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Vendredi 18 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Jean-Louis Cussac (Trader et formateur, Perceval Finance Conseil) , Philippe Béchade (Rédacteur en chef, La Bourse au Quotidien) et Romain Daubry (Membre de la cellule Infos d'Experts, Bourse Direct)

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Transcription
00:00Nos 3 sorciers sont donc de sortie comme chaque 3ème vendredi du mois pour faire le bilan
00:14de cette échéance du mois d'octobre sur les marchés.
00:17Nous accueillons donc Romain Dobry, membre de la CEU Info d'Experts de Bourse Direct.
00:21Bonsoir Romain.
00:22Bonsoir Yann.
00:23Jean-Louis Cussac, Perceval Finance Conseil.
00:25Bonsoir Jean-Louis.
00:26Bonsoir.
00:27Philippe Béchade, le Président des Éconoclastes et le rédacteur en chef de la Bourse au quotidien
00:30notamment.
00:31Bonsoir Philippe.
00:32Bonsoir à tous.
00:33Romain, une échéance somme toute positive.
00:35Oui, effectivement.
00:36Après celle de septembre qui était déjà positive, malgré la saisonnalité négative
00:42de ce mois de septembre.
00:43Légèrement.
00:44Oui, effectivement.
00:45Il ne s'est rien passé cet été en fait.
00:48Le trou d'air de l'été a été oublié.
00:51Peut-être pas complètement, on va le voir du côté de la volatilité par exemple.
00:55Il y a quand même toujours des petits signes de tension puisque la couverture se payait
01:01assez cher, même si on constate qu'il y a de ce côté-là sur les indices américains
01:05un peu d'optimisme à court terme, encore une fois pas d'optimisme B.A., pas de grosses
01:10complaisances mais des éléments qui laissent à penser qu'il ne faudrait pas décevoir
01:14à court terme sur des indices américains.
01:16Non, on progresse sur cette échéance de 1,07%, 7608 points, 80 points de hausse par
01:21rapport à l'échéance précédente et on avait déjà progressé de 90 points auparavant.
01:24C'est neutre en fait, l'indice CAC 40 est un cas à part, on est péniblement en hausse
01:31depuis le début de l'année, quand le DAX prend 16%, donc là je ne parle pas des indices
01:36américains qui flirtent avec leurs plus hauts, il est normal qu'il y ait un peu de fébrilité
01:40au début de la saison des publications alors que la majorité des grands indices sont sur
01:43leurs plus hauts historiques ou flirtent avec.
01:45On a des comportements qui sont assez divergents au sein des indices eux-mêmes si on regarde
01:51le CAC 40 en particulier.
01:53Ce qu'on peut dire des marchés dérivés en termes d'intérêts, c'est qu'on le craignait,
01:58le marché des dérivés à Paris a été déserté déjà au mois d'août et on ne reconstruit
02:03aucun intérêt.
02:04On a construit sur toute l'échéance et dans une progression de 1,5%, 4500 contrats futurs
02:11de plus.
02:12C'est rien, c'est-à-dire qu'en pourcentage, ça fait presque beaucoup, c'est 2,5%, on
02:18a une position qui est asséchée donc il y a vraiment un intérêt ouvert qui est très
02:24très maigre.
02:25Sur l'euro-stock, ce n'est pas très brillant non plus puisqu'on a recréé tout au long
02:28de l'échéance dans un mouvement de progression de l'ordre, 1,5% aussi hier soir, un intérêt
02:34de 7%.
02:35Alors l'euro-stock, c'est beaucoup plus gros mais 7% de création d'intérêt, ce n'est
02:38pas énorme sur une position ouverte globale qui s'établit à 2,3 millions de contrats,
02:42à 2,256 millions, contre une moyenne à 3,5 millions.
02:46Donc je rappelle toujours qu'en août 2022, il y a 4,5 millions de contrats ouverts sur
02:51l'euro-stock, il y en a 2,5 millions hier soir sur le même indice qui est nettement
02:57plus haut.
02:58On peut dire qu'aussi du côté des couvertures, le mois dernier, on était à 1,5% plus bas,
03:04le ratio de couverture était aux alentours de 0,9%, ce qui veut dire optimiste.
03:08Là, on clôture hier soir à 0,67%.
03:11Donc on a un ratio de couverture qui est quand même encore plus optimiste alors qu'on est
03:16plus haut et qu'on entame une saison de publication dont on a pu voir qu'elle pouvait déclencher
03:19des mouvements un peu brutaux, je pense évidemment à SML ou à quelques valeurs du luxe, enfin
03:24à LVMH pour l'instant.
03:27Donc comportement qui est peut-être en train d'être moins inquiétant sur l'indice parisien
03:32mais qui est quand même complètement plombé, donc on ne voit pas de choses magnifiques.
03:35Oui, des crochages ont eu lieu, des solutions et voilà.
03:39On avait une alerte ce mois-ci quand même sous 7250, la structure des positions d'option
03:42indiquait que si on bombait ce niveau-là, ça pouvait être très très violent.
03:45Ça n'a pas été le cas, ça a tenu, on est même allé au-dessus, 7400 points.
03:49Donc on a redéfini un petit peu le range, sur les indices américains c'est un peu différent,
03:54on monte avec du soutien dans le sens de la tendance, c'est plus propre comme construction,
03:58il n'y a pas d'invalidation jamais, quand on baisse, la position ouverte diminue,
04:02c'est le signe d'un marché haussier.
04:05On a un ratio de couverture qui est très optimiste, mais c'est normal un peu aussi
04:08puisqu'on ne se couvre pas quand tout va bien, on se couvre quand il y a des alertes et des warnings.
04:12Les petits warnings des dernières heures sont à prendre en compte pour des mouvements de retrassement
04:15qui pourraient alimenter des épisodes de volatilité à court terme.
04:18On a eu sur tous les grands indices américains ce qu'on appelle des avalements baissiers
04:22au cours de la séance d'avant-hier, donc la bougie du jour a englobé la bougie précédente
04:27dans des volumes nettement supérieurs à la moyenne.
04:30Ça signifie qu'on pourrait avoir des petits coups de suie glace dans les jours qui viennent
04:34et ce qui est un peu normal quand on était sur des points de marché à l'entame d'une saison de publication.
04:38Donc il n'y a pas d'élément de stress majeur.
04:41Les indices américains peuvent se permettre des consolidations de 3 à 6 %
04:45sans remettre en cause la tendance de fonds, ce n'est pas notre cas à Paris.
04:49On reste quand même vigilants.
04:51Je voudrais voir comment on construit cette nouvelle échéance du mois de novembre d'une part
04:54et puis comment on réagit aux saisons de publication pour lesquelles il y a des écarts.
04:58Le dernier élément qu'on peut donner, c'est qu'on avait des valeurs benchmark beaucoup sur l'indice parisien
05:02qui nous donnaient des cibles baissières complémentaires.
