• il y a 8 mois
Jeudi 15 février 2024, SMART JOB reçoit Nicolas Dugay (conférencier et directeur général, Prefera) , Marion Desreumaux (cheffe de projets études, APEC) et Thibaut Guilluy (directeur général, France Travail)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RH,
00:12 management, débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment.
00:16 Bien dans Smart Job aujourd'hui, on parle des leviers de motivation pour s'épanouir au travail.
00:21 Ça c'est un sujet qui passionne les DRH pour ne pas dire un casse-tête.
00:25 On en parle avec Nicolas Duguay, il est conférencier et directeur général de Prefera, il est notre invité.
00:31 Le grand entretien objectif plein emploi, on en parlera dans quelques instants avec Thibaut Guillouis,
00:36 directeur général de France Travail.
00:39 Après cinq semaines aux manettes de France Travail, quels sont ses objectifs et ses ambitions ?
00:44 On va en parler avec lui dans quelques instants.
00:46 Et puis pour terminer notre émission, fenêtre pour l'emploi, qui veut encore être manager ?
00:50 Oui, plus personne, c'est ce qu'on entend parfois.
00:53 On va en parler avec Marion Destremo, elle est chef de projet études à l'APEC.
00:57 Voilà le programme, tout de suite c'est Bien dans Smart Job.
01:00 Bien dans Smart Job pour parler des leviers de motivation.
01:14 Nicolas Duguay, bonjour, ravi de vous accueillir.
01:17 Vous êtes conférencier et directeur général de Prefera, un habitué de cette rubrique Bien dans Smart Job.
01:21 Vous êtes venu sans livre aujourd'hui, il y en a un qui se prépare.
01:24 Oui, dans trois mois.
01:25 Vous reviendrez dans trois mois.
01:27 Comprendre les leviers de motivation pour s'épanouir au travail.
01:30 Vous les avez compris, ces leviers de motivation ?
01:32 Parce que quand on interroge les experts sur ce plateau, ils nous disent qu'on est un peu perdu.
01:37 Oui, c'est assez logique, puisque finalement on s'aperçoit que c'est assez peu mesuré ce sujet-là.
01:42 Nous actuellement, on a pas mal mesuré le niveau de motivation et le plan mental,
01:47 et chez les sportifs pros, et chez les étudiants, et chez les collaborateurs, et chez les managers.
01:52 On voit que c'est extrêmement varié et qu'en fait, tout le monde se pose des questions sur le sujet de la motivation,
01:57 mais que dans les entreprises, il y a assez peu de plan d'action de motivation.
02:01 Un plan d'action de motivation, ça veut dire quoi ?
02:03 Une véritable grille, un diagnostic pour partir d'un point zéro, pour essayer de progresser avec eux, c'est ça l'objectif ?
02:10 Exactement, parce que finalement, c'est un travail individuel à faire.
02:13 On voudrait que ça soit assez rationnel, mais c'est pas rationnel, c'est très émotionnel.
02:18 Moi, je dis toujours que la motivation est assez simple.
02:20 La base de la définition, c'est quand on demande à un chien de lever la patte, le plus motivé, c'est pas le chien.
02:25 Et vous savez, souvent, on essaie de faire avancer quelqu'un en pensant à soi ou en pensant à l'entreprise.
02:32 Or, c'est l'autre qui nous intéresse.
02:34 Le graal recherché par tout le monde, c'est l'engagement.
02:37 Et pour trouver l'engagement, il faut que chacun y trouve son sens.
02:40 Mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut individualiser, et ce qui pose une vraie question au DRH.
02:45 On massifie très souvent les programmes de formation.
02:48 Et là, vous dites, il faut finalement individualiser, il faut essayer de répondre au plus près aux attentes du collaborateur, pour l'engager.
02:54 Oui, alors celui qui motive le plus, c'est quand même le M+.
02:58 Et le manager direct, c'est celui qui doit le mieux connaître les motivations individuelles des personnes.
03:03 On parle souvent de programme de formation.
03:05 Je vais vous dire l'inverse.
03:07 Moi, je pense que ce n'est pas que de la formation.
03:09 Vous connaissez mon métier et je suis en train de vous dire l'inverse.
03:12 C'est souvent aussi un travail individuel.
03:14 C'est de regarder, est-ce que je sais ce qui motive Arnaud ?
03:17 Et qu'est-ce que je fais pour faire des choses qui le motivent, même si l'entreprise ne peut pas tout sur le sujet ?
03:22 C'est le paradoxe des sens.
03:24 Vous savez, on voudrait que le sens de l'entreprise corresponde parfaitement au sens du collaborateur, qu'il se sente bien.
03:29 Mais souvent, ce n'est pas possible.
03:31 Un mot quand même sur les générations.
