécontentement de la base.
09:34 Il y a aussi un élément qui aggrave les choses, c'est l'inflation.
09:37 Puisque, évidemment, le dérapage des prix déjà oriente les syndicats et les salariés vers des revendications d'augmentation de salaire et de primes.
09:47 Donc tout ce contexte-là fait que les JO vont peut-être coûter cher sur le plan social.
09:52 Mais on peut aussi dire qu'ils auront fait progresser la condition de certains travailleurs.
09:56 On met rarement ça au crédit des Jeux Olympiques.
10:00 Sophie ?
10:02 Ce qui est intéressant sur les contrôleurs et la SNCF, c'est qu'en fait, leur mouvement est regardé d'autant plus près que c'est eux, il y a un an, un peu plus d'un an,
10:10 qui avaient démarré un mouvement sur Facebook et Sylvain Courage disait de très juste titre que les syndicats sont aussi attentifs aux revendications de la base,
10:19 y compris les revendications qu'ils voudraient faire sans les syndicats.
10:23 Alors évidemment, on sait que pour les préalables de grève, il y a besoin des centrales syndicales,
10:26 qu'il y a un cadre juridique dans lequel ces manifestations, ces grèves s'inscrivent.
10:32 Mais il y a aussi cette volonté de débordement.
10:34 Et cette volonté de débordement, cette colère, ces revendications, elles trouvent, selon moi, beaucoup leur origine dans justement dans les Gilets jaunes.
10:43 Et Priscilla Ludovsky, qui revient un petit peu, qui était une des leaders des Gilets jaunes,
10:47 qui revient à la faveur des européennes dans l'environnement de la NUPES,
10:51 qui est son environnement politique naturel, le souligne bien que les Gilets jaunes sont évidemment un peu à l'origine de ces revendications de défiance institutionnelle.
11:02 Et cette défiance institutionnelle, elle s'exerce vis-à-vis des syndicats de façon très claire.
11:08 Et donc, on voit bien aussi la crainte de toutes les organisations syndicales.
11:13 Et Sophie Binet, qui est à la tête de la CGT, en est particulièrement consciente,
11:18 puisque elle-même était partie prenante avec François Ruffin du mouvement Nuit Debout,
11:23 qui était une sorte de préfiguration des Gilets jaunes dans la rue, pour un public beaucoup plus restreint, entre guillemets.
11:30 Et donc, ils ont bien le sentiment de ce débordement de la base, y compris des formes syndicales.
11:36 On l'avait vu lors du précédent mouvement, vous le rappeliez, effectivement, qui s'était déroulé à la SNCF,
11:40 justement, qui était partie de la base et qui s'était déroulé pendant les vacances de Noël, il y a deux ans, et qui avait été extrêmement dur.
11:46 Et il avait été difficile d'en sortir, faute notamment d'interlocuteurs, en tout cas uniques, organisés, etc.
11:53 Et les syndicats eux-mêmes avaient un peu couru après cette base pour essayer de reprendre le contrôle de ce mouvement.
12:00 Ce processus de délégitimation des organisations syndicales, comme d'ailleurs de nombre d'intermédiaires,
12:06 c'est aussi la même crise que traversent les partis politiques, même de façon beaucoup plus forte d'ailleurs que les syndicats,
12:12 parce que les syndicats ont été remis en selle quand même en grande partie par la mobilisation contre la réforme des retraites,
12:16 il faut le rappeler, par le rôle de l'intersyndical.
12:18 Mais c'est vrai que c'est toujours un risque qui pèse sur les organisations syndicales,
12:22 qui en ont pleinement conscience et qui essayent, y compris à travers ce mouvement, effectivement, de garder la main.
12:29 Et donc là aussi, l'attitude du gouvernement, elle est à double détente, en quelque sorte,
12:34 parce que lorsque Gabriel Attal insiste sur le travail comme un devoir,
12:39 alors du côté de Matignon, on renvoie au préambule de la Constitution de 1946,
12:42 et puis ça s'inscrit dans le discours global du gouvernement sur la valeur travail.
12:46 C'est le leitmotiv, c'est le fil rouge du gouvernement, le travail qui s'inscrit au fronton de ce gouvernement.
