Les 4 Vérité - Maud Bregeon

  • il y a 7 mois
Thomas Sotto reçoit Maud Bregeon, députée des Hauts de France et porte-parole des députés Renaissance, sur le plateau des 4 Vérités.

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Transcript
00:00 [Générique]
00:02 Bonjour et bienvenue dans les 4V, Maud Bréjon.
00:04 Bonjour.
00:04 Il y a une polémique qui monte concernant l'hommage national qui sera rendu aux Invalides
00:08 mercredi aux 42 Français tués après les attaques du Hamas.
00:11 C'était le 7 octobre dernier en Israël.
00:13 Certaines familles de victimes ne souhaitent pas que des élus LFI soient présents à cet hommage
00:18 parce qu'ils ont refusé, disent-ils, de qualifier le Hamas de groupe terroriste.
00:22 Est-ce que vous pensez qu'il doit venir, qu'ils seront à leur place, ces élus LFI, dans la cour des Invalides ?
00:27 D'abord, je voudrais commencer en ayant une pensée pour l'ensemble des victimes et pour leurs familles,
00:32 spécifiquement évidemment pour les victimes françaises et puis pour les trois otages
00:36 qui sont encore retenus là-bas.
00:39 Que vous dire ?
00:41 On a un parti politique, la France Insoumise, qui a refusé effectivement de qualifier le Hamas de groupe terroriste.
00:47 C'est d'un cynisme absolu de vouloir ensuite venir à cet hommage-là.
00:52 Du reste, moi je pense qu'on n'a pas intérêt à polémiquer parce que ce qui se joue derrière
00:58 ce moment de commémoration, ce moment d'unité, ce moment de recueillement
01:03 avec des douleurs extrêmement vives pour les familles, doit évidemment primer sur le reste.
01:09 Et je crois qu'un parti politique qui n'en vaut pas la peine ne doit pas prendre la lumière
01:14 dans un événement aussi important.
01:15 Il n'est pas question de transformer un moment d'hommage national dans un moment politique,
01:18 a précisé Manuel Bompard, le coordinateur de LFI hier.
01:21 Qui transforme ce moment en un moment politique ?
01:24 Donc pour vous, ils sont à leur place ? C'est à eux de choisir ?
01:27 Moi je trouve que c'est d'un cynisme absolu que de prétendre participer à cet hommage,
01:32 vu les paroles, vu les insinuations qui ont été les leurs depuis plusieurs mois maintenant.
01:39 Mais voilà, il y a un cadre qui est celui fixé par la présidence de la République.
01:44 Et donc on a les chefs de parti et les présidents de groupes politiques qui sont invités.
01:48 À mon sens, il ferait mieux de rester chez eux.
01:51 La crise agricole est au moins provisoirement derrière nous, Maude Brugeon,
01:53 mais au prix de certains renoncements, notamment sur les questions environnementales.
01:56 Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent "attention, le gouvernement s'assoit sur l'urgence écologique" ?
02:00 Non, alors d'abord il n'y a pas de renoncement, je voudrais être extrêmement claire.
02:03 Il y a un report.
02:04 Il y a un report. Les agriculteurs ne s'opposent pas à l'écologie.
02:08 Les agriculteurs sont en première ligne face à l'écologie.
02:10 Je ne dis pas que les agriculteurs s'opposent à l'écologie,
02:13 je dis que le gouvernement s'assoit sur les questions écologiques.
02:15 Ce n'est pas tout à fait pareil.
02:16 Je vais vous le dire autrement.
02:17 Cette petite musique qu'on entend depuis quelques jours
02:20 et qui consiste à opposer l'agriculture et l'écologie est un non-sens,
02:24 parce qu'ils sont en première ligne face aux effets du réchauffement climatique
02:28 et puis parce que c'est des gens qui, intrinsèquement dans leur profession,
02:33 sont à l'écoute de leur sol, de leur biodiversité, de l'évolution du climat,
02:36 des impacts que ça peut avoir sur les récoltes.
02:38 Qu'est-ce qu'on dit ? On dit au fond, sans changer nos objectifs,
02:42 et ça c'est très important, sans changer nos objectifs,
02:44 en matière de réduction dans l'utilisation des produits phytosanitaires,
02:47 on marque un petit temps d'arrêt de quelques semaines.
02:51 On ne jette pas à la poubelle le plan éco-phyto pour réfléchir...
02:54 Je sais, j'ai entendu.
02:55 J'ai entendu l'expert du GIEC qui disait que c'est toujours l'écologie qui trinque.
02:58 Pour réfléchir avec les agriculteurs à comment est-ce qu'on colle davantage
03:03 à leurs problématiques de terrain.
03:05 Il ne s'agit pas de revenir sur les objectifs, absolument pas.
03:08 Et moi je vais vous dire...
03:09 Le plan éco-phyto, il sera confirmé ?