03:33 Ce qu'on entend aussi, c'est que c'est un travail de finesse du manager et un peu de psychologie qui va au-delà simplement de l'augmentation de salaire.
03:39 On ne motive pas la génération Z comme on motive un senior.
03:43 Je ne suis absolument pas en phase avec ce sujet.
03:47 J'en ai parlé avec un sélectionneur de rugby qui s'appelle Gonzalo Chiesa, qui est en Italie et qui va jouer contre l'équipe de France.
03:54 Il me disait, il a une cinquantaine d'années, qu'il a une grosse culture internationale.
03:57 Avec mon expérience, j'ai vu des jeunes cons partout et j'ai vu des vieux cons partout.
04:03 J'adore sa phrase, puisque le sujet n'est pas tant l'âge, le sujet c'est que le monde change.
04:08 Tout le monde a des aspirations qui bougent.
04:10 Mais j'adore cette question qu'on peut poser quand on fait des conférences.
04:13 C'est finalement, qu'est-ce qui motive un Y qui démotive un X ?
04:18 Ce qui est intéressant, c'est les enjeux d'interaction.
04:21 C'est la manière dont on embarque et qu'on interagit entre les générations.
04:25 C'est ce qui marche dans une équipe.
04:27 Il y a des jeunes et il y a des plus anciens et tout ça fait une équipe.
04:31 Oui, ça fait une équipe et il y a des jeunes qui sont hyper engagés et des plus anciens qui le sont moins.
04:35 Pour résumer votre pensée, on voit que l'enjeu c'est la psychologie, la finesse et la capacité d'observation du manager.
04:44 Sa capacité à savoir que chez l'un, il y aura peut-être besoin de plus de mots que chez l'autre.
04:51 Comment on fait d'un point de vue pratique ? Parce que le DRH se dit que tout ça c'est bien beau.
04:55 Comment je mets ça en application ?
04:57 En réalité, il y a cinq pavés qui fabriquent la motivation.
04:59 Il y a cette histoire de sens, il y a des collaborateurs qui veulent apprendre des choses et des managers aussi.
05:04 Il y a des gens qui veulent prendre plus de plaisir individuel mais également travailler en équipe.
05:09 Ce qui ne veut pas dire que ce n'est que du plaisir.
05:11 Il y en a qui préfèrent l'argent.
05:13 Et puis, il y en a qui préfèrent la reconnaissance.
05:15 Mais ça veut dire un tableau de bord très précis avec des questionnaires extrêmement précis pour avoir une photographie.
05:22 Les entreprises ne font pas ça ?
05:24 Non, elles ne le font pas. Elles le font de façon macro, souvent anonyme et un peu confidentielle.
05:29 Nous, on dit qu'il faut ramener ça sur la tête du manager direct parce que c'est la noblesse de son métier.
05:35 L'autorité c'est l'acte de faire grandir.
05:37 Donc si on veut faire grandir quelqu'un, il faut connaître ses motivations.
05:40 Entretien annuel aussi qui joue un rôle important parce que ça joue là aussi les enjeux de motivation.
05:44 C'est ici que dans ce moment-là s'installe une discussion autour de ces leviers.
05:48 Je vais vous dire que l'entretien annuel est trop tard souvent.
05:51 Vous savez aujourd'hui en psychologie, on sait qu'il vaut mieux trouver deux fois en dix minutes un billet de 50 euros qu'une seule fois un billet de 100 euros.
05:59 C'est-à-dire qu'on fabrique de la dopamine plus souvent.
06:01 Quand on a une culture de développement de la motivation, ça doit être plus souvent qu'une fois par an.
06:05 Merci Nicolas Duguay, conférencier, directeur général préféré avec ces outils que vous portez et ces conseils d'ailleurs
06:12 parce que vous êtes venu aussi donner des conseils à ceux qui nous écoutent sur ces leviers d'épanouissement et d'engagement.
06:18 Merci Nicolas Duguay de nous avoir rendu visite. Place à notre débat et un grand entretien aujourd'hui.
06:23 Nous accueillons Thibaut Guillouis, le DG, le directeur général de France Travaille.
06:27 Cinq semaines à la tête de cette institution, 55 000 collaborateurs.
06:31 Ses ambitions pour atteindre le plein emploi, on va en parler avec lui dans quelques instants et on l'accueille.
06:38 [Musique]
06:49 Smart Job, le débat et un grand entretien aujourd'hui avec le directeur général de France Travaille.
06:55 Feu pour l'emploi, directeur général de France Travaille.
06:57 Bonjour Thibaut Guillouis, rachet de vous accueillir.
07:00 Ce studio vous le connaissez bien parce que presque tous les mois pendant presque un an,
07:03 vous êtes venu nous parler de vos engagements, de votre bataille pour l'emploi et faire se rencontrer...
07:08 Et les entreprises s'engagent.
