• il y a 9 mois
Jeff Wittenberg reçoit Prisca Thevenot, ministre déléguée auprès du Premier ministre sur le plateau des 4 Vérités. 

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Transcription
00:00 Bonjour Prisca Tevneau, merci d'être avec nous ce matin.
00:05 Vous êtes la porte-parole d'un gouvernement qui connaît sa première polémique,
00:08 le premier jour de sa mise en mouvement, si j'ose dire,
00:11 avec cette affaire autour d'Amélie Oudéa Castera.
00:15 On en parlait à 7h30 dans le journal,
00:17 qui annonce qu'elle a mis effectivement ses enfants dans le secteur privé
00:22 parce que, dit-il, elle en avait assez des paquets d'heures d'enseignement
00:25 non remplacées dans le service public.
00:27 Ça suscite, c'est le moins qu'on puisse dire, de l'émoi dans le monde enseignant.
00:30 Est-ce que vous le comprenez ?
00:32 Je peux entendre et j'ai vu effectivement monter, comme vous le dites,
00:35 cette polémique notamment sur les réseaux sociaux.
00:38 Mais en réalité, regardons les faits.
00:40 Il y aurait, à mon sens polémique, si un membre du gouvernement,
00:44 un gouvernement en responsabilité, posait un constat sans proposer de solution.
00:50 Soyons très clairs.
00:52 Est-ce qu'aujourd'hui, nous avons un sujet sur les enseignants absents et non remplacés ?
00:58 Mais c'est le résultat de la politique d'Emmanuel Macron, disent les enseignants.
01:01 Absents de façon légitime, soyons très clairs aussi, n'ayons pas peur des mots,
01:05 absents de manière légitime mais non remplacés.
01:07 De façon assez simple, ce sont 15 millions d'heures perdues chaque année
01:12 où nos enfants n'ont pas d'enseignants en phase 2.
01:15 Et bien ce constat, nous avons été au-delà de le poser.
01:18 Nous y avons répondu.
01:19 Et notamment avec Gabriel Attal, qui était justement ministre de l'Éducation nationale,
01:27 qui a posé ce sujet sur la table et qui a dit qu'il fallait que nous soyons non seulement
01:31 sur un choc des savoirs mais aussi un choc d'attractivité pour notre corps enseignant.
01:35 Avec des revalorisations en début de carrière mais également le doublement des heures remplacées
01:41 pour les enseignants absents.
01:43 Voilà des mesures concrètes.
01:45 Madame Thévenot, ça c'est un objectif.
01:47 C'est un objectif, c'est une réalité qui a été mise en place depuis le mois de septembre 2023.
01:52 Parce qu'elle en avait assez.
01:54 Donc c'est bien qu'il y a aujourd'hui un problème que vous n'avez pas encore résolu, vous l'admettez.
01:58 Mais ne tournons pas en rond.
02:00 Si je vous dis qu'il y a un constat sur une fragilité autour de ces 15 millions d'heures non remplacées,
02:04 oui, mais le problème serait, à mon sens, de poser le constat sans y répondre.
02:08 Je viens de vous expliquer en quoi nous y répondons.
02:11 Ça ne se fait pas en quelques semaines, en quelques mois, mais les faits sont là.
02:14 Nous avons commencé à mettre en place cette politique,
02:17 notamment avec Gabriel Attal, qui était alors ministre de l'Éducation nationale,
02:21 et dans la continuité d'action dans laquelle s'inscrit Amélie Oudéa Castera.
02:25 Vous êtes vous-même mère de famille.
02:27 Est-ce que vous mettez vos enfants, vous mettriez vos enfants dans le secteur privé ?
02:30 Où sont-ils aujourd'hui ?
02:32 Je vais être très claire, oui, j'ai deux enfants, Paul et Basile,
02:34 qui ne nous regardent pas puisqu'ils dorment,
02:36 mais qui ont 7 et 9 ans, qui sont en CE1 et en CM1,
02:39 qui sont dans des établissements publics.