05:04C'est ça aussi qui permettait d'envisager qu'on aille un peu plus bas à Paris.
05:07On avait Stellantis qui pouvait descendre avec des cibles graphiques de long terme autour de 10,20.
05:12Pour l'instant, elle a l'air de stabiliser autour de 12,49.
05:14On avait Pernod Ricard qui est autour de 127.
05:18Oui, c'est ça, 127.
05:21Le risque c'était de descendre d'une dizaine d'euros de plus, 113.
05:23Elle a l'air de stabiliser depuis le mois de juin sur ces niveaux-là aussi.
05:26L'Oréal, on avait donné une figure baissière au mois de mars dernier qui indiquait 336.
05:30Ça paraissait beaucoup à l'époque. On est descendu à 345 cette semaine.
05:33Elle a rebondi depuis. Est-ce qu'on peut considérer que ces cibles sont atteintes ou qu'on est en train de reconstruire ?
05:38En tout cas, on n'en est plus très loin.
05:39Rémi Cointreau qui a donné une figure de retournement baissière aussi au mois de septembre 2023.
05:4457,60 la cible. Je crois qu'on est descendu à 58 et quelques.
05:47Il y a des grosses purges qui se sont mises en place.
05:49Il y a déjà des gros mouvements quand même qui ont été faits.
05:51On a atteint ou quasiment des cibles graphiques baissières.
05:54Donc, peut-être qu'on va pouvoir reconstruire.
05:56Je ne veux pas être trop optimiste tout de suite, mais je suis un peu moins inquiet que je l'étais le mois dernier.
05:59Jean-Louis, c'est intéressant quand même parce que sur les trois ou quatre dernières semaines,
06:02il s'est quand même passé pas mal de choses.
06:05Des tensions géopolitiques. Il y a eu la séquence chinoise qui est d'ailleurs peut-être encore continue devant nous.
06:12Et pourtant, quand on regarde le CAC, le range a été assez serré quand même ces dernières semaines.
06:20Oui, tout à fait. Avec un marché...
06:23Aujourd'hui, par exemple, ce qui rebondit, ce sont toutes les sociétés qui ont beaucoup baissé.
06:28Vous prenez les trois premières de la séance dans le groupe A.
06:32C'était LVMH, Hermès. Il y avait Stellantis aussi, je pense.
06:37Oui, aujourd'hui.
06:39En tout cas, dans les dix premières, ça se voit tout de suite.
06:42Ce sont des valeurs qui partent d'un point bas.
06:45On peut penser qu'à LVMH, d'ailleurs, Bernard Arnault a repris ses achats.
06:48Et c'est possible puisqu'il était dans la période où il ne pouvait pas le faire, juste avant l'annonce.
06:52Donc ça peut amener aussi un petit flux.
06:57Le CAC, si vous voulez, sur la politique française, on a toujours très peu de visibilité.
07:03On en a eu un peu plus. Mais ce qu'on voit, ce n'est pas formidable pour les investissements.
07:08C'est le moins qu'on puisse dire.
07:09Ensuite, l'Europe, il y a eu à SML cette histoire.
07:15Peut-être qu'on en reparlera.
07:16Mais c'est scandaleux ce qui s'est passé avec cette fuite, cette erreur en pleine séance.
07:22Les gens se disent que j'ai encore un jour et demi pour peut-être sortir ma position.
07:27On verra plus tard.
07:28La réaction de marcheurs était moins violente s'ils avaient publié en temps et en heure ?
07:31Je ne sais pas.
07:32Ou est-ce que c'était simplement un moins 15 qu'il fallait prendre à un moment, ou un moins 20 à un moment ou à un autre ?
07:38Pas dans ces conditions, Grégoire, parce qu'il y a un truc important, c'est l'égalité de traitement.
07:42C'est-à-dire qu'en fait, il faut que le professionnel qui est derrière son écran toute la journée,
07:46lui, il est au courant en parallèle, et le particulier, lui, qui normalement à la news...
07:50Les algos ont plus qu'eu un coup d'avance sur la publication d'ASML, oui.
07:55Et donc, non, et puis surtout quand vous vous avez préparé un plan, vous disant je vais sortir la veille, etc.
08:01Bon, c'est quand même pris un pain de quinze ce jour-là, et puis le lendemain, c'est pas fini.
08:05Moi, j'en ai acheté hier, j'en ai acheté hier un peu.
08:09Donc ce n'est pas un couteau qui tombe ?
08:10Non, je ne pense pas.
08:11C'était une zone cible, 623, 691, c'était une zone cible.
08:15C'était là où il fallait intervenir ?
08:16J'ai attendu.
08:17C'était un moment pour intervenir ?
08:18Oui, c'était un moment pour intervenir.
08:20Alors, moi, j'ai attendu un peu, j'ai payé sur la base de 634, je crois, un truc comme ça.
08:26Enfin bon, toujours est-il que j'ai même vendu des poutes, échéance tout à l'heure,
08:31et donc, normalement, c'est fini, ils valent zéro, donc ça va.
08:34Il y avait des volatilités, pour le coup, sur ASML, waouh, c'était très élevé.
08:40Alors, bon, le CAC, moi, si vous voulez, j'ai défini un niveau, c'est 7 340 pour repartir vers la baisse,
08:46on n'a jamais atteint, donc tout va bien de ce côté-là.
08:49Et 7 650 franchit, je parle du cash, pour repartir à la hausse, et là, on a buté encore juste en dessous.
08:54Donc, on a buté dessous il y a trois jours, ça recommence, et pour l'instant, on ne franchit pas ce niveau.
09:00Alors, 7 650, c'est un niveau à partir desquels les probabilités d'une dynamique se réenclencheraient.
09:08Alors, avec quoi ?
09:09Avec, justement, des rattrapages de valeurs, il y a le choix.
09:15Alors, évidemment, si on prend les valeurs du CAC 40, on le voit aujourd'hui, on voit les bancaires, c'est pas mal,
09:20on voit le luxe, les bancaires, etc.
09:22Sartorius, il y a aussi, on voit une base...
09:25C'est une nouvelle.
09:25Oui, mais des publications, somme toute, médiocres, mais qui ne font plus baisser les cours sur certaines valeurs.
09:31Autant, en Europe, on a déjà anticipé un fort ralentissement, notamment sur l'indice français,
09:38autant aux États-Unis, on n'a pas le droit à l'erreur.
09:42C'est-à-dire qu'une mauvaise publication serait un peu dévastatrice.
09:46Et on a vu la réaction d'NVIDIA immédiate, dès qu'ASML a publié des chiffres un peu moins bons qu'attendus.
09:54Voilà, donc...
09:55TSMC a remis un peu les compteurs à jour le lendemain, visiblement.
10:00Remonter un peu l'optimisme, bien sûr, sur le secteur, qui a progressé cette nuit partout, que ce soit en Asie, aux États-Unis.