03:10 Je vais vous dire, il sera confirmé, j'ai absolument aucun doute là-dessus,
03:13 et je vais vous dire, moi je ne serais pas engagée
03:15 aux côtés du Président de la République si je n'avais pas l'absolue certitude
03:18 que l'écologie était dans les priorités numéro une,
03:21 et on y sera, je pense, particulièrement vigilants au sein du Parlement,
03:26 avec des collègues de tout bord politique d'ailleurs, je pense.
03:28 Encore une fois, il n'est pas question de mettre en cause les agriculteurs,
03:30 mais bien de traiter un problème qui nous concerne tous.
03:32 Vous êtes Maude Bréjon, députée des Hauts-de-Seine.
03:34 Les quatre groupes de gauche ont déposé une motion de censure
03:36 contre le gouvernement Attal, pour essayer de le faire tomber.
03:38 Elle sera mise au vote tout à l'heure.
03:39 Est-ce que vous avez l'impression d'être utile au Parlement ?
03:42 Oui, moi j'ai l'impression d'être utile au Parlement.
03:43 On parlait d'écologie, vous voyez,
03:45 quand on relance l'énergie nucléaire comme on l'a fait,
03:49 quand on vote des lois pour promouvoir le développement des énergies renouvelables,
03:52 quand on vote des budgets pour accélérer la rénovation thermique,
03:55 qu'on a 32 ans, qu'on fait un petit peu partie de ces générations climat,
03:58 enfin j'espère,
04:00 eh bien on a le sentiment d'être utile.
04:01 Du reste, pour répondre à votre question...
04:03 Je vous pose la question parce que, je prends un exemple,
04:05 la réforme de l'aide médicale d'État, l'AIME,
04:07 qui avait été promise par Isabel Bande,
04:08 finalement elle se fera par la voie réglementaire,
04:10 autrement dit par décret.
04:12 Vous dites quoi ?
04:13 Peu importe le flacon ou vous, en tant qu'élu,
04:15 que député, ça vous met de mauvais poils ?
04:17 Non, parce que moi je pense qu'un cas politique,
04:19 qu'une direction politique,
04:20 c'est pas un millefeuille de projets de loi, vous voyez.
04:22 L'objectif derrière, c'est d'avoir des dispositions
04:25 qui soient intelligentes et efficaces.
04:27 Donc qu'une partie passe par la loi...
04:29 Débattre l'aide médicale de l'État, c'est comme débattre de l'immigration,
04:32 c'est comme débattre des retraites,
04:33 ça fait partie des sujets qui concernent tout le monde.
04:34 Mais je suis bien d'accord, d'ailleurs,
04:35 si on n'avait pas eu une motion de rejet
04:37 et qu'on avait voté à l'Assemblée nationale,
04:39 on aurait pu débattre de l'immigration pendant deux semaines.
04:41 Donc les députés d'opposition qui se plaindront demain
04:43 qu'on n'arrive pas à débattre de l'AME
04:45 sont les mêmes qu'on vont empêcher le débat il y a quelques semaines.
04:48 Mais certains disent que c'est de l'anti-parlementarisme
04:50 de passer par la loi réglementaire.
04:52 Regardons combien on a voté de loi depuis le début de la mandature,
04:55 j'ai même plus le nombre,
04:57 soixantaine de lois, quelque chose comme ça.
04:59 Et on va continuer à le faire à l'Assemblée nationale,
05:02 on a même la possibilité, en tant que parlementaire,
05:05 de déposer des propositions de loi en notre nom.
05:07 Qu'une partie passe par voie réglementaire,
05:09 ça ne me choque pas, mais ça a toujours été le cas.
05:12 Il y a une partie des évolutions et des projets
05:15 des présidents de la République qui sont votés
05:17 et d'autres qui se font par décret ou par voie réglementaire.
05:21 Rien de neuf sous le soleil.
05:22 Vous avez reçu un coup de fil de Gabriel Attal ces dernières heures ou pas vous ?
05:25 Non, je n'ai pas reçu de coup de fil de Gabriel Attal.
05:27 Parce que vous n'avez pas échappé qu'il manque encore la moitié du gouvernement.
05:29 C'est un problème, plus de trois semaines après la nomination du Premier ministre,
05:32 qu'on n'ait que la moitié de l'équipe ?
05:33 Non, parce qu'on a eu d'abord un temps, je pense, d'installation
05:37 pour les ministres qui ont été nommés.
05:39 On a des ministres de grande qualité,
05:41 certains qui ont été reconduits, d'autres qui sont arrivés.
05:44 Il y a aussi eu des urgences,
05:46 vous en avez beaucoup parlé, je pense, avec la crise agricole.
05:50 Et puis, je comprends que tout ça nécessite un temps de réflexion.
05:54 Je vais déclencher l'alerte "éléments de langage", faites attention.
05:57 Comment vous aimeriez le voir s'élargir ce gouvernement ?
06:00 Ce n'est pas à moi de le dire.
06:02 Vous pourrez me dire "alerte éléments de langage", mais pour le coup,
06:05 moi j'ai toujours estimé que ça, ça relevait du président de la République
06:07 en lien avec le Premier ministre, et qu'un parlementaire de la majorité
06:11 n'a pas à s'exprimer sur la direction qu'il souhaite prendre.