02:42 Mais n'ayons pas peur des choses.
02:44 Oui, moi aussi j'ai été une enfant de l'école publique, laïque, républicaine,
02:48 mais c'est vrai qu'à certains moments de ma scolarité,
02:51 j'ai pu fréquenter des établissements aussi privés, sous contrat.
02:54 Encore une fois, je pense qu'il ne s'agit pas d'opposer aujourd'hui les modes d'éducation,
02:59 mais de faire en sorte que, oui, l'école publique, républicaine et laïque
03:03 soit bien au centre de l'émancipation de nos jeunes.
03:05 En tout cas, vous avez participé hier à ce premier conseil des ministres du gouvernement Attal.
03:09 Le chef de l'État vous a comparé aux 15 de France.
03:11 Est-ce que vous avez senti ce changement d'ambiance,
03:13 cette volonté de vous comporter comme un pack ?
03:17 On voit d'ailleurs que cela s'est fait dans une salle plus petite,
03:19 autour d'un bureau et d'une table plus resserrée.
03:23 Vous avez senti ce changement ?
03:25 De façon à être claire, oui.
03:26 Nous sommes une équipe resserrée, en nombre, unie et soudée dans une volonté d'action.
03:32 Mais ce n'était pas le cas avant.
03:33 Merci de le préciser, dans une volonté de continuité d'action.
03:37 Parce que cela ne vous aura pas échappé,
03:40 nous sommes aux responsabilités depuis 2017,
03:43 avec un cap inchangé et une démarche raffirmée.
03:47 Alors qu'est-ce qui change ?
03:48 Celle d'agir, celle d'aller toujours plus fort,
03:50 d'aller toujours plus vite pour répondre aux problématiques des Français,
03:53 et notamment à l'endroit de la classe moyenne.
03:56 Vous savez, ces hommes et ces femmes qui ont le sentiment très juste
04:00 de gagner trop pour être aidés, mais pas assez pour vivre correctement.
04:05 Depuis 2017, derrière Emmanuel Macron,
04:07 nous avons permis d'avancer sur ces sujets,
04:10 en revalorisant le SMIC par exemple,
04:14 en défiscalisant les heures supplémentaires,
04:16 en supprimant la taxe d'habitation...
04:17 Ça veut dire quoi ? Comme aux Jeux Olympiques, il faut aller plus vite, plus loin, plus fort ?
04:20 Mais il faut continuer à y aller, oui, il faut continuer à y aller,
04:23 en supprimant la redevance audiovisuelle.
04:26 Et nous allons continuer, notamment, ça a été rappelé par le Président de la République
04:29 et le Premier ministre Gabriel Attal,
04:31 avec ce choc de la pression fiscale de 2 milliards d'euros.
04:35 Vous, en tant que porte-parole, Madame Tenot, vous avez dit
04:37 que vous iriez sur le terrain "basket au pied", je vous cite.
04:40 Est-ce que c'est pour porter la parole du gouvernement,
04:42 ou est-ce que c'est aussi pour entendre les doléances, voire les colères
04:45 des Français qui peuvent s'exprimer, et qui s'expriment parfois
04:49 avec virulence, voire avec violence ?
04:51 Est-ce que vous allez les entendre et en tenir compte ?
04:53 Tout à fait, pour écouter et surtout pour échanger.
04:56 Parce qu'effectivement, nous sommes dans un contexte
04:58 où il y a énormément de ruptures, de non-dit, de nuances, de silences
05:03 qui fragilisent aujourd'hui notre cohésion sociale.
05:07 Et donc oui, j'assume de vouloir mettre en œuvre un porte-parole là,
05:11 qui sera avec un dialogue renforcé.
05:14 Et ce dialogue renforcé, il doit aussi de temps en temps sortir
05:17 des canaux traditionnels, qui sont les réseaux sociaux,
05:21 et donc d'aller sur le terrain.