10:08Maintenant, est-ce que nous sommes à un moment donné où on pourrait envisager de grandes manœuvres ?
10:13Non, je ne pense pas.
10:16On voit toujours qu'il y a une volatilité implicite à un mois, à trois mois à peu près pareil,
10:22parfois même à trois mois supérieur, ce qui est quand même assez incroyable.
10:25Et est-ce que pour autant le marché est fragile ?
10:28Non, la construction est toujours solide, je le répète depuis maintenant, je vais avoir envie de dire des années.
10:33C'est incroyable, mais depuis qu'on a franchi les derniers plus hauts, on a toujours eu une hausse construite dans la méfiance, dans la prudence, et donc ça continue.
10:44D'ailleurs, les positions qui sont souvent recommandées, je vois aussi prises par des hedge funds, c'est des achats de put spread.
10:51Donc ils achètent, par exemple, un put 7003, 7004, si on prend le 440 pour que les gens aient bien les repères,
10:57et ils vont vendre du 6008 sur une échéance mars, par exemple.
11:00La fois dernière, c'était décembre, et il recommence sur mars, et après peut-être sur juin.
11:04Ce qui fait qu'ils se couvrent à 7004 en se disant, bon, il peut y avoir un trou d'air, mais vers 6008, je suis acheteur potentiel.
11:15Et ce put de 6008 qu'ils vendent finance un peu plus de la moitié du 7004, ce qui est pas mal.
11:21Bon, voilà, c'est des positions saines, c'est plutôt pas mal, parce que dans la zone des 7004, si vous voulez,
11:28si le gérant ou le trader est couvert par des puts, eh bien, il n'est pas vendeur potentiel, puisqu'il a le droit de vendre grâce à cette option.
11:37Voilà, donc, après, sur les perspectives économiques, bon, ben voilà.
11:41– Mais sur le CAC, Jean-Louis, il y a un vrai décrochage, il faut vraiment regarder cet indice à part aujourd'hui.
11:47– Oui. – D'accord, parce que le DAX est au plus haut historique.
11:50Est-ce qu'un objectif pour le CAC, ce serait quand même de revenir sur ces niveaux historiques,
11:55ou est-ce que l'histoire du CAC est complètement dissociée du reste des indices européens aujourd'hui ?
11:59– Déjà, le DAX, attention, parce qu'il y a le cumul des dividendes.
12:02Non, mais ça fait une différence énorme, parce que le calcul du DAX, c'est compliqué.
12:07C'est-à-dire que les dividendes sur un indice à 5 000 ou sur un indice à 15 000 ne sont pas pondérés vers l'avenir.
12:12– Bien sûr.
12:13– Donc, c'est complexe d'analyser la performance réelle.
12:17Il suffit de regarder, par exemple, SAP, tout simplement, éventuellement, les gens peuvent regarder SAP, c'est l'absence grosse.
12:22– Le stock 600 est quasiment plus haut.
12:24– Oui, oui, mais SAP, dans le DAX, c'est la plus grosse capi, on voit qu'elle est au plus haut.
12:29Bon, ben voilà, les anticipations sont favorables, on voit par l'automobile, qui est un peu en difficulté,
12:37mais on voit que les valeurs sont quand même bien orientées, il n'y a pas de problème.
12:41Mais de là, comparer l'un par rapport à l'autre, non, il ne faut pas le faire.
12:44Alors, est-ce que le CAC 40 peut repartir ? Bien évidemment, il peut repartir.
12:50Il y a des moteurs potentiels, c'est évident, le Luxe, par exemple, peut être un moteur,
12:56les bancaires, oui, pourquoi pas.
12:59Et puis, il y a beaucoup de valeurs, parce que cette dispersion de performance
13:03qui est connue depuis des mois et des mois, elle s'est amplifiée avec des valeurs où on se dit,
13:10mais elles vont où, quoi ? Alors, tout à l'heure, Romain parlait…
13:13– Des plus 30, moins 30, c'est ça, on a des plus 30, moins 30 dans l'industrie.
13:17– Bien sûr, bien sûr.
13:17– Schneider a plus 30 et Stellantis ou Kering a…
13:20– Aujourd'hui, Schneider, c'est la deuxième capi du CAC 40, la deuxième pondération.
13:26– Ah oui, derrière LVMH ?
13:28– Oui, maintenant, LVMH est à 8,9, Schneider est à 8,1, Total est à 8.
13:34– Et après, Sanofi ou L'Oréal ?
13:36– Sanofi, je crois que c'est Sanofi.
13:38– D'accord.
13:38– Oui, Schneider, on ne se rend pas compte.
13:41– C'est la Darling dont on ne parle jamais, enfin, on en parle,
13:44mais je veux dire, c'est le rouleau compresseur.
13:46– Au mois d'août, elle était tombée à 180 et elle a fait une pointe,
13:49elle est repartie comme une balle et c'est vraiment, pour moi,
13:53et je l'avais déjà dit dans votre émission il y a longtemps,
13:56c'est un peu un indicateur, un éclaireur, si vous voulez.
14:02– Faut suivre Schneider.
14:03– Oui, c'est intéressant de suivre Schneider,
14:04c'est un éclaireur, quelque part, de l'activité, du moral des…
14:08– Sacré baromètre, oui, sacré baromètre mondial.
14:12Philippe, on est rentré au cours du mois d'octobre,
14:15dans la troisième année du bull market.
14:18– Oui, on est rentré dans le onzième mois de hausse sur douze.
14:24Là, on conclut la sixième semaine de progression.
14:29Voilà, c'est comme dirait Victor Hugo, le marché est une force qui va.
14:34Et ça va, le dollar baisse,
14:38ah c'est bon pour les exportatrices américaines, Wall Street va monter.
14:42Le dollar se met à reprendre 2,5%, 3%.
14:45– Les U.S. vont bien.
14:46– C'est très bien, ça veut dire que les U.S. vont très très bien.
14:48Les taux, ils se détendent de 40 points par rapport à fin juillet.
14:53Le cycle de taux est là, on va encore accroître les marges.
14:57Les taux reprennent 40 points, le 30 ans revient à 4,40,
15:02le 10 ans repasse au-delà des 4,10.
15:05C'est la preuve, effectivement, que l'économie américaine va très bien.
15:08– D'ailleurs, le marché a plutôt préféré de voir les taux remonter
15:11plutôt que de voir les taux baisser cet été.
15:13– Non, non mais…
15:16– Quand les taux ont baissé, le marché a perdu 3%.
15:20– La dernière fois qu'on se voit, je vous avais dit,
15:24les États-Unis viennent d'injecter, enfin d'éjecter,
15:27de lever 12 milliards de dettes par jour.
15:31C'était donc le 19 septembre dernier, on était à 12 milliards par jour.
15:36C'était le record absolu.
15:40On battait même les injections de la période Covid.
