• il y a 9 mois
C’est le mot d’ordre du discours de politique générale prononcée par le nouveau Premier ministre Gabriel Attal : débureaucratiser ! Et si l’IA pouvait nous aider à y parvenir ? Singapour, Suède, Japon… Les exemples sont nombreux où il est désormais possible de s’adresser à un robot conversationnel pour poser une question ou effectuer un acte administratif. Charge à chacun de prendre en main ces outils et aux employeurs de les encourager.

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Transcription
00:00 (Générique)
00:06 C'est la fin de cette édition.
00:07 Pratiquement déjà, heureusement, David Lacombe-Lett vient clôturer
00:11 avec cette réflexion sur l'intelligence artificielle.
00:13 Peut-elle nous aider à déburocratiser la France ?
00:17 Et oui, quelle question, dis-donc !
00:19 - Imaginez un instant, un pays où quand vous avez une question à poser,
00:26 un problème administratif à régler, vous preniez votre smartphone
00:31 et vous adressiez à un robot conversationnel, un chatbot,
00:34 et il vous répond, et il accomplit les actes pour vous,
00:38 il vous guide au mieux des méandres administratifs,
00:41 il retient vos données, il pré-remplit vos formulaires.
00:47 Ce pays, imaginez-le, il existe.
00:50 Singapour déploie depuis 10 ans un agent conversationnel,
00:55 d'ailleurs je devrais dire une, puisqu'elle s'appelle Ask Jamie.
00:58 On pourra peut-être y consacrer une autre chronique
01:01 sur le fait que les assistantes numériques sont aussi des femmes
01:05 la plupart du temps, entre autres, dans leurs appellations.
01:08 Mais au-delà, j'aurais pu également vous parler de l'Estonie,
01:10 qui est devenue un état plateforme où tout est concentré
01:13 sur une plateforme numérique sécurisée.
01:18 - Alors si on s'intéresse à la France,
01:21 et qu'on regarde le nombre d'agents dans la fonction publique
01:24 qui dépassent les 5 millions,
01:27 c'est-à-dire autant d'habitants qu'à Singapour,
01:31 bon, alors est-ce que demain, l'idée c'est quoi ?
01:34 C'est de les remplacer par des IA ? Non, quand même.
01:36 - Pas plus que dans les organisations privées,
01:39 on va remplacer les êtres humains par des machines,
01:44 mais il y a un risque néanmoins que ces êtres humains
01:47 soient remplacés par d'autres êtres humains
01:49 qui sauront maîtriser la machine.
01:53 Et c'est en cela qu'en France,
01:56 on a quand même une longue histoire liée à l'administration.
01:59 Il faut remonter à Louis XIII, le règne, 1601-1643,
02:04 avec cette concentration qui fait qu'aujourd'hui,
02:07 effectivement, on a une toute puissance d'administration,
02:11 comme sur un piédestal, mais on a bien vu
02:12 avec les transformations numériques,
02:14 ceux qui sont sur des piédestals
02:16 sont aussi ceux qui chutent le plus rapidement.
02:19 Et donc effectivement, il convient de s'y préparer,
02:22 ne serait-ce que face à une pression des citoyens,
02:25 qui sont aussi des consommateurs,
02:26 et qui sont très bien traités par les marques.
02:29 Vous avez un souci avec Amazon, vous appelez,
02:31 on vous répond dans la minute, on vous règle le problème,
02:34 et ça devient une sorte d'étalon mondial de la qualité de service.
02:39 Et vous aimeriez que tout fonctionne aussi bien
02:42 que ce soit vos services administratifs ou publics.
02:46 Oui, mais alors qu'est-ce qu'on fait justement
02:48 avec toute cette fonction publique ?
02:50 Ça veut dire quoi ? C'est lancer un énorme programme de formation ?
02:53 Alors, la formation me semble un préalable,
02:56 effectivement, pour former tous vos salariés.
03:01 Certains pays l'ont fait.
03:02 Regardez ce qui se passe en Suède en particulier,
03:04 effectivement, c'est un plan massif.
03:06 Alors, on peut se rassurer sur un pays comme la France,
03:09 qui fait des expérimentations.
03:11 Si vous regardez les annonces de l'ex
03:13 et certainement futur ministre de la fonction publique,
03:18 des questionnaires, des enquêtes, et ça, c'est rassurant.
03:23 Oser la fonction publique, disait le ministère.
03:26 C'est bien beau, mais faut-il encore promettre l'autonomie
03:29 à ceux qui en deviendront les agents,
03:31 de valoriser les parcours, parce qu'on sait très bien
03:34 que ce n'est pas par les salaires qu'ils pourront accueillir
03:37 et faire venir de nouvelles personnes demain.
03:41 Donc la formation en premier lieu,
03:44 et ensuite la simplification, ne serait-ce que pour établir
03:47 des relations de bonne à loi avec leurs usagers,
03:49 qui sont aussi devenus des consommateurs.
03:51 Mais ça ne veut pas dire que quand on installe
03:55 un service numérique, de l'intelligence artificielle,
03:58 des assistants, on doit se passer de la relation humaine.
04:01 Parce qu'il y a ce sujet de la fracture numérique,
04:04 évidemment, qu'il ne faut pas oublier.
04:05 Et puis, il y a ce lien quand même qu'on doit garder
04:08 dans le service public, ce lien très humain.
04:10 Exactement, et d'ailleurs, en principe,
04:12 ça devrait permettre de libérer du temps,
04:14 puisque la machine, on le voit bien,
04:16 avec les intelligences artificielles génératives,
04:18 facilite et améliore la productivité.
04:20 Donc du temps libre, il y en a,
04:22 il faut bien le consacrer à la relation humaine.
04:24 Regardez dans le privé, les radiologues ont su,
04:28 grâce à la massification des intelligences artificielles,
04:31 avoir des diagnostics meilleurs,
04:33 et donc un peu plus de temps pour l'expliquer à leurs patients.
04:36 Ça devrait être la même chose dans la fonction publique,
04:38 parce que si l'idée est de déléguer avec du numérique
04:41 des tâches qui leur incombaient à leurs clients,
04:44 et ça ne rime à rien,
04:47 aujourd'hui, vous prenez un train, en dernière minute,
04:49 vous devez prendre un billet sur le guichet,
04:51 on vous demande votre date de naissance.
04:53 À quoi bon ? À quoi ça rime ?
04:55 Et c'est là où le numérique ne doit pas être un instrument
04:58 d'encadrement et finalement d'oppression,
05:01 mais au contraire, libérer et se libérer,
05:04 c'est libérer du temps pour nouer des relations humaines,
05:07 peut-être un peu plus fines, un peu plus fortes,
05:09 et in fine, prendre le temps de se parler.
05:13 Merci beaucoup David Lacomblette,
05:15 président de la Villa Numeris.
05:16 Merci pour vos éclairages.
05:17 Et merci à vous de nous suivre sur la chaîne Bismarck.
05:20 C'était Smartech, on se retrouve très vite.
05:22 [Musique]

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