05:23 C'est notamment ce que j'ai fait hier.
05:24 Mais si vous entendez des insatisfactions,
05:26 et si vous entendez par exemple des rejets, comme ça a été le cas
05:30 il y a un an sur la réforme des retraites, est-ce que ce sera
05:33 pris en compte par le gouvernement ?
05:35 Ou est-ce que c'est simplement un échange qui finalement
05:37 n'a pas de conséquences ?
05:39 Soyons très clairs.
05:40 Si aujourd'hui je suis effectivement porte-parole du gouvernement,
05:43 j'étais hier une députée, et notamment une députée qui a participé
05:46 au débat sur les retraites, qui a participé notamment au débat
05:50 sur l'assurance chômage, mais également la réindustrialisation
05:52 verte de notre pays.
05:53 Soyons très clairs, aujourd'hui nous sommes dans une démocratie
05:56 parlementaire, où les institutions sont importantes
05:58 et dont le fonctionnement est à rappeler.
06:00 Le Parlement a débattu en commission, dans l'hémicycle,
06:03 et nous devons aussi pouvoir entendre cette voix.
06:05 Ça n'enlève rien, en fait, effectivement, à la colère
06:08 qui a pu être exprimée, mais soyons très clairs.
06:10 Aujourd'hui notre modèle social, notre solidarité nationale
06:12 était en danger, nous y avons répondu avec force et détermination.
06:16 Depuis l'annonce et la formation de ce gouvernement,
06:18 de nombreux commentaires, vous l'entendez, se focalisent
06:20 autour de Rachida Dati, lorsque vous entendez un ancien ministre
06:24 de la Culture, Frédéric Mitterrand, dire qu'elle n'y connaît rien,
06:26 la culture, mais que ce n'est pas grave.
06:28 Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?
06:29 Je cite Frédéric Mitterrand.
06:30 Oui, très bien. Maintenant, passons au-delà de cette phrase.
06:33 Je l'entends et il n'y a pas de sujet, je la respecte.
06:36 Vous savez, je l'ai répétée tout à l'heure,
06:38 aujourd'hui, nos grandes démocraties, et malheureusement,
06:41 nous en sommes aussi partis dans ce constat que je vais vous expliquer,
06:46 sont traversées par de grandes crises politiques,
06:49 où nous avons, de façon très claire, une montée des extrêmes.
06:52 Alors oui, nous avons des femmes et des hommes qui ont des parcours
06:55 politiques différents, qui ont des chemins personnels différents,
06:59 mais qui ont chevillé au corps cette volonté de se lever et d'agir
07:02 contre la montée des extrêmes pour répondre aux problématiques
07:07 du quotidien des Français. Et donc oui, Rachida Dati,
07:10 en rejoignant aujourd'hui l'équipe gouvernementale dans laquelle
07:14 je suis aujourd'hui à mobiliser, prouve que non seulement
07:16 c'est une femme d'action, mais également une politique de courage.
07:19 La question de sa mise en examen pour corruption passive
07:21 dans le cadre d'une affaire visant une fidèle de Renault,
07:24 est-ce que ça ne pose pas un problème ?
07:26 On savait qu'un ministre désormais n'avait pas à démissionner
07:29 s'il était mis en examen, il fallait pour ça qu'il y ait une condamnation,
07:32 mais pour qu'il soit nommé non plus, ce n'est pas un handicap
07:35 d'être mis en examen comme l'est Mme Dati.
07:38 Ce qui pourrait poser problème aujourd'hui, c'est en permanence
07:41 de remettre en cause la présomption d'innocence.
07:43 Je le dis de façon très claire. Rachida Dati est une personnalité politique,
07:47 une femme engagée, qui continue à beaucoup agir.
07:53 Elle était élue locale, elle était maire d'arrondissement de Paris.
07:57 Je pense qu'aujourd'hui, nous devons aussi sortir de ces sujets
08:01 pour respecter effectivement le temps de la justice.