15:43– Donc ça, c'est la dette levée par le trésor américain, d'accord.
15:46– Là, depuis 15 jours, on lève 15 milliards par jour.
15:54Donc le marché est inondé de liquidités.
15:57On peut dire ce qu'on veut, parler du dollar des taux,
16:00ça n'a aucune importance.
16:02On rajoute des jetons dans le jukebox.
16:05– Enfin, ce n'est pas la fête, le trésor, je veux dire,
16:08ce n'est pas le Quid de la fête.
16:10Le trésor, il lève de l'argent pour le fonctionnement de l'État fédéral,
16:13et plein de choses.
16:14– Je peux vous faire le schéma.
16:18Les unités monétaires émises se transforment, en fait,
16:24en sous-jacents des opérations à terme.
16:29Plus on crée de dettes, plus on crée de sous-jacents,
16:32donc de jetons, pour faire monter l'émise.
16:36C'est tout, c'est du collatéral.
16:38Et puis derrière, les algos, ils reconnaissent bien, effectivement,
16:40tous les niveaux.
16:41Jean-Louis, il a bien vu, effectivement, que le CAC, c'est 7 650 et 7 390.
16:51Le DAX, il a refait son record aujourd'hui.
16:54Voilà, tous les niveaux maximum sont atteints pour les 3 sorcières.
16:58Tout est absolument normal.
16:59C'est du classique classissime.
17:03Qu'est-ce qu'on peut dire de plus ?
17:06Si les États-Unis passent à 16 milliards par jour d'ici novembre,
17:11on aura atteint les 6 000 sur le S&P.
17:14– J'ai quand même l'impression, je ne sais pas,
17:16mais ça ne passe pas totalement inaperçu, ce que vous décrivez.
17:19Quand je vois, par exemple, que l'once d'or, effectivement,
17:21prend 30% depuis le début de l'année, je me dis,
17:23tiens, il y a peut-être quand même des gens dans le marché
17:26qui se disent que c'est intéressant d'avoir de l'or, en tout cas.
17:28– Bien sûr, il y en a qui voient très bien le rapport
17:31entre la hausse des marchés, la hausse de tous les actifs,
17:34la hausse, l'expansion des multiples,
17:36et puis l'expansion de la masse monétaire.
17:38C'est de l'argent sorti, effectivement, de nulle part.
17:40Il n'y a aucune richesse créée par les États-Unis en face.
17:43Donc d'accord, Elon Musk, il a réussi à faire revenir un gros lanceur.
17:50Mais voilà, c'est un exploit technologique.
17:51Ça ne reflète pas l'économie américaine.
17:53Psychologiquement, c'est important.
17:54Mais la réalité, c'est qu'il y a de plus en plus d'entreprises américaines
17:57qui font faillite.
17:58Il y a JP Morgan qui a augmenté de 10% ses provisions pour pertes.
18:02Enfin, il y a des tas de signaux qui sont…
18:06C'est la réalité des choses.
18:07Et la croissance est achetée à crédit.
18:10Elle est achetée de plus en plus chère.
18:1212 milliards, 15 milliards, je ne sais pas en devoir combien.
18:15Il y a un moment, ça va craquer.
18:18Mais on en est, je me disais, au 11e mois sur 12.
18:22Pourquoi pas un 13e mois ? Pourquoi pas un 14e mois ?
18:24Enfin, on aime tous les 13e et les 14e mois.
18:27Mais voilà.
18:29— Et dans ce contexte, comment vous prenez la baisse de taux de la Fed de 50 points de base ?
18:35— Là, il y a eu certainement une volonté d'abord de ne pas décevoir le marché,
18:40de ne pas le contrarier.
18:41Le marché voulait 50.
18:42— À une semaine de la Fed, c'était pricé 50.
18:45Et à une semaine d'une décision, généralement, la Fed ne va pas contre l'anticipation.
18:48— Et la BCE vient de s'exécuter.
18:50Il voulait baisser les taux une réunion sur deux.
18:55Le marché a dit c'est moins 25, là, à Ljubljana.
18:58— C'était moins 25 à Ljubljana.
18:59— Il manquait pas d'argument pour le faire, quand même.
19:01— Non mais bien sûr. Mais je peux vous...
19:02— Au-delà du pricing de marché, quoi.
19:03— On pouvait aussi se tenir la proposition inverse, comme par exemple les salaires progressent assez fortement.
19:12Les taxes, tout ça va se retrouver également dans le prix de vente.
19:15Quand on va tout surtaxer en France, on va avoir une hausse des prix par la taxe via la TVA.
19:24On a les prix des services.
19:27— Alors oui, on est à 1,7 aujourd'hui en chiffre global sur l'inflation en zone euro.
19:32On est à plus 4 sur les services.
19:34— 3,9. On a baissé.
19:36— Non mais c'est... À 3,9, on est loin des 2. Et les services, c'est 70% du revenu.
19:43— Il n'y a pas besoin que l'inflation des services aille à 2 pour que l'inflation globale soit à 2.
19:47Ça peut s'équilibrer autrement. Mais j'entends.
19:49— On a la chance que le pétrole retombe en dessous de 70.
19:51— Mais donc il fallait pas que la BCE baisse ses taux.
19:53— Non mais pourquoi pas ? C'est parce qu'il était anticipé 15 jours avant.
19:58Si le marché a décidé, la banque centrale s'exécute.
20:02Qui est le patron ? C'est plus la banque centrale, c'est le marché.
20:06Et qui est le patron en dernier ressort ? C'est les algos.
20:09— Bon, on verra. Non, non, mais...
20:11— Et les flux d'argent, comment... — C'est ce que je te dis. C'est les 15 milliards par jour.
20:14— Oui, mais alors je regardais sur les ETF. Chaque semaine, c'est entre 20 et 30 milliards net qui entrent sur les ETF.
20:25Là, ces derniers temps, ça a été la Chine. Grâce aux dernières annonces qu'ils avaient faites, ils avaient connecté...
20:30— Oui, il y a des flux de connexion très importants, ce moment-là.
20:31— 30, il y avait 20 pour la Chine, mais 10 encore aux États-Unis. Après, les autres se partagent les miettes.
20:35Mais c'est de l'argent qui est en permanence des flux entrant sur les ETF indiciels. C'est sans arrêt.
20:42— D'où sort cet argent ? Je répète. D'où sort cet argent ? — C'est de l'argent des investisseurs.
20:46— Non, mais les investisseurs, c'est l'argent – je le dis – qui tombe du ciel. C'est les 15 milliards par jour aux États-Unis.
20:51— Non, mais enfin, c'est pas le trésor qui met... — On l'invente pas.
20:54— Philippe, pour l'argent, il est pas tombé du ciel, hein. — Non, mais c'est les investisseurs.
20:57— C'est pas l'argent du trésor qui va dans les ETF. — Les investisseurs, ils n'inventent pas cet argent.