06:15 Vous êtes engagée pour En Marche, à l'époque qui est devenue Renaissance,
06:19 qui avait théorisé victorieusement d'ailleurs le dépassement des clivages.
06:22 Aujourd'hui, le gouvernement, comme les discours, penche clairement à droite.
06:25 Est-ce que vous êtes à l'aise avec ça,
06:26 ou est-ce qu'il faut rééquilibrer un peu par rapport au macronisme originel ?
06:29 Non, parce que moi je pense que c'est assez équilibré
06:31 au regard de ce qu'attendent les Français.
06:33 Au fond, on a toujours dit quoi ? On a toujours dit
06:35 "Nous, on est prêts à travailler avec l'ensemble des femmes et des hommes
06:37 de bonne volonté, qui partagent majoritairement notre projet et nos valeurs."
06:43 C'est ce qu'on a aujourd'hui dans ce gouvernement,
06:45 et je ne doute pas que ce sera le cas demain,
06:46 une fois son élargissement réalisé, pour reprendre notre mot.
06:49 Si Emmanuel Macron vous appelait, contrairement à Gabriel Attal,
06:51 et vous demandait un conseil sur le cas de la ministre de l'Éducation nationale et des JO,
06:55 Amélie Oudea Castera, vous lui diriez quoi ?
06:57 Je pense qu'Amélie Oudea Castera est une femme de grande qualité,
07:00 elle a effectivement commis une maladresse, elle s'en est excusée.
07:03 Je n'aime pas trop la chasse à l'homme, qui a lieu depuis quelques semaines maintenant.
07:08 C'est une femme qui travaille beaucoup, qui a été sincère, je crois, dans ses réponses.
07:14 J'ai envie qu'on avance. Ce qui compte, à mon avis, c'est la réussite des élèves.
07:23 Et je pense que c'est pour ça qu'Amélie Oudea Castera se lève le matin.
07:26 Vous avez pas échappé qu'il y a un renard politique qui rôde,
07:28 qui s'appelle François Bayrou, qui attend son jugement aujourd'hui,
07:31 et on sait que s'il est relaxé, peut-être il se dirait que l'éducation nationale, ça pourrait lui plaire.
07:35 On ne va pas toujours écouter les journalistes.
07:37 C'est de la rumeur, ça ?
07:39 Je n'en sais absolument rien. Et vous savez très bien de toute façon que je ne le sais pas.
07:42 Est-ce que vous connaissez la date des élections européennes, votre région ?
07:44 Oui, c'est le 9 juin.
07:45 Très bien, et ça c'était la question facile. Est-ce que vous connaissez le nom de votre tête de liste, alors ?
07:48 Pas encore.
07:49 Alors pourquoi ? Ça sera qui ?
07:51 D'abord, nous on a toujours été extrêmement clair sur notre positionnement.
07:56 Depuis 2017, Emmanuel Macron a incarné cette famille politique pro-européenne.
08:03 Donc en fait, on est très clair et très lisible sur les valeurs qu'on porte,
08:06 sur l'idée que la France ne peut pas être forte si l'Europe n'est pas grande,
08:10 que l'un va avec l'autre, et que les enjeux majeurs, en tout cas moi c'est ma conviction,
08:14 qui sont ceux de l'écologie, on en parlait, de l'immigration,
08:18 se règlent, ou en tout cas trouvent leur réponse à l'échelle de l'Union européenne.
08:23 Moi je suis très bien au Parlement.
08:24 Vous ne voulez pas y aller non plus.
08:25 Mais laissez-moi terminer, parce que ce qui compte c'est quand même le fond.
08:28 Donc on reste droit dans nos votes, sur nos visions,
08:32 et le temps de la tête de liste et de la liste arrivera, mais je note votre impatience.
08:38 En quelques mots, vraiment pour finir, je vous ai vu réagir beaucoup
08:40 pendant la chronique d'Axel de Talley sur le vote sur les SUV à Paris,
08:43 et les stationnements plus chers pour les non-parisiens qui viendraient stationner à Paris.
08:47 Oui, parce que moi je suis députée francilienne,
08:50 donc j'estime qu'une règle qui s'applique aux habitants de ma circonscription,
08:54 à Antony par exemple, cette règle doit être la même à Paris,
08:57 ça c'est une première chose.
08:59 Du reste, sur le fond, que les personnes qui polluent davantage, contribuent davantage,
09:02 je pense que ça va dans le sens de l'histoire.
09:04 Sur la forme, c'est ni fait ni à faire, il y a eu très peu de débats,
09:09 je n'ai pas vu de débat contradictoire, on se retrouve avec un taux de participation à 5%,
09:13 avec une question qui était peu ou prou pour ou contre les méchants,
09:17 je pense que ce n'est pas une grande réussite démocratique.
09:19 Merci beaucoup, Maud Vrejan, David Cadré, bonne journée à vous.
09:21 Merci.