12:55 Mais ça peut, d'une part, mettre en difficulté effectivement les syndicats, y compris par rapport à leur base, on le disait à l'instant,
13:01 et puis d'autre part, ce qui frappe aussi, c'est la différence de ton du gouvernement à l'endroit des syndicats,
13:07 et en l'occurrence de ce mouvement à la SNCF, qui s'annonce,
13:11 et le ton qu'a employé le gouvernement jusqu'à présent vis-à-vis des agriculteurs.
13:15 C'est-à-dire qu'il y a une très nette différence, il y a un gouvernement extrêmement indulgent,
13:19 à l'écoute des agriculteurs, au moins jusqu'au salon d'agriculture,
13:22 puisque évidemment tout le monde a ce calendrier en tête.
13:24 C'est un peu les Jeux Olympiques de l'année.
13:26 Voilà, c'est plus près que les JO.
13:27 Chacun a une échéance.
13:28 Vous avez raison, Sylvain, c'est plus près que les JO, mais on voit que tout le monde a la visite d'Emmanuel Macron au salon d'agriculture en tête,
13:34 que ce soit du côté des organisations agricoles ou du côté de l'Élysée et de l'exécutif.
13:38 Et donc c'est assez frappant, c'est très frappant, cette distinction.
13:42 Alors ça tient aussi, évidemment, juste un dernier point, au fait que le mouvement des agriculteurs jusqu'à présent est très populaire dans l'opinion.
13:49 Donc le gouvernement n'a pas tellement d'autres choix que de lui courir après, de l'écouter,
13:53 et de céder à nombre de ses revendications, alors que les blocages à la SNCF, surtout en période de vacances, sont rarement populaires.
14:02 Oui, bien sûr.
14:03 Les informes, ils continuent dans un instant.
14:05 On revient juste après le Fil info d'Elia Bergel à 9h20.
14:07 La France va atteindre cette année l'objectif de 2% du PIB en dépenses militaires, objectif préconisé par l'OTAN.
14:14 Sébastien Lecornu, le ministre de la Défense, l'annonce à Bruxelles ce matin.
14:18 Gabriel Attal va prendre la température du monde agricole.
14:21 Le chef du gouvernement se rend aujourd'hui sur une exploitation bovine de la marne après une mobilisation historique du secteur,
14:28 il y a une dizaine de jours, du coup d'envoi du salon de l'agriculture.
14:32 Joe Biden appelle une nouvelle fois le congrès américain à agir contre la violence par arme à feu.
14:38 Au moins un mort, une vingtaine de blessés après des tirs lors de la parade à Kansas City,
14:43 fêtant la victoire de l'équipe de la ville au Super Bowl.
14:45 Un adulte sur trois possède au moins une arme à feu aux États-Unis.
14:49 La prestigieuse course du Vendée Globe peut être entachée de triches.
14:54 Enquête en cours, en tout cas à la Fédération française de voile sur l'édition 2020-2021.
14:59 La skippeuse Clarisse Kramer est soupçonnée d'avoir été aidée dans sa trajectoire par un autre marin à terre.
15:06 Tanguy le Turcay, son mari, en l'occurrence cette année-là.
15:09 Clarisse Kramer a fini 12e.
15:11 *Générique*
15:22 Et on est toujours avec Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'Ops,
15:25 avec Sophie Dravinel, grand reporter au Figaro.
15:28 Renaud, après la censure du Conseil constitutionnel de la loi immigration,
15:32 la droite veut maintenant organiser un référendum d'initiatives partagées.
15:35 Et globalement, c'est vrai qu'on sort à peine d'un marathon législatif sur l'immigration
15:39 avec la loi immigration adoptée au mois de décembre,
15:41 à l'issue de semaines, de mois de débats dans l'hémicycle ou en dehors de l'hémicycle d'ailleurs.
15:47 La censure, vous le disiez, des principales dispositions que la droite avait ajoutées à ce texte
15:52 au mois de janvier par le Conseil constitutionnel,
15:54 et bien voici qu'on semble repartir pour une nouvelle séquence concernant l'immigration
15:58 avec d'une part Éric Ciotti, le patron de LR,
16:00 qui annonce effectivement vouloir lancer un RIP, un référendum d'initiatives partagées
16:04 pour faire valider les propositions qui ont été retoquées par le Conseil constitutionnel.
16:09 Il y a aussi la fameuse réforme de l'aide médicale d'État
16:12 qui a été promise par Élisabeth Borne en son temps à la droite
16:15 au moment justement de la discussion de ce texte
16:17 et que Gabriel Attal s'est engagé à reprendre,
16:19 mais par la voie réglementaire, dit-on désormais à Matignon.