20:59Ils reçoivent des jetons. Ça leur permet de prendre des positions à terme. Et plus il y a de collatéral, plus ils peuvent s'engager.
21:06— Je suis pas sûr que le particulier qui met de l'argent dans des ETF et la masse de particuliers qui mettent de l'argent dans des ETF,
21:12ils puissent accéder à des systèmes de collatéraux avec la dette émise par le trésor...
21:16— Non, mais les particuliers, 6, 7 à 10% du volume quotidien. Les grands garçons, ils ont laissé les 4,5 milliards.
21:20— Mais sur les ETF, sur les ETF, c'est quand même des marchés aussi très retail aux États-Unis et dans le monde, les ETF, de ce point de vue-là.
21:26La Chine. On peut dire un truc sur la Chine ? Non, je sais pas. Les indices chinois, je sais pas. Ça vaut le coup d'en dire quelque chose.
21:32Ça a été quand même un fait marquant des dernières semaines. Alors ça bouge sur les indices chinois. Ça fait bouger le luxe aussi, même avec des résultats
21:40un peu compliqués. Oui, je veux dire... Schneider progresse bien aussi. Mais le luxe varie vraiment au gré des annonces chinoises.
21:49— Ouais. Enfin si on parle du luxe, il y avait quelque chose qui était plombé depuis quelque temps. On avait eu raison un petit peu tôt sur le luxe,
21:55parce qu'il a quand même beaucoup rebondi. Mais on voyait que le trend n'était plus le même. On l'avait évoqué, je me souviens, en août 2021, déjà le plongeon...
22:01— Ah bah oui. Oui, oui. Fin août, c'est ça. Fin août, si on prend un –15, –20 en séance. C'est ça, sur Kering.
22:08— En haut de marché avec des figures horribles. — Le top avant le Nasdaq. — Avant le Nasdaq. Donc oui, il y a 6 mois avant le Nasdaq.
22:13Ça permettait de se faire une idée du tempo. Mais donc oui, les rebonds récents pour une des choses plus récentes. Non, le luxe, c'était plombé.
22:22Ça se voyait assez... Je pense qu'il y avait un excès de pessimisme aussi. Les annonces de la Chine, ce qui s'est passé, c'est que ça a créé
22:27un effet peut-être un peu de rachat de short, de décalage rapide dans un marché où on avait un consensus qui était quand même très pessimiste,
22:35une baisse qui était marquée depuis quelque temps, un petit effet de contrepied. Si on regarde Kering, quelques jours après, l'effet Chine était gommé.
22:41— Ah bah bien sûr. — Complètement. Si on regarde LVMH post-résultat, c'était gommé aussi. Donc ce ne sont pas des mains fortes qui ont payé
22:48ces valeurs-là à ce moment-là. Sinon, on aurait au moins stabilisé un peu plus haut. C'est simple. Quand on regarde le mouvement,
22:53on a stabilisé quelques heures au-delà des 60% de retrassement. On dit en analyse graphique qu'en dessous des 60%, c'est 100% de retrassement de la tendance.
23:01C'est exactement ce qui s'est passé. On n'avait pas de mains fortes qui ont payé ces titres-là. Pour ce qui est de la Chine, oui, on l'avait évoqué.
23:09On dit toujours que c'est ininvestissable d'un côté, parce que le pouvoir politique peut avoir des influences lourdes sur l'évolution des actions et du fonctionnement.
23:20Simplement, on avait vu les sous-brosseaux. Nous, un peu tôt, puisque ça date de février dernier, on avait recommandé d'avoir une petite allocation d'actifs sur la Chine.
23:27C'est ce qu'on a fait. La patience paye en bourse, parce que ça n'a rien fait du tout. Même, ça a été très décevant pendant un moment, puisqu'on est revenu sur les points d'entrée.
23:34En revanche, en 3 semaines, on a fait 30% de performance. Donc c'était un pari à avoir. Maintenant, si les spécialistes veulent se lancer sur des titres individuellement...
23:42— Et quand on a fait plus 30%, c'est bien de... — Oui, on a laissé filer un petit peu. C'est-à-dire qu'on a fait plus 30% parce qu'on n'avait pas le meilleur point d'entrée.
23:49Il y a des indices qui ont fait 40% et même un peu plus. — Mais à plus 30% et plus 40% sur des indices chinois, on coupe un peu les positions.
23:55— À plus 30% et plus 40% en 3 semaines, on est obligé. Si ça se fait en 6 mois, c'est pas la même chose. On peut regarder.
24:00Mais quand ça se fait en 15 jours, 3 semaines, on comprend bien que... Enfin de toute façon, en bourse, quand on fait plus 30%, après, au-delà de 20%, 25%, 30%, on encaisse un peu au moins.
24:10Donc c'est ce qu'on a fait. Pour voir un peu comment la poussière a retombé, on l'a vue. Elle est retombée quand même assez violemment,
24:15parce qu'on a retracé quasiment 50% des mouvements aussi. Donc ça reste très technique. Il y a beaucoup de spéculation là-dedans encore.
24:20Investir sous forme de panier de valeurs, pourquoi pas ? Après, on peut faire des choses assez intéressantes en regardant si on veut les gros blockbusters
24:27à l'international ou les valeurs locales. Il y a eu des comportements assez similaires sur les deux. On va voir comment ça se passe pour la suite.
24:34Intervenir individuellement sur les titres après là-bas, moi, je sais pas le faire. Et je pense qu'il y a effectivement ce risque-là.
24:41Alibaba, c'était un point d'entrée. Il y avait un excès de pessimisme et un excès de sous-valorisation qui était un pari boursier à prendre en compte
24:49pour une société qui fonctionne quand même pas mal, même si elle est déçue un peu récemment. Donc oui, c'est quelque chose à conserver,
24:55mais on a toujours cette volatilité, cette nervosité et cette allocation qui doit rester, à mon avis, moindre compte tenu de ce phénomène-là.
25:02Maintenant, est-ce que ça va avoir des conséquences réelles sur notre économie ? En tout cas, ce que je vois, c'est que les grossements du marché
25:08n'ont pas décidé que ce serait le cas dans les médias. Ils restent très sceptiques sur le sujet, à en juger par la configuration du luxe.
25:14Je dis pas que ce ne sont pas les points bas pour le luxe, mais...
25:15En tout cas, c'est peut-être pas le luxe qui en profitera le plus. J'en sais rien. On verra. Peut-être que le plan chinois n'est pas destiné à permettre
25:21à l'ensemble de la population chinoise de payer du Louis Vuitton et du Hermès en plus.
25:26Cette mécanique-là, elle est un peu simple.
25:28Peut-être que le marché est un peu simpliste dans la corrélation et l'association des valeurs du luxe au plan chinois.
25:35Effectivement, aussi. D'autres choses qui s'ouvriront par la suite, peut-être.