07:09 L'offre et la demande et les entreprises s'engagent. C'est un sujet d'ailleurs qui vous tient très à cœur.
07:13 Et le mécénat qui est un autre sujet important.
07:15 Aujourd'hui, directeur général de France Travaille.
07:18 On va revenir sur les annonces de Gabriel Attal lors de son discours de politique générale.
07:22 Mais d'abord un petit mot, j'allais dire presque, aux chefs d'entreprise qui pilotent 55 000 collaborateurs.
07:28 France Travaille, c'est 55 000 femmes et hommes engagés pour réduire le nombre de demandeurs d'emploi.
07:35 Comment vous pilotez cette gigantesque paquebot ?
07:39 Écoutez, d'abord, ça ne fait que 5 semaines que je suis à la tête de cette magnifique institution.
07:47 D'abord, c'est un établissement qui est très bien organisé, qui est implanté dans tous les territoires.
07:54 Il a 896 agences, donc c'est très en proximité.
07:58 Je pense que ce qui est important, c'est d'abord de partager le sens.
08:03 C'était aussi l'intérêt de passer des mois et des mois avec les équipes de France Travaille,
08:08 mais aussi avec tous les autres acteurs de l'insertion de la formation et de l'emploi,
08:12 pour se dire, face au constat, quel est le plan d'action ?
08:16 Quels sont les leviers qu'on va pouvoir mobiliser collectivement pour faire ça ?
08:20 Parce qu'il y a un travail de DRH, c'est intéressant, on parle beaucoup au DRH.
08:24 Engager, ça veut dire les convaincre de créer ce portail unique,
08:28 de créer des liens avec des acteurs avec lesquels ils n'avaient pas forcément l'habitude de travailler.
08:33 Vous savez, moi, je crois beaucoup à une phrase qu'on m'avait dit,
08:36 c'est pas que les hommes n'aiment pas changer, c'est qu'ils n'aiment pas qu'on les change.
08:40 Et donc, je ne pense pas que c'est en tirant sur la tige qu'on fait pousser plus vite des fleurs.
08:47 Et donc, ce qui est important, c'est qu'on partage un cap et des valeurs,
08:52 et qu'on le co-construise ensemble avec les collaborateurs et puis avec l'ensemble des acteurs.
08:57 Et ensuite, qu'on soit en proximité, parce que le défi de France Travail,
09:01 c'est d'être au plus près des demandeurs d'emploi et de répondre à la demande de chaque demandeur d'emploi.
09:07 J'ai pour habitude de dire que c'est du sur-mesure, c'est de la haute couture souvent,
09:11 mais il faut pouvoir le faire pour des centaines de milliers de personnes.
09:14 Et c'est vrai pour les demandeurs d'emploi et aussi vrai pour les entreprises.
09:18 Et donc, c'est d'être sur le terrain, de s'assurer que la promesse est tenue,
09:22 et de voir comment lever les freins, apporter les ingrédients qui vont permettre à ces 55 000 collaborateurs
09:29 de rendre le meilleur service possible à l'emploi.
09:33 Vous parlez aux chefs d'entreprise sur ce plateau, et évidemment aussi aux demandeurs d'emploi,
09:37 comment vous pouvez les convaincre de la puissance de l'outil France Travail ?
09:41 Parce que c'est vrai que beaucoup critiquaient pour l'emploi compliqué, lourd,
09:44 l'offre et la demande ne se rencontraient pas forcément.
09:47 Et il y a encore aujourd'hui beaucoup de demandeurs d'emploi qui ne trouvent pas emploi.
09:50 Et pourtant, la liste du nombre de salariés recherchés dans les entreprises est gigantesque.
09:55 En quoi l'outil France Travail va être plus puissant ?
09:58 Écoutez, déjà, on ne parle pas de rien, loin de là, parce que ça fait quand même quelques années,
10:05 et on a accéléré les choses avec Jean Basser ces derniers temps, pour améliorer le service.
10:14 Et d'ailleurs, ce n'est pas à nous de le dire, c'est aux demandeurs d'emploi,
10:17 ils sont 85% à se satisfaire des services et des réponses apportés par les équipes de France Travail.
10:25 C'est 86% des entreprises qui plébiscitent aussi la qualité des services de France Travail.
10:31 Alors, c'est quand même 14% et 15% qu'il faut aller conquérir.
10:35 Et on a encore tout un tas de marges de progrès, c'est absolument indéniable.
10:40 Simplement, ce qui est important, c'est qu'aujourd'hui, par exemple,
10:44 il y a plus de 70% des entreprises qui n'utilisent pas les services.
10:47 C'est quand même dommage de faire autant d'heureux, mais de laisser 7 entreprises sur 10 ne pas se saisir de ça.
10:54 Vous allez leur rendre compte, vous leur expliquez les outils, vous envoyez de l'humain leur parler ?