16:21 Et puis il y a eu l'annonce lundi par Gérald Darmanin
16:25 que le chef de l'État, Emmanuel Macron, souhaite réformer la Constitution
16:28 pour supprimer le droit du sol à Mayotte, le 101e département français,
16:33 en proie à une crise migratoire grave.
16:36 Donc on voit que les initiatives s'accumulent,
16:39 qu'on repart pour une séquence immigration semble-t-il,
16:42 mais est-ce que justement supprimer le droit du sol dans un département français,
16:46 eh bien ce serait possible ?
16:48 Voici ce qu'en disait ici, sur ce plateau hier,
16:51 Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel.
16:54 - Tu apposes deux, trois questions évidentes.
16:57 Est-ce que le texte, oui ou non,
17:00 il est en rupture avec certains éléments,
17:03 et notamment, qu'est-ce qu'il pose comme problème
17:07 par rapport à ce qu'on appelle l'indivisibilité de la République ?
17:09 Parce que, si j'ai bien compris, on dit,
17:12 la situation de Mayotte est spécifique,
17:14 donc il faut un texte spécifique.
17:16 Mais en même temps, la République est unie et indivisible.
17:19 - On voit là déjà une question de fond qui va se poser évidemment
17:21 lors des prochaines semaines et des prochains mois.
17:23 Le gouvernement a annoncé hier le dépôt du projet de loi d'urgence pour Mayotte
17:26 le 22 mai en Conseil des ministres.
17:29 Est-ce que l'ouverture de ce nouveau débat,
17:32 mais aussi le RIP, préconisé par Éric Ciotti par exemple sur l'immigration,
17:36 tout ça va donner lieu de nouveau à un très long débat
17:39 avec des risques de surenchère sur ce sujet
17:42 ô combien explosif qu'est l'immigration ?
17:44 - Sylvain Courage.
17:45 - Oui, à chaque fois, d'ailleurs, le Conseil constitutionnel
17:47 va être au centre des arbitrages,
17:49 puisque toutes ces initiatives viennent heurter
17:52 des grands principes de la République.
17:54 Évidemment, le respect de certains droits humains,
17:57 et puis le respect de notre droit du sol,
18:00 qui sont vraiment des valeurs fondamentales
18:02 qui sont inscrites dans tous les textes.
18:05 Et donc là aussi, le jeu politique s'organise autour de ça,
18:09 avec la concurrence vis-à-vis du Rassemblement national.
18:12 La droite s'est fait un peu piéger, un peu berner,
18:14 dans l'affaire de la loi immigration, puisqu'ils ont voté un texte,
18:17 mais le gouvernement comptait sur le Conseil constitutionnel
18:20 pour le débarrasser d'un certain nombre de dispositions
18:23 qui pouvaient être gênantes pour sa majorité.
18:25 Donc ils essayent de reprendre l'initiative,
18:27 ils reprennent cette idée du référendum,
18:29 qu'ils ont piqué plus ou moins au Rassemblement national.
18:32 Bref, on voit tout ce jeu-là s'organiser.
18:34 Je pense que cette surenchère ne cessera pas
18:36 jusqu'à l'élection présidentielle,
18:38 parce qu'apparemment, les principales formations politiques
18:41 ont décidé que c'était le grand sujet à traiter.
18:44 Peut-être qu'ils ont raison, peut-être qu'ils ont tort,
18:46 c'est un autre débat.
18:47 En tout cas, on va assister à ça,
18:49 et ça va être très dur à suivre pour les citoyens,
18:51 parce que, effectivement, ce sont quand même
18:53 des débats juridiques de fond, ensuite,
18:56 qui ne sont pas faciles à suivre et à comprendre.
19:01 Et donc, voilà, c'est un peu navrant tout de même
19:04 de voir que le débat s'organise de cette manière-là,
19:07 et que la France ne puisse pas organiser
19:09 vraiment une discussion intelligente sur le sujet.
19:12 Il y a une pression migratoire,
19:14 il y a des besoins aussi pour l'économie française.
19:17 Comment on organise ça ?
19:18 Finalement, ça pourrait être un sujet partagé.
19:20 Au lieu de ça, évidemment, c'est un sujet de discorde total.
19:22 Est-ce qu'il peut trouver une majorité à l'Assemblée,
19:25 au Parlement, en général, Emmanuel Macron,
19:27 sur ce sujet de Mayotte ?