25:39Bon. Ça a été le mois du dollar aussi, à nouveau. On va quand même le dire.
25:42Dollar, dollar, dollar.
25:44Question ?
25:46Est-ce que ça change la donne pour l'euro-dollar, là ?
25:49On était quasiment à 1,12, fin septembre.
25:51Ce qui est remarquable, c'est que ça fait maintenant depuis décembre 2022 qu'on évolue entre les mêmes limites.
26:01Sur l'euro-dollar ?
26:04Et là, on est en plein milieu de la zone d'évolution.
26:07À 0,850, quoi.
26:09On remontait un petit peu tout à l'heure, là.
26:11À 0,860, on est tombé un peu plus bas.
26:13Bon. On est en tendance baissière, ok.
26:15L'objectif, c'était à 0,775.
26:19Et puis, si on casse le niveau, ça pourrait réaccélérer jusqu'après au bas de la zone.
26:23Mais on n'en est pas là.
26:25Il y a actuellement, clairement, cette dynamique dont Philippe parlait aux Etats-Unis qui fait que les taux, parfois, remontent.
26:37C'est-à-dire qu'on croit dans la dynamique américaine.
26:41Les taux d'intérêt montent.
26:43Les taux d'intérêt américains ont baissé moins vite, baissent moins vite que les taux en Europe.
26:49Même si, aujourd'hui, on se dit qu'en Europe, ils vont baisser vraiment plus graduellement, plus difficilement.
26:57Donc, sur le plan fondamental, on se dit, a priori, ça pourrait bénéficier à l'euro.
27:03Bon, ok.
27:05Et surtout, si on valide une reprise de l'économie en 2025, comme cela est espéré par une majorité d'économistes, d'acteurs de la gestion, etc.
27:15L'idée, c'est qu'en 2025, ça marche parfaitement.
27:19Un petit flux, un petit vent, un petit souffle.
27:21Exactement.
27:23Donc, à long terme, si on parle de plusieurs mois, l'euro aurait plutôt un vent porteur.
27:31Maintenant, ce n'est pas le cas.
27:33Et cette baisse, d'ailleurs, elle se fait, mais dans un calme incroyable.
27:37Ça a baissé vraiment presque pipe par pipe.
27:41C'est pas un décrochage, quoi.
27:43Oui, on n'a pas eu de violence.
27:45Une pression et pas de violence.
27:47D'autant plus qu'il y a une fausse sortie.
27:49Hier, il y a eu des stats.
27:51Au moment donné, ça a été la seule fois ces derniers temps où ça a été un petit peu...
27:53Il y avait la BCE et les ventes au détail US le même jour.
27:57Mais sinon, c'est vrai qu'il y a eu un peu un rouleau compresseur.
28:01Pourquoi ne pas imaginer qu'à partir de 1,08 jusqu'à 1,0780, c'est quand même un niveau support important.
28:11On peut tenir.
28:13C'est difficile parce qu'il n'y a pas de matière à vraiment envisager une très forte baisse.
28:19Sur le plan technique, c'est baissier.
28:21Mais il y a cette divergence comme ça de messages qui font que fondamentalement, ça pourrait évoluer.
28:29Techniquement, c'est toujours baissier.
28:31Est-ce qu'il y a matière à se dire qu'on va aller bien bas ? Non.
28:35Sinon, de toute façon, on serait déjà parti beaucoup plus rapidement à la baisse, je pense.
28:39Rappelez-vous, quand on est parti à 1, même à un moment donné, c'était assez stressant.
28:43Oui, il y a eu un effet à un moment d'entraînement.
28:45Et le message, globalement, il était stressant.
28:49Ce n'est pas le cas actuellement. Il y a plutôt de l'optimisme à long terme.
28:52Je vois quand même refleurir au moins cette question dans la presse anglo-saxonne sur l'euro-dollar et la question d'un retour à la parité.
28:59Hier, quand on a vu l'euro s'enfoncer sous 1,0820, on sortait du canal haussier.
29:09Et là encore, on a l'impression que le marché a de la mémoire.
29:13Donc il a bien repéré qu'en dessous de 1,0830, ça changeait peut-être un petit peu.
29:18Il y avait un basculement. Donc voilà, ça ne sera pas pour cette fois-ci.
29:22Mais là, maintenant, comme on dit, on joue avec la bascule.
29:27C'est tout ce que je peux en dire. Je ne suis pas très deur de vise.
29:31Et je pense que c'est très, très, très compliqué d'être très deur de vise.
29:34Mais le point de bascule est juste sous nos pieds, quoi.
29:35Absolument. On est vraiment dessus, très clairement.
29:39Alors moi, ce qui est intéressant, c'est que là, ça y est, on vient d'inscrire un nouveau record sur l'or pendant l'émission.
29:46Oui, bah oui, oui, oui.
29:47Là, on est au-delà de 2 720.
29:49On a aussi le bitcoin qui repasse les 68 400.
29:55J'ai l'impression que pour moi, c'est un peu pas le même raisonnement.
29:59On a l'impression qu'on s'en va vers une nouvelle prolifération monétaire.
30:02Alors je pense que c'est un petit peu une anticipation.
30:06Ça se fait avec un dollar fort.
30:07Ça se fait avec un dollar qui a été plus haut, mais qui est quand même encore ferme.
30:14Il y a plus de croissance aux États-Unis.
30:15Et on pense que Trump peut peut-être forcer ceux qui voulaient se dédollariser à utiliser à nouveau le dollar.
30:22Trump a utilisé des menaces terribles.
30:25Ceux qui n'utiliseront pas le dollar verront leurs importations taxées de 50 %, de 100 %.
30:32Et puis c'est vrai qu'avec une dynamique à 3 % de croissance, on a besoin de plus de dollars prévisionnellement que d'euros.
30:44Ça, c'est bête et mécanique.
30:46Mais c'est surtout aller chercher de l'or quand les taux montent, quand le dollar monte.
30:52Oui, oui. C'est qu'il y a vraiment quelque chose.
30:54Il y a tous les vents contraires et ça grimpe quand même.
30:57Donc manifestement, il y a des gens qui achètent parce qu'ils se projettent dans 6 mois, dans 9 mois.
31:02Ils se projettent peut-être au moment où Christine Lagarde dira
31:05« Finalement, le plan Draghi, je ne trouve pas ça si mal. 800 milliards par an pendant 5 ans. »
31:11Je ne crois pas que ce soit elle qui décide de ça.
31:14Non, mais il y a un moment où l'industrie allemande commence à couiner au niveau de l'automobile.
31:23Le groupe Fiat est en grève. C'est la première fois en 40 ans.
31:27Est-ce que la production a chuté de 30 % en Italie ?
31:30On attend des élections en Allemagne à l'automne 25.
31:34Est-ce qu'on prend conscience qu'on a une chute de 30 % de la production automobile pratiquement en un an ?