10:58 Parce que c'est vrai que les chambres d'entreprise sont souvent un peu réticents à se tourner vers Pôle emploi.
11:02 D'abord, c'est un peu l'esprit de France Travail, c'est de travailler en raison.
11:06 Et que parfois, c'est mieux qu'une entreprise parle à une autre entreprise que nous-mêmes de nos propres services.
11:12 Et donc, j'étais pas plus tard que la semaine dernière avec Patrick Martin pour signer un partenariat avec le MEDEF.
11:20 Mais on travaille évidemment très bien avec l'UDPL, le CPME, les chambres consulaires, les branches professionnelles.
11:28 L'idée, c'est de faire équipe ensemble pour apporter le meilleur service, les meilleures options possibles à chaque entreprise.
11:34 Et notamment les toutes petites et moyennes entreprises qui recrutent, mais qui ont parfois des difficultés à accéder, à bénéficier de nos services.
11:42 Donc c'est à vous d'aller au plus près des entreprises et ne pas attendre que les entreprises viennent à vous.
11:46 La prospection, c'est aussi une des priorités de France Travail que j'avais proposée dans le rapport.
11:53 Et on est déjà en train de s'organiser dans un certain nombre de territoires pour aller prospecter, aller à la rencontre des entreprises.
12:00 Pourquoi pas frapper à la porte dans les rues commerçantes, dans les zones d'activité.
12:07 S'organiser pour qu'il n'y ait plus une seule entreprise en France qui ne sache pas d'abord qu'on est son meilleur ami RH.
12:15 Et que nous sommes là avec les autres acteurs pour faire en sorte de recruter plus, de recruter mieux.
12:22 Et que ce soit un bonheur à la fois pour les salariés, les candidats et pour les entreprises.
12:28 Ça c'est un punchline. France Travail, le meilleur ami RH des entreprises. C'est ça que vous dites là.
12:33 Écoutez, vous savez la formule, ça je la laisse aux médias. Moi ce qui est important c'est que ce soit plutôt...
12:39 L'efficacité.
12:40 Et qu'à la fin ce soit surtout les verbatimes des entreprises. J'étais il n'y a pas très longtemps à l'invitation de Thierry Marx qui préside l'UMI, les hôteliers restaurateurs.
12:52 Et vous savez, France Travail a mis en place des plans d'action spécifiques dans les métiers du bâtiment, dans les métiers du soin et dans l'hôtellerie-restauration.
13:02 Ça fait 2-3 ans qu'on a amplifié un petit peu les services, qu'on a aussi appris à mieux se connaître.
13:09 Et au congrès, c'était les restaurateurs eux-mêmes qui disaient "Mais franchement, moi j'avais encore une vision un peu passéiste".
13:17 Surpris de la modernité.
13:18 Surpris du fait que c'est pragmatique. On fait des immersions, on fait des méthodes de recrutement par simulation.
13:24 On finance aussi de la formation à l'embauche pour faciliter la prise d'embauche.
13:28 Ça c'est nouveau quand même Thibaut Guillou. Il y a quand même une touch, Guilloui, je ne veux pas vous comparer, on ne fait pas du benchmark,
13:33 mais Jean Basser avait une autre méthode, une autre façon d'être. Vous avez décidé quand même d'entrer un peu plus dans la lumière. Pas vous, mais l'institution.
13:40 Alors, on a clairement en commun, et avec les 55 000 collaborateurs, et ce n'est pas à mettre à mon crédit, le pragmatisme.
13:50 Le pragmatisme des solutions pragmatiques. Maintenant, c'est vrai que maintenant que ça marche, qu'on a trouvé des solutions qui fonctionnent,
13:58 ce qui est important, c'est de le faire savoir et de faire en sorte que chaque demandeur d'emploi, on puisse lui apporter la bonne solution,
14:05 et chaque entreprise évidemment puisse se saisir de ses opportunités.
14:08 France travaille sur le terrain au contact des entreprises, et puis il y a quand même des sujets politiques.
14:12 Le discours de politique générale de Gabriel Attal, il a quand même annoncé pas mal de choses.
14:16 La semaine des quatre jours, un tour de vie sur l'assurance chômage et l'ASS.
14:20 Alors ça c'est intéressant parce que ce dossier, il est sur votre bureau.
14:24 L'ASS a été créé en 84, c'était des demandeurs d'emploi en fin de droit.
14:29 300 000, donc qui n'ont plus de droit, vont être basculés, on est bien d'accord, au RSA.
14:34 Donc ça vient grossir le nombre d'allocataires RSA.
14:38 Comment vous gérez cet arrivé et comment, surtout, vous les accompagnez pour leur faire reprendre le chemin du travail ?