08:04 Êtes-vous d'accord pour admettre que ce gouvernement penche
08:07 plus à droite que le précédent ? Vous me dites oui ou non,
08:10 parce qu'après je vous poserai peut-être la question subsidiaire.
08:14 Regardons les faits. Moi je parle des faits en fait.
08:17 Vous savez, je fais partie de cette génération,
08:19 cette génération Macron, comme on l'a dit,
08:21 je l'assume et je le revendique, qui sont entrées en politique,
08:24 qui se sont engagées en politique, justement parce qu'une partie
08:27 de la gauche, cette ancienne sociale-démocratie,
08:30 se retrouvait plus dans des combats d'ego que dans des défenses des idéaux.
08:33 Qu'avons-nous fait, moi je parle en tant qu'ancienne députée,
08:36 qu'avons-nous fait en arrivant à l'Assemblée nationale ?
08:38 On nous faisait le même reproche. Vous êtes trop de droite,
08:41 trop loin de la gauche. Qu'est-ce qu'on a fait ?
08:44 On a fait voter un pacte pouvoir d'achat dès le début.
08:47 On a fait voter des mesures. Mais non, mais c'est important.
08:50 Je ne vous parle pas tout le bilan, je vous parle du gouvernement d'aujourd'hui.
08:52 Est-ce qu'il est plus à droite que le précédent ?
08:54 Je vous l'ai dit en répondant au début à votre première question,
08:56 nous sommes dans une continuité d'action, celle de 2017
08:59 et celle qui a été rappelée en 2022.
09:01 Olivier Véran, le porte-parole précédent, celui que vous avez remplacé,
09:04 a dit hier lors de votre échange, de votre passation de pouvoir,
09:07 "Je suis social-démocrate, résolument progressiste,
09:10 je ferai entendre ma voix, je serai libre."
09:12 Vous admettez qu'en disant cela, il a voulu expliquer
09:15 qu'il l'était plus que le gouvernement qu'il quitte,
09:17 ou qu'on lui a demandé de quitter plus exactement.
09:19 Les paroles qu'Olivier Véran, d'ailleurs que je salue ici,
09:21 et que je remercie à nouveau pour son engagement
09:24 et qui va continuer aujourd'hui à l'Assemblée nationale,
09:26 ces paroles qu'il a prononcées, j'y étais, puisque j'étais juste à côté de lui,
09:30 j'aurais pu dire les mêmes.
09:31 Vous êtes social-démocrate et progressiste ?
09:33 Mais bien sûr, n'y voyons pas des chicailleries qui n'y sont pas,
09:37 ou des polémiques vaines.
09:39 Les Français, je vous le dis franchement, n'attendent pas ça de nous.
09:42 Ils attendent que nous débattions sur le fond.
09:44 Et je vous le dis, vous me posiez la question tout à l'heure
09:46 de quelle porte-parole je souhaitais être, une porte-parole basket au pied.
09:49 Et c'est ce que j'ai fait hier à Dourdan.
09:51 À Dourdan, hier, j'étais en train d'échanger avec des élus locaux,
09:54 des commerçants, des habitants, des représentants associatifs,
09:56 et tous me disaient la même chose. Agissez.
09:58 Et ne vous demandez pas si vous étiez de droite ou de gauche.
10:00 Je vous comprends bien.
10:01 Ils veulent de l'action.
10:03 On vous a entendu, merci beaucoup.
10:05 Vous êtes donc la nouvelle porte-parole du gouvernement,
10:08 puisque à Thévenot, on retrouve Damien Thévenot et Mayol Oqué.
10:12 Vous n'êtes toujours pas de la même famille.
10:14 Vous n'êtes toujours pas de la même famille.
10:16 Et puis pas en orange.
10:18 Faut peut-être qu'on fasse nos arbres généalogiques.
10:20 On ne sait jamais.
10:21 Peut-être.
10:22 Peut-être, peut-être, remontons loin.
10:23 Merci beaucoup.

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