31:40Quand Volkswagen dit qu'ils sont plus compétitifs en Allemagne
31:43et qu'ils sont prêts à trahir le pacte séculaire avec leurs salariés en Allemagne,
31:47oui, je pense qu'il y a un signal envoyé de ce point de vue-là.
31:51Mais sur l'or, ça va où ? Et l'or, ça va où ?
31:542827.
31:57Rien à rajouter.
32:01Moi, si, je complète avec l'argent.
32:04Ça fait longtemps qu'on n'a pas parlé de l'argent.
32:06Il n'arrive pas à franchir les 30-30.
32:10Bon, s'il y arrive, on ira sur 37,5-38.
32:14Donc il y a probablement plus de potentiel sur l'argent à partir du moment où il franchit.
32:19C'est une très très grosse résistance. 30-30, c'est vraiment du très très lourd.
32:23À un moment, vous étiez même plus positif sur l'argent que sur l'or.
32:27Et c'est toujours le cas aujourd'hui.
32:29Je n'ai pas vu la perte de l'argent, mais ça colle à l'or quand même.
32:34Non, mais ça colle à la performance de l'or, l'argent aujourd'hui.
32:38Je n'ai pas fait de comparaison.
32:40L'argent est un tout petit peu devant maintenant.
32:42Depuis le 1er janvier.
32:44Donc c'est plus de 30% de hausse aussi pour l'argent.
32:4733%.
32:49À très court terme, ce n'est plus le cas.
32:51Effectivement, on est sous des niveaux de consolidation, mais c'est hyper propre.
32:54On a une grosse cible à 34,70.
32:56Ensuite, c'est aux alentours des 40 et pourquoi pas des extensions à 45 sur l'argent.
33:00Donc on a encore beaucoup de place.
33:02Le potentiel est quasiment épuisé sur l'or qui a déjà dupliqué son range précédent.
33:07Celui dans lequel il était bloqué à 2021-2024.
33:10Il l'a déjà dupliqué par le haut deux fois.
33:13Oui, mais on ne va pas redoubler la performance.
33:15Je ne pense pas qu'on ait encore le même potentiel.
33:17Surtout qu'il n'y a pas le même potentiel industriel sur l'or que sur l'argent
33:21qui nous permet d'être encore plus confiants sur le sujet.
33:24Est-ce que c'est toujours un marché de stockpicking là ?
33:26Oui, c'est un marché de stockpicking plus que jamais, bien sûr.
33:28C'est pour ça qu'il y a des choses pas mal qui se mettent en place.
33:30Si on regarde du côté sectoriel, déjà, on avait parlé des télécoms.
33:33Ça se confirme.
33:34Les télécoms qui étaient très en retard, qui ne bougeaient plus depuis 2017,
33:37sont sortis d'une zone de consolidation.
33:38On parle du secteur télécom européen.
33:40Et le mouvement se confirme.
33:41Il n'invalide pas.
33:42Il reste régulier dans un marché qui ne fait rien d'autre.
33:44Donc si on regarde d'autres télécoms, des titres comme ça, c'est toujours très en forme.
33:48Il y a l'industrie qui surperforme énormément.
33:50Le secteur de l'assurance est très consensuel mais qui continue.
33:54Le secteur de la santé qui était très consensuel, dont on se méfiait un peu,
33:57qui a retracé un petit peu.
33:59Mais ça reste fort.
34:00Et le secteur bancaire qui est en train de déborder des niveaux hyper importants.
34:03Toujours.
34:04Il y a deux ans que les banques surperforment.
34:05Oui, mais ça patinait depuis deux, trois mois.
34:07Et là, c'est en train de sortir par le haut.
34:09Il y a un élément intéressant aussi, c'est dans la participation.
34:12Et ça, c'est plus large sur le marché américain.
34:13On parle d'intelligence artificielle.
34:15Mais on a remarqué que depuis le mois d'août, le rebond qui s'était mis en place,
34:17c'était fait de façon plus large.
34:19La participation des titres était plus large.
34:21Et il est intéressant de voir que sur un panier de valeurs,
34:23si on veut travailler ce secteur-là de façon globale,
34:25celui qui représente l'intelligence artificielle a progressé depuis le mois de septembre de 5%.
34:29Alors que celui qui est sur l'économie digitale,
34:31on trouve parmi elle des titres équivalents,
34:34il a progressé de 10%.
34:36Donc, c'est en train de ruisseler sur d'autres secteurs.
34:40Et donc, c'est aussi un signe de solidité.
34:43La participation, c'est tendance.
34:44C'est ce qu'on reprochait à cette construction de marché.
34:46C'est pas mal aussi.
34:48Pour le reste, il y a des éléments qui se mettent en place aussi,
34:50du côté des indices italiens.
34:53C'était surperformant.
34:55Depuis l'été, quelques semaines, c'était sans tendance, franchement.
34:59Et puis, là, récemment,
35:01c'est des sorties par le haut qui se mettent en place,
35:04qui sont à confirmer en hebdomadaire.
35:05Il y a l'indice large italien et puis le Futsimib 40.
35:09Et puis, on peut regarder aussi des indices de mid-caps italiennes
35:13qui sont en train de peut-être réactiver une dynamique.
35:15Très belle cote, la cote italienne de mid-caps.
35:17Et qui, ce soir, enfin aujourd'hui,
35:19est en train de tenter une réactivation aussi ré-hebdomadaire.
35:21Donc, il y a des choses pas mal.
35:22Et puis, ça, c'est pour la partie large.
35:24Et donc, je ne réponds pas au stock picking.
35:25Stock picking, on a parlé d'un baisser arbitrage qui se comporte bien.
35:28C'est un tank.
35:29Ça n'avance pas très vite.
35:30Mais dans un marché qui est compliqué, il y a des choses pas mal.
35:32Valeur rendement à baisser arbitrage.
35:34Voilà, valeur rendement.
35:35Et puis, valeur oubliée.
35:36Je me réfère à une bonne émission que j'ai vue sur le sujet
35:39qui explique aussi son désamour par les investisseurs
35:42à cause de surpondérations dans certains OT.
35:44Ah oui, bien sûr.
35:45Bien sûr, il est venu me le raconter, Dominique Solin.
35:46C'était en début d'année.
35:47Exactement.
35:48Ils se sont fait arracher.
35:49Je crois que c'était en février, mars.
35:51Parce que le MSCI Small surpondérait le poids d'abaisser arbitrage
35:55dans son indice, dans son ETF.
35:58Et que…
35:59Quand il est sorti.
36:00Quand il est sorti, ça a valdingué dans tous les sens.
36:02Exactement.
36:03Et donc, peut-être retrouver des couleurs grâce à ça.
36:05Ouais.
36:06On a Aramis, qu'on a évoqué déjà et qui continue son parcours haussier
36:09de façon très régulière.
36:11Dans un autre domaine, un cousin, c'est Avianz, l'ancienne ALD.