14:45 Sur cette annonce, je pense qu'il y a évidemment des discussions qui se conduisent,
14:53 qui doivent se conduire entre les départements de France,
14:56 qui sont pour moi l'échelon avec lequel d'ailleurs on construit la réforme France Travail,
15:01 parce que c'est la collectivité qui veille finalement à ce qu'on ait un dispositif de solidarité
15:08 et d'accompagnement des personnes qui sont les plus éloignées de l'emploi.
15:12 De sorte que les trappes à inactivité dont parlait le Premier ministre,
15:17 les phénomènes d'exclusion durable qu'on a pu observer ces 30 dernières années, on puisse y mettre fin.
15:23 Donc c'est main dans la main entre l'État, France Travail et les départements qu'on va pouvoir gagner cette bataille-là.
15:29 Rien n'est calé pour l'instant, en tout cas l'information, l'annonce a été faite,
15:32 reste maintenant à savoir comment vous les accompagnez, c'est ça le sujet ?
15:35 Exactement, le principal sujet c'est celui-ci,
15:39 puisque vous savez que vous soyez à l'ASS à 535 euros par mois ou au RSA à 607 euros,
15:48 dans les deux cas c'est des personnes qui se retrouvent durablement éloignées de l'emploi
15:54 et en difficulté pour revenir à l'emploi.
15:56 Et les difficultés c'est que ce n'est pas juste de connecter à des offres d'emploi,
16:00 mais souvent c'est des problèmes de formation, parfois de garde d'enfants, de mobilité, de logement,
16:06 et parfois même de situations personnelles ou familiales un petit peu compliquées.
16:11 Et pour pouvoir affronter ça, c'est ce qu'on a commencé à faire depuis un an main dans la main avec les départements.
16:17 On a 18 départements qui ont accepté de tester, d'essuyer les plâtres…
16:22 Et bientôt quelques autres en plus.
16:24 D'essuyer les plâtres avec nous il y a un petit peu plus d'un an, avec déjà des premiers résultats très probants.
16:29 La première des choses c'est que quand on s'organise ensemble, qu'on s'outille ensemble,
16:34 là où on mettait 5 mois entre l'inscription au RSA et le premier rendez-vous avec un conseiller à France Travail,
16:41 c'est passé à moins de 15 jours. Ça change tout pour la personne.
16:44 Vous imaginez, il demande son allocation, il a de suite le jour même un rendez-vous
16:50 avec aussi autre chose qui change, pas ou le conseiller de France Travail ou le travail social du département,
16:57 mais les deux en même temps.
16:58 Et donc les deux en même temps ça permet d'apporter l'ensemble des solutions nécessaires au même moment,
17:03 sinon on est renvoyé d'un guichet à un autre.
17:05 Vous n'avez pas de logement, vous ne pouvez pas avoir de travail, vous n'avez pas de travail, vous ne pouvez pas avoir de logement.
17:09 Et donc c'est à cette quadrature du cercle qu'il faut répondre en faisant preuve de pragmatisme
17:14 et de coopération entre les départements et les acteurs de l'insertion et de l'emploi.
17:18 Remettons quand même dans le contexte avec un taux de chômage qui a baissé très nettement,
17:22 mais qui aujourd'hui connaît une légère réaugmentation, on est à 7,4, avec un enjeu pour vous.
17:28 Il faut rappeler votre mission Thibaut Guillou, et ça vous le portez bien avant votre arrivée à France Travail,
17:33 c'est d'aller vers le plein emploi.
17:35 La ministre du Travail, Elisabeth Borne, qui n'était pas encore Première Ministre,
17:38 nous avait expliqué que c'était l'objectif.
17:40 Vous y allez ou pas ?
17:42 Est-ce que c'est plus compliqué que vous l'imaginiez, ce chemin vers le plein emploi ?
17:47 Écoutez, le plein emploi c'est la priorité du gouvernement
17:53 qui est portée depuis le départ par le Président de la République.
17:57 C'est pour la simple raison que le travail, c'est quand même le socle sur lequel on peut construire son autonomie,
18:06 sa dignité, pouvoir envisager l'avenir pour les personnes.
18:10 C'est aussi ça qui permet aussi de garantir la protection de notre modèle social.
18:15 Plus on a de personnes qui travaillent, évidemment, et plus on protège notre modèle social.
18:20 Sur les six dernières années, on a créé près de 2 millions d'emplois.
18:25 Et on en a encore créé 200 000 l'année dernière et 36 000 le trimestre dernier.
18:30 Donc pour tous les cassandres qui sont en train de toujours parler des chiffres qui ne vont pas,
18:36 moi ce que j'observe c'est qu'il y a 200 000 familles de plus qui ont eu accès à un emploi
18:42 et qui vivent de leur travail sur la dernière année.