19:29 Écoutez, en tout cas, il l'espère, il l'envisage,
19:32 il imagine, sur la base, évidemment,
19:34 des retours d'opinion qu'il peut avoir,
19:37 et qui vont orienter les votes de tel ou tel groupe à l'Assemblée.
19:40 Après, effectivement, on a vraiment le sentiment
19:43 d'une surenchère, une surenchère poussée,
19:46 sans doute, par la réalité des inquiétudes géopolitiques
19:49 qui sont quand même colossales,
19:52 et qui, faute de trouver un véritable terrain
19:55 sur lequel s'incarner, s'incarnent sur les migrations,
19:58 qui, de fait, sont un vrai sujet,
20:01 sont un vrai sujet lié, évidemment, au changement climatique,
20:04 mais aussi à tous les conflits,
20:06 et dont on ne mesure pas encore, évidemment, l'étendue,
20:09 pour ce qui est, en tout cas, de l'Afrique,
20:12 et de l'Afrique subsaharienne.
20:14 Mais, évidemment, cette inquiétude-là, dans l'opinion,
20:17 on la voit aussi, cette défiance vis-à-vis des politiques,
20:20 et les politiques, on l'a vu dans le dernier rapport du Cevipof,
20:23 qui manifeste un recul encore important,
20:26 chaque année plus important, de la confiance des Français
20:29 vis-à-vis des politiques, et les politiques, qu'il s'agisse
20:32 d'Emmanuel Macron, des LR ou du Rassemblement National,
20:35 courent après cette opinion, dont ils imaginent
20:38 que l'inquiétude, et peut-être reste la réalité,
20:41 mais en tout cas, pas forcément, dans toutes les enquêtes d'opinion,
20:44 que l'inquiétude majoritaire porte sur les migrations.
20:47 Et, en fait, ce qui est impressionnant, et ce qu'il faut voir,
20:50 c'est que ça n'est pas que des manœuvres politiques,
20:53 c'est aussi une réalité, une réalité à Bruxelles,
20:56 on l'a vu avec une nouvelle disposition
20:59 qui va être incluse dans un pacte,
21:02 ce qui s'appelle le Pacte sur les Migrations et l'Asile,
21:05 que le Média Disclose a mis en avant,
21:08 et c'est une mesure qui a été poussée par la France,
21:11 contre l'Allemagne et le Luxembourg,
21:14 et qui va autoriser la rétention
21:17 des mineurs, y compris de ceux de moins de 16 ans,
21:20 tous les mineurs, à l'extérieur de l'Europe.
21:23 Alors, Gérald Darmanin, dans le projet de loi Immigration,
21:26 a eu beau dire qu'il n'y aurait aucun enfant enfermé
21:29 dans des lieux de rétention en Europe, il y en aura
21:32 à l'extérieur de l'Europe, dans ces fameux "hotspots",
21:35 et je termine avec ça.
21:38 La responsable de l'ONG Save the Children,
21:41 Federica Toscano, a dit qu'il s'agissait d'une brèche
21:44 historique dans la protection internationale dont bénéficient
21:47 les enfants, et ce texte sera voté en avril à Bruxelles.
21:50 On verra donc ce qu'il en advient.
21:53 - Merci beaucoup. Merci à tous les trois, à Sophie Dravinel,
21:56 grand reporter au Figaro. On va en profiter pour jeter un coup d'œil
21:59 à la une du jour, évidemment. On va la voir tout de suite.
22:02 - Les grèves. - C'est la grève. C'est la grève des contrôleurs.
22:05 - Alors vous dites qu'une grève provoque l'indignation générale.
22:08 - Absolument. - C'est ce que prétend le Figaro.
22:11 - Effectivement, en une de ces heures. - Sylvain Courage, merci à vous.
22:14 Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'Obs.
22:17 Et vous, cette semaine, c'est un dossier sur Robert Bainbain-Terre.
22:20 - Et l'Ukraine, par ses écrivains, qui est des textes exceptionnels
22:23 des écrivains ukrainiens. - C'est-à-dire cette semaine
22:26 dans l'Obs. Merci beaucoup. Merci à vous deux d'être passés.
22:29 Merci à vous, Renaud. - Merci, Salia. - Et les informés reviennent ce soir
22:32 avec Bérangère Bonte et Géant François Aquilli.
22:34 [Musique]