36:14Donc là, c'est plutôt location de voiture.
36:16Mais ça donne des possibilités.
36:17Il y a Voltalia dans la région de Louvla.
36:19Donc, je vous donne des choses assez larges.
36:21Trigano qui réagit bien, qui a retracé beaucoup.
36:23Et Lyon qui a toujours un comportement intéressant,
36:25qui n'arrive pas à déborder un gros niveau un peu en dessous des 4.
36:27Mais donc, il y a du stock picking à faire.
36:29Oui, il y a des choses à faire de ce côté-là et des parcours
36:31qui sont pas mal pour l'instant.
36:32Il y a une rotation qui se met en place.
36:34Le marché Small et Mid.
36:36Oh, mais les bonnes…
36:38Tu parlais de Lyon, Romain.
36:40Là, aujourd'hui, elle a franchi les 3,80, 3,82.
36:43C'est vrai.
36:44Et il y a un mois, c'était des insiders qui vendaient à 3,78.
36:49Donc, c'était déclaré.
36:51Des managers, oui, bien sûr.
36:533,78, il y avait des ventes, des ventes, des ventes.
36:55Et donc, aujourd'hui, je l'ai vu, en effet, aller à 3,82.
36:58Moi, c'est une de mes grosses lignes spéculatives.
37:00J'ai ça et j'ai du Genfit qui a pris 40% ce mois-ci.
37:05La biotech ?
37:07Je pense que c'est sérieux.
37:09Et puis après, moi, j'aime bien les valeurs comme Ruby
37:13qui va encore aussi détacher un dividende exceptionnel.
37:17On verra à quelle sauce fiscale elle sera mangée.
37:20Et puis, il y a un rendement extrêmement important.
37:23C'est 8%.
37:25J'aime bien les valeurs comme GTT.
37:27On peut se dire, mais pourquoi mieux cotée ?
37:31Elle n'est pas très connue.
37:32Elle n'est pas très médiatisée.
37:34On en parle peu.
37:35Ils ont des marges…
37:37Je ne sais plus, mais la marge GTT, je crois, c'est 50% ou 60%.
37:41C'est possible.
37:42C'est quelque chose comme ça.
37:43Ils sont les seuls quasiment à faire ces membranes pour les grands métaniers.
37:48En plus, ils ont un carnet de commandes.
37:51Bien sûr, délirant.
37:53Les chantiers navals sud-coréens.
37:55C'est ça, leurs gros clients, c'est les chantiers navals.
37:57Les Chinois, beaucoup.
37:58Les Chinois aussi.
37:59Ils ont beaucoup de Chinois.
38:00Il y a des valeurs intéressantes qui peuvent en déroler.
38:03Dans les performances que j'ai regardées sur un mois,
38:06c'est vrai qu'on a encore des dispersions fortes.
38:09C'est assez impressionnant.
38:11Au sein du même secteur, c'est ça qui me frappe.
38:13Il y a des sorts d'entreprises au sein d'un même secteur.
38:16Adidas, Nike, Hermès fera sans doute mieux que Kering.
38:21Elle a une configuration graphique moche.
38:23Elle forme une structure en porte-voix ou un triangle inversé.
38:26Je la regardais l'autre jour.
38:27Ça se termine souvent mal, ce genre de configuration.
38:29On attribue ça en un mot à la désorientation.
38:32Ça fait des plus bas de plus en plus bas, des plus hauts de plus en plus hauts.
38:35En haut de marché, ça veut dire que généralement,
38:37les grosses mains sont en train d'alléger du papier.
38:38Puis, ils enlèvent toute la pression.
38:39Il y a eu une vraie histoire de recovery jouée sur Adidas.
38:41Oui, mais à moins de 7% au moment de la publication.
38:44C'était le jour de l'LVMH aussi.
38:46C'était le jour aussi.
38:47En tout cas, ça ne se termine pas très bien à court terme.
38:49Il faut être prudent sur le titre.
38:50Il y a aussi Nestlé qui ne va pas bien quand l'univers va très bien, etc.
38:54Et puis, les Aramis qui se portent bien.
38:57Il y a Vettokinol qui s'est fait taper il y a une semaine, dix jours.
39:02Vierbach.
39:05Vierbach avait boosté.
39:07Vettokinol s'était fait taper.
39:09Et là, du coup…
39:10Il y a un petit retour, un petit rééquilibrage.
39:12Parfois quand même, même dans le même secteur.
39:14Vous voyez, on arrive parfois à…
39:16Mais bon, c'est vrai que tout dépend de la qualité, du management.
39:19C'est évident.
39:23Qu'est-ce qui se passe dans une troisième année de bull market, Philippe ?
39:26Je reviens à mon idée.
39:27On a pris 60% sur le S&P sur les deux premières années du bull market.
39:31Octobre 22, octobre 24.
39:33Pour moi, le bull market, il date de mars 2009.
39:38Ah oui, d'accord.
39:39Oui, oui, oui.
39:41Les trous.
39:42Donc 666 sur le S&P 500 et 2005 sur le 4.
39:45Le trou Covid, c'est vraiment ce qu'on appelle un bruit.
39:47Et quand on regarde ça en analyse technique,
39:48si on fait une bougie ou si on fait des confusures…
39:51Ah bon, alors ce n'est pas la troisième année, oui.
39:53Non, non.
39:54On est sur quelque chose qui est pour moi un peu l'équivalent
39:56de ce qu'on a eu de 1991 ou de fin 1994 à 2000.
40:04Oui, on a perdu 40% sur les indices en France.
40:07Oui, mais ça, c'était vraiment un accident.
40:10C'est un bruit.
40:11C'est un bruit.
40:12Un blip.
40:13C'est une bombe atomique.
40:14Oui, c'est très simple.
40:15Si on pense que le bull market n'en est qu'à son début,
40:18pour l'instant, si on prend le Wildshire 5000,
40:22on est à 2,15 fois le PIB américain.
40:25Donc, les records de 1929 sont battus.
40:27Si on pense que c'est que le début du bull market,
40:29ça veut dire que bientôt, on sera à 2,5,
40:32trois fois le PIB américain, pourquoi pas cinq fois.
40:35C'est vrai que, comme on dit, le dit l'humoriste,
40:38quand les bandes sont franchies, il n'y a plus de limite.
40:40On s'arrêtera là, je crois.
40:42C'est pas mal comme conclusion.
40:43Merci beaucoup.
40:44Merci à vous trois, les trois sorciers de Sparleboard.
40:46Vous le savez, chaque troisième vendredi du mois,
40:48pour parler marché à l'occasion des échéances.
40:51C'était une échéance mensuelle de marché aujourd'hui.
40:53Philippe Béchel était avec nous.
40:55La Bourse au quotidien, les éconoclases.
40:57Jean-Louis Cussac, Perceval Finance Conseil et Romain Debré, Boursedia.

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