18:48 Maintenant, plus on se rapproche du plein emploi et plus effectivement l'enjeu est différent
18:53 parce que la formation, le logement, la mobilité, tout ça s'est éparpillé
18:58 dans tout un tas de responsabilités d'acteurs et aujourd'hui on inflige cette complexité
19:03 aux demandeurs d'emploi, aux entreprises.
19:05 Avec France Travail, l'idée c'est finalement d'organiser un petit peu le travail en réseau
19:10 pour à chaque fois, quel que soit le territoire, quelle que soit la situation de la personne,
19:14 apporter la bonne solution au bon moment.
19:16 Deux sujets rapidement. Un chiffre sur la smicardisation en France,
19:21 c'est un vrai débat, 17,3% c'est la proportion des employés de secteurs privés non agricoles
19:26 rémunérés au smic au 1er janvier 2023, c'est un peu plus de 3 millions de salariés.
19:32 Alors vous allez me dire, moi ma mission c'est de faire baisser le nombre de demandeurs d'emploi
19:36 mais il y a aussi la qualité de l'emploi à laquelle on accède.
19:38 C'est quelque chose qui vous traverse, qui vous interpelle, sur lequel vous avez vous aussi une mission ?
19:44 Évidemment, d'abord il y a une corrélation assez forte entre le niveau de chômage et la qualité de l'emploi.
19:53 On l'a bien vu, dans cette période où on a fait baisser le chômage,
19:56 évidemment et c'est quasiment de bon sens, on peut plus facilement bouger d'un emploi à l'autre.
20:04 Et donc de mettre finalement un petit peu sous tension les employeurs qui n'auraient pas compris
20:08 qu'eux aussi doivent travailler sur leur attractivité.
20:11 On l'a vu sur la diminution des contrats courts, on l'a vu sur la réduction du temps partiel subi.
20:17 On le voit d'ailleurs aussi dans l'augmentation des salaires ou l'adaptation des conditions de travail.
20:25 Parce qu'évidemment il y a eu un mouvement avec ce choc de l'inflation qu'on a pu connaître il y a 2 ans
20:32 mais qui a été rattrapé et les salaires ont progressé plus rapidement.
20:35 Et d'ailleurs le président du Medef annonçait déjà qu'en 2024 ça allait se prolonger
20:42 et qu'il y avait une anticipation d'une augmentation des salaires supérieure à l'inflation.
20:46 Un peu plus faible, on avait annoncé 4, ça sera 3,6 en moyenne d'augmentation.
20:50 Juste un mot avant de nous quitter, parce qu'il y a un autre sujet et celui-ci avait suscité la polémique.
20:55 Certains partis politiques étaient montés au créneau sur ce fameux stage des allocataires du RSA.
21:01 Alors on en est où exactement sur cette idée intéressante d'embarquer un allocataire qui auparavant ne faisait pas grand chose
21:09 et de le mettre dans une entreprise, une institution ?
21:12 Les fameuses 15 heures, on en est où concrètement ?
21:15 En fait c'est presque la philosophie du projet que porte le gouvernement
21:20 et qu'a voulu le président de la République avec France Travail.
21:24 D'abord je pense que c'est de reposer finalement le contrat.
21:28 Le meilleur système de protection contre le chômage c'est de permettre aux gens de retrouver le plus vite possible un travail.
21:35 Qu'il y ait un filet de sécurité financier.
21:37 Le temps qu'on retrouve un emploi c'est une chose, mais ce n'est pas un droit à une indemnisation,
21:44 c'est d'abord la possibilité d'avoir un accompagnement.
21:47 J'ai compris la philosophie. Concrètement aujourd'hui est-ce que les entreprises disent
21:50 "Banco, on accueille des allocataires du RSA pour leur donner ces 15 heures".
21:53 De plus en plus, il en faut plus.
21:56 Pour pouvoir faire ces 15 heures, parce que vous savez c'est des immersions d'entreprise,
22:00 c'est des stages, c'est de la formation pour apprendre un métier,
22:04 c'est une remise à niveau si nécessaire, passer un permis de conduire,
22:07 parfois aussi prendre le temps de lever des difficultés de mobilité ou de garde d'enfants.
22:13 Tout ce qui va faire que chaque jour qui passe soit consacré à pouvoir se rapprocher
22:18 ou améliorer ses chances de retrouver un emploi.
22:21 Mais pour ça, ça suppose effectivement que les entreprises s'engagent.
22:24 On les sent assez réticentes pour être honnête.
22:27 Alors, moi ce n'est pas ce que je constate.
22:30 C'est pas ce que je constate, même si de la même manière qu'il y a un choc de l'accompagnement,
22:35 il faut un choc de mobilisation des entreprises.
22:38 Pour qu'il y ait ce choc de mobilisation, il faut quand même qu'on leur facilite la vie
22:41 et que d'abord on leur améliore les services, qu'on soit au rendez-vous
22:45 et que France Travail et ses partenaires et son réseau soient impeccables
22:48 pour pouvoir mieux répondre aux sourcines des candidats, à l'accompagnement des entreprises.
22:55 En revanche, le chemin de l'emploi se fait à deux.
22:59 Un candidat, une entreprise.
23:01 Et ça, il ne faut pas l'oublier, l'entreprise a aussi son chemin à faire.
23:04 On l'outille, je pense par exemple à l'immersion professionnelle.
23:08 On en a fait 220 000 l'année dernière.
23:10 Ça augmente considérablement les chances de retrouver un emploi.
23:14 Mais 220 000, ce n'est pas assez. Il faut qu'on passe à 300 000, 400 000, 500 000.
23:18 Peut-être, pourquoi pas, 1 million.
23:20 Donnez la possibilité, un jour, une semaine, un mois, de se rendre compte.
23:25 Vous êtes boulanger, vous cherchez quelqu'un, peu importe l'entreprise.
23:31 Testez-vous, j'ai envie de dire, entre le candidat.
23:36 Et souvent, ça marche. C'est concret, c'est simple et il faut le déployer fortement.
23:42 Évidemment pour ça, ça suppose aussi que les entreprises ouvrent leurs portes.
23:45 Plus on se rapproche du plein emploi, plus on ne peut plus se contenter des stéréotypes et du recrutement sur CV.
23:51 Il faut ouvrir les chakras et s'ouvrir à tous les talents.
23:54 Merci, Thibault Guilhuis, de nous avoir rendu visite dans un emploi du temps chargé.
23:57 Parce que ça fait 5 semaines que vous êtes à la tête de France Travail.
24:00 Et c'est vrai que la mission est copieuse.
24:03 Vous êtes évidemment à Paris et beaucoup sur le terrain.
24:06 Parce que je constate que vous avez gardé ce rythme d'aller à la rencontre des collaborateurs, des managers
24:10 et de tous les cadres de France Travail.
24:13 Merci de nous avoir rendu visite.
24:14 On termine notre émission avec Fenêtre sur l'emploi et j'accueille mon invité.
24:18 [Musique]
24:30 Et on termine notre émission avec Fenêtre sur l'emploi.
24:32 Pour rester d'ailleurs sur les thématiques d'emploi, on accueille Marie Desremaux.
24:37 Bonjour Marie, ravie de vous accueillir.
24:39 Vous êtes chef de projet études à l'APEC, qui est une association qui est destinée à accompagner les cadres,
24:46 avec une étude passionnante sur les managers.
24:48 On nous a dit, et régulièrement sur ce projet, plus personne ne veut être manager.
24:52 Ce n'est pas tout à fait vrai ?
24:53 En effet, ce n'est pas tout à fait vrai.
24:55 Quand on regarde les chiffres aujourd'hui, auprès de la population cadre,
24:58 on a déjà 4 cadres sur 10 qui sont managers,
25:01 qui ont voulu l'être à un moment ou à un autre, ou qui ont accepté quand on leur a proposé.
25:05 Et ceux-là, ils veulent plutôt rester managers en très grande majorité.
25:08 86%.
25:09 Et parmi ceux qui ne le sont pas, on en a un peu plus de 4 sur 10 qui ont envie de le devenir,
25:13 et même 6 sur 10 chez les jeunes.
25:15 Donc on voit bien que ça reste prisé.
25:17 Marion, et non pas Marie, pardonnez-moi,
25:20 il y a quand même l'idée que chez un cadre, s'il veut monter,
25:23 parce qu'il y a cet enjeu-là, pas le choix, je deviens manager.
25:26 Et en même temps, il a une autre pensée qu'il traverse en disant,
25:29 oui, je vais monter, mais je vais avoir plein de galères.
25:33 Parce que c'est un peu ça la difficulté.
25:35 Pour gagner en salaire, il va falloir qu'il devienne manager.
25:39 Mais il a des contraintes.
25:40 En effet, quand on regarde ce qui pousse les cadres à vouloir devenir manager,
25:44 ils nous disent d'abord que c'est vécu comme une évolution de carrière.
25:47 Donc on a envie de voir ces compétences reconnues.
25:49 On sait que les jeunes, aujourd'hui,
25:51 on a sorti récemment une étude avec Terra Nova sur le sujet,
25:54 ont beaucoup d'aspiration professionnelle.
25:56 Le management, ça reste la voie la plus royale pour prendre en responsabilité
26:00 et également pour voir sa rémunération augmenter.
26:02 Il y a un débat sur les réticences, notamment chez les jeunes,
26:06 parce qu'il y a les managers en milieu de carrière
26:08 qui ont envie de grandir et de pouvoir progresser.
26:11 Mais on lit quand même, d'une manière assez générale,
26:13 je ne sais pas si votre étude le confirme,
26:15 mais que les jeunes ne veulent pas trop devenir manager.
26:18 Alors, en réalité, si, mais un petit peu moins que par le passé.
26:21 On est d'accord, ça baisse.
26:22 On a perdu quelques points au cours de l'année passée.
26:24 Donc, nous, on a regardé un petit peu ça.
26:26 Et la principale raison, c'est que manager est perçu comme de plus en plus complexe.
26:30 Donc, ce n'était déjà pas facile avant.
26:32 Ça l'est peut-être encore moins maintenant.
26:33 Il y a le travail hybride, mais pas que.
26:35 On a des managers, d'un côté, qui nous disent,
26:37 on me demande de personnaliser, adapter,
26:39 voire hyper individualiser mon management.
26:41 Et de l'autre côté, on leur demande également d'entretenir le collectif,
26:44 de l'animer, un collectif qui est parfois éclaté.
26:46 Donc, on voit bien qu'il y a des injonctions
26:48 qui ne sont parfois pas faciles à tenir ensemble.
26:50 Et ça, il y a une partie des jeunes qui le perçoivent.
26:52 Et dans notre enquête, il y en a une partie qui ne nous disent pas
26:54 jamais je ne voudrais devenir manager, mais qui nous disent,
26:56 pas tout de suite, peut-être que je n'ai pas encore complètement les épaules,
26:59 que je n'ai pas encore forgé suffisamment ma personnalité
27:01 ou mes compétences pour l'être.
27:03 Un tiers d'entre eux ne rejette pas complètement la perspective,
27:06 c'est bien cela, mais estiment ne pas être prêt.
27:08 Ça veut dire qu'ils vous disent quoi ?
27:10 Parce que dans l'échantillon interrogé, je ne sais pas si vous allez jusqu'à leur demander
27:12 de quoi ils ont besoin, mais c'est quoi les outils
27:15 dont ils auraient besoin pour devenir des managers
27:17 et franchir le pas ?
27:19 Alors, ils ont besoin d'outils pour effectivement aller vers ce management
27:24 individualisé, personnalisé, et ils ont besoin d'accompagnement
27:27 qu'on leur facilite la prise de poste.
27:29 Quand on interroge les cadres managers, ils nous disent qu'ils ont été
27:33 beaucoup aidés parfois par leur entreprise, qui a mis en place
27:36 des parcours de formation, qui ont mis en place des communautés
27:39 de managers pour qu'ils puissent échanger entre pairs
27:41 sur les situations qu'ils rencontrent.
27:43 Et tout ça, ça renforce l'attractivité de la fonction managériale
27:46 parce que les jeunes dans l'entreprise disent,
27:48 si je deviens manager, je serai soutenu par mon organisation
27:51 et j'irai plus volontiers.
27:53 - Pour vous, Marion, le manager, c'est quoi ?
27:58 C'est d'abord un technicien ou un expert, ou ça doit surtout être un coach ?
28:03 - Alors, il faut avoir les deux, c'est ce que montrent nos enquêtes.
28:06 Les équipes continuent à attendre que leur manager soit un expert
28:09 dans son métier et les compétences techniques adéquates.
28:11 - Le mouton à cinq pattes !
28:13 - Mais effectivement, on va attendre de plus en plus qu'il ait
28:15 des compétences humaines, relationnelles, et ça c'est aujourd'hui
28:17 effectivement déterminant pour accéder à ce poste.
28:20 - La difficulté, là je parle du côté APEC, c'est la question du recrutement,
28:23 c'est que ce mouton à cinq pattes, il est dur à trouver.
28:25 On a souvent d'excellents techniciens et parfois moins bons
28:28 sur l'empathie ou l'engagement.
28:30 - Oui, donc se pose la question de comment on recrute un manager,
28:33 comment on s'assure qu'il a les compétences adéquates
28:35 ou comment on lui donne les outils pour les acquérir.
28:37 - Merci Marion Déremo, vous êtes chef de projet APEC études complètes
28:42 à découvrir sur le site de l'APEC, très détaillé,
28:45 qui m'attire un tout petit peu le tableau très noir
28:48 de ceux qui ne veulent plus devenir manager.
28:50 Ce n'est pas tout à fait vrai, vous l'avez expliqué sur ce plateau.
28:54 Merci de nous avoir rendu visite, c'est la fin de notre émission.
28:57 Merci de l'avoir suivi, merci de votre fidélité,
28:59 merci à toute l'équipe qui m'accompagne,
29:01 Angèle à la réalisation, j'en remercie Thibault Ausson,
29:04 puis je remercie évidemment l'équipe de programmation,
29:07 Nicolas Juchat avec Alexis Mathieu,
29:10 et puis je remercie Victor, notre stagiaire
29:12 qui est aujourd'hui derrière en régie.
29:14 Je vous dis à très bientôt, bye bye.
29:16 [Musique]

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